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Anutin Charnvirakul, un riche conservateur pour sortir la Thaïlande de la crise politique

Saxophoniste, pilote amateur et riche héritier, Anutin Charnvirakul a su manoeuvrer pour s’imposer comme une personnalité clé des gouvernements successifs en Thaïlande au fil des tumultueuses dernières années, jusqu’à être désigné vendredi Premier ministre.Il a été un temps banni de toute activité politique par la justice et son parti ne représente que la troisième force du Parlement du royaume mais c’est pourtant sur cet ancien ministre de centre-droit de 58 ans que l’opposition parie pour tenter de sortir de la crise politique actuelle.Le soutien du Parti du peuple, jusqu’alors le principal parti d’opposition, lui permet de succéder à Paetongtarn Shinawatra, destituée la semaine dernière.Comme cette dernière, fille de l’ex-Premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra et membre d’une famille à l’influence considérable en Thaïlande depuis deux décennies, Anutin Charnvirakul s’inscrit lui aussi dans une dynastie d’élites politiques et économiques.Son père a été Premier ministre par intérim lors de la crise politique de 2008, puis ministre de l’Intérieur pendant trois ans.Sa famille a fait fortune dans une entreprise de construction qui s’est assurée de juteux contrats publics pendant des décennies. La société a construit par exemple le principal aéroport de Bangkok et le bâtiment du Parlement, où il a été désigné vendredi à la tête du gouvernement.- Réseaux sociaux -Après des études d’ingénieur industriel à New York, Anutin est entré en politique alors qu’il avait une trentaine d’années comme conseiller du ministère des Affaires étrangères.Véritable caméléon politique, il est ensuite devenu ministre de la Santé, ministre de l’Intérieur, puis vice-Premier ministre de trois chefs de gouvernements entre 2019 et 2025 – une stabilité rare dans le royaume à la vie politique mouvementée.Surnommé “Noo”, qui signifie “souris” en thaïlandais, il cherche à se construire une image d’homme du peuple malgré sa fortune.Sur les réseaux sociaux, il se montre ainsi en train de cuisiner vêtu d’un short et d’un T-shirt, ou interprétant des tubes de pop thaïlandaise au saxophone et au piano.Anutin est un ancien membre du parti de l’ex-Premier ministre Thaksin, dont le camp a longtemps incarné le mouvement réformateur, par opposition aux conservateurs alignés avec le roi et l’armée.Il avait été interdit d’activité politique pendant cinq ans à la suite de la dissolution, en 2007, de la formation pour fraude électorale. Il a alors appris à piloter et s’est constitué une petite flotte d’avions privés pour transporter des malades à l’hôpital et livrer des organes.- Cannabis -Une fois sa peine purgée, il est revenu en politique en 2012 comme chef du parti de centre-droit Bhumjaithai, qui s’est hissé à la troisième place lors des élections législatives de 2023.Alignant les portefeuilles ministériels au sein des diverses coalitions gouvernementales, il s’est fait connaître à l’international en tant que ministre de la Santé d’un gouvernement mené par les militaires, lorsqu’il a géré la crise du Covid-19.Il avait dû présenter ses excuses après avoir accusé les Occidentaux de propager le virus, dans ce royaume dépendant du tourisme.A ce même poste, Anutin a surtout fait les gros titres lorsqu’il a soutenu la dépénalisation du cannabis en 2022.Après les élections de 2023, son parti avait rejoint une coalition avec le parti de Thaksin en refusant de s’allier avec les mêmes progressistes qui l’ont finalement soutenu cette semaine pour évincer le clan du patriarche de la politique thaïlandaise.Mais en juin, le Bhumjaithai avait rompu cette alliance en raison de la gestion par le pouvoir du conflit frontalier avec le Cambodge.

De premiers éléments sur l’accident de funiculaire de Lisbonne attendus vendredi

L’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires a annoncé qu’elle publiera vendredi une note présentant les “premières constatations confirmées” sur l’accident de funiculaire qui a fait 16 morts à Lisbonne mercredi, dont les causes précises restent inconnues.Cette agence devrait publier un rapport préliminaire “sans doute dans un délai de 45 jours”, a déclaré jeudi soir son patron, Nelson Oliveira, ajoutant qu’une première note sera publiée vendredi en fin de journée.Interrogé lors d’une conférence de presse aux côtés de M. Oliveira sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment.”Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert”, a-t-il déclaré.Parmi les hypothèses évoquées par les médias locaux figure la rupture d’un câble de sécurité, ou encore une négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, qui étaient assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”Le plan de maintenance de cet équipement a été scrupuleusement respecté”, a assuré le patron de Carris, Pedro Bogas. Les médias locaux ont publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, qui indique que l’ascenseur avait “toutes les conditions” pour opérer.Le spectaculaire déraillement de ce funiculaire, prisé des Lisboètes et des touristes, en plein centre-ville de la capitale portugaise a fait au moins 16 morts, dont plusieurs étrangers, selon les autorités.D’après des témoins, le wagon jaune a dévalé la rue très pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un léger virage et de se fracasser contre un immeuble, mercredi vers 18H00 (17H00 GMT).Parmi les 16 tués dans l’accident se trouvent cinq Portugais, deux Sud-Coréens et un Suisse, selon le parquet portugais.La police affirme “avec un haut degré de probabilité” qu’il y a aussi parmi les victimes décédées deux Canadiens, un Américain, un Allemand et un Ukrainien, portant à huit le nombre d’étrangers tués dans la catastrophe.Vendredi matin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé le décès d’une ressortissante franco-canadienne, sans qu’il soit possible dans l’immédiat de savoir si cette victime est l’une des deux victimes identifiées comme canadiennes par la police portugaise ou s’il s’agit d’une des trois personnes dont la nationalité est encore inconnue.Sur place, le wagon accidenté disloqué avait été déblayé vendredi matin, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu.

De premiers éléments sur l’accident de funiculaire de Lisbonne attendus vendredi

L’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires a annoncé qu’elle publiera vendredi une note présentant les “premières constatations confirmées” sur l’accident de funiculaire qui a fait 16 morts à Lisbonne mercredi, dont les causes précises restent inconnues.Cette agence devrait publier un rapport préliminaire “sans doute dans un délai de 45 jours”, a déclaré jeudi soir son patron, Nelson Oliveira, ajoutant qu’une première note sera publiée vendredi en fin de journée.Interrogé lors d’une conférence de presse aux côtés de M. Oliveira sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment.”Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert”, a-t-il déclaré.Parmi les hypothèses évoquées par les médias locaux figure la rupture d’un câble de sécurité, ou encore une négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, qui étaient assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”Le plan de maintenance de cet équipement a été scrupuleusement respecté”, a assuré le patron de Carris, Pedro Bogas. Les médias locaux ont publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, qui indique que l’ascenseur avait “toutes les conditions” pour opérer.Le spectaculaire déraillement de ce funiculaire, prisé des Lisboètes et des touristes, en plein centre-ville de la capitale portugaise a fait au moins 16 morts, dont plusieurs étrangers, selon les autorités.D’après des témoins, le wagon jaune a dévalé la rue très pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un léger virage et de se fracasser contre un immeuble, mercredi vers 18H00 (17H00 GMT).Parmi les 16 tués dans l’accident se trouvent cinq Portugais, deux Sud-Coréens et un Suisse, selon le parquet portugais.La police affirme “avec un haut degré de probabilité” qu’il y a aussi parmi les victimes décédées deux Canadiens, un Américain, un Allemand et un Ukrainien, portant à huit le nombre d’étrangers tués dans la catastrophe.Vendredi matin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé le décès d’une ressortissante franco-canadienne, sans qu’il soit possible dans l’immédiat de savoir si cette victime est l’une des deux victimes identifiées comme canadiennes par la police portugaise ou s’il s’agit d’une des trois personnes dont la nationalité est encore inconnue.Sur place, le wagon accidenté disloqué avait été déblayé vendredi matin, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu.

Moins d’huile et plus de protéines, la recette pour sauver les enfants du sud du Pakistan

Devant des mères serrant leurs bébés faméliques, Asma cuisine son “pudding de semoule”: avec ses recettes locales et abordables, cette Pakistanaise tente d’enrayer la malnutrition qui frappe près d’un enfant sur deux dans le Sud rural.Aujourd’hui, cette travailleuse sociale de 37 ans propose deux versions: semoule frite pour les moins aisées ou agrémentée d’un œuf ou de lait, faciles à trouver au village et très nutritifs.”Le paquet de semoule coûte moins de 50 roupies (15 centimes d’euros) et si vous utilisez une à deux cuillères à soupe par jour pour vos recettes, il tient facilement une semaine”, assure-t-elle.Car si le Sindh, province côtière de 55 millions d’habitants, abrite Karachi, le coeur économique du pays, à quelques heures à peine de la mégalopole, des villages entiers sont durement frappés par la malnutrition.Dans ces zones rurales, où la contraception reste un tabou et où les familles nombreuses sont la norme, 3.500 mères ont bénéficié de cours de cuisine imaginés par l’Unicef.Après un an de leçons, Shahnaz, 25 ans, a radicalement changé l’alimentation de ses six enfants.”Ici, j’ai appris à faire le khichdi”, un mélange de lentilles et de riz, “des pudding et des gâteaux de semoule”, dit-elle, assise sur une natte colorée près du réchaud. “Alors qu’avant je ne donnais que des pommes de terre à mes enfants parce qu’il y en avait toujours à la maison”.”La santé de mes enfants s’est améliorée et on m’a dit récemment que ma fille ne souffrait plus de malnutrition,”se félicite-t-elle.Comme elle, Koulsoum, 23 ans, espère sauver ses cinq enfants, tous nés prématurés. “L’un de mes enfants est mort et ma plus jeune est extrêmement faible alors on m’a conseillé de suivre ces cours”, dit celle qui n’a qu’un nom, comme la plupart des femmes de son district.A Sujawal, de nombreuses mères racontent ne donner à leurs enfants, parfois âgés de quelques semaines, que des morceaux de galettes frites en guise de repas.Résultat, dans le Sindh, 48% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 20% d’émaciation, sa forme la plus mortelle, selon la dernière enquête nationale menée en 2018. Plus vulnérables au manque d’eau potable et d’hygiène, ils ont souvent aussi la dengue ou le paludisme, souffrent de vomissements, diarrhées ou difficultés à uriner et ont le ventre anormalement enflé.- Pas d’épices -Dans le Sindh rural, souvent, les enfants ne mangent toujours pas de nourriture solide à six mois, et, pour ceux qui en ingèrent, ce sont les restes du repas des parents, trop épicés pour les estomacs de bébés.Et même ainsi, “le principal problème est le manque de diversité alimentaire”, affirme Mazhar Iqbal, nutritionniste pour l’Unicef.Au Pakistan, 38% des enfants ne mangent que deux ou moins des huit catégories d’aliments recommandées par l’Unicef, – œufs, viande, poisson, produits laitiers…Pourtant des alternatives peu coûteuses existent: si poisson, boeuf et dinde restent extrêmement chers et utilisés pour les grandes occasions, les abats de poulet, les os bouillis ou les légumineuses sont de bonnes sources de protéines.Quant aux rares fruits et légumes, s’ils sont frits, comme c’est généralement le cas, ils perdent leurs nutriments.C’est ce genre de conseils que Bakhtawar Kareem est venue chercher, après avoir perdu un enfant anémique.Comme 72% des enfants de Sujawal, sa fille d’un an, léthargique, présente un retard de croissance et risque le retard cognitif, prévient l’Unicef.- “Les femmes mangent les restes” -Mais le cercle vicieux de la malnutrition commence chez les mères. “Avec mariages précoces et grossesses répétées, plus de 45% des femmes du Sindh sont anémiques”, affirme le nutritionniste Mazhar Iqbal. “Cela augmente les risques d’avoir des bébés de faible poids à la naissance, plus susceptibles de souffrir de malnutrition”.A Sujawal, où seuls un quart des habitants savent lire et écrire, les idées reçues privent aussi les femmes de nutriments vitaux.Régulièrement, Farrah Naz doit répéter que, non, les oeufs ou les fruits secs ne font pas saigner plus les femmes pendant leurs règles –et qu’ils ne doivent donc pas leur être interdits.Au-delà, ajoute la patronne de la branche pakistanaise de l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN), “dans la plupart des familles, les filles et les femmes cuisinent et servent leurs proches. Ce n’est qu’ensuite qu’elles peuvent manger les restes”.Et quand la nourriture vient à manquer, ce sont leurs rations qui sont supprimées en premier, poursuit-elle.Et ce, “alors même que les femmes écopent des tâches les plus physiques dans les champs”.

Moins d’huile et plus de protéines, la recette pour sauver les enfants du sud du Pakistan

Devant des mères serrant leurs bébés faméliques, Asma cuisine son “pudding de semoule”: avec ses recettes locales et abordables, cette Pakistanaise tente d’enrayer la malnutrition qui frappe près d’un enfant sur deux dans le Sud rural.Aujourd’hui, cette travailleuse sociale de 37 ans propose deux versions: semoule frite pour les moins aisées ou agrémentée d’un œuf ou de lait, faciles à trouver au village et très nutritifs.”Le paquet de semoule coûte moins de 50 roupies (15 centimes d’euros) et si vous utilisez une à deux cuillères à soupe par jour pour vos recettes, il tient facilement une semaine”, assure-t-elle.Car si le Sindh, province côtière de 55 millions d’habitants, abrite Karachi, le coeur économique du pays, à quelques heures à peine de la mégalopole, des villages entiers sont durement frappés par la malnutrition.Dans ces zones rurales, où la contraception reste un tabou et où les familles nombreuses sont la norme, 3.500 mères ont bénéficié de cours de cuisine imaginés par l’Unicef.Après un an de leçons, Shahnaz, 25 ans, a radicalement changé l’alimentation de ses six enfants.”Ici, j’ai appris à faire le khichdi”, un mélange de lentilles et de riz, “des pudding et des gâteaux de semoule”, dit-elle, assise sur une natte colorée près du réchaud. “Alors qu’avant je ne donnais que des pommes de terre à mes enfants parce qu’il y en avait toujours à la maison”.”La santé de mes enfants s’est améliorée et on m’a dit récemment que ma fille ne souffrait plus de malnutrition,”se félicite-t-elle.Comme elle, Koulsoum, 23 ans, espère sauver ses cinq enfants, tous nés prématurés. “L’un de mes enfants est mort et ma plus jeune est extrêmement faible alors on m’a conseillé de suivre ces cours”, dit celle qui n’a qu’un nom, comme la plupart des femmes de son district.A Sujawal, de nombreuses mères racontent ne donner à leurs enfants, parfois âgés de quelques semaines, que des morceaux de galettes frites en guise de repas.Résultat, dans le Sindh, 48% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 20% d’émaciation, sa forme la plus mortelle, selon la dernière enquête nationale menée en 2018. Plus vulnérables au manque d’eau potable et d’hygiène, ils ont souvent aussi la dengue ou le paludisme, souffrent de vomissements, diarrhées ou difficultés à uriner et ont le ventre anormalement enflé.- Pas d’épices -Dans le Sindh rural, souvent, les enfants ne mangent toujours pas de nourriture solide à six mois, et, pour ceux qui en ingèrent, ce sont les restes du repas des parents, trop épicés pour les estomacs de bébés.Et même ainsi, “le principal problème est le manque de diversité alimentaire”, affirme Mazhar Iqbal, nutritionniste pour l’Unicef.Au Pakistan, 38% des enfants ne mangent que deux ou moins des huit catégories d’aliments recommandées par l’Unicef, – œufs, viande, poisson, produits laitiers…Pourtant des alternatives peu coûteuses existent: si poisson, boeuf et dinde restent extrêmement chers et utilisés pour les grandes occasions, les abats de poulet, les os bouillis ou les légumineuses sont de bonnes sources de protéines.Quant aux rares fruits et légumes, s’ils sont frits, comme c’est généralement le cas, ils perdent leurs nutriments.C’est ce genre de conseils que Bakhtawar Kareem est venue chercher, après avoir perdu un enfant anémique.Comme 72% des enfants de Sujawal, sa fille d’un an, léthargique, présente un retard de croissance et risque le retard cognitif, prévient l’Unicef.- “Les femmes mangent les restes” -Mais le cercle vicieux de la malnutrition commence chez les mères. “Avec mariages précoces et grossesses répétées, plus de 45% des femmes du Sindh sont anémiques”, affirme le nutritionniste Mazhar Iqbal. “Cela augmente les risques d’avoir des bébés de faible poids à la naissance, plus susceptibles de souffrir de malnutrition”.A Sujawal, où seuls un quart des habitants savent lire et écrire, les idées reçues privent aussi les femmes de nutriments vitaux.Régulièrement, Farrah Naz doit répéter que, non, les oeufs ou les fruits secs ne font pas saigner plus les femmes pendant leurs règles –et qu’ils ne doivent donc pas leur être interdits.Au-delà, ajoute la patronne de la branche pakistanaise de l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN), “dans la plupart des familles, les filles et les femmes cuisinent et servent leurs proches. Ce n’est qu’ensuite qu’elles peuvent manger les restes”.Et quand la nourriture vient à manquer, ce sont leurs rations qui sont supprimées en premier, poursuit-elle.Et ce, “alors même que les femmes écopent des tâches les plus physiques dans les champs”.

Vote de confiance: Bayrou martèle son message et évoque l’après-8 septembre

François Bayrou s’est projeté vendredi dans l’après vote de confiance du 8-septembre, assurant que son objectif “aujourd’hui” n’était pas de mettre en scène sa sortie dans la perspective de 2027, tout en martelant son message sur l’état catastrophique des finances publiques.  Après RMC et BFMTV jeudi matin, France 2 jeudi soir, le locataire de Matignon s’est exprimé vendredi matin sur RTL. “La politique, ce n’est pas du spectacle, Ce n’est pas une tournée d’adieu, comme vous dites. Je suis un responsable politique. Je l’étais avant d’être Premier ministre et je le resterai après”, a-t-il déclaré d’emblée à trois jours de la chute probable de son gouvernement.”La question est beaucoup plus simple. Est-ce que notre pays a mesuré la gravité de la situation devant laquelle il se trouve ? Et la situation, elle est de deux piliers, si j’ose dire. Premier pilier: la France est un pays qui ne produit pas assez. (…) La deuxième question, c’est l’endettement du pays”, a martelé le président du Mouvement démocrate (MoDem).Lundi après-midi, M. Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale portant sur le “constat” de l’endettement et l’ampleur du remède à administrer dans les budgets 2026.Sa chute semble inéluctable: la gauche, l’extrême droite, la majorité du petit groupe indépendant Liot et quelques députés LR ont promis de ne pas voter la confiance. Cette sortie quasi-programmée de Matignon, un premier acte vers l’Élysée ? “Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l’élection présidentielle. Ca n’est pas dans mon objectif aujourd’hui”, a assuré François Bayrou.”C’est toujours possible”, a-t-il cependant ajouté. Mais “ça n’est pas mon plan”. “Je ne fais pas ça pour obtenir quelque chose qui serait une manière de préparer un autre acte”.”Ce que j’ai fait, en prenant ce risque, en effet inédit, c’est de montrer que c’est tellement important que je n’hésite pas à mettre en jeu les responsabilités qui sont les miennes”, a-t-il ajouté.Sans parvenir à convaincre les oppositions, M. Bayrou poursuit son offensive médiatique: il sera l’invité de France 5 samedi à 19h00, puis du média en ligne Brut dimanche à 12h00. Il achève ses consultations des chefs de partis politique vendredi après-midi par la réception de la présidente par intérim du Parti radical, Nathalie Delattre.-Le RN prompt à censurer-Dès jeudi soir, François Bayrou a commencé à évoquer le scénario du renversement de son gouvernement. Qui pour lui succéder à Matignon en cas de chute ? “Je pense que c’est extrêmement difficile”, a-t-il répondu vendredi.Le Premier ministre a laissé entendre qu’il pourrait rester quelques temps à Matignon pour expédier les affaires courantes. “Il n’y a jamais d’interruption du gouvernement en France. Et donc oui, je remplirai ma mission avec tout ce que j’ai de conscience et de volonté de préserver les choses, et je serai là pour aider mon pays”, a-t-il dit.Interrogé sur l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron, réclamée par le Rassemblement national, LFI et même par certains responsables de la droite -Jean-François Copé, Valérie Pécresse, David Lisnard-, François Bayrou estime que “quand quelqu’un est élu, son devoir, sa mission et son honneur est d’aller au bout de son mandat”.Mais le RN promet d’ores et déjà de maintenir la pression sur l’exécutif.”Tout gouvernement qui continue la politique de M. Macron ou celle de M. Bayrou, c’est la même, ou celle (du premier secrétaire du PS, Olivier) Faure, parce qu’elle y ressemblera beaucoup, sera censuré par le Rassemblement national”, qui souhaite une nouvelle dissolution de l’Assemblée, a déclaré le président délégué du groupe RN, Jean-Philippe Tanguy, vendredi sur TF1.Reçus jeudi par François Bayrou, les socialistes poursuivent leur campagne pour Matignon, encouragés par le souhait d’Emmanuel Macron que le “socle commun” (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) travaille à un compromis avec le parti à la rose.”Ce serait éventuellement envisageable si le PS disait +je renverse l’alliance et je gouverne avec le bloc central+”, avance un proche de Macron, qui reconnaît toutefois que le président reste muet sur ses intentions.Les socialistes ont reçu les assurances de Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée, qui n’entend censurer a priori ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN. Une déclaration qui a suscité un certain émoi à droite. 

Thaïlande: Thaksin quitte le pays quelques heures avant un vote clé au Parlement

L’ancien Premier ministre et homme d’affaires thaïlandais Thaksin Shinawatra a quitté le pays à bord d’un jet privé, quelques heures seulement avant un vote prévu vendredi au Parlement pour désigner un nouveau Premier ministre et qui devrait évincer son parti du pouvoir.Dans une publication vendredi sur X, Thaksin a déclaré avoir quitté la Thaïlande pour un examen médical à Singapour, mais avoir finalement bifurqué vers Dubaï en raison de la fermeture d’un aéroport.La Thaïlande peine à se doter d’un nouveau gouvernement depuis la destitution de sa Première ministre Paetongtarn Shinawatra, fille de Thaksin, démise de ses fonctions la semaine dernière pour sa gestion d’une récente crise avec le Cambodge.Ayant obtenu au Parlement le soutien de l’opposition, Anutin Charnvirakul, autrefois allié du clan Shinawatra, est largement pressenti comme le prochain Premier ministre.Les débats ont commencé vers 12H30 (05H30 GMT) et Anutin a besoin du soutien de 247 parlementaires pour obtenir le poste.”C’est normal de ressentir de l’excitation,” a-t-il déclaré à un groupe de journalistes à son arrivée au Parlement avant le vote.L’ancien ministre de 58 ans est connu pour avoir promu la dépénalisation du cannabis en 2022 tout en maintenant une ligne conservatrice. Il a reçu mercredi le soutien clé du Parti du peuple, principal parti d’opposition majoritaire au Parlement.Pendant des décennies, la dynastie Shinawatra s’est partagée le pouvoir avec l’élite conservatrice en Thaïlande, mais de récents revers juridiques ont fait décliner son influence. – Verdict attendu -Le parti Pheu Thai de cette puissante famille était au pouvoir depuis les élections de 2023. Après sa destitution, Paetongtarn, héritière de la dynastie Shinawatra, a cédé sa place à un Premier ministre intérimaire.Le magnat des télécommunications Thaksin Shinawatra avait, lui, été évincé du pouvoir lors d’un coup d’État en 2006 et a passé 15 ans à l’étranger avant de revenir en Thaïlande en août 2023.Il a immédiatement été condamné à purger une peine de prison de huit ans pour corruption et abus de pouvoir, mais il a été transféré à l’hôpital pour des raisons de santé et a ensuite été gracié par le roi.La semaine prochaine un verdict de la Cour suprême devra décider si sa libération anticipée de prison était légale. Certains analystes estiment que le verdict du 9 septembre pourrait entraîner une nouvelle incarcération pour le magnat.”Je prévois de retourner en Thaïlande au plus tard le huit afin de me rendre personnellement au tribunal”, a cependant assuré Thaksin sur X.Il a précisé qu’il s’était rendu à Dubaï pour “rendre visite à des amis” là-bas, ainsi qu’à des médecins spécialisés en pneumologie et en orthopédie.Même sans majorité, le parti Pheu Thai a indiqué qu’il présenterait son propre candidat au poste de Premier ministre: Chaikasem Nitisiri, qui a occupé le poste de ministre de la Justice sous un précédent Premier ministre Shinawatra. 

Thaïlande: Thaksin quitte le pays quelques heures avant un vote clé au Parlement

L’ancien Premier ministre et homme d’affaires thaïlandais Thaksin Shinawatra a quitté le pays à bord d’un jet privé, quelques heures seulement avant un vote prévu vendredi au Parlement pour désigner un nouveau Premier ministre et qui devrait évincer son parti du pouvoir.Dans une publication vendredi sur X, Thaksin a déclaré avoir quitté la Thaïlande pour un examen médical à Singapour, mais avoir finalement bifurqué vers Dubaï en raison de la fermeture d’un aéroport.La Thaïlande peine à se doter d’un nouveau gouvernement depuis la destitution de sa Première ministre Paetongtarn Shinawatra, fille de Thaksin, démise de ses fonctions la semaine dernière pour sa gestion d’une récente crise avec le Cambodge.Ayant obtenu au Parlement le soutien de l’opposition, Anutin Charnvirakul, autrefois allié du clan Shinawatra, est largement pressenti comme le prochain Premier ministre.Les débats ont commencé vers 12H30 (05H30 GMT) et Anutin a besoin du soutien de 247 parlementaires pour obtenir le poste.”C’est normal de ressentir de l’excitation,” a-t-il déclaré à un groupe de journalistes à son arrivée au Parlement avant le vote.L’ancien ministre de 58 ans est connu pour avoir promu la dépénalisation du cannabis en 2022 tout en maintenant une ligne conservatrice. Il a reçu mercredi le soutien clé du Parti du peuple, principal parti d’opposition majoritaire au Parlement.Pendant des décennies, la dynastie Shinawatra s’est partagée le pouvoir avec l’élite conservatrice en Thaïlande, mais de récents revers juridiques ont fait décliner son influence. – Verdict attendu -Le parti Pheu Thai de cette puissante famille était au pouvoir depuis les élections de 2023. Après sa destitution, Paetongtarn, héritière de la dynastie Shinawatra, a cédé sa place à un Premier ministre intérimaire.Le magnat des télécommunications Thaksin Shinawatra avait, lui, été évincé du pouvoir lors d’un coup d’État en 2006 et a passé 15 ans à l’étranger avant de revenir en Thaïlande en août 2023.Il a immédiatement été condamné à purger une peine de prison de huit ans pour corruption et abus de pouvoir, mais il a été transféré à l’hôpital pour des raisons de santé et a ensuite été gracié par le roi.La semaine prochaine un verdict de la Cour suprême devra décider si sa libération anticipée de prison était légale. Certains analystes estiment que le verdict du 9 septembre pourrait entraîner une nouvelle incarcération pour le magnat.”Je prévois de retourner en Thaïlande au plus tard le huit afin de me rendre personnellement au tribunal”, a cependant assuré Thaksin sur X.Il a précisé qu’il s’était rendu à Dubaï pour “rendre visite à des amis” là-bas, ainsi qu’à des médecins spécialisés en pneumologie et en orthopédie.Même sans majorité, le parti Pheu Thai a indiqué qu’il présenterait son propre candidat au poste de Premier ministre: Chaikasem Nitisiri, qui a occupé le poste de ministre de la Justice sous un précédent Premier ministre Shinawatra. 

10 septembre : comment la mobilisation s’est construite sur les réseaux sociaux

“Le 10 septembre, la France s’arrête” : apparu en mai dans un canal confidentiel sur Telegram, l’appel a fini par déclencher une effervescence sur les réseaux sociaux, nourrie par un rejet du plan d’économies de François Bayrou puis par le soutien de la gauche.A la marge, l’engouement autour de ce mouvement numérique, sans programme précis ni meneurs identifiés, a aussi bénéficié d’un coup de pouce d’acteurs étrangers, notamment prorusses.Retour sur les étapes de cette mobilisation hétéroclite, aux débouchés concrets encore incertains.- A la source -C’est dans un canal Telegram, nommé “Les Essentiels”, que semble apparaître pour la première fois la proposition de mobilisation.”Le 10 septembre, la France s’arrête: plus de résignation, plus de division”, peut-on lire le 21 mai dans son message inaugural.Le canal est animé par un certain Julien Marissiaux, créateur d’un café associatif dans le Nord, comme retracé début août par Le Monde. Se décrivant comme un “point de ralliement” pour bâtir “une France juste, enracinée, humaine”, ce canal ne dépasse pas les 200 abonnés au coeur de l’été.Mais il s’appuie sur un site internet aux accents souverainistes utilisant le même logo, avec en page d’accueil un compte à rebours jusqu’au 10 septembre, ainsi que sur plusieurs comptes “Les Essentiels” sur TikTok et Facebook.Parmi les thèmes récurrents sur ces canaux figurent la sortie de l’Union européenne, l’hostilité aux “élites” ou encore l’appel à la destitution d’Emmanuel Macron.  – “Feu aux poudres” -L’annonce le 15 juillet par François Bayrou d’un plan d’économies “met le feu aux poudres et propulse l’appel à se mobiliser”, observe le consultant Thierry Herrant, dans une note publiée par la plateforme d’analyse des réseaux sociaux Visibrain.Une multitude de groupes et pages “officielles” apparaissent en ligne, des hashtags comme #BloquonsTout et #10 septembre fleurissent et les internautes rivalisent d’inventivité dans les slogans et les visuels partagés. Des figures des Gilets jaunes réactivent aussi leurs communautés pour se joindre au mouvement.L’appel est “partagé aussi bien dans des milieux proches de la droite identitaire, de la gauche anti-capitaliste proche de La France Insoumise, des mouvances souverainistes et de la droite populiste, mais aussi des comptes qui s’affichent apolitiques”, décrit M. Herrant.Fin juillet, une bannière “Indignons-nous” émerge aussi en ligne, avec de multiples déclinaisons et des comptes très suivis. On y discute de blocages et d’organisation d’actions locales, quand les comptes proches des “Essentiels” évoquent davantage des actions individuelles (pas de télévision, pas d’achats en ligne ou dans les grandes enseignes, etc.).”On n’a pas comme revendication le fait de manifester”, a expliqué sur France Info Julien Marissiaux, dont le collectif, outre le “Frexit”, propose des mesures comme le transfert de cotisations patronales vers le salaire net ou l’interdiction pour un haut fonctionnaire d’être franc-maçon.-  L’effet Mélenchon -Le 17 août va marquer un rebond du mouvement en ligne, avec le soutien la veille de Jean-Luc Mélenchon “à l’initiative populaire du 10 septembre”, qui sera suivi par les écologistes, le PCF et le PS, ainsi que par la CGT.”On assiste donc à une reconfiguration complète du mouvement du 10 septembre qui, sur le réseau X en tout cas, s’apparente davantage désormais à une mobilisation classique de la gauche radicale”, observe la note de Visibrain.Si des internautes déplorent une “récupération”, la mobilisation en ligne monte en flèche en termes de nombre de messages et de contenus partagés.Au total, plus de 840.000 messages ont été publiés sur le seul réseau X au sujet du 10 septembre depuis sa première mention, selon le décompte à fin août de la plateforme Visibrain, un volume “largement supérieur à celui observé pour les Gilets Jaunes en 2018″.”Plus de 22 millions de vues” ont été relevées pour les contenus relatifs au mouvement sur TikTok, et “plus de 5.200 pages Facebook actives, souvent issues d’anciens Gilets jaunes”, selon la même source.- Ingérence prorusse ? – Si la mobilisation de nombreux internautes est incontestable, elle a vraisemblablement aussi bénéficié de l’activité de comptes automatisés, pouvant publier pour certains plus de 1.000 tweets par jour.Visibrain évoque ainsi une “vaste opération d’astroturfing”, une technique visant à donner l’impression d’un mouvement spontané et populaire.Parmi les comptes suspects figurent notamment des profils aux noms féminins, dont les photos sont récupérées sur internet ou créées par IA. Ces comptes interagissent et se retweetent entre eux sur X, gonflant artificiellement leur visibilité.Une source gouvernementale a indiqué à l’AFP que les autorités avaient observé des “reprises opportunistes” du mouvement “par plusieurs modes opératoires informationnels étrangers”, évoquant notamment des acteurs pro-russes mais aussi pro-iraniens, qui ont cherché à amplifier la popularité de certains hashtags.Mais “le phénomène est plutôt marginal, par rapport aux publications d’origine domestique” et il ne “s’agit pas d’une manœuvre coordonnée d’ingérence numérique étrangère”, nuance cette même source.