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L’armée israélienne dit qu’elle va frapper durement la ville de Gaza

L’armée israélienne a affirmé mardi qu’elle allait frapper durement le mouvement palestinien Hamas dans la ville de Gaza, d’où fuient en nombre des habitants à pied, en vélo ou à bord de véhicules surchargés. Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville, la plus grande de la bande de Gaza, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.Disant contrôler 40% de l’agglomération, elle affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages capturés le 7-Octobre. L’ONU, qui estime à environ un million de personnes la population de la ville et ses environs, a mis en garde contre un “désastre”.”A tous les habitants (…) l’armée de défense est déterminée à vaincre le Hamas et agira dans la zone de la ville de Gaza avec une grande puissance”, a écrit sur les réseaux sociaux le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée.”Evacuez immédiatement par l’axe al-Rachid”, la grande route côtière allant du nord au sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté. Des avions ont largué sur la ville des centaines de tracts portant le même message, a constaté un photographe de l’AFP. – “Où aller?” -Mais “où sommes-nous supposés aller”, interpelle Khaled Khuwaiter, 36 ans. “Les gens qui ont fui vers Al-Mawasi”, désignée par l’armée comme la zone “humanitaire” que doivent rejoindre les habitants dans le sud du territoire, “n’ont pas trouvé où s’installer, pas de tentes, d’eau ou de nourriture”, dit-il. Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, affirme aussi à l’AFP que dans les zones centrales et méridionales du territoire “il n’y a pas de produits de première nécessité pour vivre”. Lundi, des images de l’AFP près de Nousseirat (centre) ont montré de nombreux Gazaouis fuyant vers le sud, à bord de véhicules ou charrettes surchargées, à vélo ou même à pied. “Qu’ils ouvrent les postes-frontières, qu’ils mettent fin à la guerre et qu’ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit”, exhorte parmi ces déplacés Ahmed Shamlakh. Selon la Défense civile, au moins 15 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes depuis le lever du jour dans le territoire palestinien. “Ce n’est que le début de l’intensification des opérations terrestres dans la ville de Gaza. Je dis aux habitants: vous avez été prévenus, partez maintenant!”, a lui-même averti lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.”Tout cela n’est qu’un prélude, juste l’ouverture à l’opération principale qui s’intensifie – la manoeuvre terrestre de nos forces, qui s’organisent et se rassemblent actuellement pour entrer dans la ville de Gaza”, a-t-il ajouté. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations des diverses parties.- “Déplacement forcé” -Le Hamas a dénoncé “un acte explicite de déplacement forcé” des habitants de la ville de Gaza, qui constitue une violation “flagrante et sans précédent” du droit et des conventions internationales. La quasi-totalité de la population gazaouie a déjà été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre par les bombardements et combats, selon l’ONU.Le Hamas a par ailleurs salué, sans la revendiquer, une attaque armée perpétrée à Jérusalem-Est lundi par deux assaillants palestiniens, qui ont tué six Israéliens à une station de bus avant d’être abattus.  L’armée a annoncé le même jour la mort de quatre soldats dans l’explosion d’un engin lancé sur leur char dans le nord du territoire. Selon un bilan de l’AFP basé sur les données de l’armée, 468 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza le 27 octobre 2023. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.D’après l’armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour là. L’offensive de représailles israéliennes a fait au moins 64.605 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Elle a dévasté le territoire, dont les quelque deux millions d’habitants assiégés font face à une catastrophe humanitaire. 

L’UE s’attaque au gaspillage alimentaire et à la fast fashion

Le Parlement européen a définitivement adopté mardi à Strasbourg une loi contre le gaspillage alimentaire et les déchets textiles, notamment ceux liés à la fast fashion, ces millions de vêtements à bas coûts importés de Chine.Les eurodéputés ont approuvé sans la moindre modification ce texte consensuel négocié avec les Etats membres.Chaque Européen génère en moyenne par an 130 kilos de déchets alimentaires et une quinzaine de kilos de déchets textiles, secteur où le recyclage est quasi nul, selon l’UE.La nouvelle loi, qui ne détaille pas de mesures concrètes, fixe aux pays européens des objectifs contraignants de réduction des déchets dans l’alimentation.En 2030, chaque Etat membre devra réduire de 30% les déchets alimentaires de la distribution, de la restauration et des ménages, et de 10% ceux générés par la transformation et la fabrication des aliments, par rapport aux volumes annuels enregistrés entre 2021 et 2023.En première lecture il y a un an et demi, les eurodéputés avaient voté pour des objectifs plus ambitieux – 40 et 20% – mais il a fallu sceller un compromis avec la Commission et les 27 pays membres dans la version définitive.Les professionnels de l’hôtellerie et la restauration souhaitaient, eux, éviter des objectifs contraignants et s’en tenir à de la pédagogie.”La clé réside surtout dans la sensibilisation y compris celle des consommateurs : plus de 50% du gaspillage alimentaire en Europe se produit au niveau des ménages”, estime Marine Thizon, à l’Hotrec, le lobby européen des hôtels, restaurants et cafés.- Aucun objectif pour le secteur agricole -Afin d’atteindre leurs objectifs, les États pourront choisir des programmes de prévention adaptés à l’organisation de leur secteur agroalimentaire.”L’idée est d’adopter des solutions ciblées (…) mettre en valeur les fruits et légumes +moches+ (que la grande distribution ne met pas sur ses étals), clarifier l’étiquetage, donner les invendus encore consommables” aux banques alimentaires et aux associations, explique l’eurodéputée polonaise Anna Zalewska (ECR), rapporteure du texte.Aucun objectif n’est en revanche assigné au secteur agricole, ce que dénoncent des ONG comme le WWF.Après les déchets des ménages et de l’industrie agroalimentaire, “les pertes qui surviennent avant, pendant et après la récolte ou l’élevage représentent une part considérable du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur”, souligne cette organisation environnementale.Cette loi vient réviser une directive qui existe depuis 2008 sur les déchets dans l’UE. Et à l’initiative des eurodéputés, elle y intègre un secteur qui n’y figurait pas auparavant: l’industrie textile.Dans une logique de pollueur-payeur, les producteurs du secteur devront s’assurer de la collecte, du tri et du recyclage des vêtements en fin de vie et les prendre en charge financièrement.Là encore, il reviendra aux Etats de déterminer les éventuels frais dont devront s’acquitter les producteurs.L’Union européenne met notamment en avant l’impact de la production textile sur la consommation d’eau: la fabrication d’un t-shirt en coton nécessite 2.700 litres d’eau douce (en comptant l’irrigation agricole), de quoi couvrir les besoins en eau potable d’une personne pendant 2 ans et demi.Le Parlement européen cible en particulier la mode “ultra éphémère”, la fast fashion, vêtements à bas coûts souvent venus de Chine.Bien qu’elle s’en défende, la plateforme d’origine chinoise Shein est régulièrement présentée comme un emblème des dérives sociales et environnementales de cette mode.La Commission européenne a ouvert en février une enquête contre cette entreprise, soupçonnée de lutter insuffisamment contre la vente de produits illégaux, non respectueux des normes européennes. Bruxelles souhaite également lutter contre l’afflux massif de petits colis bon marché sur son territoire, avec une proposition encore à l’étude visant à imposer une taxe de deux euros par colis.L’an dernier, 4,6 milliards de colis de ce type sont entrés dans l’UE – soit plus de 145 par seconde – dont 91% provenant de Chine.”L’ultra fast fashion crée des montagnes de déchets textiles. Ce mode de production, en plus d’être extrêmement polluant, met en danger les enseignes françaises et européennes”, a réagi l’eurodéputé de droite Laurent Castillo (PPE), en saluant l’adoption de la loi.

L’UE s’attaque au gaspillage alimentaire et à la fast fashion

Le Parlement européen a définitivement adopté mardi à Strasbourg une loi contre le gaspillage alimentaire et les déchets textiles, notamment ceux liés à la fast fashion, ces millions de vêtements à bas coûts importés de Chine.Les eurodéputés ont approuvé sans la moindre modification ce texte consensuel négocié avec les Etats membres.Chaque Européen génère en moyenne par an 130 kilos de déchets alimentaires et une quinzaine de kilos de déchets textiles, secteur où le recyclage est quasi nul, selon l’UE.La nouvelle loi, qui ne détaille pas de mesures concrètes, fixe aux pays européens des objectifs contraignants de réduction des déchets dans l’alimentation.En 2030, chaque Etat membre devra réduire de 30% les déchets alimentaires de la distribution, de la restauration et des ménages, et de 10% ceux générés par la transformation et la fabrication des aliments, par rapport aux volumes annuels enregistrés entre 2021 et 2023.En première lecture il y a un an et demi, les eurodéputés avaient voté pour des objectifs plus ambitieux – 40 et 20% – mais il a fallu sceller un compromis avec la Commission et les 27 pays membres dans la version définitive.Les professionnels de l’hôtellerie et la restauration souhaitaient, eux, éviter des objectifs contraignants et s’en tenir à de la pédagogie.”La clé réside surtout dans la sensibilisation y compris celle des consommateurs : plus de 50% du gaspillage alimentaire en Europe se produit au niveau des ménages”, estime Marine Thizon, à l’Hotrec, le lobby européen des hôtels, restaurants et cafés.- Aucun objectif pour le secteur agricole -Afin d’atteindre leurs objectifs, les États pourront choisir des programmes de prévention adaptés à l’organisation de leur secteur agroalimentaire.”L’idée est d’adopter des solutions ciblées (…) mettre en valeur les fruits et légumes +moches+ (que la grande distribution ne met pas sur ses étals), clarifier l’étiquetage, donner les invendus encore consommables” aux banques alimentaires et aux associations, explique l’eurodéputée polonaise Anna Zalewska (ECR), rapporteure du texte.Aucun objectif n’est en revanche assigné au secteur agricole, ce que dénoncent des ONG comme le WWF.Après les déchets des ménages et de l’industrie agroalimentaire, “les pertes qui surviennent avant, pendant et après la récolte ou l’élevage représentent une part considérable du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur”, souligne cette organisation environnementale.Cette loi vient réviser une directive qui existe depuis 2008 sur les déchets dans l’UE. Et à l’initiative des eurodéputés, elle y intègre un secteur qui n’y figurait pas auparavant: l’industrie textile.Dans une logique de pollueur-payeur, les producteurs du secteur devront s’assurer de la collecte, du tri et du recyclage des vêtements en fin de vie et les prendre en charge financièrement.Là encore, il reviendra aux Etats de déterminer les éventuels frais dont devront s’acquitter les producteurs.L’Union européenne met notamment en avant l’impact de la production textile sur la consommation d’eau: la fabrication d’un t-shirt en coton nécessite 2.700 litres d’eau douce (en comptant l’irrigation agricole), de quoi couvrir les besoins en eau potable d’une personne pendant 2 ans et demi.Le Parlement européen cible en particulier la mode “ultra éphémère”, la fast fashion, vêtements à bas coûts souvent venus de Chine.Bien qu’elle s’en défende, la plateforme d’origine chinoise Shein est régulièrement présentée comme un emblème des dérives sociales et environnementales de cette mode.La Commission européenne a ouvert en février une enquête contre cette entreprise, soupçonnée de lutter insuffisamment contre la vente de produits illégaux, non respectueux des normes européennes. Bruxelles souhaite également lutter contre l’afflux massif de petits colis bon marché sur son territoire, avec une proposition encore à l’étude visant à imposer une taxe de deux euros par colis.L’an dernier, 4,6 milliards de colis de ce type sont entrés dans l’UE – soit plus de 145 par seconde – dont 91% provenant de Chine.”L’ultra fast fashion crée des montagnes de déchets textiles. Ce mode de production, en plus d’être extrêmement polluant, met en danger les enseignes françaises et européennes”, a réagi l’eurodéputé de droite Laurent Castillo (PPE), en saluant l’adoption de la loi.

Les Ougandais toujours meurtris par les crimes de Kony, selon le procureur de la CPI

Les conséquences des crimes dont est accusé Joseph Kony, chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), se font encore ressentir en Ouganda aujourd’hui, a déclaré mardi un procureur devant la Cour pénale internationale.Joseph Kony est visé par 39 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont meurtre, viol, torture, réduction en esclavage et esclavage sexuel, qui auraient été commis entre juillet 2002 et décembre 2005 dans le nord de l’Ouganda.Lors de l’ouverture de l’audience, la première de la sorte à être tenue en l’absence de l’accusé, le procureur Mame Mandiaye Niang a déclaré que le temps n’avait pas atténué l’impact de cette violence en Ouganda.”Les répercussions de ces violences inouïes continuent à se faire sentir aujourd’hui encore. Marquées dans leur chair et leur esprit, les survivants peinent encore à se remettre des dures épreuves qu’ils ont traversées”, a-t-il déclaré devant les juges.”Le tissu social et culturel du nord de l’Ouganda a été déchiré et le pays peine encore à se reconstruire”, a-t-il ajouté.Traqué sans succès depuis des décennies, Kony est le premier criminel de guerre présumé à avoir été inculpé par la CPI, en 2005.L’audience le visant ne tient pas lieu de procès. Lors de cette audience dite de “confirmation des charges” qui devrait durer trois jours, l’accusation expose les qualifications retenues contre Joseph Kony, né en septembre 1961.Les juges décideront ensuite, dans un délai de deux mois, si les accusations sont suffisamment étayées pour ouvrir un procès.Or le règlement de la cour interdit tout procès par contumace. Un procès ne pourra donc avoir lieu que si Joseph Kony est retrouvé et transféré à La Haye.Les avocats de Kony ont qualifié la procédure de “dépense énorme en temps, en argent et en efforts, sans aucun bénéfice”.Mais les procureurs estiment que la tenue de cette audience accélérera tout procès potentiel en cas d’arrestation de Kony.- “Tout ce sang”-L’ancien enfant de chœur catholique était à la tête de la redoutable Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d’Afrique centrale.Guérilla mystique et enracinée dans le nord-ougandais, la LRA est un mouvement millénariste qui a mué au fil des années en un groupe armé régional incontrôlable, se singularisant par son extrême violence contre les civils, y compris les Acholis, ethnie du nord de l’Ouganda qu’elle prétendait défendre.En Ouganda, mais aussi en RDC, en Centrafrique et au Soudan du Sud, la LRA est accusée d’être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de quelque 60.000 enfants, convertis en soldats ou esclaves sexuels, selon les Nations unies.Ceux qui ont pu s’échapper ont raconté avoir été forcés de mordre d’autres personnes à mort, à boire du sang et au cannibalisme.Everlyn Ayo avait cinq ou six ans lorsque la LRA a attaqué son école. Aujourd’hui âgée de 39 ans, elle comptait suivre l’audience à la radio, à des milliers de kilomètres de La Haye.Ils ont “tué et cuit nos enseignants dans de grands bidons et nous ont forcé à manger leurs restes”, a-t-elle raconté à l’AFP.Pour échapper à cet horrible sort, de nombreux jeunes comme elle sont alors devenus malgré eux des “voyageurs de la nuit”, rejoignant des villes ou des abris la nuit pour échapper à la LRA.Chaque matin, les jeunes Ougandais retournaient dans leurs villages. “Très souvent, nous trouvions des cadavres imbibés de sang”, se souvient Mme Ayo.”Voir tout ce sang en tant qu’enfant a traumatisé mes yeux”, soupire-t-elle. “Depuis de nombreuses années maintenant, (…) tout ce que je vois, c’est du sang”.Chassé en 2006 du nord de l’Ouganda avec la LRA, Kony avait établi des bases notamment au Soudan, pays qu’il a dû quitter en raison de la guerre civile qui y sévissait. Il s’est ensuite installé dans une région reculée de la République centrafricaine, a établi un groupe d’experts de l’ONU en juin 2024.Sa dernière apparition connue remonte à 2006, lorsqu’il a déclaré à un journaliste occidental qu’il n’était “pas un terroriste” et que les témoignages relatant les horreurs de la LRA relevaient de la “propagande”.On ignore s’il est encore en vie.burs-cvo/hba

Les Ougandais toujours meurtris par les crimes de Kony, selon le procureur de la CPI

Les conséquences des crimes dont est accusé Joseph Kony, chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), se font encore ressentir en Ouganda aujourd’hui, a déclaré mardi un procureur devant la Cour pénale internationale.Joseph Kony est visé par 39 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont meurtre, viol, torture, réduction en esclavage et esclavage sexuel, qui auraient été commis entre juillet 2002 et décembre 2005 dans le nord de l’Ouganda.Lors de l’ouverture de l’audience, la première de la sorte à être tenue en l’absence de l’accusé, le procureur Mame Mandiaye Niang a déclaré que le temps n’avait pas atténué l’impact de cette violence en Ouganda.”Les répercussions de ces violences inouïes continuent à se faire sentir aujourd’hui encore. Marquées dans leur chair et leur esprit, les survivants peinent encore à se remettre des dures épreuves qu’ils ont traversées”, a-t-il déclaré devant les juges.”Le tissu social et culturel du nord de l’Ouganda a été déchiré et le pays peine encore à se reconstruire”, a-t-il ajouté.Traqué sans succès depuis des décennies, Kony est le premier criminel de guerre présumé à avoir été inculpé par la CPI, en 2005.L’audience le visant ne tient pas lieu de procès. Lors de cette audience dite de “confirmation des charges” qui devrait durer trois jours, l’accusation expose les qualifications retenues contre Joseph Kony, né en septembre 1961.Les juges décideront ensuite, dans un délai de deux mois, si les accusations sont suffisamment étayées pour ouvrir un procès.Or le règlement de la cour interdit tout procès par contumace. Un procès ne pourra donc avoir lieu que si Joseph Kony est retrouvé et transféré à La Haye.Les avocats de Kony ont qualifié la procédure de “dépense énorme en temps, en argent et en efforts, sans aucun bénéfice”.Mais les procureurs estiment que la tenue de cette audience accélérera tout procès potentiel en cas d’arrestation de Kony.- “Tout ce sang”-L’ancien enfant de chœur catholique était à la tête de la redoutable Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d’Afrique centrale.Guérilla mystique et enracinée dans le nord-ougandais, la LRA est un mouvement millénariste qui a mué au fil des années en un groupe armé régional incontrôlable, se singularisant par son extrême violence contre les civils, y compris les Acholis, ethnie du nord de l’Ouganda qu’elle prétendait défendre.En Ouganda, mais aussi en RDC, en Centrafrique et au Soudan du Sud, la LRA est accusée d’être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de quelque 60.000 enfants, convertis en soldats ou esclaves sexuels, selon les Nations unies.Ceux qui ont pu s’échapper ont raconté avoir été forcés de mordre d’autres personnes à mort, à boire du sang et au cannibalisme.Everlyn Ayo avait cinq ou six ans lorsque la LRA a attaqué son école. Aujourd’hui âgée de 39 ans, elle comptait suivre l’audience à la radio, à des milliers de kilomètres de La Haye.Ils ont “tué et cuit nos enseignants dans de grands bidons et nous ont forcé à manger leurs restes”, a-t-elle raconté à l’AFP.Pour échapper à cet horrible sort, de nombreux jeunes comme elle sont alors devenus malgré eux des “voyageurs de la nuit”, rejoignant des villes ou des abris la nuit pour échapper à la LRA.Chaque matin, les jeunes Ougandais retournaient dans leurs villages. “Très souvent, nous trouvions des cadavres imbibés de sang”, se souvient Mme Ayo.”Voir tout ce sang en tant qu’enfant a traumatisé mes yeux”, soupire-t-elle. “Depuis de nombreuses années maintenant, (…) tout ce que je vois, c’est du sang”.Chassé en 2006 du nord de l’Ouganda avec la LRA, Kony avait établi des bases notamment au Soudan, pays qu’il a dû quitter en raison de la guerre civile qui y sévissait. Il s’est ensuite installé dans une région reculée de la République centrafricaine, a établi un groupe d’experts de l’ONU en juin 2024.Sa dernière apparition connue remonte à 2006, lorsqu’il a déclaré à un journaliste occidental qu’il n’était “pas un terroriste” et que les témoignages relatant les horreurs de la LRA relevaient de la “propagande”.On ignore s’il est encore en vie.burs-cvo/hba

La flottille pour Gaza dit avoir été visée par une “attaque de drone” au large de Tunis

La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une “attaque de drone” au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté “aucun” engin selon leurs observations préliminaires.Des membres de la “Global Sumud Flotilla”, qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages “de première main” sur les événements.La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le “Family”, avait été “frappé” par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion.La Garde nationale tunisienne, l’équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, “aucun” engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette.Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire.Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone.Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. “C’était à 100% un drone qui a lâché une bombe”, a affirmé ce militant, Miguel.- “Agression” -Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué.La flottille a affirmé que les six personnes à bord du “Family” étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant “des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission”.Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n’était plus visible.Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant “Free, Free Palestine”.Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage.”S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (…) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne”, a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port.L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat.La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Les Nations unies ont déclaré en août l’état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation “catastrophique”.Des navires de la Global Sumud Flotilla (“sumud” signifie “résilience” en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et “briser le blocus israélien”, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.  

La flottille pour Gaza dit avoir été visée par une “attaque de drone” au large de Tunis

La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une “attaque de drone” au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté “aucun” engin selon leurs observations préliminaires.Des membres de la “Global Sumud Flotilla”, qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages “de première main” sur les événements.La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le “Family”, avait été “frappé” par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion.La Garde nationale tunisienne, l’équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, “aucun” engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette.Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire.Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone.Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. “C’était à 100% un drone qui a lâché une bombe”, a affirmé ce militant, Miguel.- “Agression” -Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué.La flottille a affirmé que les six personnes à bord du “Family” étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant “des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission”.Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n’était plus visible.Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant “Free, Free Palestine”.Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage.”S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (…) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne”, a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port.L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat.La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Les Nations unies ont déclaré en août l’état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation “catastrophique”.Des navires de la Global Sumud Flotilla (“sumud” signifie “résilience” en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et “briser le blocus israélien”, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.