AFP World

Vote de confiance: fort du “soutien total” de Macron, Bayrou va recevoir les chefs de partis

Fort du “soutien total” d’Emmanuel Macron et déterminé à se battre “comme un chien” pour remporter un vote de confiance sur la dette et le budget, a priori perdu d’avance, le 8 septembre à l’Assemblée nationale, François Bayrou s’apprête à recevoir les chefs de partis la semaine prochaine.”A partir de lundi (…) je vais recevoir les responsables de partis politiques et de groupes parlementaires”, a déclaré le Premier ministre sur TF1, se disant prêt à “ouvrir toutes les négociations nécessaires” à la “condition préalable” d’un accord sur “l’importance de l’effort” à consentir dans le prochain budget.”Est-ce qu’on s’accorde sur la gravité et sur l’urgence?”, a-t-il insisté, ajoutant qu’il “reste douze jours, c’est très long pour parler”.Mais peut-être trop peu pour inverser un rapport de forces nettement défavorable, d’ici à l’engagement de la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée. Déjà, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a rejeté le “discours populiste” d’un François Bayrou qui “effraye et ment”, et appelé à le “chasser” le 8 septembre.Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a, lui, déploré sur X la “désinvolture” du Premier ministre, sans dire dans l’immédiat s’il se rendrait à son invitation. Tout comme la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier sur LCI qui elle aussi réserve sa réponse mais “se demande pourquoi il nous invite à discuter”.Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen a dénoncé le “mensonge” du Premier ministre qui a affirmé n’avoir pu contacter les oppositions pendant l’été car elles étaient “en vacances”.- Malaise -M. Bayrou peut au moins compter sur l’appui du chef de l’Etat, qui a apporté “son total soutien à la démarche” lors du Conseil des ministre mercredi matin, appelant lui aussi à “la responsabilité” des forces politiques “qui souhaitent être des partis de gouvernement”.Comme le prévoit l’article 49-1 de la Constitution, le Conseil des ministres a autorisé le Premier ministre à engager la responsabilité du gouvernement.La décision de l’exécutif ouvre cependant une nouvelle période d’incertitudes qui place de nouveau M. Macron en première ligne. Car les oppositions de gauche et d’extrême droite ont fait savoir qu’elles ne voteraient pas la confiance, et le gouvernement a donc toutes les chances de tomber.Même au sein du socle gouvernemental, la confiance n’est pas complètement garantie, notamment au sein de la cinquantaine de députés Les Républicains (LR) où “il n’y a pas à ce stade d’unanimité sur le vote de confiance”, a indiqué à l’AFP une source parlementaire.Aucune voix ne manquera en revanche dans le groupe Horizons, a pour sa part assuré Edouard Philippe dans un entretien à l’AFP, tout en soulignant que la confiance demandée par le Premier ministre devait “se construire” avec les partis politiques.Le malaise est palpable jusque dans les rangs macronistes: “Cette décision, elle est prise. On peut ergoter sur: +Est-ce qu’il fallait la prendre ou pas ? Elle est là”, a ainsi balayé l’ex-Premier ministre Gabriel Attal.- “Inéluctable” -M. Bayrou, qui a promis mardi de se battre “comme un chien” pour éviter la chute de son gouvernement, espère que les Français feront pression sur leurs députés en sa faveur. Mais il n’a pas l’opinion publique de son côté: seules 27% des personnes interrogées disent espérer que M. Bayrou soit maintenu en fonction par les députés, selon un sondage Elabe.Dans un autre sondage Ifop, 63% des Français réclament une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale alors qu’ils n’étaient que 41% début juin.Une dissolution, jusqu’ici écartée par le chef de l’Etat et que seul le Rassemblement national réclame, LFI espérant de son côté une présidentielle anticipée en s’appuyant sur la mobilisation du 10 septembre, qui a reçu mercredi le soutien de la CGT pour en faire “une première étape réussie”.”Je ne crois pas qu’une nouvelle dissolution nous permettrait d’avoir une stabilité”, a estimé M. Bayrou. Son prédécesseur Edouard Philippe pense cependant “qu’elle est assez inéluctable” si la situation politique empêche l’adoption d’un budget.L’incertitude politique se transmet sur les marchés, même si, après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d’intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% au même niveau que la veille.En écho, le président du Medef Patrick Martin a appelé “les décideurs politiques (à) dépasser leurs rivalités”, car “on ne joue pas avec l’économie”.bur-arz-far-gbh-bpa/hr/dsa

A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur “soutien déterminé” à la Moldavie face à Moscou

Une démonstration de force symbolique : Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk ont apporté mercredi à Chisinau un “soutien déterminé” à la Moldavie en vue de son adhésion à l’Union européenne face aux “mensonges” et aux “ingérences” de Moscou, à la veille d’une campagne électorale cruciale.”Nous sommes aujourd’hui à vos côtés et aux côtés …

A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur “soutien déterminé” à la Moldavie face à Moscou Read More »

A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur “soutien déterminé” à la Moldavie face à Moscou

Une démonstration de force symbolique : Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk ont apporté mercredi à Chisinau un “soutien déterminé” à la Moldavie en vue de son adhésion à l’Union européenne face aux “mensonges” et aux “ingérences” de Moscou, à la veille d’une campagne électorale cruciale.”Nous sommes aujourd’hui à vos côtés et aux côtés de la présidente Maia Sandu qui se bat depuis le premier jour avec beaucoup de courage pour une Moldavie indépendante, forte, démocratique et ancrée à l’Europe”, a lancé le président français dans la soirée devant une foule immense réunie dans la capitale pour un mégaconcert à l’occasion du 34e anniversaire de l’indépendance de cette ex-république soviétique.”Demain, notre Union européenne sera plus forte avec la Moldavie : et la Moldavie sera aussi, avec l’Europe, plus forte et plus prospère”, a-t-il promis, en roumain, la langue locale, sous les acclamations du public.Sur scène, à ses côtés, le chancelier allemand, le Premier ministre polonais et la présidente pro-européenne de ce pays de 2,6 millions d’habitants frontalier de l’UE mais aussi de l’Ukraine en guerre. Tous applaudis chaleureusement à chaque fois qu’ils évoquaient le destin européen de la Moldavie, particulièrement Maia Sandu, que Donald Tusk a érigée en “leader de tous les Européens libres”.”La porte de l’Union européenne est ouverte” à la Moldavie, avait assuré plus tôt, au palais présidentiel, Friedrich Merz.Emmanuel Macron a aussi annoncé “un soutien déterminé à la Moldavie au cours des prochaines étapes de son parcours vers l’adhésion” à l’UE, dans le cadre de négociations ouvertes en juin 2024.La date du déplacement n’a pas été choisie au hasard : les dirigeants des trois pays que les diplomates surnomment le “Triangle de Weimar” ont donc célébré la fête nationale mais ils ont aussi affiché un front uni auprès de Maia Sandu à la veille du début de la campagne officielle pour les élections législatives de fin septembre.Or le scrutin est troublé, selon la Moldavie et ses alliés européens, par des “ingérences” de Moscou pour faire basculer cet Etat dans son camp.Friedrich Merz y a fait directement référence en affirmant que, d’ores et déjà, “pas un jour ne se passe sans des attaques hybrides massives de la part de la Russie”. “La démocratie moldave est sur la sellette”, a-t-il insisté.- “Signal fort” -“Là où renaissent des velléités de venir fausser le jeu de votre démocratie, là où, nous le voyons à vos portes, les frontières sont contestées, la souveraineté des peuples bafouée”, “nous venons, si je puis dire, à visage découvert, vous dire la confiance que nous avons dans l’avenir”, a martelé Emmanuel Macron.Selon lui, “la propagande du Kremlin nous explique que les Européens souhaitent prolonger la guerre et que l’Union européenne opprime les peuples”. “Ce sont des mensonges”, a-t-il mis en garde.La présidente Sandu, réélue en novembre 2024, a dénoncé dans la soirée les “forces qui veulent nous détourner de notre chemin”. “Mais nous sommes forts”, “parce que nous avons des amis extraordinaires”, a-t-elle estimé accompagnée du trio sur la grande place de l’Assemblée nationale.”Cette visite est vraiment un signal fort du soutien à la Moldavie et elle adresse un message symbolique à la Russie, à savoir que les principaux pays européens se préoccupent de ce qui se passe ici”, estime l’analyste politique Valeriu Pasha, du cercle de réflexion Watchdog, à Chisinau.Pour lui, le parti Action et solidarité (PAS) de Mme Sandu devrait arriver en tête des législatives mais le résultat est difficile à prédire en raison de “l’énorme ingérence russe”, alimentée par “des sommes folles d’argent”, sur fond de crise économique et d’inflation élevée.La cheffe de l’Etat a accusé fin juillet la Russie de mener une opération complexe et coordonnée d’ingérence “sans précédent” pour “contrôler” son pays, frontalier de l’UE, “dès l’automne”. Des accusations réitérées mercredi.La France met en avant sa coopération, renforcée en mars à l’occasion de la dernière visite qu’y a effectuée Maia Sandu, pour lutter contre les ingérences numériques, via l’agence française Viginium.

A Chisinau, Macron, Merz et Tusk affichent leur “soutien déterminé” à la Moldavie face à Moscou

Une démonstration de force symbolique : Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk ont apporté mercredi à Chisinau un “soutien déterminé” à la Moldavie en vue de son adhésion à l’Union européenne face aux “mensonges” et aux “ingérences” de Moscou, à la veille d’une campagne électorale cruciale.”Nous sommes aujourd’hui à vos côtés et aux côtés de la présidente Maia Sandu qui se bat depuis le premier jour avec beaucoup de courage pour une Moldavie indépendante, forte, démocratique et ancrée à l’Europe”, a lancé le président français dans la soirée devant une foule immense réunie dans la capitale pour un mégaconcert à l’occasion du 34e anniversaire de l’indépendance de cette ex-république soviétique.”Demain, notre Union européenne sera plus forte avec la Moldavie : et la Moldavie sera aussi, avec l’Europe, plus forte et plus prospère”, a-t-il promis, en roumain, la langue locale, sous les acclamations du public.Sur scène, à ses côtés, le chancelier allemand, le Premier ministre polonais et la présidente pro-européenne de ce pays de 2,6 millions d’habitants frontalier de l’UE mais aussi de l’Ukraine en guerre. Tous applaudis chaleureusement à chaque fois qu’ils évoquaient le destin européen de la Moldavie, particulièrement Maia Sandu, que Donald Tusk a érigée en “leader de tous les Européens libres”.”La porte de l’Union européenne est ouverte” à la Moldavie, avait assuré plus tôt, au palais présidentiel, Friedrich Merz.Emmanuel Macron a aussi annoncé “un soutien déterminé à la Moldavie au cours des prochaines étapes de son parcours vers l’adhésion” à l’UE, dans le cadre de négociations ouvertes en juin 2024.La date du déplacement n’a pas été choisie au hasard : les dirigeants des trois pays que les diplomates surnomment le “Triangle de Weimar” ont donc célébré la fête nationale mais ils ont aussi affiché un front uni auprès de Maia Sandu à la veille du début de la campagne officielle pour les élections législatives de fin septembre.Or le scrutin est troublé, selon la Moldavie et ses alliés européens, par des “ingérences” de Moscou pour faire basculer cet Etat dans son camp.Friedrich Merz y a fait directement référence en affirmant que, d’ores et déjà, “pas un jour ne se passe sans des attaques hybrides massives de la part de la Russie”. “La démocratie moldave est sur la sellette”, a-t-il insisté.- “Signal fort” -“Là où renaissent des velléités de venir fausser le jeu de votre démocratie, là où, nous le voyons à vos portes, les frontières sont contestées, la souveraineté des peuples bafouée”, “nous venons, si je puis dire, à visage découvert, vous dire la confiance que nous avons dans l’avenir”, a martelé Emmanuel Macron.Selon lui, “la propagande du Kremlin nous explique que les Européens souhaitent prolonger la guerre et que l’Union européenne opprime les peuples”. “Ce sont des mensonges”, a-t-il mis en garde.La présidente Sandu, réélue en novembre 2024, a dénoncé dans la soirée les “forces qui veulent nous détourner de notre chemin”. “Mais nous sommes forts”, “parce que nous avons des amis extraordinaires”, a-t-elle estimé accompagnée du trio sur la grande place de l’Assemblée nationale.”Cette visite est vraiment un signal fort du soutien à la Moldavie et elle adresse un message symbolique à la Russie, à savoir que les principaux pays européens se préoccupent de ce qui se passe ici”, estime l’analyste politique Valeriu Pasha, du cercle de réflexion Watchdog, à Chisinau.Pour lui, le parti Action et solidarité (PAS) de Mme Sandu devrait arriver en tête des législatives mais le résultat est difficile à prédire en raison de “l’énorme ingérence russe”, alimentée par “des sommes folles d’argent”, sur fond de crise économique et d’inflation élevée.La cheffe de l’Etat a accusé fin juillet la Russie de mener une opération complexe et coordonnée d’ingérence “sans précédent” pour “contrôler” son pays, frontalier de l’UE, “dès l’automne”. Des accusations réitérées mercredi.La France met en avant sa coopération, renforcée en mars à l’occasion de la dernière visite qu’y a effectuée Maia Sandu, pour lutter contre les ingérences numériques, via l’agence française Viginium.

Venise déroule le tapis rouge au cinéma mondial

George Clooney sur un bateau-taxi, Julia Roberts vêtue d’un chandail à l’effigie de son réalisateur… Les stars hollywoodiennes ont fait une arrivée remarquée mercredi à Venise (Italie) pour le début de la 82e Mostra de cinéma.La cérémonie d’ouverture a été l’occasion pour le réalisateur, producteur et scénariste américain Francis Ford Coppola de remettre un Lion d’Or d’honneur au cinéaste allemand Werner Herzog, bientôt 83 ans et auteur de plus de 70 films. “J’ai toujours essayé d’atteindre quelque chose qui va plus loin que ce que l’on voit habituellement au cinéma”, a déclaré M. Herzog.A partir de jeudi, la cité des Doges fera la part belle au cinéma américain, comme c’est devenu l’habitude pour l’un des plus anciens festivals de cinéma au monde.Fidèle de l’évènement, l’acteur George Clooney doit fouler le tapis rouge jeudi pour “Jay Kelly”, une comédie où il incarne une vedette de cinéma vieillissante en pleine crise existentielle.Emma Stone, mais aussi Julia Roberts, affublée d’un gilet constellé du visage du réalisateur Luca Guadagnino, avec qui elle a tourné “After the Hunt”, présenté hors compétition à Venise, ont aussi été aperçues.Mercredi soir, c’est le film italien “La Grazia” de Paolo Sorrentino qui ouvre la compétition. Le film relate les états d’âme de Mariano de Santis, un président de la République italienne aux prises avec les affres de la vieillesse, du deuil et du doute, à l’heure de signer une loi sur l’euthanasie.- Gaza omniprésente -Le réalisateur italien retrouve pour un huitième film son acteur fétiche, Toni Servillo, signataire d’une lettre ouverte appelant le festival à ne pas être “une tribune triste et vide” et à “adopter une position claire et sans ambiguïté” contre les actions d’Israël dans la bande de Gaza.Le texte, rédigé par le collectif Venice4Palestine (V4P), a été signé par d’autres grands noms du cinéma italien – comme Matteo Garrone ou Marco Bellochio – et international – de Ken Loach à Audrey Diwan en passant par Abel Ferrara.”Nous avons toujours partagé très clairement notre souffrance envers ce qui est en train de se passer à Gaza et en Palestine”, a insisté le directeur artistique du festival, Alberto Barbera, lors de la conférence de presse de présentation du jury, présidé par le cinéaste américain Alexander Payne.Il a en revanche refusé catégoriquement de ne pas inviter certains artistes au prétexte qu’ils seraient des soutiens actifs d’Israël, comme l’y a poussé Venice4Palestine. Le collectif vise notamment les acteurs Gerard Butler et Gal Gadot, au casting de “In the Hand of Dante”, sélectionné hors compétition.Une poignée de manifestants est venue devant le Palais des festivals appeler à un rassemblement samedi sur le Lido en soutien aux Palestiniens.- Netflix en force -La guerre à Gaza devrait encore agiter le Lido avec la projection, dans une semaine, de “The Voice of Hind Rajab” en compétition. Ce film de la réalisatrice Kaouther Ben Hania raconte l’histoire d’une fillette tuée le 29 janvier 2024 à Gaza avec plusieurs membres de sa famille alors qu’elle tentait de fuir les bombardements israéliens.Les enregistrements de l’appel de Hind Rajab avec les secours, utilisés dans le film, avaient ému la planète lors de leur révélation.Ce film promet d’avoir “un fort impact sur le public”, selon Alberto Barbera, qui s’était montré très ému lors de l’annonce de la sélection fin juillet. “J’espère qu’il n’y aura pas de polémique”, avait-il ajouté.Autre temps fort attendu: le film “Le mage du Kremlin” d’Olivier Assayas, adapté du livre de Giuliano da Empoli sur un conseiller de l’ombre du président russe Vladimir Poutine. Cette fiction évoquant l’ascension au pouvoir de M. Poutine a été adaptée pour le cinéma par l’écrivain français Emmanuel Carrère, fin connaisseur de la Russie.A l’inverse de Cannes qui privilégie le cinéma en salles, Venise offre une large place aux films produits par les plateformes, avec trois productions Netflix en lice pour le Lion d’Or: “Frankenstein” de Guillermo del Toro, “Jay Kelly” de Noah Baumbach et “A House of Dynamite” de Kathryn Bigelow. 

En Alsace, l’incroyable montage d’une fidèle réplique de tour Eiffel

“C’est l’œuvre de ma vie”: huit ans après s’être lancé dans le projet fou de construire une réplique exacte de la tour Eiffel à l’échelle 1/10e, et après bien des difficultés, Jean-Claude Fassler, entrepreneur alsacien, peut enfin admirer sa réalisation.Mardi, après avoir posé la plateforme du deuxième étage sur les quatre piliers à l’aide de deux grues, puis la flèche vers le sommet et encore le campanile du troisième étage, il a enfin pu admirer sa construction, culminant à plus de 30 mètres de haut.”Maintenant on peut dire que c’est un chef d’œuvre, non ?”, savoure cet énergique grand-père de 77 ans, fondateur en 1975 d’une métallerie qu’il a développée avant de la transmettre à son fils. “Tout ça, ce sont des milliers de pièces de métal, découpées au laser. C’était difficile mais il n’y a pas eu de découragement. Il fallait que j’aille au bout.”Ce chantier au long cours est le projet de retraite de cet admirateur de Gustave Eiffel, qui ne voulait pas “rester inactif” après avoir transmis l’entreprise familiale.”Toute ma vie j’ai carburé”, explique derrière ses lunettes celui qui n’a jamais vraiment cessé d’exercer. “Mais je ne me rendais pas compte du travail que c’était. On voit des dessins, on croit que c’est simple, mais c’est hyper compliqué.”Dans cette aventure hors du commun, il a embarqué son petit-fils Killian dès les premières heures de son apprentissage dans l’entreprise familiale.”Moi je me suis occupé des dessins, de l’assemblage et du montage”, explique le jeune homme de 23 ans, casque de chantier vissé sur le crâne. “Mon grand-père s’occupe de la conception, et ensuite on en discute, pour voir si c’est réalisable.”- Plans originaux -Le duo s’est appuyé sur les plans originaux de la tour Eiffel, brevetés en 1884 mais tombés depuis dans le domaine public, pour créer une reproduction parfaitement fidèle à la tour érigée pour l’exposition universelle de 1889.Poussant leur sens du détail à l’extrême, ils ont notamment inclus les coursives d’origine du premier étage aujourd’hui réaménagé, les noms de 72 scientifiques (Lavoisier, Becquerel, Ampère…) inscrits en lettre d’or sur la structure, ou encore l’appartement que Gustave Eiffel s’était initialement installé au troisième étage.”Je n’ai pas triché. Vous pouvez aller voir de près, je peux vous dire que c’est nickel. Il y a même les trèfles à quatre feuilles sur la deuxième traverse des arbalétriers. Eiffel l’avait fait, je l’ai fait”, s’enorgueillit Jean-Claude Fassler.De fait, l’édifice a fière allure, peint en rouge “Venise”, la première couleur historiquement appliquée sur la tour parisienne, et fait la fierté des riverains et des curieux, nombreux à avoir suivi la progression du chantier dans cette petite commune de 1.700 habitants du massif vosgien.”C’est exceptionnel. Il n’y a nulle part ailleurs au monde une telle réalisation, de cette qualité, de cet art et de cette passion”, s’enthousiasme Lubisa Idoux, conseillère municipale, qui espère que la construction sera valorisée à la hauteur de l’investissement consenti.- Tour à vendre -Jean-Claude Fassler, lui, espère bien vendre sa réalisation, qui a englouti une bonne part de son patrimoine, même s’il a quelques difficultés à lui donner un prix. “Regardez le temps, le travail qu’il faut… C’est inestimable”.Il caresse quand même le rêve de voir un jour sa réplique exposée sur le Champs-de-Mars, à Paris, voire installée sous l’originale. “Du sol à l’arcade du premier étage (de la véritable tour Eiffel, ndlr), il y a 50 mètres, donc ça passe”, assure l’autre petit-fils, Mattéo, qui gère toute la communication autour du projet. “En deux semaines on peut la démonter, et en deux semaines la remonter.”Mais d’ici à ce qu’un acheteur se présente, Jean-Claude Fassler se voit bien passer une nuit au premier étage de sa tour, qui l’a longtemps empêché de dormir. “Je le ferai. Vous croyez que je rigole, moi ? Quand je dis quelque chose, je le fais !”

Abattage d’un olivier rendant hommage à Ilan Halimi: deux hommes interpellés

Deux hommes ont été interpellés, accusés d’avoir abattu le 15 août à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) un olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi, jeune Juif torturé à mort en 2006, a indiqué mercredi le parquet de Bobigny, confirmant une information de Paris Match.Les suspects, des frères jumeaux, vont être jugés en comparution immédiate pour destruction de bien aggravée et violation de monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, a précisé le ministère public.L’abattage de l’arbre en pleine nuit avait suscité une indignation unanime au sein de la classe politique.D’après le maire DVD de la commune Hervé Chevreau, se basant sur les caméras de vidéosurveillance extérieures au jardin, un homme portant un sac à dos s’y est introduit à 1h50 alors que le parc ferme à 21H30.L’olivier avait été planté en 2011 au jardin d’Alcobendas de cette commune d’un peu plus de 50.000 habitants, située à une dizaine de kilomètres au nord de Paris.”Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien: la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine”, avait écrit sur X le président Emmanuel Macron le jour où l’arbre a été retrouvé abattu par des agents territoriaux.Citoyen français de confession juive, Ilan Halimi, 23 ans, avait été séquestré et torturé en janvier 2006 à Bagneux (Hauts-de-Seine) par un groupe d’une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler le “gang des barbares”, sous la direction de Youssouf Fofana.Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital un peu moins d’un mois plus tard.Son calvaire avait suscité une vive émotion dans le pays.Mathieu Hanotin, président de l’établissement public territorial Plaine Commune, auquel appartient Epinay-sur-Seine, a condamné après l’abattage de l’olivier “un acte de vandalisme portant atteinte à la mémoire collective de ce meurtre antisémite”. Il s’est engagé dans un communiqué “à ce qu’un nouvel arbre commémoratif soit replanté dans les meilleurs délais”.Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l’un portait sa photo, avaient été sciés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, où il avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée.D’autres arbres avaient été replantés.Les actes antisémites ont connu une nette progression en France depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.Entre janvier et juin 2025, 646 actes antisémites ont été recensés en France, en baisse de 27% par rapport au premier semestre 2024, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur. Mais ils représentent plus du double que les 304 actes recensés entre janvier et juin 2023.