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Le pape appelle à mettre un terme à la “pandémie des armes”

Le pape Léon XIV a appelé dimanche à mettre un terme à la “pandémie des armes”, déplorant les “innombrables enfants tués et blessés” à travers le monde, lors de la prière de l’Angélus au Vatican.”Nous incluons dans nos prières les innombrables enfants tués et blessés chaque jour dans le monde. Supplions Dieu de mettre un …

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Le pape appelle à mettre un terme à la “pandémie des armes”

Le pape Léon XIV a appelé dimanche à mettre un terme à la “pandémie des armes”, déplorant les “innombrables enfants tués et blessés” à travers le monde, lors de la prière de l’Angélus au Vatican.”Nous incluons dans nos prières les innombrables enfants tués et blessés chaque jour dans le monde. Supplions Dieu de mettre un terme à la pandémie des armes, grandes et petites, qui contaminent notre monde”, a-t-il lancé, dans une déclaration en anglais.Le pontife américain a en particulier exhorté “à ne pas céder à l’indifférence” face au conflit en Ukraine, trois jours après une attaque russe contre Kiev qui a fait au moins 25 morts, dont quatre enfants, renouvelant son “appel insistant à un cessez-le-feu immédiat et à un engagement sérieux en faveur du dialogue”.”Il est temps que les responsables renoncent à la logique des armes et s’engagent sur la voie de la négociation et de la paix, avec le soutien de la communauté internationale”, a-t-il insisté.Léon XIV a également évoqué la fusillade survenue mercredi dernier lors d’une messe scolaire dans le Minnesota, aux Etats-Unis, au cours de laquelle deux enfants ont été tués.

Greta Thunberg en tête d’une flottille de bateaux qui veulent atteindre Gaza

Une flottille de dizaines de bateaux chargée d’aide humanitaire, menée notamment par la militante suédoise Greta Thunberg, s’apprête à appareiller dimanche de Barcelone pour tenter de “rompre le blocus illégal de Gaza”, selon ses organisateurs, avec le slogan “Quand le monde reste silencieux, nous mettons les voiles”.  Les embarcations doivent partir du port catalan vers 15H00 (13H00 GMT) et chercheront “à atteindre Gaza, livrer l’aide humanitaire, annoncer l’ouverture d’un corridor humanitaire puis apporter davantage d’aide, et ainsi briser totalement le blocus illégal et inhumain d’Israël”, a déclaré samedi Thunberg dans une interview à l’AFPTV.Cette mission, nommée Global Sumud Flotilla “est différente” des précédentes car “nous avons maintenant beaucoup plus de bateaux, nous sommes beaucoup plus nombreux, et cette mobilisation est historique”, a affirmé la militante de 22 ans, dans le port espagnol.”Ce sera la plus grande mission de solidarité de l’Histoire” avec “plus de gens et plus de bateaux que tous les essais faits jusqu’à présent pour tenter d’atteindre Gaza”, avait affirmé la semaine dernière à Barcelone l’activiste brésilien Thiago Ávila.A cette flottille devraient se joindre “des dizaines” de bateaux supplémentaires, qui partiront de Tunisie et d’autres ports méditerranéens le 4 septembre, et des actions simultanées “en solidarité avec le peuple palestinien” seront organisées dans 44 pays, avait annoncé début août Greta Thunberg, membre du comité directeur de Global Sumud Flotilla. “Une mission comme celle-ci ne devrait pas avoir à exister”, a expliqué la militante suédoise à l’AFP.”La question aujourd’hui n’est pas de savoir pourquoi nous naviguons (…). L’histoire ici concerne la Palestine. L’histoire ici est de savoir comment les gens sont délibérément privés des moyens les plus essentiels pour survivre. L’histoire ici est de savoir comment le monde peut rester silencieux”, a-t-elle ajouté.- “Citoyens ordinaires” -À cette mission impliquant des centaines de personnes à bord, participeront également des militants de dizaines de pays, des artistes tels que l’acteur irlandais Liam Cunningham et l’espagnol Eduard Fernández, ainsi que des parlementaires européens et des personnalités comme l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau. “Le fait que la flottille soit en route montre l’échec du monde à faire respecter le droit international et humanitaire. C’est une période honteuse dans l’histoire de notre monde et nous devrions en être collectivement embarrassés”, a déclaré Liam Cunningham lors de la conférence de presse.”Nous estimons qu’il s’agit d’une mission légale en vertu du droit international”, a déclaré de son côté à Lisbonne mardi la députée d’extrême gauche Mariana Mortagua, qui soutient l’initiative.Le gouvernement espagnol “appliquera toute sa protection diplomatique et consulaire pour protéger nos citoyens” voyageant à bord de la flottille, a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares.La Global Sumud Flotilla (“sumud” signifiant “résilience” en arabe) se définit sur son site comme une organisation “indépendante” et “non affiliée à aucun gouvernement ni parti politique”.Cette nouvelle initiative intervient après une tentative similaire de livrer de l’aide à Gaza, à laquelle Greta Thunberg avait déjà participé mais qui avait échoué.Le voilier Madleen, avec 12 militants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l’ouest des côtes de Gaza. L’ONU a déclaré la semaine dernière qu’un état de famine régnait dans la bande de Gaza, un territoire dévasté par la guerre, après que ses experts ont averti que 500.000 personnes se trouvaient dans une situation “catastrophique”.L’attaque du groupe islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, a causé la mort de 1.219 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des chiffres officiels.Les représailles israéliennes à Gaza ont causé la mort de 63.371 personnes, elles aussi en grande majorité des civils, selon les chiffres du Ministère de la Santé de Gaza – sous l’autorité du Hamas -, que l’ONU considère comme fiables.

Greta Thunberg en tête d’une flottille de bateaux qui veulent atteindre Gaza

Une flottille de dizaines de bateaux chargée d’aide humanitaire, menée notamment par la militante suédoise Greta Thunberg, s’apprête à appareiller dimanche de Barcelone pour tenter de “rompre le blocus illégal de Gaza”, selon ses organisateurs, avec le slogan “Quand le monde reste silencieux, nous mettons les voiles”.  Les embarcations doivent partir du port catalan vers 15H00 (13H00 GMT) et chercheront “à atteindre Gaza, livrer l’aide humanitaire, annoncer l’ouverture d’un corridor humanitaire puis apporter davantage d’aide, et ainsi briser totalement le blocus illégal et inhumain d’Israël”, a déclaré samedi Thunberg dans une interview à l’AFPTV.Cette mission, nommée Global Sumud Flotilla “est différente” des précédentes car “nous avons maintenant beaucoup plus de bateaux, nous sommes beaucoup plus nombreux, et cette mobilisation est historique”, a affirmé la militante de 22 ans, dans le port espagnol.”Ce sera la plus grande mission de solidarité de l’Histoire” avec “plus de gens et plus de bateaux que tous les essais faits jusqu’à présent pour tenter d’atteindre Gaza”, avait affirmé la semaine dernière à Barcelone l’activiste brésilien Thiago Ávila.A cette flottille devraient se joindre “des dizaines” de bateaux supplémentaires, qui partiront de Tunisie et d’autres ports méditerranéens le 4 septembre, et des actions simultanées “en solidarité avec le peuple palestinien” seront organisées dans 44 pays, avait annoncé début août Greta Thunberg, membre du comité directeur de Global Sumud Flotilla. “Une mission comme celle-ci ne devrait pas avoir à exister”, a expliqué la militante suédoise à l’AFP.”La question aujourd’hui n’est pas de savoir pourquoi nous naviguons (…). L’histoire ici concerne la Palestine. L’histoire ici est de savoir comment les gens sont délibérément privés des moyens les plus essentiels pour survivre. L’histoire ici est de savoir comment le monde peut rester silencieux”, a-t-elle ajouté.- “Citoyens ordinaires” -À cette mission impliquant des centaines de personnes à bord, participeront également des militants de dizaines de pays, des artistes tels que l’acteur irlandais Liam Cunningham et l’espagnol Eduard Fernández, ainsi que des parlementaires européens et des personnalités comme l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau. “Le fait que la flottille soit en route montre l’échec du monde à faire respecter le droit international et humanitaire. C’est une période honteuse dans l’histoire de notre monde et nous devrions en être collectivement embarrassés”, a déclaré Liam Cunningham lors de la conférence de presse.”Nous estimons qu’il s’agit d’une mission légale en vertu du droit international”, a déclaré de son côté à Lisbonne mardi la députée d’extrême gauche Mariana Mortagua, qui soutient l’initiative.Le gouvernement espagnol “appliquera toute sa protection diplomatique et consulaire pour protéger nos citoyens” voyageant à bord de la flottille, a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares.La Global Sumud Flotilla (“sumud” signifiant “résilience” en arabe) se définit sur son site comme une organisation “indépendante” et “non affiliée à aucun gouvernement ni parti politique”.Cette nouvelle initiative intervient après une tentative similaire de livrer de l’aide à Gaza, à laquelle Greta Thunberg avait déjà participé mais qui avait échoué.Le voilier Madleen, avec 12 militants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l’ouest des côtes de Gaza. L’ONU a déclaré la semaine dernière qu’un état de famine régnait dans la bande de Gaza, un territoire dévasté par la guerre, après que ses experts ont averti que 500.000 personnes se trouvaient dans une situation “catastrophique”.L’attaque du groupe islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, a causé la mort de 1.219 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des chiffres officiels.Les représailles israéliennes à Gaza ont causé la mort de 63.371 personnes, elles aussi en grande majorité des civils, selon les chiffres du Ministère de la Santé de Gaza – sous l’autorité du Hamas -, que l’ONU considère comme fiables.

Indonésie : le président Prabowo dénonce des manifestations relevant “de la trahison et du terrorisme”

Le président indonésien Prabowo Subianto a dénoncé dimanche les manifestations violentes qui se multiplient dans tout l’archipel et qui relèvent selon lui “de la trahison et du terrorisme”, alors que les maisons de plusieurs personnalités politiques ont été pillées.”Le droit de réunion pacifique doit être respecté et protégé. Mais nous ne pouvons nier qu’il existe des signes d’actions illégales, voire contraires à la loi, qui relèvent même de la trahison et du terrorisme”, a-t-il déclaré dans un discours prononcé au palais présidentiel de Jakarta.Les manifestations ont débuté lundi pour protester à la fois contre les bas salaires et les avantages financiers considérés comme trop généreux accordés aux députés. La vidéo devenue virale d’une camionnette de police écrasant et tuant un jeune chauffeur de moto-taxi jeudi à Jakarta a mis le feu aux poudres, tandis que la police a dispersé des milliers de manifestants à coups de gaz lacrymogène.Le président Prabowo a promis une enquête “transparente” sur la mort de cet homme de 21 ans, alors que sept agents de police ont été arrêtés.Vendredi soir, trois personnes sont mortes à Makassar, sur l’île des Célèbes du Sud, dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué par des manifestants.Les manifestations doivent se dérouler pacifiquement et si des personnes détruisent des installations publiques ou pillent des maisons privées, “l’État doit intervenir pour protéger ses citoyens”, a encore souligné Prabowo.Aux incidents lors de manifestations se sont ajoutés ces dernières nuits les pillages de maisons de députés et de la ministre des Finances.- Pillages -Le domicile de Sri Sri Mulyani Indrawati, ministre des Finances, a été pillé dans la nuit de samedi à dimanche dans le sud de Jakarta alors qu’elle n’y était pas présente, ont indiqué à l’AFP des soldats gardant sa résidence ainsi qu’un voisin.Les pilleurs “ont emporté la télévision, la chaîne hi-fi, les décorations du salon, les vêtements, les assiettes, les bols”, a indiqué Damianus Rudolf, l’un de ses voisins.Ancienne directrice générale de la Banque mondiale, Mme Mulyani est une personnalité influente du gouvernement actuel et a occupé le portefeuille des Finances sous trois présidents.Les maisons d’au moins trois députés, dont Eko Hendro et Ahmad Sahroni, ont également été pillées ces derniers jours, selon l’agence de presse officielle Antara.Ces pillages dirigés contre des députés accusés de s’octroyer des avantages indus, se sont produits alors que les manifestations se sont propagées à d’autres grandes villes de l’archipel, notamment Yogyakarta, Bandung, Semarang et Surabaya à Java, et Medan dans la province de Sumatra du Nord.Samedi, sur l’île de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Les griefs des manifestants sont nombreux, mais les rassemblements de cette semaine se sont concentrés sur l’annonce de l’octroi axu députés d’une allocation de logement près de dix fois supérieure au salaire minimum dans la capitale Jakarta.Des milliers d’Indonésiens ont déjà protesté en février contre les coupes budgétaires importantes ordonnées par Prabowo, afin de financer un vaste et coûteux programme de repas gratuits pour les scolaires. Ces nouvelles manifestations sont les plus massives et violentes depuis l’arrivée au pouvoir de Prabowo Subianto en octobre dernier, succédant à Joko Widodo.Les tensions ont forcé Prabowo à annuler un voyage prévu en Chine la semaine prochaine pour un défilé militaire commémorant la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Samedi, la plateforme de réseaux sociaux TikTok a annoncé suspendre pour “quelques jours” sa fonctionnalité “live” (direct) en Indonésie, “en raison de l’escalade de la violence lors des manifestations”.

Indonésie : le président Prabowo dénonce des manifestations relevant “de la trahison et du terrorisme”

Le président indonésien Prabowo Subianto a dénoncé dimanche les manifestations violentes qui se multiplient dans tout l’archipel et qui relèvent selon lui “de la trahison et du terrorisme”, alors que les maisons de plusieurs personnalités politiques ont été pillées.”Le droit de réunion pacifique doit être respecté et protégé. Mais nous ne pouvons nier qu’il existe des signes d’actions illégales, voire contraires à la loi, qui relèvent même de la trahison et du terrorisme”, a-t-il déclaré dans un discours prononcé au palais présidentiel de Jakarta.Les manifestations ont débuté lundi pour protester à la fois contre les bas salaires et les avantages financiers considérés comme trop généreux accordés aux députés. La vidéo devenue virale d’une camionnette de police écrasant et tuant un jeune chauffeur de moto-taxi jeudi à Jakarta a mis le feu aux poudres, tandis que la police a dispersé des milliers de manifestants à coups de gaz lacrymogène.Le président Prabowo a promis une enquête “transparente” sur la mort de cet homme de 21 ans, alors que sept agents de police ont été arrêtés.Vendredi soir, trois personnes sont mortes à Makassar, sur l’île des Célèbes du Sud, dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué par des manifestants.Les manifestations doivent se dérouler pacifiquement et si des personnes détruisent des installations publiques ou pillent des maisons privées, “l’État doit intervenir pour protéger ses citoyens”, a encore souligné Prabowo.Aux incidents lors de manifestations se sont ajoutés ces dernières nuits les pillages de maisons de députés et de la ministre des Finances.- Pillages -Le domicile de Sri Sri Mulyani Indrawati, ministre des Finances, a été pillé dans la nuit de samedi à dimanche dans le sud de Jakarta alors qu’elle n’y était pas présente, ont indiqué à l’AFP des soldats gardant sa résidence ainsi qu’un voisin.Les pilleurs “ont emporté la télévision, la chaîne hi-fi, les décorations du salon, les vêtements, les assiettes, les bols”, a indiqué Damianus Rudolf, l’un de ses voisins.Ancienne directrice générale de la Banque mondiale, Mme Mulyani est une personnalité influente du gouvernement actuel et a occupé le portefeuille des Finances sous trois présidents.Les maisons d’au moins trois députés, dont Eko Hendro et Ahmad Sahroni, ont également été pillées ces derniers jours, selon l’agence de presse officielle Antara.Ces pillages dirigés contre des députés accusés de s’octroyer des avantages indus, se sont produits alors que les manifestations se sont propagées à d’autres grandes villes de l’archipel, notamment Yogyakarta, Bandung, Semarang et Surabaya à Java, et Medan dans la province de Sumatra du Nord.Samedi, sur l’île de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Les griefs des manifestants sont nombreux, mais les rassemblements de cette semaine se sont concentrés sur l’annonce de l’octroi axu députés d’une allocation de logement près de dix fois supérieure au salaire minimum dans la capitale Jakarta.Des milliers d’Indonésiens ont déjà protesté en février contre les coupes budgétaires importantes ordonnées par Prabowo, afin de financer un vaste et coûteux programme de repas gratuits pour les scolaires. Ces nouvelles manifestations sont les plus massives et violentes depuis l’arrivée au pouvoir de Prabowo Subianto en octobre dernier, succédant à Joko Widodo.Les tensions ont forcé Prabowo à annuler un voyage prévu en Chine la semaine prochaine pour un défilé militaire commémorant la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Samedi, la plateforme de réseaux sociaux TikTok a annoncé suspendre pour “quelques jours” sa fonctionnalité “live” (direct) en Indonésie, “en raison de l’escalade de la violence lors des manifestations”.

Guyana: une route au milieu de nulle part pour développer le pays

“The trail”, la piste: c’est le surnom de la route en terre rouge reliant sur près de 500 km Georgetown, capitale du Guyana, à Lethem, dans le sud-ouest, à la frontière du Brésil, et qui serpente à travers forêt équatoriale, prairies et collines.Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, qui élit son président lundi, veut profiter de ses nouvelles ressources pour transformer la piste en un axe routier majeur qui doit changer la vie économique de tout le pays. La route va aussi désenclaver l’Essequibo, vaste région de l’ouest revendiquée par le Venezuela voisin. Le projet avoisine le milliard de dollars (855 millions d’euros). En attendant 2030 – date la plus optimiste -, il faut affronter la piste. “Ruff rider” (“Conducteur rugueux”), est-il écrit sur un camion. La Trail est une torture pour les hommes et les mécaniques. Certaines ne résistent pas aux 15 heures de trajet. Ici, le chauffeur d’un minibus de passagers guyaniens et cubains tente de réparer une courroie qui a lâché. Là, un camion abandonné rouille sur le bas-côté depuis des lustres.Torse nu, Ramdial Metleash, 27 ans, dégouline de sueur dans la cabine de son grumier. “C’est un travail dur. Nous, camionneurs, on est loin de la maison, des semaines loin de chez nous sur la route. Souvent, vous êtes bloqués (…) par la boue, parfois plusieurs jours.  Pendant la saison des pluies, la route devient très mauvaise. Horrible!”, confie-t-il.  Quand il fait sec, ce sont des nuages de poussière qu’il faut avaler. M. Metleash gagne environ 60.000 dollars guyaniens (250 euros) par voyage. Une rémunération qui lui sert à entretenir sa famille – sa soeur et son neveu. Sa rémunération dépend du nombre de voyages. “Je travaille sur des camions depuis que j’ai 15 ans. Regardez comme je suis… Ma vie n’a pas beaucoup changé” avec le pétrole, dit-il, montrant son pantalon troué.A Kurupukari, où doit être construit un pont de 600 mètres, il faut traverser une rivière avec une barge. Une complication de plus pour les camions, qui doivent manœuvrer pour se positionner au milieu du bateau et ne pas le faire chavirer.”Avec la route, ce sera la belle vie. On arrivera au Brésil en un rien de temps. Plus de trajets, donc plus d’argent. La nouvelle route changera ma vie. C’est mieux aussi pour le pays”, résume-t-il.- “Apporter du progrès” -“La route de Linden (au sud de Georgetown) à Lethem va changer la donne du Guyana en 2050, 2030… Cette route nous connectera (…) au nord du Brésil. Un marché de 20 millions de personnes, 20 fois la population du Guyana. Vous comprenez l’importance pour l’industrie, le commerce…”, explique à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill. “Elle sera connectée du côté du Guyana au port en eau profonde de Palmyra” (au nord-est, près de la frontière avec le Suriname), en construction, précise-t-il.”Le Brésil va importer et exporter à travers ce port. Il leur faut 21 jours pour descendre l’Amazone et acheminer les marchandises jusqu’à un port. Avec la route, ils pourront atteindre un port en 48 heures”, ajoute-t-il, insistant sur l’importance du projet pour l’ensemble du Guyana.Au moment de son lancement, “c’était le plus grand projet d’infrastructure jamais entrepris par le Guyana”, dit le ministre. Un observateur avisé ne voulant pas être cité souligne qu’il sera aussi possible d’acheminer plus facilement troupes et matériel militaire dans la zone, et notamment vers l’Essequibo. La route doit en effet désenclaver cette région riche en pétrole et en minerais, longtemps délaissée par les pouvoirs publics, alors que le Venezuela qui la revendique se fait plus pressant.”L’Essequibo fait partie du Guyana”, assène comme un leitmotiv M. Edghill. “C’est le foyer des Amérindiens (…) qui bénéficieront (de la route). C’est aussi le lieu de toutes les grandes mines et de nos principales activités forestières. Plus de personnes pourront y travailler. Autrefois, quand vous partiez dans l’intérieur, vous ne reveniez pas avant six mois.”La traversée du pont-frontière menant au Brésil fait faire un saut dans un monde plus moderne, avec un réseau de routes goudronnées, de l’électricité partout… Dans la petite ville brésilienne de Bonfim, juste de l’autre côté, Marckley Nascimento Richil, 46 ans, vendeur ambulant, pense que la route va augmenter le nombre de ses clients et “apporter du progrès”.- “Je suis un cow-boy” -“On ne peut pas combattre le progrès. C’est la vie. Cela va apporter du bon et du mauvais”, philosophe Michelle Fredericks, 53 ans, propriétaire d’un snack florissant près du passage de la barge à Kurupukari. Le futur pont va passer à l’emplacement de son commerce, qui sera déplacé – et va surtout cesser d’être une pause obligatoire. “C’est bon pour le pays. Cela va apporter du développement qu’on attend depuis des années. Moi, je vais me réorienter vers le tourisme”, dit la patronne.Elle accueille déjà dans des cabanons sur une petite île féerique des touristes guyaniens et étrangers aimant la pêche et les balades en forêt. “Avec la route, ils seront à quatre heures de Georgetown au lieu de neuf”, explique-t-elle.A une centaine de kilomètres de là, sur la piste à Toka, Telford Davis élève des porcs qu’il vend au Brésil. “La vie est bonne”, assure-t-il, malgré une pauvreté visible. “Tout est gratuit ici. Vous n’avez pas à dépenser d’argent. Vous attrapez du poisson. Nous plantons du manioc. Nous chassons avec des chiens, et un arc et des flèches. Du cerf, du daim, (…) le cabiai” (un gros rongeur), raconte-t-il.A 50 ans, chapeau sur la tête, un couteau attaché sur chaque jambe, il se déplace à moto ou à cheval. “Je sais lancer les couteaux”, plaisante-t-il à propos de la route qui pourrait apporter des “fainéants voulant voler”. “Je suis un cow-boy!”