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Rubio promet le soutien “indéfectible” des Etats-Unis à Israël

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a promis lundi le “soutien indéfectible” de son pays à Israël pour éliminer le Hamas palestinien, près de deux ans après une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.Durant la visite de M. Rubio, l’armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale y faisant état d’au moins 42 Palestiniens tués, dont des enfants.Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007. Le déplacement de M. Rubio coïncide avec un sommet arabo-islamique à Doha durant lequel l’émir du Qatar s’en est pris de nouveau à Israël après son attaque inédite le 9 septembre dans la capitale qatarie contre des chefs du Hamas.”Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé”, a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.”Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser”, a ajouté le secrétaire d’Etat qui doit se rendre mardi au Qatar, en route pour Londres.Les frappes israéliennes au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas et un allié des Etats-Unis, ont contrarié le président Donald Trump.”Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents”, a-t-il dit dimanche.Mais M. Netanyahu a estimé que M. Trump était “le plus grand ami” qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche. Il a de nouveau défendu les frappes à Doha, en disant “que les terroristes ne doivent pas bénéficier d’un refuge”.- “Enhardi le Hamas” -Au sommet de Doha, l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a dit: “celui qui oeuvre avec persistance et méthodologie à assassiner la partie avec laquelle il négocie, entend faire échouer les négociations” en vue d’une trêve à Gaza et une libération des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre. M. Rubio a dit à Jérusalem vouloir “encourager le Qatar” à poursuivre sa médiation.Le déplacement du secrétaire d’Etat vise aussi à afficher la solidarité des Etats-Unis avec Israël à une semaine d’un sommet coprésidé par la France et l’Arabie saoudite à l’ONU et destiné à promouvoir la reconnaissance internationale d’un Etat de Palestine, au côté d’Israël.Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s’oppose fermement à la création d’un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a “enhardi” le Hamas. Le secrétaire d’Etat avait indiqué qu’il comptait parler à Jérusalem de l’intention d’Israël d’annexer des secteurs en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, dans le but d’empêcher la création d’un tel Etat.Sur la guerre à Gaza, le secrétaire d’Etat a indiqué que Donald Trump souhaitait qu’elle soit “terminée”. Une telle issue doit passer selon lui par la libération de tous les otages et des garanties que le Hamas “ne sera plus une menace” pour Israël.- “Un corps sans âme” -Dans le territoire palestinien, la Défense civile a fait état d’au moins 42 morts, dont plus de la moitié à Gaza-ville où l’armée a intensifié ses bombardements avec l’objectif de s’en emparer.Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.L’armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l’un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d’habitation en accusant le Hamas de s’y cacher.Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d’habitants avant les dernières opérations israéliennes selon l’ONU.  “Je me sens comme un corps sans âme”, dit Susan Annan, une Palestinienne qui a perdu sa maison après la destruction d’une tour. “Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n’avons rien pu emporter.”L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l’armée.Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L’ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.

La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza qui transporte de l’aide humanitaire et des militants propalestiniens dont Greta Thunberg, a quitté la Tunisie lundi pour mettre le cap sur le territoire palestinien dans le but d’y “briser le blocus israélien”.”La flotte partie de Barcelone est en mer, les bateaux tunisiens appareillent par étapes. Ils …

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La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza qui transporte de l’aide humanitaire et des militants propalestiniens dont Greta Thunberg, a quitté la Tunisie lundi pour mettre le cap sur le territoire palestinien dans le but d’y “briser le blocus israélien”.”La flotte partie de Barcelone est en mer, les bateaux tunisiens appareillent par étapes. Ils convergeront en haute mer pour rejoindre des bateaux partis d’Italie et de Grèce” ces derniers jours, a annoncé dans un communiqué la “Global Sumud Flotilla” (“sumud” signifie “résilience” en arabe). Au moins 18 bateaux devant rejoindre l’opération “Sumud” sont partis samedi de Catane dans le sud de l’Italie, accompagnés par un navire de soutien de l’ONG italienne Emergency, selon les organisateurs et des médias italiens.”Nous essayons d’envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l’a pas oubliée”, a dit à l’AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, avant le départ de “Sumud” du port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.”Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre les choses en main”, a-t-elle ajouté.Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont pris la mer depuis Bizerte, les derniers étant partis à l’aube lundi, selon un photographe de l’AFP sur place.Les embarcations arrivées d’Espagne s’étaient transférées dans ce port après un séjour mouvementé la semaine dernière à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, où deux bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuit de suite, avaient affirmé les organisateurs, vidéos à l’appui. Les autorités tunisiennes ont dénoncé “une agression préméditée” et dit mener une enquête.L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du “Madleen” lors d’une précédente traversée vers Gaza, bloquée par Israël, a dit à l’AFP redouter “bien entendu” de nouvelles attaques, ajoutant: “on se prépare aux différents scénarios”.Selon elle, les personnalités les plus en vue – dont l’actrice française Adèle Haenel – ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination “de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau”.Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.Un groupe de voiliers a par ailleurs quitté la Corse vendredi dernier pour participer à une autre opération maritime vers Gaza rattachée à une flottille baptisée Freedom Flotilla Coalition (FFC) qui devrait partir du sud de l’Italie d’ici fin septembre.Lundi, des activistes égyptiens ont également annoncé leur appui à la flottille Sumud. “Nous participerons avec un bateau d’une capacité de 34 personnes offert par un pêcheur”, a déclaré à l’AFP Khaled Bassiouni, un coordinateur local. En juin, les autorités avaient refusé à des dizaines de participants d’une “Marche mondiale vers Gaza” l’accès au point de passage de Rafah entre l’Égypte et le territoire assiégé. Elles avaient arrêté plus de 200 militants étrangers et expulsé la plupart d’entre eux.ldf-iba-kl-lom-mc/fka/mdh

Frappes israéliennes à Doha: le Qatar accuse Israël d’avoir voulu faire dérailler les négociations sur Gaza

Les frappes israéliennes ayant ciblé des membres du Hamas au Qatar la semaine dernière visaient à faire dérailler les négociations sur Gaza, a accusé lundi l’émir du Qatar, à l’ouverture d’un sommet exceptionnel des dirigeants arabes et musulmans organisé en réponse à cette attaque sans précédent.Ce sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Celui qui œuvre avec persistance et méthodologie à assassiner la partie avec laquelle il négocie, entend faire échouer les négociations (…) les négociations, pour lui, ne sont qu’une partie de la guerre “, a déclaré Cheikh Tamim ben Hamas Al-Thani, dans son discours d’ouverture. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu “rêve que la région arabe devienne une sphère d’influence israélienne. Et c’est une dangereuse illusion”, a-t-il poursuivi devant les leaders arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais,  le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien. Le président turc Recep Tayyeb Erdogan a de son côté accusé le gouvernement israélien de vouloir “poursuivre les massacres et le génocide en Palestine tout en déstabilisant la région”.Selon le projet de déclaration finale consulté par l’AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l’attaque israélienne en soulignant qu’elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d’Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.- “Pas que des discours” –  L’attaque israélienne et “la poursuite des pratiques agressives d’Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d’expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région”, affirme le texte. Elles “menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l’établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs”, ajoute-il.  Le projet souligne également “le concept de sécurité collective (…) et la nécessité de s’aligner pour faire face aux défis et menaces communs”. Avant l’ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre “leurs liens avec ce régime factice”, en référence à Israël.L’attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu’une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d’Israël mais également un proche allié du Qatar. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem – un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d’un Etat palestinien, lors de l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois.Marco Rubio, qui se rendra mardi au Qatar selon un responsable américain, a déclaré devant la presse à Jérusalem lundi que son pays continuerait à soutenir le “rôle constructif” du Qatar dans la médiation à Gaza.”Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l’action”, a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.  Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l’agence de presse saoudienne SPA. 

Frappes israéliennes à Doha: le Qatar accuse Israël d’avoir voulu faire dérailler les négociations sur Gaza

Les frappes israéliennes ayant ciblé des membres du Hamas au Qatar la semaine dernière visaient à faire dérailler les négociations sur Gaza, a accusé lundi l’émir du Qatar, à l’ouverture d’un sommet exceptionnel des dirigeants arabes et musulmans organisé en réponse à cette attaque sans précédent.Ce sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Celui qui œuvre avec persistance et méthodologie à assassiner la partie avec laquelle il négocie, entend faire échouer les négociations (…) les négociations, pour lui, ne sont qu’une partie de la guerre “, a déclaré Cheikh Tamim ben Hamas Al-Thani, dans son discours d’ouverture. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu “rêve que la région arabe devienne une sphère d’influence israélienne. Et c’est une dangereuse illusion”, a-t-il poursuivi devant les leaders arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais,  le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien. Le président turc Recep Tayyeb Erdogan a de son côté accusé le gouvernement israélien de vouloir “poursuivre les massacres et le génocide en Palestine tout en déstabilisant la région”.Selon le projet de déclaration finale consulté par l’AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l’attaque israélienne en soulignant qu’elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d’Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.- “Pas que des discours” –  L’attaque israélienne et “la poursuite des pratiques agressives d’Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d’expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région”, affirme le texte. Elles “menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l’établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs”, ajoute-il.  Le projet souligne également “le concept de sécurité collective (…) et la nécessité de s’aligner pour faire face aux défis et menaces communs”. Avant l’ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre “leurs liens avec ce régime factice”, en référence à Israël.L’attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu’une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d’Israël mais également un proche allié du Qatar. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem – un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d’un Etat palestinien, lors de l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois.Marco Rubio, qui se rendra mardi au Qatar selon un responsable américain, a déclaré devant la presse à Jérusalem lundi que son pays continuerait à soutenir le “rôle constructif” du Qatar dans la médiation à Gaza.”Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l’action”, a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.  Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l’agence de presse saoudienne SPA. 

“Bloody Sunday” : au procès d’un soldat britannique, le récit de “tirs injustifiés” de l’armée

Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday”, épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs “injustifiés” des militaires ce jour-là.Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce “dimanche sanglant”, le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts.L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Surnommé “soldat F”, l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement.En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines.- “Intention de tuer” -Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité.”Les tirs étaient injustifiés. Les civils (…) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace”, a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats.”Les tirs (…) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave”, a-t-il insisté.Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP.”Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles”, a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant “un jour crucial” dans son combat pour “obtenir justice”.Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents.”Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis”, a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province.- 3.500 morts en 30 ans -Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre “soldat F” en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” – immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) – avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts.En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du “Bloody Sunday”, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988.Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée “Héritage et réconciliation” a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des “Troubles”. Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions.

“Bloody Sunday” : au procès d’un soldat britannique, le récit de “tirs injustifiés” de l’armée

Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday”, épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs “injustifiés” des militaires ce jour-là.Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce “dimanche sanglant”, le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue …

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Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday”, épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs “injustifiés” des militaires ce jour-là.Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce “dimanche sanglant”, le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts.L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Surnommé “soldat F”, l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement.En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines.- “Intention de tuer” -Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité.”Les tirs étaient injustifiés. Les civils (…) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace”, a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats.”Les tirs (…) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave”, a-t-il insisté.Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP.”Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles”, a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant “un jour crucial” dans son combat pour “obtenir justice”.Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents.”Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis”, a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province.- 3.500 morts en 30 ans -Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre “soldat F” en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” – immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) – avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts.En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du “Bloody Sunday”, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988.Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée “Héritage et réconciliation” a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des “Troubles”. Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions.

Procès aux assises requis pour “l’égérie” française du groupe Etat islamique, Emilie König

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, jihadiste française présentée comme une “véritable égérie” du groupe Etat islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue.Le Pnat a confirmé avoir requis le 29 juillet ce procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il revient désormais à la juge chargée de l’enquête de décider du renvoi.Après une jeunesse marquée par des violences sexuelles et physiques, une conversion à l’islam au tournant des années 2000 et une radicalisation progressive, cette femme née en 1984 à Lorient était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France.Elle y rejoint un homme épousé religieusement, issu d’une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l’EI.- “Influence” -En 2014, l’ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s’entraînait au maniement d’un fusil et ses encouragements aux Français “à commettre des actes violents” dans l’Hexagone ciblant des institutions ou des épouses de militaires.Fin 2017, au moment où l’EI est en pleine déroute, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est du pays.Début juillet 2022, elle est rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d’un premier retour massif de femmes et d’enfants français depuis la chute en 2019 du “califat” de l’EI.Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l’AFP, le Pnat estime qu’Emilie König a été motivée par un “désir de vivre au sein du califat” et relève que son rôle “ne s'(y) est pas limité à celui d’une épouse” mais qu’elle a aussi “massivement alimenté” ses réseaux sociaux de messages pro-EI.Sur place, trois autres enfants naissent en 2015 et 2017, “répondant au projet social et démographique prôné par l’EI”, selon le parquet. L’accusation lui prête “une influence voire une implication dans le départ de certaines femmes” vers la zone irako-syrienne.Le parquet assure aussi qu’elle avait manifesté à l’époque le souhait de combattre, d’intégrer la “police de la charia pour femmes” au service “des exécutions” puis des “interrogatoires” et même de mourir en martyr. Soit, de longue date et avant même son départ en Syrie, “une idéologie extrêmement radicale”, selon le Pnat.Une femme de jihadiste qui l’a côtoyée en Syrie racontera ainsi en interrogatoire qu’Emilie König, aujourd’hui âgée de 40 ans, lui avait montré une vidéo destinée aux enfants de la Bretonne en France, dans laquelle elle “tire au fusil à pompe avec des petits coeurs partout”.En avril 2017, Emilie König écrit à sa mère : “Si je reviens en France, c’est pas pour faire un joli sourire (…) ! C’est pour me faire SAUTER sur les ennemis d’Allah, T’AS BIEN COMPRIS, comme mes frères au Bataclan, comme au stade de France”.- “Mauvais choix” -Mais la jihadiste dit avoir amorcé un changement après une blessure en juillet 2017, dans un bombardement à Raqqa. “J’ai fait de mauvais choix, mais c’est ainsi fait”, écrit-elle en août à sa “moune”, auparavant qualifiée de “mécréante”. Arrêtée fin 2017, elle est rencontrée par l’AFP dans le camp de Roj en avril 2021, trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés. Elle dit alors vouloir “reprendre une vie professionnelle”, exprime des “regrets”, tout en imaginant échapper à la prison, car elle n’aurait “pas de sang sur les mains”.Incarcérée depuis son retour en France, elle persiste dans cet aggiornamento: “Si je suis rentrée, c’est pour réparer tout ça, récupérer mes enfants et travailler”, affirme-t-elle lors de sa mise en examen.Une première expertise psychiatrique évoque sa “dangerosité criminologique”, mais une évaluation plus récente en détention a souligné “une dynamique positive” et une “démarche d’introspection”.Contacté par l’AFP, l’avocat d’Emilie König, Me Emmanuel Daoud, n’a pas commenté.Si la juge d’instruction entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec une amie, Sterenn D., présentée comme acquise à l’idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France “un véritable appui logistique et financier au long cours”.