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Procès RN: Le Pen dénonce une “décision politique” mais y croit pour 2027

Marine Le Pen a fustigé lundi une “décision politique” et un “jour funeste pour notre démocratie”, après sa condamnation à une inéligibilité immédiate pour cinq ans, et réaffirmé ses ambitions pour la présidentielle de 2027 en demandant une audience en appel rapide.”Des juges ont mis en place des pratiques que l’on croyait réservées aux régimes autoritaires”, a tancé sur le plateau de TF1 la cheffe de file du RN, quelques heures après le coup de tonnerre de la décision du tribunal de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens.Marine Le Pen, qui a également écopé d’une peine d’emprisonnement de quatre ans dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et d’une amende de 100.000 euros, a dénoncé une “décision politique” et un “état de droit violé”.Elle a confirmé son intention de faire appel, demandant que “la justice se hâte”, pour assurer une audience et une décision à temps pour la prochaine présidentielle.”Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi”, a affirmé la patronne des députés RN, écartant pour le moment l’idée de passer le témoin à Jordan Bardella. Le président du RN est “un atout formidable (…) j’espère que nous n’aurons pas à user de cet atout plus tôt qu’il n’est nécessaire”, a-t-elle répondu.”Il y a un petit chemin. Il est certes étroit, mais il existe”, a-t-elle assuré.Quant à Jordan Bardella, il a estimé que “c’est la démocratie française qui est exécutée” et appelé à une “mobilisation populaire et pacifique” et lançant une pétition sur le site du parti.A ce stade la marche vers l’Elysée de l’une des favorites du scrutin -un sondage publié dimanche dans le JDD la créditait de 34 à 37% d’intentions de vote au 1er tour- apparaît très fortement compromise, vu les délais habituels de la justice. Le procès en appel ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard, soit pas avant la fin 2026, à quelques mois de la présidentielle.Et sans garantie que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal. – Bayrou “troublé” -Marine Le Pen a reçu plusieurs soutiens à l’étranger, en particulier de l’extrême droite européenne. Le Kremlin a déploré une “violation des normes démocratiques”, quand le Premier ministre hongrois Viktor Orban a écrit “Je suis Marine!” sur X.Elon Musk, multimilliardaire américain allié de Donald Trump a dénoncé un “abus du système judiciaire”, et prédit “un retour de bâton”. Décision “préoccupante”, a asséné le département d’Etat américain.Le Premier ministre François Bayrou (relaxé pour des faits similaires mais en attente d’un second procès) a lui été “troublé” selon son entourage, alors que le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon (visé par une enquête dans un dossier semblable) a estimé que “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. “La séparation des pouvoirs n’est plus à l’ordre du jour du gouvernement”, a vertement répliqué le patron du PS Olivier Faure, en réponse au “trouble” du Premier ministre, et son parti a annoncé une pétition en soutien à la “justice et son indépendance”.En réponse “aux réactions virulentes”, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) français a publié un rare communiqué pour dire son “inquiétude” d’une remise en cause de “l’indépendance de l’autorité judiciaire”.Dans la soirée, le premier président de la cour d’appel de Paris a dénoncé des “menaces” et des “des attaques personnelles à l’encontre des trois magistrats” qui ont rendu le jugement du tribunal.Des menaces “inacceptables dans une démocratie et préoccupantes pour l’indépendance de l’autorité judiciaire”, a dénoncé dans la foulée sur X le garde des Sceaux Gérald Darmanin.- “Système” d’économies -Le tribunal a “pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance”, a justifié la présidente.Considérant qu’il y avait bien eu un “système” entre 2004 et 2016 pour faire faire des “économies” au RN en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant en réalité pour le parti, le tribunal a condamné 23 autres personnes, ainsi que le FN devenu RN, qui s’est vu infliger deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme, et une confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction. Le parti et les autres condamnés devront aussi payer quelques 3,2 millions d’euros au Parlement (le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions mais 1,1 ont déjà été remboursés).Le prononcé d’une peine d’inéligibilité “apparaît nécessaire”, a justifié la présidente du tribunal, soulignant la “gravité des faits”. Elle a mis en avant “leur nature systématique”, “leur durée”, le “montant des fonds détournés” mais aussi “la qualité d’élu” des personnes condamnées, et “l’atteinte portée à la confiance publique”.Devant Marine Le Pen, 56 ans, assise en veste bleue au premier rang, le tribunal avait rapidement annoncé que les neuf eurodéputés poursuivis étaient coupables de détournement de fonds publics, et les douze assistants coupables de recel. Marine Le Pen était “au coeur de ce système”, encore plus quand elle a pris la suite de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti à partir de 2011. Il n’y a pas eu d'”enrichissement personnel” mais “il y a bien un enrichissement du parti”, a martelé la présidente, notant que les salaires octroyés aux assistants parlementaires étaient plus “confortables” que ce que le parti aurait pu se permettre.A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief électoral de Marine le Pen où elle est députée depuis 2017, des partisans ont dénoncé l’inéligibilité immédiate.”C’est honteux parce qu’elle avait sa place” dans l’élection présidentielle et “elle ne pourra pas se présenter. Donc voilà, ils veulent l’éliminer du service politique”, a estimé Karine Groulez, aide-soignante de 56 ans.mdh-alv-edy-sac/hr

Starmer appelle la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs”

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes”, à l’occasion d’un sommet à Londres réunissant une quarantaine de pays sur la lutte contre l’immigration clandestine.Ce sujet est l’une des priorités du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet au Royaume-Uni, où plus de 157.000 migrants sont entrés clandestinement ces sept dernières années en traversant la Manche sur de petits bateaux.Les trois premiers mois de l’année ont battu un nouveau record, avec plus de 6.600 arrivées.”Nous ne pourrons éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes que si nous travaillons ensemble”, parce que ces réseaux “exploitent les failles entre nos institutions, dressent les nations les unes contre les autres”, a déclaré Keir Starmer lors du coup d’envoi de ce sommet, le premier du genre selon Londres.”Nous devons combiner nos ressources, partager renseignements et tactiques et combattre le problème en amont, à chaque étape du parcours” des migrants jusqu’aux pays d’arrivée, a-t-il insisté.A l’issue du premier jour de ce sommet, qui se poursuivra mardi, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé “de nouvelles actions conjointes avec la France pour lutter contre l’immigration irrégulière dans les pays d’origine et de transit”.Les deux pays vont ainsi financer des programmes d’éducation dans les écoles ou les lieux de culte dans certains de ces pays, pour prévenir la population “des dangers” liés à l’immigration illégale.Londres a déjà récemment diffusé une campagne publicitaire en ligne en Irak pour tenter de décourager les départs de migrants, et fait de même pour le Vietnam sur la messagerie Zalo.La France, représentée lundi par son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et le Royaume-Uni vont également “dispenser une formation essentielle aux fonctionnaires et employés des transports commerciaux irakiens”, pour les aider à détecter les faux documents d’identité.- “Commerce brutal” -Les représentants d’une quarantaine de pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des États-Unis avaient répondu présent lundi.Parmi eux figurent ceux de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans. Tout comme des responsables d’Interpol, d’Europol, et le chef de la Border Force, responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions entre Mme Cooper et ses homologues belge, allemande, français et néerlandais, en décembre. Les cinq pays avaient signé un plan d’action destiné à renforcer leur coopération.Londres et Paris collaborent déjà activement dans la Manche, avec des financements britanniques pour renforcer les effectifs policiers sur les plages françaises.Ce sommet intervient également au moment où l’UE envisage de créer des centres pour migrants en dehors de ses frontières, afin d’accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.Sur ce volet, Keir Starmer s’est vanté de l’action de son gouvernement, avec “plus de 24.000” migrants renvoyés depuis juillet, un niveau inédit sur neuf mois depuis huit ans.Selon Londres, les ministres doivent notamment chercher à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne, avec des représentants de groupes de la tech comme Meta ou TikTok également présents.Les Britanniques souhaitent par ailleurs voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Les ONG d’aide aux migrants réclament elles la création de voies légales pour éviter que ces derniers ne tentent de traverser clandestinement la Manche, souvent au péril de leur vie avec 78 décès recensés l’an dernier.”Les stratégies répressives seules ne suffiront jamais”, estime Enver Salomon, directeur général du Refugee Council, appelant notamment le gouvernement à réformer le système de demandes d’asile.Comme d’autres dirigeants européens, Keir Starmer est sous pression face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des législatives de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.pdh-adm-mhc-cla/blb

Starmer appelle la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs”

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes”, à l’occasion d’un sommet à Londres réunissant une quarantaine de pays sur la lutte contre l’immigration clandestine.Ce sujet est l’une des priorités du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet au Royaume-Uni, où plus de 157.000 migrants sont entrés clandestinement ces sept dernières années en traversant la Manche sur de petits bateaux.Les trois premiers mois de l’année ont battu un nouveau record, avec plus de 6.600 arrivées.”Nous ne pourrons éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes que si nous travaillons ensemble”, parce que ces réseaux “exploitent les failles entre nos institutions, dressent les nations les unes contre les autres”, a déclaré Keir Starmer lors du coup d’envoi de ce sommet, le premier du genre selon Londres.”Nous devons combiner nos ressources, partager renseignements et tactiques et combattre le problème en amont, à chaque étape du parcours” des migrants jusqu’aux pays d’arrivée, a-t-il insisté.A l’issue du premier jour de ce sommet, qui se poursuivra mardi, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé “de nouvelles actions conjointes avec la France pour lutter contre l’immigration irrégulière dans les pays d’origine et de transit”.Les deux pays vont ainsi financer des programmes d’éducation dans les écoles ou les lieux de culte dans certains de ces pays, pour prévenir la population “des dangers” liés à l’immigration illégale.Londres a déjà récemment diffusé une campagne publicitaire en ligne en Irak pour tenter de décourager les départs de migrants, et fait de même pour le Vietnam sur la messagerie Zalo.La France, représentée lundi par son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et le Royaume-Uni vont également “dispenser une formation essentielle aux fonctionnaires et employés des transports commerciaux irakiens”, pour les aider à détecter les faux documents d’identité.- “Commerce brutal” -Les représentants d’une quarantaine de pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des États-Unis avaient répondu présent lundi.Parmi eux figurent ceux de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans. Tout comme des responsables d’Interpol, d’Europol, et le chef de la Border Force, responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions entre Mme Cooper et ses homologues belge, allemande, français et néerlandais, en décembre. Les cinq pays avaient signé un plan d’action destiné à renforcer leur coopération.Londres et Paris collaborent déjà activement dans la Manche, avec des financements britanniques pour renforcer les effectifs policiers sur les plages françaises.Ce sommet intervient également au moment où l’UE envisage de créer des centres pour migrants en dehors de ses frontières, afin d’accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.Sur ce volet, Keir Starmer s’est vanté de l’action de son gouvernement, avec “plus de 24.000” migrants renvoyés depuis juillet, un niveau inédit sur neuf mois depuis huit ans.Selon Londres, les ministres doivent notamment chercher à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne, avec des représentants de groupes de la tech comme Meta ou TikTok également présents.Les Britanniques souhaitent par ailleurs voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Les ONG d’aide aux migrants réclament elles la création de voies légales pour éviter que ces derniers ne tentent de traverser clandestinement la Manche, souvent au péril de leur vie avec 78 décès recensés l’an dernier.”Les stratégies répressives seules ne suffiront jamais”, estime Enver Salomon, directeur général du Refugee Council, appelant notamment le gouvernement à réformer le système de demandes d’asile.Comme d’autres dirigeants européens, Keir Starmer est sous pression face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des législatives de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.pdh-adm-mhc-cla/blb

Starmer appelle la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs”

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes”, à l’occasion d’un sommet à Londres réunissant une quarantaine de pays sur la lutte contre l’immigration clandestine.Ce sujet est l’une des priorités du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet au …

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Israël: Netanyahu choisit un nouveau chef du Shin Bet en dépit d’un recours en justice

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a choisi l’ex-commandant de la marine Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet, a indiqué lundi son bureau, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice du service de sécurité intérieure.Il n’a pas été précisé quand et comment M. Sharvit prendrait officiellement la direction de l’agence étant donné que l’arrêt de la Cour suprême sur la révocation de l’actuel directeur, Ronen Bar, n’a pas encore été rendu.M. Netanyahu a décidé le 21 mars de se séparer de M. Bar en évoquant “une perte de confiance professionnelle et personnelle persistante entre le Premier ministre et le directeur du service” qui empêche “le gouvernement et le Premier ministre d’exercer efficacement leurs pouvoirs”.Un communiqué officiel laconique avait annoncé que M. Bar quitterait ses fonctions au plus tard le 10 avril.Mais à la suite de recours, la Cour suprême a suspendu le limogeage de ce dernier jusqu’à leur examen d’ici au 8 avril.”Après avoir mené des entretiens approfondis avec sept candidats qualifiés, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé de nommer l’ancien commandant de la marine, l’amiral réserviste Eli Sharvit, au poste de prochain directeur du Shin Bet”, indique le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.Le texte souligne ses 36 ans de service dans dans l’armée israélienne, dont 5 ans en tant que commandant de la marine.- “Irresponsable” -“A ce poste, il a dirigé le développement de la force de défense maritime (…) et géré des systèmes opérationnels complexes contre le (mouvement islamiste palestinien) Hamas, le (mouvement islamiste libanais) Hezbollah et l’Iran”, ajoute le texte.L’examen des recours contre le limogeage de Ronen Bar et le choix d’un nouveau candidat par M. Netanyahu “se déroulent en parallèle”, explique une experte en droit administratif et constitutionnel qui a demandé à conserver l’anonymat.”La question de la légalité du licenciement” de M. Bar doit être examinée par la Cour suprême qui pourrait “annuler” la décision du gouvernement, ajoute l’experte.L’annonce de la désignation d’un nouveau directeur du Shin Bet pourrait être “une tentative d’influencer la Cour”, selon l’experte.La procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara, qui joue aussi le rôle de conseillère juridique du gouvernement, avait averti M. Netanyahu que la décision de la Cour suprême lui “interdisait” temporairement de nommer un nouveau chef du Shin Bet.Le chef de l’opposition israéliennne, Yaïr Lapid, a qualifié sur son compte X le processus de sélection du nouveau chef du Shin Bet de “hâtif” et d'”irresponsable”.Son “seul but” est de “mettre fin à l’enquête sur le  +QatarGate+ , avant que Netanyahu ne soit convoqué pour être interrogé, comme l’a récemment ordonné le procureur générale”, écrit-il.Lundi, la police israélienne a annoncé l’arrestation de deux conseillers du Premier ministre qui a lui-même témoigné dans le cadre de cette affaire.Benjamin Netanyahu qui a dit avoir été entendu par la police a dénoncé une “enquête politique”, accusant la police de retenir “en otage” deux de ses conseillers.Dans l’affaire nommée “Qatargate” par les médias, des proches du Premier ministre sont soupçonnés par le Shin Bet d’avoir reçu des pots-de-vin en provenance du Qatar.- “Ils jouent avec le feu” -Un autre dirigeant de l’opposition, Benny Gantz, a lui estimé que M. Netanyahu avait ainsi “décidé de poursuivre sa campagne contre le système judiciaire et de conduire l’Etat d’Israël vers une crise constitutionnelle dangereuse”.Ronit Levine-Schnur, experte en droit constitutionnel à l’université de Tel-Aviv, nuance ces critiques en soulignant que le choix du nouveau chef du Shin Bet ne sera officiel que lorsqu’il sera validé par le gouvernement et publié au journal officiel: “tout ce que nous avons actuellement est la recommandation du Premier ministre”.Elle critique cependant l’approche du gouvernement et le moment de l’annonce du choix d’Eli Sharvit: “Il faut respecter la loi, c’est l’essentiel (…), ils jouent avec le feu”, a-t-elle dit à l’AFP.La décision de limoger le chef du Shin Bet a provoqué d’importantes manifestations en Israël. Certains dénoncent ce qu’ils considèrent comme une dérive autocratique du Premier ministre, à la tête d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël.Outre la tentative de limogeage de Ronen Bar, le Parlement israélien a adopté jeudi une loi renforçant l’influence du pouvoir politique sur la nomination des juges, ce qui relance un projet de réforme judiciaire clivant qui avait provoqué des manifestations massives en 2023.Le gouvernement a aussi engagé une procédure de destitution contre la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.

Israël: Netanyahu choisit un nouveau chef du Shin Bet en dépit d’un recours en justice

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a choisi l’ex-commandant de la marine Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet, a indiqué lundi son bureau, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice du service de sécurité intérieure.Il n’a pas été précisé quand et comment M. Sharvit prendrait officiellement la direction de l’agence étant donné que l’arrêt de la Cour suprême sur la révocation de l’actuel directeur, Ronen Bar, n’a pas encore été rendu.M. Netanyahu a décidé le 21 mars de se séparer de M. Bar en évoquant “une perte de confiance professionnelle et personnelle persistante entre le Premier ministre et le directeur du service” qui empêche “le gouvernement et le Premier ministre d’exercer efficacement leurs pouvoirs”.Un communiqué officiel laconique avait annoncé que M. Bar quitterait ses fonctions au plus tard le 10 avril.Mais à la suite de recours, la Cour suprême a suspendu le limogeage de ce dernier jusqu’à leur examen d’ici au 8 avril.”Après avoir mené des entretiens approfondis avec sept candidats qualifiés, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé de nommer l’ancien commandant de la marine, l’amiral réserviste Eli Sharvit, au poste de prochain directeur du Shin Bet”, indique le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.Le texte souligne ses 36 ans de service dans dans l’armée israélienne, dont 5 ans en tant que commandant de la marine.- “Irresponsable” -“A ce poste, il a dirigé le développement de la force de défense maritime (…) et géré des systèmes opérationnels complexes contre le (mouvement islamiste palestinien) Hamas, le (mouvement islamiste libanais) Hezbollah et l’Iran”, ajoute le texte.L’examen des recours contre le limogeage de Ronen Bar et le choix d’un nouveau candidat par M. Netanyahu “se déroulent en parallèle”, explique une experte en droit administratif et constitutionnel qui a demandé à conserver l’anonymat.”La question de la légalité du licenciement” de M. Bar doit être examinée par la Cour suprême qui pourrait “annuler” la décision du gouvernement, ajoute l’experte.L’annonce de la désignation d’un nouveau directeur du Shin Bet pourrait être “une tentative d’influencer la Cour”, selon l’experte.La procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara, qui joue aussi le rôle de conseillère juridique du gouvernement, avait averti M. Netanyahu que la décision de la Cour suprême lui “interdisait” temporairement de nommer un nouveau chef du Shin Bet.Le chef de l’opposition israéliennne, Yaïr Lapid, a qualifié sur son compte X le processus de sélection du nouveau chef du Shin Bet de “hâtif” et d'”irresponsable”.Son “seul but” est de “mettre fin à l’enquête sur le  +QatarGate+ , avant que Netanyahu ne soit convoqué pour être interrogé, comme l’a récemment ordonné le procureur générale”, écrit-il.Lundi, la police israélienne a annoncé l’arrestation de deux conseillers du Premier ministre qui a lui-même témoigné dans le cadre de cette affaire.Benjamin Netanyahu qui a dit avoir été entendu par la police a dénoncé une “enquête politique”, accusant la police de retenir “en otage” deux de ses conseillers.Dans l’affaire nommée “Qatargate” par les médias, des proches du Premier ministre sont soupçonnés par le Shin Bet d’avoir reçu des pots-de-vin en provenance du Qatar.- “Ils jouent avec le feu” -Un autre dirigeant de l’opposition, Benny Gantz, a lui estimé que M. Netanyahu avait ainsi “décidé de poursuivre sa campagne contre le système judiciaire et de conduire l’Etat d’Israël vers une crise constitutionnelle dangereuse”.Ronit Levine-Schnur, experte en droit constitutionnel à l’université de Tel-Aviv, nuance ces critiques en soulignant que le choix du nouveau chef du Shin Bet ne sera officiel que lorsqu’il sera validé par le gouvernement et publié au journal officiel: “tout ce que nous avons actuellement est la recommandation du Premier ministre”.Elle critique cependant l’approche du gouvernement et le moment de l’annonce du choix d’Eli Sharvit: “Il faut respecter la loi, c’est l’essentiel (…), ils jouent avec le feu”, a-t-elle dit à l’AFP.La décision de limoger le chef du Shin Bet a provoqué d’importantes manifestations en Israël. Certains dénoncent ce qu’ils considèrent comme une dérive autocratique du Premier ministre, à la tête d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël.Outre la tentative de limogeage de Ronen Bar, le Parlement israélien a adopté jeudi une loi renforçant l’influence du pouvoir politique sur la nomination des juges, ce qui relance un projet de réforme judiciaire clivant qui avait provoqué des manifestations massives en 2023.Le gouvernement a aussi engagé une procédure de destitution contre la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.

Zimbabwe: de petits groupes de manifestants anti Mnangagwa bravent les autorités

Quelques petits groupes de manifestants ont bravé les avertissements des autorités zimbabwéennes et se sont brièvement rassemblés lundi dans la capitale Harare sous tension pour réclamer le départ du président Mnangagwa.Ils répondaient à l’appel lancé par un ancien combattant de la guerre d’indépendance et ancien cadre du parti au pouvoir, la Zanu-PF, révélateur des tensions nourries par l’hypothèse d’un maintien d’Emmerson Mnangagwa au pouvoir après la fin de son mandat en 2028.Le chef de l’Etat de 82 ans, surnommé “le crocodile” pour son caractère impitoyable et sa ruse politique, est confronté à une contestation d’un niveau inédit depuis son arrivée au pouvoir il y a huit ans, dans un contexte de colère populaire croissante face aux graves difficultés économiques.La police était déployée en force lundi à Harare et dans la seconde ville du pays, Bulawayo, où les entreprises et les administrations étaient fermées, dans un pays où le souvenir du coup d’État de 2017, au cours duquel M. Mnangagwa, a pris le pouvoir à Robert Mugabe, reste vif.Dans la capitale, un petit groupe de manifestants a tenté de se rassembler sur la place du président Robert Mugabe, également appelée place de la Liberté, mais a été dispersé par les forces de l’ordre, avec des gaz lacrymogènes notamment, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux.”C’était annoncé comme une marche pacifique mais la police commence déjà à frapper les gens”, a déclaré une manifestante au média en ligne CITE. Mais “on ne s’en ira pas… Je reste ici, et si je dois mourir, cela sera pour le bien de mes enfants”, a-t-elle ajouté.Plus tard dans la journée, des dizaines de jeunes ont lancé des pierres sur une route habituellement très fréquentée à proximité et scandé “Nous ne voulons pas de 2030”, avant d’être dispersés par la police, a déclaré un témoin à l’AFP.Les soupçons que M. Mnangagwa manÅ“uvre pour rester en poste jusqu’en 2030, voire au-delà, nourrissent la colère de certains au Zimbabwe, au moment où le pays est englué dans une grave crise économique imputée à la corruption et à la mauvaise gestion du gouvernement.- Craintes de mutinerie -Le visage public de la dissidence est un vétéran de guerre d’indépendance, Blessed Geza, ancien cadre de la Zanu-PF dont il a été exclu en mars, et qui vit aujourd’hui caché.  Dans une vidéo postée la semaine dernière sur les réseaux sociaux, Blessed Geza, en treillis, a appelé la population à manifester dans la rue ce lundi pour réclamer le départ du président. En réponse, la police a annoncé des déploiement supplémentaires dans tout le pays et indiqué qu’elle prendrait des mesures contre toute personne “incitant à la violence”, dans ce pays d’Afrique australe où les manifestations sont rares et très contrôlées par les autorités.Un journaliste qui a interviewé Blessed Geza en février a été arrêté après que les autorités ont affirmé que cet entretien pourrait inciter à la violence. Blessed Mhlanga est toujours derrière les barreaux, renforçant les accusations de répression croissante et d’étouffement de l’opposition politique par le pouvoir.Tôt lundi, le centre de Harare était désert et les magasins, entreprises, services de transport et écoles sont restés fermés en prévision des manifestations.”Les gens ont peur à cause des rumeurs qui circulent” concernant les manifestations, a confié un homme à l’AFP sous couvert d’anonymat.A Bulawayo, les principaux commerces et bureaux étaient également fermés, seules quelques personnes circulaient et la police patrouillait en véhicules et à cheval, a constaté un journaliste de l’AFP.La semaine dernière, le président Mnangagwa a démis de ses fonctions le chef de l’armée Anselem Nhamo Sanyatwe, et l’a nommé au poste considérablement moins stratégique de ministre des Sports, des Arts et de la Culture, une décision vue par certains comme révélatrice de ses craintes d’une possible mutinerie de ses forces armées. M. Geza et sa faction de vétérans de la guerre qui a conduit à l’indépendance font pression pour remplacer le chef d’Etat par son vice-président, Constantino Chiwenga, un général à la retraite qui avait orchestré le coup d’État contre M. Mugabe en 2017.