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Thaksin, figure de la politique thaïlandaise, acquitté du crime de lèse-majesté

La justice thaïlandaise a acquitté vendredi l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, fondateur d’une dynastie politique qui domine le pays depuis plus de 20 ans, à l’issue de son procès pour crime de lèse-majesté.”Le tribunal a rejeté les accusations portées contre Thaksin, estimant que les preuves présentées étaient insuffisantes”, a déclaré son avocat Winyat Chatmontree aux journalistes.Sortant tout sourire du tribunal, le milliardaire s’est borné à dire que l’affaire, concernant des propos rapportés en 2015 par un média sud-coréen sur le coup d’Etat qui avait renversé l’année précédente le gouvernement de sa soeur Yingluck, avait été “classée sans suite”.L’AFP n’est pas autorisée à communiquer de manière détaillée les propos reprochés à l’accusé, sous peine de risquer de tomber elle-même sous le coup de la loi thaïlandaise en matière de lèse-majesté. Celle-ci criminalise toute critique du roi Maha Vajiralongkorn et de sa famille.L’ex-Premier ministre de 76 ans encourait pour ces faits jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.Le verdict est intervenu alors même que sa fille, Paetongtarn Shinawatra, suspendue depuis juillet de ses fonctions de Première ministre, fait l’objet d’un procès en destitution dont le dénouement doit avoir lieu le 29 août. Elle est mise en cause pour sa gestion des tensions entre son pays et le Cambodge.Ce second verdict, s’il est prononcé en défaveur de l’accusée, pourrait constituer un tournant pour cette dynastie politique ayant donné trois Premiers ministres à la Thaïlande en une vingtaine d’années.”Je continue de croire que Thaksin Shinawatra restera actif dans la politique thaïlandaise, même si sa fille est destituée’, a néanmoins souligné l’analyste politique Yuttaporn Issarachai à l’AFP.D’inspiration libérale, les Shinawatra ont longtemps incarné un contrepoids aux conservateurs, alignés avec le roi et l’armée. Dans les rassemblements, les partisans de Thaksin portent du rouge et ses adversaires du jaune, la couleur de la royauté.- Figure incontournable -Chef du gouvernement au début des années 2000, Thaksin a vécu en exil après son renversement en 2006 lors d’un coup d’Etat militaire. Il est finalement revenu dans son pays en août 2023, alors que son parti, le Pheu Thai, prenait la tête d’une coalition gouvernementale avec le soutien de ses anciens adversaires conservateurs.Thaksin avait alors été condamné à huit ans d’emprisonnement pour corruption et abus de pouvoir lorsqu’il était Premier ministre. En raison de problèmes de santé, il a purgé sa peine dans un hôpital tenu par la police, avant d’être libéré en février 2024, une mesure liée à son âge.Les poursuites pour lèse-majesté au titre de l’article 112 du code pénal se sont fortement accrues depuis les manifestations antigouvernementales de 2020, qui ont parfois donné lieu à des critiques ouvertes de la monarchie.Un collectif d’avocats thaïlandais pour les droits humains qui est intervenu dans nombre de ces affaires affirme que plus de 280 personnes ont été poursuivies en justice pour ce motif ces cinq dernières années.La loi dispose que quiconque “diffame, insulte ou menace” le roi, la reine, l’héritier du trône ou un éventuel régent encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.Des organisations de défense des droits et des critiques de l’article 112 affirment que le texte fait aujourd’hui l’objet d’une interprétation élargie qui permet d’étouffer des voix dissidentes.Malgré son acquittement pour crime de lèse-majesté, Thaksin reste poursuivi pour des soupçons de traitement de faveur lorsqu’il a purgé une partie de sa peine à l’hôpital.

US Open: duel pour le trône entre le roi Sinner et son dauphin Alcaraz

Un peu plus de piment dans un duel déjà captivant: le tenant du titre Jannik Sinner et son dauphin au classement ATP Carlos Alcaraz se disputent à partir de dimanche à l’US Open un nouveau titre en Grand Chelem, mais surtout la place de N.1 mondial.Depuis le début de la saison 2024, les deux ogres du circuit masculin ont monopolisé les sept titres du Grand Chelem mis en jeu (quatre pour Sinner, trois pour Alcaraz).Le dernier duel entre l’Italien de 24 ans et son cadet espagnol de 22 ans a cependant tourné court, le N.1 mondial étant contraint lundi à l’abandon en finale du Masters 1000 de Cincinnati alors qu’Alcaraz menait 5-0.Malade, Sinner a payé cher son abandon puisqu’il a permis à son dauphin de se rapprocher à moins de 2.000 points au classement ATP.Si son forfait de dernière minute pour le tournoi de double mixte de l’US Open organisé mardi et mercredi n’a eu aucune conséquence comptable dans la hiérarchie masculine, l’actuel patron du circuit débutera le tournoi de simple avec nettement plus de points à défendre (2.000) que son rival (50), éliminé au 2e tour l’an dernier.Pour être certain de conserver la tête du classement, l’Italien doit gagner à New York.Alcaraz reviendra lui au sommet de la hiérarchie mondiale s’il franchit un tour de plus que Sinner.Mais l’Italien ne cédera pas son trône sans combattre, lui qui a aligné 26 succès de rang sur dur avant son abandon à Cincinnati.L’Italien a déjà montré sa force de caractère en battant Alcaraz en finale de Wimbledon mi-juillet, un peu plus d’un mois après avoir laissé filer contre l’Espagnol trois balles de match et le titre à Roland-Garros.Alcaraz, sacré en 2022 à l’US Open et devenu alors à 19 ans le plus jeune N.1 mondial depuis la création du classement ATP en 1973, a aussi des arguments solides à faire valoir.Toujours dangereux dans les grands rendez-vous, le vétéran serbe Novak Djokovic (38 ans) espère jouer les trouble-fêtes et décrocher à New York un 25e titre record en Grand Chelem.En terre américaine, les héros locaux Taylor Fritz (finaliste en 2024) et Ben Shelton (récent vainqueur du Masters 1000 de Toronto) tâcheront eux aussi de briser le duopole italo-espagnol en Grand Chelem.- Suspense chez les dames – Dans le tableau féminin, la tenante du titre et n.1 mondiale Aryna Sabalenka a vu son étoile de favorite pâlir quelque peu ces dernières semaines. Au WTA 1000 de Cincinnati, son seul tournoi de préparation sur dur, la Bélarusse a disparu dès les quarts de finale. Sa dauphine Iga Swiatek, lauréate à Flushing Meadows en 2022, est à l’inverse en pleine renaissance, après un début de saison en dessous de ses standards.La Polonaise de 24 ans a gagné un sixième titre surprise en Grand Chelem mi-juillet à Wimbledon (gazon), avant de triompher sur dur lundi à Cincinnati. Gare aux pronostics hâtifs cependant, tant l’US Open peut révéler des championnes inattendues comme la Canadienne Bianca Andreescu (2019) ou la Britannique Emma Raducanu (2021).Compatriote d’Andreescu, la jeune Victoria Mboko (24e mondiale à 18 ans) a fait sensation en remportant début août le WTA 1000 de Montréal.Sa victime en finale, la double lauréate de l’US Open et ex-N.1 mondiale Naomi Osaka (25e), a également rappelé qu’il faudrait la compter parmi les prétendantes à New York.Dans le camp français, la révélation de Roland-Garros Loïs Boisson (46e) retrouve le tableau final d’un Grand Chelem pour la première fois depuis sa demi-finale surprise à Paris en juin.  Autre invité surprise d’un dernier carré prestigieux, le récent demi-finaliste du Masters 1000 de Cincinnati Térence Atmane (69e) doit en revanche faire l’impasse sur le dernier Grand Chelem de la saison.Le Boulonnais de 23 ans a révélé mardi souffrir de deux déchirures ligamentaires et d’une lésion musculaire au pied. En son absence et celle d’Arthur Fils (20e), également blessé, Ugo Humbert (23e) sera le mieux classé de la délégation tricolore et pourrait retrouver le 15e mondial Andrey Rublev dès le 3e tour.

Thaksin, éternel agitateur de la politique thaïlandaise

Thaksin Shinawatra, acquitté vendredi de crime de lèse-majesté, demeure une personnalité centrale de la vie politique thaïlandaise, malgré des années d’exil et plusieurs condamnations qui lui ont façonné une image aussi adulée que détestée.La justice thaïlandaise a acquitté vendredi le milliardaire, fondateur d’une dynastie politique qui domine le pays depuis plus de 20 ans, poursuivi pour des propos publiés en 2015 par un média sud-coréen, notamment au sujet du coup d’Etat qui avait renversé l’année précédente le gouvernement de sa soeur Yingluck.L’ancien policier de 76 ans au parcours de “self-made man” a longtemps été la bête noire de l’establishment attaché au roi, qui voyait en lui un homme corrompu, autoritaire et dédaigneux vis-à-vis des institutions.Elu Premier ministre en 2001, puis réélu en 2005 avant d’être renversé par l’armée en 2006, Thaksin s’est exilé deux ans plus tard, mais il n’a jamais cessé de commenter les affaires nationales, voire de s’y immiscer, selon ses détracteurs.Les tensions suscitées par son style clivant ont culminé entre 2008 et 2010, lorsque éclatent des protestations entre ses soutiens issus des campagnes, “les chemises rouges”, et ses opposants conservateurs, “les chemises jaunes”.Il avait promis à plusieurs reprises de revenir, malgré une condamnation par contumace à huit ans de prison pour corruption et abus de pouvoir.Il tient sa promesse le 22 août 2023, deux ans jour pour jour avant son acquittement pour crime de lèse-majesté, atterrissant à Bangkok où il a été accueilli en héros par des partisans du parti Pheu Thai, dirigé par sa fille Paetongtarn.Il a été immédiatement arrêté, puis transféré dans un hôpital de la capitale, tenu par la police.- Accord secret? -Thaksin avait alors bénéficié d’une grâce royale qui avait allégé sa peine de huit à un an.En tout, il n’a passé que six mois en détention, en raison de son état de santé et de son âge.Le traitement de faveur dont aurait bénéficié le milliardaire a interrogé les analystes autour d’un accord secret entre le clan Shinawatra et ses anciens adversaires de l’armée et de la monarchie.Les généraux auraient autorisé le retour de Thaksin, en échange d’une place au sein de la coalition gouvernementale menée par le Pheu Thai, à laquelle ils ne pouvaient prétendre après leur défaite aux élections législatives de mai 2023.La famille Shinawatra, d’origine chinoise, a fait fortune au XXe siècle dans le commerce de la soie avec comme point de départ la région de Chiang Mai (nord), mais Thaksin Shinawatra n’a pas suivi cette voie.Docteur en droit pénal d’une université américaine, il commence sa carrière dans la police. La trentaine venue, il trouve cette force “trop bureaucratique” et se lance dans les affaires.Grâce à des franchises gouvernementales et à un réseau d’amis influents, il édifie un empire dans les télécommunications avec son groupe Shin Corp, présent également dans l’aviation commerciale et les médias.Il remporte haut-la-main les élections législatives de 2001. Se disant proche du peuple, il verse sans hésiter dans le populisme et se fait le chantre d’une Thaïlande décomplexée après la crise financière de 1997. – Le “Berlusconi d’Asie” -Mais l’homme d’affaires est accusé par ses détracteurs de corruption, au point d’avoir été surnommé par certains “le Berlusconi d’Asie”. Comme lui, il a été propriétaire d’un club de football, Manchester City, pour une saison seulement, de 2007 à 2008.Ses politiques pionnières de redistribution séduisent les campagnes, la croissance grimpe à plus de 5% et il est salué pour sa gestion du tsunami de décembre 2004, qui lui assure une réélection triomphale en 2005.Mais au sein de l’armée et dans l’entourage du souverain de l’époque – le vieux roi Bhumibol -, certains se sont inquiétés de cette concentration de pouvoirs dans les mains d’un seul homme, qui lutte sans merci contre les trafiquants de drogue et contre les musulmans séparatistes du Sud.En janvier 2006, un événement finit par catalyser toutes les oppositions: sa famille vend à Singapour toutes ses parts dans l’empire Shin Corp, empochant plus de 1,5 milliard de dollars et bénéficiant d’une exemption fiscale.Des manifestations éclatent dans la capitale, prélude au putsch qui provoquera sa chute et son exil en septembre 2006.Sa fille Paetongtarn Shinawatra, Première ministre depuis août 2024, est suspendue de ses fonctions moins d’un an plus tard, et risque la destitution, accusée de manquements à l’éthique par des sénateurs conservateurs, au sujet de sa gestion des tensions à la frontière avec le Cambodge.Ces procédures ont jeté une ombre sur le futur de la dynastie, d’autant que la troisième membre de la famille la plus influente, Yingluck, vit en exil, et qu’aucun successeur ne semble se démarquer.

La demande de libération conditionnelle d’Erik Menendez rejetée, mauvais signe pour son frère Lyle

Une commission judiciaire américaine a refusé jeudi la libération conditionnelle d’Erik Menendez, célèbre aux Etats-Unis pour avoir avec son frère Lyle tué leurs richissimes parents dans leur villa de Beverly Hills en 1989.Le détenu de 54 ans se voit opposer un refus valable “pour trois ans” et pourra ensuite réclamer un réexamen de sa demande, selon un communiqué.Un mauvais signe pour son frère Lyle, 57 ans, dont le sort doit être examiné séparément vendredi.Lyle et Erik Menendez comptent parmi les détenus les plus médiatisés d’Amérique: leur procès au début des années 90 a été l’un des premiers retransmis à la télévision et leur histoire est revenue dans la lumière grâce à une série ainsi qu’un documentaire de Netflix l’an dernier.La libération conditionnelle des deux frères, qui ont invoqué les violences sexuelles de leur père pour justifier l’exécution de leurs parents, est réclamée par leur famille et soutenue par des célébrités comme Kim Kardashian. Leurs soutiens les dépeignent comme des “détenus modèles” qui ont changé en prison.Mais la commission du Département des services correctionnels et de réinsertion de Californie a émis des doutes jeudi sur le fait qu’Erik Menendez ne soit plus un danger pour la société. Tout en reconnaissant des progrès, ses deux membres se sont inquiétés de sa consommation de drogue et d’alcool derrière les barreaux jusqu’en 2013, son usage de téléphones de contrebande et d’accusations selon lesquelles il aurait rendu service à un gang de sa prison il y a une dizaine d’années.- “Angles morts” -“Cette capacité à montrer un visage, mais à être autre chose, nous préoccupe”, a déclaré Robert Barton, l’un des deux membres du panel. “On peut grandir et mûrir à certains égards, mais avoir des angles morts dans d’autres domaines.”Initialement condamnés à la perpétuité, les frères Menendez ont vu leur peine réduite par un juge en mai, les rendant éligibles à une éventuelle libération conditionnelle.A l’époque des meurtres, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des faits, d’avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.Armés de fusils à pompe, ils ont tiré cinq fois sur leur père José Menendez, notamment dans les rotules. Leur mère, Kitty Menendez, est morte en rampant pour tenter de leur échapper.Les frères ont d’abord attribué les meurtres à un coup de la mafia, avant de changer leur version plusieurs fois. Les enquêteurs ont finalement mis la main sur l’enregistrement d’une séance de psychothérapie, au cours de laquelle Erik a avoué le meurtre.Devant le tribunal, leurs avocats avaient invoqué une tentative désespérée d’autodéfense, en affirmant que les deux frères avaient été violés pendant des années par leur père et que leur mère était au courant.Interrogé pour savoir s’il pensait toujours avoir agi en légitime défense, Erik Menendez a répondu “non” jeudi.Mais il a aussi souligné qu’à l’époque, l’emprise psychologique de son père était telle qu’il n’imaginait pas s’enfuir.”Il est difficile d’exprimer à quel point mon père était terrifiant”, a-t-il expliqué. Dans son cerveau d’adolescent, “fuir était inconcevable. Fuir signifiait la mort.”- “Infiniment désolé” -Le plus jeune des frères Menendez a également insisté sur son repentir.”Je veux juste que ma famille comprenne que je suis infiniment désolé pour ce que je leur ai fait subir”, a-t-il souligné.Des remords que le représentant du parquet de Los Angeles, Habib Balian, n’a pas jugé sincères.”Quand quelqu’un continue à minimiser sa responsabilité dans un crime et continue à donner les mêmes fausses excuses qu’il donne depuis plus de 30 ans, cette personne est toujours aussi dangereuse qu’elle l’était lorsqu’elle a abattu ses parents”, a-t-il taclé. “A-t-il vraiment changé, ou dit-il simplement ce que nous voulons entendre ?”Le procureur du comté de Los Angeles, Nathan Hochman, qui s’opposait à la sortie de prison des frères, a applaudi une décision qui “rend justice à José et Kitty Menendez, les victimes de meurtres brutaux perpétrés par leurs fils le 20 août 1989”. Nathan HochmanAprès ce refus pour Erik, une éventuelle sortie de prison pour Lyle Menendez paraît peu probable, même si chacun de leur cas est examiné séparément.Si la commission créait la surprise en recommandant sa libération vendredi, Lyle ne pourrait pas sortir immédiatement de prison. Le processus peut prendre jusqu’à quatre mois et le dernier mot revient au gouverneur de Californie, Gavin Newsom.Le démocrate a le pouvoir de confirmer ou d’infirmer l’octroi d’une libération conditionnelle, voire même de demander un réexamen par la commission.

Ligue 1: Chevalier doit encore convaincre au PSG, sous les yeux de Donnarumma

Le nouveau gardien du Paris SG Lucas Chevalier a l’occasion, vendredi contre Angers (20h45), de commencer à convaincre le Parc des Princes, alors que le taulier de la saison dernière, Gianluigi Donnarumma, est toujours au club.L’Italien, qui n’était pas dans le groupe des deux premières rencontres de la saison, est d’ailleurs réapparu à l’entraînement jeudi au Campus PSG de Poissy, participant sous les yeux de la presse au premier exercice de passes dans le rond central – et non à l’échauffement des gardiens.Donnarumma, l’un des héros de la campagne victorieuse de Ligue des champions, n’a toujours pas retrouvé de club après l’échec cet été de sa prolongation, à un an de la fin de son contrat dans la capitale.C’est devant sa télévision que le grand échalas a observé ses coéquipiers remporter la Supercoupe d’Europe contre Tottenham aux tirs aux buts, le 13 août, puis gagner sans éclat à Nantes dimanche dernier (1-0) pour la reprise de la Ligue 1.Il a sans doute scruté son successeur Lucas Chevalier, transféré depuis Lille. Chevalier était couvé du regard depuis plusieurs mois par la direction sportive parisienne, qui avait parallèlement lancé des négociations de prolongation avec Donnarumma.- Une erreur et un arrêt décisif -Mais le club “cherchait un profil différent” et n’a pas cherché à tout prix à répondre aux exigences du portier de la sélection italienne, a assuré Luis Enrique le 12 août. Avant de compléter jeudi en conférence de presse: “Ce sont des décisions toujours difficiles à prendre, je n’ai pas eu de problème à la prendre. (…) Je peux comprendre les critiques, mais je dois dire qu’on est calmes, tranquilles, on sait où on veut aller, c’est la chose la plus importante”.Peut-on en dire autant de Lucas Chevalier lui-même? Pour un joueur de 23 ans qui jouait le podium de Ligue 1 il y a encore quelques mois, la pression est grande chez les champions d’Europe, et il faudra du caractère pour briller devant ses nouveaux fans vendredi.Ses performances contre Tottenham et Nantes étaient solides mais appellent confirmation. Un arrêt manqué lors du deuxième but des Anglais a fait planer des doutes, mais Chevalier s’est bien rattrapé en séance de tirs aux buts avec un arrêt au meilleur des moments pour offrir la Supercoupe au club.- “Leadership” -Son capitaine Marquinhos observe: “Il vient d’arriver et c’était le moment pour lui de s’affirmer. C’est le PSG, c’est comme ça. Mais il a aussi connu (la pression) dans une moindre mesure à Lille, et le même genre de pression avec la sélection. On est contents de l’avoir avec nous”.Son jeu au pied a été ostensiblement salué par Luis Enrique à l’occasion d’une relance aérienne précise vers les ailes, contre Nantes. L’entraîneur a détaillé ce qu’il attendait de Lucas Chevalier: “Nous voulons un joueur qui a de la continuité, qui peut générer une supériorité, qui peut prendre les bonnes décisions en fonction de la façon de presser des adversaires, et d’où se trouvent les solutions avec le ballon”.Le coach souhaite aussi “sans le ballon une couverture de la ligne défensive, évidemment du jeu aérien et toutes les situations habituelles pour un gardien de but”. Mais, et Donnarumma appréciera, c’est au niveau mental que Luis Enrique voit aussi une potentielle plus-value: “Nous demandons à nos joueurs de faire preuve de leadership sur le plan mental, bien sûr. Un gardien de but est un joueur qui voit l’ensemble du terrain, qui voit tous les joueurs, donc en général, il voit ce qui se passe sur le terrain.”Vendredi soir, Lucas Chevalier devrait donc contribuer à lancer ses coéquipiers à l’assaut du but angevin, mais il faudra être vigilant et bondissant sur les contre-attaques qui ne devraient pas manquer de survenir.