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Comment Trump a conquis l’accord sur Gaza

Ce fut un moment typiquement théâtral pour Donald Trump, l’autoproclamé “faiseur de paix” en chef. Mercredi, le secrétaire d’Etat américain a interrompu une réunion télévisée à la Maison Blanche, pour remettre une note au président et lui chuchoter qu’un accord sur Gaza était imminent.Peu de temps après, Trump annonçait l’accord sur son réseau Truth Social. “BÉNIS SOIENT LES FAISEURS DE PAIX !”.Mais au-delà de cette scène spectaculaire qui se jouait devant les journalistes, dont l’AFP, les efforts de Trump se sont joués en coulisses.- Pression sur Netanyahu -En quête d’un improbable prix Nobel de la paix, désireux de marquer l’histoire, Trump n’a pas signé un chèque en blanc à son allié israélien.Lorsqu’il a accueilli Netanyahu à la Maison Blanche le 29 septembre pour dévoiler son plan de paix en 20 points, le président américain a certes semblé le soutenir sans détour, assurant qu’Israël aurait son “plein soutien pour terminer le travail” et détruire le Hamas, si le groupe palestinien refusait son plan. Mais, en privé, Trump a mis son allié sous pression. A commencer par le plan présenté à Netanyahu, rédigé après des consultations approfondies avec des dirigeants arabes et musulmans aux Nations unies, la semaine précédente.Lorsque le responsable israélien a été confronté au projet, il a découvert qu’il contenait des points clés qu’il avait juré de ne pas accepter. Notamment la création d’un État palestinien.- Unité arabe sur l’attaque au Qatar -Trump était également furieux de l’attaque d’Israël contre le Hamas au Qatar, allié des États-Unis, alors que les négociations atteignaient un stade crucial.Il a utilisé l’unité arabe contre l’attaque pour tous les amener à accepter son plan. Et il a ensuite pris Netanyahu par surprise, le faisant appeler le dirigeant du Qatar depuis le Bureau Ovale pour présenter à Doha ses excuses.Trump a même tenu le combiné pour Netanyahu pendant que le leader israélien lisait sur un morceau de papier, comme le montre une photo publiée par la Maison Blanche.Selon le média Politico un haut responsable qatari était également dans la pièce pendant l’appel, afin de s’assurer que Netanyahu respectait le script.Trump a ensuite signé un décret donnant au Qatar des garanties de sécurité américaines.Un changement qui reflète les liens étroits que Trump a cultivés avec les États arabes pendant ses deux présidences. Lors de son premier mandat, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc avaient notamment signé les Accords d’Abraham reconnaissant Israël. Cette fois, son premier grand voyage l’a emmené dans les États du Golfe, notamment le Qatar, l’Égypte et Abu Dhabi – sans halte en Israël.- Tirer parti de l’offre du Hamas -Trump a dans le même temps intensifié la pression sur le Hamas, lui donnant jusqu’au 5 octobre pour conclure un accord. Ou faire face à “un enfer total”.Le Hamas a répondu astucieusement, en jouant sur l’engagement répété du président de libérer tous les otages israéliens détenus à Gaza. Trump a, à cet effet, rencontré à plusieurs reprises des proches des otages à la Maison Blanche.Désormais, l’annonce de leur libération prochaine apparaît déjà comme une victoire. Sa victoire. “Je pense que les otages seront de retour lundi (…) cela inclura les corps des morts”, a déclaré le président américain.Il a ensuite publié un message vidéo. Et dans une démarche sans précédent pour un président américain, il a republié la déclaration du Hamas, que Washington considère pourtant comme une organisation terroriste.Dans le message du milliardaire, rien ne suggère que le Hamas n’a pas totalement accepté son plan, comme si le mouvement islamiste palestinien s’arrêtait à des détails.Mais l’important demeure de pousser Israël, le Hamas et leurs médiateurs à conclure rapidement.Trump a révélé ses mots à Netanyahu au média Axios : “+Bibi, c’est ta chance de victoire+”. Il était d’accord avec cela. Il doit être d’accord avec cela. Il n’a pas le choix. Avec moi, tu dois être d’accord”.

Comment Trump a conquis l’accord sur Gaza

Ce fut un moment typiquement théâtral pour Donald Trump, l’autoproclamé “faiseur de paix” en chef. Mercredi, le secrétaire d’Etat américain a interrompu une réunion télévisée à la Maison Blanche, pour remettre une note au président et lui chuchoter qu’un accord sur Gaza était imminent.Peu de temps après, Trump annonçait l’accord sur son réseau Truth Social. “BÉNIS …

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Nobel de littérature 2025: vers un retour à une plume occidentale?

Après avoir couronné en 2024 la Sud-Coréenne Han Kang, première femme asiatique à recevoir le Nobel de littérature, l’Académie suédoise pourrait opter jeudi pour un auteur occidental, comme ceux qui ont longtemps dominé son histoire centenaire, mais les bookmakers parient eux sur un auteur indien.Plusieurs critiques littéraires sondés par l’AFP tablent cette année sur un homme européen ou du monde anglo-saxon. Les plus en vue sont l’Australien Gerald Murnane, le Roumain Mircea Cartarescu, les Hongrois Laszlo Krasznahorkai et Peter Nadas, ainsi que le Suisse Christian Kracht. L’Académie suédoise l’assure: elle ne se concentre que sur la qualité littéraire des œuvres qui lui sont soumises. Mais “même s’ils disent qu’ils ne pensent pas en termes de représentation, on peut toujours regarder la liste (des lauréats précédents) et voir qu’il s’agit d’une sorte de +OK, cette année c’était un Européen, maintenant nous pouvons regarder un peu plus loin+. Et maintenant, revenons à l’Europe. L’année dernière, c’était une femme, choisissons un homme cette année”, a déclaré à l’AFP Lina Kalmteg, critique culturelle à la Sveriges Radio. Après le scandale #MeToo qui a secoué l’Académie en 2018, un lauréat sur deux a été une femme, suggérant un effort pour réparer les erreurs du passé et améliorer le déséquilibre entre les sexes.- “Homme blanc”? -Björn Wiman, rédacteur en chef culturel du quotidien Dagens Nyheter, a une lecture similaire. Après Han Kang, “c’est au tour d’un homme blanc issu de la sphère linguistique anglo-saxonne, allemande ou francophone” d’être récompensé. Lui pense que Christian Kracht remportera le prix.Le dernier roman de l’écrivain de 58 ans, “Air” (non traduit en français), oscille entre réel et fantastique, mêlant critique du consumérisme et quête existentielle.Au salon du livre à Göteborg, qui se déroule quelques semaines avant la saison des Nobel, “l’Académie suédoise était là, assise au premier rang” du colloque de cet auteur, relève-t-il dans un entretien à l’AFP.”Et ça, en général, c’est un signe qui ne trompe pas”, poursuit M. Wiman. La même chose s’était produite lorsque la dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek avait décroché le prix en 2004.- Rêve -L’autre favori, Gerald Murnane, né en 1939 dans une banlieue de Melbourne d’un père porté sur les courses de chevaux, a grandi dans un foyer catholique.Son livre “Les Plaines” (1982), qui plonge le lecteur dans le monde des propriétaires terriens australiens, a été décrit par le New Yorker comme un “chef d’oeuvre bizarre”, ressemblant plus à un rêve qu’à un livre. “La question est de savoir s’il répondra au téléphone (s’il gagne), je ne sais même pas s’il en a un”, s’amuse Josefin de Gregorio, critique littéraire au journal SvD. “Il n’a jamais quitté l’Australie. Il vit à la campagne, il ne se rend pas particulièrement accessible”, ajoute celle dont c’est l’auteur préféré. La critique mise aussi sur l’Américain George Saunders. L’Indien Amitav Ghosh a caracolé en tête des sites de pari ces derniers jours et d’autres noms régulièrement mis en avant sont de nouveau considérés comme “nobélisables”: la Chinoise Can Xue, l’Américano-antiguaise Jamaica Kincaid, le Chilien Raúl Zurita, l’Argentin César Aira. L’Amérique du sud n’a d’ailleurs pas eu de lauréat depuis 2010 avec le sacre du Péruvien Mario Vargas Llosa, note Mme Kalmteg. Elle cite les écrivaines mexicaines Fernanda Melchor et Cristina Rivera Garza comme potentielles gagnantes. Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par les hommes et les lettres occidentales. Parmi les 121 lauréats, seules 18 femmes ont obtenu le prix et une minorité des auteurs récompensés sont de langues asiatiques ou moyen-orientales. Aucune langue africaine n’est représentée. Difficile de connaître les ressorts des sélections: les délibérations du jury sont gardées secrètes pendant 50 ans.- Rééquilibrage -Faute de mieux, la composition de l’Académie suédoise, qui décerne le prix après avoir passé en revue les propositions d’un collège de lettrés et d’universitaires grâce à son comité Nobel, est passée au crible.Bouleversée par un scandale #Metoo en 2018, elle a fait peau neuve et plus de la moitié de ses membres ont changé.”Des auteurs comme Han Kang auraient été tout à fait impensables il y a cinq ou six ans”, analyse le rédacteur en chef culturel de DN qui note que le cénacle a longtemps privilégié des auteurs pointus, et plus âgés.Reflet d’une “nouvelle” Académie moins “élitiste” dans ses goûts?Tout n’est, à ce stade, que spéculations.Le suspense sera levé à Stockholm à 13H00 (11H00 GMT), avec, à la clef, 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros). 

Robert Badinter, combattant pour l’abolition universelle de la peine de mort, va entrer au Panthéon

Robert Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France, entre jeudi soir au Panthéon, 20 mois après son décès, lors d’une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron.Prévue de longue date, cette cinquième panthéonisation sous ses mandats sera une parenthèse en pleine crise politique pour le président Macron, qui doit décider quoi faire pour sortir le pays de l’impasse.L’hommage à l’ancien avocat et garde des Sceaux a débuté mercredi soir par une veillée funèbre au Conseil constitutionnel qu’il présida de 1986 à 1995, parmi les nombreux engagements de sa vie.A 17H00 (15H00 GMT) jeudi, le cercueil portant le nom de Robert Badinter, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans, doit être transporté vers l’ancienne église, au centre de Paris, pour une cérémonie d’environ une heure.En présence d’un public que l’Elysée espère nombreux grâce à une “scénographie adaptée”, la cérémonie suivra le “scénario traditionnel”: remontée de la rue Soufflot, accueil du cercueil sous la nef du Panthéon par le président de la République, qui prononcera un discours “court et percutant”, puis installation dans le caveau “des révolutionnaires de 1789”, où reposent Condorcet, l’abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.A l’honneur, le combat pour la justice de Robert Badinter, “qui incarne ce qu’est l’Etat de droit”, souligne la présidence. Et surtout l’abolition de la peine de mort, “un saut civilisationnel majeur dans l’histoire de la justice de notre pays”, a estimé un conseiller d’Emmanuel Macron.Parmi les temps forts, Julien Clerc viendra interpréter sa chanson “L’assassin assassiné” consacrée en 1980 à la lutte pour l’abolition du châtiment suprême.- “Universalisme républicain” -Des textes seront également lus, dont des plaidoiries de l’avocat qui sauva plusieurs condamnés de la guillotine. Mais aussi des discours de l’homme politique qui, nommé ministre de la Justice par François Mitterrand, demanda à la tribune de l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, et obtint “l’abolition de la peine de mort en France”, conformément à un engagement du président socialiste à rebours de l’opinion de l’époque.Le comédien Guillaume Gallienne lira un texte de Victor Hugo, précurseur dans ce même combat.Ce texte, comme d’autres, a été choisi par la veuve de l’homme de droit. La philosophe Elisabeth Badinter a été associée de très près aux préparatifs, encore lundi avec le chef de l’Etat lors d’une discrète visite au monument funéraire portant sur son fronton la devise “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”.Emmanuel Macron a déjà fait entrer dans la nécropole républicaine Simone Veil, rescapée d’Auschwitz et auteure de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, l’écrivain chroniqueur de l’horreur des tranchées de la Première Guerre mondiale Maurice Genevoix, la star du music-hall, résistante et militante antiraciste franco-américaine Joséphine Baker, et le résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian.L’historien et résistant Marc Bloch sera à son tour panthéonisé mi-juin, 82 ans après son exécution par la Gestapo en 1944.Pour l’historien Denis Peschanski, le fil conducteur de ces choix présidentiels est l'”universalisme républicain”. “C’est la France des Lumières, qu’incarnait Robert Badinter à travers son combat abolitionniste mais aussi sa défense acharnée des victimes et sa lutte pour les droits”.L’universalisme qui “se retrouve dans Joséphine Baker, qui ne pouvait pas accepter ce qui se passait aux Etats-Unis et est devenue française”, ou dans la “défense des droits des femmes” chez Simone Veil, ajoute ce spécialiste de la mémoire. Ou chez Missak Manouchian, et “tous ces résistants étrangers qui ont manifesté un attachement très fort à la France des Lumières, patrie des droits de l’homme”.

2025 a connu le troisième mois de septembre le plus chaud jamais mesuré, selon Copernicus

L’année 2025 a connu le troisième mois de septembre le plus chaud jamais mesuré sur Terre, avec des températures élevées près des pôles et en Europe de l’Est, selon les données publiées jeudi par l’observatoire européen Copernicus.De la même manière que juillet et août juste avant, “septembre 2025 a été le troisième septembre le plus …

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