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Retour du calme à la frontière de l’Inde et du Pakistan, allocution attendue de Modi

Le Premier ministre indien Narendra Modi doit s’adresser lundi soir à son pays, deux jours après le cessez-le-feu qui a mis un terme à la plus grave confrontation militaire de son pays avec le Pakistan en deux décennies.M. Modi, qui ne s’était pas exprimé depuis le début des hostilités mercredi dernier, s’adressera à la Nation à 14H30 GMT, ont précisé ses services.Pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait lundi matin état d’aucun incident significatif le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare la région contestée du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.La semaine dernière, l’Inde et le Pakistan se sont retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant les attaques de drones, les tirs d’artillerie et les frappes de missiles sur leurs sols.Tout a démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des camps censés abriter le groupe jihadiste que New Delhi soupçonne d’avoir assassiné 26 civils le 22 avril dans sa partie du Cachemire.Accusé de soutenir ce mouvement, le Pakistan a fermement démenti toute implication dans l’attaque et a aussitôt riposté, replongeant les deux puissances nucléaires rivales dans les pires heures du dernier conflit ouvert qu’elles se sont livré en 1999.Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat”.- Contact téléphonique -Les deux capitales ont rapidement confirmé s’être accordées – “directement”, a tenu à préciser New Delhi – pour rengainer leurs armes.Quelques heures plus tard, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de “violations répétées” de la trêve, alors que de violentes détonations secouaient la nuit Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et plusieurs endroits du territoire indien.Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.Des responsables militaires des deux pays devaient échanger au téléphone lundi “en soirée” pour discuter de la situation sur le terrain, a fait savoir l’état-major indien.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission, en évitant soigneusement de faire état de leurs pertes.”Les pertes font partie du combat”, a concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Le même aviateur a refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’est-il contenté d’assurer.Deux heures plus tard, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry, a salué avec le même enthousiasme “un succès sur le champ de bataille” de ses troupes.- Prudence -“Nous avons tenu la promesse que nous avions faite à notre peuple”, a-t-il ajouté, se vantant que “des dizaines de drones pakistanais ont survolé l’Inde, notamment New Delhi”.Signe du retour à la normale, l’Autorité indienne de l’aviation civile a annoncé lundi la réouverture “immédiate” au trafic aérien de 32 aéroports du quart nord-ouest de son territoire.Malgré ce cessez-le-feu, la prudence reste toutefois de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.”Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas”, a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, victimes samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.”Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard”, a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.L’Inde et le Pakistan revendiquent l’entière souveraineté du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une “solution au Cachemire”. Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité.”Les relations (entre les deux pays) vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles”, prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).burs-pa/pt           

Retour du calme à la frontière de l’Inde et du Pakistan, allocution attendue de Modi

Le Premier ministre indien Narendra Modi doit s’adresser lundi soir à son pays, deux jours après le cessez-le-feu qui a mis un terme à la plus grave confrontation militaire de son pays avec le Pakistan en deux décennies.M. Modi, qui ne s’était pas exprimé depuis le début des hostilités mercredi dernier, s’adressera à la Nation à 14H30 GMT, ont précisé ses services.Pour la première fois depuis plusieurs nuits, l’armée indienne n’a fait lundi matin état d’aucun incident significatif le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare la région contestée du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.La semaine dernière, l’Inde et le Pakistan se sont retrouvés au seuil d’une nouvelle guerre ouverte, échangeant les attaques de drones, les tirs d’artillerie et les frappes de missiles sur leurs sols.Tout a démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des camps censés abriter le groupe jihadiste que New Delhi soupçonne d’avoir assassiné 26 civils le 22 avril dans sa partie du Cachemire.Accusé de soutenir ce mouvement, le Pakistan a fermement démenti toute implication dans l’attaque et a aussitôt riposté, replongeant les deux puissances nucléaires rivales dans les pires heures du dernier conflit ouvert qu’elles se sont livré en 1999.Selon leurs décomptes très partiels, ces combats ont tué une soixantaine de civils des deux camps.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat”.- Contact téléphonique -Les deux capitales ont rapidement confirmé s’être accordées – “directement”, a tenu à préciser New Delhi – pour rengainer leurs armes.Quelques heures plus tard, l’Inde et le Pakistan se sont accusés de “violations répétées” de la trêve, alors que de violentes détonations secouaient la nuit Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, et plusieurs endroits du territoire indien.Mais le calme est revenu à l’aube des deux côtés de la frontière, ont constaté les journalistes de l’AFP.Des responsables militaires des deux pays devaient échanger au téléphone lundi “en soirée” pour discuter de la situation sur le terrain, a fait savoir l’état-major indien.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps se sont bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission, en évitant soigneusement de faire état de leurs pertes.”Les pertes font partie du combat”, a concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Le même aviateur a refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’est-il contenté d’assurer.Deux heures plus tard, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Ahmed Chaudhry, a salué avec le même enthousiasme “un succès sur le champ de bataille” de ses troupes.- Prudence -“Nous avons tenu la promesse que nous avions faite à notre peuple”, a-t-il ajouté, se vantant que “des dizaines de drones pakistanais ont survolé l’Inde, notamment New Delhi”.Signe du retour à la normale, l’Autorité indienne de l’aviation civile a annoncé lundi la réouverture “immédiate” au trafic aérien de 32 aéroports du quart nord-ouest de son territoire.Malgré ce cessez-le-feu, la prudence reste toutefois de mise dans les populations, encore sous le choc de la violence des derniers jours.”Un cessez-le-feu signifie que tout est réglé mais ce n’est clairement pas le cas”, a confié à l’AFP Kuldeep Raj, 56 ans, un habitant du village indien de Kotmaira, victimes samedi soir de tirs d’artillerie pakistanais malgré la trêve.”Cela fait 50 ans que je vis le long de la LoC. Les trêves sont annoncées et les échanges de tirs reprennent quelques jours plus tard”, a lancé en écho Mohammed Munir, un fonctionnaire pakistanais de 53 ans vivant à Chakhoti.L’Inde et le Pakistan revendiquent l’entière souveraineté du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.En annonçant le cessez-le-feu, Donald Trump avait évoqué samedi des discussions en vue d’une “solution au Cachemire”. Une source gouvernementale à New Delhi a toutefois rapidement écarté cette éventualité.”Les relations (entre les deux pays) vont rester hostiles, les relations vont rester difficiles”, prédit Praveen Donthi, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).burs-pa/pt           

Léon XIV plaide pour les journalistes emprisonnés, Zelensky l’invite en Ukraine

Léon XIV a appelé lundi à la libération des journalistes emprisonnés dans le monde, en “première ligne” pour rendre compte des conflits comme en Ukraine où le pape a été invité par le président Volodomyr Zelensky.”Permettez-moi de réitérer la solidarité de l’Eglise avec les journalistes emprisonnés pour avoir cherché et raconté la vérité, et de demander leur libération”, a lancé le chef spirituel de 1,4 milliard de catholiques lors d’une audience avec des représentants des médias.Appelant à “protéger le bien précieux de la liberté d’expression et de la presse”, le 267e pape a salué “le courage de ceux qui défendent la dignité, la justice et le droit des peuples à être informés”.Car “seuls les peuples informés peuvent faire des choix libres”, a affirmé le successeur de François, décédé le 21 avril, devant des journalistes réunis dans la vaste salle Paul VI du Vatican.”Vous êtes en première ligne pour narrer les conflits et les espoirs de paix, les situations d’injustice et de pauvreté”, a martelé le pape de 69 ans élu jeudi, en appelant la presse internationale à “choisir avec conscience et courage le chemin d’une communication de paix”.Robert Francis Prevost avait déjà exhorté les “grands de ce monde” à la paix dimanche, lors de sa première prière dominicale depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, et dit sa solidarité avec “les souffrances du peuple ukrainien bien-aimé”.A Kiev le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi s’être entretenu avec Léon XIV et l’avoir invité en Ukraine, qui se bat depuis plus de trois ans contre l’invasion russe.Léon XIV a par ailleurs souligné le défi de “l’intelligence artificielle”, un thème qu’il a déjà abordé samedi devant des cardinaux, et qui selon lui nécessite “responsabilité et discernement”.”Une communication bruyante, musclée, n’est pas nécessaire, mais plutôt une communication capable d’écoute, de recueillir la voix des faibles qui n’ont pas de voix”, a-t-il lancé, avant de prendre le temps de saluer personnellement plusieurs journalistes présents.Après le faste et l’enthousiasme populaire qui ont suivi son élection le 8 mai, Robert Francis Prevost va enchaîner les rendez-vous: vendredi, ce sera au tour du corps diplomatique d’être reçu en audience.- “Anneau du pêcheur” -La messe solennelle de son intronisation se tiendra dimanche 18 mai place Saint-Pierre, une cérémonie où sont d’ordinaire présents des chefs d’Etat et de gouvernement étrangers.Durant cette célébration il recevra les symboles du pouvoir papal, notamment le pallium (sorte d’étole réservée aux grandes célébrations) et son anneau appelé “anneau du pêcheur”.La semaine suivante auront lieu la première audience hebdomadaire, le mercredi 21 mai, et une rencontre avec la Curie romaine (l’administration du Vatican) le samedi 24.Il faudra attendre le lendemain, donc le dimanche 25 mai, pour que le pape prenne possession de la basilique Saint-Jean-de-Latran, qui est la cathédrale de la Ville éternelle. Léon XIV prendra ainsi symboliquement possession du diocèse de Rome.Le pape a aussi prévu de se rendre dans les autres basiliques pontificales de Rome: Saint-Paul-hors-les-murs le mardi 20, et Sainte-Marie-Majeure (dédiée à la Vierge et où est inhumé François) le dimanche 25 mai également.Il lui faudra aussi assez rapidement trancher sur son lieu de résidence: décidera-t-il de revenir dans les appartements pontificaux, à l’inverse de François qui avait préféré un modeste appartement dans la résidence Sainte-Marthe?Léon XIV devra en outre arrêter la date et le lieu de son premier voyage.François avait prévu de se rendre en Turquie fin mai pour le 1.700e anniversaire du Concile de Nicée, un important événement Å“cuménique. “Nous sommes en train de le préparer”, a-t-il répondu à un journaliste qui l’interrogeait à la fin de l’audience lundi, sans plus de précisions.Et d’autres événements vont sans doute se rajouter au programme, comme cela a été le cas au cours du weekend passé.Samedi ainsi, le pape s’est rendu sur la tombe de François à la basilique Sainte-Marie-Majeure, ainsi que dans un important sanctuaire augustinien au sud-est de Rome.

Le Hamas va libérer un otage israélo-américain lundi après des contacts avec Washington

La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé qu’elle allait libérer lundi l’otage israélo-américain Edan Alexander retenu dans la bande de Gaza, où une suspension temporaire des bombardements offre un rare répit à ses habitants.Cette annonce intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d’un an et demi.”Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (…) aujourd’hui”, a déclaré leur porte-parole, Abou Obeida, dans un message sur Telegram. L’armée israélienne a indiqué qu’il serait transféré vers un centre d’accueil à Réim, dans le sud d’Israël, où sa famille le rejoindra, avant d’être emmené par avion à l’hôpital Ichilov, à Tel-Aviv.Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d’une pause dans les combats à l’occasion de sa libération.”Il n’y a plus d’avions dans le ciel, et les bombardements ont cessé, contrairement à la nuit dernière où les bombardements étaient très intenses à Khan Younès” (sud), s’est réjouie Oum Mohammed Zomlot, une femme originaire de Gaza-ville (nord).- “Risque de famine” -“Tout cessez-le-feu, même temporaire, est pour nous une occasion de respirer et de reprendre des forces”, a indiqué pour sa part Somaya Abou Al-Kas, âgée de 34 ans.Majed al-Jojo, 45 ans, espère lui que “les points de passage seront ouverts (à l’aide humanitaire) et que tous les prisonniers seront libérés, pour que notre souffrance  prenne fin”.Le président américain Donald Trump a qualifié lundi cette prochaine libération de “super nouvelle” sur son réseau  Truth Social. Le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a appelé lundi à un rassemblement sur la place des otages à Tel-Aviv, là où des manifestants demandent le retour des captifs depuis près de 600 jours.Edan Alexander, le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, a été enlevé alors qu’il servait dans une unité d’élite dans le sud d’Israël, lors de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas. Cette attaque a déclenché la guerre à Gaza, où Israël, jurant de détruire le Hamas, a lancé une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Le territoire assiégé est confronté à “un risque critique de famine”, avec 22% de la population bientôt dans une situation “catastrophique”, s’est alarmé IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) dans un rapport publié lundi.Le Hamas a confirmé des contacts avec l’administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des “discussions directes” avec les Etats-Unis.Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, avaient fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, après consultation avec Israël.Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s’emparant de vastes régions du territoire palestinien. – Dix Palestiniens tués à Gaza -Son armée interdit depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens – dont 8 morts – en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d’une trêve sont au point mort et Israël a annoncé le 5 mai un plan de “conquête” de Gaza prévoyant un déplacement interne de sa population.Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'”au moins” dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Le Hamas va libérer un otage israélo-américain lundi après des contacts avec Washington

La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé qu’elle allait libérer lundi l’otage israélo-américain Edan Alexander retenu dans la bande de Gaza, où une suspension temporaire des bombardements offre un rare répit à ses habitants.Cette annonce intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d’un an et demi.”Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (…) aujourd’hui”, a déclaré leur porte-parole, Abou Obeida, dans un message sur Telegram. L’armée israélienne a indiqué qu’il serait transféré vers un centre d’accueil à Réim, dans le sud d’Israël, où sa famille le rejoindra, avant d’être emmené par avion à l’hôpital Ichilov, à Tel-Aviv.Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d’une pause dans les combats à l’occasion de sa libération.”Il n’y a plus d’avions dans le ciel, et les bombardements ont cessé, contrairement à la nuit dernière où les bombardements étaient très intenses à Khan Younès” (sud), s’est réjouie Oum Mohammed Zomlot, une femme originaire de Gaza-ville (nord).- “Risque de famine” -“Tout cessez-le-feu, même temporaire, est pour nous une occasion de respirer et de reprendre des forces”, a indiqué pour sa part Somaya Abou Al-Kas, âgée de 34 ans.Majed al-Jojo, 45 ans, espère lui que “les points de passage seront ouverts (à l’aide humanitaire) et que tous les prisonniers seront libérés, pour que notre souffrance  prenne fin”.Le président américain Donald Trump a qualifié lundi cette prochaine libération de “super nouvelle” sur son réseau  Truth Social. Le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a appelé lundi à un rassemblement sur la place des otages à Tel-Aviv, là où des manifestants demandent le retour des captifs depuis près de 600 jours.Edan Alexander, le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, a été enlevé alors qu’il servait dans une unité d’élite dans le sud d’Israël, lors de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas. Cette attaque a déclenché la guerre à Gaza, où Israël, jurant de détruire le Hamas, a lancé une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Le territoire assiégé est confronté à “un risque critique de famine”, avec 22% de la population bientôt dans une situation “catastrophique”, s’est alarmé IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) dans un rapport publié lundi.Le Hamas a confirmé des contacts avec l’administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des “discussions directes” avec les Etats-Unis.Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, avaient fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, après consultation avec Israël.Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s’emparant de vastes régions du territoire palestinien. – Dix Palestiniens tués à Gaza -Son armée interdit depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens – dont 8 morts – en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d’une trêve sont au point mort et Israël a annoncé le 5 mai un plan de “conquête” de Gaza prévoyant un déplacement interne de sa population.Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'”au moins” dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Sous une chaleur écrasante, les Philippins votent en pleine querelle entre les dynasties au pouvoir

Les Philippins ont commencé à voter lundi pour des élections de mi-mandat largement définies par la querelle entre les deux dynasties au pouvoir, avec d’un côté le président Ferdinand Marcos Jr, et de l’autre sa vice-présidente Sara Duterte, son ancienne alliée menacée de destitution.Avec des températures atteignant 34 degrés Celsius dans certains endroits, George Garcia, chef de la Commission électorale (Comelec), a déclaré que certaines machines à voter étaient en “surchauffe”.”Cela ralentit le processus” a-t-il indiqué aux journalistes dans une prison où les détenus votent.”En raison des chaleurs extrêmes, l’encre (des bulletins de vote), ne sèche pas immédiatement et le bulletin reste collé sur les scanners” a expliqué M. Garcia.Si municipalités et sièges à la Chambre des représentants sont en jeu, l’attention se focalise avant tout sur le Sénat, en raison des retombées possibles sur la prochaine élection présidentielle de 2028.Avec leurs 12 collègues déjà en poste à la chambre haute, les 12 sénateurs choisis lundi composeront le jury du procès en destitution de Sara Duterte, prévu pour juillet, qui pourrait à l’avenir écarter la vice-présidente de tout mandat public.En février, la Chambre des représentants a déjà voté en faveur de son limogeage pour des soupçons de crimes, entre corruption et projet d’assassinat du président Marcos Jr.Sara Duterte, qui a voté dans la matinée dans sa région natale de Davao, aura besoin de neuf sénateurs en sa faveur sur les 24 de la chambre haute pour espérer concourir à une élection présidentielle.- Menace de mort -Sara Duterte était pressentie pour succéder à son père Rodrigo Duterte lors de la présidentielle de 2022, mais elle s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos Jr, fils de l’autocrate du même nom (1965-1986), à qui elle s’est alliée avant d’être élue à la vice-présidence.L’union entre les deux dynasties rivales a cependant vite implosé et laissé la place à des affrontements publics ces derniers mois.En novembre 2024, au cours d’une conférence de presse, Mme Duterte a déclaré qu’elle avait donné l’ordre de tuer le chef de l’Etat si elle était elle-même tuée. Elle a, par la suite, nié avoir proféré une menace de mort, décrivant ses commentaires comme l’expression de sa “consternation” face à des échecs du président philippin.Parmi les 12 candidats favoris pour remporter un siège au Sénat, sept sont soutenus par le président Marcos Jr, quatre par Sara Duterte – parmi lesquels la propre soeur du chef de l’Etat, Imee Marcos.Lors de son dernier meeting de campagne jeudi à Manille, Mme Duterte a mis en garde contre une fraude électorale “massive” et qualifié une nouvelle fois d'”enlèvement” le transfèrement de son père Rodrigo Duterte vers la Cour pénale internationale.L’ancien chef de l’Etat (2016-2022) a été arrêté et acheminé en mars vers le tribunal de La Haye aux Pays-Bas. Il est accusé de crimes contre l’humanité en raison de sa campagne meurtrière contre la drogue durant son mandat.Malgré sa détention, Duterte père est d’ailleurs candidat dans le bastion familial de Davao, dans le sud du pays, où il compte retrouver son ancien mandat de maire. Un sondage local prédit une victoire de l’ex-président.Pour Roland Agasa, un des 68 millions d’électeurs enregistrés, la rivalité entre Mme Duterte et M. Marcos Jr a pesé sur la campagne.”Pour moi, le gouvernement devient stressant”, a-t-il confié, à l’extérieur d’une école élémentaire de Manille qui abrite un bureau de vote.”J’espère que nous choisirons les personnes méritantes, celles qui peuvent aider le pays”, a dit M. Agasa, ajoutant qu’il prévoyait d’attendre que la météo se rafraîchisse avant d’aller voter.- Violences -Dans l’ensemble du pays, plus de 18.000 mandats sont en jeu lors de ce scrutin.Alors que les bureaux de vote ouvraient lundi, deux hommes ont été tués et sept blessés dans le centre des Philippines lorsque des inconnus armés ont tiré à partir d’une voiture sur un groupe qui se tenait devant le siège d’un parti local.Dans un pays qui subit régulièrement des violences en période électorale, la police de l’archipel est en état d’alerte. Quelque 163.000 agents sont déployés pour assurer la sécurité des bureaux de vote, escorter les responsables électoraux et monter la garde au niveau de postes de contrôle.Des militaires et des pompiers sont également mobilisés pour empêcher toute violence.Un candidat aux élections locales, un responsable électoral, un chef de village et 13 autres personnes ont été tués dans des attaques en amont du scrutin.Samedi, deux hommes d’un “groupe armé”, dont un candidat à un mandat de conseiller municipal, ont été tués dans une fusillade avec la police et l’armée dans la région autonome musulmane située sur l’île de Mindanao (sud), territoire marqué historiquement par des violences en lien avec des élections.Samedi également, un groupe d’hommes a été arrêté à l’aéroport de Cebu (centre) avec plusieurs millions d’euros en liquide, un crime au regard de la loi qui vise à empêcher les pots-de-vin électoraux.Et dimanche, au moins deux personnes ont été tuées dans un affrontement entre sympathisants de camps opposés, également sur l’île de Mindanao, selon l’armée.Un responsable de la région autonome de Bangsamoro a fait état par téléphone de quatre morts.

A la veille du Festival, Cannes se prépare à recevoir les stars

Ultimes préparatifs sur la Croisette lundi, à la veille de l’ouverture du 78e Festival de Cannes dans un monde sous tension, en attendant l’arrivée des plus grandes stars du cinéma mondial, de Juliette Binoche à Tom Cruise.Devant des touristes et des passants, les équipes du Palais des festivals ont déroulé dimanche les affiches officielles de cette édition, célébrant le couple de cinéma formé par Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, dans “Un homme et une femme”, Palme d’or 1966. Des musiciens ont entonné le thème de “Mission: Impossible”, comme pour annoncer un des temps forts de cette quinzaine, la présentation mercredi du dernier volet de la saga portée par Tom Cruise. Les 40.000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont également commencé à rallier la Côte d’Azur et les hôtels et palaces de la Croisette.Et une star disparue, et légende du cinéma, hante déjà les rues: Alain Delon, qui fait l’objet d’une exposition de photos inédites. Elle célèbre l’acteur et les femmes qui l’ont aidé dans sa carrière, en format monumental.”Je trouve que c’est une très belle période pour Cannes, ça apporte beaucoup de monde, ça apporte un rayonnement à l’échelle internationale, bien évidemment, et puis les films, c’est de la distraction, c’est de la culture, c’est de l’art”, s’est enthousiasmée Syvie Lespagne, infirmière cannoise rencontrée par l’AFP vidéo.Le plus grand événement annuel du 7e art se tient jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à “Anora” de l’Américain Sean Baker.- Ukraine -Le délégué général Thierry Frémaux, chef d’orchestre d’un événement suivi par quelque 4.000 journalistes, donnera une conférence de presse lundi à 16H00. L’occasion de donner le ton d’une édition qui s’ouvre dans un monde traversé par les guerres et la montée des régimes autoritaires.Les dirigeants du festival ne devraient pas manquer de rappeler avoir dédié la journée d’ouverture, mardi, à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires.”Cette programmation vient rappeler l’engagement du Festival de Cannes et sa capacité à raconter grâce aux Å“uvres de cinéma les enjeux du monde, qui sont ceux de notre avenir”, ont-ils souligné.Le président américain Donald Trump, qui a plongé l’industrie du cinéma dans l’expectative en menaçant d’instaurer des droits de douane de 100% sur les films étrangers, ou la guerre à Gaza seront également dans les esprits.M. Frémaux pourrait aussi être interrogé sur la lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexistes et sexuelles: des parlementaires français, qui feront le déplacement pendant l’événement, ont appelé le festival à faire évoluer les mentalités mi-avril.Hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès à Paris de Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d’un tournage.- Binoche présidente -Les jurés, dont la présidente Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale et personnalité engagée, ainsi que l’actrice américaine Halle Berry ou la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, doivent arriver au fil de la journée lundi.La grande fête du cinéma débutera le lendemain, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro, 81 ans. Star française de la musique, Mylène Farmer montera sur scène pour une surprise, peut-être un titre inédit.Une autre chanteuse française, Juliette Armanet, sera la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage qui sort en même temps en salles. Suivront plus d’une centaine de films.Vingt-deux sont en lice pour la Palme d’or, dont “Jeunes mères” des frères Dardenne, rois belges du cinéma social déjà double-palmés, et “Alpha” de la Française Julia Ducournau, une des sept réalisatrices en compétition, qui espère un deuxième titre après celui obtenu pour le très gore “Titane”.Du côté des nouveaux venus, le Chinois Bi Gan, l’Américain Ari Aster et la Française Hafsia Herzi, tous trois dans la trentaine, feront leurs premiers pas en compétition.