AFP World

700 jours de guerre, Israël frappe une tour à Gaza-ville, le Hamas diffuse une vidéo d’otages

L’armée israélienne a frappé vendredi une tour d’immeuble dans la ville de Gaza, qu’Israël menace d’une offensive militaire majeure, au 700e jour de la guerre entre Israël et avec le mouvement islamiste Hamas.A Tel-Aviv, des proches d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 ont lâché …

700 jours de guerre, Israël frappe une tour à Gaza-ville, le Hamas diffuse une vidéo d’otages Read More »

L’UE sanctionne Google d’une amende de près de 3 milliards d’euros malgré les menaces de Trump

Faisant fi des ultimatums de Donald Trump, la Commission européenne a finalement infligé vendredi une amende de 2,95 milliards d’euros à Google, suscitant la réaction furieuse immédiate du président américain qui a promis des représailles. L’exécutif européen a sanctionné le géant américain de la tech pour avoir abusé de sa position dominante dans le secteur de la publicité en ligne (ou Adtech), sans pour autant exiger une scission des activités du groupe dans ce domaine.Cette scission avait en revanche été réclamée en mai par le gouvernement américain lui-même devant une cour fédérale en Virginie, qui a reconnu que Google maintenait illégalement un monopole sur la publicité numérique. La sanction de la justice américaine est encore en cours d’examen, avec des audience prévues fin septembre.La sanction européenne, que Google a aussitôt annoncé vouloir contester, avait été retardée en début de semaine, sur fond de tensions entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis, comme l’avait confirmé mercredi à l’AFP une source au sein de la Commission.”L’Europe a +attaqué+ aujourd’hui une autre grande entreprise américaine, Google”, a protesté dès vendredi Donald Trump, sur son réseau Truth Social, en menaçant de riposter avec des sanctions commerciales.Le président américain assure dans le même message que si l’UE ne revient pas sur les amendes “injustes” infligées à Google, ainsi qu’à Apple, il serait “contraint” de déclencher un mécanisme de droits de douane punitifs, la “Section 301”.Le 26 août déjà, Donald Trump avait vigoureusement menacé les pays ou organisations régulant le secteur de la tech de leur imposer des droits de douane et des restrictions à l’exportation.S’il n’avait pas cité l’UE, celle-ci dispose de fait de l’arsenal juridique de régulation le plus puissant au monde, alimentant les débats en Europe sur le risque de représailles en cas de sanctions contre des sociétés américaines.L’UE avait rétorqué avoir “le droit souverain” de réglementer la tech.- “Amende injustifiée” -Dans une déclaration à l’AFP, Google a pourfendu la sanction de la Commission.”La décision de la Commission européenne à propos de nos services Adtech est mauvaise et nous en ferons appel. Elle nous impose une amende injustifiée, et des changements qui vont nuire à des milliers d’entreprises européennes en leur compliquant la tâche pour gagner de l’argent”, a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires.C’est la troisième sanction majeure prononcée cette semaine contre Google, filiale d’Alphabet.Le groupe a été condamné mercredi aux Etats-Unis à verser 425,7 millions de dollars de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’une cour fédérale de San Francisco.Et le même jour, il a écopé d’une amende, record en France, de 325 millions d’euros infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (Cnil) pour des manquements en matière de publicités et de cookies.- Une scission pas écartée -En revanche, le groupe a remporté une victoire judiciaire majeure mardi aux Etats-Unis. Un juge de Washington lui a imposé des exigences strictes sur le partage des données afin de rétablir l’équité dans la concurrence sur la recherche en ligne, mais sans l’obliger à céder son navigateur phare Chrome, comme l’exigeait le gouvernement américain.Dans le dossier Adtech, ouvert en 2021, la Commission européenne a renoncé elle aussi à imposer une scission d’activités. Mais elle n’exclut pas d’y recourir si les engagements du groupe pour remédier aux atteintes à la concurrence ne lui convenaient pas. Dans sa décision annoncée vendredi, elle a donné 60 jours à l’entreprise pour lui répondre.”Si elle ne le fait pas, nous n’hésiterons pas à imposer des mesures correctives fortes”, a lancé la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera.Dans un communiqué, le conseil des éditeurs européens (EPC), représentant les intérêts de plusieurs éditeurs de presse dont The Guardian, Alex Springer ou Rossel, à l’origine de l’enquête de l’UE, a estimé que seule une cession pourrait mettre fin aux entraves à la concurrence de Google.Ce n’est pas la première fois que la Commission, gendarme de la concurrence de l’UE, prononce une sanction contre le groupe de Mountain View, dans la Silicon Valley.Elle lui avait infligé une amende de 4,1 milliards d’euros en 2018 pour abus de position dominante du système d’exploitation Android, et une autre de 2,4 milliards d’euros en 2017 pour pratiques anticoncurrentielles sur les comparateurs de prix.

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne

Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui ont reporté à samedi la publication de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident.La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué.En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans.L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours.Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la colline parcourue par le funiculaire.D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria  — reliés par un câble en système de contre-poids — a dévalé la colline à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble alors qu’il était quasiment plein.- Sous le choc -Les débris du funiculaire centenaire ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu, mais la capitale portugaise restait sous le choc.”Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c’était de voir le wagon dévaler les rails comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux”, a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP.Les causes précises de l’accident restent inconnues, et l’agence portugaise chargée d’enquêter sur les accidents aériens et ferroviaires a reporté de vendredi à samedi après-midi la publication d’une “note informative faisant état des premières constatations confirmées”, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi.Interrogé jeudi sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment: “Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert.”- Inspection quotidienne -La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre”, a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC.”Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête”, a-t-il ajouté.”On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer”, a toutefois assuré le patron de Carris, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, selon lui “scrupuleusement respecté”.La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait “toutes les conditions” nécessaires pour circuler.D’après des chiffres fournis par Carris à l’hebdomadaire Expresso, l’ascenseur de la Gloria a transporté 769.000 passagers en 2024, soit une baisse annuelle de 23%.

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne

Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui ont reporté à samedi la publication de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident.La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué.En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans.L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours.Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la colline parcourue par le funiculaire.D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria  — reliés par un câble en système de contre-poids — a dévalé la colline à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble alors qu’il était quasiment plein.- Sous le choc -Les débris du funiculaire centenaire ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu, mais la capitale portugaise restait sous le choc.”Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c’était de voir le wagon dévaler les rails comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux”, a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP.Les causes précises de l’accident restent inconnues, et l’agence portugaise chargée d’enquêter sur les accidents aériens et ferroviaires a reporté de vendredi à samedi après-midi la publication d’une “note informative faisant état des premières constatations confirmées”, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi.Interrogé jeudi sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n’était écartée pour le moment: “Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert.”- Inspection quotidienne -La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l’éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris.”La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre”, a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC.”Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête”, a-t-il ajouté.”On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer”, a toutefois assuré le patron de Carris, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, selon lui “scrupuleusement respecté”.La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait “toutes les conditions” nécessaires pour circuler.D’après des chiffres fournis par Carris à l’hebdomadaire Expresso, l’ascenseur de la Gloria a transporté 769.000 passagers en 2024, soit une baisse annuelle de 23%.

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne

Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui ont reporté à samedi la publication de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident.La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre …

Onze étrangers et cinq Portugais tués dans l’accident de funiculaire à Lisbonne Read More »

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

L’armée libanaise va entamer l’application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement …

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement Read More »

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

L’armée libanaise va entamer l’application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite pro-iranien d’ici la fin de l’année.Le Hezbollah s’oppose à son désarmement accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis, et les discussions du gouvernement sur la question ont une nouvelle fois été boycottées par les ministres chiites, notamment ceux du Hezbollah et de son allié Amal. M. Morcos a déclaré que le gouvernement saluait les mesures proposées par l’armée pour “mettre en œuvre la décision d’étendre l’autorité de l’Etat par ses propres forces et de limiter la détention d’armes aux autorités légitimes”.Répondant aux questions des journalistes, il a affirmé que “l’armée libanaise allait entamer la mise en oeuvre du plan (de désarmement du Hezbollah), mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain”. Le gouvernement a décidé de garder les détails du plan “secrets”, selon la déclaration lue par le ministre, ajoutant que l’armée “présenterait au gouvernement un rapport mensuel sur la question”. – “Une nouvelle ère” -Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion à l’arrivée du chef de l’armée pour présenter son plan. Ce n’est pas la première fois qu’ils se retirent des discussions sur le sujet. Le président du Parlement et chef d’Amal, Nabih Berri, avait appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Avant la réunion du gouvernement vendredi, des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Dans la capitale, Raseel, une femme au foyer qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. Mais Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, craint que si le gouvernement décide “de saisir les armes, il y aura une confrontation”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- Bombardements israéliens -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.La réunion du gouvernement s’est tenue au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon Beyrouth. “Israël tente de faire passer le message que seules des actions concrètes de désarmement, et non des promesses, seront efficaces”, estime David Wood, analyste à l’International Crisis Group.M. Morcos a souligné que le commandant de l’armée avait évoqué des “restrictions” à la mise en œuvre du plan, notamment les “attaques israéliennes.”Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Il conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.

Liban: l’armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

L’armée libanaise va entamer l’application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite pro-iranien d’ici la fin de l’année.Le Hezbollah s’oppose à son désarmement accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis, et les discussions du gouvernement sur la question ont une nouvelle fois été boycottées par les ministres chiites, notamment ceux du Hezbollah et de son allié Amal. M. Morcos a déclaré que le gouvernement saluait les mesures proposées par l’armée pour “mettre en œuvre la décision d’étendre l’autorité de l’Etat par ses propres forces et de limiter la détention d’armes aux autorités légitimes”.Répondant aux questions des journalistes, il a affirmé que “l’armée libanaise allait entamer la mise en oeuvre du plan (de désarmement du Hezbollah), mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain”. Le gouvernement a décidé de garder les détails du plan “secrets”, selon la déclaration lue par le ministre, ajoutant que l’armée “présenterait au gouvernement un rapport mensuel sur la question”. – “Une nouvelle ère” -Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion à l’arrivée du chef de l’armée pour présenter son plan. Ce n’est pas la première fois qu’ils se retirent des discussions sur le sujet. Le président du Parlement et chef d’Amal, Nabih Berri, avait appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Avant la réunion du gouvernement vendredi, des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Dans la capitale, Raseel, une femme au foyer qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. Mais Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, craint que si le gouvernement décide “de saisir les armes, il y aura une confrontation”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- Bombardements israéliens -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.La réunion du gouvernement s’est tenue au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon Beyrouth. “Israël tente de faire passer le message que seules des actions concrètes de désarmement, et non des promesses, seront efficaces”, estime David Wood, analyste à l’International Crisis Group.M. Morcos a souligné que le commandant de l’armée avait évoqué des “restrictions” à la mise en œuvre du plan, notamment les “attaques israéliennes.”Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Il conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.