Le pape, dans un état critique mais stationnaire, poursuit ses thérapies

Le pape François, 88 ans, toujours hospitalisé dans un état critique mais stationnaire avec une double pneumonie, “poursuit ses thérapies” mercredi, a-t-on appris auprès d’une source vaticane.”Le pape s’est levé et poursuit ses thérapies, toujours en fauteuil et toujours sous oxygène, dans les mêmes conditions que les jours précédents”, a indiqué mercredi une source vaticane.”Le pape a passé une nuit tranquille et se repose”, a pour sa part indiqué le Saint-Siège dans un bref communiqué, aussi laconique qu’à son habitude, au 13e jour de son hospitalisation.Selon son dernier bulletin de santé publié mardi soir, l’état du pontife argentin “reste critique mais stationnaire”.François a passé mardi soir un scanner de contrôle “programmé” pour le suivi de sa pneumonie, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle, et “le pronostic reste réservé”, a ajouté la même source dans un bref communiqué.Le résultat de ce scanner, le troisième depuis son hospitalisation le 14 février, devrait être communiqué dans le bulletin médical publié vers 18H00 GMT. Mardi soir, la communauté argentine de Rome s’est réunie pour une prière dans son église “nationale”, Santa Maria Dolorosa, afin de demander de la “force” pour le pontife, en présence de fidèles, religieux et diplomates d’Amérique latine et d’Afrique.”Nous avons toujours prié pour lui et maintenant nous le faisons deux fois plus. C’est une double prière, avec toute la foi du monde. C’est pour cela que nous sommes ici”, a confié à l’AFP Marcela Oviedo, une Argentine de 55 ans de passage dans la capitale italienne.Une nouvelle prière se tiendra mercredi soir à 21H00 (20H00 GMT) place Saint-Pierre au Vatican sous la direction du cardinal italien Giovanni Battista Re, doyen du collège des cardinaux.Cette hospitalisation, la quatrième mais aussi la plus longue depuis le début du pontificat en 2013, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.

Le tir et l’effarouchement des cormorans à nouveau autorisés sur certains cours d’eau

Le gouvernement a précisé les conditions de régulation en eaux libres et en piscicultures – par des tirs d’effarouchement ou de destruction – des cormorans, une espèce protégée dont l’impact sur certaines populations de poissons est dénoncé par les pisciculteurs et pêcheurs, dans un arrêté publié au Journal officiel.En juillet, le Conseil d’Etat avait annulé l’arrêté du 19 septembre 2022 interdisant la régulation en eaux libres des cormorans et qui avait suscité une vive colère de la Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection du milieu aquatique (FNPF).L’arrêté du 24 février 2025 fournit “un cadre rénové dont l’objectif est de limiter la prédation sur les piscicultures et les espèces aquatiques protégées, dans le respect de la réglementation en vigueur pour la protection des espèces”, indique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué diffusé mercredi.Dans son article 2, il indique que des autorisations de tirs d’effarouchement ou de destruction des cormorans peuvent être accordés par arrêté préfectoral “dans les zones de pisciculture en étang (…) et, en dehors de ces zones, sur les cours d’eau (…), les plans d’eau connectés à ces cours d’eau, les fossés et les canaux où la prédation de grands cormorans présente des impacts avérés sur des populations de poissons menacées”.Les plafonds départementaux de destruction fixés par arrêté préfectoral “ne peuvent excéder 20% de la population de grands cormorans hivernants estimée dans le département lors du dernier recensement national”, indique l’article 4. Ce plafond pourra dans certaines circonstances être augmenté, mais sans dépasser les 30%. Les effarouchements et les tirs peuvent être effectués pendant toute la période de chasse, en journée, et “jusqu’à 100 mètres des rives du cours d’eau, du plan d’eau ou du canal”. Des “opérations exceptionnelles de destruction des nids et des Å“ufs” peuvent également être décidées par les préfets.Certains département (Calvados, Côtes-d’Armor, Eure, Finistère, Ille-et-Vilaine, Manche, Morbihan et Seine-Maritime) sont toutefois exclus de ces mesures, en raison de la présence d’une sous-espèce de cormoran strictement protégée (Phalacrocorax carbo carbo).Le grand cormoran terrestre (Phalacrocorax carbo sinensis) a lui, selon le ministère, connu une forte augmentation de ses effectifs, avec une population oscillant autour de 100.000 individus hivernants depuis une dizaine d’années.Très friand de brochets, truites ou ombres commun, sa présence en grand nombre “engendre des dommages pour les pisciculteurs, essentiellement par la consommation des poissons de production, et elle a également un impact sur la biodiversité aquatique, avec un risque d’impact sur certaines espèces piscicoles déjà fragilisées”, ajoute le communiqué.

L’effondrement de l’Amoc, une menace incertaine mais dévastatrice

Refroidissement de l’Europe du Nord, sécheresses au Sahel, tempêtes plus violentes: un effondrement de l’Amoc, un système complexe de courants dans l’Atlantique qui régule le climat, aurait des conséquences catastrophiques. Mais ce scénario très incertain ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.”Des effets dévastateurs et irréversibles”, “une issue catastrophique”, “des événements météorologiques extrêmes”… En octobre, 44 scientifiques sonnaient l’alerte sur un éventuel effondrement de l’Amoc – acronyme anglais pour “Circulation méridienne de retournement de l’Atlantique” -, dans une aux dirigeants du Conseil nordique.Selon cet appel, les experts du climat du Giec ont “sous-estimé” le risque de voir l’Amoc “passer un point de bascule” dans “les prochaines décennies”. “Les études récentes m’ont vraiment donné l’impression que ce risque est beaucoup plus important que nous le pensions il y a seulement cinq ans”, a insisté dans sa au Conseil nordique, Stefan Rahmstorf, océanographe à l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat (PIK).Sans aller jusqu’à une nouvelle glaciation, comme dans le film “Le jour d’après” de Roland Emmerich (2004), un effondrement de l’Amoc aurait des conséquences dévastatrices: baisse des températures en Europe du Nord, sécheresses au Sahel et en Asie du Sud, montée du niveau de la mer en Amérique du Nord, moindre captage de CO2 par l’océan, etc…- 18 millions de m3 par seconde -Souvent confondue avec le Gulf Stream (qui n’en est qu’une composante), l’Amoc a en effet un rôle essentiel dans la régulation du climat. Ensemble complexe de courants qui transporte de l’eau chaude en surface vers le Nord et de l’eau froide en profondeur vers le Sud, sa puissance (18 millions de m3 par seconde) équivaut à environ 18 fois le débit cumulé de toutes les rivières du monde. Un de ses points névralgiques se situe au large du Groenland: l’eau chaude et salée venue du Sud y refroidit, devient plus dense que les couches inférieures et plonge entre 1.500 et 3.000 mètres, avant de repartir vers le Sud. En mélangeant l’eau de surface avec les eaux profondes, l’Amoc contribue ainsi à pomper du carbone et de la chaleur au fond de l’océan. “Avec l’Antarctique, c’est l’un des deux seuls endroits sur Terre qui permette de connecter la surface avec les profondeurs océaniques. Cette circulation verticale est importante pour la régulation du climat”, décrit Jean-Baptiste Sallée, océanographe au CNRS.La chaleur transportée par l’Amoc depuis les tropiques adoucit aussi le climat de l’Europe du Nord. – Système “chaotique”-Souvent comparé à un “tapis roulant océanique”, c’est un système “beaucoup plus chaotique, dispersif”, avec des variations importantes d’intensité, souligne Damien Desbruyères, océanographe à l’Ifremer.L’Amoc n’est d’ailleurs suivie en continu que depuis 2004, grâce à un réseau de mouillages, baptisé RAPID, complété depuis par des capteurs dans l’Atlantique subpolaire (OSNAPE), et des flotteurs Argo.  “Avec ces mesures directes, pour le moment, on ne voit rien de probant” quant à un éventuel déclin de l’Amoc, souligne Pascale Lherminier, océanographe à l’Ifremer, qui a participé à de nombreuses campagnes d’observation. Pour avoir plus de recul historique, des scientifiques ont entrepris de reconstruire l’Amoc sur plusieurs décennies ou siècles, en se basant sur des indicateurs indirects, tels que les températures de surface de l’océan, la salinité ou l’analyse des sédiments. Plusieurs études concluent ainsi à un déclin de l’Amoc sur le long terme, sans pour autant emporter l’adhésion de la communauté scientifique. D’ici à la fin du siècle, l’Amoc devrait néanmoins perdre en intensité, sous l’influence du changement climatique, qui réchauffe les eaux de surface et augmente ainsi la stratification de l’océan en couches plus difficiles à mélanger. La fonte de la calotte glaciaire du Groenland devrait en outre ralentir la plongée des eaux de surface vers les profondeurs océaniques, en charriant dans l’Atlantique Nord de vastes quantités d’eau douce, moins dense que l’eau salée.  – “Incertitude quasi-totale” -“Ce qui n’est pas bien compris, c’est la rapidité et l’intensité de ce déclin”, précise M. Sallée, qui a participé aux travaux du Giec sur le sujet.Dans leur , les experts du climat jugeaient “très peu probable” un effondrement de l’Amoc au XXIe siècle – avec un degré de confiance “moyenne”-, tout en affirmant qu’un “affaiblissement substantiel” restait “un scénario physiquement plausible”.Ce constat est-il déjà dépassé? “Si on a l’historique, on se rend compte que le niveau d’alarme augmente plutôt qu’il ne ralentit”, pointe Didier Swingedouw, directeur de recherche au CNRS, convaincu que le prochain rapport du Giec mettra en avant “un risque de plus en plus probant” que l’Amoc s’effondre après 2100 “si on ne diminue pas nos émissions” de CO2.”Il y a beaucoup d’études qui sortent”, convient M. Sallée. “Mais il y en a un peu dans les deux sens.””Je n’ai pas vu dans la littérature des éléments qui viendraient modifier les conclusions du rapport du Giec de 2021”, enchaîne Anne-Marie Tréguier, directrice de recherches au CNRS, qui a aussi participé aux travaux du Giec. “Il y a de l’incertitude” dans les constats du Giec, souligne-t-elle. “Et l’incertitude est quasi totale pour l’après 2100. Cela dépendra de nos émissions d’ici là…””On crie au loup sur quelque chose d’assez hypothétique”, regrette Fabien Roquet, professeur d’océanographie physique à l’Université de Göteborg, en Suède.”Le vrai sujet, c’est le réchauffement climatique. Et c’est maintenant”, estime-t-il. 

Attentat de la basilique de Nice: la perpétuité incompressible requise contre Brahim Aouissaoui

La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible a été requise mercredi devant la cour d’assises spéciale de Paris à l’encontre de Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020.La perpétuité incompressible est une sanction rarissime rendant très infime la possibilité d’un aménagement de peine. En matière de terrorisme, cette peine aussi appelée “perpétuité réelle” avait été prononcée contre Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. Dans un réquisitoire à deux voix, les avocates générales du parquet national antiterroriste (Pnat) ont mis en avant “la dangerosité intacte” de Brahim Aouissaoui “enfermé dans son fanatisme totalitaire et barbare”.Alors qu’une des avocates générales rappelait que l’accusé était “habité par l’idéologie jihadiste”, le Tunisien de 25 ans a crié en arabe: “ce n’est pas du terrorisme” avant de se faire rabrouer par son propre avocat qui lui a demandé fermement de se taire.Pour l’accusation, Brahim Aouissaoui a fait preuve d’une “sauvagerie inouïe” en assassinant avec un couteau de cuisine la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, quasiment décapitée, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, égorgé, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.”La peine requise doit être à la hauteur de la barbarie” de cet acte, a indiqué une des deux magistrates du Pnat en soulignant “la détermination sans faille” de l’accusé décidé à “frapper la France, terre des +chiens+ et des +mécréants+ pour semer la terreur”.Il a cherché à “déshumaniser” ses victimes en les décapitant ou les égorgeant, a-t-elle dit. “Son intention de tuer ne peut souffrir d’aucune contestation”, ont affirmé les magistrates.Après avoir longtemps nié les faits en se réfugiant dans une “amnésie”, factice selon des experts-psychiatres, Brahim Aouissaoui a reconnu sa responsabilité dans l’attentat au cours de l’audience mais a refusé de donner des détails sur les circonstances de son acte.”Il n’a fait preuve d’aucun remords”, a rappelé une avocate générale. “Sa haine de l’Occident et de la France est restée intacte”.Le verdict est attendu dans la soirée.

Attentat de la basilique de Nice: la perpétuité incompressible requise contre Brahim Aouissaoui

La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible a été requise mercredi devant la cour d’assises spéciale de Paris à l’encontre de Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020.La perpétuité incompressible est une sanction rarissime rendant très infime la possibilité d’un aménagement de peine. En matière de terrorisme, cette peine aussi appelée “perpétuité réelle” avait été prononcée contre Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. Dans un réquisitoire à deux voix, les avocates générales du parquet national antiterroriste (Pnat) ont mis en avant “la dangerosité intacte” de Brahim Aouissaoui “enfermé dans son fanatisme totalitaire et barbare”.Alors qu’une des avocates générales rappelait que l’accusé était “habité par l’idéologie jihadiste”, le Tunisien de 25 ans a crié en arabe: “ce n’est pas du terrorisme” avant de se faire rabrouer par son propre avocat qui lui a demandé fermement de se taire.Pour l’accusation, Brahim Aouissaoui a fait preuve d’une “sauvagerie inouïe” en assassinant avec un couteau de cuisine la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, quasiment décapitée, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, égorgé, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.”La peine requise doit être à la hauteur de la barbarie” de cet acte, a indiqué une des deux magistrates du Pnat en soulignant “la détermination sans faille” de l’accusé décidé à “frapper la France, terre des +chiens+ et des +mécréants+ pour semer la terreur”.Il a cherché à “déshumaniser” ses victimes en les décapitant ou les égorgeant, a-t-elle dit. “Son intention de tuer ne peut souffrir d’aucune contestation”, ont affirmé les magistrates.Après avoir longtemps nié les faits en se réfugiant dans une “amnésie”, factice selon des experts-psychiatres, Brahim Aouissaoui a reconnu sa responsabilité dans l’attentat au cours de l’audience mais a refusé de donner des détails sur les circonstances de son acte.”Il n’a fait preuve d’aucun remords”, a rappelé une avocate générale. “Sa haine de l’Occident et de la France est restée intacte”.Le verdict est attendu dans la soirée.

Première nuit en prison pour Mohamed Amra, soumis à un régime d’isolement “extrêmement difficile”

Mohamed Amra, le narcotrafiquant remis à la France mardi après neuf mois de cavale et son arrestation en Roumanie, a passé une première nuit dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) à l’issue de sa mise en examen dans l’enquête sur sa sanglante évasion.L’homme âgé de 30 ans y est confronté à “des consignes d’extrême fermeté” et d’isolement “extrêmement difficile”, a assuré à la presse mercredi matin le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Il est soumis à une unique “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et seulement “deux heures de communication téléphoniques” qui seront “écoutées par les services de renseignement”. Pour ses proches ou son avocat, il a le droit à “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”.Arrêté sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra a été transféré de Roumanie en France mardi sous haute sécurité.Il a été mis en examen tard dans la soirée au tribunal de Paris pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.Dans des affaires judiciaires, “l’isolement peut être justifié, mais il doit se faire dans le respect d’une dignité qu’on doit maintenir”, avait déclaré dans la foulée à la presse l’avocat de Mohamed Amra, Me Hugues Vigier.- “Dignité” -“Il est absolument nécessaire de veiller à ce que l’isolement de Mohamed Amra respecte cette dignité. Notre démocratie ne se grandira que si elle traite ceux qu’elles considèrent comme les pires, à tort ou à raison, le plus dignement possible”, a insisté Me Vigier.Depuis son évasion, le cas Amra a sans cesse été invoqué par le garde des Sceaux pour justifier la création d’une nouvelle prison en juillet, destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Premier objectif: mieux surveiller et comprendre le degré de dangerosité des “17.000 narcotrafiquants” qui dorment “aujourd’hui dans les prisons françaises et “isoler de l’extérieur les 600-700 détenus les plus dangereux”, a réaffirmé mercredi M. Darmanin.Le ministre veut par exemple que ces détenus considérés particulièrement sensibles, déjà mis à l’écart à l’isolement, ne puissent plus être extraits de prison pour être interrogés ou signer des documents, mais aient recours à la visioconférence.Ceux qui gravitent autour de ces criminels d’envergure sont aussi dans la ligne de mire des forces de l’ordre.- “Equipes” de complices -Dans le dossier de Mohamed Amra, 24 complices présumés étaient en garde à vue mardi soir. Mercredi matin, il n’y avait pas eu d’autre interpellation selon une source proche du dossier.Parmi eux se trouvent probablement “un certain nombre de membres du commando”, avait indiqué mardi la procureure de Paris, Laure Beccuau. Mais pas que.Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, avec en premier rang l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de M. Amra. “Et ce, quel que soit le niveau de responsabilité”, avait précisé lundi Mme Beccuau: “Equipes de voleurs, de logisticiens, de guetteurs…”.L’exploitation de nouveaux éléments récoltés en perquisition, puis les probables présentations des suspects aux juges d’instruction devraient permettre d’éclaircir le rôle de chacun.L’évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, il était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.

Première nuit en prison pour Mohamed Amra, soumis à un régime d’isolement “extrêmement difficile”

Mohamed Amra, le narcotrafiquant remis à la France mardi après neuf mois de cavale et son arrestation en Roumanie, a passé une première nuit dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) à l’issue de sa mise en examen dans l’enquête sur sa sanglante évasion.L’homme âgé de 30 ans y est confronté à “des consignes d’extrême fermeté” et d’isolement “extrêmement difficile”, a assuré à la presse mercredi matin le ministre de la Justice Gérald Darmanin.Il est soumis à une unique “heure de promenade par jour, seul, sans jamais croiser un autre détenu” et seulement “deux heures de communication téléphoniques” qui seront “écoutées par les services de renseignement”. Pour ses proches ou son avocat, il a le droit à “trois visites par semaine, extrêmement contrôlées, avec des fouilles systématiques”.Arrêté sous mandat d’arrêt européen, Mohamed Amra a été transféré de Roumanie en France mardi sous haute sécurité.Il a été mis en examen tard dans la soirée au tribunal de Paris pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.Dans des affaires judiciaires, “l’isolement peut être justifié, mais il doit se faire dans le respect d’une dignité qu’on doit maintenir”, avait déclaré dans la foulée à la presse l’avocat de Mohamed Amra, Me Hugues Vigier.- “Dignité” -“Il est absolument nécessaire de veiller à ce que l’isolement de Mohamed Amra respecte cette dignité. Notre démocratie ne se grandira que si elle traite ceux qu’elles considèrent comme les pires, à tort ou à raison, le plus dignement possible”, a insisté Me Vigier.Depuis son évasion, le cas Amra a sans cesse été invoqué par le garde des Sceaux pour justifier la création d’une nouvelle prison en juillet, destinée aux trafiquants de stupéfiants et fondée sur un nouveau régime carcéral d’isolement inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Premier objectif: mieux surveiller et comprendre le degré de dangerosité des “17.000 narcotrafiquants” qui dorment “aujourd’hui dans les prisons françaises et “isoler de l’extérieur les 600-700 détenus les plus dangereux”, a réaffirmé mercredi M. Darmanin.Le ministre veut par exemple que ces détenus considérés particulièrement sensibles, déjà mis à l’écart à l’isolement, ne puissent plus être extraits de prison pour être interrogés ou signer des documents, mais aient recours à la visioconférence.Ceux qui gravitent autour de ces criminels d’envergure sont aussi dans la ligne de mire des forces de l’ordre.- “Equipes” de complices -Dans le dossier de Mohamed Amra, 24 complices présumés étaient en garde à vue mardi soir. Mercredi matin, il n’y avait pas eu d’autre interpellation selon une source proche du dossier.Parmi eux se trouvent probablement “un certain nombre de membres du commando”, avait indiqué mardi la procureure de Paris, Laure Beccuau. Mais pas que.Au cours des neuf mois d’investigations, les enquêteurs, avec en premier rang l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont cherché à identifier l’ensemble des personnes ayant pu aider à la préparation, à l’évasion puis à la dissimulation de M. Amra. “Et ce, quel que soit le niveau de responsabilité”, avait précisé lundi Mme Beccuau: “Equipes de voleurs, de logisticiens, de guetteurs…”.L’exploitation de nouveaux éléments récoltés en perquisition, puis les probables présentations des suspects aux juges d’instruction devraient permettre d’éclaircir le rôle de chacun.L’évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ).Avant son évasion, il était déjà mis en examen dans deux informations judiciaires de nature criminelle. Et d’après l’IGJ, la justice le soupçonnait aussi d’être “impliqué dans cinq autres procédures” judiciaires.

Salon de l’agriculture: la grande distribution entre engagements et coup de communication

Cinq patrons de la grande distribution ont présenté mercredi des “engagements” impulsés par l’animatrice Karine Le Marchand et devant aider le monde agricole, en plein sprint final des négociations commerciales avec les fournisseurs industriels et en l’absence du leader du secteur E.Leclerc, qui a salué l’initiative.Les entreprises du secteur agro-industriel négocient jusqu’au 1er mars avec leurs clients de la grande distribution les conditions de commercialisation d’une large partie de ce qui sera vendu en magasins en 2025.Les procès en “coup de communication” n’ont pas manqué d’accompagner la démarche, et le président de la Fédération patronale de l’industrie laitière (Fnil), François-Xavier Huard avait ironisé: “l’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations”.Il faisait aussi référence à l’émission de téléréalité de Karine Le Marchand. L’animatrice a organisé une rare prise de parole commune des patrons de la grande distribution, lors du Salon international de l’agriculture (SIA) mercredi.Si le leader E.Leclerc et son médiatique représentant Michel-Edouard Leclerc manquaient à l’appel, Alexandre Bompard (Carrefour), Thierry Cotillard (Mousquetaires/Intermarché), Dominique Schelcher (Coopérative U), Guillaume Darrasse (Auchan) et Philippe Palazzi (Casino) étaient bien présents. A elles cinq, ces enseignes représentent près des deux tiers des parts de marchés du gigantesque secteur de la grande distribution alimentaire.- “Détourner l’attention” -Elles se sont engagées à aider les producteurs agricoles, sans dévoiler d’objectif chiffré.D’une part, “les agriculteurs qui se déclarent en difficulté et qui emploient deux salariés hors saisonniers pourront aller voir” les magasins de ces enseignes “à moins de 100 kilomètres de chez eux”, pour écouler leur production à un prix qui “ne sera pas négocié” et ils “seront payés sous 30 jours”, a assuré Mme Le Marchand, précisant que le dispositif est “réservé” aux producteurs qui ne vendent pas déjà en grandes surfaces.Le PDG de Carrefour et patron de la fédération patronale des supermarchés (FCD), Alexandre Bompard, a par ailleurs présenté une “alerte surproduction”, devant aider “les filières qui se retrouvent en surproduction”. Quand France Agrimer, établissement public spécialiste des produits de l’agriculture et de la mer, verra “un prix en baisse de 15 à 20% pendant plusieurs jours”, il “pourra alerter sur un état de surproduction”.L’idée est alors “de se tourner vers les patrons de médias ou de presse pour demander à accompagner pour ces moments d’alerte”, a indiqué le patron du seul distributeur du CAC 40.L’initiative n’est pas sans susciter du scepticisme. L’Ania (Association nationale des industries alimentaires), représentant des agro-industriels, avait dénoncé mardi un “énième coup de communication” visant à “détourner l’attention”.Les distributeurs, qui multiplient ces derniers mois les gestes devant témoigner de leur prise en compte de la situation des agriculteurs, s’en sont défendus.- Défiance -Karine Le Marchand a en outre déploré l’absence du leader E.Leclerc, “problématique parce qu’au départ on avait un quatrième pilier”, consistant à “mettre la pression sur les industriels tous ensemble pour qu’ils soient sur la transparence de l’origine France”. Sans le leader du secteur, la proposition a dû être abandonnée, a-t-elle regretté.Michel-Edouard Leclerc a de son côté jugé qu’il s’agissait d'”une bonne initiative”, “intéressante pour les enseignes qui n’ont pas encore de démarche organisée avec les producteurs locaux”. Il a assuré que E.Leclerc a déjà des dispositifs similaires en place. “C’eût été contre-productif de faire comme si on lançait cette initiative…”, a-t-il glissé mercredi sur son compte X.La défiance reste importante entre les différents maillons de la chaîne alimentaire française qui, malgré les joutes verbales, restent d’importants partenaires commerciaux. Ce, même si la grande distribution n’est qu’un des débouchés de la production agricole (à hauteur de 36% selon la FCD), aux côtés de la restauration ou des grossistes par exemple.Le gouvernement prévoit de légiférer une nouvelle fois sur le sujet des négociations commerciales et de la protection du revenu agricole, et le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola a dit mercredi sur Public Sénat prévoir une révision des lois Egalim “avant l’été ou juste après l’été”. Les lois Egalim visent à mieux protéger la rémunération des agriculteurs lors des négociations entre industriels et distributeurs.

Pride will drive Pakistan in Champions Trophy dead rubber: coach

Pakistan’s hurting players will be motivated by pride in their dead rubber against Bangladesh on Thursday, head coach Aaqib Javed said, after the hosts were dumped out of the Champions Trophy in the group stage.The defending champions’ hopes of reaching the semi-finals were ended after defeats to New Zealand and India, leaving their final Group A game in Rawalpindi inconsequential.Rain washed out the Australia-South Africa Group B match on Tuesday and more is predicted on Thursday, leaving Pakistan in danger of finishing fourth and last on net run-rate.Whatever happens it will be a disappointing conclusion to Pakistan’s first hosting of a major international cricket competition in three decades.”There are no excuses, there shouldn’t be any in life, but I can assure you that the players are more hurt than the fans and want to leave a mark in the last game,” said Aaqib on Wednesday.”The players are not satisfied, no one is satisfied after losing, but everyone tries hard to win and by doing so we have recently won a series in Australia and South Africa.”Pakistan beat Australia 2-1 in November — their first ODI series win there for 22 years — before whitewashing South Africa 3-0 in the build-up to the Champions Trophy.”This is the Champions Trophy, where the eight best teams are playing, so after two defeats we have to start from zero,” said Aaqib.”Every game is played for pride so we want to leave a mark on Thursday,” said Aaqib.Their Champions Trophy flop left former Pakistan players and fans angry over the continuous failure of the team, having also crashed out of the 2023 World Cup and Twenty20 World Cup last year both in the first round.Aaqib admitted losing to arch-rivals India left fans emotional.”People are more involved in an India-Pakistan match and they do not accept a defeat against India and that defeat in Dubai has left them more dejected,” said Aaqib.Pakistan were below par against a formidable India in Dubai on Sunday, losing by six wickets.”We managed just 241 in batting and when facing a strong batting line-up you attack in order to get wickets and in the process you bowl on both sides,” said Aaqib.A fast bowler himself, who played 22 Tests and 163 ODIs for Pakistan, Aaqib backed his struggling pace trio.”People blamed two, three players, which is not correct,” said Aaqib. “If you assess Shaheen (Afridi), Naseem (Shah) and Haris (Rauf), they are still the best bowlers in the world.”

En 2024, seulement 59.000 logements créés en France, moitié moins que la normale

En 2024, la France a créé 59.000 nouveaux logements, moitié moins que deux ans auparavant, une nouvelle illustration de la grave crise qui secoue l’immobilier neuf.  Hors année du Covid, environ 125.500 logements ont été mis en vente par an en moyenne entre 2017 et 2022. En 2024, ce chiffre n’atteint plus que 59.014, soit 29% de moins que l’année précédente et presque moitié moins qu’en 2022, selon les données publiées mercredi par le ministère de l’Aménagement du territoire.Les particuliers ont réservé 67.906 nouveaux logements l’année passée, 5% de moins qu’en 2023, année déjà catastrophique pour la production de nouveaux logements en raison de la hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt qui ont bloqué les projets d’achat immobilier de nombreux ménages. Le nombre de réservations est près de 40% inférieur au niveau de 2022, et est moitié moins que le niveau moyen 2017-2022. “Tout est à jeter en 2024, c’est la pire année depuis plus de 50 ans et le début de nos statistiques”, a réagi auprès de l’AFP Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. “La crise a nourri la crise : comme on ne vendait pas, on n’a pas produit (de nouveaux logements, NDLR), donc on n’a pas acheté de terrains et on a moins de collaborateurs”, poursuit-il. Optimiste pour 2025, Pascal Boulanger s’inquiète néanmoins du redémarrage “de la machine” qui pourrait provoquer des hausses de prix : en raison de salaires plus importants “pour faire revenir les 5.000 collaborateurs qui ont quitté le métier” et de surenchères sur les terrains à vendre si tous les promoteurs se remettent “tous à acheter du foncier”. Au quatrième trimestre, le prix moyen au mètre carré des appartements neufs commercialisés a été de 4.756 euros, en légère hausse de 0,5%, par rapport au trimestre précédent. – 2 à 3 ans pour se remettre -Le nombre de nouveaux logements commercialisés entre octobre et décembre a légèrement rebondi de 6,4% par rapport au trimestre précédent, à 14.335. Ce sont surtout des appartements qui ont été mis en vente au dernier trimestre (+8,1% sur un trimestre), tandis que le nombre de maisons commercialisées a continué de ralentir, de 15,5%. Les réservations de logements par des individus ont reculé de 4,2% au dernier trimestre, par rapport au précédent, à 17.122. Ce sont surtout des appartements que les particuliers ont réservé (16.331 logements). Concernant les maisons, 791 réservations ont été enregistrées au dernier trimestre, soit 8,9% de moins que lors des trois mois précédents. Le nombre de maisons réservées tombe à un nouveau plus bas depuis au moins 2019.Le stock de logements proposés à la vente, qui atteint un plus haut au milieu de l’année 2023, se résorbe très lentement : 117.472 logements étaient disponibles au dernier trimestre, 3% de moins que lors des trois mois précédents. “On a plein de stock car on n’a plus du tout de réservations, mais si les réservations reprennent à une vitesse normale, on a deux fois moins d’offres que lors d’une année normale”, souligne Pascal Boulanger.Les mesures inscrites dans le budget 2025 de l’Etat pourraient relancer l’achat de logements chez les particuliers, selon le porte-parole des promoteurs, même s’il ne s’attend pas à “atteindre des sommets en 2025″.”Il faudra entre deux et trois ans pour remettre la machine en route”, prévient Pascal Boulanger.Sur le territoire, les zones les plus tendues en matière de logements disponible (Paris, une grande partie de l’Île-de-France, la Côte d’Azur et la zone frontalière avec la Suisse) ont concentré 50,7% des réservations et 47,2% des mises en vente comptabilisées au quatrième trimestre. Les autres grandes agglomérations de plus de 250.000 habitants ont représenté 40,4% des réservations et 39,4% des mises en vente