AFP World

Le cessez-le-feu reste en vigueur, affirme Trump, après des frappes israéliennes à Gaza

Le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu à Gaza était toujours en vigueur, après qu’une série de frappes israéliennes a tué au moins 45 personnes dans le territoire palestinien dimanche en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas.”Oui, il l’est”, a déclaré M. Trump aux journalistes à bord de l’avion présidentiel, lorsqu’on lui a demandé si le cessez-le-feu, qu’il a contribué à négocier, était toujours en vigueur. Il a également suggéré que les dirigeants du Hamas n’étaient pas impliqués dans les violations présumées de la trêve et a plutôt blâmé “certains rebelles au sein du mouvement”.La Défense civile, opérant sous l’autorité du mouvement islamiste palestinien, a fait état d’au moins 45 personnes tuées dimanche, dont des civils et un journaliste, au cours de frappes aériennes israéliennes. Quatre hôpitaux à Gaza ont confirmé ce bilan à l’AFP.Ce sont les premières violences de cette ampleur depuis le début de la trêve, entrée en vigueur le 10 octobre.Dans la soirée de dimanche, l’armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l’application du cessez-le-feu. Elle a également indiqué examiner les informations faisant état de victimes. Après avoir accusé le Hamas de violation de l’accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l’entrée “jusqu’à nouvel ordre” de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien.”C’est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l’accord tiendrait, mais l’occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés, des maisons, des tentes et une école ont été touchés. Le sang coule de nouveau”, déplore Abdallah Abou Hassanein, 29 ans, à Bureij (centre).- Visite prochaine -“Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents”, a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, “ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans”.Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah (sud) et des combattants palestiniens qui s’étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia (nord) ont été “éliminés lors d’une frappe”.Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n’avoir “aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements” à Rafah et a réaffirmé son “engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu.”Selon un témoin, des combattants du Hamas avaient ciblé un groupe rival dans un secteur de Rafah, près duquel des chars israéliens sont déployés. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.Peu avant la prise de parole de Donald Trump, le vice-président américain JD Vance avait minimisé la reprise des violences à Gaza. “Le Hamas va tirer sur Israël. Israël va devoir répondre”, a-t-il déclaré aux journalistes. “Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d’offrir une paix durable. Mais même s’il y parvient, il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation”.Un membre de l’administration Trump doit se rendre “certainement” en Israël “dans les prochains jours” pour évaluer la situation, selon lui. “Ce pourrait être moi”, a-t-il avancé. JD Vance a par ailleurs appelé les pays du Golfe à mettre en place une “infrastructure de sécurité” afin de garantir le désarmement du Hamas, un élément clé de la deuxième phase de l’accord de paix. – Retour de corps -En vertu de la première phase de l’accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 captifs vivants qu’il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d’otages toujours retenues à Gaza.Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d’otage à Gaza, s’engageant “si les conditions le permettent” à le restituer plus tard à Israël.Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l’Egypte de Rafah, crucial pour l’entrée des aides, à la remise de tous les otages décédés.Après deux ans de guerre destructrice et sous la pression du président américain, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu après des négociations indirectes en Egypte.  L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.burs-ms/may

La bataille parlementaire autour du budget démarre lundi

La bataille parlementaire est lancée: la commission des Finances de l’Assemblée nationale commence lundi à examiner le projet de budget de l’Etat pour 2026, dans un climat d’antagonisme politique exacerbé et des délais contraints.Après l’échec de la censure du gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, les groupes politiques ont l’intention d’amender en profondeur un projet de budget jugé insatisfaisant, préfigurant des échanges électriques entre un socle commun fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.  Vendredi, une autre donnée s’est ajoutée au tableau: l’agence de notation S&P a annoncé abaisser d’un cran la note de la France, invoquant une incertitude “élevée” sur les finances publiques, et ce “malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026”.Pour l’année prochaine, le gouvernement ambitionne un effort global d’une trentaine de milliards d’euros, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7% du produit intérieur brut (PIB). Il accepterait d’assouplir cet objectif jusqu’à “sous 5%” pour permettre des compromis. De lundi 09H00 à mercredi soir, la commission des Finances se penchera sur la première partie du projet de loi de finances (PLF), celle consacrée aux recettes, pour une arrivée prévue vendredi dans l’hémicycle et un vote solennel le 4 novembre. Suivront l’examen des dépenses, puis le Sénat.   Le gouvernement a promis de laisser le dernier mot au Parlement, renonçant à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Les élus disposent en tout de 70 jours pour examiner le PLF à compter du dépôt du texte à l’Assemblée nationale le 14 octobre, soit jusqu’au 23 décembre, avec une promulgation avant le 31 décembre.  – “Très injuste” -Parmi les mesures du PLF figurent une maîtrise des dépenses de l’Etat (sauf pour la défense), le maintien d’un impôt exceptionnel sur les hauts revenus et, partiellement, d’une surtaxe sur les bénéfices des plus grandes entreprises, une taxe sur les holdings patrimoniales, le gel du barème de l’impôt sur le revenu, un abattement forfaitaire sur les revenus des retraités ou la suppression de plus de 3.000 postes de fonctionnaires.  La gauche défendra “la même volonté de corriger un budget très injuste”, a déclaré le patron du PS, Olivier Faure, qui a évité la censure au gouvernement en contrepartie d’une suspension de la réforme des retraites. Les socialistes ont déjà annoncé qu’ils déposeraient un amendement au PLF prévoyant la mise en place d’une taxe Zucman, rejetée par le Premier ministre. Cette taxe, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, prévoit de faire payer aux 1.800 contribuables ayant au moins 100 millions d’euros de patrimoine un impôt minimum de 2% de ce patrimoine, y compris professionnel.Au Rassemblement national, on promet de “se battre pied à pied pour protéger les Français”. “Article par article, amendement par amendement (…) on fera le maximum pour éviter la casse, les taxes, les sacrifices”, a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.Au total, environ 1.800 amendements ont été déposés par les députés. Mais l’irrecevabilité d’une partie d’entre eux pourrait réduire le nombre.”Le vrai enjeu, ça va être la séance” dans l’hémicycle, a souligné, le président de la commission des finances, l’Insoumis Eric Coquerel, dimanche sur franceinfo, car les députés repartiront alors de la copie initiale du gouvernement.Le camp gouvernemental appelle lui au compromis. “Ne pas avoir de budget serait un aveu d’impuissance collective énorme”, a mis en garde la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin samedi dans un entretien avec Ouest-France. – “Equilibre” -De son côté, la commission des Affaires sociales débattra à partir de jeudi du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), après l’audition mardi des ministres concernés. Le texte contient des économies tous azimuts: gel des pensions, reste à charge supérieur sur les médicaments et les consultations ou contribution patronale rehaussée sur les titres restaurant et chèques vacances.C’est en novembre que le gouvernement soumettra un amendement de suspension de la réforme des retraites.Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais (50 jours pour le budget de la Sécu), le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l’Etat de continuer à percevoir les impôts existants l’an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d’un réel budget.