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Grève dans l’audiovisuel public, rapprochement des sociétés au menu des députés

Radio France et France Télévisions en tête, les personnels de l’audiovisuel public se mobilisent de nouveau mardi contre le projet de rapprochement de leurs entreprises, sur lequel les députés vont ferrailler en commission dans la soirée.De nombreuses matinales ont été perturbées, remplacées par de la musique sur les radios France Inter, franceinfo, France Culture, Ici (ex-France Bleu), RFI, ou encore par des dessins animés sur France 3.Les syndicats de France Télévisions (CGT, CFDT, SNJ, FO, SUD) dénoncent “un carnage que prépare le projet de holding de l’audiovisuel public”, soutenu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.Chez Radio France, les syndicats (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, Unsa) redoutent notamment une remise en cause de “l’indépendance éditoriale et budgétaire”, ainsi qu’une “tutelle de France Télévisions”, dont la présidente Delphine Ernotte Cunci milite pour la réforme.Des préavis ont également été déposés dans les deux autres entreprises publiques potentiellement concernées, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), alors que le texte passe en commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale.La proposition de loi, déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les entreprises concernées, sous l’autorité d’un(e) président(e). Vieux serpent de mer, le projet d’origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée mi-2024. Les salariés s’étaient alors déjà mobilisés, alors qu’ils étaient potentiellement 16.000 à être concernés.Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français, pourrait toutefois être exclue de cette holding. C’est ce que préconise finalement le gouvernement, dans une évaluation de la réforme consultée par l’AFP.Ce document évoque aussi la création de nouvelles filiales par la société mère France Médias: franceinfo pour des coopérations plus poussées entre radio et télé et Ici pour réunir les réseaux régionaux.- Calendrier serré -Une première journée de grève lundi a été relativement peu suivie – à l’appel de la seule CGT pour Radio France et de l’intersyndicale pour France Télé. Elle a donné lieu à une “soirée festive”, organisée à la Bourse de travail à Paris par la CGT, dont la secrétaire générale, Sophie Binet, a invoqué “une question d’intérêt général”. Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, y a également alerté sur “l’affaiblissement progressif du service public”. Le mouvement s’annonce plus vigoureux mardi et les opposants au projet prévoient un rassemblement près du Palais Bourbon dès 14H00.Un millier d’amendements ont été déposés. Les députés vont-ils avoir le temps d’en venir à bout d’ici mercredi midi, échéance fixée ? L’arrivée de la réforme dans l’hémicycle de l’Assemblée est programmée le 10 avril mais elle pourrait être décalée en raison de l’examen préalable d’un autre texte sur la simplification de la vie économique.Début mars, Mme Dati a confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement” sur la réforme, dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.La holding proposée “préserve l’indépendance, les identités de chaque entité et leurs spécificités”, et “tient compte des nombreuses consultations des syndicats et des collectifs de journalistes”, a assuré la ministre dimanche au Parisien.Mais, “dans un contexte très concurrentiel”, il est “urgent de préserver l’audiovisuel public en rassemblant ses forces aujourd’hui dispersées et éviter son affaiblissement déjà en cours”, a-t-elle plaidé, en affirmant qu’il nétait pas question d’économies.La ministre espère une adoption définitive de la réforme à l’été.Le calendrier est cependant serré et réunir une majorité des voix des députés n’est pas acquis. Si les macronistes et la droite soutiennent le projet de holding, la gauche est vent debout et le Rassemblement national peut se poser en arbitre.

Au Bangladesh, les inquiétants ravages de la pollution au plomb

Il a 12 ans mais sa petite taille n’en suggère guère plus de 8. Comme la plupart des enfants de son village, Junayed souffre d’empoisonnement au plomb, un mal aussi silencieux que redoutable qui inquiète les autorités du Bangladesh.Assis sur une chaise en plastique, il promène son regard vide dans la cour de sa maison de Lalbari, à deux heures de route au nord de la capitale Dacca. De l’affection qui le ronge, il ne dit pas un mot.Drapée dans un impeccable sari tacheté de bleu et de vert, c’est sa mère qui en parle.”A partir du CE2, il ne voulait plus nous écouter, plus aller à l’école. Il pleurait beaucoup aussi”, raconte Bithi Akter, 26 ans. “Le docteur n’a pas pu nous dire de quoi il souffrait. Après sa prise de sang, on a compris que c’était lié au plomb”.Les résultats sont sans appel: 11 microgrammes de plomb par décilitre de sang. Deux fois plus que le seuil (5 µg/dL) à partir duquel l’Organisation mondiale de la santé (OMS) juge que ce métal peut affecter le développement d’un enfant.Les campagnes de tests menées ces dernières années au Bangladesh ont montré que le cas de Junayed était monnaie courante. Dans ce seul pays, 60% des enfants, soit plus de 35 millions, affichent des taux de plomb dangereusement élevés. Et pour l’essentiel (86%), ce poison invisible provient des usines informelles de recyclage des batteries électriques.Dans un rapport de 2023, le fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’ONG Pure Earth ont recensé sur toute la planète 815 millions de victimes d’empoisonnement au plomb, citant la peinture, les jouets ou les ustensiles de cuisine comme autres sources de contamination.La liste de ses effets est longue, surtout chez les enfants, plus vulnérables: baisse du quotient intellectuel et des performances cognitives, anémies, retards de croissance, affections neurologiques. Jusqu’à la mort.- “Tueur silencieux” -Tests sanguins en main, Bithi Akter n’a pas tardé à faire le lien entre les symptômes de son fils et cet atelier près duquel il avait l’habitude de jouer.”Ça commençait la nuit et tout le secteur était enfumé. On sentait cette odeur particulière en respirant”, se remémore-t-elle. “Les fruits ne poussaient plus pendant la saison. Un jour, on a même retrouvé deux vaches mortes chez ma tante…””Ils ont fermé l’usine dès qu’on a commencé à se plaindre”, renchérit une autre mère du village, Morsheda Begum. Son fils Muhin, 14 ans, n’a pas échappé au plomb lui non plus.Pour Mitali Das, de Pure Earth, le recyclage “sauvage” des batteries est un véritable poison.”Dans ces usines, ils cassent les vieilles batteries, en retirent le plomb et le fondent pour en faire de nouvelles”, décrit-elle. “Ils font tout ça à l’air libre (…) les vapeurs toxiques et l’eau acide produite dans l’opération polluent l’air, le sol et l’eau”.”Le plomb est un tueur silencieux”, résume-t-elle.Son ONG a recensé plus de 300 sites pollués dans tout le pays, dont 265 usines informelles de recyclage. La Banque mondiale estime qu’il en existerait plus d’un millier…Comme à Fulbaria, petit village à 150 kilomètres au nord de Dacca. Au bout d’un chemin forestier, à l’abri de hauts murs de pierre et d’un portail dûment gardé, le siège de la société chinoise Xinyuan Storage Ltd.Son directeur refuse d’ouvrir la porte, alors c’est un voisin, Rakib Hasan, qui mène la visite.- “C’est mort” -D’un côté de l’usine, des rizières bien ordonnées piquées de pousses vertes. De l’autre, une canalisation crache de l’eau dans un bassin d’un vert opaque. Tout autour, des parcelles mortes, engluées d’une épaisse boue orangée.”Je me souviens qu’enfant, j’apportais à manger à mon père quand il était dans les champs. Le paysage était magnifique, vert, l’eau était claire”, raconte Rakib Hasan, 34 ans.”Vous voyez à quoi ça ressemble maintenant. C’est mort, pour toujours”, peste l’ingénieur. “Ils ont tué notre village”.Sur sa plainte, un juge a déclaré illégale l’activité de l’usine, qui emploie officiellement 80 salariés, et ordonné d’y couper l’électricité. Mais la Cour suprême du pays a suspendu sa décision.”L’usine a acheté les autorités locales (…) notre pays est pauvre, beaucoup de gens sont corrompus”, maugrée le plaignant. “On a besoin d’emplois, mais pas de ceux qui détruisent notre environnement…”Sollicitées par l’AFP, ni l’entreprise ni l’ambassade de Chine n’ont répondu.Quant à la ministre de l’Environnement du gouvernement provisoire, elle refuse de se prononcer sur un dossier porté devant la justice.”Nous menons régulièrement des opérations contre la production et le recyclage illégaux des batteries électriques”, assure toutefois Syeda Rizwana Hasan, “mais ces efforts sont souvent insuffisants face à l’ampleur du phénomène”.- “Prévenir” -Il faut dire que le recyclage informel des batteries a le vent en poupe au Bangladesh. Dopé par le “boom” de l’électrification des “rickshaws”, ces tricycles à moteur qui encombrent les rues des villes et les routes des campagnes du pays.Les autorités en ont recensé près de 4 millions. Le juteux marché de leurs batteries est estimé à 870 millions de dollars (800 M euros)…”Il est presque totalement informel”, déplore Sohanur Rahman, de l’ONG Youth Net. “Il faut le légaliser de façon à ce que les règles de sécurité du gouvernement soient appliquées”.”C’est un peu le revers du tout électrique”, regrette Maya Vandenant, de l’Unicef, qui prêche pour une stratégie de “formalisation” du secteur incluant règles plus strictes, incitations fiscales et surtout campagnes d’information.”La plupart des gens ignorent les dangers du plomb”, insiste-t-elle. “Le coût de la perte de QI causée par le plomb a été estimé à 6,9 points de croissance pour l’économie du pays !”Pour mieux lutter contre cette pollution, une nouvelle campagne de tests sanguins vient d’être lancée auprès de 9.000 habitants du pays. Outre celui du plomb, elle mesurera le taux d’autres métaux lourds comme le mercure ou l’arsenic.Autorités et ONG ne se font pas d’illusion: ses résultats seront mauvais.Alors pour le Dr Muhammad Anwar Sadat, qui suit le dossier au ministère de la Santé, il y a déjà urgence.”Si nous ne faisons rien, avertit-il, le nombre de personnes affectées sera multiplié par trois ou quatre dans les deux prochaines années”.

Une frappe israélienne au sud de Beyrouth fait trois morts dont un chef du Hezbollah

L’armée israélienne a bombardé mardi la banlieue sud de Beyrouth, faisant trois morts dont un responsable du Hezbollah, pour la deuxième fois depuis le début d’un fragile cessez-le-feu avec le mouvement libanais pro-iranien il y a quatre mois.Cette frappe s’est produite sans avertissement vers 03H30 (00H30 GMT), durant la fête de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.Le 28 mars, l’armée israélienne avait appelé la population à évacuer avant de bombarder la banlieue sud de la capitale libanaise, un bastion du Hezbollah, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la trêve avec le mouvement islamiste le 27 novembre. L’armée israélienne a affirmé que la frappe de mardi avait visé “un terroriste du Hezbollah qui a dirigé des agents du Hamas et les a assistés dans la planification d’une attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens”, dans un communiqué conjoint avec le service de sécurité intérieure Shin Bet.Selon le ministère libanais de la Santé, la frappe a fait trois morts et sept blessés.Une source proche du Hezbollah a indiqué qu’elle avait visé Hassan Bdair, un responsable du dossier palestinien au sein du mouvement, allié du Hamas en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.L’homme se trouvait “chez lui avec sa famille”, a précisé cette source.Selon un photographe de l’AFP, les deux derniers étages d’un immeuble ont été détruits et des débris recouvraient la rue.Les habitants, réveillés en pleine nuit, sortaient de chez eux paniqués tandis que les secouristes aidaient les blessés.Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé une “violation flagrante” du cessez-le-feu, qui a mis fin à un an de conflit entre Israël et le Hezbollah en marge de la guerre à Gaza, et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution avait mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006 et a servi de base au cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.- “Partout au Liban” -Le président libanais Joseph Aoun a condamné la frappe et appelé les alliés du Liban à soutenir son “droit à une pleine souveraineté”.Sans identifier nommément la cible visée, l’armée israélienne a affirmé avoir “agi pour l’éliminer, et avoir écarté la menace”.Depuis le début de la trêve, et malgré le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, les deux parties continuent à s’accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu et Israël mène régulièrement des frappes sur cette région, affirmant viser des cibles du Hezbollah.Vendredi, Israël avait frappé la banlieue sud de Beyrouth en riposte aux tirs de deux roquettes non revendiqués, depuis le Liban. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait affirmé que ces frappes se poursuivraient “à chaque tentative” d’attaque contre le nord d’Israël.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait lui déclaré qu’Israël frapperait “partout au Liban contre toute menace”, après ces tirs dont le Hezbollah a nié être l’auteur.Dans un discours télévisé samedi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait jugé “inacceptable” qu’Israël poursuive ses attaques contre le Liban, demandant à ce que “soit mis un terme à cette agression”.Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban et contraint plus d’un million de personnes à fuir.Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d’une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles.Quelque 60.000 habitants du nord d’Israël ont été déplacés, dont la moitié n’est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.   Aux termes de l’accord de cessez-le-feu, seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière avec Israël, et démanteler ses infrastructures militaires dans le sud.L’armée israélienne a néanmoins maintenu des troupes dans cinq positions qualifiées de stratégiques du sud du Liban.

Une frappe israélienne au sud de Beyrouth fait trois morts dont un chef du Hezbollah

L’armée israélienne a bombardé mardi la banlieue sud de Beyrouth, faisant trois morts dont un responsable du Hezbollah, pour la deuxième fois depuis le début d’un fragile cessez-le-feu avec le mouvement libanais pro-iranien il y a quatre mois.Cette frappe s’est produite sans avertissement vers 03H30 (00H30 GMT), durant la fête de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.Le 28 mars, l’armée israélienne avait appelé la population à évacuer avant de bombarder la banlieue sud de la capitale libanaise, un bastion du Hezbollah, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la trêve avec le mouvement islamiste le 27 novembre. L’armée israélienne a affirmé que la frappe de mardi avait visé “un terroriste du Hezbollah qui a dirigé des agents du Hamas et les a assistés dans la planification d’une attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens”, dans un communiqué conjoint avec le service de sécurité intérieure Shin Bet.Selon le ministère libanais de la Santé, la frappe a fait trois morts et sept blessés.Une source proche du Hezbollah a indiqué qu’elle avait visé Hassan Bdair, un responsable du dossier palestinien au sein du mouvement, allié du Hamas en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.L’homme se trouvait “chez lui avec sa famille”, a précisé cette source.Selon un photographe de l’AFP, les deux derniers étages d’un immeuble ont été détruits et des débris recouvraient la rue.Les habitants, réveillés en pleine nuit, sortaient de chez eux paniqués tandis que les secouristes aidaient les blessés.Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé une “violation flagrante” du cessez-le-feu, qui a mis fin à un an de conflit entre Israël et le Hezbollah en marge de la guerre à Gaza, et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution avait mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006 et a servi de base au cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.- “Partout au Liban” -Le président libanais Joseph Aoun a condamné la frappe et appelé les alliés du Liban à soutenir son “droit à une pleine souveraineté”.Sans identifier nommément la cible visée, l’armée israélienne a affirmé avoir “agi pour l’éliminer, et avoir écarté la menace”.Depuis le début de la trêve, et malgré le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, les deux parties continuent à s’accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu et Israël mène régulièrement des frappes sur cette région, affirmant viser des cibles du Hezbollah.Vendredi, Israël avait frappé la banlieue sud de Beyrouth en riposte aux tirs de deux roquettes non revendiqués, depuis le Liban. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait affirmé que ces frappes se poursuivraient “à chaque tentative” d’attaque contre le nord d’Israël.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait lui déclaré qu’Israël frapperait “partout au Liban contre toute menace”, après ces tirs dont le Hezbollah a nié être l’auteur.Dans un discours télévisé samedi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait jugé “inacceptable” qu’Israël poursuive ses attaques contre le Liban, demandant à ce que “soit mis un terme à cette agression”.Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban et contraint plus d’un million de personnes à fuir.Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d’une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles.Quelque 60.000 habitants du nord d’Israël ont été déplacés, dont la moitié n’est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.   Aux termes de l’accord de cessez-le-feu, seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière avec Israël, et démanteler ses infrastructures militaires dans le sud.L’armée israélienne a néanmoins maintenu des troupes dans cinq positions qualifiées de stratégiques du sud du Liban.

Malaisie: plus de 100 blessés dans un incendie après une fuite sur un gazoduc

Une fuite sur un gazoduc en Malaisie a provoqué mardi un gigantesque brasier qui a blessé plus d’une centaine de personnes en pleines célébrations de l’Aïd, ont annoncé les autorités.Les pompiers de l’Etat du Selangor (ouest) ont évoqué dans un communiqué “une fuite sur un gazoduc s’étendant sur approximativement 500 mètres, avec des flammes s’élevant à une hauteur considérable”.Plus de 100 personnes ont été blessées mais aucun mort n’est à déplorer, ont indiqué les pompiers à l’AFP, ajoutant sans plus de précisions que 50 logements avaient été touchés par l’incendie.L’infrastructure concernée appartient à la compagnie publique Petronas, selon le communiqué, qui précise que l’arrivée de gaz dans l’installation a été coupée.Des habitants qui célébraient l’Aïd, fête musulmane qui marque la fin du ramadan et donne lieu à des jours fériés en Malaisie, où l’islam est majoritaire, ont dû fuir la zone.”Tout à coup, nous avons entendu une forte détonation, puis le chaos total”, a témoigné une personne résidant à 200 mètres du foyer, citée par le quotidien The Star.”Nous avons immédiatement quitté la maison et avons vu d’autres habitants partir aussi”.Des vidéos partagées sur internet montrent des flammes monter dans le ciel à partir de ce qui semble être une explosion. Sur d’autres images, une zone résidentielle est envahie par la fumée tandis qu’un feu fait rage à l’arrière-plan, et que des véhicules apparaissent fondus. Le dirigeant du Selangor, Amirudin Shari, a indiqué sur Facebook qu’un centre d’aide temporaire avait été mis en place dans une mosquée des environs. Le responsable a invité les habitants à rester à l’écart de la zone touchée par l’incendie pour la durée de l’enquête et des opérations de secours.

Amérique latine: déjà fragilisée par la Chine, la sidérurgie redoute l’effet des taxes Trump

En 2024, la plus grande aciérie du Chili a fermé ses portes, terrassée par l’acier bon marché en provenance de Chine. Six mois plus tard, les droits de douane imposés de Donald Trump menacent 1,4 million d’emplois dans l’industrie sidérurgique en Amérique latine.En septembre dernier, les hauts fourneaux de Huachipato, au sud-est de Santiago, se sont éteints, mettant un terme à 75 ans de production d’acier.L’acier chinois étant 40% moins cher que le chilien, la concurrence était devenue impossible malgré les surtaxes imposées par les autorités.Déjà menacée par la Chine, l’industrie latino-américaine de l’acier doit maintenant faire face aux 25% de taxes à l’importation que le président américain Donald Trump lui impose depuis le 12 mars dernier.Comme lors de son premier mandat (2017-2021), M. Trump aspire à protéger l’industrie américaine de l’acier en renchérissant le métal importé.Mais avec ces taxes, les producteurs latino-américains ne perdront pas seulement accès au marché américain, ils risquent également de voir les arrivées d’acier chinois redoubler dans leur propre région.Ezequiel Tavernelli, directeur exécutif de l’association Alacero, qui regroupe les producteurs latino-américains, prévoit ainsi “une inondation d’acier due au détournement du commerce de cet acier qui allait aux Etats-Unis (…) vers des régions moins protégées (et) avec moins de capacité de défense”, comme l’Amérique latine.De façon générale, “le principal problème de notre région, tout comme celui des Etats-Unis, réside dans la surcapacité de (production d’) acier mondial”, souligne-t-il.Et “l’un des pays qui a la plus grande surcapacité et qui inonde nos marchés d’acier est la Chine, et en plus elle le fait de manière déloyale”, avec des prix en dessous du coût de revient grâce à des subventions allant de l’énergie aux crédits, souligne le dirigeant.Sur une production mondiale annuelle de 2,48 milliards de tonnes d’acier, la Chine produit 1,14 milliard de tonnes, soit plus de 45%. Selon Alacero, le géant asiatique déverse sur le marché international quelque 140 millions de tonnes à des prix cassés, soit 23% des 600 millions de tonnes de surcapacité mondiale.- “Régionalisation” -Les Etats-Unis importent 25 millions de tonnes d’acier par an. Le Canada est leur principal fournisseur, suivi du Brésil et du Mexique, chacun avec des produits différenciés destinés à l’automobile ou la construction.L’industrie américaine de l’acier “a besoin de s’approvisionner” en produits avec “des technologies spéciales (…), des aciers qu’elle a toujours achetés en Amérique latine, tant au Mexique qu’au Brésil”, entre autres, veut croire M. Tavernelli.Il soutient que la “régionalisation” de la chaîne de production, avec les Etats-Unis faisant appel à l’acier produit par ses voisins, est “la meilleure action de défense contre le commerce déloyal de la Chine et des pays d’Asie du Sud-Est”.Dans la même veine, au Mexique, la Chambre nationale de l’Industrie du Fer et de l’Acier (Canacero) a rappelé en février “le haut niveau d’intégration productive” entre les industries mexicaine et américaine, et a déclaré que “le bénéfice régional doit être une priorité face à la menace de l’excès de capacité de la Chine et de l’Asie du Sud-Est”.Même son de cloche du côté de la Chambre argentine de l’Acier (CAA), qui dit comprendre la “nécessité de mettre en place des mesures de défense contre la concurrence déloyale face à l’avancée de la Chine en tant que principal producteur d’acier au monde”, tout en appelant à une réponse “coordonnée”.- Fermetures -Depuis trois ans, la production d’acier en Amérique latine est en repli constant. En 2024, elle a atteint 56 millions de tonnes pour une consommation de 73 millions de tonnes. Et la part de la Chine dans le total consommé dans la région est de plus en plus grande. En 2000, la Chine exportait en Amérique latine moins de 100.000 tonnes d’acier par an. “Aujourd’hui, elle est au-dessus de 14 millions” de tonnes, et “la croissance est exponentielle”, souligne M. Tavernelli.Dans ce contexte, le risque est important qu’il y ait d’autres Huachipato, avec “des entreprises historiques (…) avec une grande expertise, (qui) perdent et doivent fermer”, avertit-il.

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