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Gaza: cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes sur un hôpital

Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués lundi dans des frappes israéliennes sur un hôpital de la bande de Gaza ayant fait au total 20 morts, a annoncé la Défense civile dans le territoire palestinien ravagé par la guerre. La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont chacune déploré la mort d’un collaborateur dans les frappes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), exprimant choc et tristesse.L’armée israélienne a reconnu avoir mené “une frappe dans la zone de l’hôpital Nasser” et annoncé une “enquête”. Elle a dit regretter “tout dommage causé à des personnes non impliquées” et affirmé qu’elle “ne ciblait pas les journalistes en tant que tels”.Des images de l’AFP prises immédiatement après les raids montrent de la fumée couvrant l’air et des débris à l’extérieur de l’hôpital. Des Palestiniens se précipitent pour aider les victimes, transportant des corps ensanglantés dans le complexe médical.Un corps est montré suspendu au dernier étage du bâtiment, tandis qu’un homme hurle en contrebas. Une femme en blouse blanche blessée est transportée à l’intérieur de l’hôpital sur une civière, la jambe bandée et les vêtements couverts de sang.Reuters a indiqué qu’au moment de la première frappe, son collaborateur était en train de diffuser de l’hôpital un flux vidéo en direct, qui a été coupé brusquement.Plus tard dans la journée, une foule a porté les corps de certains des journalistes tués. Ils étaient enveloppés dans des linceuls blancs avec leurs gilets pare-balles placés au-dessus.Selon le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.- “Pratique abjecte” -L’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exigé des “explications immédiates” des autorités israéliennes, se disant “scandalisée”.La FPA, qui représente les journalistes couvrant Israël et les Territoires palestiniens pour les médias étrangers, a appelé Israël “à abandonner une fois pour toutes sa pratique abjecte consistant à prendre des journalistes pour cible”.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, 20 personnes dont “cinq journalistes et un membre de la Défense civile” ont été tués dans les frappes sur l’hôpital Nasser.L’établissement a été visé à deux reprises, d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués, a ajouté M. Bassal.Selon la Défense civile, 13 autres personnes ont péri ailleurs dans le territoire palestinien, où Israël mène quotidiennement des bombardements meurtriers dans le cadre de son offensive dévastatrice menée en représailles à l’attaque du 7-Octobre.Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël qui assiège Gaza depuis près de 23 mois et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.”Nous sommes dévastés d’apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre collaborateur, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l’hôpital Nasser”, a déclaré Reuters. Associated Press s’est dite “choquée et attristée” par le décès de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l’agence.- “Choquantes” –  Al Jazeera a condamné la mort du photojournaliste Mohammad Salama et accusé l’armée israélienne de vouloir “faire taire la vérité”.Il y a deux semaines, la chaîne a perdu quatre journalistes et deux pigistes dans une frappe ciblée de l’armée israélienne qui accusait l’un d’eux d’être un membre du Hamas, une accusation démentie par Al Jazeera.Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres journalistes tués lundi comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz.Les frappes à Khan Younès visent à “faire taire les dernières voix qui dénoncent la mort silencieuse d’enfants victimes de la famine” à Gaza, a dénoncé Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). “L’indifférence et l’inaction du monde sont choquantes.” “Les journalistes ne sont pas une cible. Les hôpitaux ne sont pas une cible”, a réagi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. “L’assassinat de journalistes à Gaza devrait choquer le monde, non pas en le plongeant dans un silence stupéfait mais en le faisant agir”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.744 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire. 

Gaza: cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes sur un hôpital

Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués lundi dans des frappes israéliennes sur un hôpital de la bande de Gaza ayant fait au total 20 morts, a annoncé la Défense civile dans le territoire palestinien ravagé par la guerre. La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont chacune déploré la mort d’un collaborateur dans les frappes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), exprimant choc et tristesse.L’armée israélienne a reconnu avoir mené “une frappe dans la zone de l’hôpital Nasser” et annoncé une “enquête”. Elle a dit regretter “tout dommage causé à des personnes non impliquées” et affirmé qu’elle “ne ciblait pas les journalistes en tant que tels”.Des images de l’AFP prises immédiatement après les raids montrent de la fumée couvrant l’air et des débris à l’extérieur de l’hôpital. Des Palestiniens se précipitent pour aider les victimes, transportant des corps ensanglantés dans le complexe médical.Un corps est montré suspendu au dernier étage du bâtiment, tandis qu’un homme hurle en contrebas. Une femme en blouse blanche blessée est transportée à l’intérieur de l’hôpital sur une civière, la jambe bandée et les vêtements couverts de sang.Reuters a indiqué qu’au moment de la première frappe, son collaborateur était en train de diffuser de l’hôpital un flux vidéo en direct, qui a été coupé brusquement.Plus tard dans la journée, une foule a porté les corps de certains des journalistes tués. Ils étaient enveloppés dans des linceuls blancs avec leurs gilets pare-balles placés au-dessus.Selon le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.- “Pratique abjecte” -L’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exigé des “explications immédiates” des autorités israéliennes, se disant “scandalisée”.La FPA, qui représente les journalistes couvrant Israël et les Territoires palestiniens pour les médias étrangers, a appelé Israël “à abandonner une fois pour toutes sa pratique abjecte consistant à prendre des journalistes pour cible”.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, 20 personnes dont “cinq journalistes et un membre de la Défense civile” ont été tués dans les frappes sur l’hôpital Nasser.L’établissement a été visé à deux reprises, d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués, a ajouté M. Bassal.Selon la Défense civile, 13 autres personnes ont péri ailleurs dans le territoire palestinien, où Israël mène quotidiennement des bombardements meurtriers dans le cadre de son offensive dévastatrice menée en représailles à l’attaque du 7-Octobre.Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël qui assiège Gaza depuis près de 23 mois et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.”Nous sommes dévastés d’apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre collaborateur, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l’hôpital Nasser”, a déclaré Reuters. Associated Press s’est dite “choquée et attristée” par le décès de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l’agence.- “Choquantes” –  Al Jazeera a condamné la mort du photojournaliste Mohammad Salama et accusé l’armée israélienne de vouloir “faire taire la vérité”.Il y a deux semaines, la chaîne a perdu quatre journalistes et deux pigistes dans une frappe ciblée de l’armée israélienne qui accusait l’un d’eux d’être un membre du Hamas, une accusation démentie par Al Jazeera.Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres journalistes tués lundi comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz.Les frappes à Khan Younès visent à “faire taire les dernières voix qui dénoncent la mort silencieuse d’enfants victimes de la famine” à Gaza, a dénoncé Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). “L’indifférence et l’inaction du monde sont choquantes.” “Les journalistes ne sont pas une cible. Les hôpitaux ne sont pas une cible”, a réagi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. “L’assassinat de journalistes à Gaza devrait choquer le monde, non pas en le plongeant dans un silence stupéfait mais en le faisant agir”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.744 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire. 

Liban: le Conseil de sécurité de l’ONU négocie toujours sur l’avenir des Casques bleus

Le Conseil de sécurité de l’ONU poursuivait lundi ses discussions sur l’avenir de la force de maintien de la paix des Nations unies dans le sud du Liban (Finul), alors que sa prolongation d’un an voulue par la France et Beyrouth se heurte à l’hostilité des Etats-Unis et d’Israël.Les 15 membres du Conseil avaient commencé la semaine dernière des discussions autour d’un projet de résolution préparée par les Français et qui vise à renouveler ce mandat des quelque 10.800 Casques bleus – fournis entre autres par l’Indonésie, l’Inde, l’Italie, le Ghana ou encore le Népal – qui font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.Mais le vote initialement prévu lundi, qui doit avoir lieu avant l’expiration du mandat actuel dimanche, a été reporté à une date indéterminée, les négociations se poursuivant, ont indiqué lundi plusieurs sources diplomatiques à l’AFP.Un projet de texte, consulté par l’AFP, propose de prolonger la présence de la Finul jusqu’au 31 août 2026, tout en exprimant “l’intention (du Conseil) de travailler à un retrait de la Finul, avec l’objectif que seul le gouvernement libanais assure la sécurité dans le sud” du pays.Ce vote intervient au moment où Beyrouth s’est engagé à désarmer et à démanteler le groupe chiite pro-iranien Hezbollah d’ici la fin de l’année, sous pression de Washington et dans le cadre de l’application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.- “Stabilité”-Mardi dernier, le président libanais Joseph Aoun a plaidé pour le maintien des Casques bleus car, a-t-il fait valoir, “toute limitation du mandat de la Finul (…) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu’Israël continue d’occuper certaines portions du territoire libanais”.De fait l’accord de cessez-le-feu prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont l’armée s’est plusieurs fois accrochée avec la Finul, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.Le pays, qui mène plusieurs guerres dans la région, menace même de ré-attaquer le Liban si le Hezbollah, dorénavant très affaibli, n’est pas complètement désarmé.Le projet de résolution “appelle le gouvernement israélien à retirer ses dernières forces au nord de la Ligne bleue (démarcation des Nations unies établie en 2000, ndlr), y compris de cinq positions tenues en territoire libanais”.Alors que les Etats-Unis sont tout aussi hostiles à la Finul que leur allié israélien, un porte-parole du département d’Etat a refusé de commenter les délibérations du Conseil de sécurité où Washington dispose d’un droit de veto.Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a lui jugé “crucial” le soutien qu’a apporté la Finul à l’armée du Liban, avec l’aide au déploiement de 8.300 militaires libanais, une assistance logistique, de l’argent, du carburant et de la formation.”Nous avons toujours eu le sentiment que la présence de la Finul apportait de la stabilité le long de la Ligne bleue”, ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël, a-t-il déclaré.

Liban: le Conseil de sécurité de l’ONU négocie toujours sur l’avenir des Casques bleus

Le Conseil de sécurité de l’ONU poursuivait lundi ses discussions sur l’avenir de la force de maintien de la paix des Nations unies dans le sud du Liban (Finul), alors que sa prolongation d’un an voulue par la France et Beyrouth se heurte à l’hostilité des Etats-Unis et d’Israël.Les 15 membres du Conseil avaient commencé …

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Premier voyage en Europe de l’australopithèque Lucy, exposée à Prague

Précieusement emballés, ils ont atterri mi-août à Prague : les ossements de la plus célèbre australopithèque Lucy, découverts il y a un demi-siècle en Ethiopie, sont exposés au musée national de Prague à partir de lundi.Ces 52 fragments dentaires, de crâne, de bassin et de fémur, vieux de 3,18 millions d’années, “n’ont voyagé qu’une seule …

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Premier voyage en Europe de l’australopithèque Lucy, exposée à Prague

Précieusement emballés, ils ont atterri mi-août à Prague : les ossements de la plus célèbre australopithèque Lucy, découverts il y a un demi-siècle en Ethiopie, sont exposés au musée national de Prague à partir de lundi.Ces 52 fragments dentaires, de crâne, de bassin et de fémur, vieux de 3,18 millions d’années, “n’ont voyagé qu’une seule fois, aux États-Unis”, entre 2007 et 2013, a rappelé le directeur de l’institution, Michal Lukes, à leur arrivée sur le sol tchèque.Ils figurent parmi “les pièces paléoanthropologiques les plus précieuses et les plus anciennes au monde”, souligne-t-il, saluant ce rare prêt d’une durée de 60 jours du musée national d’Éthiopie.Les visiteurs pourront aussi découvrir le squelette quasi complet de Selam, jeune australopithèque morte à deux ans et sept mois, qui aurait vécu 100.000 années avant Lucy. Découvert en 2000, il n’avait jamais quitté l’Éthiopie.- Chanson des Beatles -Une exposition “historique” donc, selon Addis Abeba, offrant “une occasion unique de voir de près ces fossiles humains”.C’est le 24 novembre 1974, dans la région de l’Afar nichée dans le nord-est du pays, que les ossements de Lucy ont été mis au jour, permettant de composer environ 40% du squelette.Donald Johanson, qui faisait partie de l’équipe scientifique également composée de Maurice Taieb, Yves Coppens, Jon Kalb et Raymonde Bonnefille, était présent à l’ouverture de l’exposition lundi, aux côtés du Premier ministre tchèque Petr Fiala et de la ministre éthiopienne du Tourisme Selamawit Kassa.”Les deux squelettes figurent parmi les expositions du patrimoine mondial… ils sont exposés dans un pays européen pour la première fois de l’histoire,” a déclaré Petr Fiala lors de l’ouverture solennelle avec un orchestre de cuivres militaire.Selamawit Kassa a déclaré que l’exposition était unique en ce que Lucy et Selam sont exposées ensemble pour la première fois, “en dehors de l’Éthiopie bien sûr”. “L’Éthiopie est inégalée pour son registre fossile continu des ancêtres humains s’étendant sur six millions d’années, avec 14 spécimens d’ancêtres humains allant de l’Australopithèque à Homo sapiens découverts en Éthiopie”, a-t-elle ajouté.Donald Johanson, qui a découvert Lucy avec son équipe, a salué l’Afrique comme le lieu où “nous nous sommes d’abord séparés des grands singes africains, c’est là que nous nous sommes d’abord tenus debout, c’est là que nos cerveaux ont d’abord grandi, où nous avons commencé à créer de l’art et des outils en pierre spécialisés, et où nous, ce que nous appelons Homo sapiens, avons évolué”. “Nous partageons tous une ascendance commune, nous sommes unis par notre passé. Et je pense que c’est un rappel extrêmement important pour l’humanité aujourd’hui”, a-t-il ajouté.D’abord appelé A.L-288-1, cet hominidé bipède a été baptisé ainsi en référence à la chanson des Beatles “Lucy in the Sky with Diamonds”, écoutée par les paléontologues pendant les fouilles.Morte possiblement entre 11 et 13 ans (ce qui est considéré comme un âge adulte pour cette espèce), mesurant moins d’1,10 m de haut et pesant autour de 29 kg, Lucy est habituellement conservée dans une pièce non ouverte au public au cœur de la capitale éthiopienne.- Tante de l’humanité -Tout comme Selam, le plus vieil enfant du monde, Lucy est “une ambassadrice de l’Éthiopie, berceau de l’humanité”, s’enthousiasme-t-il. Longtemps décrite comme la grand-mère de l’humanité, elle est aujourd’hui plutôt considérée comme une tante ou une cousine – sa filiation directe avec l’Homme étant contestée. Selon une étude publiée en 2016 dans la revue Nature, elle passait au moins un tiers de son temps dans les arbres où elle dormait pour échapper aux prédateurs, ce qui lui aurait été fatal puisque qu’elle est “probablement” morte après une chute.De nombreuses trouvailles ont depuis rebattu les cartes, en Ethiopie, en Afrique du Sud, au Kenya mais aussi au Tchad.Toumaï, considéré par certains paléontologues comme le premier représentant de la lignée humaine du haut de ses 7 millions d’années, ou encore Ardi, âgé de 4,5 millions d’années, ont rejoint Lucy au panthéon préhistorique.

Premier voyage en Europe de l’australopithèque Lucy, exposée à Prague

Précieusement emballés, ils ont atterri mi-août à Prague : les ossements de la plus célèbre australopithèque Lucy, découverts il y a un demi-siècle en Ethiopie, sont exposés au musée national de Prague à partir de lundi.Ces 52 fragments dentaires, de crâne, de bassin et de fémur, vieux de 3,18 millions d’années, “n’ont voyagé qu’une seule fois, aux États-Unis”, entre 2007 et 2013, a rappelé le directeur de l’institution, Michal Lukes, à leur arrivée sur le sol tchèque.Ils figurent parmi “les pièces paléoanthropologiques les plus précieuses et les plus anciennes au monde”, souligne-t-il, saluant ce rare prêt d’une durée de 60 jours du musée national d’Éthiopie.Les visiteurs pourront aussi découvrir le squelette quasi complet de Selam, jeune australopithèque morte à deux ans et sept mois, qui aurait vécu 100.000 années avant Lucy. Découvert en 2000, il n’avait jamais quitté l’Éthiopie.- Chanson des Beatles -Une exposition “historique” donc, selon Addis Abeba, offrant “une occasion unique de voir de près ces fossiles humains”.C’est le 24 novembre 1974, dans la région de l’Afar nichée dans le nord-est du pays, que les ossements de Lucy ont été mis au jour, permettant de composer environ 40% du squelette.Donald Johanson, qui faisait partie de l’équipe scientifique également composée de Maurice Taieb, Yves Coppens, Jon Kalb et Raymonde Bonnefille, était présent à l’ouverture de l’exposition lundi, aux côtés du Premier ministre tchèque Petr Fiala et de la ministre éthiopienne du Tourisme Selamawit Kassa.”Les deux squelettes figurent parmi les expositions du patrimoine mondial… ils sont exposés dans un pays européen pour la première fois de l’histoire,” a déclaré Petr Fiala lors de l’ouverture solennelle avec un orchestre de cuivres militaire.Selamawit Kassa a déclaré que l’exposition était unique en ce que Lucy et Selam sont exposées ensemble pour la première fois, “en dehors de l’Éthiopie bien sûr”. “L’Éthiopie est inégalée pour son registre fossile continu des ancêtres humains s’étendant sur six millions d’années, avec 14 spécimens d’ancêtres humains allant de l’Australopithèque à Homo sapiens découverts en Éthiopie”, a-t-elle ajouté.Donald Johanson, qui a découvert Lucy avec son équipe, a salué l’Afrique comme le lieu où “nous nous sommes d’abord séparés des grands singes africains, c’est là que nous nous sommes d’abord tenus debout, c’est là que nos cerveaux ont d’abord grandi, où nous avons commencé à créer de l’art et des outils en pierre spécialisés, et où nous, ce que nous appelons Homo sapiens, avons évolué”. “Nous partageons tous une ascendance commune, nous sommes unis par notre passé. Et je pense que c’est un rappel extrêmement important pour l’humanité aujourd’hui”, a-t-il ajouté.D’abord appelé A.L-288-1, cet hominidé bipède a été baptisé ainsi en référence à la chanson des Beatles “Lucy in the Sky with Diamonds”, écoutée par les paléontologues pendant les fouilles.Morte possiblement entre 11 et 13 ans (ce qui est considéré comme un âge adulte pour cette espèce), mesurant moins d’1,10 m de haut et pesant autour de 29 kg, Lucy est habituellement conservée dans une pièce non ouverte au public au cœur de la capitale éthiopienne.- Tante de l’humanité -Tout comme Selam, le plus vieil enfant du monde, Lucy est “une ambassadrice de l’Éthiopie, berceau de l’humanité”, s’enthousiasme-t-il. Longtemps décrite comme la grand-mère de l’humanité, elle est aujourd’hui plutôt considérée comme une tante ou une cousine – sa filiation directe avec l’Homme étant contestée. Selon une étude publiée en 2016 dans la revue Nature, elle passait au moins un tiers de son temps dans les arbres où elle dormait pour échapper aux prédateurs, ce qui lui aurait été fatal puisque qu’elle est “probablement” morte après une chute.De nombreuses trouvailles ont depuis rebattu les cartes, en Ethiopie, en Afrique du Sud, au Kenya mais aussi au Tchad.Toumaï, considéré par certains paléontologues comme le premier représentant de la lignée humaine du haut de ses 7 millions d’années, ou encore Ardi, âgé de 4,5 millions d’années, ont rejoint Lucy au panthéon préhistorique.