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Budgets : les socialistes écartent la censure, Bayrou dégaine ses premiers 49.3

Conforté par la décision du PS de ne pas chercher à faire tomber son gouvernement sur les questions budgétaires, François Bayrou a dégainé lundi les premiers 49.3 de son mandat, sans grands risques pour sa survie politique malgré les motions de censure déposées par LFI.”Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre”, a argué le Premier ministre dans l’hémicycle, engageant la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025.Le gouvernement espère ramener par ce texte le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, notamment avec de nouvelles recettes, temporaires, sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coups de rabot sur les dépenses de plusieurs ministères.Un budget bâti sur des hypothèses “un peu optimistes” de croissance, avec “peu de marges de sécurité”, a estimé le Haut Conseil des finances publiques.Les Insoumis ont répondu comme attendu à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Ils ont déposé une motion de censure, qui n’aura toutefois aucune chance d’aboutir sans les voix socialistes.Celle-ci devrait être débattue et soumise au vote mercredi. Son rejet entraînerait l’adoption du budget 2025 à l’Assemblée, avant une adoption définitive sans suspense jeudi au Sénat.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou semble ainsi assuré de rester pour le moment à Matignon, même si le RN décidait de censurer, le groupe de Marine Le Pen devant trancher mercredi.- “Budget de droite” -“Le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite”, a affirmé le groupe PS dans un communiqué, invoquant l'”esprit de responsabilité” et “l’intérêt du pays” pour “ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget”.A l’issue de cette procédure budgétaire, le PS déposera en revanche une motion de censure spontanée (article 49.2) en réaction aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Mais plusieurs participants au bureau national jugent qu’elle n’a “aucune chance” de recueillir les voix du RN et de faire tomber le gouvernement.”Le Nouveau Front populaire est réduit d’un parti”, a répliqué le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon après la décision de non-censure du PS sur le budget, accentuant les doutes sur l’avenir de l’alliance de gauche.Le président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel a fustigé un budget “encore plus austéritaire” que celui de Michel Barnier, lançant un appel au PS : “si le RN vote la motion de censure”, il suffit que “20-25” socialistes la soutiennent.Mais, selon le groupe PS, l’ensemble de ses députés suivront la décision du Bureau national, pour le budget de l’Etat et celui de la Sécurité sociale. Une décision importante puisque François Bayrou a rapidement dégainé un deuxième 49.3 lundi, sur une partie de ce second texte, qui avait causé la chute de Michel Barnier en décembre.Une situation rarissime : le dernier Premier ministre ayant invoqué plusieurs fois le 49.3 le même jour était Michel Rocard, il y a près de 35 ans, selon le site de l’Assemblée.- D’autres 49.3 attendus -“C’est une obligation pour nous d’avoir un texte qui permette aux acteurs d’avoir une feuille de route claire”, a justifié le Premier ministre en engageant à nouveau la responsabilité du gouvernement. LFI répondant par une deuxième motion de censure.La ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin a elle défendu “une première étape” dans le rétablissement des comptes, estimant que le déficit de la Sécu sera “supérieur à 22 milliards d’euros” en 2025.”Le texte que nous allons adopter ne règle aucun des problèmes structurels de nos comptes publics et de nos comptes sociaux”, a alerté le rapporteur général Thibault Bazin, élu du parti de droite Les Républicains (LR).”Jamais depuis 15 ans, les comptes de la sécurité sociale n’ont connu un tel niveau de déficit à l’exception de l’année 2020, année du pic de la pandémie”, a abondé le président de la commission des Affaires sociales Frédéric Valletoux (Horizons).François Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur d’autres pans de ce projet de budget de la Sécurité sociale, en espérant par la suite une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.parl-pol/sde/swi

Venezuela: l’opposition estime “positif” le canal de communication entre Washington et Maduro

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a estimé lundi, après la visite de l’envoyé spécial de Donald Trump à Caracas, “positif” qu’il existe un canal de communication entre Washington et le président vénézuélien, dont elle conteste la réélection.”Ce ne me paraît pas mauvais qu’il y ait un canal (de communication), et que le gouvernement américain dise les choses clairement au régime, au contraire, je pense que c’est très positif”, a affirmé Mme Machado lors d’une conférence de presse sur internet, à propos de la visite de vendredi.”L’administration Trump a une façon très claire de dire ce qu’elle pense, je n’ai aucun doute que cela a été transmis (au gouvernement Maduro)” a-t-elle ajouté. Elle a toutefois convenu que “l’image” de M. Maduro et de l’envoyé spécial Richard Grenell “a eu un impact terrible sur les Vénézuéliens”.Mme Machado a assuré qu’elle avait parlé avec M. Grenell avant son voyage et pendant qu’il était au Venezuela mais déclare que le “contenu” de leurs discussions était “confidentiel”. La cheffe de l’opposition a aussi promis que la “lutte continue” et allait “être gagnée”. “Ce régime va tomber avec ou sans négociation (…) Nous allons les faire partir (…) Le Venezuela sera libre”, a-t-elle lancé. “Nous avons besoin de soutien international et nous allons l’avoir”, a-telle aussi estimé.Emissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell était chargé d’exiger que Caracas accepte le retour “inconditionnel” des Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis et d’obtenir la libération des “otages” américains détenus au Venezuela.Caracas a accepté le retour des Vénézuéliens et notamment des membres des gangs, alors que l’envoyé l’envoyé spécial est reparti avec six Américains détenus au Venezuela.Le président Nicolas Maduro a appelé à un “nouveau départ” des relations entre Caracas et Washington après cette entrevue exceptionnelle.Malgré cette rencontre, Washington, comme une grande partie de la communauté internationale, ne reconnaît pas la victoire de M. Maduro à la présidentielle de juillet. Le président socialiste en a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral qui n’a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote comme le prévoit la loi, se disant victime d’un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix lors du scrutin. La répression des manifestations après l’annonce de la victoire de M. Maduro a fait 28 morts et environ 200 blessés, et plus de 2.400 personnes ont été arrêtées. Selon Caracas, près de 2.000 ont été libérées depuis.pgf/esp/ial/

Venezuela: l’opposition estime “positif” le canal de communication entre Washington et Maduro

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a estimé lundi, après la visite de l’envoyé spécial de Donald Trump à Caracas, “positif” qu’il existe un canal de communication entre Washington et le président vénézuélien, dont elle conteste la réélection.”Ce ne me paraît pas mauvais qu’il y ait un canal (de communication), et que le gouvernement …

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JO d’hiver 2030: Fourcade jette l’éponge pour “ne pas sacrifier” ses “convictions”

Après des mois de “désaccords”, notamment avec les régions Aura et Paca, le quintuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade a renoncé à présider le comité d’organisation des JO-2030 “pour ne pas sacrifier” ses “convictions”. Resté en coulisses jusqu’ici, le désaccord a éclaté au grand jour lundi. Président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Renaud Muselier n’a en effet pas pris de pincettes, estimant que son retrait était “un bol d’oxygène” et que Martin Fourcade était “un solitaire qui ne peut pas travailler en collectif”. “Il nous promène depuis le départ”, a-t-il accusé quelques heures après l’officialisation du retrait.Dans un courrier aux membres fondateurs d’Alpes 2030, l’ex-biathlète, qu’Emmanuel Macron avait qualifié de “Tony Estanguet des montagnes”, écrit: “Aujourd’hui les désaccords restent trop nombreux pour pouvoir envisager sereinement cette mission.” “Le mode de gouvernance, la vision, l’ancrage territorial: nous n’avons pas réussi à nous retrouver sur ces sujets fondateurs”, ajoute-t-il. “Je ne peux me résoudre à sacrifier mes convictions.”Malgré le soutien du mouvement sportif et de l’Etat – La ministre des Sports, Marie Barsacq, a estimé lundi qu’il “aurait fait un excellent président” -, Fourcade, qui faisait figure de favori, a préféré dire stop. Plusieurs sources au sein du gouvernement et du mouvement olympique avaient confié ces derniers mois à l’AFP qu’il n’avait pas les faveurs de Laurent Wauquiez, ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Si bien que la création du comité d’organisation des JO d’hiver patine depuis l’automne. Elle est désormais prévue pour le 18 février. Qui le présidera ? Mystère. En piste aux côtés de Martin Fourcade, le biathlète Vincent Jay, qui a travaillé à la candidature pour la région Aura faisaient aussi partie des candidats potentiels. – “Enjeux écologiques” -Les détracteurs de Martin Fourcade mettaient en avant des prétentions salariales trop élevées et des contrats de parrainage susceptibles de faire naître des conflits d’intérêts. La dernière réunion qui s’est tenue à Matignon en novembre avait d’ailleurs débouché sur la saisine de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) – qui n’a pas encore rendu son avis.Et la mission de bons offices conduite bénévolement par l’ancien Premier ministre Michel Barnier, ex-monsieur JO d’Albertville 1992 (avec Jean-Claude Killy) et ex-négociateur européen du Brexit, n’a pas réussi à apaiser les discussions. D’autres considéraient qu’avec son tempérament de “leader”, Fourcade était “un peu trop indépendant”, notamment aux yeux des deux présidents de région, issue de la même famille politique de droite, avaient décrypté plusieurs sources pour l’AFP. Après plusieurs mois “d’échanges interminables”, le champion considère que “la vision” qu’il a sur le projet n’est “pas forcément entendue”, dit-on dans son entourage. “Mon ambition pour ces Jeux est claire: ils doivent être en phase avec leur époque, pleinement conscients des enjeux écologiques et ancrés dans la réalité économique de notre pays”, poursuit dans sa lettre l’ancien biathlète, connu pour sa préoccupation pour l’environnement et qui sait que les Jeux d’hiver sont confrontés à un péril existentiel en raison du réchauffement de la planète. “Dès l’origine, nous avons très fortement insisté sur ce que doivent être les Jeux d’hiver de 2030, qu’il s’agisse de durabilité, de sobriété, de vision de la montagne de demain ou encore de l’implication des territoires et des habitants concernés”, ont rétorqué les deux régions dans un communiqué commun, aussi signé par les comités olympiques et paralympiques français. Installation du siège du Cojo à Lyon, nature exécutive ou non de la présidence… les désaccords se sont multipliés au cours des dernières semaines.- Dossier politique –  Le retrait de Fourcade est donc l’épilogue de ces mois de tensions. “Ça a chauffé sur pas mal de questions de gouvernance qui étaient liées pas tant à l’intitulé du poste, mais plus à la latitude et à l’autonomie du comité d’organisation”, a fait savoir lundi son entourage. Une autonomie réduite selon lui.La réflexion en cours, déplore encore l’entourage du champion, ne porterait pas “sur une étude technique” afin de déterminer “quel est le meilleur projet possible” mais “sur une étude politique” de la manière dont seraient reparties les épreuves “entre le nord et le sud” des Alpes françaises.Il faut dire que le “dossier a été mené au pas de course, en quatre mois”, et avait reçu la bénédiction éclair du CIO en novembre 2023, rappelait récemment à l’AFP David Lappartient, président du Comité olympique français, qui a fortement contribué à rapprocher les deux régions. 

Allemagne: le patron des conservateurs confiant dans son pari face à l’extrême droite

Ciblé par des manifestations massives, blâmé par l’ex-chancelière Angela Merkel, le patron des conservateurs allemands Friedrich Merz a appelé son parti, lundi, à “maintenir le cap” sur l’immigration malgré les critiques suscitées par son flirt avec l’extrême droite.”Nous sommes attaqués et des protestations s’élèvent contre notre politique”, a lancé le favori des sondages à 20 jours des élections législatives, lors d’un congrès des démocrates-chrétiens (CDU) à Berlin. “Mais c’est justement maintenant qu’il faut maintenir le cap”, a assuré le leader de l’opposition, convaincu que “la politique migratoire ne peut pas continuer ainsi” et qu’une “large majorité de la population” soutient son offensive sur le sujet, lancée après une série d’agressions meurtrières commises par des étrangers, qui ont suscité une forte émotion dans l’opinion.En montant au front avec des propositions radicales, au point de former une alliance de circonstance avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), le rival d’Olaf Scholz tente une stratégie risquée.- “Honte” -Sa décision la semaine dernière de s’appuyer par deux fois sur l’extrême droite pour tenter de faire passer des textes contre l’immigration à la chambre des députés a brisé un tabou d’après-guerre en Allemagne où les partis traditionnels refusaient toute alliance au plan national avec la droite radicale.Friedrich Merz a réussi mercredi à faire passer une motion non contraignante, échouant de peu vendredi à obtenir la majorité sur un texte de loi.En réaction, des dizaines de milliers de manifestants -plus de 160.000 à Berlin- se sont mobilisés dans tout le pays durant le weekend pour dénoncer l’affaiblissement de ce “pare-feu” traditionnel contre l’extrême droite.Au congrès de la CDU à Berlin, les délégués du parti ont été accueillis par une centaine de manifestants scandant notamment “CDU Shame on you” (Honte à toi CDU), a constaté l’AFP. Des protestations que le favori pour la chancellerie a disqualifiées lundi, comme émanant d’une “minorité sociale et politique de plus en plus petite en Allemagne”, constituée des sociaux-démocrates et Verts au pouvoir.Le pari de Friedrich Merz : qu’un discours plus musclé sur la sécurité et la politique d’asile séduira le nombre croissant d’électeurs tentés de voter pour l’extrême droite créditée de 20 et 22% dans les sondages, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz (16 à 17%).- “Jamais” d’alliance -Le nouvel homme fort de la CDU poursuit la droitisation du mouvement dont il a pris la tête après le départ de la chancelière centriste Angela Merkel en 2021.Cette dernière a été l’une des rares à critiquer ouvertement la semaine dernière la stratégie de son successeur. La plupart des conservateurs serrent les rangs derrière Friedrich Merz à moins de trois semaines des législatives.La CDU a adopté lundi un catalogue de 15 mesures à mettre en Å“uvre “immédiatement” en cas de victoire, pour que les ménages et les entreprises “partent cet été en vacances avec une confiance tout neuve”.Sur l’immigration: contrôles permanents aux frontières, renvoi de tous les étrangers qui s’y présentent sans papiers, y compris les demandeurs d’asile, placement en rétention illimitée d’étrangers délinquants et “dangereux”, retour au délai de huit ans pour demander la citoyenneté allemande, réduit à cinq ans par le gouvernement Scholz.Sur la relance de l’économie en crise : baisse de la TVA dans la restauration, plus de flexibilité du temps de travail, l’exonération fiscale des heures supplémentaires, retour des subventions au diesel des véhicules agricoles, abrogation du ticket de caisse obligatoire.Les turbulences de la dernière semaine ne montrent pas d’effet sensible sur les sondages de la CDU qui plafonne, voire recule. Le parti est crédité de 29 à 30% des suffrages, contre jusqu’à 35% en fin d’année dernière.L’extrême droite appelle de son côté les Allemands à voter pour l’original plutôt que la copie en matière d’immigration, tandis que la gauche met en garde contre le risque de voir bientôt la droite s’allier à l’AfD pour gouverner le pays.”Nous ne travaillerons pas avec l’AfD, ni avant, ni après (le scrutin, ndlr), jamais”, a rétorqué lundi Friedrich Merz.

Allemagne: le patron des conservateurs confiant dans son pari face à l’extrême droite

Ciblé par des manifestations massives, blâmé par l’ex-chancelière Angela Merkel, le patron des conservateurs allemands Friedrich Merz a appelé son parti, lundi, à “maintenir le cap” sur l’immigration malgré les critiques suscitées par son flirt avec l’extrême droite.”Nous sommes attaqués et des protestations s’élèvent contre notre politique”, a lancé le favori des sondages à 20 …

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Ciblé par des manifestations massives, blâmé par l’ex-chancelière Angela Merkel, le patron des conservateurs allemands Friedrich Merz a appelé son parti, lundi, à “maintenir le cap” sur l’immigration malgré les critiques suscitées par son flirt avec l’extrême droite.”Nous sommes attaqués et des protestations s’élèvent contre notre politique”, a lancé le favori des sondages à 20 jours des élections législatives, lors d’un congrès des démocrates-chrétiens (CDU) à Berlin. “Mais c’est justement maintenant qu’il faut maintenir le cap”, a assuré le leader de l’opposition, convaincu que “la politique migratoire ne peut pas continuer ainsi” et qu’une “large majorité de la population” soutient son offensive sur le sujet, lancée après une série d’agressions meurtrières commises par des étrangers, qui ont suscité une forte émotion dans l’opinion.En montant au front avec des propositions radicales, au point de former une alliance de circonstance avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), le rival d’Olaf Scholz tente une stratégie risquée.- “Honte” -Sa décision la semaine dernière de s’appuyer par deux fois sur l’extrême droite pour tenter de faire passer des textes contre l’immigration à la chambre des députés a brisé un tabou d’après-guerre en Allemagne où les partis traditionnels refusaient toute alliance au plan national avec la droite radicale.Friedrich Merz a réussi mercredi à faire passer une motion non contraignante, échouant de peu vendredi à obtenir la majorité sur un texte de loi.En réaction, des dizaines de milliers de manifestants -plus de 160.000 à Berlin- se sont mobilisés dans tout le pays durant le weekend pour dénoncer l’affaiblissement de ce “pare-feu” traditionnel contre l’extrême droite.Au congrès de la CDU à Berlin, les délégués du parti ont été accueillis par une centaine de manifestants scandant notamment “CDU Shame on you” (Honte à toi CDU), a constaté l’AFP. Des protestations que le favori pour la chancellerie a disqualifiées lundi, comme émanant d’une “minorité sociale et politique de plus en plus petite en Allemagne”, constituée des sociaux-démocrates et Verts au pouvoir.Le pari de Friedrich Merz : qu’un discours plus musclé sur la sécurité et la politique d’asile séduira le nombre croissant d’électeurs tentés de voter pour l’extrême droite créditée de 20 et 22% dans les sondages, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz (16 à 17%).- “Jamais” d’alliance -Le nouvel homme fort de la CDU poursuit la droitisation du mouvement dont il a pris la tête après le départ de la chancelière centriste Angela Merkel en 2021.Cette dernière a été l’une des rares à critiquer ouvertement la semaine dernière la stratégie de son successeur. La plupart des conservateurs serrent les rangs derrière Friedrich Merz à moins de trois semaines des législatives.La CDU a adopté lundi un catalogue de 15 mesures à mettre en Å“uvre “immédiatement” en cas de victoire, pour que les ménages et les entreprises “partent cet été en vacances avec une confiance tout neuve”.Sur l’immigration: contrôles permanents aux frontières, renvoi de tous les étrangers qui s’y présentent sans papiers, y compris les demandeurs d’asile, placement en rétention illimitée d’étrangers délinquants et “dangereux”, retour au délai de huit ans pour demander la citoyenneté allemande, réduit à cinq ans par le gouvernement Scholz.Sur la relance de l’économie en crise : baisse de la TVA dans la restauration, plus de flexibilité du temps de travail, l’exonération fiscale des heures supplémentaires, retour des subventions au diesel des véhicules agricoles, abrogation du ticket de caisse obligatoire.Les turbulences de la dernière semaine ne montrent pas d’effet sensible sur les sondages de la CDU qui plafonne, voire recule. Le parti est crédité de 29 à 30% des suffrages, contre jusqu’à 35% en fin d’année dernière.L’extrême droite appelle de son côté les Allemands à voter pour l’original plutôt que la copie en matière d’immigration, tandis que la gauche met en garde contre le risque de voir bientôt la droite s’allier à l’AfD pour gouverner le pays.”Nous ne travaillerons pas avec l’AfD, ni avant, ni après (le scrutin, ndlr), jamais”, a rétorqué lundi Friedrich Merz.

Automobile: la Norvège frôle son objectif de 100% de tout-électrique

La Norvège a frôlé son objectif de ne vendre que des voitures zéro émission à compter de cette année, le tout-électrique ayant représenté 95,8% des nouvelles immatriculations en janvier, un niveau sans équivalent dans le monde.Contrôlé par le milliardaire Elon Musk, dont les positions politiques heurtent les valeurs libérales de nombreux Scandinaves, Tesla a perdu …

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Automobile: la Norvège frôle son objectif de 100% de tout-électrique

La Norvège a frôlé son objectif de ne vendre que des voitures zéro émission à compter de cette année, le tout-électrique ayant représenté 95,8% des nouvelles immatriculations en janvier, un niveau sans équivalent dans le monde.Contrôlé par le milliardaire Elon Musk, dont les positions politiques heurtent les valeurs libérales de nombreux Scandinaves, Tesla a perdu son rang de premier constructeur dans le pays nordique le mois dernier.Sur cette période, 9.343 voitures ont été vendues en Norvège, dont 8.954 tout-électriques, a annoncé lundi le Conseil norvégien d’information sur le trafic routier (OFV).A titre de comparaison, la part de l’électrique en Europe était de 13,6% en 2024, selon le lobby des constructeurs (ACEA).Autre chiffre saisissant: parmi les 50 modèles les plus vendus en Norvège, seuls… deux n’étaient pas tout-électrique, le premier arrivant seulement en 33e position.”On n’a jamais vu ça (…) Si le reste de l’année continue comme le mois de janvier, nous nous rapprocherons très rapidement de l’objectif 2025″, s’est félicité Øyvind Solberg Thorsen, le directeur de l’OFV, dans un communiqué. La Norvège –qui est, paradoxalement, le plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’ouest– s’est fixé l’objectif de ne vendre que des voitures zéro émission neuves à compter de 2025, soit dix ans avant l’Union européenne (UE).Longtemps locomotive de l’électrification du transport routier, Tesla y est tombé au 3e rang des marques les plus vendues en janvier, derrière Volkswagen et Toyota.Rien ne prouve que cette rétrogradation est due aux positions de M. Musk, devenu un proche de Donald Trump, mais une étude en Suède voisine –où l’année 2024 a été marquée par un conflit social entre Tesla et un puissant syndicat– témoigne d’une image dégradée.Selon l’enquête réalisée à la mi-janvier par Novus, 69% des 1.002 personnes interrogées ont une opinion négative de M. Musk et 47% ont cette même opinion de Tesla. Les sentiments positifs ne sont respectivement que de 10 et 19%. – Politique de la carotte -Contrairement à l’UE, la Norvège n’a pas fait le choix d’interdire les moteurs thermiques, mais misé sur une politique d’incitations.Les voitures électriques neuves sont très largement exemptées de taxes alors que celles à carburant fossile sont lourdement taxées, rendant l’achat des premières financièrement attractif.Elles ont aussi longtemps bénéficié de passe-droits comme la gratuité des péages urbains et du stationnement dans les parkings publics, ou la conduite dans les couloirs de bus.Ces avantages ont en partie été rognés avec le temps, mais le tout-électrique est entré dans les moeurs.”C’était une décision en premier lieu motivée par des considérations climatiques et environnementales”, témoigne Frode Hvattum, propriétaire de deux voitures électriques.”Une autre raison, c’était bien sûr tous les avantages qui vont avec”, ajoute ce père de trois enfants.A l’échelle nationale, le pays scandinave aux hivers rigoureux a tissé un réseau de chargeurs ultra-rapides qui permet d’estomper la “rekkeviddeangst”, l’angoisse du manque d’autonomie.Une condition essentielle pour Frode Hvattum qui, comme beaucoup de Norvégiens, se rend souvent dans son chalet de montagne, à quelques heures d’Oslo.”C’est moins compliqué maintenant que le réseau est si développé. On n’a pas besoin de planifier le trajet autant qu’avant”, explique-t-il.- Pari gagné -Même si les ventes de tout-électrique n’atteignent pas exactement 100% cette année, les professionnels estiment que l’objectif pourra être considéré comme atteint. “On devrait finir l’année entre 95 et 100%, et même dans le haut de cette fourchette”, se félicite la secrétaire générale de l’Association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu, auprès de l’AFP.D’autant que la fiscalité sur les moteurs thermiques et sur les hybrides rechargeables –plus propres mais fonctionnant tout de même partiellement à l’essence ou au diesel– va être alourdie à partir du 1er avril, ce qui devrait accentuer les tendances.Selon l’OFV, le diesel n’a représenté que 1,5% des nouvelles immatriculations en janvier et l’essence 0,4%.”Les dirigeants politiques ne peuvent pas se reposer sur les lauriers”, prévient toutefois Mme Bu.”Il faut conserver les avantages à l’usage, comme les rabais sur les péages urbains, pour que la transition vers l’électrique se fasse aussi sur le marché de l’occasion”, souligne-t-elle.Sur les 389 voitures neuves à moteur thermique vendues en janvier, seules 148 l’ont été à des particuliers. Le reste a été acquis par des compagnies de location ou de taxis, des collectivités locales ou encore des auto-écoles. “Ceux qui vivent dans des régions du pays où les distances sont grandes et les conditions météo instables choisissent encore des véhicules à essence, diesel ou hybrides, tout simplement pour se sentir en sécurité lors de leurs trajets”, avance Nils Sødal, porte-parole de l’Association norvégienne de l’automobile (NAF).