AFP World

L’UE déploie un arsenal sans précédent pour sauver sa production d’acier

L’Union européenne passe à l’offensive sur l’acier: la Commission a dévoilé mardi des mesures sans précédent, dont le doublement des droits de douane sur les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante et jugée déloyale.”En 2024, 18.000 emplois directs ont été supprimés dans la sidérurgie, c’est trop et cela devait cesser”, a souligné le vice-président de la Commission, Stéphane Séjourné, en présentant ces mesures à la presse.La Commission entend tout d’abord réduire de 47% les quotas d’acier étranger qui peuvent être importés chaque année dans l’UE sans droits de douane.Ces quotas détaxés devraient ainsi être ramenés à 18,3 millions de tonnes. Soit le volume total d’acier qu’importait l’Union européenne en 2013, avant que le marché ne se retrouve durablement déséquilibré par le développement d’importantes surcapacités de production.”Au nom de tous les salariés d’ArcelorMittal en Europe, je suis sincèrement soulagé”, a réagi Aditya Mittal, le patron du groupe, remerciant l’UE “d’avoir compris la gravité de la situation et d’avoir agi de manière ferme et adaptée”. “Les surcapacités mondiales sont cinq fois plus importantes que la consommation d’acier annuelle de l’UE”, a rappelé le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic.Autre mesure radicale, les importations dépassant les quotas vont subir des droits de douane doublés, qui passeront de 25% à 50%.Ils grimperont ainsi à des niveaux similaires à ceux mis en place aux Etats-Unis et au Canada, selon les propositions de la Commission, qui doivent encore être validées par les 27 et le Parlement européen.Enfin, les importateurs de produits en acier transformé seront tenus de déclarer dans quel pays le métal d’origine a été “fondu et coulé”, une clause qui vise à éviter le contournement des barrières douanières.- “Au bord de  l’effondrement” -Ce nouveau plan “pour sauver nos aciéries et nos emplois européens”, selon M. Séjourné, doit remplacer la “clause de sauvegarde” mise en place en 2019 par l’UE pour aider les producteurs européens, qui expire mi-2026.”L’industrie sidérurgique européenne était au bord de l’effondrement. Nous la protégerons pour qu’elle puisse investir, décarboner et ainsi redevenir compétitive”, avait promis en amont de ces annonces le vice-président de la Commission.Les sidérurgistes ont aussitôt salué ce plan, appelant à le mettre en oeuvre au plus vite. L’organisation professionnelle du secteur, Eurofer, a applaudi “une bouée de sauvetage pour les sidérurgistes et les ouvriers”.Bruxelles veut mettre en place ces mesures le plus tôt possible, et au plus tard d’ici la fin des mesures de protection existantes, le 1er juillet 2026. “Nous devons agir maintenant”, a martelé dans un communiqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, appelant les 27 et les eurodéputés à entériner “rapidement” ces mesures.Parallèlement, l’UE continue de négocier avec Washington une exemption de droits de douane pour l’acier européen. L’objectif étant que l’Europe et les Etats-Unis s’épaulent mutuellement, pour mieux résister face au rouleau compresseur chinois.- Plans sociaux -Les chiffres parlent d’eux-mêmes: l’an dernier, la Chine a fabriqué à elle seule plus de 1.000 millions de tonnes d’acier, soit plus de la moitié de la production mondiale, très loin devant l’Inde (149 millions), le Japon (84 millions) et les Etats-Unis (79 millions), selon l’organisation professionnelle World Steel.A côté, les pays européens font pâle figure: l’Allemagne n’a produit que 37 millions de tonnes, l’Espagne 12 et la France moins de 11.Les industriels européens sont profondément déstabilisés depuis des années par leurs concurrents chinois massivement subventionnés. Et ils subissent de plein fouet les surcapacités entretenues par Pékin, qui tirent les prix mondiaux à la baisse.Résultat, ils multiplient les plans sociaux et fermetures de sites, faisant craindre des conséquences en cascade, dans un secteur comptant encore 300.000 emplois directs et 2,5 millions indirects dans l’UE.En Allemagne, le conglomérat Thyssenkrupp envisage de vendre sa division acier à l’Indien Jindal Steel, tandis qu’en France, ArcelorMittal vient de supprimer 600 postes et a menacé d’abandonner la décarbonation de ses hauts-fourneaux à Dunkerque.

Quatre disparus après l’effondrement partiel d’un immeuble en travaux à Madrid

Un immeuble en travaux du centre de Madrid s’est partiellement effondré mardi en milieu de journée, faisant plusieurs blessés et quatre disparus dans un quartier touristique, selon les autorités.+ Que s’est-il passé ?”La dalle d’un bâtiment s’est effondrée, ce qui a entraîné l’affaissement des différents étages jusqu’au sous-sol du bâtiment. Par conséquent, les dégâts y sont très sévères et on analyse également l’impact possible sur les bâtiments adjacents”, a déclaré à la presse le préfet de la région de la capitale espagnole, Francisco Martín Aguirre.”Il y a eu un énorme bruit, des vitres ont volé en éclats, il y avait beaucoup de poussière blanche, on ne voyait plus rien”, a raconté à l’AFP Milagros Garcia Benito, une employée d’un salon de coiffure situé en face de l’immeuble affecté, dont la façade ne s’est pas effondrée.L’accident a eu lieu dans une rue de l’ultra centre de Madrid, près de la très touristique Plaza Mayor, peu avant 13H30 (11H30 GMT).”On ne savait absolument pas ce qu’il se passait, on a entendu beaucoup de sirènes arrivant de tous les côtés, on a d’abord pensé qu’il pouvait s’agir d’une attaque terroriste”, a confié à l’AFP Adam Trott, 33 ans, un touriste originaire de Boston aux Etats-Unis.Selon Inmaculada Sanz, la première adjointe au maire de la ville, il faudra “probablement plusieurs jours” pour déblayer “la quantité très importante de débris”.+ Quel est le bilan ?”Quatre ouvriers travaillant sur le chantier (…) sont actuellement portés disparus”, a dit vers 15H00 (13H00 GMT) Francisco Martín Aguirre dans une allocution devant la presse sur les lieux de l’accident.Ces disparus sont “trois hommes et une femme”, a précisé Inmaculada Sanz, évoquant également trois blessés, tandis que M. Martín Aguirre avait auparavant parlé de “plusieurs blessés, environ dix”, pour la plupart légèrement touchés.L’un d’eux a été transporté à l’hôpital, avait de son côté précisé sur X le maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida. + Comment les secours travaillent-ils ?Sur place, les forces de l’ordre ont bouclé la zone avec du ruban jaune, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs ambulances et véhicules de police avec leurs gyrophares allumés sont également présents, ainsi que des dizaines de badauds.En fin d’après-midi, les pompiers ont utilisé une grue pour enlever des débris.”La police travaille avec des drones”, ont par ailleurs raconté sur X les secours madrilènes, ajoutant qu’une enquête avait été ouverte pour établir les circonstances de l’accident.Les bâtiments adjacents à l’immeuble touché “sont en cours d’évacuation”, ont-ils fait savoir en début d’après-midi.Selon le maire de la capitale, “onze équipes” de pompiers, des policiers et la Protection civile travaillaient aussi à ce moment-là à “sécuriser le bâtiment” et à “rechercher d’éventuelles personnes disparues”.+ Quels travaux étaient menés dans l’édifice ?Le bâtiment était en cours de réhabilitation pour devenir un hôtel 4 étoiles.Selon des informations disponibles sur un site internet de la mairie de Madrid, une autorisation avait été accordée en février en vue de l’implantation d’une activité d’hébergement dans ce bâtiment, qui auparavant abritait des bureaux.En juin, une déclaration avait aussi été déposée pour l’installation d’une grue destinée au chantier à l’intérieur du bâtiment. Selon les informations disponibles au cadastre, l’immeuble compte six étages pour un total de 6.745 mètres carrés.

Quatre disparus après l’effondrement partiel d’un immeuble en travaux à Madrid

Un immeuble en travaux du centre de Madrid s’est partiellement effondré mardi en milieu de journée, faisant plusieurs blessés et quatre disparus dans un quartier touristique, selon les autorités.+ Que s’est-il passé ?”La dalle d’un bâtiment s’est effondrée, ce qui a entraîné l’affaissement des différents étages jusqu’au sous-sol du bâtiment. Par conséquent, les dégâts y sont très sévères et on analyse également l’impact possible sur les bâtiments adjacents”, a déclaré à la presse le préfet de la région de la capitale espagnole, Francisco Martín Aguirre.”Il y a eu un énorme bruit, des vitres ont volé en éclats, il y avait beaucoup de poussière blanche, on ne voyait plus rien”, a raconté à l’AFP Milagros Garcia Benito, une employée d’un salon de coiffure situé en face de l’immeuble affecté, dont la façade ne s’est pas effondrée.L’accident a eu lieu dans une rue de l’ultra centre de Madrid, près de la très touristique Plaza Mayor, peu avant 13H30 (11H30 GMT).”On ne savait absolument pas ce qu’il se passait, on a entendu beaucoup de sirènes arrivant de tous les côtés, on a d’abord pensé qu’il pouvait s’agir d’une attaque terroriste”, a confié à l’AFP Adam Trott, 33 ans, un touriste originaire de Boston aux Etats-Unis.Selon Inmaculada Sanz, la première adjointe au maire de la ville, il faudra “probablement plusieurs jours” pour déblayer “la quantité très importante de débris”.+ Quel est le bilan ?”Quatre ouvriers travaillant sur le chantier (…) sont actuellement portés disparus”, a dit vers 15H00 (13H00 GMT) Francisco Martín Aguirre dans une allocution devant la presse sur les lieux de l’accident.Ces disparus sont “trois hommes et une femme”, a précisé Inmaculada Sanz, évoquant également trois blessés, tandis que M. Martín Aguirre avait auparavant parlé de “plusieurs blessés, environ dix”, pour la plupart légèrement touchés.L’un d’eux a été transporté à l’hôpital, avait de son côté précisé sur X le maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida. + Comment les secours travaillent-ils ?Sur place, les forces de l’ordre ont bouclé la zone avec du ruban jaune, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs ambulances et véhicules de police avec leurs gyrophares allumés sont également présents, ainsi que des dizaines de badauds.En fin d’après-midi, les pompiers ont utilisé une grue pour enlever des débris.”La police travaille avec des drones”, ont par ailleurs raconté sur X les secours madrilènes, ajoutant qu’une enquête avait été ouverte pour établir les circonstances de l’accident.Les bâtiments adjacents à l’immeuble touché “sont en cours d’évacuation”, ont-ils fait savoir en début d’après-midi.Selon le maire de la capitale, “onze équipes” de pompiers, des policiers et la Protection civile travaillaient aussi à ce moment-là à “sécuriser le bâtiment” et à “rechercher d’éventuelles personnes disparues”.+ Quels travaux étaient menés dans l’édifice ?Le bâtiment était en cours de réhabilitation pour devenir un hôtel 4 étoiles.Selon des informations disponibles sur un site internet de la mairie de Madrid, une autorisation avait été accordée en février en vue de l’implantation d’une activité d’hébergement dans ce bâtiment, qui auparavant abritait des bureaux.En juin, une déclaration avait aussi été déposée pour l’installation d’une grue destinée au chantier à l’intérieur du bâtiment. Selon les informations disponibles au cadastre, l’immeuble compte six étages pour un total de 6.745 mètres carrés.

Baisse de près de 20% des visas étudiants aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont délivré en août près de 20% de visas étudiants de moins qu’en août 2024, selon des chiffres de l’International Trade Administration parus lundi, dans un contexte de durcissement des conditions d’obtention par l’administration de Donald Trump.Le pays a ainsi émis 313.138 visas étudiants en août, mois de rentrée pour la plupart de ses universités, soit une baisse de 19,1 % par rapport à la même période l’an dernier.L’Inde, qui était l’année dernière la principale source d’étudiants étrangers aux États-Unis, a connu une chute spectaculaire avec 44,5% de visas étudiants en moins par rapport à août 2024.C’est la Chine qui a pris sa place, même si le nombre de visas délivrés à ses étudiants en août (plus de 86.000 pour ceux de Chine continentale) a également chuté par rapport à août de l’an dernier.Pékin dénonce régulièrement le traitement réservé selon lui à certains étudiants chinois lors de leur entrée ou leur séjour sur le sol américain, dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux puissances.Ces statistiques montrent également une forte baisse du nombre de visas d’étudiants en provenance de pays à majorité musulmane, avec par exemple des admissions en provenance d’Iran qui ont chuté de 86%.Elles ne reflètent pas la totalité des étrangers étudiant aux Etats-Unis, mais seulement les nouveaux visas.L’administration Trump s’est engagée dans une série de batailles contre les universités, s’en prenant à des établissements de renom qu’elle suspecte de laisser se propager sur leurs campus des idées antisémites, notamment dans le cadre des manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza.En août, le département d’Etat avait annoncé avoir révoqué les visas de plus de 6.000 étudiants étrangers, dont 4.000 environ pour infraction à la loi.

Baisse de près de 20% des visas étudiants aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont délivré en août près de 20% de visas étudiants de moins qu’en août 2024, selon des chiffres de l’International Trade Administration parus lundi, dans un contexte de durcissement des conditions d’obtention par l’administration de Donald Trump.Le pays a ainsi émis 313.138 visas étudiants en août, mois de rentrée pour la plupart de …

Baisse de près de 20% des visas étudiants aux Etats-Unis Read More »

Israël commémore le 7-Octobre, négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza

Minute de silence et   recueillement: Israël a marqué mardi le 2e  anniversaire de l’attaque du 7-Octobre, la plus  meurtrière de son histoire, à l’heure où des pourparlers indirects entre émissaires israéliens et le Hamas font poindre l’espoir ténu d’une fin de la guerre à Gaza.A Réïm, sur le site du festival de musique Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées par des commandos du Hamas, des dizaines de proches et d’amis des victimes ont observé une minute de silence à 06h29 (03h29 GMT), heure précise du début de l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d’Israël. “Je suis ici pour être avec elle, car c’est la dernière fois qu’elle était en vie, ici avec son fiancé, Moshé”, tué lui aussi ce jour-là, a déclaré à l’AFP Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron, une des victimes de la tuerie.”C’est comme si en ce moment elle était ici avec moi”, dit-elle, alors que l’écho de tirs d’artillerie et d’explosions se fait entendre dans la bande de Gaza voisine, où l’armée poursuit ses bombardements.Autre temps fort en Israël, une cérémonie organisée à l’initiative des familles des victimes est prévue à la nuit tombée sur l’emblématique “place des Otages” à Tel-Aviv, épicentre de la mobilisation pour la libération des personnes enlevées durant l’attaque du 7-Octobre et encore retenues à Gaza. – Déluge de roquettes -Le 7 octobre 2023, couverts par un déluge de roquettes tirés de la bande de Gaza, des milliers de combattants du Hamas percent la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.Ils attaquent des bases militaires et tue à l’aveugle sur les routes, dans des kibboutz, des villes et des villages.Côté israélien, l’attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.160 morts, en majorité des civils. Les chiffres du ministère sont jugés fiables par l’ONU.Pendant ce temps, des pourparlers entre le Hamas et Israël, entamés lundi, se poursuivent via les médiateurs à Charm el-Cheikh en Egypte. Une délégation dirigée par Steve Witkoff, l’émissaire du président américain Donald Trump, doit y arriver mercredi selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty.- “Garant” -“A ce stade, le premier garant du succès (de ces pourparlers) est le président Trump qui fait preuve de leadership et de compétence afin de réaliser la stabilité et la paix dans la région”, a-t-il ajouté.Faisant pression à la fois sur le Hamas et sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Trump a annoncé le 29 septembre un plan pour mettre un terme à la guerre à Gaza, prévoyant un cessez-le-feu, la libération des otages, un retrait progressif de l’armée israélienne du territoire palestinien et le désarmement du Hamas.Les négociations en Egypte sont basées sur le plan Trump. Dans sa réponse au plan, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l’offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n’a pas mentionné son désarmement. M. Netanyahu a dit soutenir la proposition américaine mais souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza. Le Hamas s’efforce de surmonter “tous les obstacles” susceptibles d’empêcher un accord, a soutenu mardi Faouzi Barhoum, cadre du mouvement, tout en qualifiant le 7-Octobre de “réponse historique” à l’occupation israélienne.- “Rêve” de cessez-le-feu -Dans la bande de Gaza, la population fait face à une situation catastrophique. Dans des paysages de ruines, des centaines de milliers de déplacés s’entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout à l’instar d’Abir Abou Saïd, un Palestinien de 21 ans qui a perdu sept membres de sa famille.”Je ne sais pas quand cette guerre va s’arrêter. Mon rêve est qu’elle cesse dès maintenant, pas demain”, dit-il à l’AFP. “Je ne fais plus confiance à personne. Les négociateurs israéliens comme le Hamas, ils nous ont tous menti. Nous mourrons à chaque minute.”Le Qatar, pays médiateur dans la guerre à Gaza, a affirmé mardi qu’Israël aurait déjà dû cesser ses opérations militaires conformément au plan Trump. Le chef d’état-major israélien Eyal Zamir a lui prévenu d’une reprise du “combat” dans la bande de Gaza en cas d’échec des pourparlers en Egypte.

Israël commémore le 7-Octobre, négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza

Minute de silence et   recueillement: Israël a marqué mardi le 2e  anniversaire de l’attaque du 7-Octobre, la plus  meurtrière de son histoire, à l’heure où des pourparlers indirects entre émissaires israéliens et le Hamas font poindre l’espoir ténu d’une fin de la guerre à Gaza.A Réïm, sur le site du festival de musique Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées par des commandos du Hamas, des dizaines de proches et d’amis des victimes ont observé une minute de silence à 06h29 (03h29 GMT), heure précise du début de l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d’Israël. “Je suis ici pour être avec elle, car c’est la dernière fois qu’elle était en vie, ici avec son fiancé, Moshé”, tué lui aussi ce jour-là, a déclaré à l’AFP Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron, une des victimes de la tuerie.”C’est comme si en ce moment elle était ici avec moi”, dit-elle, alors que l’écho de tirs d’artillerie et d’explosions se fait entendre dans la bande de Gaza voisine, où l’armée poursuit ses bombardements.Autre temps fort en Israël, une cérémonie organisée à l’initiative des familles des victimes est prévue à la nuit tombée sur l’emblématique “place des Otages” à Tel-Aviv, épicentre de la mobilisation pour la libération des personnes enlevées durant l’attaque du 7-Octobre et encore retenues à Gaza. – Déluge de roquettes -Le 7 octobre 2023, couverts par un déluge de roquettes tirés de la bande de Gaza, des milliers de combattants du Hamas percent la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.Ils attaquent des bases militaires et tue à l’aveugle sur les routes, dans des kibboutz, des villes et des villages.Côté israélien, l’attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.160 morts, en majorité des civils. Les chiffres du ministère sont jugés fiables par l’ONU.Pendant ce temps, des pourparlers entre le Hamas et Israël, entamés lundi, se poursuivent via les médiateurs à Charm el-Cheikh en Egypte. Une délégation dirigée par Steve Witkoff, l’émissaire du président américain Donald Trump, doit y arriver mercredi selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty.- “Garant” -“A ce stade, le premier garant du succès (de ces pourparlers) est le président Trump qui fait preuve de leadership et de compétence afin de réaliser la stabilité et la paix dans la région”, a-t-il ajouté.Faisant pression à la fois sur le Hamas et sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Trump a annoncé le 29 septembre un plan pour mettre un terme à la guerre à Gaza, prévoyant un cessez-le-feu, la libération des otages, un retrait progressif de l’armée israélienne du territoire palestinien et le désarmement du Hamas.Les négociations en Egypte sont basées sur le plan Trump. Dans sa réponse au plan, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l’offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n’a pas mentionné son désarmement. M. Netanyahu a dit soutenir la proposition américaine mais souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza. Le Hamas s’efforce de surmonter “tous les obstacles” susceptibles d’empêcher un accord, a soutenu mardi Faouzi Barhoum, cadre du mouvement, tout en qualifiant le 7-Octobre de “réponse historique” à l’occupation israélienne.- “Rêve” de cessez-le-feu -Dans la bande de Gaza, la population fait face à une situation catastrophique. Dans des paysages de ruines, des centaines de milliers de déplacés s’entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout à l’instar d’Abir Abou Saïd, un Palestinien de 21 ans qui a perdu sept membres de sa famille.”Je ne sais pas quand cette guerre va s’arrêter. Mon rêve est qu’elle cesse dès maintenant, pas demain”, dit-il à l’AFP. “Je ne fais plus confiance à personne. Les négociateurs israéliens comme le Hamas, ils nous ont tous menti. Nous mourrons à chaque minute.”Le Qatar, pays médiateur dans la guerre à Gaza, a affirmé mardi qu’Israël aurait déjà dû cesser ses opérations militaires conformément au plan Trump. Le chef d’état-major israélien Eyal Zamir a lui prévenu d’une reprise du “combat” dans la bande de Gaza en cas d’échec des pourparlers en Egypte.

Lecornu tente d’ultimes négociations sur le budget, Macron lâché par les siens

Au lendemain de sa démission surprise, Sébastien Lecornu rencontre les forces politiques pour “d’ultimes négociations” éclair, comme le lui a demandé le président Emmanuel Macron, lâché jusque dans son propre camp et de plus en plus sous pression face aux appels à dissoudre l’Assemblée ou démissionner.A la tête d’un gouvernement zombie, le Premier ministre démissionnaire a d’abord réuni mardi les responsables de Renaissance, d’Horizons et du MoDem, ainsi que les présidents des deux chambres, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher. Ils sont convenus de “concentrer” ces discussions de la dernière chance sur le budget et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, et le patron du parti Bruno Retailleau, sont eux reçus séparément à Matignon dans l’après-midi. Et ce alors que M. Wauquiez a regretté devant son groupe que l’échec du très éphémère gouvernement Lecornu ait “abîmé l’image” de son parti, visant en filigrane le ministre de l’Intérieur démissionnaire.Le groupe indépendant Liot doit, lui, être reçu en fin de journée mardi, avant Raphaël Glucksmann. Le Parti socialiste se rendra pour sa part à Matignon mercredi matin, et les Écologistes ont indiqué qu’ils iraient en milieu de journée pour demander “une cohabitation” avec un “Premier ministre de gauche”. Le Rassemblement national a aussitôt décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution – tout comme La France insoumise.La France est plongée dans une grave crise politique depuis la démission lundi de Sébastien Lecornu, qui venait de nommer 14 heures plus tôt son gouvernement. Le chef de l’État, qui lui a donné jusqu’à mercredi soir pour chercher à aboutir à une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, est désormais lâché par les siens. Son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.- La gauche tente de s’unir -Face à la menace de dissolution, les Écologistes et La France insoumise ont appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture au pouvoir”. Un message notamment en direction du Parti socialiste, peu enclin à renouer avec la gauche radicale.Le parti d’Olivier Faure a organisé une réunion distincte en visio, à laquelle toutes les organisations de gauche ont participé sauf LFI. Avec une revendication à l’issue: “Nommer à Matignon un Premier ministre qui composera un gouvernement de gauche et écologiste.”A droite, le président des Républicains, Bruno Retailleau, a semé la confusion dans sa propre famille, après avoir été l’un des détonateurs de la crise en menaçant de quitter le gouvernement pour protester contre sa composition.Mardi, il a tempéré sa position, proposant que son parti participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”.Dans cette atmosphère, M. Retailleau pourrait-il être sensible aux appels du pied du RN ? Le patron du parti à la flamme Jordan Bardella s’est en tous cas dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”, en cas de législatives anticipées.- Macron face à ses “responsabilités” -Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. Face à l’incertitude politique, les milieux économiques s’inquiètent du décrochage. A l’image du président du Medef Patrick Martin qui a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère”.Après la visite d’une exposition sur les victimes de l’attaque du 7-octobre en Israël, M. Lecornu a refusé de s’exprimer directement sur la situation. Mais y a vu un rappel “que de grands maux et de grands défis continuent de peser sur la nation française et sur le monde entier”.