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Soudan du Sud: arrestation du premier vice-président Machar, craintes d’un nouveau conflit généralisé
Les forces du président du Sud-Soudan, Salva Kiir, ont arrêté mercredi son rival le premier vice-président Riek Machar, selon le parti de ce dernier, l’ONU s’alarmant du risque de voir le pays “retomber dans un conflit généralisé”.Un convoi de  véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale a “pénétré de force dans la résidence du vice-président” à Juba et celui-ci a été arrêté, selon un communiqué du parti SPLM-IO de M. Machar.Ce développement intervient après une journée marquée par des tirs d’artillerie près de Juba, capitale du plus jeune Etat de la planète, en proie à une instabilité chronique après une sanglante guerre civile entre les forces de MM. Kiir et Machar.Au terme de ce conflit qui a fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, les deux factions étaient parvenues à un fragile accord de partage du pouvoir.Aujourd’hui, “les dirigeants du pays sont sur le point de retomber dans un conflit généralisé”, s’est alarmé mercredi soir le chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Nicholas Haysom.Une fin de l’accord de paix de 2018 “ne dévasterait pas seulement le Soudan du Sud, mais affecterait aussi toute la région”, a-t-il souligné.- Vague d’arrestations -Le parti de M. Machar a dit mercredi soir condamner “fermement les actes inconstitutionnels commis aujourd’hui par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale” à l’encontre du premier vice-président.”Ses gardes du corps ont été désarmés et un mandat d’arrêt lui a été délivré, pour des accusation obscures”, a souligné le SPLM-IO dans un communiqué partagé sur Facebook par Reath Muoch Tang, responsable des relations extérieures de ce parti.Le Soudan du Sud, qui a déclaré son indépendance du Soudan en 2011, est resté la proie de la pauvreté et de l’insécurité depuis l’accord de 2018.Selon des analystes, M. Kiir, 73 ans, cherche depuis des mois à assurer sa succession et à affaiblir politiquement M. Machar. Depuis février, plus de 20 alliés politiques et militaires de ce dernier ont été arrêtés, plusieurs d’entre eux étant détenus au secret.La branche armée du parti de M. Machar a accusé les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi. Un porte-parole de cette aile militaire, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a qualifié mercredi ces attaques de “terroristes” et a exhorté la communauté internationale à agir.Les centres d’entraînement ont été créés pour préparer les forces d’opposition à leur intégration dans l’armée unifiée, une disposition clé de l’accord de paix de 2018 visant à unir les troupes du gouvernement et de l’opposition.Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée de M. Kiir, les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF), qui ont toutefois accusé les forces de M. Machar de “manÅ“uvres agressives”.- “Nous retournons à la guerre” -Les détonations, entendues à l’aube mercredi par deux correspondants de l’AFP, ont plongé une partie de la population dans l’angoisse.”J’ai l’impression que nous retournons à la guerre alors que nous avons besoin de la paix”, a confié Lilian Sukeji, une habitante.L’Allemagne et la Norvège ont fermé leurs ambassades à Juba récemment et les Etats-Unis ainsi que le Royaume-Uni ont réduit leurs effectifs au strict minimum, appelant leurs ressortissants à quitter le pays.Ces quatre pays, ainsi que le Canada, les Pays-Bas et l’Union européenne, s’étaient précédemment proposés sans succès le 18 mars pour une médiation entre les deux dirigeants.Pour Daniel Akech, un chercheur de l’International Crisis Group interrogé par l’AFP, “la violence qui a commencé en mars à Nasir (nord-est, ndlr) semble s’étendre à un certain nombre d’Etats du Soudan du Sud”.Si un conflit plus large éclatait, il s’agirait “d’une violence très décentralisée, qu’il serait très difficile d’arrêter” car elle pourrait rapidement échapper au contrôle des deux dirigeants, a-t-il estimé, regrettant le refus de MM. Kiir et Machar d’entamer un dialogue malgré la pression de la communauté internationale.Le chef de la Minuss avait déjà dénoncé lundi des attaques indiscriminées contre les civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide “hautement inflammable”.Mercredi soir, il a appelé les deux camps à “faire avancer le pays vers la paix, le redressement et la démocratie dans l’esprit du consensus qui avait été atteint en 2018”.
Soudan du Sud: arrestation du premier vice-président Machar, craintes d’un nouveau conflit généralisé
Les forces du président du Sud-Soudan, Salva Kiir, ont arrêté mercredi son rival le premier vice-président Riek Machar, selon le parti de ce dernier, l’ONU s’alarmant du risque de voir le pays “retomber dans un conflit généralisé”.Un convoi de  véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale a “pénétré de force dans la résidence du vice-président” à Juba et celui-ci a été arrêté, selon un communiqué du parti SPLM-IO de M. Machar.Ce développement intervient après une journée marquée par des tirs d’artillerie près de Juba, capitale du plus jeune Etat de la planète, en proie à une instabilité chronique après une sanglante guerre civile entre les forces de MM. Kiir et Machar.Au terme de ce conflit qui a fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, les deux factions étaient parvenues à un fragile accord de partage du pouvoir.Aujourd’hui, “les dirigeants du pays sont sur le point de retomber dans un conflit généralisé”, s’est alarmé mercredi soir le chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Nicholas Haysom.Une fin de l’accord de paix de 2018 “ne dévasterait pas seulement le Soudan du Sud, mais affecterait aussi toute la région”, a-t-il souligné.- Vague d’arrestations -Le parti de M. Machar a dit mercredi soir condamner “fermement les actes inconstitutionnels commis aujourd’hui par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale” à l’encontre du premier vice-président.”Ses gardes du corps ont été désarmés et un mandat d’arrêt lui a été délivré, pour des accusation obscures”, a souligné le SPLM-IO dans un communiqué partagé sur Facebook par Reath Muoch Tang, responsable des relations extérieures de ce parti.Le Soudan du Sud, qui a déclaré son indépendance du Soudan en 2011, est resté la proie de la pauvreté et de l’insécurité depuis l’accord de 2018.Selon des analystes, M. Kiir, 73 ans, cherche depuis des mois à assurer sa succession et à affaiblir politiquement M. Machar. Depuis février, plus de 20 alliés politiques et militaires de ce dernier ont été arrêtés, plusieurs d’entre eux étant détenus au secret.La branche armée du parti de M. Machar a accusé les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi. Un porte-parole de cette aile militaire, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a qualifié mercredi ces attaques de “terroristes” et a exhorté la communauté internationale à agir.Les centres d’entraînement ont été créés pour préparer les forces d’opposition à leur intégration dans l’armée unifiée, une disposition clé de l’accord de paix de 2018 visant à unir les troupes du gouvernement et de l’opposition.Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée de M. Kiir, les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF), qui ont toutefois accusé les forces de M. Machar de “manÅ“uvres agressives”.- “Nous retournons à la guerre” -Les détonations, entendues à l’aube mercredi par deux correspondants de l’AFP, ont plongé une partie de la population dans l’angoisse.”J’ai l’impression que nous retournons à la guerre alors que nous avons besoin de la paix”, a confié Lilian Sukeji, une habitante.L’Allemagne et la Norvège ont fermé leurs ambassades à Juba récemment et les Etats-Unis ainsi que le Royaume-Uni ont réduit leurs effectifs au strict minimum, appelant leurs ressortissants à quitter le pays.Ces quatre pays, ainsi que le Canada, les Pays-Bas et l’Union européenne, s’étaient précédemment proposés sans succès le 18 mars pour une médiation entre les deux dirigeants.Pour Daniel Akech, un chercheur de l’International Crisis Group interrogé par l’AFP, “la violence qui a commencé en mars à Nasir (nord-est, ndlr) semble s’étendre à un certain nombre d’Etats du Soudan du Sud”.Si un conflit plus large éclatait, il s’agirait “d’une violence très décentralisée, qu’il serait très difficile d’arrêter” car elle pourrait rapidement échapper au contrôle des deux dirigeants, a-t-il estimé, regrettant le refus de MM. Kiir et Machar d’entamer un dialogue malgré la pression de la communauté internationale.Le chef de la Minuss avait déjà dénoncé lundi des attaques indiscriminées contre les civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide “hautement inflammable”.Mercredi soir, il a appelé les deux camps à “faire avancer le pays vers la paix, le redressement et la démocratie dans l’esprit du consensus qui avait été atteint en 2018”.
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie également dégradés par la chaleur
Après la Grande barrière, les coraux de l’ouest de l’Australie ont été endommagés par la chaleur qui les a littéralement “cuits” pendant l’été austral, s’est alarmée mercredi une ONG locale.Contrairement à la Grande barrière de corail à l’est, qui a connu cinq épisodes de blanchiment de masse ces dernières années, le récif de Ningaloo avait été relativement épargné ces dernières années.Mais “la chaleur de l’océan a littéralement cuit les coraux cette année”, a indiqué à l’AFP l’océanologue Kate Quigley, de l’ONG Minderoo Foundation.Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et réputé pour servir notamment de vivier aux requins, ce récif de quelque 300 km de long est un récif dit frangeant, caractérisé par sa proximité de la côte et sa faible profondeur.Tout porte à croire qu’il a connu cet été une dégradation “sans précédent” depuis 2011, a souligné Mme Quigley.Si l’étendue totale des dégâts doit encore être établie, les premiers constats montrent qu’ils sont de grande ampleur.”Ils sont profonds, ce n’est pas seulement la partie supérieure du récif qui blanchit. Et plusieurs espèces différentes de coraux blanchissent”, a souligné la scientifique.La température des eaux sur la côte ouest de l’Australie a atteint jusqu’à 3°C de plus que la moyenne cet été, selon les services météorologiques d’Etat.A partir d’un seuil critique, la hausse des températures de surface des océans provoque un blanchiment des coraux, qui peut aboutir à la mort de récifs entiers.En pratique, elle se traduit par une disparition des polypes des coraux, et ne laisse apparaître que le squelette calcaire de ces superorganismes.- Biotope fragile -Le blanchiment a cette année également ponctuellement affecté la Grande barrière de corail, sur la côte est de l’Australie, selon des données gouvernementales.Un blanchiment simultané de ces deux récifs distants de plusieurs milliers de kilomètres et appartenant à des registres climatiques distincts est un phénomène rare, a relevé Mme Quigley.”Le réchauffement de l’océan est si important qu’il l’emporte par endroit sur les spécificités locales”, estime l’océanologue, qui juge cette évolution “extrêmement préoccupante”.Si elle apparaît relativement épargnée à ce stade cet été, la Grande barrière de corail a connu des épisodes de blanchiment massifs en 2016, 2017, 2020, 2022 et 2024.Constituant un biotope particulièrement fragile, les récifs coralliens abritent une riche faune et protègent les littoraux en servant de brise-lames.Plus de 80% d’entre eux ont été affectés à des degrés divers par du blanchiment entre janvier 2023 et mars 2025, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).”Cet épisode de blanchiment dans l’ouest de l’Australie est particulièrement concernant, selon les premières informations que nous avons reçues de nos collègues qui documentent son impact”, indique à l’AFP Derek Manzello, responsable du NOAA.L’année 2024 a été marquée par les températures les plus élevées jamais observées dans le monde, dans un contexte de changement climatique lié à l’activité humaine.Outre le réchauffement climatique, la surpêche et la pollution constituent également des menaces pour les coraux, a souligné un rapport de l’ONU en décembre.
Nouveau revers en appel pour Trump sur l’expulsion d’immigrés en vertu d’une loi d’exception
L’administration Trump a enregistré mercredi en appel un nouveau revers judiciaire dans son projet d’expulsion d’immigrés accusés d’appartenir à un gang vénézuélien en vertu d’une loi d’exception utilisée jusqu’alors uniquement en temps de guerre.Un juge fédéral, James Boasberg, avait suspendu le 15 mars pour deux semaines les expulsions fondées sur cette loi de 1798 sur les “ennemis étrangers”, alors que plus de 200 personnes présentées comme des membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua étaient en cours d’expulsion sans autre forme de procès vers le Salvador.L’administration Trump a fait appel de cette suspension. Mais, par deux voix contre une, une cour d’appel fédérale de Washington a rejeté ce recours.”A ce stade, le gouvernement n’a pas encore démontré de probabilité qu’il prévaudra sur le fond” dans cette affaire, estime l’une des juges, Karen Henderson, considérant que pour l’instant la balance penche en faveur des plaignants.”Si le gouvernement peut choisir de renoncer à une procédure juste et équitable pour certaines personnes, il peut le faire pour tout le monde”, prévient sa collègue Patricia Millett.Elle a reproché à l’administration Trump de s’arroger le droit d’expulser ces immigrés “sans préavis, sans audition en justice – zéro recours – ni possibilité de prouver qu’ils n’appartiennent pas au gang”.”Les nazis ont été mieux traités quant à l’application de la loi sur les ennemis étrangers” dans les années 1940, avait-elle relevé lundi à l’audience, rappelant qu’à l’époque “il y avait des instances d’appel avant qu’une personne puisse être expulsée”.Cette loi de 1798 avait jusqu’alors été utilisée uniquement en temps de guerre, notamment à l’encontre des ressortissants japonais et allemands en territoire américain pendant la Seconde Guerre mondiale.Elle a été invoquée dans une déclaration présidentielle publiée le 15 mars pour justifier l’expulsion le jour même vers le Salvador de plus de 200 personnes présentées comme des membres présumés de Tren de Aragua, décrété “organisation terroriste” par Washington.- “Message au monde” -La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a entamé mercredi une visite au Salvador, se rendant notamment dans la mégaprison où sont incarcérés les Vénézuéliens expulsés le 15 mars.Ces expulsions “ont envoyé un message au monde que l’Amérique n’est plus un refuge sûr pour les criminels violents”, a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux avant son arrivée.La ministre a précisé qu’elle rencontrerait le président salvadorien Nayib Bukele pour discuter de comment “augmenter le nombre de vols et d’expulsions de criminels violents des États-Unis”.L’administration Trump dénonce la décision du juge Boasberg comme une “intrusion sans précédent dans les prérogatives du pouvoir exécutif”, lui reprochant notamment d’avoir ordonné, en vain, que les avions ayant déjà décollé rebroussent chemin.La Maison Blanche a voué aux gémonies le juge, Donald Trump allant la semaine dernière jusqu’à appeler à sa révocation, suscitant un rare rappel à l’ordre du président de la Cour suprême, John Roberts.L’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, qui défend les personnes visées par ces expulsions, a salué la décision de la cour d’appel et demandé au juge de première instance de prolonger sa suspension de deux semaines, jusqu’au 12 avril.Le magistrat a confirmé lundi sa suspension, considérant qu’avant leur éventuelle expulsion, les plaignants devaient pouvoir contester individuellement devant la justice américaine leur appartenance au gang visé par la déclaration présidentielle.Il a également insisté sur l’apparent manque de transparence de l’administration Trump, soulignant que cette déclaration présidentielle, datée du 14 mars, n’a été publiée par la Maison Blanche que le lendemain.