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Climat: une étude lie producteurs d’énergies fossiles et augmentation des canicules
Le changement climatique a rendu les vagues de chaleur de ces deux dernières décennies plus probables et plus intenses, et les producteurs d’énergies fossiles et de ciment ont “significativement” contribué à cette tendance, conclut une étude publiée mercredi dans Nature.Ses auteurs, une équipe internationale, ont innové en se penchant sur une série de 213 canicules dans le monde durant la période 2000-2023.Ils ont aussi voulu s’intéresser plus particulièrement au rôle des grandes entreprises de production d’énergies fossiles et de ciment, émettrices de gaz à effet de serre.Les études d’attribution consistent généralement à mesurer le degré d’influence du changement climatique sur un événement météorologique extrême particulier. La singularité de cette étude est de passer en revue plusieurs épisodes.- “Plus intenses et probables” -“Cet article montre que le changement climatique a rendu plus de 200 vagues de chaleur plus intenses et plus probables, et que cette influence augmente”, explique à l’AFP Yann Quilcaille, de l’ETH Zurich, auteur principal de l’étude. “Ensuite, nous montrons que les émissions associées aux plus gros producteurs d’énergies fossiles et de ciment contribuent significativement aux vagues de chaleur”, souligne-t-il.Le changement climatique d’origine humaine a non seulement rendu les canicules plus probables mais, pour un quart d’entre elles (55 sur 213), cette probabilité a été augmentée d’au moins 10.000 fois. Autrement dit, elles auraient été quasiment impossibles sans le réchauffement du climat.L’influence de ce changement du climat se renforce fortement avec le temps: il a rendu les canicules 20 fois plus probables entre 2000 et 2009, et 200 fois plus probables entre 2010 et 2019. Les scientifiques ont ensuite voulu comprendre le rôle des 180 plus grosses entreprises productrices d’énergies fossiles et de ciment dans cette tendance. Pour leurs calculs, ils ont pris en compte toute la chaîne de valeur des entreprises et l’utilisation par les clients des produits qu’elles commercialisent. Ils ont par exemple attribué à chaque groupe pétrolier les émissions associées à l’essence qu’il a vendue, lorsqu’elle a ensuite été utilisée dans les voitures. – Litiges en plein essor -Résultat: les émissions liées à ces grandes entreprises ont contribué pour moitié à l’augmentation de l’intensité des canicules par rapport à l’ère pré-industrielle et ont aussi augmenté leur probabilité.Le rôle des 14 plus grosses “majors” (dont Saudi Aramco, Gazprom, Chevron ou BP) apparaît comme très important, pesant autant que les 166 autres entreprises étudiées, dont le rôle n’est pas négligeable pour autant.”Chaque producteur peut être suffisant à lui seul pour rendre possible des vagues de chaleur qui auraient été quasiment impossibles sans changement climatique”, souligne Yann Quilcaille.Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui n’a pas participé à l’étude, y voit “un résumé de l’état de l’art actuel sur l’attribution des vagues de chaleur”, relativisant auprès de l’AFP sa dimension innovante.Karsten Haustein, de l’université de Leipzig, juge pour sa part, dans un commentaire publié par Nature, qu’il s’agit d’un “bond en avant” qui peut être utile pour la justice et la diplomatie climatiques. Les auteurs concluent que l’étude pourrait “renforcer” le rôle de la science de l’attribution devant les tribunaux, alors que le nombre de litiges augmente.Dans un dossier emblématique, un paysan péruvien avait par exemple poursuivi l’énergéticien allemand RWE, l’accusant d’être indirectement responsable de la fonte d’un glacier proche de sa maison. La justice allemande a reconnu fin mai le principe d’une responsabilité mondiale des énergéticiens dans les dommages liés au changement climatique.Ces poursuites “visant des entreprises sont en plein essor, avec des procès contre RWE, Exxon, Shell, Chevron, Holcim, etc. Ces procès se basent souvent sur des résultats scientifiques dépassés, sans les derniers progrès, mais c’est en train de changer”, juge Yann Quilcaille.”Le but de notre (étude) est scientifique” mais “nous sommes conscients de son potentiel” pour éclairer ces dossiers, indique le chercheur.
Lecornu promet des “ruptures” en arrivant à Matignon
Des “ruptures” dans “la méthode” mais aussi sur “le fond”: le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions lors de sa prise de fonction à Matignon pour trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget.”Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond”, a déclaré M. Lecornu depuis le perron de Matignon lors d’une brève déclaration après la passation de pouvoirs avec François Bayrou, renversé lundi soir par les députés.Il s’est ensuite attardé pour saluer les invités et les ministres démissionnaires présents.Pour la traduction concrète de ces “ruptures”, M. Lecornu a indiqué qu’il s’exprimerait prochainement, après avoir lancé mercredi après-midi des consultations politiques puis syndicales.La passation de pouvoir dans la cour de Matignon a eu lieu le jour même d’une mobilisation pour “bloquer” le pays, symbolisée sur les chaînes d’informations par les écrans divisés en deux, montrant à la fois le tapis rouge ministériel et les tensions dans les rues.Sans y faire référence directement, M. Lecornu a dit se fixer comme objectif de mettre fin “au décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle” qui devient “préoccupant”.Privé de majorité à l’Assemblée, il a promis d’être “plus créatif”, “plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions”. “On va y arriver (…), il n’y a pas de chemin impossible”, a-t-il plaidé. Quelques instants plus tôt, François Bayrou l’avait assuré que son “aide” lui était “acquise à tout instant”.- Des consultations…Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée, cinquième depuis le début du second quinquennat Macron, Sébastien Lecornu, 39 ans, est peu connu des Français malgré son long mandat aux Armées depuis 2022.Première tâche confiée par le président à ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour préserver la “stabilité institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose à l’Assemblée nationale d’aucune majorité.Il a reçu dès 14H30 un prédécesseur devenu président du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal, qu’il a raccompagné jusqu’à sa voiture garée dans la cour de Matignon.Le patron des Républicains, ancien parti de M. Lecornu, Bruno Retailleau, également ministre de l’Intérieur démissionnaire, est arrivé à son tour à 15H30 avec le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez et son homologue du Sénat Mathieu Darnaud. Edouard Philippe, président d’Horizons, sera reçu à 17H30.Concernant les oppositions, le PS, les écologistes et le PCF ont été contactés par Matignon pour être conviés dans un second temps. La France insoumise, qui réclame le départ d’Emmanuel Macron, compte d’ailleurs déposer une motion de censure spontanée dès la reprise de la session parlementaire, si Sébastien Lecornu ne demande pas la confiance.Enfin, au Rassemblement national, on assure qu’une invitation devrait parvenir prochainement. “Soit il y a rupture, soit il y aura censure”, a grondé le président du RN Jordan Bardella depuis le Parlement européen, en prédisant un “bail très précaire” au Premier ministre.La mission de Sébastien Lecornu, qui arrive auréolé d’une réputation d’habile négociateur, est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles des oppositions à l’annonce de sa nomination.-… pour quelles concessions ? -Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros.Mais “sans justice fiscale, sociale, écologique, sans mesure pour le pouvoir d’achat, sans mise à contribution des très gros patrimoines, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets”, à savoir la censure, a prévenu le patron des députés socialistes Boris Vallaud sur RTL.Selon un interlocuteur régulier de M. Macron, le président pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.Comme preuve de “changement de méthode”, le patron du PS Olivier Faure a demandé mercredi qu’il s’engage à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, utilisé pour faire adopter sans vote tous les budgets depuis 2022.
Migrants: trois morts et trois disparus dans deux drames distincts dans la Manche
“Une nuit comme on n’en avait pas vécu depuis plusieurs mois”: trois migrants sont morts et trois autres ont “vraisemblablement” disparu lors de deux tentatives distinctes de traversée de la Manche entre mardi et mercredi, selon un bilan toujours provisoire.Tôt mercredi matin, le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie a ramené au port de Boulogne-sur-Mer un groupe de 44 migrants, dont trois personnes inanimées, déclarées décédées peu après.Ces trois victimes ont “vraisemblablement” été “écrasées au fond” d’une embarcation partie de Sangatte, près de Calais, a déclaré le préfet du Pas-de-Calais Laurent Touvet lors d’un point presse à Boulogne-sur-Mer.Selon les premiers éléments à sa disposition, deux des personnes décédées seraient originaire de l’Asie du sud-est et la troisième “serait plutôt égyptienne, et ce sont des personnes jeunes (…) peut-être deux mineurs”. Il s’agirait d’une femme et de deux hommes, a ajouté M. Touvet.Trois autres personnes qui étaient à bord de la même embarcation ont été hospitalisées à Boulogne-sur-Mer, et les 38 autres personnes secourues ont été débarquées dans la même ville.Malgré ce drame, l’embarcation a poursuivi sa route, 28 autres de ses occupants ayant “refusé l’assistance proposée” par les moyens français, selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) diffusé ultérieurement.- Recherches en cours -Lors d’un autre incident mardi soir, trois personnes ont “vraisemblablement” disparu en mer lors du départ chaotique d’une autre embarcation près de Neufchâtel-Hardelot, au sud de Boulogne-sur-Mer, toujours selon le préfet.”Une personne a pu être réanimée par les gendarmes alors qu’elle était en train de se noyer”, mais “un peu plus tard, on a entendu des cris dans la mer de personnes plus éloignées”, selon M. Touvet.Les recherches menées par des moyens nautiques et aériens n’ont pas permis “de nouvelle détection de naufragé”, selon le communiqué de la Prémar. Mais des opérations de recherches étaient “toujours en cours” mercredi après-midi, a précisé un porte-parole de la Prémar à l’AFP.Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes sur ces deux affaires, a déclaré à l’AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer Cécile Gressier. Dans celle de Neufchâtel-Hardelot, quatre naufragés doivent être entendus, dont la personne ayant été sauvée de la noyade, a-t-elle précisé.Cela porte à au moins 23 le nombre de décès survenus lors de tentatives de traversées clandestines de la frontière franco-britannique depuis le début de l’année, selon un comptage de l’AFP à partir de données françaises officielles.- Bateau surchargé record -C’est “une nuit comme on n’en avait pas vécu depuis plusieurs mois”, a résumé M. Touvet.”Le bilan aurait pu être beaucoup, beaucoup plus lourd” a-t-il toutefois souligné: un troisième bateau en difficulté a été secouru avec 115 personnes à bord, probablement un “record” pour une embarcation clandestine dans la région, selon le préfet.Cette embarcation partie de Dieppe comptait même 125 passagers initialement, dix ayant été secourus à bord quelques heures plus tôt, selon la Prémar.Ces traversées périlleuses se font avec des canots pneumatiques de quelques mètres de long surnommés “small boats”, souvent surchargés et dont peu de passagers ont des gilets de sauvetage.Plus de 30.000 personnes sont arrivées de la sorte sur les côtes anglaises depuis janvier selon le ministère de l’Intérieur britannique, un chiffre record à ce stade de l’année. La seule journée de samedi a vu 17 embarcations et plus de 1.000 migrants réussir la traversée, toujours selon les autorités britanniques.Mardi, une femme migrante a été déclarée décédée sur le rivage britannique à l’issue d’une tentative de traversée.Depuis son élection en juillet 2024, le gouvernement du travailliste Keir Starmer a multiplié les initiatives pour tenter de limiter les arrivées au Royaume-Uni, mais il peine à endiguer ce phénomène.Sa nouvelle ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood, nommée vendredi, a promis que des expulsions de migrants vers la France, prévues dans le cadre d’un accord bilatéral entré en vigueur en août et censé avoir un effet dissuasif sur les traversées clandestines, débuteront “de manière imminente”.Londres a assuré début août avoir commencé à placer en détention des migrants arrivés par “small boats” dans le cadre de cet accord aux contours encore flous, régulièrement dénoncé par les associations.
Migrants: trois morts et trois disparus dans deux drames distincts dans la Manche
“Une nuit comme on n’en avait pas vécu depuis plusieurs mois”: trois migrants sont morts et trois autres ont “vraisemblablement” disparu lors de deux tentatives distinctes de traversée de la Manche entre mardi et mercredi, selon un bilan toujours provisoire.Tôt mercredi matin, le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie a ramené au port de Boulogne-sur-Mer un groupe de 44 migrants, dont trois personnes inanimées, déclarées décédées peu après.Ces trois victimes ont “vraisemblablement” été “écrasées au fond” d’une embarcation partie de Sangatte, près de Calais, a déclaré le préfet du Pas-de-Calais Laurent Touvet lors d’un point presse à Boulogne-sur-Mer.Selon les premiers éléments à sa disposition, deux des personnes décédées seraient originaire de l’Asie du sud-est et la troisième “serait plutôt égyptienne, et ce sont des personnes jeunes (…) peut-être deux mineurs”. Il s’agirait d’une femme et de deux hommes, a ajouté M. Touvet.Trois autres personnes qui étaient à bord de la même embarcation ont été hospitalisées à Boulogne-sur-Mer, et les 38 autres personnes secourues ont été débarquées dans la même ville.Malgré ce drame, l’embarcation a poursuivi sa route, 28 autres de ses occupants ayant “refusé l’assistance proposée” par les moyens français, selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) diffusé ultérieurement.- Recherches en cours -Lors d’un autre incident mardi soir, trois personnes ont “vraisemblablement” disparu en mer lors du départ chaotique d’une autre embarcation près de Neufchâtel-Hardelot, au sud de Boulogne-sur-Mer, toujours selon le préfet.”Une personne a pu être réanimée par les gendarmes alors qu’elle était en train de se noyer”, mais “un peu plus tard, on a entendu des cris dans la mer de personnes plus éloignées”, selon M. Touvet.Les recherches menées par des moyens nautiques et aériens n’ont pas permis “de nouvelle détection de naufragé”, selon le communiqué de la Prémar. Mais des opérations de recherches étaient “toujours en cours” mercredi après-midi, a précisé un porte-parole de la Prémar à l’AFP.Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes sur ces deux affaires, a déclaré à l’AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer Cécile Gressier. Dans celle de Neufchâtel-Hardelot, quatre naufragés doivent être entendus, dont la personne ayant été sauvée de la noyade, a-t-elle précisé.Cela porte à au moins 23 le nombre de décès survenus lors de tentatives de traversées clandestines de la frontière franco-britannique depuis le début de l’année, selon un comptage de l’AFP à partir de données françaises officielles.- Bateau surchargé record -C’est “une nuit comme on n’en avait pas vécu depuis plusieurs mois”, a résumé M. Touvet.”Le bilan aurait pu être beaucoup, beaucoup plus lourd” a-t-il toutefois souligné: un troisième bateau en difficulté a été secouru avec 115 personnes à bord, probablement un “record” pour une embarcation clandestine dans la région, selon le préfet.Cette embarcation partie de Dieppe comptait même 125 passagers initialement, dix ayant été secourus à bord quelques heures plus tôt, selon la Prémar.Ces traversées périlleuses se font avec des canots pneumatiques de quelques mètres de long surnommés “small boats”, souvent surchargés et dont peu de passagers ont des gilets de sauvetage.Plus de 30.000 personnes sont arrivées de la sorte sur les côtes anglaises depuis janvier selon le ministère de l’Intérieur britannique, un chiffre record à ce stade de l’année. La seule journée de samedi a vu 17 embarcations et plus de 1.000 migrants réussir la traversée, toujours selon les autorités britanniques.Mardi, une femme migrante a été déclarée décédée sur le rivage britannique à l’issue d’une tentative de traversée.Depuis son élection en juillet 2024, le gouvernement du travailliste Keir Starmer a multiplié les initiatives pour tenter de limiter les arrivées au Royaume-Uni, mais il peine à endiguer ce phénomène.Sa nouvelle ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood, nommée vendredi, a promis que des expulsions de migrants vers la France, prévues dans le cadre d’un accord bilatéral entré en vigueur en août et censé avoir un effet dissuasif sur les traversées clandestines, débuteront “de manière imminente”.Londres a assuré début août avoir commencé à placer en détention des migrants arrivés par “small boats” dans le cadre de cet accord aux contours encore flous, régulièrement dénoncé par les associations.
Migrants: trois morts et trois disparus dans deux drames distincts dans la Manche
“Une nuit comme on n’en avait pas vécu depuis plusieurs mois”: trois migrants sont morts et trois autres ont “vraisemblablement” disparu lors de deux tentatives distinctes de traversée de la Manche entre mardi et mercredi, selon un bilan toujours provisoire.Tôt mercredi matin, le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie a ramené au port …
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Von der Leyen appelle l’Europe à “se battre pour sa place” dans un monde “hostile”
L’Europe doit “se battre pour sa place” au milieu d’un monde “hostile” et d’une “tempête” géopolitique qui va durer, a martelé mercredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen devant les eurodéputés, affichant son soutien à la Pologne après l’interception de drones russes.La cheffe de l’exécutif européen a opté pour un ton résolument offensif à Strasbourg, dans un discours d’une heure et demie consacré à ses priorités politiques et à la nécessité de changements profonds face au “nouvel ordre mondial”.Elle a d’abord fustigé une “violation dangereuse” et sans précédent de l’espace aérien polonais par la Russie, après l’interception de drones entrés au cours d’une attaque russe contre l’Ukraine voisine.”L’Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire”, a lancé la dirigeante allemande.Ursula von der Leyen a appelé le Vieux continent à muscler encore son effort de défense, afin de se doter “de moyens stratégiques indépendants”.En soutien à l’Ukraine, elle a indiqué que l’UE allait utiliser les intérêts des avoirs russes gelés pour accorder un nouveau “prêt de réparation” à Kiev, mais sans toucher directement à ces actifs eux-mêmes.Elle a également promis prochainement un sommet “pour le retour des enfants ukrainiens” enlevés par la Russie.L’UE prépare un 19e paquet de sanctions contre Moscou, qui pourrait aussi cibler certains pays achetant des hydrocarbures russes.- “Carcan de l’unanimité” -En matière diplomatique, Ursula von der Leyen était également très attendue sur le Moyen-Orient, au lendemain de raids israéliens au Qatar visant des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas.La gauche est arrivée vêtue de rouge dans l’hémicycle pour dénoncer la guerre à Gaza et l’inaction européenne.”Allons-nous attendre qu’il ne reste plus rien de Gaza pour agir ?”, s’est indigné le chef des écologistes Bas Eickhout.Ursula von der Leyen a haussé le ton contre le gouvernement israélien en proposant des sanctions contre les “ministres extrémistes” et “une suspension partielle de l’accord d’association (UE-Israël) sur les questions liées au commerce”.Israël a aussitôt reproché à la cheffe de l’exécutif européen d’envoyer “un mauvais message, qui renforce le Hamas”.Les mesures proposées mercredi seront toutefois très difficiles à faire adopter par des Etats membres profondément divisés sur le sujet.Au sein de l’UE, “nous ne pouvons pas nous permettre d’être paralysés”, a tenté de conjurer la présidente de la Commission.Au passage, elle a plaidé pour une réforme institutionnelle, un serpent de mer de l’Union européenne. Afin de surmonter ses divisions, l’UE devrait se débarrasser du “carcan de l’unanimité” en matière de politique étrangère et passer à la majorité qualifiée, a-t-elle soutenu.- “Imaginez le chaos” -Confrontée à la colère des eurodéputés, elle a ensuite défendu bec et ongles l’accord commercial scellé fin juillet avec les Etats-Unis de Donald Trump, une “stabilité cruciale” dans “le chaos” géopolitique actuel.La présidente de la Commission est critiquée de toutes parts pour cet accord sur les taxes douanières, vécu par beaucoup comme une “humiliation”.”Je comprends les premières réactions”, mais “pensez aux répercussions d’une guerre commerciale totale avec les États-Unis. Imaginez le chaos”, a-t-elle lancé aux parlementaires.Elle a aussi assuré que l’Europe resterait intransigeante sur sa législation environnementale et numérique, que Donald Trump a encore fustigée vendredi après que la Commission a infligé une lourde amende à Google.L’Europe “semble faible” et “nous sommes en train de perdre” le soutien des citoyens, a mis en garde la cheffe du groupe centriste Valérie Hayer, qui dénonce un “très mauvais deal” avec Trump.Les eurodéputés devront se prononcer dans les mois qui viennent sur la baisse des taxes européennes sur les produits américains. La droite votera pour, mais les centristes entretiennent le suspense et les sociaux-démocrates menacent de voter contre.A l’extrême droite, Jordan Bardella (Patriotes) a indiqué avoir recueilli les voix nécessaires pour déposer une motion de censure contre Mme von der Leyen, qui pourrait être débattue dans les semaines qui viennent. La gauche radicale entend faire de même de son côté.Mais ces deux initiatives sont vouées à l’échec, puisque la droite, les centristes et les sociaux-démocrates n’ont pas l’intention de renverser la patronne de l’exécutif européen.
Von der Leyen appelle l’Europe à “se battre pour sa place” dans un monde “hostile”
L’Europe doit “se battre pour sa place” au milieu d’un monde “hostile” et d’une “tempête” géopolitique qui va durer, a martelé mercredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen devant les eurodéputés, affichant son soutien à la Pologne après l’interception de drones russes.La cheffe de l’exécutif européen a opté pour un ton résolument offensif à Strasbourg, dans un discours d’une heure et demie consacré à ses priorités politiques et à la nécessité de changements profonds face au “nouvel ordre mondial”.Elle a d’abord fustigé une “violation dangereuse” et sans précédent de l’espace aérien polonais par la Russie, après l’interception de drones entrés au cours d’une attaque russe contre l’Ukraine voisine.”L’Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire”, a lancé la dirigeante allemande.Ursula von der Leyen a appelé le Vieux continent à muscler encore son effort de défense, afin de se doter “de moyens stratégiques indépendants”.En soutien à l’Ukraine, elle a indiqué que l’UE allait utiliser les intérêts des avoirs russes gelés pour accorder un nouveau “prêt de réparation” à Kiev, mais sans toucher directement à ces actifs eux-mêmes.Elle a également promis prochainement un sommet “pour le retour des enfants ukrainiens” enlevés par la Russie.L’UE prépare un 19e paquet de sanctions contre Moscou, qui pourrait aussi cibler certains pays achetant des hydrocarbures russes.- “Carcan de l’unanimité” -En matière diplomatique, Ursula von der Leyen était également très attendue sur le Moyen-Orient, au lendemain de raids israéliens au Qatar visant des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas.La gauche est arrivée vêtue de rouge dans l’hémicycle pour dénoncer la guerre à Gaza et l’inaction européenne.”Allons-nous attendre qu’il ne reste plus rien de Gaza pour agir ?”, s’est indigné le chef des écologistes Bas Eickhout.Ursula von der Leyen a haussé le ton contre le gouvernement israélien en proposant des sanctions contre les “ministres extrémistes” et “une suspension partielle de l’accord d’association (UE-Israël) sur les questions liées au commerce”.Israël a aussitôt reproché à la cheffe de l’exécutif européen d’envoyer “un mauvais message, qui renforce le Hamas”.Les mesures proposées mercredi seront toutefois très difficiles à faire adopter par des Etats membres profondément divisés sur le sujet.Au sein de l’UE, “nous ne pouvons pas nous permettre d’être paralysés”, a tenté de conjurer la présidente de la Commission.Au passage, elle a plaidé pour une réforme institutionnelle, un serpent de mer de l’Union européenne. Afin de surmonter ses divisions, l’UE devrait se débarrasser du “carcan de l’unanimité” en matière de politique étrangère et passer à la majorité qualifiée, a-t-elle soutenu.- “Imaginez le chaos” -Confrontée à la colère des eurodéputés, elle a ensuite défendu bec et ongles l’accord commercial scellé fin juillet avec les Etats-Unis de Donald Trump, une “stabilité cruciale” dans “le chaos” géopolitique actuel.La présidente de la Commission est critiquée de toutes parts pour cet accord sur les taxes douanières, vécu par beaucoup comme une “humiliation”.”Je comprends les premières réactions”, mais “pensez aux répercussions d’une guerre commerciale totale avec les États-Unis. Imaginez le chaos”, a-t-elle lancé aux parlementaires.Elle a aussi assuré que l’Europe resterait intransigeante sur sa législation environnementale et numérique, que Donald Trump a encore fustigée vendredi après que la Commission a infligé une lourde amende à Google.L’Europe “semble faible” et “nous sommes en train de perdre” le soutien des citoyens, a mis en garde la cheffe du groupe centriste Valérie Hayer, qui dénonce un “très mauvais deal” avec Trump.Les eurodéputés devront se prononcer dans les mois qui viennent sur la baisse des taxes européennes sur les produits américains. La droite votera pour, mais les centristes entretiennent le suspense et les sociaux-démocrates menacent de voter contre.A l’extrême droite, Jordan Bardella (Patriotes) a indiqué avoir recueilli les voix nécessaires pour déposer une motion de censure contre Mme von der Leyen, qui pourrait être débattue dans les semaines qui viennent. La gauche radicale entend faire de même de son côté.Mais ces deux initiatives sont vouées à l’échec, puisque la droite, les centristes et les sociaux-démocrates n’ont pas l’intention de renverser la patronne de l’exécutif européen.
“Bloquons tout”: pas de pays à l’arrêt mais une profusion d’actions et des manifestants par milliers
Pas de pays à l’arrêt, mais la France connaît un 10 septembre sous tension mercredi avec des centaines de blocages ou de tentatives, contrées par les forces de l’ordre, et des dizaines de milliers de manifestants défilant contre l’austérité budgétaire et les inégalités.A 11H00, le ministère de l’Intérieur a recensé 29.000 participants sur 430 actions, dont 273 rassemblements et 157 blocages lors d’une journée de mobilisation atypique, née d’appels hétéroclites sur les messageries et les réseaux sociaux et centrée sur les efforts budgétaires envisagés par le gouvernement.”C’est vraiment un ras-le-bol global sur ce qui se passe en France, sur le fait que les politiques n’écoutent pas les urnes”, a déclaré à l’AFP Bastien, un étudiant de 23 ans, qui a défilé à Rennes au milieu de 10.400 personnes, selon la préfecture.”Il y a un budget de l’Etat qui a été mal géré et on nous accuse d’être à l’origine de cette dette, et c’est à nous de travailler plus pour rembourser”, a déclaré à l’AFP Juliette, travailleuse sociale à Clermont-Ferrand âgée de 30 ans, qui n’a “pas l’habitude” de manifester et n’est pas syndiquée.A Brest, les manifestants étaient 5.000, 2.200 à Lorient, 2.000 à Orléans et autant à Bordeaux, selon les préfectures.A Paris, où plusieurs centaines d’étudiants s’étaient rassemblés le matin devant la Sorbonne, plusieurs milliers de manifestants, dont beaucoup de jeunes, étaient réunis en début d’après-midi place du Châtelet dans une ambiance d’abord festive puis un peu plus tendue.- “même bord politique” -A Nantes, Mahault, une éducatrice spécialisée de 52 ans en grève estimait que “les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Le changement de Premier ministre n’y changera rien, je n’en attends rien: c’est le même bord politique, la succession”.Le nouveau chef du gouvernement Sébastien Lecornu, qui a pris ses fonctions à l’hôtel de Matignon peu avant 13H00, a lui promis “des ruptures sur le fond” et “pas que sur la forme”. Pour la plupart, les actions matinales se sont déroulées dans un calme relatif mais il y a eu quelques débordements comme sur la rocade de Rennes où un bus a été saccagé et incendié par des manifestants, a rapporté Star, le réseau de transports en commun de la ville.Les tentatives de blocage se sont souvent heurtées à l’action préventive de forces de l’ordre en nombre, comme à Marseille, où, prépositionnées à l’avance, elles ont empêché 200 personnes d’accéder à l’autoroute venant de Toulon.Le ministre de l’Intérieur démissionnaire et président Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a dénoncé cette action et a de nouveau accusé “la mouvance de l’extrême gauche” d’avoir “confisqué” cette mobilisation née sur les réseaux sociaux et soutenue par la gauche, de LFI au PS.A 14H30, 183 personnes avaient été interpellées en agglomération parisienne. Au niveau national, le ministère de l’Intérieur a fait état de 295 interpellations à 13h00. Une centaine de lycées étaient perturbés et 27 bloqués, selon le ministère de l’Education nationale, notamment à Paris, à Montpellier, Rennes et Lille. Des mobilisations étudiantes ont été recensées à Paris, Rennes, Grenoble, Montpellier, Toulouse, Lyon, Mulhouse et Nice, selon l’Union étudiante et l’Unef.- Louvre et Orsay touchés -Cette journée d’actions disparates est soutenu par certains syndicats. La CGT et Solidaires ont appelé à s’y joindre quand la CFDT et FO, notamment, ont préféré se concentrer sur la journée intersyndicale du 18.Côté transports, la circulation des trains a été coupée par des occupations de voies à Cherbourg et Valence, selon la SNCF. A Paris et en Ile-de-France, les transports en commun connaissent quelques perturbations, “conformes aux prévisions” selon les opérateurs de transport. A la gare du Nord, à Paris, où le trafic a été très brièvement interrompu, la situation s’était également tendue en fin de matinée avec les forces de l’ordre qui filtraient les entrées.Au musée du Louvre à Paris, seules quelques salles étaient ouvertes. Le musée d’Orsay restait lui complètement fermé. Sur décision préfectorale, une étape du Tour de l’Ardèche féminin a par ailleurs été annulée par mesure de sécurité.Dans les raffineries TotalEnergies, où la CGT avait appelé à faire grève, la mobilisation était “très faible”, selon un responsable syndical à l’AFP.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé sa participation. Ce mouvement horizontal, sans chef de file identifié, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisées, selon une récente enquête de la fondation Jean Jaurès.







