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L’Allemagne dissout un “Royaume” complotiste et extrémiste

Le nouveau gouvernement allemand s’attaque à son tour à l’idéologie complotiste et extrémiste en progression dans le pays, prononçant mardi l’interdiction d’une importante organisation de cette mouvance contestataire accusée “d’attaquer l’ordre démocratique”.Des perquisitions ont été menées dans sept régions contre le “Royaume d’Allemagne”, a annoncé le ministère de l’Intérieur à propos de ce groupe comptant environ 6.000 partisans qui “nient l’existence de la République fédérale d’Allemagne et rejettent son système juridique”.L’organisation “Royaume d’Allemagne” (“Königreich Deutschland” ou KRD) est interdite à compter de mardi car “ses objectifs et ses activités sont contraires à la législation pénale et vont à l’encontre de l’ordre constitutionnel”, explique le ministère.Ce groupe aux multiples implantations dans toute l’Allemagne a mis en place depuis 2012 “un +État parallèle+ dans notre pays et bâti des structures relevant de la criminalité économique”, a commenté le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt. Même si “ce groupe n’est pas considéré comme particulièrement armé” et qu'”aucune arme majeure n’a été saisie jusqu’à présent”, il ne s’agit pas “d’inoffensifs nostalgiques”, a-t-il insisté lors d’une conférence de presse.Fondé en 2012 par Peter Fitzek, un ancien professeur de karaté qui s’est autoproclamé roi, le” Königreich Deutschland” a son siège dans l’est de l’Allemagne, près de Wittenberg, une commune située entre Berlin et Leipzig.- Drapeau et monnaie -Recevant l’AFP fin 2023, dans un corps de bâtiments rénovés servant de “palais” avec son drapeau, ses lois, sa monnaie et ses cartes d’identité, Peter Fitzek avait expliqué avoir fondé son propre Etat afin de contrer la “manipulation de masse” sévissant à ses yeux dans la société allemande. Il expliquait accueillir sur différents sites des sympathisants ayant un “esprit pionnier” qui “veulent apporter un changement positif dans ce monde”.M. Fitzek a été interpellé mardi, ainsi que trois autres personnes, dont des membres fondateurs de l’organisation qui depuis une dizaine d’années a mis en place “des structures et des institutions pseudo-étatiques”, précise le parquet, créant notamment un système bancaire et d’assurance.L’opération policière a mobilisé “des centaines de membres des forces de l’ordre” en Allemagne, selon les autorités.Qualifiés “d’extrémistes dangereux” par le ministère, “Königreich Deutschland” fait partie de la mouvance hétéroclite des “Reichsbürger” (“citoyens du Reich”) qui ne reconnaissent ni l’autorité de l’Etat, ni la légitimité des institutions. Certains de ses partisans soutiennent également des thèses d’extrême droite.Beaucoup croient en la pérennité du Reich allemand d’avant la Première Guerre mondiale, sous la forme d’une monarchie. Plusieurs groupes de sympathisants ont décrété la création de leurs propres mini-Etats.Selon les services allemands du renseignement intérieur, cette mouvance comptait environ 23.000 membres en 2022 dans le pays. L’Allemagne compte encore environ “40 autres” groupes autoproclamés “royaumes” ou “empires” dans le pays, a indiqué mardi le ministre Dobrindt.- “Conspirationnistes antisémites” -Le “Royaume d’Allemagne” est “en expansion” depuis des années, a estimé le ministère de l’Intérieur.Ses membres “appuient leur prétention à la souveraineté par des récits conspirationnistes antisémites”, ce qui est “intolérable dans un État de droit”, a-t-il ajouté.Le “Royaume d’Allemagne” poursuit également des objectifs lucratifs et mène depuis des années des activités bancaires et d’assurance illégales via ses sous-structures.Entrée en fonction la semaine dernière, la nouvelle coalition gouvernementale dirigée par le chancelier conservateur Friedrich Merz doit faire face à une progression des idéologies extrémistes de droite.Le parti d’extrême droite AfD est désormais la première force d’opposition à la chambre des députés après avoir obtenu un score record aux législatives de février.Sous le précédent gouvernement d’Olaf Scholz, plusieurs organisations de Reichsbürger ont été démantelées, des opérations souvent accompagnées de saisies d’armes. L’opération de mardi est d’ailleurs en préparation “depuis quelques mois”, a noté le nouveau ministre.L’affaire la plus spectaculaire liée aux “Citoyens du Reich” a éclaté en décembre 2022. Les autorités ont alors démantelé un groupuscule armé qui s’était fixé l’objectif de renverser les institutions démocratiques du pays.Parmi eux figuraient un prince, Henri XIII, d’anciens soldats d’élite et une ex-députée d’extrême droite, actuellement devant la justice.Un autre groupe a fait les gros titres pour avoir planifié l’enlèvement du ministre de la Santé, Karl Lauterbach, afin de protester contre les restrictions mises en place au moment de la pandémie de Covid-19.

Trois insurgés présumés tués au Cachemire indien après la pire confrontation avec le Pakistan

Trois insurgés présumés ont été tués mardi dans la partie indienne du Cachemire lors d’une fusillade avec des militaires, le premier accrochage depuis l’attaque qui a fait 26 morts dans cette région et déclenché la plus grave confrontation militaire entre l’Inde et le Pakistan depuis des décennies.Les attaques de drones, les tirs de missiles et les barrages d’artillerie qu’ont échangé les deux puissances nucléaires, rivales depuis leur douloureuse partition en 1947, ont fait plus de 70 morts, dont une quinzaine de soldats avant un cessez-le-feu samedi soir.Depuis, la trêve tient malgré les promesses des deux camps de “répondre” à toute nouvelle agression.Mardi, l’armée indienne a annoncé avoir tué trois insurgés présumés lors d’une fusillade avec des militaires après que la force spéciale anti-insurrectionnelle de l’armée indienne a reçu des informations selon lesquelles des insurgés se trouvaient dans la forêt de Keller, située dans l’est de l’Etat de Jammu-et-Cachemire.- “Réponse ferme” -Lundi soir, dans sa première adresse aux Indiens depuis le début des hostilités, le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi, avait promis: “si une autre attaque terroriste vise l’Inde, nous lui apporterons une réponse ferme”.L’attentat du 22 avril n’a jamais été revendiqué mais New Delhi a aussitôt pointé du doigt Islamabad, qu’il accuse de soutenir les jihadistes cachemiris. Le Pakistan, lui, assure n’avoir rien à voir avec cette attaque durant laquelle des tireurs avaient surgi des bois pour abattre sur un site touristique 26 hommes, majoritairement hindous. Mardi matin, l’armée pakistanaise prévenait à nouveau: “qu’il n’y ait aucune ambiguité, toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive”.- “Les pertes font partie du combat” -Annonçant des pertes militaires pour la première fois depuis le début il y a une semaine des hostilités, l’armée pakistanaise a rapporté que “11 militaires ont été tués et 78 blessés” au sein de l’armée de terre et de l’armée de l’air.Elle ajoute recenser “40 civils tués, dont sept femmes et 15 enfants, ainsi que 121 blessés, dont 10 femmes et 27 enfants” dans les frappes indiennes sur plusieurs villes du Cachemire pakistanais et dans plusieurs provinces pakistanaises.De son côté, New Delhi recense 15 civils et cinq militaires tués.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps s’étaient bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission.”Les pertes font partie du combat”, avait concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Il avait refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’était-il contenté d’assurer.Parmi les militaires de l’aviation pakistanaise figurent des techniciens au sol mais également des membres d’unités navigantes.- Trump et le nucléaire -Comme ils se sont répondus sur le champ de bataille, les deux camps se répondent également dans la communication. Lundi soir, le chef de l’armée pakistanaise, le général Asim Mounir, qui passe pour l’homme fort du pays selon les experts, a visité des soldats blessés à l’hôpital.Mardi matin, le Premier ministre indien Modi a dit sa “reconnaissance éternelle” aux troupes qu’il a visité sur une base aérienne.Si la rhétorique belliqueuse est toujours de mise dans les discours, sur le terrain, aucun incident significatif n’a été rapporté le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare le Cachemire que les deux voisins se disputent.A Chakothi, village pakistanais le long de la LoC, des enfants reprenaient l’école, après une fermeture de plusieurs jours en raison de l’intensité des échanges de tirs entre troupes indiennes et pakistanaises parfois à seulement quelques dizaines de mètres de distance dans le Cachemire.Lundi, M. Trump a assuré avoir arrêté “un conflit nucléaire”.Tout avait démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des mosquées et des écoles coraniques que New Delhi présente comme des “camps terroristes”. Une vingtaine de civils ont péri dans ces frappes.Le Pakistan a aussitôt riposté, replongeant les deux voisins dans les pires heures de leur dernier conflit ouvert en 1999.Des responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir, a fait savoir l’état-major indien.Ils ont évoqué le maintien de la trêve et “se sont mis d’accord pour que les deux camps réfléchissent à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a-t-il ajouté.burx-sbh/jma/cn

Trois insurgés présumés tués au Cachemire indien après la pire confrontation avec le Pakistan

Trois insurgés présumés ont été tués mardi dans la partie indienne du Cachemire lors d’une fusillade avec des militaires, le premier accrochage depuis l’attaque qui a fait 26 morts dans cette région et déclenché la plus grave confrontation militaire entre l’Inde et le Pakistan depuis des décennies.Les attaques de drones, les tirs de missiles et les barrages d’artillerie qu’ont échangé les deux puissances nucléaires, rivales depuis leur douloureuse partition en 1947, ont fait plus de 70 morts, dont une quinzaine de soldats avant un cessez-le-feu samedi soir.Depuis, la trêve tient malgré les promesses des deux camps de “répondre” à toute nouvelle agression.Mardi, l’armée indienne a annoncé avoir tué trois insurgés présumés lors d’une fusillade avec des militaires après que la force spéciale anti-insurrectionnelle de l’armée indienne a reçu des informations selon lesquelles des insurgés se trouvaient dans la forêt de Keller, située dans l’est de l’Etat de Jammu-et-Cachemire.- “Réponse ferme” -Lundi soir, dans sa première adresse aux Indiens depuis le début des hostilités, le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi, avait promis: “si une autre attaque terroriste vise l’Inde, nous lui apporterons une réponse ferme”.L’attentat du 22 avril n’a jamais été revendiqué mais New Delhi a aussitôt pointé du doigt Islamabad, qu’il accuse de soutenir les jihadistes cachemiris. Le Pakistan, lui, assure n’avoir rien à voir avec cette attaque durant laquelle des tireurs avaient surgi des bois pour abattre sur un site touristique 26 hommes, majoritairement hindous. Mardi matin, l’armée pakistanaise prévenait à nouveau: “qu’il n’y ait aucune ambiguité, toute nouvelle tentative de défier la souveraineté du Pakistan ou son intégrité territoriale suscitera une réponse rapide, globale et décisive”.- “Les pertes font partie du combat” -Annonçant des pertes militaires pour la première fois depuis le début il y a une semaine des hostilités, l’armée pakistanaise a rapporté que “11 militaires ont été tués et 78 blessés” au sein de l’armée de terre et de l’armée de l’air.Elle ajoute recenser “40 civils tués, dont sept femmes et 15 enfants, ainsi que 121 blessés, dont 10 femmes et 27 enfants” dans les frappes indiennes sur plusieurs villes du Cachemire pakistanais et dans plusieurs provinces pakistanaises.De son côté, New Delhi recense 15 civils et cinq militaires tués.Dimanche soir, les hauts-gradés des deux camps s’étaient bruyamment félicités, photos et vidéos à l’appui, d’avoir rempli leur mission.”Les pertes font partie du combat”, avait concédé devant la presse le général AK Barthi, de l’armée de l’air indienne. “Mais la seule question est de savoir si nous avons atteint notre objectif. Et la réponse à cette question est un oui éclatant”.Il avait refusé de commenter les affirmations du Pakistan, qui dit avoir abattu cinq chasseurs indiens dont trois Rafale dernier cri de fabrication française. “Tous nos pilotes sont rentrés”, s’était-il contenté d’assurer.Parmi les militaires de l’aviation pakistanaise figurent des techniciens au sol mais également des membres d’unités navigantes.- Trump et le nucléaire -Comme ils se sont répondus sur le champ de bataille, les deux camps se répondent également dans la communication. Lundi soir, le chef de l’armée pakistanaise, le général Asim Mounir, qui passe pour l’homme fort du pays selon les experts, a visité des soldats blessés à l’hôpital.Mardi matin, le Premier ministre indien Modi a dit sa “reconnaissance éternelle” aux troupes qu’il a visité sur une base aérienne.Si la rhétorique belliqueuse est toujours de mise dans les discours, sur le terrain, aucun incident significatif n’a été rapporté le long de la “ligne de contrôle” (LoC) qui sépare le Cachemire que les deux voisins se disputent.A Chakothi, village pakistanais le long de la LoC, des enfants reprenaient l’école, après une fermeture de plusieurs jours en raison de l’intensité des échanges de tirs entre troupes indiennes et pakistanaises parfois à seulement quelques dizaines de mètres de distance dans le Cachemire.Lundi, M. Trump a assuré avoir arrêté “un conflit nucléaire”.Tout avait démarré mercredi avant l’aube, lorsque des missiles indiens ont détruit sur le sol pakistanais des mosquées et des écoles coraniques que New Delhi présente comme des “camps terroristes”. Une vingtaine de civils ont péri dans ces frappes.Le Pakistan a aussitôt riposté, replongeant les deux voisins dans les pires heures de leur dernier conflit ouvert en 1999.Des responsables militaires des deux pays ont échangé au téléphone lundi soir, a fait savoir l’état-major indien.Ils ont évoqué le maintien de la trêve et “se sont mis d’accord pour que les deux camps réfléchissent à des mesures immédiates pour réduire le nombre de soldats déployés sur les frontières”, a-t-il ajouté.burx-sbh/jma/cn

Kim in Paris: la star face aux braqueurs au procès Kardashian

Du strass et des flashs sous les lambris du palais de Justice: la reine des influenceuses Kim Kardashian est attendue mardi après-midi au palais de justice de Paris pour témoigner au procès de son braquage en 2016, où se pressent déjà journalistes du monde entier, et quelques curieux et fans.L’audition devant la cour d’assises de la superstar arrivée lundi soir des Etats-Unis – elle a posté sur Instagram une photo depuis son avion – est prévue à partir de 13H30, et Kim Kardashian fera ensuite une déclaration devant les caméras, ont indiqué ses avocats à l’AFP.Certains étaient là dès l’aube pour avoir une chance de l’apercevoir en chair et en os. “On est fans de Kim et on veut la soutenir. Et que justice soit faite”, explique Clément Treboutte, dans la file d’une vingtaine de personnes avec deux amis, tous sur leur 31 pour l’occasion. “Ça fait des siècles” que les trois amis – “dans la création de contenus, lifestyle, make-up” comme elle -, suivent le parcours de Kim Kardashian. “C’est notre maman”, “on a grandi avec elle”, sourient-ils. MJ Corey, écrivaine américaine, est là depuis 05H00 (03H00 GMT) du matin. “C’est une bonne opportunité de voir Kim dans un nouvel environnement”, explique celle qui travaille “sur la déconstruction du projet médiatique des Kardashian” et veut voir “comment elle gère une situation comme celle-là”. A l’intérieur du palais de justice historique de l’île de la Cité, les caméras s’alignaient déjà sur des dizaines de mètres dans le couloir réservé aux médias. “Salle d’audience complète”, indique un panneau avant les contrôles de sécurité. Près de 500 journalistes, dont nombreux étrangers, sont accrédités au procès.- “De la terreur” -L’audience du matin est consacrée au témoignage de l’ex-styliste de Kim Kardashian, qui s’était cachée au rez-de-chaussée du duplex occupé par la star dans cet hôtel de luxe au coeur de Paris pendant le braquage, la nuit du 2 au 3 octobre 2016.”Je n’étais pas simplement employée par Kim Kardashian, on est amies depuis qu’on est toutes petites”, explique à la barre Simone Bretter, 45 ans silhouette fluette et carré blond.”Je la connais très bien, je reconnais sa voix, ses rires, ses intonations, quand elle est heureuse ou quand ça ne va pas.” Alors quand elle est réveillée par un bruit vers 3H00 du matin, elle sait tout de suite qu’il y a un problème.”C’était un son que je n’avais jamais entendu de la part de Kim. C’était de la terreur”, décrit-elle à la barre. “J’ai entendu: +J’ai des bébés et j’ai besoin de vivre. Prenez tout, laissez-moi vivre+”. Simone Bretter s’enferme dans sa salle de bain et alerte le garde du corps de Kim Kardashian.A l’étage, elle entend encore “des hommes crier” et “Kim qui criait toujours, j’entendais la terreur dans sa voix”. “J’ai pensé que mon amie était en train de se faire violer, qu’ils la tueraient. Qu’ensuite je serais la prochaine”, dit-elle la voix tremblante. Mais les malfrats vont prendre la fuite en voyant que le garde du corps a essayé de joindre Kim Kardashian. En emportant neuf millions d’euros de bijoux, dont l’énorme bague de fiançailles offerte par Kanye West et exhibée sur les réseaux sociaux par l’influenceuse.Depuis, témoigne la styliste qui avait “pleuré tout le vol retour” vers les Etats-Unis, la vie de Kim Kardashian “a complétement changé en termes de sécurité”. Fini les partages en direct de ses moindres mouvements sur les réseaux sociaux, les gardes du corps sont plusieurs et là tout le temps. “Même moi je peux plus aller chez elle sans être sur une liste et je dois passer la sécurité.” Après la pause déjeuner, c’est Kim Kardashian, 44 ans, qui s’avancera à son tour à la barre.”Elle est prête à affronter ses agresseurs”, a déclaré son avocate Léonor Hennerick, qui la représente avec Jonathan Mattout au procès. “Elle tenait vraiment à être ici”, a abondé son avocat américain Michael Rhodes.”J’ai cru que j’allais mourir, je me préparais au moment où ils allaient tirer et me tuer”, avait raconté la star. “Ces 10 minutes ont vraiment changé toute ma vie.”

Le Festival de Cannes ouvre avec De Niro, entre Gaza et l’Ukraine

Avec son cortège de stars, à commencer par Robert De Niro, le Festival de Cannes ouvre mardi dans un monde déchiré par les conflits, de l’Ukraine à Gaza, au cÅ“ur d’une tribune signée par des centaines de personnalités du cinéma.”Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza”, clament le réalisateur espagnol Pedro Almodovar ou les acteurs américains Susan Sarandon et Richard Gere dans le quotidien français Libération mardi.Un texte symbolique à quelques heures de la soirée d’ouverture du plus grand festival de cinéma du monde, qui doit être marquée par la Palme d’or d’honneur remise à l’Américain Robert de Niro, légende du 7e art et opposant au président Donald Trump.La tribune, qui n’est pas inédite pour le milieu depuis octobre 2023, rend également hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement israélien mi-avril et protagoniste d’un documentaire programmé dans une section parallèle.”A quoi servent nos métiers si ce n’est à tirer des leçons de l’Histoire, des films engagés, si nous ne sommes pas présent.e.s pour protéger les voix opprimées?”, demandent les 380 signataires de cet appel, dont également la réalisatrice française Justine Triet et l’acteur britannique Ralph Fiennes. Ils exhortent à agir “pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence”. “Le cinéma se doit de porter leurs messages”, écrivent-ils encore.Selon l’un des collectifs à l’origine de la tribune, sollicité par l’AFP, la présidente du jury cannois, l’actrice Juliette Binoche, faisait initialement partie des signataires mais son nom n’y figurait pas mardi matin.- De Niro honoré -C’est à une autre guerre, celle menée par la Russie en Ukraine, que le Festival a consacré sa journée d’ouverture, avec la projection de trois documentaires.Un autre événement – extérieur – pourrait également créer des remous mardi: hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture de cette 78e édition se tiendra quelques heures après la condamnation de Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles lors d’un tournage. L’acteur a l’intention de faire appel.”Je l’accueillerai (cette décision, NDLR) en en prenant connaissance”, a anticipé le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, en conférence de presse lundi. Avant d’ajouter, à propos de la possible sélection à Cannes d’un film actuellement tourné par Depardieu : “Il y a la question d’être condamné, il y a la question d’avoir purgé sa peine. (…) Et c’est là où nous, Festival de Cannes, avec vous, les journalistes, avec les productions, avec l’opinion disons plus globale, on doit au cas par cas juger de la meilleure attitude à avoir en la matière”.A 19H15 (17H15 GMT), place à la cérémonie d’ouverture, marquée par la remise d’une Palme d’or d’honneur, pour l’ensemble de sa carrière, à Robert De Niro, âgé de 81 ans. La rumeur dit qu’elle pourrait lui être donnée par Leonardo DiCaprio, arrivé à Cannes mardi selon des images du magazine français Paris Match. Le discours de l’acteur de “Taxi Driver”, qui n’a jamais épargné Donald Trump, sera écouté avec attention par un monde du cinéma, inquiet de la montée des régimes autoritaires et de la menace du président américain d’imposer une taxe de 100% sur les films étrangers.- Glamour -La cérémonie réservera aussi une surprise signée Mylène Farmer. La chanteuse, cinéphile et ancienne membre du jury, doit monter sur scène et pourrait interpréter un titre inédit.Elle cédera ensuite la place à l’écran à une autre chanteuse française, Juliette Armanet. L’interprète du “Dernier jour du disco” est la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage signé Amélie Bonnin qui sort en même temps en salles en France.Jamais encore un premier long-métrage n’avait lancé l’événement. Et “c’est la troisième fois seulement, après Diane Kurys et Maïwenn, qu’une réalisatrice ouvre le Festival de Cannes. C’est une comédie musicale et un film très très réussi”, a souligné Thierry Frémaux lundi.De films en tapis rouges, Cannes, fort du succès de ses longs-métrages l’an dernier aux Oscars, fera une large place au glamour et attirera des nuées de stars : de Tom Cruise à Nicole Kidman et Denzel Washington, en passant par Jennifer Lawrence ou Robert Pattinson.Juliette Binoche et les membres de son jury, dont les acteurs Jeremy Strong et Halle Berry ou la romancière Leïla Slimani, auront la lourde tâche de désigner, le 24 mai, la Palme d’or parmi les 22 films en compétition.

Tennis: Djokovic entraîné par Andy Murray, c’est (déjà) fini

Leur collaboration au sommet n’aura pas duré plus de six mois: la légende serbe du tennis Novak Djokovic, en manque chronique de résultats, a annoncé mardi la fin de son partenariat avec Andy Murray, l’ex-champion britannique qui était devenu son entraîneur.”Merci coach Andy, pour tout le dur labeur, les bons moments et le soutien ces six derniers mois, sur et hors des courts. J’ai vraiment apprécié approfondir notre amitié”, a écrit sur ses réseaux sociaux le lauréat de 24 titres du Grand Chelem, à 15 jours à peine du début de Roland-Garros et après une saison sur terre catastrophique.L’Ecossais aux trois Majeurs a confirmé la fin de cette courte collaboration, en souhaitant à “Djoko”, dans un communiqué distinct, “le meilleur pour le reste de la saison”.”Merci à Novak pour l’opportunité incroyable qui m’a été donnée de travailler ensemble”, a encore déclaré Murray, âgé tout comme le Serbe de 37 ans et qui avait pris sa retraite l’été dernier après les JO de Paris, le corps usé.Le Serbe, ancien numéro un mondial, recordman des victoires en Grand Chelem, avait fait appel à cet ancien rival en toute fin de saison dernière, alors que ses résultats étaient déjà en berne -il a fini l’année au 7e rang à l’ATP après une saison quasi blanche, hormis son triomphe aux Jeux de Paris.”On joue l’un contre l’autre depuis qu’on est des gamins (…) Je pensais que notre histoire commune était terminée. Finalement, elle a un dernier chapitre. C’est le moment pour l’un de mes adversaires les plus coriaces d’intégrer mon staff. Bienvenue, coach Andy”, avait alors commenté Djokovic.- L’impasse sur Roland-Garros? -Depuis, la situation sportive du “Djoker” ne s’est toutefois pas arrangée, faisant planer un doute sur sa capacité à conquérir un 25e titre du Grand Chelem.Après un abandon sur blessure en demi-finales de l’Open d’Australie en janvier, et hormis une finale au Masters 1000 de Miami en mars, “Nole” a en effet cumulé les contre-performances.Ce constat est particulièrement patent depuis l’ouverture de la saison sur terre battue en avril: il a disputé seulement deux matchs pour autant de défaites, en deux sets, contre le Chilien Alejandro Tabilo (6-3, 6-4) à Monte-Carlo et contre l’Italien Matteo Arnaldi (6-3, 6-4) à Madrid.Le champion serbe a ensuite fait l’impasse sur le Masters 1000 de Rome, qui se dispute actuellement sur les courts du Foro Italico, et sa présence Porte d’Auteuil dans moins de deux semaines est sujette à caution.Ce forfait romain a en effet ravivé parmi les observateurs un scénario qui verrait “Djoko” renoncer à Roland-Garros pour mieux concentrer ses dernières forces physiques et mentales sur Wimbledon et l’US Open, où il s’est imposé respectivement sept et quatre fois, avant de tirer sa révérence.Durant sa longue et riche carrière, le Serbe avait déjà collaboré avec d’anciens champions, comme l’Allemand Boris Becker (de 2014 à 2016), l’Américain Andre Agassi (mai 2017-avril 2018) ou encore le Croate Goran Ivanisevic (2018-2024). Mais, jamais, la collaboration n’avait été aussi courte qu’avec Murray.

Mexique: une tortilla expérimentale, longue conservation sans réfrigérateur

Penchée sur un microscope, la chercheuse Raquel Gomez scrute des micro-organismes qui permettent de conserver des tortillas pendant plusieurs semaines, sans réfrigérateur, un projet visant à lutter contre la malnutrition dans les zones pauvres du Mexique.L’enjeu est de taille. La tortilla, cette petite crêpe de maïs ou de blé dans le nord du pays, est l’aliment de base de la cuisine locale. Remplie de viande de boeuf ou de poulet, de poisson ou de langoustines, de sauce, d’avocats, d’oignon, de coriandre, d’ananas…, elle se décline sous toutes formes de tacos possibles.La tortilla est consommée par 98% des 129 millions de Mexicains, qui l’achètent au poids dans de petites fabriques artisanales de quartier d’où elle sort molle et chaude, prête à l’emploi.A la traditionnelle farine de blé, Mme Gomez et son équipe ont mélangé des probiotiques, micro-organismes présents dans des aliments comme le yaourt. Objectif: une tortilla qui puisse se conserver jusqu’à un mois sans frigo, bien plus longtemps que pour la version artisanale ou même celle en vente dans les supermarchés.L’alternative sans réfrigérateur “a été conçue en pensant aux personnes les plus vulnérables”, explique à l’AFP la docteure en recherche médicale dans la banlieue de Mexico.Au Mexique, 13,9% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique. Le chiffre grimpe à 27,4% dans les communautés indigènes, selon les données officielles. – “Pas d’argent” -La tortilla développée par Raquel Gomez et son équipe n’est pas encore commercialisée, mais elle pourrait un jour profiter à des personnes comme Teresa Sanchez, une femme membre de la communauté indigène maya tseltal de 46 ans qui n’a pas de réfrigérateur. Dans sa maison aux murs de bois et au toit de zinc, située à Oxchuc dans le Chiapas (sud), la quadragénaire allume un feu de bois et suspend des morceaux de viande de bÅ“uf pour les conserver grâce à la fumée. Une technique ancestrale encore courante dans cette ville, où plus de 90% des 55.000 habitants n’ont pas de réfrigérateur. “Ma mère me l’a enseignée et les grands-parents le font toujours ainsi parce que, où trouver un réfrigérateur s’il n’y a pas d’argent?”, explique à l’AFP cette femme au foyer. Le Chiapas, avec une importante population indigène, est l’État qui enregistre le plus faible pourcentage de logements avec réfrigérateur au Mexique (64,6%). La température moyenne maximale y est passée de 30,1 à 32°C entre 2014 et 2024 et la moitié de son territoire est vulnérable au changement climatique, selon des estimations officielles. “Nous calculons ce que nous allons manger et combien nous sommes. Nous le mettons à bouillir et, s’il en reste un peu, nous le faisons (re)bouillir dans l’après-midi”, pour que la nourriture ne se décompose pas le lendemain, raconte Mme Sanchez. Ses tortillas sont stockées dans des récipients fabriqués avec l’écorce d’un arbre local, le morro. Parfois, la viande est également salée et “séchée au soleil”. Pour cette raison, Mme Sanchez n’achète que le strict nécessaire. Sans compter qu’elle n’a “pas assez d’argent pour acheter beaucoup”.- Sans conservateurs -Raquel Gomez étudie les bienfaits des micro-organismes et utilise des prébiotiques (des fibres) pour nourrir des cultures de probiotiques. Ce mélange est bon pour la santé, explique cette spécialiste des maladies métaboliques et professeure à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Grâce aux “produits formés pendant la fermentation, il n’est pas nécessaire d’utiliser des conservateurs”, souligne également Mme Gomez. Ces additifs sont fréquents dans les tortillas de blé industrielles.Bien que la tortilla développée à l’UNAM soit à base de farine de blé, principalement consommée dans le nord du Mexique, Mme Gomez n’exclut pas d’appliquer sa méthode aux tortillas de maïs, préférées par la population mais qui ne résistent que quelques heures à des températures élevées.Les chercheurs ont breveté leur tortilla en 2023. L’UNAM a signé un contrat avec une entreprise pour commercialiser l’aliment, mais l’accord s’est rompu après le décès des principaux actionnaires, raconte la professeure. Lauréate d’un prix décerné en décembre dernier par l’Institut mexicain de la propriété industrielle, elle continue à chercher des partenaires pour distribuer son invention, persuadée de convaincre les consommateurs.