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Gaza: une commission mandatée par l’ONU accuse Israël de “génocide”

Pour la première fois, une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU a accusé mardi Israël de commettre un “génocide” à Gaza depuis octobre 2023 avec l’intention de “détruire” les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d’autres responsables israéliens.La commission, qui ne s’exprime pas au nom de l’ONU, est arrivée “à la conclusion qu’un génocide se produit à Gaza et continue de se produire” dans ce territoire palestinien, a déclaré à l’AFP sa présidente, Navi Pillay.C’est la première fois qu’une commission d’enquête mandatée par l’ONU accuse Israël de “génocide”. Selon Mme Pillay, le rapport devrait “inciter les hauts dirigeants de l’ONU” à en faire autant. Après la publication du rapport, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a indiqué voir des “preuves grandissantes” d’un “génocide” à Gaza.Israël a “rejeté catégoriquement” ce “rapport biaisé et mensonger” et appelle à la “dissolution immédiate” de cette commission mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.Chris Sidoti, l’un des trois commissaires, a balayé en conférence de presse les réponses israéliennes, affirmant qu’elles semblaient sorties de “ChatGPT” : “Ils disent toujours la même chose” et n’apportent “jamais de preuves”.Selon la commission, les autorités et forces de sécurité israéliennes ont commis “quatre des cinq actes génocidaires” définis par la Convention de 1948 sur le génocide.A savoir: “meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe”.- “Peuple israélien trahi” -Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient “incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n’avaient) pas pris de mesures” pour les en empêcher.”La population israélienne a été trahie par son gouvernement (…) qui poursuit depuis deux ans cette guerre génocidaire”, a affirmé M. Sidoti.”Le traumatisme” du 7-Octobre a été “manipulé par Netanyahu et ses acolytes”, a-t-il dit.La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, des données jugées fiables par l’ONU.”Il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza”, a relevé Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).  Les plus hauts dirigeants israéliens “ont orchestré une campagne génocidaire”, a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. – “Complicité” -La commission n’est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.Mme Pillay a expliqué la commission a l’obligation de partager ses informations avec les institutions judiciaires, qu’elles soient nationales ou internationales.Elle a appelé les États membres à “agir maintenant” car “il n’est pas nécessaire d’attendre que la Cour internationale de Justice déclare un génocide”.”Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l’absence d’action pour y mettre fin équivaut à une complicité”, a-t-elle averti.Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l’ONU, et jusque devant la justice internationale, à l’initiative de l’Afrique du Sud.Les autorités israéliennes rejettent vigoureusement ces accusations.A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d’arrêt soient délivrés à l’encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

L’armée israélienne lance une offensive terrestre majeure à Gaza-ville

L’armée israélienne a annoncé le lancement mardi avant l’aube de son offensive terrestre majeure à Gaza-ville, après le soutien “indéfectible” affiché par l’allié américain pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas.A Genève, une commission d’enquête mandatée par l’ONU a accusé pour la première fois Israël de commettre un “génocide” à Gaza, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables israéliens. Israël a rejeté un “rapport mensonger”.L’offensive à Gaza-ville a été condamnée par l’ONU, l’Union européenne et Londres, alors que la Défense civile a fait état de 31 morts à travers le territoire palestinien dont plusieurs à Gaza-ville.L’assaut a été annoncé juste après le départ d’Israël du secrétaire d’Etat Marco Rubio qui a qualifié de “groupe de sauvages” le Hamas, dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre dans la bande de Gaza.Les troupes israéliennes avancent “vers le centre” de Gaza-ville et ont “étendu les activités terrestres dans ce principal bastion du Hamas”, a dit un responsable militaire.”La phase principale de l’offensive a commencé pendant la nuit (…)”, a-t-il dit en estimant à “2.000 à 3.000” le nombre de combattants du Hamas opérant dans l’agglomération dont l’armée veut s’emparer. Des témoins ont fait état de bombardements intenses et incessants sur Gaza-ville, déjà en grande partie détruite par l’offensive israélienne lancée il y a près de deux ans dans la bande de Gaza assiégée en riposte à l’attaque du 7-Octobre. – “On peut entendre leurs cris” -“On peut entendre leurs cris”, a raconté un habitant, Ahmed Ghazal, en allusion “aux nombreuses personnes bloquées sous les décombres à Gaza-ville”, la plus grande agglomération du territoire située dans le nord.”Nous avons retiré des enfants déchiquetés”, a dit un autre, Abou Abd Zaqout, alors que des Palestiniens fouillent sous des blocs de béton.L’armée israélienne “frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes (…) pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas. Gaza brûle!”, a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz, en allusion aux otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre et retenus à Gaza.Selon le responsable militaire, environ 40% des habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l’ONU, ont quitté la ville.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.”Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous avons une petite fenêtre pour qu’un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu” avec le Hamas, a dit M. Rubio avant son départ d’Israël mardi, en évoquant “probablement quelques jours, peut-être quelques semaines”.La veille à Jérusalem, il a promis le “soutien indéfectible” de Washington à Israël pour éliminer le Hamas.M. Rubio a dit préférer une solution diplomatique qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d’ajouter: “parfois, lorsqu’on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n’est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver”.- “Les otages en danger” -Le Forum des familles des otages a déclaré que celles-ci étaient “terrifiées” pour leurs proches après l’intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu “fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener”, a-t-il dit.L’offensive à Gaza-ville a entraîné des condamnations dans le monde. Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a exigé la fin du “carnage”, pointant lui aussi des “preuves grandissantes” d’un “génocide”. Londres l’a jugée “épouvantable” et estimé qu’elle “met en danger les otages”. L’Union européenne a déploré “plus de destructions, plus de morts”. Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement.Avant son départ de Doha pour Londres, il a réaffirmé à l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien des Etats-Unis. Le président Donald Trump a critiqué la frappe à Doha mais a assuré qu’Israël “ne frappera (plus) au Qatar”, un allié des Etats-Unis.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l’armée.Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.964 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.L’ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.

“Des enfants déchiquetés” dans la ville de Gaza, après le début de l’offensive israélienne

“Nous avons sorti des enfants déchiquetés”, lance Abou Abed Zaqout devant les décombres d’un immeuble qui a été frappé dans la nuit à Gaza-ville, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle offensive majeure.Au matin, il tente avec d’autres hommes de retrouver d’éventuels survivants ou les dépouilles des personnes qui se trouvaient dans ce bâtiment avant qu’il soit visé par une frappe aérienne israélienne, selon son récit.La Défense civile de Gaza, qui dispense les premiers secours dans le territoire palestinien, a indiqué à l’AFP avoir découvert 12 corps après huit heures d’opérations de recherche sur ce site.Interrogée sur ce bombardement dans le quartier d’al-Tuffah, dans le nord-est de la ville, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait.”Il y avait environ 50 personnes à l’intérieur, dont des femmes et des enfants, je ne sais pas pourquoi ils ont été bombardés”, a indiqué Abou Abed Zaqout, avec émotion.Alors que des hommes peinent à extraire un corps d’un tas de morceaux de béton, le bourdonnement des drones israéliens ne cesse pas.”Notre mort est proche, comme celle des autres habitants”, commente une voisine, Mayssa Abou Jamaa, 38 ans, qui raconte que ses enfants ont été réveillés en pleine nuit, “terrifiés” par le bombardement.- “Des cris sous les décombres” -L’armée israélienne a intensifié son offensive dans la ville de Gaza ces dernières semaines, annonçant mardi avoir commencé à étendre ses opérations terrestres “dans ce principal bastion du Hamas” palestinien dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.”Nous savons qu’il y a des milliers de terroristes du Hamas”, a indiqué un responsable militaire israélien devant des journalistes, disant que les troupes entraient dans le centre de la ville.D’après des témoignages d’habitants recueillis par l’AFP, les véhicules de l’armée se trouvent principalement dans le nord de la ville, ainsi que dans le sud, dans le quartier de Tel al-Hawa.”Nous avons très peur”, confie Ibrahim al-Bacheti qui vit dans le sud de la ville, “beaucoup de personnes autour de nous sont parties, et nous ne savons pas ce qui nous attend.”Après avoir entendu des explosions dans la nuit, il raconte être sorti dans son quartier, Sabra, pour découvrir un paysage de destructions.”Nous avons entendu des cris sous les décombres” d’un bâtiment détruit, dit l’homme de 35 ans.L’armée a largué des tracts sur son quartier dans la matinée, sommant les habitants de quitter les lieux, “même à pied”, en raison de l’imminence d’opérations militaires. – “Stop!” -A la frontière avec le territoire palestinien, un photographe de l’AFP qui se trouvait côté israélien, a vu de gigantesques nuages de fumée s’élever autour de paysages dévastés par les bombardements.Dans l’ouest de la ville de Gaza, lundi, la tour al-Ghafri a également été détruite par l’armée israélienne.”Ils nous ont informés de leur intention de démolir la tour, alors nous sommes sortis”, a raconté Ossama Abou Hassira, qui rejette les déclarations de l’armée israélienne affirmant que des bâtiments sont visés car ils servent à des “terroristes”.”Le seul objectif de Netanyahu, c’est nous pousser vers le sud”, ajoute-t-il.Les autorités israéliennes ont dit préparer l’accueil de Palestiniens fuyant le nord de la bande de Gaza vers le sud, dans une zone qu’elles qualifient “d’humanitaire”, ce que contestent de nombreuses ONG opérant dans le territoire assiégé.”Les dirigeants du Hamas, du Jihad, du Front populaire et du Fatah doivent faire la paix avec les Juifs, stop! Chaque jour, nous avons 200 martyrs”, supplie M. Abou Hassira, en référence à des groupes palestiniens.Autour de lui, tout est gris. Les passants, comme ceux qui se tiennent devant l’immeuble effondré d’al-Tuffah, regardent sonnés ce décor apocalyptique, un océan de ruines à perte de vue.

Un an après, l’Europe peine à appliquer l’électrochoc prescrit par Mario Draghi

“Notre modèle de croissance s’érode, nos vulnérabilités s’accroissent, le financement des investissements requis n’est pas clairement tracé”.Un an après la remise d’un rapport choc qui mettait en garde contre le “décrochage” économique du Vieux continent face aux Etats-Unis et à la Chine, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a exhorté mardi l’Europe à sortir de sa “lenteur” et mener des réformes pour redresser sa compétitivité. Invité par la Commission européenne à dresser un premier bilan, douze après la remise de ses préconisations, l’économiste italien et ancien président de la Banque centrale européenne n’a pas mâché ses mots.Tout en saluant la détermination à agir de la Commission, qui avait endossé son diagnostic et a lancé depuis de multiples initiatives inspirées de ses recommandations, le professeur Draghi a jugé que “les entreprises et les citoyens (…) sont déçus par la lenteur de l’Europe, et son incapacité à aller aussi vite” que les Etats-Unis ou la Chine.”L’inaction menace non seulement notre compétitivité, mais également notre souveraineté”, a-t-il prévenu, regrettant que “les gouvernements n’aient pas conscience de la gravité de la situation”.- Progrès “mitigés” -Selon les calculs du centre de réflexion bruxellois EPIC, seulement 11% des 383 recommandations faites par M. Draghi dans son rapport sur “l’avenir de la compétitivité européenne” ont été mises en oeuvre totalement, et environ 20% de manière partielle.Les économistes de Deutsche Bank Marion Muehlberger et Ursula Walther jugent également dans une note que “les progrès dans l’ensemble sont mitigés”, avec des “réformes substantielles” mises en oeuvre ou engagées, mais sans qu’il y ait de quoi bouleverser la donne à ce stade.Parmi les principales avancées, la relance de l’industrie de défense. L’urgence de réarmer l’Europe face à la menace russe a poussé les 27 à se lancer dans un effort de réindustrialisation collectif, avec une agilité remarquée. La semaine dernière, la Commission a ainsi annoncé avoir alloué 150 milliards d’euros de prêts à 19 pays, dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros.L’Europe s’est également dotée d’une plateforme commune pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières “critiques”, et a multiplié les initiatives dans le domaine de l’intelligence artificielle.Autant de réalisations mises en avant par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui, en recevant Mario Draghi, a reconnu la nécessité d’aller plus vite pour redresser la barre.- “Sentiment d’urgence” -Elle a assuré que la commission “maintiendra sans relâche le cap jusqu‘à ce que tout soit accompli”, et à enjoint les autres institutions européennes à se joindre au mouvement, en particulier le Parlement, qui n’a toujours pas adopté une série de lois de simplification réglementaire dites “Omnibus”.”Nous avons besoin d’une action urgente pour faire face à des besoins urgents, car nos entreprises et nos travailleurs ne peuvent plus attendre”, a-t-elle exhorté.Selon Deutsche Bank, ces mesures de simplifications pourraient faire économiser de l’ordre de 9 milliards d’euros par an aux entreprises européennes.La cheffe de l’exécutif européen appelle aussi à mettre en oeuvre “avec un sentiment d’urgence” le parachèvement du marché unique, un vaste projet consistant à lever d’ici 2028 de multiples barrières internes qui continuent de freiner l’activité économique dans de nombreux secteurs. D’après le Fonds monétaire international, ces entraves représentent l’équivalent de 45% de droits de douane sur les biens, et de 110% sur les services.Pour Simone Tagliapietra, expert à l’institut Bruegel, “le message de M. Draghi est très clair: soit l’Europe change de modèle économique, soit elle est condamnée à périr”. Et cela s’adresse en priorité aux Etats membres, là où réside selon lui le principal obstacle aux réformes.

Ouverture du procès en appel du “violeur de Tinder” Salim Berrada

Le procès en appel de celui que les médias ont surnommé le “violeur de Tinder”, Salim Berrada, s’est ouvert mardi à Créteil, un an et demi après sa condamnation à 18 ans de réclusion pour avoir violé ou agressé sexuellement 15 femmes rencontrées en ligne.L’accusé, âgé de 40 ans aujourd’hui, a pris place dans le box vitré, vêtu d’une chemise gris clair, lunettes rectangulaires et les cheveux frisés relevés en chignon.Tout au long de son premier procès, en mars 2024 à Paris, Salim Berrada avait clamé son innocence, arguant que les relations avec ces femmes étaient consenties, ou n’avaient pas existé.Au terme de deux semaines d’audience, où le consentement avait été au cœur des débats, la cour criminelle de Paris avait reconnu coupable cet ex-photographe marocain de 12 viols et trois agressions sexuelles.Pour deux autres plaignantes, elle l’avait acquitté, considérant que les preuves manquaient et que “le doute” devait lui bénéficier. Ces 17 femmes se sont de nouveau constituées parties civiles.En première instance, l’accusé s’était vu infliger une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie d’une obligation de quitter le territoire. Il avait aussitôt interjeté appel.Les faits dénoncés s’étalent de 2014 à 2016.Agées à l’époque d’une petite vingtaine d’années pour la plupart, les plaignantes livrent des récits similaires de leur rencontre avec Salim Berrada, qui les avait attirées dans son studio via des messages sur des réseaux sociaux ou sites de rencontres, proposant des séances photos.Une fois à son domicile, elles se voient offrir de l’alcool, que beaucoup n’osent pas refuser. Toutes décrivent alors une ivresse anormale et rapide. Vient ensuite l’état second, l’impression d’avoir été droguées. Certaines vomissent, d’autres tombent.Toutes racontent le changement de comportement du photographe. Il les plaque, les maintient aux poignets alors qu’elles répètent qu’elles ne veulent pas, puis les viole.En mars 2024, le président de la cour criminelle de Paris, Thierry Fusina, avait souligné le “caractère particulièrement organisé”, le “mode opératoire éprouvé” et le “caractère sériel de ces crimes et délits”, jugés “particulièrement inquiétants”.L’avocat général, qui avait requis une peine de 19 ans de réclusion, avait fustigé un “insatiable chasseur égocentrique”, qui “ne reconnaît rien”.La défense avait pour sa part longuement prié la cour d’au moins “douter” de sa culpabilité.”J’aimerais juste dire que ce monstre (…) ce n’est pas moi”, avait murmuré Salim Berrada, avant que la cour ne se retire pour délibérer.Le verdict de son procès en appel est attendu le 2 ou le 3 octobre. Il encourt la peine maximale de 20 ans de réclusion.

Israël lance son offensive terrestre majeure à Gaza-ville

L’armée israélienne a annoncé le lancement mardi avant l’aube de son offensive terrestre majeure à Gaza-ville, après le soutien “indéfectible” affiché par l’allié américain pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas.A Genève, une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza avec l’intention de “détruire” les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables israéliens. Israël a rejeté un “rapport biaisé et mensonger”.L’annonce de l’assaut à Gaza-ville a été faite juste après le départ d’Israël du secrétaire d’Etat Marco Rubio qui a qualifié de “groupe de sauvages” le Hamas, dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre dans la bande de Gaza.L’offensive menée en représailles par Israël a dévasté le territoire palestinien assiégé et affamé et fait des dizaines de milliers de morts. Mardi, la Défense civile a fait état de 31 morts à travers le territoire dont plusieurs à Gaza-ville.  Les troupes israéliennes avancent “vers le centre” de Gaza-ville et ont “étendu les activités terrestres dans ce principal bastion du Hamas”, a dit un responsable militaire. “La phase principale de l’offensive a commencé pendant la nuit (…)”, a-t-il dit en estimant à “2.000 à 3.000” le nombre de combattants du Hamas opérant dans l’agglomération dont l’armée veut prendre le contrôle. “On peut entendre leurs cris”, a déclaré un habitant, Ahmed Ghazal, en allusion “aux nombreuses personnes emprisonnées sous les décombres de maisons rasées par les bombardements massifs et incessants sur Gaza-ville”.”Nous avons retiré des enfants déchiquetés”, a dit un autre, Abou Abd Zaqout, alors que des Palestiniens fouillent les décombres à la recherche d’éventuels survivants. – “Gaza brûle” -“Gaza brûle. L’armée frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l’armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas”, a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz.Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l’ONU, fuient en grand nombre en direction du sud.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.”Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons que nous avons une petite fenêtre pour qu’un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu” avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant “probablement quelques jours et peut-être quelques semaines”.Il s’exprimait avant son départ d’Israël, où il a promis lundi le “soutien indéfectible” de son pays à Israël pour éliminer le Hamas.M. Rubio a déclaré que les Etats-Unis préfèreraient une solution diplomatique au conflit qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d’ajouter: “parfois, lorsqu’on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n’est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver”.- Les familles d’otages “terrifiées” -Le Forum des familles des otages a déclaré dans un communiqué que celles-ci étaient “terrifiées” pour leurs proches après l’intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu “fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener”, a-t-il dit après une rencontre de familles d’otages avec M. Rubio la veille.L’offensive à Gaza-ville provoquera “plus de destructions, plus de morts”, a déploré l’Union européenne. Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement.Avant son départ de Doha, il a exprimé à l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain et l’a exhorté à poursuivre son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas.Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu’Israël “ne frappera (plus) au Qatar”, un allié des Etats-Unis.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.L’ONU y a déclaré la famine, ce qu’Israël dément.

Allemagne: prison à vie pour l’auteur afghan de l’attaque au couteau de Mannheim

C’est le premier attentat d’une série qui a polarisé la société allemande: l’auteur afghan de l’attaque au couteau de Mannheim, qui visait un rassemblement anti-islam et avait provoqué la mort d’un policier fin mai 2024, a été condamné mardi à la prison à perpétuité.Le tribunal de Stuttgart a assorti la peine de prison à vie …

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Allemagne: prison à vie pour l’auteur afghan de l’attaque au couteau de Mannheim

C’est le premier attentat d’une série qui a polarisé la société allemande: l’auteur afghan de l’attaque au couteau de Mannheim, qui visait un rassemblement anti-islam et avait provoqué la mort d’un policier fin mai 2024, a été condamné mardi à la prison à perpétuité.Le tribunal de Stuttgart a assorti la peine de prison à vie d’une reconnaissance de la gravité particulière de la culpabilité. Ce qui exclut quasiment une libération anticipée de Sulaiman A., 26 ans, considéré comme un partisan du groupe jihadiste État islamique (EI).Le tribunal, qui l’a reconnu coupable d’un meurtre et de quatre tentatives de meurtre, a ainsi suivi les réquisitions du parquet.Le condamné a voulu causer “le plus grand nombre de victimes mortelles possible”, a déclaré le juge Herbert Anderer.Le jeune Afghan a reconnu les faits et fini par présenter, au bout du procès, ses excuses aux proches du policier tué.Il a expliqué s’être radicalisé au cours d’échanges sur les réseaux sociaux, et imputé sa radicalisation à l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza.Le 31 mai 2024 à Mannheim (ouest), sur la place du marché, il s’en était pris à plusieurs membres d’une organisation anti-islam, le Mouvement citoyen Pax Europa (BPE).Il a d’abord poignardé l’orateur principal, Michael Stürzenberger, déjà condamné pour incitation à la haine raciale, qui a subi au total six coups de couteau.Sulaiman A. a ensuite donné des coups de couteau aux personnes venues en aide à Michael Stürzenberger, avant de s’en prendre à un policier de 29 ans.Une vidéo le montrant en train de frapper l’agent à la tête avait largement circulé sur les réseaux sociaux, accentuant l’émotion. La victime était décédée deux jours plus tard à l’hôpital.Le juge Anderer s’est adressé aux parents du policier, soulignant qu’il était mort pour “l’Etat de droit, aussi horrible cela soit-il”.- Mourir en “martyr” -Selon les enquêteurs, Sulaiman A., ce partisan de l’EI aurait décidé au printemps 2024 de commettre un attentat en Allemagne contre des “infidèles”.Il souhaitait lui-même mourir en “martyr” à la fin de l’attaque “pour entrer au paradis”, a déclaré le juge Anderer.Le condamné vivait jusque-là avec sa femme et ses deux enfants dans une petite ville de la région. Selon le tribunal, il avait fui l’Afghanistan pour l’Allemagne en 2013, comme mineur non accompagné. Sa demande d’asile avait été rejetée, mais il avait pu rester en raison d’une interdiction d’expulsion vers son pays en guerre.Ce verdict survient une semaine après une autre condamnation à perpétuité, celle d’un Syrien, pour une autre attaque jihadiste au couteau, à Solingen, qui avait fait trois morts en août 2024.Ces deux attentats avaient pesé sur les élections législatives de l’hiver suivant, marquées par la progression du parti d’extrême droite AfD.Au cours de la campagne, l’Allemagne a connu d’autres violences meurtrières impliquant des ressortissants étrangers qui ont enflammé le débat sur la politique d’asile et la sécurité.Mi-février, l’ouverture du procès de Sulaiman A. avait d’ailleurs coïncidé avec une attaque à la voiture-bélier à Munich, dont l’auteur présumé est également Afghan. Elle a fait deux morts, une petite fille de deux ans et sa mère de 37 ans, et 44 blessés graves.- Reprise des expulsions -Peu avant, fin janvier, un Afghan souffrant de troubles psychiatriques s’en est pris à un groupe d’enfants dans un parc à Aschaffenbourg (sud), poignardant à mort deux personnes, dont un garçon de deux ans.La première économie européenne a accueilli plus d’un million de réfugiés, dont de très nombreux Syriens et Afghans, lors de la crise migratoire de 2015-2016. Mais elle a aujourd’hui définitivement tourné cette page associée à l’ex-chancelière Angela Merkel (2005-2021).Pour enrayer l’ascension de l’AfD, le chancelier conservateur Friedrich Merz a opéré un nouveau tour de vis sur la politique migratoire, instaurant notamment le refoulement des demandeurs d’asile aux frontières.En juillet, sa coalition a organisé le rapatriement de 81 condamnés afghans dans leur pays, malgré la présence au pouvoir des talibans.