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La BCE maintient ses taux pendant la tourmente politique en France

La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs, reflétant sa confiance dans une inflation contenue, alors que les turbulences politiques françaises devaient planer sur les débats entre gardiens de l’euro.La dernière modification des taux remonte à juin, lorsque la BCE avait abaissé son principal taux sur les dépôts à 2%, marquant la première détente monétaire après une longue série de hausses pour contenir la flambée des prix post-Covid et liée à la guerre en Ukraine.L’inflation “se situe actuellement autour de l’objectif à moyen terme de 2 %” et la BCE voit les perspectives d’inflation “globalement inchangées”, selon un communiqué. La réunion de la BCE s’est aussi déroulée au moment où la France traverse une période d’incertitude politique. Emmanuel Macron a nommé mardi son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Premier ministre, mais celui-ci doit encore bâtir une coalition et présenter un budget, sous la menace constante d’une motion de censure.- Responsabilité budgétaire – Lors de la conférence de presse commentant les décisions du jour, sa présidente Christine Lagarde, ancienne ministre française des Finances (2007-2011), sera inévitablement interrogée sur le sujet. Quel que soit le gouvernement mis en place, il devra piloter un pays dont la dette publique atteint environ 3.300 milliards d’euros, soit plus de 115% du PIB, record de la zone euro. Les investisseurs exigent déjà une prime de risque plus élevée pour financer Paris : le taux de l’emprunt français à dix ans a du reste brièvement dépassé cette semaine celui de l’Italie à maturité comparable, une première depuis le début des années 2000.La France reste par ailleurs sous la menace d’une dégradation de sa note par l’agence Fitch vendredi.Mme Lagarde devrait certes éviter tout commentaire politique, mais “pourrait rappeler l’appel de la BCE à la responsabilité budgétaire”, estime Felix Schmidt, chez Berenberg.La question pourrait aussi porter sur l’éventuel recours à un mécanisme spécial au sein de l’institut francfortois destiné à stabiliser les marchés obligataires en cas de turbulence.Cet outil, l'”Instrument de protection de la transmission”(IPT), permet à la BCE de racheter les obligations de pays empêchés de se financer à coût raisonnable à cause d’attaques de marché injustifiées, mais pas de ceux confrontés à des difficultés liées à un mauvais pilotage budgétaire. Créé en 2022, lors d’une période de forte instabilité politique en Italie, il n’a encore jamais été utilisé. Les analystes estiment qu’il ne serait déclenché que si la crise française se propageait à d’autres pays. Or, les marchés restent calmes et “il y a peu de raisons de penser que l’aggravation des problèmes en France provoquerait des difficultés ailleurs”, note Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics. – Croissance revue en baisse  -L’institut  monétaire a appuyé ses décisions du jour sur un jeu de nouvelles projections économiques : l’inflation devrait s’établir à 2,1% en 2025, contre la cible de 2% encore espérée en juin, avant de descendre à 1,7% en 2026, contre 1,6% auparavant. La croissance devrait atteindre 1,2% cette année, 0,3 point de pourcentage de mieux que dans les projections de juin du fait d’une première partie d’année meilleure que prévu, mais redescendre à 1,0% en 2026, corrigeant à la baisse le chiffrage précédent. Ces prévisions reflètent en partie la morosité économique en Allemagne, première économie de la zone euro, où les dernières données ont douché les attentes de reprise rapide.Elles tiennent aussi compte de l’accord conclu début août avec les Etats-Unis, fixant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens, un peu supérieurs au scénario de base imaginé par la BCE en juin.Cela reste un choc pour l’économie européenne mais la déviation anticipée sur les données économiques pourrait s’avérer trop modeste pour justifier rapidement un nouvel assouplissement monétaire, selon les observateurs.

Corruption en lien avec la Chine: l’enquête visant un député allemand d’extrême droite s’accélère

Immunité levée, perquisitions simultanées dans trois villes dans deux pays: la justice allemande a accéléré jeudi l’enquête visant le député allemand d’extrême droite Maximilian Krah, soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent en lien avec la Chine.Agé de 48 ans, ce membre de l’aile radicale de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le principal parti d’opposition au Bundestag, connu pour ses déclarations sulfureuses et ses liens présumés avec Moscou et Pékin, a dénoncé des accusations “absurdes” et une “tentative d’intimidation”.L’accélération de l’enquête survient en plein procès de son ex-collaborateur au Parlement européen, accusé d’espionnage au profit de la Chine. Appelé à témoigner le 3 septembre devant le tribunal à Dresde, Maximilan Krah avait assuré avoir appris par voie de presse les soupçons d’espionnage pesant contre son assistant.- Débat interrompu -Jeudi matin, la présidente du Bundestag, Julia Klöckner, a interrompu un débat en séance plénière pour faire voter en urgence la levée de l’immunité parlementaire de l’élu.Ceci a permis les perquisitions de jeudi, voulues par le parquet de Dresde, dans les locaux professionnels et personnels du suspect.Contacté par l’AFP, le parquet a fait état de perquisitions dans “des bureaux du suspect au Bundestag à Berlin, ainsi que des locaux résidentiels et commerciaux à Dresde, et, avec le soutien d’Eurojust (une agence de coopération judiciaire européenne, ndlr) et de la justice belge, à Bruxelles”.Le parquet a aussi confirmé que l’enquête ouverte début mai contre M. Krah visait des sommes perçues alors qu’il était député européen.Ces soupçons de corruption et de blanchiment d’argent sont “en lien avec des versements en provenance de Chine”, a aussi indiqué le parquet de Dresde à l’AFP.Selon le Spiegel, l’élu allemand aurait reçu entre 2019 et 2023 plus de 50.000 euros de fonds venus de Chine, émanant de sociétés proches de son ex-collaborateur, celui jugé à Dresde.Au procès, lorsqu’on a demandé à M. Krah pourquoi avoir recruté l’accusé, le député a mis en avant les compétences linguistiques et les “connaissances pratiques” de Jian Guo, liées à sa société d’import-export, qu’il avait précédemment représentée en tant qu’avocat. Selon l’accusation, Jian Guo, de nationalité allemande, aurait également livré à Pékin des informations d’ordre militaire grâce notamment à une complice présumée, jugée avec lui à Dresde.- Habitué des dérapages -Maximilian Krah a abandonné son mandat de député européen après avoir été élu député de Chemnitz, en Saxe, bastion de l’AfD dans l’ex-RDA, lors des dernières législatives de février 2025.L’arrestation, en avril 2024, de Jian Guo avait fait grand bruit, car M. Krah était alors la tête de liste de l’AfD pour les élections européennes.Pendant la même campagne, il avait fait scandale en estimant qu’un SS n’était “pas automatiquement un criminel”, ce qui avait conduit à une rupture au Parlement européen avec le parti d’extrême droite français Rassemblement national.Habitué des dérapages, l’avocat avait ensuite été banni des instances dirigeantes de l’AfD.Jeudi, le parti a semblé prendre ses distances. Dans un communiqué succinct, il a réclamé une enquête transparente et rapide, et n’a pas apporté de soutien explicite à son élu. “La levée de l’immunité et en particulier la perquisition des bureaux et des espaces privés de M. Krah sont des événements graves”, ont déclaré les chefs de la formation, Alice Weidel et Tino Chrupalla.Depuis son score record aux législatives (20%), le parti anti-immigration est la principale force d’opposition à la coalition menée par le conservateur Friedrich Merz.

Népal: le président promet une issue à la crise “aussi vite que possible”

Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de trouver “aussi vite que possible” une solution à la crise causée par la chute du Premier ministre après les émeutes meurtrières qui ont ébranlé le pays.Ouvertes dès mercredi autour du chef de l’armée, les discussions pour organiser la transition ouverte ont fait émerger le nom …

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Népal: le président promet une issue à la crise “aussi vite que possible”

Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de trouver “aussi vite que possible” une solution à la crise causée par la chute du Premier ministre après les émeutes meurtrières qui ont ébranlé le pays.Ouvertes dès mercredi autour du chef de l’armée, les discussions pour organiser la transition ouverte ont fait émerger le nom de l’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, qui pourrait être nommée à la tête d’un gouvernement provisoire.”Le nom de Sushila Karki arrive en tête de ceux cités pour diriger le gouvernement provisoire”, a déclaré à l’AFP Rakshya Bam, une représentante des manifestants qui a participé aux premières tractations.”Nous attendons que le président (du pays) prenne une décision”, a-t-elle poursuivie.Chargé par la Constitution de nommer le Premier ministre, le chef de l’Etat a justement assuré jeudi faire “tous les efforts” pour “trouver une issue à la situation difficile que connaît le pays (…) pour protéger la démocratie et maintenir l’ordre”.M. Paudel, 80 ans, a promis que cette solution serait trouvée “aussi vite que possible” afin “de satisfaire les exigences des citoyens qui ont protesté”.Les troubles, les plus meurtriers survenus au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008, ont débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestants qui dénonçaient un blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et des centaines de blessés.Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de M. Oli, des jeunes réunis sous une bannière “Génération Z” ont mis à sac mardi de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir dans la capitale Katmandou.- “Des vraies réformes” -Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire.L’armée a repris mardi soir le contrôle des rues de Katmandou et y fait depuis respecter un strict couvre-feu, jusqu’à nouvel ordre.Mercredi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a convié à sa table diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, pour former un gouvernement provisoire.”S’il vous plaît, ne nous proposez pas les mêmes vieux dirigeants”, a exhorté une des figures de la contestation, Sudan Gurung.”Nous avons besoin de vraies réformes, pas de postes au gouvernement”, a-t-il poursuivi devant la presse. “Nous voulons que ça change (…) notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue”.Les discussions autour du chef d’état-major de l’armée ont continué jeudi.Présenté comme l’un des acteurs clé de la transition, Balendra Shah, l’ancien rappeur élu maire de Katmandou en 2022, a exprimé publiquement son soutien à la magistrate Sushila Karki.”Je soutiens totalement votre candidature pour prendre la tête d’un gouvernement provisoire”, a assuré M. Shah sur Facebook.Son nom ne semble toutefois pas encore faire l’unanimité.- Couvre-feu -“Il y a des divisions, ce qui est naturel dans un mouvement décentralisé comme celui-là”, a commenté pour l’AFP la journaliste Pranaya Rana. “L’important pour eux est de se réunir (…) pour empêcher que leur mouvement soit détourné par des opportunistes”.Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué mardi qu’il démissionnait “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”.Agé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne ces dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ.Dans la capitale Katmandou, l’armée a brièvement levé jeudi le couvre-feu pour permettre aux habitants de se ravitailler, ont constaté des journalistes de l’AFP.Largement vides, les rues et les principaux carrefours du centre-ville restent quadrillés par de nombreux soldats en armes, escortés de véhicules blindés ou de chars.Le bilan des émeutes de mardi reste très parcellaire. L’armée a annoncé une trentaine d’arrestations et la police fait état de trois morts dans ses rangs.Plus de 13.500 détenus se sont également évadés des prisons du pays à la faveur des troubles. Selon des sources militaires, plus de 200 à peine avaient été repris jeudi, dont une soixantaine sur le sol indien.

Népal: le président promet une issue à la crise “aussi vite que possible”

Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de trouver “aussi vite que possible” une solution à la crise causée par la chute du Premier ministre après les émeutes meurtrières qui ont ébranlé le pays.Ouvertes dès mercredi autour du chef de l’armée, les discussions pour organiser la transition ouverte ont fait émerger le nom de l’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, qui pourrait être nommée à la tête d’un gouvernement provisoire.”Le nom de Sushila Karki arrive en tête de ceux cités pour diriger le gouvernement provisoire”, a déclaré à l’AFP Rakshya Bam, une représentante des manifestants qui a participé aux premières tractations.”Nous attendons que le président (du pays) prenne une décision”, a-t-elle poursuivie.Chargé par la Constitution de nommer le Premier ministre, le chef de l’Etat a justement assuré jeudi faire “tous les efforts” pour “trouver une issue à la situation difficile que connaît le pays (…) pour protéger la démocratie et maintenir l’ordre”.M. Paudel, 80 ans, a promis que cette solution serait trouvée “aussi vite que possible” afin “de satisfaire les exigences des citoyens qui ont protesté”.Les troubles, les plus meurtriers survenus au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008, ont débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestants qui dénonçaient un blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et des centaines de blessés.Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de M. Oli, des jeunes réunis sous une bannière “Génération Z” ont mis à sac mardi de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir dans la capitale Katmandou.- “Des vraies réformes” -Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire.L’armée a repris mardi soir le contrôle des rues de Katmandou et y fait depuis respecter un strict couvre-feu, jusqu’à nouvel ordre.Mercredi, le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a convié à sa table diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, pour former un gouvernement provisoire.”S’il vous plaît, ne nous proposez pas les mêmes vieux dirigeants”, a exhorté une des figures de la contestation, Sudan Gurung.”Nous avons besoin de vraies réformes, pas de postes au gouvernement”, a-t-il poursuivi devant la presse. “Nous voulons que ça change (…) notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue”.Les discussions autour du chef d’état-major de l’armée ont continué jeudi.Présenté comme l’un des acteurs clé de la transition, Balendra Shah, l’ancien rappeur élu maire de Katmandou en 2022, a exprimé publiquement son soutien à la magistrate Sushila Karki.”Je soutiens totalement votre candidature pour prendre la tête d’un gouvernement provisoire”, a assuré M. Shah sur Facebook.Son nom ne semble toutefois pas encore faire l’unanimité.- Couvre-feu -“Il y a des divisions, ce qui est naturel dans un mouvement décentralisé comme celui-là”, a commenté pour l’AFP la journaliste Pranaya Rana. “L’important pour eux est de se réunir (…) pour empêcher que leur mouvement soit détourné par des opportunistes”.Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué mardi qu’il démissionnait “afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique”.Agé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne ces dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ.Dans la capitale Katmandou, l’armée a brièvement levé jeudi le couvre-feu pour permettre aux habitants de se ravitailler, ont constaté des journalistes de l’AFP.Largement vides, les rues et les principaux carrefours du centre-ville restent quadrillés par de nombreux soldats en armes, escortés de véhicules blindés ou de chars.Le bilan des émeutes de mardi reste très parcellaire. L’armée a annoncé une trentaine d’arrestations et la police fait état de trois morts dans ses rangs.Plus de 13.500 détenus se sont également évadés des prisons du pays à la faveur des troubles. Selon des sources militaires, plus de 200 à peine avaient été repris jeudi, dont une soixantaine sur le sol indien.

Intrusion de drones: la Pologne a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

La Pologne a annoncé jeudi qu’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra à sa demande après l’intrusion de drones présumés russes sur son territoire.Jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, l’intrusion d’une vingtaine de drones venus du ciel ukrainien et du Bélarus a suscité une vive émotion dans le pays, qui réclame un renforcement sur son territoire des capacités militaires de l’UE et de l’Otan.Ces intrusions sont survenues à la veille de grandes manoeuvres militaires communes russo-bélarusses, baptisées Zapad-2025 (Ouest-2025), programmées du 12 au 16 septembre et qui ont conduit la Pologne à fermer sa frontière avec le Bélarus à partir de jeudi et, de limiter le trafic aérien à ses frontières orientales.La Lituanie et la Lettonie ont elles-aussi annoncé des restrictions de trafic aérien à leurs frontières avec la Russie et le Bélarus.”A la demande de la Pologne, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies sera convoquée au sujet de la violation de l’espace aérien polonais par la Russie”, a indiqué le ministère polonais des Affaires étrangères sur X.La Pologne entend ainsi “attirer l’attention du monde entier sur cette attaque sans précédent menée par des drones russes contre un pays membre non seulement de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne et de l’Otan”, a déclaré le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski à la radio RMF FM.Selon lui, l’intrusion n’est “pas seulement un test pour la Pologne, c’est un test pour toute l’Otan et pas seulement militaire, mais aussi politique”.Selon Varsovie, 19 drones sont entrés dans la nuit de mardi à mercredi dans l’espace aérien polonais, sans faire de blessés. Au moins trois drones, “de fabrication russe”, selon M. Sikorski, ont été abattus par l’armée polonaise épaulée par les alliés de l’Otan.Une maison et une voiture ont été endommagées dans l’est du pays.Les débris de 16 drones ont été retrouvés, selon un bilan publié mercredi soir par le ministère polonais de l’Intérieur.- “Fuite en avant” -Le président polonais Karol Nawrocki a convoqué pour jeudi une réunion d’un Conseil de la sécurité nationale avec la participation du chef du gouvernement Donald Tusk, des ministres compétents en matière de la sécurité, des responsables du Parlement et de tous les partis représentés au parlement.L’intrusion des drones a provoqué une avalanche de protestations des alliés de la Pologne.Mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une “action agressive” de la Russie, et le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une “fuite en avant”.”Nous soutenons nos alliés de l’Otan face à ces violations de l’espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire” de l’Alliance, a promis l’ambassadeur américain auprès de cette organisation, Matthew Whitaker.La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé “la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre”.Le Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l’Alliance, a modifié le même jour le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l’article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l’activation. Celui-ci stipule que “les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée”. Jeudi, la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et soutien diplomatique de Moscou, a appelé au “dialogue”.”La Chine espère que toutes les parties concernées résoudront de façon appropriée leurs différends par le dialogue et la consultation”, a indiqué lors d’un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Intrusion de drones: la Pologne a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

La Pologne a annoncé jeudi qu’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra à sa demande après l’intrusion de drones présumés russes sur son territoire.Jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, l’intrusion d’une vingtaine de drones venus du ciel ukrainien et du Bélarus a suscité une vive émotion dans le pays, qui réclame un renforcement sur son territoire des capacités militaires de l’UE et de l’Otan.Ces intrusions sont survenues à la veille de grandes manoeuvres militaires communes russo-bélarusses, baptisées Zapad-2025 (Ouest-2025), programmées du 12 au 16 septembre et qui ont conduit la Pologne à fermer sa frontière avec le Bélarus à partir de jeudi et, de limiter le trafic aérien à ses frontières orientales.La Lituanie et la Lettonie ont elles-aussi annoncé des restrictions de trafic aérien à leurs frontières avec la Russie et le Bélarus.”A la demande de la Pologne, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies sera convoquée au sujet de la violation de l’espace aérien polonais par la Russie”, a indiqué le ministère polonais des Affaires étrangères sur X.La Pologne entend ainsi “attirer l’attention du monde entier sur cette attaque sans précédent menée par des drones russes contre un pays membre non seulement de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne et de l’Otan”, a déclaré le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski à la radio RMF FM.Selon lui, l’intrusion n’est “pas seulement un test pour la Pologne, c’est un test pour toute l’Otan et pas seulement militaire, mais aussi politique”.Selon Varsovie, 19 drones sont entrés dans la nuit de mardi à mercredi dans l’espace aérien polonais, sans faire de blessés. Au moins trois drones, “de fabrication russe”, selon M. Sikorski, ont été abattus par l’armée polonaise épaulée par les alliés de l’Otan.Une maison et une voiture ont été endommagées dans l’est du pays.Les débris de 16 drones ont été retrouvés, selon un bilan publié mercredi soir par le ministère polonais de l’Intérieur.- “Fuite en avant” -Le président polonais Karol Nawrocki a convoqué pour jeudi une réunion d’un Conseil de la sécurité nationale avec la participation du chef du gouvernement Donald Tusk, des ministres compétents en matière de la sécurité, des responsables du Parlement et de tous les partis représentés au parlement.L’intrusion des drones a provoqué une avalanche de protestations des alliés de la Pologne.Mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une “action agressive” de la Russie, et le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une “fuite en avant”.”Nous soutenons nos alliés de l’Otan face à ces violations de l’espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire” de l’Alliance, a promis l’ambassadeur américain auprès de cette organisation, Matthew Whitaker.La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé “la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre”.Le Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l’Alliance, a modifié le même jour le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l’article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l’activation. Celui-ci stipule que “les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée”. Jeudi, la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et soutien diplomatique de Moscou, a appelé au “dialogue”.”La Chine espère que toutes les parties concernées résoudront de façon appropriée leurs différends par le dialogue et la consultation”, a indiqué lors d’un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Etats-Unis : chasse à l’homme pour retrouver le tueur de Charlie Kirk, un allié de Trump

Une chasse à l’homme était en cours dans la nuit de mercredi à jeudi pour retrouver le tueur présumé du jeune militant conservateur américain Charlie Kirk, un fidèle allié du président Donald Trump, assassiné par balle mercredi pendant une réunion publique sur le campus d’une université de l’Utah.Le président Trump a mis en cause “la gauche radicale” pour l’assassinat de celui qu’il a qualifié de “martyr de la vérité et de la liberté”. “C’est un moment sombre pour l’Amérique”, a-t-il estimé.Le porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump, âgé de 31 ans, a été tué d’une balle dans le cou alors qu’il participait à une réunion devant environ 3.000 personnes sur le thème du “comeback” (le retour) américain. Les motivations du tueur restent pour l’heure inconnues.”Depuis des années, la gauche radicale compare des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, et cela doit cesser immédiatement”, a lancé le président américain dans une vidéo publiée sur son réseau Truth Social.”Mon administration retrouvera tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à toute autre violence politique, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent”.Avant lui, plusieurs figures trumpistes avaient qualifié Charlie Kirk de “martyr” tombé pour la défense des valeurs conservatrices et chrétiennes. Le vice-président JD Vance a rendu hommage à “un véritable ami”. Le gouverneur républicain de l’Utah, Spencer Cox, a qualifié le meurtre d'”assassinat politique”.”Je veux être parfaitement clair dès maintenant avec celui qui a fait cela : nous vous trouverons, nous vous jugerons, et nous vous tiendrons responsable dans toute la mesure permise par la loi”, a ajouté le gouverneur avant de rappeler que “la peine de mort (était) toujours en vigueur ici, dans l’État de l’Utah”.Plusieurs dirigeants étrangers, dont le Premier ministre britannique Keir Starmer ou la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, ont condamné cet assassinat.Deux personnes ont été interpellées avant d’être relachées car “sans lien” avec le meurtre, selon les autorités. “Notre enquête se poursuit”, a posté le patron du FBI Kash Patel sur les réseaux sociaux.La mort de Charlie Kirk a été captée par des vidéos qui ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Selon les autorités américaines, le tueur aurait tiré d’un toit situé à plus d’une centaine de mètres du lieu de l’événement.”C’est très effrayant”, a confié à l’AFP Samuel Kimball, un étudiant en ingénierie informatique de 18 ans qui n’a pas assisté à l’intervention de Charlie Kirk mais se sent “aligné avec ses valeurs”.”Cela me donne l’impression que je devrais faire très attention lorsque j’exprime mes opinions politiques”, a ajouté l’étudiant rencontré près du campus. “Si j’étais quelqu’un qui songeait à faire de la politique, j’aurais peur de me faire tirer dessus”.Dans un communiqué, l’université “choquée et attristée” a annoncé sa fermeture jusqu’à lundi.Le président Trump a ordonné la mise en berne des drapeaux américains en hommage à celui qui avait été un rouage important de sa dernière campagne présidentielle. L’immense étendard de la Maison Blanche a été abaissé.- “Violence politique” -Friand de joutes oratoires avec les étudiants, Charlie Kirk participait à un événement en plein air sur le campus de l’Utah Valley University, dans l’ouest du pays.Vers midi heure locale, “on a tiré un coup de feu sur Charlie Kirk” qui a été “évacué par ses gardes du corps”, a écrit l’université sur X.Des vidéos le montrent, touché au cou, s’effondrant sur sa chaise, des cris de panique se faisant entendre dans le public.A gauche, l’ancienne candidate démocrate malheureuse à l’élection de 2024, Kamala Harris, a estimé que “la violence politique n’a(vait) pas de place en Amérique”. L’ancien président Joe Biden a aussi appelé à ce que ce type de violence “cesse immédiatement”, à l’unisson d’autres figures de la gauche: Barack Obama, Bernie Sanders ou encore le gouverneur de Californie Gavin Newsom.- Militants enthousiastes -Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, ce père de deux enfants avait abandonné ses études pour se consacrer au militantisme.Il était à la tête d’un mouvement de jeunesse: Turning Point USA. Cofondée en 2012 par l’influenceur, alors âgé de 18 ans, cette association est devenue en une décennie le plus gros groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis.Elle comprend une armée de militants enthousiastes, dont certains avaient été envoyés en bus à Washington à la manifestation du 6 janvier 2021 qui avait débouché sur l’invasion du Capitole.Avec ses 6,9 millions d’abonnés sur Instagram et 3,8 millions sur YouTube, son influence avait largement servi Donald Trump pour séduire les jeunes hommes américains en promouvant une conception ultratraditionnelle de la famille.