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L’Ethiopie accuse l’Erythrée de “se préparer activement à une guerre” contre elle

Financement de groupes armés, ingérence, tentative de déstabilisation: l’Ethiopie accuse son voisin érythréen ,ainsi qu’une faction du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui a dominé la vie politique éthiopienne pendant presque trente ans, de se préparer “activement à une guerre” contre elle.Les relations entre l’Ethiopie et l’Erythrée sont extrêmement tendues depuis plusieurs mois. Dans un courrier au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, daté du 2 octobre et dont l’AFP a obtenu mercredi une copie, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a également accusé Asmara et “une faction extrémiste du TPLF” de “financer, mobiliser et diriger” des groupes armés, notamment en région Amhara, où l’armée fédérale est confrontée depuis plusieurs années à des rebelles.”La collusion entre le gouvernement érythréen et le TPLF est devenue plus évidente ces derniers mois”, a affirmé Addis Abeba, pour qui son voisin érythréen est le “principal artisan de ces activités néfastes” et cherche à “déstabiliser et fragmenter l’Ethiopie”.Interrogés par l’AFP sur ces accusations, le ministre érythréen de l’Information Yemane Ghebremeskel et le TPLF, n’ont pour l’heure pas donné suite.L’Ethiopie et l’Erythrée ont connu ces dernières années des relations en dents de scie. L’Erythrée a obtenu son indépendance de l’Ethiopie en 1993 après une longue lutte armée. Une sanglante guerre qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts a opposé les deux pays de la Corne de l’Afrique entre 1998 et 2000 à cause de différends frontaliers. Les relations se sont réchauffées en 2018 avec l’arrivée au pouvoir du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a conclu un accord de paix avec le président Issaias Afeworki, qui dirige l’Erythrée d’une main de fer depuis 1993. Cet accord a valu au premier de recevoir le prix Nobel de la paix l’année suivante. L’armée érythréenne a épaulé les forces fédérales éthiopiennes durant la sanglante guerre du Tigré entre 2020 et 2022, qui a fait au moins 600.000 morts, selon une estimation de l’Union africaine.- Accès à la mer -Depuis la fin du conflit, les relations sont à nouveau à couteaux tirés, Asmara accusant son voisin enclavé de lorgner le port d’Assab. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed répète depuis plusieurs mois sa volonté pour le pays, deuxième plus peuplé du continent avec quelque 130 millions d’habitants, d’avoir un accès à la mer qu’il a perdu depuis l’indépendance de l’Erythrée, par le biais de moyens légaux. “L’Éthiopie a exprimé à plusieurs reprises sa volonté d’engager des négociations de bonne foi avec le gouvernement érythréen”, a assuré le ministre des Affaires étrangères éthiopien Gedion Timothewos dans la lettre.”Le gouvernement érythréen doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Éthiopie et s’abstenir de toute ingérence dans ses affaires intérieures”, ont également souligné les autorités éthiopiennes. En mars, dans un contexte déjà tendu entre les deux voisins, Asmara avait exhorté “la communauté internationale à “faire pression” pour que l’Ethiopie respecte “la souveraineté et l’intégrité territoriale de ses voisins” avant de qualifier de “fausses accusations” les “préparatifs présumés de l’Erythrée en vue d’une guerre contre l’Ethiopie”. L’Erythrée, l’un des pays les moins peuplés du continent avec quelque 3,5 millions d’habitants, s’est rapproché récemment de l’Egypte, qui entretient également des relations tendues avec l’Ethiopie.Addis Abeba a également ciblé une faction du TPLF, qui a dominé d’une main de fer l’Ethiopie de 1991 à 2018, avant d’être marginalisé à la suite de l’arrivée au pouvoir de M. Abiy. Le parti n’a plus d’existence légale depuis sa radiation en mai par la commission électorale, mais ses membres continuent d’administrer de fait la région septentrionale, frontalière de l’Erythrée. Les relations se sont tendues ces derniers mois entre l’administration fédérale et l’administration locale.

Typhon Matmo: des inondations record dans le nord du Vietnam font huit morts

Des inondations d’un niveau record submergent mercredi les rues de plusieurs provinces au Vietnam et ont fait au moins huit morts cette semaine, selon le gouvernement. Ces crues sont causées par les fortes pluies du typhon Matmo, qui, bien qu’affaibli lundi, a durement frappé le nord du Vietnam, une semaine après des inondations provoquées par le typhon Bualoi qui ont fait plus de 50 morts dans le pays.Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées bloquées chez elles, parfois sans électricité ni provisions, ou ont dû fuir la montée des eaux qui ont atteint le toit des voitures et des maisons dans certaines zones de la ville de Thai Nguyen, à environ 80 km au nord de la capitale Hanoï.Le ministère de l’Environnement a déclaré mercredi que huit personnes avaient été tuées par de violentes crues et des glissements de terrain dans le nord montagneux du Vietnam depuis lundi, et que cinq autres étaient portées disparues.Le bureau météorologique du pays a indiqué que le niveau de la rivière Cau, qui traverse la ville de Thai Nguyen, était supérieur de plus d’un mètre au précédent record de 28,81 mètres, qui avait été atteint en septembre 2024, quand le typhon Yagi a dévasté le pays.”Je n’ai jamais vu d’inondation aussi terrible depuis ma naissance, il y a 60 ans”, a déclaré Nguyen Van Nguyen à l’AFP depuis sa maison de trois étages dont le bas est “complètement submergé”, dans la province de Thai Nguyen.”Notre rez-de-chaussée a été complètement inondé. Mes parents et mes cinq enfants sont bloqués, sans assez de nourriture ni d’eau. Nous n’avons plus de nouvelles depuis mardi soir. Ils ont besoin d’une aide urgente, a publié Thoan Vu sur les réseaux sociaux, parmi des centaines d’appels à l’aide similaires.L’armée a déclaré avoir utilisé deux hélicoptères pour larguer quatre tonnes d’eau potable, des nouilles instantanées, des gâteaux secs, du lait et des gilets de sauvetage aux habitants des zones inondées de la province de Lang Son, à la frontière avec la Chine.Le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde, selon des scientifiques.

Fin de l’alerte enlèvement dans l’Orne, la fillette pas retrouvée

Le dispositif alerte enlèvement déclenché mardi soir à Alençon (Orne) a été levé mercredi, bien que la fillette de 3 ans n’ait pas été retrouvée, a annoncé le ministère de la Justice.”Sur décision du parquet d’Alençon, il est mis fin à l’alerte enlèvement”, a indiqué le ministère, précisant que “l’enquête se poursuit”. L’enfant, prénommée Khuslen et d’origine mongole, a été enlevée lundi soir selon l’alerte diffusée mardi.Le parquet n’a pas donné plus de précisions dans l’immédiat sur les raisons de la levée de la procédure.Le ravisseur présumé de la fillette, son père, pourrait avoir pris la fuite dans un véhicule blanc Peugeot 308, selon les informations diffusées mardi soir.L’enfant à “la peau mate”, “yeux et cheveux noirs” et “mèche sur le front”, portait “un ensemble gris, une tétine et un doudou Mickey” au moment des faits, précisait l’alerte qui décrit le ravisseur présumé comme portant “une grosse tache rouge dans le cou”, et comme étant vêtu d'”un pull vert” et de baskets. Il était précisé que le suspect, âgé de 36 ans, mesurait 1,69 m, et avait “l’allure mince”, les cheveux bruns” et “les yeux noirs”.Sollicité par l’AFP pour fournir des précisions sur le contexte de cet enlèvement et le profil du suspect, le parquet d’Alençon n’avait pas réagi dans l’immédiat.Le 25 septembre, le dispositif alerte enlèvement avait déjà été déclenché dans l’Orne, avec succès, après la disparition d’une enfant de douze ans enlevée par un ami de son père à Dompierre.Le suspect et la mineure, saine et sauve, avaient été retrouvés quelques heures plus tard en Loire-Atlantique, grâce à un signalement dans une supérette.Les enquêteurs avaient mobilisé un important dispositif de recherches, avec notamment 120 gendarmes, un hélicoptère et un drone, dans le cadre d’un “plan Epervier”.Le suspect, âgé de 34 ans et sous tutelle, a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, viol et agression sexuelle aggravés, puis placé en détention provisoire.Adopté en France en février 2006, “alerte-enlèvement” est un dispositif d’alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan “Amber Alert”, créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman.Il a été déclenché en France à plus d’une trentaine de reprises depuis sa création.

Stockage de l’énergie et matériaux poreux en vue pour le Nobel de chimie

Des avancées fondamentales dans le stockage d’énergie ou dans la recherche sur des matériaux poreux capables de stocker des gaz figurent parmi les travaux susceptibles d’être récompensés mercredi par le Nobel de chimie 2025, selon des experts.Ce Nobel, annoncé à 11H45 (09H45 GMT) est le troisième Nobel scientifique après la médecine lundi et la physique mardi qui a distingué un trio de chercheurs pour la mise en évidence d’un mécanisme quantique, “l’effet tunnel”, à une échelle macroscopique.Pour ce Nobel de chimie, des spécialistes estiment que des travaux ayant un impact sur l’environnement et le climat pourraient être distingués.”La chimie fondamentale sur laquelle travaille Omar Yaghi pourrait correspondre à cette finalité. En effet, cette chimie peut servir de catalyseur pour toutes sortes de choses liées à la fois au climat et à l’environnement”, estime Lars Broström, spécialiste des sciences à la radio publique suédoise SR, auprès de l’AFP.Ce chimiste américain d’origine jordanienne travaille sur ce qu’on appelle “les réseaux métallo-organiques” (MOF ou RMO).”Ce sont des matériaux poreux qui peuvent stocker des gaz, purifier l’eau ou servir de catalyseurs”, explique-t-il. Leur porosité très élevée augmente ainsi leur utilité dans le stockage et la production d’énergie propre.Le nom de M. Yaghi a déjà été cité aux côtés des Japonais Susumu Kitagawa et Makoto Fujita, également considérés comme des pionniers de cette technologie.Dans ce même domaine des MOF, le magazine Chemistry Views cite les travaux d’un autre chercheur américain, originaire de Cisjordanie, Omar Farha.- Spécialiste des batteries -Le cabinet Clarivate met lui en avant les travaux du chimiste français Jean-Marie Tarascon, spécialiste des batteries et expert du stockage électrochimique de l’énergie. M. Tarascon “est un pionnier dans le domaine de la technologie des batteries”, dit à l’AFP David Pendlebury, responsable de l’analyse de la recherche au sein du cabinet Clarivate.Il a ainsi obtenu en France la médaille d’or 2022 du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), ayant travaillé très tôt sur les batteries lithium-ion et plus tard sur la batterie ion-sodium, utile pour le stockage des énergies renouvelables.Clarivate s’appuie sur le recensement des études les plus citées dans les articles scientifiques pour cibler ses favoris.Le spécialiste de la radio SR mentionne aussi le nom du chimiste américain Harry B. Gray, dont les recherches ont porté sur “la façon dont les électrons se déplacent dans les molécules de nos cellules vivantes”. “C’est le genre de condition préalable fondamentale pour la photosynthèse et l’utilisation de l’énergie cellulaire, par exemple. Il s’agit d’un sujet typique pour le prix Nobel”, selon M. Broström.Un autre nom souvent cité est celui du biochimiste américano-taïwanais Chi-Huey Wong, dont le magazine scientifique Chemistry Views a noté qu’il était surtout connu pour avoir mis au point des méthodes de “synthèse d’hydrates de carbone et de glycoprotéines complexes, facilitant ainsi leur application dans des contextes thérapeutiques”.Le magazine mentionne également Karl Deisseroth, psychiatre et neurologue américain, cité depuis une dizaine d’années comme lauréat possible pour avoir développé le domaine de l’optogénétique, qui utilise la lumière pour contrôler les cellules. L’Allemand Herbert W. Roesky, connu pour sa “synthèse de nouveaux composés et matériaux”, a également été mentionné par le magazine.L’an dernier, le prix Nobel de chimie avait été décerné à l’Américain David Baker et à un tandem formé du Britannique Demis Hassabis et de l’Américain John Jumper, pour avoir percé les secrets des protéines, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle et l’informatique.Pour les lauréats du millésime 2025, le chèque accompagnant le prix est de 11 millions de couronnes (920.000 euros), à partager en cas de multiples gagnants.

Stockage de l’énergie et matériaux poreux en vue pour le Nobel de chimie

Des avancées fondamentales dans le stockage d’énergie ou dans la recherche sur des matériaux poreux capables de stocker des gaz figurent parmi les travaux susceptibles d’être récompensés mercredi par le Nobel de chimie 2025, selon des experts.Ce Nobel, annoncé à 11H45 (09H45 GMT) est le troisième Nobel scientifique après la médecine lundi et la physique mardi qui a distingué un trio de chercheurs pour la mise en évidence d’un mécanisme quantique, “l’effet tunnel”, à une échelle macroscopique.Pour ce Nobel de chimie, des spécialistes estiment que des travaux ayant un impact sur l’environnement et le climat pourraient être distingués.”La chimie fondamentale sur laquelle travaille Omar Yaghi pourrait correspondre à cette finalité. En effet, cette chimie peut servir de catalyseur pour toutes sortes de choses liées à la fois au climat et à l’environnement”, estime Lars Broström, spécialiste des sciences à la radio publique suédoise SR, auprès de l’AFP.Ce chimiste américain d’origine jordanienne travaille sur ce qu’on appelle “les réseaux métallo-organiques” (MOF ou RMO).”Ce sont des matériaux poreux qui peuvent stocker des gaz, purifier l’eau ou servir de catalyseurs”, explique-t-il. Leur porosité très élevée augmente ainsi leur utilité dans le stockage et la production d’énergie propre.Le nom de M. Yaghi a déjà été cité aux côtés des Japonais Susumu Kitagawa et Makoto Fujita, également considérés comme des pionniers de cette technologie.Dans ce même domaine des MOF, le magazine Chemistry Views cite les travaux d’un autre chercheur américain, originaire de Cisjordanie, Omar Farha.- Spécialiste des batteries -Le cabinet Clarivate met lui en avant les travaux du chimiste français Jean-Marie Tarascon, spécialiste des batteries et expert du stockage électrochimique de l’énergie. M. Tarascon “est un pionnier dans le domaine de la technologie des batteries”, dit à l’AFP David Pendlebury, responsable de l’analyse de la recherche au sein du cabinet Clarivate.Il a ainsi obtenu en France la médaille d’or 2022 du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), ayant travaillé très tôt sur les batteries lithium-ion et plus tard sur la batterie ion-sodium, utile pour le stockage des énergies renouvelables.Clarivate s’appuie sur le recensement des études les plus citées dans les articles scientifiques pour cibler ses favoris.Le spécialiste de la radio SR mentionne aussi le nom du chimiste américain Harry B. Gray, dont les recherches ont porté sur “la façon dont les électrons se déplacent dans les molécules de nos cellules vivantes”. “C’est le genre de condition préalable fondamentale pour la photosynthèse et l’utilisation de l’énergie cellulaire, par exemple. Il s’agit d’un sujet typique pour le prix Nobel”, selon M. Broström.Un autre nom souvent cité est celui du biochimiste américano-taïwanais Chi-Huey Wong, dont le magazine scientifique Chemistry Views a noté qu’il était surtout connu pour avoir mis au point des méthodes de “synthèse d’hydrates de carbone et de glycoprotéines complexes, facilitant ainsi leur application dans des contextes thérapeutiques”.Le magazine mentionne également Karl Deisseroth, psychiatre et neurologue américain, cité depuis une dizaine d’années comme lauréat possible pour avoir développé le domaine de l’optogénétique, qui utilise la lumière pour contrôler les cellules. L’Allemand Herbert W. Roesky, connu pour sa “synthèse de nouveaux composés et matériaux”, a également été mentionné par le magazine.L’an dernier, le prix Nobel de chimie avait été décerné à l’Américain David Baker et à un tandem formé du Britannique Demis Hassabis et de l’Américain John Jumper, pour avoir percé les secrets des protéines, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle et l’informatique.Pour les lauréats du millésime 2025, le chèque accompagnant le prix est de 11 millions de couronnes (920.000 euros), à partager en cas de multiples gagnants.