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“Le monde nous regarde nous faire massacrer”: les Palestiniens fuient l’assaut israélien sur Gaza-ville

A bord de tracteurs, charrettes ou camionnettes surchargées, parfois même à pied, des Gazaouis affluent en flux continu par la grande route côtière dans le centre du territoire palestinien, fuyant la ville de Gaza, au nord, où Israël intensifie son assaut.  “On a été déplacés de force sous des bombardements intensifs”, témoigne Saeb al-Mobayed, venus …

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“Le monde nous regarde nous faire massacrer”: les Palestiniens fuient l’assaut israélien sur Gaza-ville

A bord de tracteurs, charrettes ou camionnettes surchargées, parfois même à pied, des Gazaouis affluent en flux continu par la grande route côtière dans le centre du territoire palestinien, fuyant la ville de Gaza, au nord, où Israël intensifie son assaut.  “On a été déplacés de force sous des bombardements intensifs”, témoigne Saeb al-Mobayed, venus du nord de la ville de Gaza. “Beaucoup de bâtiments ont été détruits”, et “des mosquées près d’endroits abritant des déplacés ont également été visées, nous forçant à partir”, ajoute-t-il. Les déplacés de ce nouvel exode de populations dans la bande de Gaza, ravagée par près de deux ans de guerre, laissent derrière eux un paysage de ruines, où des nuages de poussière s’élèvent au dessus de montagnes de décombres et d’immeubles détruits par les bombes israéliennes. L’armée a appelé mardi tous les habitants de Gaza-ville, le principal centre urbain du territoire, à en partir immédiatement vers le sud, avertissant qu’elle allait y frapper durement le mouvement palestinien Hamas. L’ONU estime qu’environ un million de personnes vivent dans la ville et ses alentours. Sur la route, défilent des véhicules souvent cabossés où s’entassent les passagers, et qui croulent sous des empilements de meubles, tables, chaises, et matelas. D’autres doivent se contenter de pousser à la main de lourdes charrettes, ou des vélos.”Qu’ils ouvrent les postes-frontières, qu’ils mettent fin à la guerre et qu’ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit”, exhorte parmi ces déplacés Ahmed Shamlakh. L’armée israélienne affirme que ces Gazaouis trouveront nourriture, tentes et médicaments, dans une zone qu’elle qualifie d'”humanitaire” à Al-Mawasi, au sud. Mais selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, dans le centre et le sud du territoire il n’y a “pas d’abri, pas d’espace pour installer des tentes, pas de nourriture et pas d’eau potable”Et en près de deux ans de guerre, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées “humanitaires” dans la bande de Gaza, affirmant y viser des combattants du Hamas. – “Humiliation” -Quasiment toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois depuis le début de l’offensive israélienne, lancée en représailles à une attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël, le 7 octobre 2023. A Gaza-ville, où des avions militaires ont largué des centaines de tracts ordonnant aux habitants d’évacuer, Khaled Khuwaiter n’en peut plus.”Je demande à Israël: où sommes nous censés aller ?”, interpelle cet homme de 36 ans, qui a déja du fuir son quartier pilonné de Zeitoun. “Les bombardements sont partout, les gens meurent partout. Nous n’avons plus que Dieu, puisque le monde nous regarde nous faire massacrer et ne fait rien”. “L’évacuation est une humiliation” s’indigne Mirvat Abu Muammar, 30 ans, également déjà déplacée avec son mari et leurs trois enfants, et qui dit manquer de tout. Avec sa famille, elle “attendra de voir”. “Ca fait deux ans que nous n’avons pas eu un moment de répit ou de sommeil. Juste la mort, la destruction, et le désespoir”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.D’après l’armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour là. L’offensive israélienne a fait au moins 64.605 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. 

Brésil: les juges de Bolsonaro commencent à voter pour le verdict

Cinq juges de la Cour suprême du Brésil ont commencé à voter mardi pour condamner ou acquitter l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat dans un procès historique qui suscite la colère de Donald Trump.Si l’ex-chef de l’Etat brésilien (2019-2022), 70 ans, joue son avenir, l’enjeu est grand aussi pour la première puissance économique d’Amérique latine, entre guerre commerciale lancée par Washington en représailles au procès et pressions croissantes du camp conservateur pour une amnistie.M. Bolsonaro, qui se dit innocent, est accusé d’avoir conspiré pour son “maintien autoritaire au pouvoir” malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva lors de l’élection de 2022.”Le Brésil a failli revenir à une dictature”, a déclaré le juge Alexandre de Moraes, avant de se prononcer pour une condamnation. Rapporteur du procès, il est le premier des cinq juges à voter dans cette audience publique retransmise en direct par les médias à travers le pays.Avec sept coaccusés, parmi lesquels d’anciens ministres et militaires haut gradés, M. Bolsonaro risque jusqu’à 43 ans de prison.- “Lynchage judiciaire” – Le verdict est attendu d’ici vendredi. Une majorité simple de trois des cinq juges suffira. En cas de condamnation, qui peut être contestée en appel, les magistrats fixeront ensuite les peines de chacun des accusés.Le juge Moraes a décrit une “organisation criminelle sous le leadership” de l’ancien chef de l’Etat qui, bien avant la présidentielle de 2022 et jusqu’après le scrutin, aurait tenté d'”empêcher une alternance du pouvoir”.Rapporteur du procès, le juge Moraes est visé par des sanctions des Etats-Unis, qui l’accusent d’avoir des motivations politiques.Il se trouve en outre dans la situation particulière d’être à la fois juge et victime potentielle dans ce dossier. Le supposé plan putschiste prévoyait en effet son assassinat ainsi que celui de Lula, selon l’accusation.C’est la première fois qu’un ancien chef de l’Etat brésilien est jugé pour un projet présumé de coup d’Etat depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985).Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, M. Bolsonaro se dit victime d’une “persécution politique”, à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2026.Son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, a dénoncé mardi sur le réseau social X un “lynchage judiciaire” contre son père, le décrivant en “défenseur de l’ordre et de la légalité”.- “Mesures appropriées” -En résidence surveillée à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à la justice, M. Bolsonaro n’est pas présent mardi au tribunal, a constaté un journaliste de l’AFP.Sa défense invoque des raisons de santé. Elle a d’ailleurs demandé qu’il puisse quitter son domicile brièvement dimanche prochain pour subir une intervention médicale.La société brésilienne, polarisée, se montre divisée sur le procès: si 53% des personnes interrogées estiment que le juge Moraes applique les lois, 39% perçoivent des motivations politiques, selon un sondage de l’institut Datafolha publié en août.L’affaire Bolsonaro est en outre au coeur d’une crise sans précédent entre Brésil et Etats-Unis.Dénonçant une “chasse aux sorcières” contre son allié, le président américain Donald Trump a imposé depuis le 6 août une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.A l’approche du dénouement judiciaire, son administration adopte un ton menaçant.”Concernant le juge Moraes et les individus dont les abus de pouvoir ont sapé (les) libertés fondamentales, nous continuerons à prendre les mesures appropriées”, a prévenu lundi un responsable du Département d’Etat américain.Anticipant une condamnation, le camp Bolsonaro s’active pour sa part au Parlement pour faire voter un projet d’amnistie au bénéfice de son leader.Ce mot d’ordre a été repris dimanche par des dizaines de milliers de ses sympathisants lors de rassemblements à travers le pays, à l’occasion de la fête de l’indépendance.

Brésil: les juges de Bolsonaro commencent à voter pour le verdict

Cinq juges de la Cour suprême du Brésil ont commencé à voter mardi pour condamner ou acquitter l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’Etat dans un procès historique qui suscite la colère de Donald Trump.Si l’ex-chef de l’Etat brésilien (2019-2022), 70 ans, joue son avenir, l’enjeu est grand aussi pour la première puissance économique d’Amérique latine, entre guerre commerciale lancée par Washington en représailles au procès et pressions croissantes du camp conservateur pour une amnistie.M. Bolsonaro, qui se dit innocent, est accusé d’avoir conspiré pour son “maintien autoritaire au pouvoir” malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva lors de l’élection de 2022.”Le Brésil a failli revenir à une dictature”, a déclaré le juge Alexandre de Moraes, avant de se prononcer pour une condamnation. Rapporteur du procès, il est le premier des cinq juges à voter dans cette audience publique retransmise en direct par les médias à travers le pays.Avec sept coaccusés, parmi lesquels d’anciens ministres et militaires haut gradés, M. Bolsonaro risque jusqu’à 43 ans de prison.- “Lynchage judiciaire” – Le verdict est attendu d’ici vendredi. Une majorité simple de trois des cinq juges suffira. En cas de condamnation, qui peut être contestée en appel, les magistrats fixeront ensuite les peines de chacun des accusés.Le juge Moraes a décrit une “organisation criminelle sous le leadership” de l’ancien chef de l’Etat qui, bien avant la présidentielle de 2022 et jusqu’après le scrutin, aurait tenté d'”empêcher une alternance du pouvoir”.Rapporteur du procès, le juge Moraes est visé par des sanctions des Etats-Unis, qui l’accusent d’avoir des motivations politiques.Il se trouve en outre dans la situation particulière d’être à la fois juge et victime potentielle dans ce dossier. Le supposé plan putschiste prévoyait en effet son assassinat ainsi que celui de Lula, selon l’accusation.C’est la première fois qu’un ancien chef de l’Etat brésilien est jugé pour un projet présumé de coup d’Etat depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985).Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, M. Bolsonaro se dit victime d’une “persécution politique”, à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2026.Son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, a dénoncé mardi sur le réseau social X un “lynchage judiciaire” contre son père, le décrivant en “défenseur de l’ordre et de la légalité”.- “Mesures appropriées” -En résidence surveillée à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à la justice, M. Bolsonaro n’est pas présent mardi au tribunal, a constaté un journaliste de l’AFP.Sa défense invoque des raisons de santé. Elle a d’ailleurs demandé qu’il puisse quitter son domicile brièvement dimanche prochain pour subir une intervention médicale.La société brésilienne, polarisée, se montre divisée sur le procès: si 53% des personnes interrogées estiment que le juge Moraes applique les lois, 39% perçoivent des motivations politiques, selon un sondage de l’institut Datafolha publié en août.L’affaire Bolsonaro est en outre au coeur d’une crise sans précédent entre Brésil et Etats-Unis.Dénonçant une “chasse aux sorcières” contre son allié, le président américain Donald Trump a imposé depuis le 6 août une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.A l’approche du dénouement judiciaire, son administration adopte un ton menaçant.”Concernant le juge Moraes et les individus dont les abus de pouvoir ont sapé (les) libertés fondamentales, nous continuerons à prendre les mesures appropriées”, a prévenu lundi un responsable du Département d’Etat américain.Anticipant une condamnation, le camp Bolsonaro s’active pour sa part au Parlement pour faire voter un projet d’amnistie au bénéfice de son leader.Ce mot d’ordre a été repris dimanche par des dizaines de milliers de ses sympathisants lors de rassemblements à travers le pays, à l’occasion de la fête de l’indépendance.

Népal: le Premier ministre démissionne face à la colère de la rue, le Parlement en feu

Des centaines de manifestants en colère ont incendié mardi le Parlement népalais, dans la foulée de la démission du Premier ministre KP Sharma Oli au lendemain de manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption qui ont fait 19 morts.”Des centaines de personnes ont investi l’enceinte du Parlement et mis le feu au bâtiment principal”, au coeur de la capitale Katmandou, a indiqué à l’AFP un porte-parole du secrétariat de l’institution, Ekram Giri.Malgré le couvre-feu instauré au début de la matinée, des groupes de jeunes manifestants sont descendus dans les rues de Katmandou et s’en sont pris toute la journée aux bâtiments publics et aux résidences de dirigeants politiques.Un groupe de protestataires a réussi à s’emparer des armes à feu de policiers chargés de protéger le complexe gouvernemental de Singha Durbar, a constaté un journaliste de l’AFP.Le domicile du Premier ministre, âgé de 73 ans, a lui aussi été incendié, selon un photographe de l’AFP.A la mi-journée, le chef du gouvernement a annoncé sa démission “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”, a-t-il écrit dans une lettre au président népalais.- “L’avenir est à nous” -De son côté, Reporters sans frontières (RSF) a indiqué que le siège d’un important groupe de presse, Kantipur, avait été incendié et a appelé les manifestants à “ne pas prendre pour cible les journalistes”.Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit “consterné par l’escalade de la violence” et a appelé au dialogue.”Le gouvernement est tombé, les jeunes ont gagné et pris le contrôle du pays”, s’est réjoui un manifestant, Sudan Gurung. “L’avenir est à nous!”Des protestataires, principalement de jeunes hommes, ont été vus brandissant le drapeau national tout en tentant d’échapper aux canons à eau déployés par les forces de sécurité.Des manifestants ont ciblé les biens de politiciens et des bâtiments gouvernementaux, tandis qu’une vidéo publiée en ligne (que l’AFP n’a pas pu vérifier) semble montrer des manifestants frappant l’ancien Premier ministre Sher Bahadur Deuba du Congrès népalais, un soutien du gouvernement de M. Oli.L’aéroport de Katmandou est resté ouvert mais des vols ont été annulés en raison d’une moindre visibilité due à la fumée des incendies, a déclaré son porte-parole, Rinji Sherpa.La manière dont la situation va évoluer dans les prochains jours demeure incertaine. – “Retenue” -Mardi soir, dans un communiqué, le président Ramchandra Paudel a exhorté “tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays” et “lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve de retenue (…) et qu’elles entament des négociations”.Cet appel a été repris par l’Inde voisine, le Premier ministre Narendra Modi déclarant que “la stabilité, la paix et la prospérité du Népal sont d’une importance capitale pour nous”.Ashish Pradhan, analyste au sein de l’International Crisis Group, a fait écho à ce propos, appelant à un “arrangement transitoire au plus vite qui inclura des figures qui restent crédibles auprès des Népalais, en particulier auprès des jeunes”. Balendra Shah, un ingénieur de 35 ans devenu rappeur et élu maire de Katmandou en 2022 et vu comme une figure populaire dans la transition à venir, a appelé sur Facebook les gens à “faire preuve de retenue” après la démission de M. Oli. Il a invité la jeune génération à “prendre les rênes du pays”. “Soyez prêts!” Lundi, la police avait ouvert le feu sur des milliers de manifestants qui défilaient dans les rues de Katmandou pour exiger la fin du blocage des réseaux sociaux ordonnée quatre jours plus tôt et dénoncer la corruption des élites du pays.Au moins 19 personnes ont été tuées, dont 17 dans la seule capitale, plusieurs centaines d’autres blessées, selon un bilan officiel.En soirée, le chef du gouvernement avait ordonné le rétablissement des réseaux sociaux et l’ouverture d’une enquête “indépendante” sur les conditions de l’intervention de la police.- Cour suprême -Mais la colère de la population n’est pas retombée.Chef du Parti communiste népalais, M. Oli est présent depuis plus de 60 ans dans la vie politique népalaise, marquée notamment par la longue guerre civile qui a ensanglanté le pays jusqu’à l’abolition de la monarchie en 2008.Elu pour la première fois Premier ministre en 2015, il a été réélu en 2018, renommé brièvement à la tête du gouvernement en 2021, puis réinvesti en 2024 à la tête d’une coalition parlementaire incluant notamment le centre droit.Sa démission est intervenue après celles de trois autres ministres, dont celui de l’Intérieur.Le gouvernement avait annoncé jeudi le blocage des réseaux sociaux en application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême.

Népal: le Premier ministre démissionne face à la colère de la rue, le Parlement en feu

Des centaines de manifestants en colère ont incendié mardi le Parlement népalais, dans la foulée de la démission du Premier ministre KP Sharma Oli au lendemain de manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption qui ont fait 19 morts.”Des centaines de personnes ont investi l’enceinte du Parlement et mis le feu au …

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Népal: le Premier ministre démissionne face à la colère de la rue, le Parlement en feu

Des centaines de manifestants en colère ont incendié mardi le Parlement népalais, dans la foulée de la démission du Premier ministre KP Sharma Oli au lendemain de manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption qui ont fait 19 morts.”Des centaines de personnes ont investi l’enceinte du Parlement et mis le feu au bâtiment principal”, au coeur de la capitale Katmandou, a indiqué à l’AFP un porte-parole du secrétariat de l’institution, Ekram Giri.Malgré le couvre-feu instauré au début de la matinée, des groupes de jeunes manifestants sont descendus dans les rues de Katmandou et s’en sont pris toute la journée aux bâtiments publics et aux résidences de dirigeants politiques.Un groupe de protestataires a réussi à s’emparer des armes à feu de policiers chargés de protéger le complexe gouvernemental de Singha Durbar, a constaté un journaliste de l’AFP.Le domicile du Premier ministre, âgé de 73 ans, a lui aussi été incendié, selon un photographe de l’AFP.A la mi-journée, le chef du gouvernement a annoncé sa démission “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”, a-t-il écrit dans une lettre au président népalais.- “L’avenir est à nous” -De son côté, Reporters sans frontières (RSF) a indiqué que le siège d’un important groupe de presse, Kantipur, avait été incendié et a appelé les manifestants à “ne pas prendre pour cible les journalistes”.Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit “consterné par l’escalade de la violence” et a appelé au dialogue.”Le gouvernement est tombé, les jeunes ont gagné et pris le contrôle du pays”, s’est réjoui un manifestant, Sudan Gurung. “L’avenir est à nous!”Des protestataires, principalement de jeunes hommes, ont été vus brandissant le drapeau national tout en tentant d’échapper aux canons à eau déployés par les forces de sécurité.Des manifestants ont ciblé les biens de politiciens et des bâtiments gouvernementaux, tandis qu’une vidéo publiée en ligne (que l’AFP n’a pas pu vérifier) semble montrer des manifestants frappant l’ancien Premier ministre Sher Bahadur Deuba du Congrès népalais, un soutien du gouvernement de M. Oli.L’aéroport de Katmandou est resté ouvert mais des vols ont été annulés en raison d’une moindre visibilité due à la fumée des incendies, a déclaré son porte-parole, Rinji Sherpa.La manière dont la situation va évoluer dans les prochains jours demeure incertaine. – “Retenue” -Mardi soir, dans un communiqué, le président Ramchandra Paudel a exhorté “tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays” et “lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve de retenue (…) et qu’elles entament des négociations”.Cet appel a été repris par l’Inde voisine, le Premier ministre Narendra Modi déclarant que “la stabilité, la paix et la prospérité du Népal sont d’une importance capitale pour nous”.Ashish Pradhan, analyste au sein de l’International Crisis Group, a fait écho à ce propos, appelant à un “arrangement transitoire au plus vite qui inclura des figures qui restent crédibles auprès des Népalais, en particulier auprès des jeunes”. Balendra Shah, un ingénieur de 35 ans devenu rappeur et élu maire de Katmandou en 2022 et vu comme une figure populaire dans la transition à venir, a appelé sur Facebook les gens à “faire preuve de retenue” après la démission de M. Oli. Il a invité la jeune génération à “prendre les rênes du pays”. “Soyez prêts!” Lundi, la police avait ouvert le feu sur des milliers de manifestants qui défilaient dans les rues de Katmandou pour exiger la fin du blocage des réseaux sociaux ordonnée quatre jours plus tôt et dénoncer la corruption des élites du pays.Au moins 19 personnes ont été tuées, dont 17 dans la seule capitale, plusieurs centaines d’autres blessées, selon un bilan officiel.En soirée, le chef du gouvernement avait ordonné le rétablissement des réseaux sociaux et l’ouverture d’une enquête “indépendante” sur les conditions de l’intervention de la police.- Cour suprême -Mais la colère de la population n’est pas retombée.Chef du Parti communiste népalais, M. Oli est présent depuis plus de 60 ans dans la vie politique népalaise, marquée notamment par la longue guerre civile qui a ensanglanté le pays jusqu’à l’abolition de la monarchie en 2008.Elu pour la première fois Premier ministre en 2015, il a été réélu en 2018, renommé brièvement à la tête du gouvernement en 2021, puis réinvesti en 2024 à la tête d’une coalition parlementaire incluant notamment le centre droit.Sa démission est intervenue après celles de trois autres ministres, dont celui de l’Intérieur.Le gouvernement avait annoncé jeudi le blocage des réseaux sociaux en application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême.