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La Turquie commémore le “séisme du siècle” avec chagrin et colère

La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023 qui a englouti près de 60.000 vies et dévasté des villes entières dans le sud-est du pays.Dès 04H17 (01H17 GMT), l’heure exacte du séisme de magnitude 7,8 survenu il y a deux ans, des proches de victimes et des rescapés se sont rassemblés dans plusieurs villes meurtries, dont Adiyaman et Antakya, la vieille Antioche, pour se souvenir de ces terribles minutes qui ont emporté leur vie.Le séisme, ressenti jusqu’en Egypte, avait fait s’écrouler des milliers d’immeubles, prenant au piège leurs habitants endormis.”Deux ans ont passé mais c’est toujours la même émotion, nous la vivons comme au premier jour”, confie à l’AFP Emine Albayrak, 25 ans, qui s’est jointe au rassemblement d’Antakya.”Ça fait deux ans mais c’est comme si c’était hier. La vie continue, mais comment?”, lâche Hümeysa Bagriyanik, 18 ans. “Je me sens étrangère dans ma propre ville, elle est rasée, je ne reconnais aucune des rues que j’emprunte”. Des incidents ont éclaté dans Antakya, traditionnellement frondeuse, quand une foule qui voulait avancer vers le centre-ville a été bloquée par la police. Selon les médias locaux, trois personnes ont été arrêtées.”Vous nous envoyez du gaz, allez-vous aussi arroser nos morts?”, a crié la foule en colère.Dans la matinée, une messe a été dite devant les ruines de l’église orthodoxe d’Antakya, l’un des berceaux du christianisme.- “En colère” -Depuis Adiyaman, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié le séisme de 2023 de “catastrophe du siècle”, a salué les “mémoires précieuses” des plus de 53.500 victimes du séisme en Turquie — auxquelles s’ajoutent 6.000 morts côté syrien.Alors que le gouvernement turc s’était retrouvé sous le feu des critiques face à la lenteur des secours dans certaines régions et aux images de survivants livrés à eux-mêmes, le chef de l’Etat a promis de ne “laisser aucun citoyen sans maison” d’ici la fin de l’année.Pour l’heure, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d’être tirées au sort pour pouvoir emménager dans des appartements construits par l’Etat.Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l’être encore cette année, a répété M. Erdogan.Sema Genç, 34 ans, une rescapée de la province d’Hatay, fait partie des relogés, mais “partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond”, confie-t-elle à l’AFP. “Je me demande s’il s’effondrera et si je resterai coincée sous les décombres”.Unique survivante de sa famille, elle se dit toujours “en colère” contre l’entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s’est écroulé sur elle et ses proches.À ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de “négligences” dans la construction des bâtiments, ont été condamnées à des peines de prison. Et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.- “Promesses non tenues” -Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition turque, avait dénoncé mercredi depuis Adiyaman “les promesses non tenues” de M. Erdogan, qui s’était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l’île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d’ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.Mardi, le ministre turc de l’Urbanisme, Murat Kurum, a lui mis en garde contre les conséquences d’un “Big One” à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d’une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Vingt-six ans plus tard, nombre d’immeubles de la mégapole ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.”Istanbul n’aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre” d’ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que “des millions de nos frères et sÅ“urs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s’effondrer”.

La Turquie commémore le “séisme du siècle” avec chagrin et colère

La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023 qui a englouti près de 60.000 vies et dévasté des villes entières dans le sud-est du pays.Dès 04H17 (01H17 GMT), l’heure exacte du séisme de magnitude 7,8 survenu il y a deux ans, des proches de victimes et des rescapés se sont rassemblés dans plusieurs villes meurtries, dont Adiyaman et Antakya, la vieille Antioche, pour se souvenir de ces terribles minutes qui ont emporté leur vie.Le séisme, ressenti jusqu’en Egypte, avait fait s’écrouler des milliers d’immeubles, prenant au piège leurs habitants endormis.”Deux ans ont passé mais c’est toujours la même émotion, nous la vivons comme au premier jour”, confie à l’AFP Emine Albayrak, 25 ans, qui s’est jointe au rassemblement d’Antakya.”Ça fait deux ans mais c’est comme si c’était hier. La vie continue, mais comment?”, lâche Hümeysa Bagriyanik, 18 ans. “Je me sens étrangère dans ma propre ville, elle est rasée, je ne reconnais aucune des rues que j’emprunte”. Des incidents ont éclaté dans Antakya, traditionnellement frondeuse, quand une foule qui voulait avancer vers le centre-ville a été bloquée par la police. Selon les médias locaux, trois personnes ont été arrêtées.”Vous nous envoyez du gaz, allez-vous aussi arroser nos morts?”, a crié la foule en colère.Dans la matinée, une messe a été dite devant les ruines de l’église orthodoxe d’Antakya, l’un des berceaux du christianisme.- “En colère” -Depuis Adiyaman, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié le séisme de 2023 de “catastrophe du siècle”, a salué les “mémoires précieuses” des plus de 53.500 victimes du séisme en Turquie — auxquelles s’ajoutent 6.000 morts côté syrien.Alors que le gouvernement turc s’était retrouvé sous le feu des critiques face à la lenteur des secours dans certaines régions et aux images de survivants livrés à eux-mêmes, le chef de l’Etat a promis de ne “laisser aucun citoyen sans maison” d’ici la fin de l’année.Pour l’heure, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d’être tirées au sort pour pouvoir emménager dans des appartements construits par l’Etat.Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l’être encore cette année, a répété M. Erdogan.Sema Genç, 34 ans, une rescapée de la province d’Hatay, fait partie des relogés, mais “partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond”, confie-t-elle à l’AFP. “Je me demande s’il s’effondrera et si je resterai coincée sous les décombres”.Unique survivante de sa famille, elle se dit toujours “en colère” contre l’entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s’est écroulé sur elle et ses proches.À ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de “négligences” dans la construction des bâtiments, ont été condamnées à des peines de prison. Et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.- “Promesses non tenues” -Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition turque, avait dénoncé mercredi depuis Adiyaman “les promesses non tenues” de M. Erdogan, qui s’était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l’île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d’ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.Mardi, le ministre turc de l’Urbanisme, Murat Kurum, a lui mis en garde contre les conséquences d’un “Big One” à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d’une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Vingt-six ans plus tard, nombre d’immeubles de la mégapole ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.”Istanbul n’aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre” d’ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que “des millions de nos frères et sÅ“urs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s’effondrer”.

La Turquie commémore le “séisme du siècle” avec chagrin et colère

La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023 qui a englouti près de 60.000 vies et dévasté des villes entières dans le sud-est du pays.Dès 04H17 (01H17 GMT), l’heure exacte du séisme de magnitude 7,8 survenu il y a deux ans, des proches de victimes et des rescapés se sont rassemblés …

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RDC: meeting du M23 à Goma, les forces congolaises acculées dans l’est

Le M23 a assuré vouloir “libérer tout le Congo” lors de son premier meeting jeudi à Goma, ville conquise au prix de plusieurs milliers de morts, au moment où les forces congolaises sont acculées par l’avancée du groupe armé et ses alliés rwandais dans l’est de la RDC.Après s’être emparés la semaine dernière de la capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 et les troupes rwandaises ont lancé mercredi une nouvelle offensive dans la province voisine du Sud-Kivu et conquis la cité minière, Nyabibwe à environ 100 km du chef-lieu Bukavu et 70km de son aéroport.Le M23 a ainsi rompu un cessez-le-feu qu’il avait lui-même décrété “pour des raisons humanitaires” à partir de mardi, après des combats à Goma qui ont fait au moins 2.900 morts, selon un bilan de l’ONU risquant encore de s’alourdir.Le groupe armé avait aussi affirmé n’avoir “aucune intention de prendre le contrôle” de Bukavu “ou d’autres localités”.Selon des sources humanitaires et locales jeudi, les forces congolaises (FARDC) se préparent à une attaque sur Kavumu, où se trouve l’aéroport provincial.Du matériel et des hommes sont en cours d’évacuation avant d’être pris au piège par l’avancée du M23 et son allié rwandais, ont-elles ajouté.La prise de Kavumu, dernier verrou avant la capitale provinciale, marquerait un nouveau revers pour les FARDC et Kinshasa.”On veut libérer tout le Congo”, a lancé à Goma le chef de la plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie, Corneille Nangaa, devant des dizaines de milliers d’habitants convoqués dans un stade.”Va à Kinshasa! Va à Kinshasa!”, la capitale située à l’autre bout de cet immense pays grand comme quatre fois la France, ont scandé des jeunes. Des hommes étaient passés mercredi dans les rues de Goma, cité d’un million d’habitants, signalant par hauts-parleurs que la présence à ce premier meeting était obligatoire. Sur requête du M23, les commerces sont restés fermés jeudi.- mandat d’arrêt -Corneille Nangaa a réclamé une minute de silence pour les victimes des combats avant d’assurer que le groupe armé allait “chasser” le président congolais Tshisekedi. “On va mettre en place une police nationale, une administration et une justice”, a-t-il assuré.  Certains dans la foule arboraient des tee-shirts portant l’inscription “Gouverner autrement le Nord-Kivu”.La RDC a lancé mercredi un mandat d’arrêt international à l’encontre de Corneille Nangaa, selon un document judiciaire communiqué à la presse.En plus de trois ans de conflit, l’armée congolaise, réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.La communauté internationale et des pays médiateurs comme l’Angola et le Kenya tentent de trouver une issue diplomatique à la crise, craignant un embrasement régional.Kinshasa a exhorté la communauté internationale à sanctionner Kigali, sans effet à ce stade.”Nous voyons beaucoup de déclarations mais nous ne voyons pas d’actions”, a déploré mercredi la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, après une entrevue à Bruxelles avec son homologue belge Maxime Prévot.Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doivent participer samedi à Dar es Salaam à un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).M. Kagame a déclaré mercredi avoir convenu avec le président du Conseil européen Antonio Costa de la nécessité d’une “désescalade”.Le Malawi a ordonné à ses troupes présentes au sein d’une mission des pays d’Afrique australe de se préparer à se retirer, une décision visant à permettre “les négociations prévues en vue d’une paix durable”, selon la présidence.Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit par ailleurs se réunir en urgence vendredi, à la demande de Kinshasa, pour évoquer la crise.Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a pour sa part assuré mercredi “suivre de près” la situation en RDC, où les informations faisant état d’exactions, de pillages et de viols se multiplient.

RDC: meeting du M23 à Goma, les forces congolaises acculées dans l’est

Le M23 a assuré vouloir “libérer tout le Congo” lors de son premier meeting jeudi à Goma, ville conquise au prix de plusieurs milliers de morts, au moment où les forces congolaises sont acculées par l’avancée du groupe armé et ses alliés rwandais dans l’est de la RDC.Après s’être emparés la semaine dernière de la …

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RDC: meeting du M23 à Goma, les forces congolaises acculées dans l’est

Le M23 a assuré vouloir “libérer tout le Congo” lors de son premier meeting jeudi à Goma, ville conquise au prix de plusieurs milliers de morts, au moment où les forces congolaises sont acculées par l’avancée du groupe armé et ses alliés rwandais dans l’est de la RDC.Après s’être emparés la semaine dernière de la capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 et les troupes rwandaises ont lancé mercredi une nouvelle offensive dans la province voisine du Sud-Kivu et conquis la cité minière, Nyabibwe à environ 100 km du chef-lieu Bukavu et 70km de son aéroport.Le M23 a ainsi rompu un cessez-le-feu qu’il avait lui-même décrété “pour des raisons humanitaires” à partir de mardi, après des combats à Goma qui ont fait au moins 2.900 morts, selon un bilan de l’ONU risquant encore de s’alourdir.Le groupe armé avait aussi affirmé n’avoir “aucune intention de prendre le contrôle” de Bukavu “ou d’autres localités”.Selon des sources humanitaires et locales jeudi, les forces congolaises (FARDC) se préparent à une attaque sur Kavumu, où se trouve l’aéroport provincial.Du matériel et des hommes sont en cours d’évacuation avant d’être pris au piège par l’avancée du M23 et son allié rwandais, ont-elles ajouté.La prise de Kavumu, dernier verrou avant la capitale provinciale, marquerait un nouveau revers pour les FARDC et Kinshasa.”On veut libérer tout le Congo”, a lancé à Goma le chef de la plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie, Corneille Nangaa, devant des dizaines de milliers d’habitants convoqués dans un stade.”Va à Kinshasa! Va à Kinshasa!”, la capitale située à l’autre bout de cet immense pays grand comme quatre fois la France, ont scandé des jeunes. Des hommes étaient passés mercredi dans les rues de Goma, cité d’un million d’habitants, signalant par hauts-parleurs que la présence à ce premier meeting était obligatoire. Sur requête du M23, les commerces sont restés fermés jeudi.- mandat d’arrêt -Corneille Nangaa a réclamé une minute de silence pour les victimes des combats avant d’assurer que le groupe armé allait “chasser” le président congolais Tshisekedi. “On va mettre en place une police nationale, une administration et une justice”, a-t-il assuré.  Certains dans la foule arboraient des tee-shirts portant l’inscription “Gouverner autrement le Nord-Kivu”.La RDC a lancé mercredi un mandat d’arrêt international à l’encontre de Corneille Nangaa, selon un document judiciaire communiqué à la presse.En plus de trois ans de conflit, l’armée congolaise, réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.La communauté internationale et des pays médiateurs comme l’Angola et le Kenya tentent de trouver une issue diplomatique à la crise, craignant un embrasement régional.Kinshasa a exhorté la communauté internationale à sanctionner Kigali, sans effet à ce stade.”Nous voyons beaucoup de déclarations mais nous ne voyons pas d’actions”, a déploré mercredi la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, après une entrevue à Bruxelles avec son homologue belge Maxime Prévot.Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doivent participer samedi à Dar es Salaam à un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).M. Kagame a déclaré mercredi avoir convenu avec le président du Conseil européen Antonio Costa de la nécessité d’une “désescalade”.Le Malawi a ordonné à ses troupes présentes au sein d’une mission des pays d’Afrique australe de se préparer à se retirer, une décision visant à permettre “les négociations prévues en vue d’une paix durable”, selon la présidence.Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit par ailleurs se réunir en urgence vendredi, à la demande de Kinshasa, pour évoquer la crise.Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a pour sa part assuré mercredi “suivre de près” la situation en RDC, où les informations faisant état d’exactions, de pillages et de viols se multiplient.

Israël dit préparer un plan pour un départ de Gaza des Palestiniens “qui le souhaitent”

Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d’un départ de la bande de Gaza des habitants “qui le souhaitent”, après la proposition du président Donald Trump d’une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d’un déplacement de sa population. L’annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l’idée lancée par M. Trump a levé un tollé international, l’ONU mettant notamment en garde contre tout “nettoyage ethnique”. M. Katz a dit avoir “ordonné à l’armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout Gazaoui le souhaitant de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir”.  Le plan, a-t-il ajouté, comprendra “des options de sortie” terrestres et “des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne”. Les quelque 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent actuellement pas quitter le territoire, assiégé par Israël et largement détruit par la guerre contre le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien du 7 octobre 2023. Une trêve est entrée en vigueur le 19 janvier.M. Trump a lancé mardi l’idée d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et répété que sa population pouvait être déplacée vers l’Egypte et la Jordanie voisines – qui ont catégoriquement rejeté cette option – après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. L’administration américaine s’est ensuite efforcée de nuancer, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, affirmant que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Mais Donald Trump a insisté jeudi: la bande de Gaza sera “remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats”, a-t-il écrit sur son réseau social, ajoutant que les Palestiniens “auraient déjà été réinstallés (…) dans la région”. “Aucun soldat américain” ne sera nécessaire pour ce faire, a-t-il assuré.- “Idée remarquable” -Sur la chaîne Fox News, M. Netanyahu a qualifié l’idée de M. Trump de “remarquable”, estimant qu’elle devait être “examinée (…) et réalisée”. Il a laissé entendre que le déplacement des Gazaouis pourrait être temporaire. Son allié d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est réjoui que l’armée se prépare “à jouer son rôle dans le plan de migration” des Gazaouis “vers les pays d’accueil”. Le Hamas a de son côté accusé M. Trump de “jeter de l’huile sur le feu”, et son rival, le président palestinien Mahmoud Abbas, a opposé une fin de recevoir catégorique à sa proposition.  “Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique”, a haussé le ton le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. – “Trump peut rêver” -Dans la bande de Gaza, beaucoup d’habitants excluent tout départ. “Trump peut rêver s’il pense pouvoir nous déplacer ou nous expulser (…) même si nous devons mourir, nous tiendrons bon”, lance Samiha Zaher, 68 ans, déplacée de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza. Mais pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans habitant près de Gaza, “le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens”. “Laissons les partir et construire leur vie ailleurs”.Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout “déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie occupée serait inacceptable”. La Jordanie, qui accueille déjà 2,3 millions de réfugiés palestiniens, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l’Union européenne.Les annonces de Donald Trump éloignent, selon les experts, la perspective d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle pousse pourtant le président américain. L’Iran a de son côté jugé jeudi “scandaleux” tout “déplacement forcé” des Gazaouis.- Pourparlers sur la suite de la trêve -Dans le même temps, les négociations indirectes ont repris sur la suite, incertaine, du cessez-le-feu à Gaza.  Le Hamas a annoncé mardi que ces pourparlers avaient “commencé”. Israël a indiqué qu’il enverrait “en fin de semaine” une délégation au Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte. La première phase de six semaines enclenchée le 19 janvier a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël et le retour de plus d’un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.L’aide humanitaire a aussi connu “une augmentation massive” avec l’entrée de “plus de 10.000 camions” à Gaza depuis le début de la trêve, a indiqué jeudi  l’agence de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha). La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.Au total, 251 personnes ont été enlevées le 7-Octobre lors de l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Israël dit préparer un plan pour un départ de Gaza des Palestiniens “qui le souhaitent”

Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d’un départ de la bande de Gaza des habitants “qui le souhaitent”, après la proposition du président Donald Trump d’une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d’un déplacement de sa population. L’annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l’idée lancée …

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Israël dit préparer un plan pour un départ de Gaza des Palestiniens “qui le souhaitent”

Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d’un départ de la bande de Gaza des habitants “qui le souhaitent”, après la proposition du président Donald Trump d’une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d’un déplacement de sa population. L’annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l’idée lancée par M. Trump a levé un tollé international, l’ONU mettant notamment en garde contre tout “nettoyage ethnique”. M. Katz a dit avoir “ordonné à l’armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout Gazaoui le souhaitant de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir”.  Le plan, a-t-il ajouté, comprendra “des options de sortie” terrestres et “des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne”. Les quelque 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent actuellement pas quitter le territoire, assiégé par Israël et largement détruit par la guerre contre le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien du 7 octobre 2023. Une trêve est entrée en vigueur le 19 janvier.M. Trump a lancé mardi l’idée d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et répété que sa population pouvait être déplacée vers l’Egypte et la Jordanie voisines – qui ont catégoriquement rejeté cette option – après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. L’administration américaine s’est ensuite efforcée de nuancer, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, affirmant que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Mais Donald Trump a insisté jeudi: la bande de Gaza sera “remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats”, a-t-il écrit sur son réseau social, ajoutant que les Palestiniens “auraient déjà été réinstallés (…) dans la région”. “Aucun soldat américain” ne sera nécessaire pour ce faire, a-t-il assuré.- “Idée remarquable” -Sur la chaîne Fox News, M. Netanyahu a qualifié l’idée de M. Trump de “remarquable”, estimant qu’elle devait être “examinée (…) et réalisée”. Il a laissé entendre que le déplacement des Gazaouis pourrait être temporaire. Son allié d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est réjoui que l’armée se prépare “à jouer son rôle dans le plan de migration” des Gazaouis “vers les pays d’accueil”. Le Hamas a de son côté accusé M. Trump de “jeter de l’huile sur le feu”, et son rival, le président palestinien Mahmoud Abbas, a opposé une fin de recevoir catégorique à sa proposition.  “Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique”, a haussé le ton le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. – “Trump peut rêver” -Dans la bande de Gaza, beaucoup d’habitants excluent tout départ. “Trump peut rêver s’il pense pouvoir nous déplacer ou nous expulser (…) même si nous devons mourir, nous tiendrons bon”, lance Samiha Zaher, 68 ans, déplacée de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza. Mais pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans habitant près de Gaza, “le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens”. “Laissons les partir et construire leur vie ailleurs”.Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout “déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie occupée serait inacceptable”. La Jordanie, qui accueille déjà 2,3 millions de réfugiés palestiniens, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l’Union européenne.Les annonces de Donald Trump éloignent, selon les experts, la perspective d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle pousse pourtant le président américain. L’Iran a de son côté jugé jeudi “scandaleux” tout “déplacement forcé” des Gazaouis.- Pourparlers sur la suite de la trêve -Dans le même temps, les négociations indirectes ont repris sur la suite, incertaine, du cessez-le-feu à Gaza.  Le Hamas a annoncé mardi que ces pourparlers avaient “commencé”. Israël a indiqué qu’il enverrait “en fin de semaine” une délégation au Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte. La première phase de six semaines enclenchée le 19 janvier a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël et le retour de plus d’un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.L’aide humanitaire a aussi connu “une augmentation massive” avec l’entrée de “plus de 10.000 camions” à Gaza depuis le début de la trêve, a indiqué jeudi  l’agence de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha). La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.Au total, 251 personnes ont été enlevées le 7-Octobre lors de l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.