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Pékin rejette les accusations de Kiev selon lesquelles de nombreux Chinois combattent pour la Russie

Pékin a rejeté mercredi les accusations ukrainiennes selon lesquelles de nombreux Chinois combattent pour la Russie, assurant qu’elles étaient “sans fondement”.Le président Zelensky avait annoncé mardi la capture par ses troupes de deux ressortissants chinois qui combattaient selon lui au sein de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine. Kiev a accusé la Chine de soutenir militairement la Russie qui envahit son pays depuis 2022, tout en réclamant des “explications” à Pékin. “Nous avons des informations selon lesquelles il y aurait beaucoup plus de citoyens chinois dans les unités de l’occupant”, avait affirmé M. Zelensky. “Ce type d’affirmation est totalement sans fondement. La position de la Chine sur la crise ukrainienne est claire et sans ambiguïté, et a été largement reconnue par la communauté internationale”, a réagi mercredi lors d’un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Concernant la capture de ses deux ressortissants, le porte-parole a indiqué que la Chine “est en train de procéder à des vérifications avec l’Ukraine”.”Je tiens à souligner que le gouvernement chinois a toujours demandé à ses citoyens de se tenir à l’écart des zones de conflit armé, d’éviter d’être impliqués dans des conflits armés sous quelque forme que ce soit et, en particulier, d’éviter de participer aux opérations militaires de quelque partie que ce soit”, a-t-il souligné.”La partie ukrainienne devrait apprécier à leur juste valeur les efforts et le rôle constructif de la Chine dans la recherche d’une solution politique à la crise ukrainienne”, a-t-il ajouté.- Promesse de citoyenneté russe -Le Kremlin a de son côté refusé mercredi de commenter l’annonce. “Je ne peux faire aucun commentaire sur cette question”, a déclaré son porte-parole Dmitri Peskov.Un haut responsable ukrainien  a toutefois dit mardi à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que selon les premières informations, il s’agirait de personnes qui ont signé “un contrat” avec l’armée russe plutôt que de l’envoi par Pékin de troupes régulières sur le front ukrainien.L’Ukraine et les Ocidentaux ont dénoncé depuis l’année dernière l’envoi de milliers de soldats nord-coréens par PyongYang sur le front russo-ukrainien, et Kiev a publié des videos de prisonniers l’illustrant, mais c’est la première fois que l’Ukraine affirme avoir découvert des Chinois participant aux hostilités sur son sol depuis le début de l’invasion. Le président Zelensky a publié une vidéo montrant l’un de ces prisonniers de guerre présumés, un homme en tenue militaire, les mains liées, imitant des bruits de combat et prononçant des mots en mandarin. L’influent média ukrainien en ligne Ukraïnska Pravda, citant l’armée ukrainienne, a affirmé mercredi qu’un des prisonniers avait rejoint l’armée russe via un intermédiaire chinois payé “300.000 roubles” (3.100 euros), motivé par la promesse de recevoir “la nationalité russe”.Il a suivi une formation militaire avec d’autres “ressortissants chinois” dans la partie occupée de la région ukrainienne de Lougansk (est), a ajouté le média. Lors de cette formation, il n’avait pas d’interprète et se servait “de gestes et d’un téléphone” pour communiquer, selon le média.La Chine se présente comme neutre et un médiateur potentiel dans ce conflit, mais elle reste un allié politique et économique clé de la Russie, au point que les Occidentaux l’ont qualifiée de “facilitateur décisif” de l’invasion russe – qu’elle n’a jamais condamnée.Pékin est notamment accusé d’aider Moscou à contourner les sanctions occidentales en lui permettant d’acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d’armements. 

#MeToo dans la culture: la commission d’enquête appelle à passer aux actes

Après le constat accablant, l’appel aux “responsabilités”: la commission d’enquête de l’Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture a exhorté mercredi à passer à l’action pour freiner “la machine à broyer les talents”, après avoir dévoilé ses 86 recommandations.”Ce moment est la fin du premier acte, mais ce n’est pas la fin de la pièce. Ce moment est un moment où nous posons sur la table, nous mettons à l’agenda de notre société un certain nombre de propositions”, a déclaré le rapporteur de la commission, le député centriste Erwan Balanant, en dévoilant son rapport lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.Fruit de six mois d’auditions de quelque 350 personnalités, dont des stars du cinéma (Juliette Binoche, Jean Dujardin…), le volumineux rapport dresse le constat de violences “systémiques” et “endémiques” dans la culture. Il dessine un état des lieux sombre d’un secteur où le “culte absolu de l’auteur” autoriserait toutes les dérives.”Les violences sont de toute nature: morales, sexistes, sexuelles, économiques aussi, physiques parfois”, a énuméré la présidente de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau, en présence notamment de l’actrice Judith Godrèche qui a été à l’initiative début 2024 de la mise en place de cette commission.Plus généralement, la députée écologiste a fustigé “l’omerta” et la “complaisance avec celles et ceux qui commettent les violences”, tout en reconnaissant qu’il manquait encore une “photographie objectivable de la situation”.  Pour tenter d’inverser la tendance, la commission appelle notamment à interdire la “sexualisation” des mineurs à l’écran, à réglementer les castings, le travail des enfants acteurs ou encore les scènes d’intimité dans les films.L’instance souhaiterait également que les employeurs soient tenus de signaler à la justice des infractions et violences dont ils seraient témoins. Ces questions relèvent à la fois de la filière culturelle, des pouvoirs publics mais aussi du législateur, a reconnu Erwan Balanant, appelant chacun “à prendre ses responsabilités” pour éviter le statu quo. Sans donner plus de précisions, lui-même a annoncé un travail collectif sur une prochaine proposition de loi. – Maintenir l’élan -Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a été auditionnée et “a suivi les travaux” de la commission, ces questions sont “une priorité” et la membre du gouvernement “n”a pas attendu ce rapport pour agir”, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP. “Forcément, il va y avoir des échanges avec les parlementaires”, a-t-on ajouté de même source, soulignant que “c’est aussi un sujet (à traiter, NDLR) pour les secteurs” pointés du doigt.Sans attendre, Sandrine Rousseau a estimé qu’il y avait “urgence” à agir sur les castings, décrits dans le rapport comme “le lieu de tous les dangers”.  “Il y a quelque chose (qui relève du pouvoir) réglementaire qui consisterait à interdire les castings sauvages immédiatement”, a-t-elle dit.La députée a également profité de la conférence de presse pour appeler le Festival de Cannes à devenir le lieu de “renversement des mentalités” sur les violences sexuelles. “Vous avez une responsabilité en tant que lieu de pouvoir. Cette responsabilité, elle est de dire: nous vous entendons, nous vous croyons, nous vous accompagnerons, et nous ne voulons plus que ce monde-là soit structuré de cette manière”, a-t-elle estimé, à la veille de l’annonce de la sélection officielle de la prochaine édition de ce festival (13-24 mai).Le risque, selon la commission, est que l’élan créé finisse par retomber. Selon Judith Godrèche, devenue fer de lance de #MeToo, il faut que ce travail “se traduise en loi, en législation, (…) ne soit pas rangé dans les bureaux de l’Assemblée nationale”.”Je ne veux pas que, dans cinq ans, il y ait une actrice célèbre comme Judith qui pousse un coup de gueule sur ce sujet”, a averti Erwan Balanant. “A chaque fois, la vague est retombée, a-t-il reconnu. Nous souhaitons aujourd’hui que ce mouvement s’amplifie et permette tout simplement à la société (…) d’en finir avec les inégalités femmes-hommes et les violences sexistes et sexuelles.”

Wall Street en ordre dispersé au premier jour des nouveaux droits de douane américains

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mercredi à mi journée, quelque peu soulagée par les déclarations du ministre américain des Finances sur les droits de douane, malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle vague de surtaxes imposées par Washington aux produits de dizaines de partenaires commerciaux et la réplique chinoise.Vers 14H15 GMT, le Dow Jones reculait de 0,10%, l’indice Nasdaq avançait de 1,14% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%.Quelques minutes après l’ouverture, les indices américains ont brièvement bondi après les propos de Donald Trump qui a assuré “tout va bien se passer” et que “c’est le moment d’acheter”, sur son réseau social Truth.”Les marchés (sont) désorientés dans le brouillard de la guerre commerciale”, écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.D’un côté, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré mercredi que les droits de douane imposés par Washington et effectifs depuis mercredi sont un “plafond” dès lors que les autres pays ne répliqueront pas.De l’autre, M. Bessent a estimé qu’il serait “suicidaire” pour les autres pays de se rapprocher de la Chine d’un point de vue commercial pour tenter de contrebalancer les effets des surtaxes américaines.La Chine a annoncé mercredi une hausse massive de ses droits de douane sur les produits américains, en représailles aux surtaxes instaurées par Washington, alimentant une nouvelle panique sur les marchés mondiaux et la crainte d’une guerre commerciale sans fin.Cette nouvelle escalade entre les deux grandes puissances mondiales est survenue quelques heures après l’entrée en vigueur à 04H00 GMT d’une nouvelle salve de droits de douane américains pour 60 pays. En ajoutant celles qui étaient déjà entrées en vigueur depuis janvier, le total des surtaxes atteint désormais 104% pour les produits “Made in China”, ce qui revient à en doubler les prix. Ce cycle de représailles, qui fait craindre une envolée de l’inflation et une chute de la consommation et de la croissance mondiale, fait souffler un nouveau vent de panique sur la majorité des marchés boursiers.”La situation générale des droits de douane est négative pour les actions”, résume auprès de l’AFP Karl Haeling, de LBBW.”Le plus gros problème est la volonté de l’administration Trump de poursuivre cette lutte commerciale d’une manière très perturbatrice”, estime l’analyste.En parallèle, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est nettement tendu, grimpant jusqu’à 4,50%, contre 4,29% à la clôture mardi. Vers 14H00 GMT, il s’établissait à 4,35%.Les bons du Trésor “n’ont plus le statut de valeur refuge” alors que “les acheteurs étrangers perdent confiance dans les Etats-Unis”, estime Karl Haeling.Pour Lawrence Gillum, de LPL Financial, “l’inflation statique, la patience de la Fed, les boycotts potentiels des acheteurs étrangers, le désendettement des fonds spéculatifs” font partie des raisons expliquant la hausse des rendements des bons du Trésor américain.Au tableau des valeurs, les laboratoires pharmaceutiques, à l’instar de Eli Lilly (-3,28%) et Pfizer (-2,77%), reculaient après que Donald Trump a promis mardi d’imposer “très bientôt” des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, au deuxième rang du commerce mondial.Le géant de la grande distribution Walmart était recherché (+4,60%) malgré l’annonce d’une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre en raison des incertitudes économiques entourant les droits de douane.La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines grimpait (+7,27%) après avoir publié mercredi des résultats pour le premier trimestre conformes aux attentes des analystes, revoyant toutefois ses prévisions à la baisse pour le deuxième trimestre face à “un environnement de croissance ralentie”.