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Faute de croissance, Londres tranche des milliards de dépense publique
Après les impopulaires hausses d’impôts de l’automne, les coupes budgétaires douloureuses du printemps: l’économie britannique ne décolle pas et la ministre des Finances Rachel Reeves a annoncé mercredi des milliards de livres d’économie pour équilibrer les comptes.”L’incertitude mondiale accrue a eu deux conséquences, d’abord sur nos finances publiques, et ensuite sur notre économie”, a affirmé Mme Reeves lors d’un discours budgétaire très attendu au Parlement britannique, dans lequel elle a dévoilé des prévisions très dégradées pour la croissance du pays cette année.L’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, a réévalué mercredi son estimation de la croissance à 1% en 2025, une baisse significative par rapport aux 2% anticipés fin octobre.Outre cette économie en berne, le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer doit composer avec les taux d’emprunt élevés de la dette britannique, l’augmentation annoncée des dépenses militaires et les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.Le total de la cure d’amaigrissement détaillée mercredi par Mme Reeves, qui permet de dégager 14 milliards de livres par an d’ici la fin de la décennie, a fait hurler l’opposition conservatrice et suscité des critiques dans sa propre majorité.Près de 5 milliards par an seront tranchés dans des aides pour les personnes handicapées ou malades, les dépenses publiques subiront un coup de rabot de 6,1 milliards, tandis que les coûts de fonctionnement de l’administration centrale seront réduits de 15% — avec à la clé la suppression de 10.000 postes de fonctionnaires.- Calme sur les marchés -Le gouvernement avait égrené la plupart de ses annonces dans les jours précédant le discours, atténuant la réaction des marchés, qui restaient relativement calmes mercredi.Avocate d’une discipline budgétaire de fer, la Chancelière de l’Echiquier, de son titre officiel, a rejeté les critiques affirmant que ses choix signent un retour à l’austérité – référence aux coupes douloureuses imposées en 2010 du temps des conservateurs.Le jeu en vaut la chandelle, selon elle: les réformes, simplifiant notamment des règles d’aménagement du territoire particulièrement contraignantes dans le pays, “augmenteront de manière permanente le niveau du produit intérieur brut (PIB)” à plus long terme, a-t-elle assuré.De fait, l’OBR se montre plus optimiste à plus long terme, augmentant légèrement sa prévision de croissance pour 2026 (1,9%) et les années suivantes.Mais les coupes budgétaires sont difficiles à avaler pour de nombreux députés travaillistes, d’autant que le gouvernement de centre gauche avait déjà pris la décision controversée de supprimer, avant l’hiver, une aide au chauffage pour les retraités.”Je reconnais les difficultés auxquelles (Mme Reeves) est confrontée” mais “les coupes dans les prestations de santé et d’invalidité entraîneront une augmentation de la pauvreté, y compris une pauvreté extrême, ainsi qu’une aggravation des conditions de santé”, a prévenu la députée travailliste Debbie Abrahams.- Pas au bout de ses peines -“Les coupes budgétaires pour les plus vulnérables ne sont absolument pas la solution”, a martelé Thomas Lawson, directeur général de l’association d’aide aux personnes handicapées Turn2us.Le budget présenté par Mme Reeves en octobre, avec une forte hausse des cotisations patronales (qui entrent en vigueur le mois prochain) et des emprunts exceptionnels pour investir et relancer la croissance, avait aussi suscité l’ire des patrons et provoqué la nervosité des marchés.Face au mécontentement, l’exécutif met en avant l’augmentation des moyens à destination du NHS, le système public de santé défaillant, ou encore une ambitieuse réforme du droit du travail au bénéfice des salariés.Mais les analystes craignent que le gouvernement ne soit pas au bout de ses peines au point d’être contraint de prendre d’autres décisions difficiles lors du prochain budget, à l’automne.”La chancelière Rachel Reeves a juste fait du rafistolage budgétaire”, a affirmé Paul Dales, analyste de Capital Economics, ce qui augure selon lui de “changements plus importants à venir”.”La pression pour augmenter les dépenses de défense et autres ne fera probablement que s’accentuer. Et vu l’inquiétude des marchés face à une augmentation des emprunts publics, de nouvelles hausses d’impôts semblent inévitables”, a ajouté l’analyste.
Kiev et Moscou s’accusent de vouloir faire échouer l’accord en vue d’une trêve limitée
La Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées mercredi de vouloir faire échouer un accord annoncé la veille par l’intermédiaire des Etats-Unis qui doit déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mercredi matin, les belligérants ont ainsi dénoncé les attaques menées dans la nuit par chaque camp. Après un chassé-croisé diplomatique en Arabie saoudite de dimanche à mardi, les Américains ayant négocié séparément avec des délégations russes et ukrainiennes, un accord a été annoncé sur un cessez-le-feu provisoire à venir en mer Noire et la réactivation d’un accord devant permettre la navigation commerciale dans cette zone. Mais la Russie a fixé des conditions drastiques à sa mise en oeuvre : la levée de certaines sanctions prises contre elle en raison de son assaut en Ukraine qui dure depuis plus de trois ans.  A Bruxelles, un porte-parole de l’UE a toutefois déclaré que “la fin de l’agression russe non provoquée et injustifiée en Ukraine et le retrait inconditionnel de toutes les forces militaires russes de l’ensemble du territoire ukrainien seraient les principales conditions préalables à la modification ou à la levée des sanctions”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui dénoncé mercredi de nouveaux raids nocturnes russes, avec l’envoi de “117 drones” explosifs, “un signal clair” selon lequel Moscou ne veut pas d'”une véritable paix”, a-t-il dit, faisant état de “maisons, magasins et infrastructures civiles endommagés” dans la région de Soumy (nord) et d’une entreprise touchée à Kryvyï Rig (centre).M. Zelensky s’est ensuite rendu à Paris où il doit rencontrer en fin d’après-midi son homologue français Emmanuel Macron pour “préparer” le sommet du lendemain dans la capitale française des pays de la “coalition des volontaires” prêts à apporter des garanties de sécurité à l’UkrainePour son ministre des Affaires étrangères, “l’Ukraine a prouvé qu’elle n’était pas un obstacle à la paix” et que c’était à la Russie de démontrer “par des actions concrètes, et non des manipulations, qu’elle désire vraiment arrêter la guerre”.- Kiev accuse les Russes de “traîner les pieds” -Volodymyr Zelensky a en conséquence appelé ses alliés à faire “pression” sur le Kremlin, en particulier les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a entrepris un rapprochement avec Moscou.Côté russe, les militaires ont accusé l’Ukraine d’avoir lancé des opérations contre des sites énergétiques. “Malgré la déclaration publique de Zelensky acceptant les accords russo-américains (…), le régime de Kiev a poursuivi ses attaques”, ont-ils affirmé.Dans un communiqué, l’état-major de l’armée ukrainienne a estimé que “le pays agresseur” portait “des accusations fausses et sans fondement afin de prolonger la guerre” et de “tromper le monde”.A l’issue des négociations en Arabie saoudite, la Maison Blanche a diffusé deux communiqués séparés évoquant le moratoire sur les frappes contre des sites énergétiques. Mais aucune date précise n’y était évoquée, ni aucune condition. Ceux-ci disent que les parties ont convenu de prendre “les mesures pour la mise en oeuvre (…) de l’accord sur l’interdiction des frappes contre les installations énergétiques” dans les deux pays.Moscou affirme ne plus bombarder de tels sites ukrainiens depuis le 18 mars et une conversation téléphonique entre Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, lorsque ce dernier avait rejeté la proposition américaine d’une trêve totale et inconditionnelle que Kiev avait pourtant acceptée.L’Ukraine dit que cela est faux, sans toutefois avoir donné le détail des infrastructures touchées ou visées. Pour elle, la Russie joue la montre en refusant un cessez-le-feu en vue de pousser son avantage militaire sur le terrain.”Je pense que la Russie veut en finir (avec la guerre) mais il se peut qu’elle traîne les pieds”, a reconnu M. Trump dans un entretien mardi.- Contacts “vraiment intensifs” -S’agissant de la mer Noire, le Kremlin a déclaré être en contact avec Washington pour aboutir à la mise en oeuvre de l’accord de mardi et à la réactivation d’une initiative permettant la navigation commerciale, que la Russie avait abandonnée à l’été 2023.Celle-ci réclame la levée de sanctions notamment bancaires et touchant aux assurances adoptées par les Occidentaux et qui de facto entravent les exportations russes de céréales et d’engrais.Moscou avait claqué en 2023 la porte de l’Initiative de la mer Noire, un accord conclu sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, qui permettait à l’Ukraine d’exporter sa production agricole. La Russie jugeait que le Occidentaux n’avaient pas tenu parole en ne levant pas lesdites sanctions.L’Ukraine a depuis mis en place un couloir maritime pour commercer mais ses ports et des navires à quai sont régulièrement attaqués.A l’issue du cycle saoudien de négociations dont la portée reste incertaine, le Kremlin s’est félicité de son rapprochement avec les Etats-Unis de Donald Trump, saluant la “manière pragmatique et constructive dont se déroule ce dialogue”.Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, des contacts “vraiment intensifs” sont en cours.
Kiev et Moscou s’accusent de vouloir faire échouer l’accord en vue d’une trêve limitée
La Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées mercredi de vouloir faire échouer un accord annoncé la veille par l’intermédiaire des Etats-Unis qui doit déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.Mercredi matin, les belligérants ont ainsi dénoncé les attaques menées dans la nuit par chaque camp. Après un chassé-croisé diplomatique en Arabie saoudite de dimanche à mardi, les Américains ayant négocié séparément avec des délégations russes et ukrainiennes, un accord a été annoncé sur un cessez-le-feu provisoire à venir en mer Noire et la réactivation d’un accord devant permettre la navigation commerciale dans cette zone. Mais la Russie a fixé des conditions drastiques à sa mise en oeuvre : la levée de certaines sanctions prises contre elle en raison de son assaut en Ukraine qui dure depuis plus de trois ans.  A Bruxelles, un porte-parole de l’UE a toutefois déclaré que “la fin de l’agression russe non provoquée et injustifiée en Ukraine et le retrait inconditionnel de toutes les forces militaires russes de l’ensemble du territoire ukrainien seraient les principales conditions préalables à la modification ou à la levée des sanctions”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui dénoncé mercredi de nouveaux raids nocturnes russes, avec l’envoi de “117 drones” explosifs, “un signal clair” selon lequel Moscou ne veut pas d'”une véritable paix”, a-t-il dit, faisant état de “maisons, magasins et infrastructures civiles endommagés” dans la région de Soumy (nord) et d’une entreprise touchée à Kryvyï Rig (centre).M. Zelensky s’est ensuite rendu à Paris où il doit rencontrer en fin d’après-midi son homologue français Emmanuel Macron pour “préparer” le sommet du lendemain dans la capitale française des pays de la “coalition des volontaires” prêts à apporter des garanties de sécurité à l’UkrainePour son ministre des Affaires étrangères, “l’Ukraine a prouvé qu’elle n’était pas un obstacle à la paix” et que c’était à la Russie de démontrer “par des actions concrètes, et non des manipulations, qu’elle désire vraiment arrêter la guerre”.- Kiev accuse les Russes de “traîner les pieds” -Volodymyr Zelensky a en conséquence appelé ses alliés à faire “pression” sur le Kremlin, en particulier les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a entrepris un rapprochement avec Moscou.Côté russe, les militaires ont accusé l’Ukraine d’avoir lancé des opérations contre des sites énergétiques. “Malgré la déclaration publique de Zelensky acceptant les accords russo-américains (…), le régime de Kiev a poursuivi ses attaques”, ont-ils affirmé.Dans un communiqué, l’état-major de l’armée ukrainienne a estimé que “le pays agresseur” portait “des accusations fausses et sans fondement afin de prolonger la guerre” et de “tromper le monde”.A l’issue des négociations en Arabie saoudite, la Maison Blanche a diffusé deux communiqués séparés évoquant le moratoire sur les frappes contre des sites énergétiques. Mais aucune date précise n’y était évoquée, ni aucune condition. Ceux-ci disent que les parties ont convenu de prendre “les mesures pour la mise en oeuvre (…) de l’accord sur l’interdiction des frappes contre les installations énergétiques” dans les deux pays.Moscou affirme ne plus bombarder de tels sites ukrainiens depuis le 18 mars et une conversation téléphonique entre Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, lorsque ce dernier avait rejeté la proposition américaine d’une trêve totale et inconditionnelle que Kiev avait pourtant acceptée.L’Ukraine dit que cela est faux, sans toutefois avoir donné le détail des infrastructures touchées ou visées. Pour elle, la Russie joue la montre en refusant un cessez-le-feu en vue de pousser son avantage militaire sur le terrain.”Je pense que la Russie veut en finir (avec la guerre) mais il se peut qu’elle traîne les pieds”, a reconnu M. Trump dans un entretien mardi.- Contacts “vraiment intensifs” -S’agissant de la mer Noire, le Kremlin a déclaré être en contact avec Washington pour aboutir à la mise en oeuvre de l’accord de mardi et à la réactivation d’une initiative permettant la navigation commerciale, que la Russie avait abandonnée à l’été 2023.Celle-ci réclame la levée de sanctions notamment bancaires et touchant aux assurances adoptées par les Occidentaux et qui de facto entravent les exportations russes de céréales et d’engrais.Moscou avait claqué en 2023 la porte de l’Initiative de la mer Noire, un accord conclu sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, qui permettait à l’Ukraine d’exporter sa production agricole. La Russie jugeait que le Occidentaux n’avaient pas tenu parole en ne levant pas lesdites sanctions.L’Ukraine a depuis mis en place un couloir maritime pour commercer mais ses ports et des navires à quai sont régulièrement attaqués.A l’issue du cycle saoudien de négociations dont la portée reste incertaine, le Kremlin s’est félicité de son rapprochement avec les Etats-Unis de Donald Trump, saluant la “manière pragmatique et constructive dont se déroule ce dialogue”.Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, des contacts “vraiment intensifs” sont en cours.
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie également dégradés par la chaleur
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie ont été endommagés par la chaleur qui les a littéralement “cuit” pendant l’été austral, s’est alarmée mercredi une ONG locale.Contrairement à la Grande barrière de corail à l’est, qui a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années, le récif de Ningaloo avait …
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie également dégradés par la chaleur
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie ont été endommagés par la chaleur qui les a littéralement “cuit” pendant l’été austral, s’est alarmée mercredi une ONG locale.Contrairement à la Grande barrière de corail à l’est, qui a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années, le récif de Ningaloo avait été relativement épargné ces dernières années.Mais “la chaleur de l’océan a littéralement cuit les coraux cette année”, a indiqué à l’AFP l’océanologue Kate Quigley, de l’ONG Minderoo Foundation.Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et réputé pour servir notamment de vivier aux requins, ce récif de quelque 300 km de long est un récif dit frangeant, caractérisé par sa proximité de la côte et sa faible profondeur.Tout porte à croire qu’il a connu cet été une dégradation “sans précédent” depuis 2011, a souligné Mme Quigley.Si l’étendue totale des dégâts doit encore être établie, les premiers constats montrent qu’ils sont de grande ampleur.”Ils sont profonds, ce n’est pas seulement la partie supérieure du récif qui blanchit. Et plusieurs espèces différentes de coraux blanchissent”, a souligné la scientifique.La température des eaux sur la côte ouest de l’Australie a atteint jusqu’à 3°C de plus que la moyenne cet été, selon les services météorologiques d’Etat.A partir d’un seuil critique, la hausse des températures de surface des océans provoque un blanchiment des coraux, qui peut aboutir à la mort de récifs entiers.En pratique, elle se traduit par une disparition des polypes des coraux, et ne laisse apparaître que le squelette calcaire de ces superorganismes.- Biotope fragile -Le blanchiment a cette année également ponctuellement affecté la Grande barrière de corail, sur la côte est de l’Australie, selon des données gouvernementales.Un blanchiment simultané de ces deux récifs distants de plusieurs milliers de kilomètres et appartenant à des registres climatiques distincts est un phénomène rare, a relevé Mme Quigley.”Le réchauffement de l’océan est si important qu’il l’emporte par endroit sur les spécificités locales”, estime l’océanologue, qui juge cette évolution “extrêmement préoccupante”.Si elle apparaît relativement épargnée à ce stade cet été, la Grande barrière de corail a connu des épisodes de blanchiment massifs en 2016, 2017, 2020, 2022 et 2024.Constituant un biotope particulièrement fragile, les récifs coralliens abritent une riche faune et protègent les littoraux en servant de brise-lames.Près de 80% d’entre eux ont été affectés à des degrés divers par du blanchiment entre 2023 et 2024, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).L’année 2024 a été marquée par les températures les plus élevées jamais observées dans le monde, dans un contexte de changement climatique lié à l’activité humaine.Outre le réchauffement climatique, la surpêche et la pollution constituent également des menaces pour les coraux, a souligné un rapport de l’ONU en décembre.
Turquie: la contestation évolue à l’aube d’une deuxième semaine
La contestation se poursuit mercredi en Turquie, une semaine après l’arrestation du populaire maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan qui a durci le ton face à l’opposition.Le Parti républicain du peuple (CHP), principale force d’opposition qui conviait jusque-là chaque soir des dizaines de milliers de manifestants à se rassembler devant la mairie d’Istanbul, a cessé de le faire et appelé mercredi les Stambouliotes à  applaudir, klaxonner ou agiter des drapeaux à leurs fenêtres à 20H30 (17H30 GMT), augurant d’une nouvelle phase dans la contestation.Özgür Özel, le chef du CHP, a en outre appelé à un vaste rassemblement samedi à Istanbul pour soutenir M. Imamoglu, incarcéré pour corruption, et réclamer des élections anticipées.S’en prenant longuement au CHP, auquel appartient le maire emprisonné d’Istanbul, le président Erdogan a suggéré mercredi que de nouvelles enquêtes pour corruption pourraient s’abattre sur le parti.Après cela, “ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a affirmé le chef de l’Etat.”Arrêtez de terroriser les rues”, a lancé M. Erdogan, confronté à une fronde d’une ampleur inédite depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul, en 2013.- “Alarmant” -Dans la capitale Ankara, où comme à Istanbul les manifestations sont interdites depuis la semaine passée, les mots du président n’ont pas apaisé la fronde.Plusieurs dizaines d’enseignants de la prestigieuse Université technique du Moyen-Orient, historiquement frondeuse, ont protesté mercredi sous les encouragements de leurs étudiants.”Les pressions exercées sur les membres de l’opposition ont atteint un niveau alarmant. De même, la pression exercée par le gouvernement sur les universités, qui dure depuis des années, est devenue plus forte encore avec les récents développements”, a déclaré une enseignante en toge.Des étudiants en médecine de deux grandes universités de la ville, rejoints par des enseignants, ont également protesté main dans la main, selon des images de médias turcs.Ekrem Imamoglu, que le CHP a investi dimanche – jour de son incarcération – candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028, a publié sur X via ses avocats un message en forme de défi au président Erdogan, promettant de “le renvoyer par les urnes”.Dans l’après-midi, le conseil municipal d’Istanbul a élu un maire par intérim, Nuri Aslan, également membre du CHP, semblant éloigner le spectre de la nomination par l’Etat d’un administrateur à la tête de la capitale économique turque.Özgür Özel qui y campait depuis l’arrestation de M. Imamoglu a solennellement quitté les lieux.En une semaine, la police a interpellé à Istanbul et dans plusieurs villes du pays plus de 1.400 personnes accusées d’avoir participé à des rassemblements illégaux, ont annoncé les autorités.Selon l’agence de presse étatique Anadolu, 172 personnes ont été placées en détention à Istanbul ces derniers jours pour provocations et violences ou pour avoir dissimulé leurs visages lors de manifestations.- “Situation gravissime” -Le gouvernement s’en est aussi pris aux journalistes qui couvraient les événements. Le directeur-général de Reporters sans frontières (RSF), Thibaut Bruttin, a appelé Ankara à libérer tous les journalistes arrêtés, dont un photographe de l’AFP. Sept d’entre eux ont été incarcérés.”Ces journalistes n’ont fait que leur travail. Ils n’ont rien à faire devant un tribunal et doivent être absolument remis en liberté”, a-t-il insisté.Le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, a appelé la présidence turque à “la libération rapide” de son photographe, placé en détention provisoire.”Yasin Akgül ne manifestait pas, il couvrait comme journaliste l’un des nombreux rassemblements organisés dans le pays depuis le mercredi 19 mars”, a fait valoir M. Fries.La France s’est dite “profondément préoccupée par les informations faisant état de répressions contre les manifestants et les journalistes en Turquie”, selon une source diplomatique à l’AFP.Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est également dit “préoccupé” par le placement en détention des sept journalistes.Le réseau social X a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle turque après une demande des autorités du pays de bloquer plus d’une centaine de comptes critiques du pouvoir.