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Au Pakistan, les erreurs humaines exacerbent les catastrophes naturelles

Maisons ensevelies sous la boue, capitale économique à l’arrêt, électricité coupée et bilan humain catastrophique: au Pakistan, sans plans d’urbanisme ni entretien des canalisations, la mousson continuera à tuer, affirment les experts.Le Premier ministre lui-même en a convenu en visitant mercredi le nord-ouest où 450 personnes venaient de mourir emportées par des glissements de terrain.”Les …

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Au Pakistan, les erreurs humaines exacerbent les catastrophes naturelles

Maisons ensevelies sous la boue, capitale économique à l’arrêt, électricité coupée et bilan humain catastrophique: au Pakistan, sans plans d’urbanisme ni entretien des canalisations, la mousson continuera à tuer, affirment les experts.Le Premier ministre lui-même en a convenu en visitant mercredi le nord-ouest où 450 personnes venaient de mourir emportées par des glissements de terrain.”Les catastrophes naturelles, c’est la volonté de Dieu, mais nous ne pouvons pas ignorer les facteurs humains. On ne peut plus laisser les jeux d’influence et la corruption contrôler l’attribution des permis de construire”, a dit Shehbaz Sharif.Dans les villages de montagne dévastés qu’il a visités, comme ailleurs, “de nombreuses maisons sont construites près des lits des rivières, qui sont des canaux d’écoulement naturels”, abonde auprès de l’AFP Sherry Rehman, ancienne ministre du Changement climatique.C’est le cas de la maison de Fazal Khan à Mingora, dans la vallée de Swat, en grande partie détruite par les inondations de 2010 qui avaient affecté près de quatre millions de Pakistanais.”Nous l’avons reconstruite en 2012 sur des fondations plus solides mais la semaine dernière, une fois de plus, les eaux ont déferlé et l’ont submergée”, raconte ce commerçant de 43 ans.Dans son village sans cadastre, ce père de famille dit n’avoir reçu aucune mise en garde des autorités et admet aujourd’hui que c’était “une erreur de construire si près d’un cours d’eau saisonnier”.- Problème “politique” -Depuis fin juin, la mousson qui apporte à l’Asie du Sud 70% de ses précipitations annuelles et est vitale pour l’agriculture, a fait près de 800 morts et un millier de blessés au Pakistan. Elle pourrait encore durer un mois.Pluies diluviennes, sécheresses intenses et coulées de boue se multiplient, sous les effets du changement climatique, mais aussi de l’extractivisme d’un pays décidé à convertir son riche sous-sol en devises grâce aux appétits américain et chinois.”L’altération de cours d’eau pour extraire des minerais et la réduction de la surface forestière, qui n’est plus que de 5%, le taux le plus bas d’Asie du Sud, jouent un rôle majeur car une forêt dense peut canaliser la furie de l’eau”, poursuit Mme Rehman.Et, face à ces débordements, les infrastructures pêchent: Karachi, la capitale économique — plus de 20 millions d’habitants — a recensé cette semaine dix morts en quelques heures, électrocutés ou écrasés sous les toits de leur maison.En cause? Des canalisations peu nombreuses ou bouchées par les déchets qui débordent à la moindre précipitation, un système de traitement des déchets inexistant, des routes trop basses et donc rapidement submergées, de mauvaises infrastructures ou encore un urbanisme anarchique, accuse pêle-mêle un rapport de la Commission pakistanaise des droits humains (HRCP).Et tout ce que liste ce texte, pourtant paru après les inondations meurtrières de 2020, est encore d’actualité.Selon l’ONG, le problème est “politique”: les différents partis utilisent les permis de construire pour alimenter leur système clientéliste.Ils créent ainsi de nouveaux quartiers dans des zones censées être non constructibles ou érigent des bâtiments sur des canaux d’évacuations d’eau, tous à ciel ouvert et bouchés de fait.Dans la ville tentaculaire, une vingtaine de “juridictions – locales, provinciales, fédérales et cantonales” sont chargées de l’aménagement du territoire. Et toutes se renvoient la balle de l’entretien, accuse la HRCP.- “Tellement cher” -Quant aux projets de développement, ils règlent parfois un problème en en créant un autre, selon Arif Hasan, urbaniste à Karachi.Une rocade récemment construite obstrue ainsi trois canaux d’évacuation vers la mer et provoque des remontées d’eau durant les pluies d’été, a-t-il expliqué à un média local.”Karachi n’est pas devastée par la pluie, mais par des années de négligence”, résume, lapidaire, Taha Ahmed Khan, député d’opposition du Parlement provincial du Sindh.”Les constructions illégales et qui empiètent sur les canalisations d’eaux pluviales, ainsi que les routes de mauvaise qualité n’ont fait qu’aggraver la crise”.Le maire Murtaza Wahab, lui, dit réclamer chaque année, en vain, l’aide d’Islamabad.”C’est facile de dire qu’il faut étendre le réseau de canalisations, mais ça coûte tellement cher qu’il faudrait tout le budget national”, dit-il à l’AFP. Après les inondations monstres de 2020, poursuit-il, sa ville a rouvert trois canaux d’évacuation. “Couler le béton a coûté près de 90 millions de dollars, plus 50 millions pour reloger les déplacés, au total, on a dépensé 180 millions –et tout ça, seulement pour trois canaux”, dit-il. En juin, au vote du budget, l’opposition accusait la municipalité et ses bailleurs internationaux de n’avoir utilisé sur le terrain que 10% des fonds alloués à un projet de développement urbain.Ce plan quinquennal devait mettre fin aux tourments de la ville… en 2024!

Le typhon Kajiki s’approche du Vietnam, 30.000 personnes évacuées

Des dizaines de milliers d’habitants ont été évacués lundi des régions côtières du Vietnam au moment où le typhon Kajiki s’apprête à toucher la région centrale du pays avec des vents de près de 160 km/h.Kajiki, le cinquième typhon à frapper le Vietnam cette année, se trouve actuellement en mer, déchaînant le golfe du Tonkin avec des vagues atteignant jusqu’à 9,5 mètres.Le typhon devrait toucher terre à 13H00 (06H00 GMT) avec des vents de 157 km/h, selon le Centre national de prévisions hydro-météorologiques du Vietnam.Quelque 325.500 personnes de cinq provinces côtières doivent être évacuées vers des abris temporaires dans des écoles et des bâtiments publics, ont indiqué les autorités.Le centre-ville de Vinh, ville côtière du centre du pays, a été inondé pendant la nuit.Le matin les rues étaient globalement désertées et la plupart des magasins et des restaurants fermés, les commerçants et les habitants avaient également protégé les entrés avec des sacs de sable.A l’aube, près de 30.000 personnes avaient été évacuées de la région, et 16.000 militaires avaient été mobilisés.Par ailleurs, deux aéroports domestiques étaient fermés, et tous les bateaux de pêche situés sur le chemin du typhon ont été rappelés au port.- “Jamais aussi forts” -“Je n’ai jamais entendu parler d’un typhon d’une si grande ampleur dans notre ville”, a déclaré Le Manh Tung, 66 ans, au stade couvert de Vinh, où des familles évacuées ont pris un petit-déjeuner composé de riz gluant.”J’ai un peu peur, mais nous devons l’accepter car c’est la nature — nous ne pouvons rien y faire”, a-t-il déclaré à l’AFP, parmi les quelques dizaines de personnes campant sur le site d’évacuation lundi matin.”Normalement, nous avons des tempêtes et des inondations, mais jamais aussi forts”, a déclaré Nguyen Thi Nhan, une femme de 52 ans.La tempête devrait néanmoins considérablement perdre en intensité après avoir touché terre.Plus d’une dizaine de vols intérieurs au Vietnam ont été annulés dimanche, tandis que l’île de Hainan, en Chine, a évacué 20.000 habitants au moment où le typhon est passé sur la côte sud.Au Vietnam, plus de 100 personnes ont été tuées ou sont portées disparues en raison de catastrophes naturelles au cours des sept premiers mois de 2025, selon le ministère de l’Agriculture. Les pertes économiques ont été estimées à plus de 21 millions de dollars.Le Vietnam a subi une perte de 3,3 milliards de dollars en septembre dernier en raison du typhon Yagi, qui a balayé le nord du pays et causé des centaines de morts.Des scientifiques estiment que le changement climatique causé par l’homme entraîne des phénomènes météorologiques plus intenses et imprévisibles, ce qui peut rendre les inondations et les tempêtes destructrices plus probables, en particulier dans les tropiques.

Le typhon Kajiki s’approche du Vietnam, 30.000 personnes évacuées

Des dizaines de milliers d’habitants ont été évacués lundi des régions côtières du Vietnam au moment où le typhon Kajiki s’apprête à toucher la région centrale du pays avec des vents de près de 160 km/h.Kajiki, le cinquième typhon à frapper le Vietnam cette année, se trouve actuellement en mer, déchaînant le golfe du Tonkin avec des vagues atteignant jusqu’à 9,5 mètres.Le typhon devrait toucher terre à 13H00 (06H00 GMT) avec des vents de 157 km/h, selon le Centre national de prévisions hydro-météorologiques du Vietnam.Quelque 325.500 personnes de cinq provinces côtières doivent être évacuées vers des abris temporaires dans des écoles et des bâtiments publics, ont indiqué les autorités.Le centre-ville de Vinh, ville côtière du centre du pays, a été inondé pendant la nuit.Le matin les rues étaient globalement désertées et la plupart des magasins et des restaurants fermés, les commerçants et les habitants avaient également protégé les entrés avec des sacs de sable.A l’aube, près de 30.000 personnes avaient été évacuées de la région, et 16.000 militaires avaient été mobilisés.Par ailleurs, deux aéroports domestiques étaient fermés, et tous les bateaux de pêche situés sur le chemin du typhon ont été rappelés au port.- “Jamais aussi forts” -“Je n’ai jamais entendu parler d’un typhon d’une si grande ampleur dans notre ville”, a déclaré Le Manh Tung, 66 ans, au stade couvert de Vinh, où des familles évacuées ont pris un petit-déjeuner composé de riz gluant.”J’ai un peu peur, mais nous devons l’accepter car c’est la nature — nous ne pouvons rien y faire”, a-t-il déclaré à l’AFP, parmi les quelques dizaines de personnes campant sur le site d’évacuation lundi matin.”Normalement, nous avons des tempêtes et des inondations, mais jamais aussi forts”, a déclaré Nguyen Thi Nhan, une femme de 52 ans.La tempête devrait néanmoins considérablement perdre en intensité après avoir touché terre.Plus d’une dizaine de vols intérieurs au Vietnam ont été annulés dimanche, tandis que l’île de Hainan, en Chine, a évacué 20.000 habitants au moment où le typhon est passé sur la côte sud.Au Vietnam, plus de 100 personnes ont été tuées ou sont portées disparues en raison de catastrophes naturelles au cours des sept premiers mois de 2025, selon le ministère de l’Agriculture. Les pertes économiques ont été estimées à plus de 21 millions de dollars.Le Vietnam a subi une perte de 3,3 milliards de dollars en septembre dernier en raison du typhon Yagi, qui a balayé le nord du pays et causé des centaines de morts.Des scientifiques estiment que le changement climatique causé par l’homme entraîne des phénomènes météorologiques plus intenses et imprévisibles, ce qui peut rendre les inondations et les tempêtes destructrices plus probables, en particulier dans les tropiques.

Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s’évanouit.”C’est la chaleur”, soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois. Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l’aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense. Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.D’autres, comme M. al-Sayed, s’accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l’aider sur leur parcelle de 350 m². “On n’a pas le choix”, explique-t-il, résigné.- Trop chaud pour fleurir -Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l’Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. “Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant”, dit-il.Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. “Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (…) et diminuer le rendement”, explique-t-il.Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l’huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l’ampleur des dégâts: “Des dizaines d’ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique”, explique-t-il à l’AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.- Revenus dérisoires -Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.Ces derniers sont “complètement livrés à eux-mêmes”, dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont “aucun pouvoir” dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.”Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien”, tranche M. al-Sayed.Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu’une maigre augmentation de 10 livres. D’année en année, les revenus s’érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l’existence même de cette communauté. “Des villages entiers pourraient devenir invivables”, prévient M. Elgendy.

Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s’évanouit.”C’est la chaleur”, soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois. Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l’aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense. Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.D’autres, comme M. al-Sayed, s’accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l’aider sur leur parcelle de 350 m². “On n’a pas le choix”, explique-t-il, résigné.- Trop chaud pour fleurir -Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l’Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. “Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant”, dit-il.Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. “Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (…) et diminuer le rendement”, explique-t-il.Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l’huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l’ampleur des dégâts: “Des dizaines d’ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique”, explique-t-il à l’AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.- Revenus dérisoires -Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.Ces derniers sont “complètement livrés à eux-mêmes”, dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont “aucun pouvoir” dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.”Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien”, tranche M. al-Sayed.Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu’une maigre augmentation de 10 livres. D’année en année, les revenus s’érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l’existence même de cette communauté. “Des villages entiers pourraient devenir invivables”, prévient M. Elgendy.

Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s’évanouit.”C’est la chaleur”, soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le …

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US Open: Djokovic au deuxième tour en grimaçant, Medvedev chute déjà

Le vétéran Novak Djokovic, encore en rodage, et la N.1 mondiale Aryna Sabalenka, davantage en contrôle, se sont qualifiés dimanche pour le deuxième tour de l’US Open, au contraire du lauréat de l’édition 2021 Daniil Medvedev (11e), fauché par le Français Benjamin Bonzi (51e).- Djokovic grimace mais passe -En quête à New York d’un 25e titre record en Grand Chelem, Novak Djokovic (7e) a peiné mais s’est tiré du piège tendu au premier tour par le jeune Américain Learner Tien, 50e mondial à 19 ans et quatre fois tombeur de membres du top 10 en 2025.Sur l’immense court Arthur-Ashe, le Serbe de 38 ans s’est imposé 6-1, 7-6 (7/3), 6-2 et jouera au deuxième tour contre un autre Américain, Zachary Svajda (145e).Pour son premier match officiel depuis sa défaite en demi-finale de Wimbledon le 11 juillet, le quadruple vainqueur de l’US Open a souvent semblé piocher physiquement et s’est fait soigner entre le deuxième et le troisième set, semblant souffrir d’ampoules au pied.”Je n’ai aucune blessure mais ça me préoccupe un peu, je devais beaucoup lutter physiquement durant les longs échanges”, a déclaré le Serbe en conférence de presse.Ex-N.1 mondial comme Djokovic, le Russe Daniil Medevdev a pour sa part subi une troisième défaite en autant de duels contre Benjamin Bonzi, qui l’avait déjà dominé pour son entrée à lice à Wimbledon au début de l’été.Retardée par un esclandre du Russe en fin de troisième set, la victoire du Français a finalement été actée en cinq manches: 6-3, 7-5, 6-7 (5/7), 0-6, 6-4.La campagne 2025 de Daniil Medvedev en Grand Chelem s’achève donc sur un maigre bilan d’une victoire, en janvier au premier tour de l’Open d’Australie, pour quatre défaites.Plus tôt dans la journée, les outsiders américains Taylor Fritz (4e) et Ben Shelton (6e) avaient eux validé leur présence au deuxième tour.Le finaliste de l’édition 2024 s’est débarrassé 7-5, 6-2, 6-3 de son compatriote Emilio Nava (101e) et a désormais rendez-vous avec l’Argentin Sebastian Baez ou le Sud-Africain Lloyd Harris.Récemment sacré à Toronto, son premier titre en Masters 1000, Shelton l’a pour sa part emporté 6-3, 6-2, 6-4 contre le Péruvien Ignacio Buse (135e) et se mesurera à l’Espagnol Pablo Carreno Busta pour une place au troisième tour.- Sabalenka et Pegula assurent, Eala et Tjen écrivent l’histoire -Sacrée pour la première fois à l’US Open en 2024, Aryna Sabalenka a bien entamé la défense de son titre en écartant 7-5, 6-1 la Suissesse Rebeka Masarova (108e), issue des qualifications. La Bélarusse, qui tente à New York de devenir la première joueuse depuis 2014 à gagner deux ans de suite le dernier Grand Chelem de la saison, se mesurera au deuxième tour à Polina Kudermetova. Finaliste en 2024 à New York, Jessica Pegula (4e) a écarté 6-0, 6-4 l’Egyptienne Mayar Sherif (102e) et se mesurera à la Russe Anna Blinkova au prochain tour.En début de journée, la Britannique Emma Raducanu n’avait elle non plus pas perdu de temps contre la Japonaise Ena Shibahara (128e), balayée 6-1, 6-2 en 1h02. La lauréate de l’édition 2021 défiera au deuxième tour la qualifiée indonésienne Janice Tjen (149e). Cette dernière, devenue vendredi la première joueuse de son pays à intégrer le tableau final d’un Grand Chelem depuis l’US Open 2004, a prolongé l’aventure en éliminant la 25e mondiale Veronika Kudermetova dominée 6-4, 4-6, 6-4. Autre pionnière tennistique de son pays, la Philippine Alexandra Eala (70e) a surpris une autre tête de série, la Danoise Clara Tauson (15e mondiale) vaincue 6-3, 2-6, 7-6 (13/11) au bout du suspense.Révélée par sa demi-finale au WTA 1000 de Miami en mars, la gauchère de 20 ans est la première femme de son pays à disputer le tableau final de l’US Open et a décroché sa première victoire dans le tableau final d’un Grand Chelem.Récente finaliste au WTA 1000 de Cincinnati et double finaliste en Grand Chelem, Jasmine Paolini (8e) n’a pas tremblé pour éliminer 6-2, 7-6 (7/4) la qualifiée australienne Destanee Aiava.