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En pleine campagne au Yémen, Trump dépêche un 2e porte-avions au Moyen-Orient

Les Etats-Unis ont annoncé mardi l’envoi d’un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, dans un contexte de tension accrue avec les Houthis du Yémen, qui perturbent la navigation en mer Rouge.Le porte-avions Harry S. Truman, déjà sur place, sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, “afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région”, a annoncé le porte-parole du ministère américain de la Défense, Sean Parnell.Dans son communiqué, le Pentagone n’a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.Mais cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l’Iran, ont revendiqué le mois dernier plusieurs attaques contre le Harry S. Truman en mer Rouge. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une nouvelle attaque contre le porte-avions, “la troisième en 24 heures”, selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n’a pas confirmé ces attaques.Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, perturbant l’accès au canal de Suez, qui assure 12% du trafic maritime mondial. Ils affirment s’en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.  Nombre de bâtiments cherchant à rejoindre la Méditerranée depuis l’océan Indien doivent en conséquence contourner le continent africain, par le cap de Bonne-espérance. La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région “d’escadrons additionnels et d’autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien”, selon M. Parnell.- “200 frappes” -Sur place au Yémen, les Houthis ont fait état mercredi d’un nouveau bilan de quatre morts et trois blessés dans des frappes mardi soir sur Hodeida (ouest), qu’ils ont attribuées à Washington.Le 15 mars, les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles yéménites continueraient à viser des navires.”Ces frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces”, a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, évoquant le chiffre de “plus de 200 frappes réussies”.De son côté, le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que “le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran”.”Nos attaques continueront jusqu’à ce qu’ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation”, a promis lundi le président américain.Fin mars, l’Iran s’était dit ouvert à des négociations “indirectes” avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, l’un des grands sujets de discorde entre les deux pays.L’Iran assure ne pas chercher à se doter de l’arme nucléaire mais que le pays “n’aura d’autre choix que de le faire” en cas d’attaque.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Le pays rejette ces allégations et affirme que son programme n’existe qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie.Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait promis plus tôt une “riposte ferme” de l’Iran si le pays était bombardé.

Trump et Musk essuient un premier revers électoral dans le Wisconsin

Le président américain Donald Trump a fait face mardi à un premier revers électoral avec l’élection d’une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d’ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d’Elon Musk.Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet Etat de la région des Grands lacs, selon des projections de plusieurs médias américains. Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l’escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.Le président s’est félicité mardi soir sur sa plateforme Truth Social des deux “larges” victoires de son camp en Floride, mettant en avant son “soutien” aux candidats. Il n’a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l’adoption, par un référendum organisé le même jour, d’une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d’identité avec photo afin de pouvoir voter.”C’est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée”, a-t-il écrit.- “Le plus important” -Elon Musk n’a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et salué à la place l’issue du référendum local. “C’était le plus important”, a-t-il affirmé sur son réseau social X.Le patron de Tesla et Space X s’inquiétait d’un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. Etat pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.”C’est l’une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale”, avait lancé Elon Musk mardi.Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s’était surtout attaqué à Susan Crawford, qui serait, selon lui, “un DESASTRE pour le Wisconsin et pour les Etats-Unis d’Amérique”.Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d’opinion donnent une baisse relative de la popularité de Donald Trump et ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.- Campagne onéreuse -En Floride, les républicains s’inquiétaient face à des sondages qui montraient une course plus serrée qu’attendu dans l’une des circonscriptions, alors qu’elle avait été remportée avec plus de 30 points d’écart à l’automne.Le trumpiste Randy Fine a bien gagné mardi le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu’il y a quelques mois.Ces résultats ont “de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains”, a déclaré sur la chaîne MSNBC le responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants Hakeem Jeffries, alors que l’opposition peine à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l’artillerie lourde pour une élection qui, d’ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.Selon le Centre Brennan de l’Université de New York, c’est “le scrutin judiciaire le plus coûteux de l’histoire américaine”, avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.Elon Musk n’est pas étranger à cela.”Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m’empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin”, a lancé dimanche Susan Crawford lors d’un rassemblement.Son équipe de campagne avait accusé récemment Elon Musk de vouloir “acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d’obtenir une décision favorable” dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.

Pékin mène de grandes manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan

La Chine a lancé mercredi un nouvel exercice militaire de grande ampleur dans le détroit de Taïwan et dit s’entraîner à des attaques de ports et infrastructures énergétiques, au lendemain d’un blocus simulé de l’île qu’elle revendique, condamné par Washington et l’Union européenne.Ces nouveaux exercices, qui n’avaient pas été annoncés, surviennent quelques jours après une tournée en Asie du ministre américain à la Défense, Pete Hegseth, qui a affirmé que Washington assurerait la “dissuasion” dans le détroit de Taïwan.Sous le nom de code “Tonnerre dans le détroit – 2025A”, l’opération vise à tester les capacités des troupes en matière de “contrôle des zones” et de “blocus”, a déclaré Shi Yi, porte-parole du Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise, dans un communiqué.Elle comprend des “exercices de tir réel longue portée” et des simulations de “frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques clés”, a ensuite précisé le porte-parole.Taipei a confirmé la tenue de ces manÅ“uvres et les a condamnées.Le détroit de Taïwan, zone de passage clé pour le transport maritime mondial, est un point de tension majeur entre grandes puissances, en particulier la Chine et les Etats-Unis.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei depuis des décennies, mais entretiennent une “ambiguïté stratégique” quant à leur intervention en cas d’attaque chinoise.Washington a réagi mercredi en condamnant “des activités militaires et une rhétorique agressives de la Chine” qui “exacerbe les tensions et met en danger la sécurité régionale et la prospérité du monde”.La Chine a multiplié les exercices à grande échelle autour de Taïwan ces dernières années, déployant avions de chasse et navires de guerre pour appuyer sa revendication de souveraineté, rejetée par Taipei.Mardi, elle avait mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes aux alentours de l’île, entraînant l’envoi d’avions et de navires par Taipei et le déploiement de ses systèmes de missiles.Le ministère de la Défense taïwanais a déclaré avoir détecté mardi 21 navires de guerre dans les environs de l’île, dont le porte-avions Shandong, 71 aéronefs et quatre navires de garde-côtes.Il s’agit du nombre le plus élevé de navires de guerre détectés en une seule journée depuis près d’un an, et le plus grand nombre d’aéronefs depuis octobre 2024.L’Union européenne avait pour sa part mis en garde mardi contre “toute action susceptible d’aggraver les tensions”.- “Séparatiste” -Ces exercices constituent “une série de tests de résistance” pour évaluer la force du soutien de Washington à Taïwan et d’autres alliés dans la région, estime Wen-Ti Sung, analyste au centre de réflexion américain Atlantic Council.”La Chine crée occasion sur occasion pour que le gouvernement Trump montre publiquement à quel point son soutien (…) est plus faible ou conditionnel que ces dernières années”, juge M. Sung auprès de l’AFP.Ces manÅ“uvres sont également décrites par les experts comme des répétitions pour un encerclement de l’archipel, un scénario jugé plus probable qu’une invasion totale, plus risquée et plus facile à anticiper.La pression est par ailleurs montée d’un cran depuis l’élection du président taïwanais Lai Ching-te en 2024, qui soutient que Taïwan est “déjà un pays indépendant” et a récemment qualifié la Chine de “force hostile étrangère”.Mercredi, le Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise a publié une image intitulée “frappes paralysantes” sur le réseau social Weibo, montrant les forces chinoises entourer Taïwan et tirer des missiles en direction de l’île. La veille, l’armée de l’Etat-parti avait diffusé une vidéo dans laquelle le président taïwanais était représenté en insecte “parasite” en train de brûler.Les revendications du Parti communiste chinois sur Taïwan remontent à 1949, lorsque les Républicains chinois s’y sont réfugiés après leur défaite face à l’armée communiste.L’île principale de Taïwan, peuplée par des peuples autochtones depuis des milliers d’années, a été partiellement contrôlée par les Espagnols, les Hollandais, la dynastie chinoise des Qing, puis intégralement par le Japon jusqu’en 1945.burs-amj/rsc/aas/jnd/pz

Pékin mène de grandes manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan

La Chine a lancé mercredi un nouvel exercice militaire de grande ampleur dans le détroit de Taïwan et dit s’entraîner à des attaques de ports et infrastructures énergétiques, au lendemain d’un blocus simulé de l’île qu’elle revendique, condamné par Washington et l’Union européenne.Ces nouveaux exercices, qui n’avaient pas été annoncés, surviennent quelques jours après une tournée en Asie du ministre américain à la Défense, Pete Hegseth, qui a affirmé que Washington assurerait la “dissuasion” dans le détroit de Taïwan.Sous le nom de code “Tonnerre dans le détroit – 2025A”, l’opération vise à tester les capacités des troupes en matière de “contrôle des zones” et de “blocus”, a déclaré Shi Yi, porte-parole du Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise, dans un communiqué.Elle comprend des “exercices de tir réel longue portée” et des simulations de “frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques clés”, a ensuite précisé le porte-parole.Taipei a confirmé la tenue de ces manÅ“uvres et les a condamnées.Le détroit de Taïwan, zone de passage clé pour le transport maritime mondial, est un point de tension majeur entre grandes puissances, en particulier la Chine et les Etats-Unis.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei depuis des décennies, mais entretiennent une “ambiguïté stratégique” quant à leur intervention en cas d’attaque chinoise.Washington a réagi mercredi en condamnant “des activités militaires et une rhétorique agressives de la Chine” qui “exacerbe les tensions et met en danger la sécurité régionale et la prospérité du monde”.La Chine a multiplié les exercices à grande échelle autour de Taïwan ces dernières années, déployant avions de chasse et navires de guerre pour appuyer sa revendication de souveraineté, rejetée par Taipei.Mardi, elle avait mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes aux alentours de l’île, entraînant l’envoi d’avions et de navires par Taipei et le déploiement de ses systèmes de missiles.Le ministère de la Défense taïwanais a déclaré avoir détecté mardi 21 navires de guerre dans les environs de l’île, dont le porte-avions Shandong, 71 aéronefs et quatre navires de garde-côtes.Il s’agit du nombre le plus élevé de navires de guerre détectés en une seule journée depuis près d’un an, et le plus grand nombre d’aéronefs depuis octobre 2024.L’Union européenne avait pour sa part mis en garde mardi contre “toute action susceptible d’aggraver les tensions”.- “Séparatiste” -Ces exercices constituent “une série de tests de résistance” pour évaluer la force du soutien de Washington à Taïwan et d’autres alliés dans la région, estime Wen-Ti Sung, analyste au centre de réflexion américain Atlantic Council.”La Chine crée occasion sur occasion pour que le gouvernement Trump montre publiquement à quel point son soutien (…) est plus faible ou conditionnel que ces dernières années”, juge M. Sung auprès de l’AFP.Ces manÅ“uvres sont également décrites par les experts comme des répétitions pour un encerclement de l’archipel, un scénario jugé plus probable qu’une invasion totale, plus risquée et plus facile à anticiper.La pression est par ailleurs montée d’un cran depuis l’élection du président taïwanais Lai Ching-te en 2024, qui soutient que Taïwan est “déjà un pays indépendant” et a récemment qualifié la Chine de “force hostile étrangère”.Mercredi, le Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise a publié une image intitulée “frappes paralysantes” sur le réseau social Weibo, montrant les forces chinoises entourer Taïwan et tirer des missiles en direction de l’île. La veille, l’armée de l’Etat-parti avait diffusé une vidéo dans laquelle le président taïwanais était représenté en insecte “parasite” en train de brûler.Les revendications du Parti communiste chinois sur Taïwan remontent à 1949, lorsque les Républicains chinois s’y sont réfugiés après leur défaite face à l’armée communiste.L’île principale de Taïwan, peuplée par des peuples autochtones depuis des milliers d’années, a été partiellement contrôlée par les Espagnols, les Hollandais, la dynastie chinoise des Qing, puis intégralement par le Japon jusqu’en 1945.burs-amj/rsc/aas/jnd/pz

L’Australie confrontée à une “guerre du tabac”

L’augmentation en Australie des prix des cigarettes à des niveaux stratosphériques provoque une “guerre du tabac” et nourrit le marché noir, privant les pouvoirs publics de milliards de dollars de recettes fiscales, avertissent des experts.A 29 euros le paquet de 25 cigarettes, de nombreux fumeurs se tournent vers le marché de la contrebande, échappant à l’impôt indirect sur le tabac, a déploré récemment le ministre des Finances et trésorier australien Jim Chalmers.En mars, Canberra a ainsi raboté de quatre milliards d’euros sa prévision de recettes fiscales sur les ventes de tabac d’ici 2029.”C’est une crise fiscale, donc nous perdons des milliards et des milliards de dollars en droit d’accise (impôt indirect, ndlr) mais aussi, ce qui m’inquiète plus (…), c’est qu’elle est devenue un problème majeur de criminalité”, alerte James Martin, professeur de criminologie à l’université Deakin de Melbourne (sud-est).Depuis début 2023, plus de 220 incendies volontaires ont visé des revendeurs du marché noir ou des propriétaires de boutiques ayant refusé de vendre des produits illicites à base de tabac selon M. Martin, qui dénonce des actes d'”extorsion” et d'”intimidation”.L’Australie se targue d’être à la pointe de la lutte contre le tabagisme. En 2012, le pays avait été le premier au monde à imposer les paquets de cigarettes banalisés.- “Hémorragie” -Des criminels se disputant le contrôle du “lucratif” marché illégal du tabac sont à l’origine de “violences”, selon Heather Cook, directrice générale de la commission du Renseignement en matière criminelle.Et les forces de l’ordre ne peuvent résoudre le problème seules, affirme James Martin, car “si nous rendons plus difficile l’accès à la nicotine, les gens vont se tourner vers le marché noir”.D’après le criminologue, Canberra a fait deux erreurs: avoir accru le prix des cigarettes à un niveau tel qu’à un rythme d’un paquet par jour, la facture d’un fumeur grimpe à quelque 8.700 euros par an; mais aussi avoir restreint les ventes de vapoteuses uniquement en pharmacie.”Le gouvernement doit baisser la taxe indirecte sur le tabac pour cesser l’hémorragie vers le marché noir, et doit légaliser les produits de vapotage”, plaide M. Martin.L’enseignant mentionne la Nouvelle-Zélande voisine, seul pays ayant introduit un niveau de taxation similaire à l’Australie sur le tabac, mais qui a légalisé les cigarettes électroniques en 2020. “La Nouvelle-Zélande avait un taux de tabagisme supérieur au nôtre il y a tout juste quatre ans. Il est aujourd’hui considérablement plus bas que celui de l’Australie”, dit-il.- “Guerre” -Les cigarettes de contrebande arrivent en Australie depuis la Chine et le Moyen-Orient, et les vapoteuses essentiellement de Shenzhen, dans le sud de la Chine, selon le criminologue.Et ce marché prospère: la police australienne aux frontières a rapporté avoir saisi 1,8 milliard de cigarettes et plus de 436 tonnes de feuilles de tabac illicites entre juillet 2023 et juin 2024.Le tabagisme a nettement reculé ces dernières décennies dans le pays-continent, de 24% de fumeurs parmi les plus de 14 ans en 1991, à 8,3% en 2023, selon une enquête publique.Mais la consommation de nicotine par personne est, elle, “relativement stable” depuis 2016, d’après une enquête de l’Institut australien de la santé, qui s’est intéressé aux traces dans les eaux usées de cette molécule addictive présente dans les cigarettes, vapoteuses et substituts du tabac.D’après Edward Jegasothy, enseignant en santé publique à l’université de Sydney (est), que les prix soient stables ou nettement en hausse les proportions de fumeurs en Australie ont baissé au même rythme.Le marché noir nuit aux politiques publiques car il offre des alternatives moins chères, explique l’expert à l’AFP, défendant une baisse des taxes sur le tabac et un renforcement des contrôles de police.M. Jegasothy rappelle aussi que la politique fiscale sur le tabac pèse avant tout sur les catégories socio-économiques les plus en difficulté, les plus exposés au tabagisme et qui consacrent une part plus importante de leurs revenus aux cigarettes.”Il y a peu de preuves suggérant que notre guerre de facto contre la nicotine constitue une stratégie optimale pour réduire les méfaits liés à la nicotine”, ont avertit récemment dans un article scientifique MM. Jegasothy et Martin.

Pékin lance de grandes manoeuvres militaires dans le détroit de Taïwan

La Chine a lancé mercredi un nouvel exercice militaire de grande ampleur dans le détroit de Taïwan, au lendemain d’importantes manoeuvres simulant un blocus de l’île qu’elle revendique – une démonstration de force condamnée par Washington et l’Union européenne.Ces nouveaux exercices, qui n’avaient pas été annoncés, surviennent quelques jours après une tournée en Asie du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, qui a affirmé que Washington assurerait la “dissuasion” dans le détroit de Taïwan.Sous le nom de code “Tonnerre dans le détroit- 2025A”, l’opération vise à tester les capacités des troupes en matière de “contrôle des zones” et de “blocus”, a déclaré Shi Yi, porte-parole du Commandement du Théâtre Oriental de l’armée chinoise, dans un communiqué.Elle comprend des “exercices de tir réel longue portée” et des simulations des “frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques clés”, a ensuite précisé le porte-parole.Le ministère de la Défense taïwanais a confirmé le début de ces exercices, sans fournir davantage de précisions.Le détroit de Taïwan, zone de passage clé pour le transport maritime mondial, est un point de tension majeur entre grandes puissances, en particulier la Chine et les Etats-Unis.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei depuis des décennies, mais entretiennent une “ambiguïté stratégique” quant à leur intervention en cas d’attaque chinoise.Washington a réagi mercredi en condamnant “des activités militaires et une rhétorique agressives de la Chine” qui “exacerbe les tensions et met en danger la sécurité régionale et la prospérité du monde”.La Chine a multiplié les exercices à grande échelle autour de Taïwan ces dernières années, déployant avions de chasse et navires de guerre pour appuyer sa revendication de souveraineté, rejetée par Taipei.Mardi, elle avait mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes autour de l’île, entraînant l’envoi d’avions et de navires par Taipei et le déploiement de ses systèmes de missiles.Le ministère de la Défense taïwanais a déclaré avoir détecté mardi 21 navires de guerre autour de l’île, dont le porte-avions Shandong, 71 avions et quatre navires de garde-côtes.Il s’agit du nombre le plus élevé de navires de guerre détectés en une seule journée depuis près d’un an, et le plus grand nombre d’avions depuis octobre 2024.L’Union européenne avait mis en garde mardi contre “toute action susceptible d’aggraver les tensions”.- “Séparatiste” -Ces exercices constituent “une série de test de résistance” pour évaluer la force du soutien de Washington à Taïwan et à d’autres alliés dans la région, estime Wen-Ti Sung analyste au centre de réflexion américain Atlantic Council.Ces manoeuvres sont également décrites par les experts comme des répétitions pour un encerclement de l’archipel, un scénario jugé plus probable qu’une invasion totale, plus risquée et plus facile à anticiper.La pression est par ailleurs montée d’un cran depuis l’élection du président taïwanais Lai Ching-te en 2024, qui soutient que Taïwan est “déjà un pays indépendant” et a récemment qualifié la Chine de “force hostile étrangère”.Mardi, l’armée chinoise a ainsi publié une vidéo représentant le dirigeant taïwanais en insecte “parasite” brûlant sur un brasier.Les revendications du Parti communiste chinois sur Taïwan remontent à 1949, lorsque les Républicains chinois s’y sont réfugiés après leur défaite face à l’armée communiste.L’île principale de Taïwan, peuplée par des peuples autocthones depuis des milliers d’années, a été partiellement contrôlée par les Espagnols, les Hollandais, la dynastie chinoise des Qing, puis intégralement par le Japon jusqu’en 1945.burs-amj/rsc/aas/gmo

Pékin lance de grandes manoeuvres militaires dans le détroit de Taïwan

La Chine a lancé mercredi un nouvel exercice militaire de grande ampleur dans le détroit de Taïwan, au lendemain d’importantes manoeuvres simulant un blocus de l’île qu’elle revendique – une démonstration de force condamnée par Washington et l’Union européenne.Ces nouveaux exercices, qui n’avaient pas été annoncés, surviennent quelques jours après une tournée en Asie du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, qui a affirmé que Washington assurerait la “dissuasion” dans le détroit de Taïwan.Sous le nom de code “Tonnerre dans le détroit- 2025A”, l’opération vise à tester les capacités des troupes en matière de “contrôle des zones” et de “blocus”, a déclaré Shi Yi, porte-parole du Commandement du Théâtre Oriental de l’armée chinoise, dans un communiqué.Elle comprend des “exercices de tir réel longue portée” et des simulations des “frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques clés”, a ensuite précisé le porte-parole.Le ministère de la Défense taïwanais a confirmé le début de ces exercices, sans fournir davantage de précisions.Le détroit de Taïwan, zone de passage clé pour le transport maritime mondial, est un point de tension majeur entre grandes puissances, en particulier la Chine et les Etats-Unis.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei depuis des décennies, mais entretiennent une “ambiguïté stratégique” quant à leur intervention en cas d’attaque chinoise.Washington a réagi mercredi en condamnant “des activités militaires et une rhétorique agressives de la Chine” qui “exacerbe les tensions et met en danger la sécurité régionale et la prospérité du monde”.La Chine a multiplié les exercices à grande échelle autour de Taïwan ces dernières années, déployant avions de chasse et navires de guerre pour appuyer sa revendication de souveraineté, rejetée par Taipei.Mardi, elle avait mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes autour de l’île, entraînant l’envoi d’avions et de navires par Taipei et le déploiement de ses systèmes de missiles.Le ministère de la Défense taïwanais a déclaré avoir détecté mardi 21 navires de guerre autour de l’île, dont le porte-avions Shandong, 71 avions et quatre navires de garde-côtes.Il s’agit du nombre le plus élevé de navires de guerre détectés en une seule journée depuis près d’un an, et le plus grand nombre d’avions depuis octobre 2024.L’Union européenne avait mis en garde mardi contre “toute action susceptible d’aggraver les tensions”.- “Séparatiste” -Ces exercices constituent “une série de test de résistance” pour évaluer la force du soutien de Washington à Taïwan et à d’autres alliés dans la région, estime Wen-Ti Sung analyste au centre de réflexion américain Atlantic Council.Ces manoeuvres sont également décrites par les experts comme des répétitions pour un encerclement de l’archipel, un scénario jugé plus probable qu’une invasion totale, plus risquée et plus facile à anticiper.La pression est par ailleurs montée d’un cran depuis l’élection du président taïwanais Lai Ching-te en 2024, qui soutient que Taïwan est “déjà un pays indépendant” et a récemment qualifié la Chine de “force hostile étrangère”.Mardi, l’armée chinoise a ainsi publié une vidéo représentant le dirigeant taïwanais en insecte “parasite” brûlant sur un brasier.Les revendications du Parti communiste chinois sur Taïwan remontent à 1949, lorsque les Républicains chinois s’y sont réfugiés après leur défaite face à l’armée communiste.L’île principale de Taïwan, peuplée par des peuples autocthones depuis des milliers d’années, a été partiellement contrôlée par les Espagnols, les Hollandais, la dynastie chinoise des Qing, puis intégralement par le Japon jusqu’en 1945.burs-amj/rsc/aas/gmo

En Asie centrale, l’inexorable exode des Russes

Les époux Lopatine préparent un voyage particulier: leur départ du Kazakhstan pour la Russie, comme des dizaines de milliers de Russes ethniques quittant chaque année l’Asie centrale depuis la chute de l’Union soviétique pour rejoindre la terre de leurs ancêtres.Dans leur appartement à Chakhtinsk, Tatiana et Dmitri glanent des conseils sur un groupe Telegram spécialisé, le “chemin de la maison”.”La décision de quitter le Kazakhstan est prise, nous allons renoncer au passeport kazakh pour recevoir le passeport russe”, explique à l’AFP Tatiana, ex-professeure de sport de 52 ans.Les Lopatine veulent déménager à Omsk en Sibérie, lieu de leurs “racines historiques”.”Nous devons encore choisir la façon dont nous allons partir”, poursuit Tatiana, “soit par nous-mêmes, soit dans le cadre du programme de réinstallation”, organisé par la Russie.Ce programme pour rapatrier les “compatriotes de l’étranger” s’adresse en premier lieu aux Russes ethniques, mais aussi à toute personne originaire d’URSS, offrant indemnités de déménagement dans une région prédéfinie, allocations chômage voire terres.Depuis 2006, environ 1,2 million de personnes ont immigré en Russie dans ce cadre, principalement depuis l’Asie centrale, sans compter ceux venus hors programme.Car la Russie manque de bras pour travailler et de femmes pour procréer, selon son président Vladimir Poutine, la population chutant depuis trente ans. Le dirigeant russe a rappelé début mars la nécessité de “soutenir le retour dans leur pays d’origine de nos compatriotes” et le martèle : l’amélioration de la démographie, “objectif national prioritaire”, est le “défi le plus important” du pays.Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, le programme attire moins: en 2024, seulement 31.700 personnes ont participé, le niveau le plus faible en quatorze ans.Espérant rendre la Russie plus attractive, Vladimir Poutine a instauré en 2024 un nouvel institut pour le rapatriement, aux conditions moins strictes mais sans avantages financiers.- “Exode” -L’histoire des Russes ethniques citoyens des républiques centrasiatiques interrogés par l’AFP avant leur départ est similaire.Leurs parents ont été envoyés en Asie centrale sous l’Union soviétique pour développer l’agriculture dans les steppes du Kazakhstan, extraire des matières premières des montagnes du Kirghizstan, construire des villes en Ouzbékistan ou des canaux d’irrigation dans le désert du Turkménistan.Si tous louent la beauté de leur pays et la gentillesse des peuples locaux, ils ne voient plus de perspectives pour eux et leurs enfants dans cette région pourtant en plein développement.La Russie apparaît comme une bouée de sauvetage, parfois fantasmée au vu des faibles salaires des régions russes.”Quand le programme a été lancé, c’était hors de question de déménager, car je me sentais bien au Kazakhstan”, se rappelle Tatiana.Puis les appels de la famille leur “disant de venir” en Russie, les “souvenirs des vacances d’été” vers Moscou, les “faibles salaires” et les “difficultés à trouver un travail” au Kazakhstan les ont persuadés.Au Kirghizstan, Lioubov Tiassova, 50 ans, s’est résignée à quitter sa petite ville d’Orlovka.”Il y avait une majorité de Russes ici jusqu’à l’exode des années 1990″, raconte-t-elle, se plaignant du chômage.”Je considère la Russie comme l’avenir pour mes enfants: un travail stable, une ville prospère”, raconte cette guide touristique.Sa fille diplômée en médecine “est partie, faute d’emploi, en Russie”, où elle veut que son fils de 13 ans étudie.- “Pas de perspectives” -A la chute de l’URSS, les Russes ethniques représentaient environ 20% de la population d’Asie centrale, contre 5% aujourd’hui. Et leur nombre absolu a chuté de neuf à quatre millions.En position dominante sous le communisme, les Russes ont depuis largement subi un déclassement social.Et le renforcement des identités centrasiatiques aux dépens de l’influence russe, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine, les marginalise.”Je pense ne pas pouvoir trouver de travail car je ne parle pas turkmène”, dit à l’AFP Nikolaï, 48 ans, ex-fonctionnaire.Il s’est envolé pour Voronej, ne voyant “pas de perspectives au Turkménistan” pour sa famille.En Ouzbékistan, Semion, informaticien de 35 ans, veut que ses deux filles soient dans un environnement russophone, car “même à Tachkent (la capitale) on parle de moins en moins russe”.Il vend son appartement, comme Valentina et Konstantin à Achkhabad, la capitale turkmène.”Nous commençons à faire nos bagages et dès que nous trouvons un acheteur, nous partons”, explique cette coiffeuse.”Le Turkménistan nous manquera, le soleil toute l’année, le calme. Il faudra tout recommencer (…) mais ce sera plus facile de trouver du travail en Russie”, veut-elle croire.