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Pérou: Dina Boluarte exclut de demander l’asile après sa destitution expresse

L’ancienne présidente péruvienne Dina Boluarte, destituée vendredi par le Parlement lors d’une procédure expresse, a écarté toute intention de chercher l’asile, alors que le parquet a relancé des enquêtes la visant.C’est désormais le président du Parlement José Jeri, 38 ans, qui assume la présidence du pays andin après la destitution de Dina Boluarte pour “incapacité morale permanente” à exercer ses fonctions, sur fond de crise sécuritaire dans le pays. L’ancienne dirigeante de 63 ans est apparue en fin de journée devant son domicile, dans le sud de Lima, pour démentir les rumeurs relayées par la presse selon lesquelles elle chercherait à se réfugier à l’étranger. “Les médias ont affirmé (…) que j’avais cherché à obtenir l’asile. Rien de tout cela n’est vrai”, a-t-elle déclaré devant des journalistes.À peine a-t-elle perdu son immunité, que le parquet a relancé deux enquêtes la visant: l’une pour blanchiment d’argent lors de la campagne électorale de 2021, lorsqu’elle était candidate à la vice-présidence aux côtés de l’ancien président Pedro Castillo. L’autre est liées à des chirurgies esthétiques auxquelles elle aurait eu recours pendant son mandat.Le parquet a demandé à la justice de lui interdire de quitter le pays le temps de finaliser ces enquêtes. Le Pouvoir judiciaire a annoncé dans un communiqué la tenue d’une audience le 15 octobre pour examiner une demande d’interdiction de sortie du territoire pendant une durée de 36 mois visant l’ex-présidente.”Je ne suis responsable d’aucune” de ces affaires, a affirmé Dina Boluarte. “Je suis sereine, je suis chez moi et je resterai dans le pays”, a-t-elle insisté.Son mandat a été marqué par plusieurs scandales, dont le Rolexgate, portant sur des montres et bijoux de luxe qu’elle n’aurait pas déclarés, ainsi qu’une rhinoplastie pratiquée en secret en 2023, qu’elle aurait dû signaler au Parlement conformément à la loi.- “principal ennemi” -Le Pérou compte plusieurs anciens présidents derrière les barreaux: Alejandro Toledo (2001‑2006) et Ollanta Humala (2011-2016) purgent des peines pour corruption, tandis que Pedro Castillo (2021-2022) est détenu dans l’attente de son procès pour tentative de coup d’État.Dina Boluarte était arrivée au pouvoir après la destitution de ce dernier, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts. Les principales forces politiques du Parlement ont présenté jeudi plusieurs motions de destitution contre elle. Sa destitution a été approuvée à la majorité, et dans la foulée, José Jeri a prêté serment, conformément à la Constitution.Député du parti de centre-droit Somos Perú depuis 2021, José Jeri avait été élu en juillet président du Parlement. Il assumera ses nouvelles fonctions jusqu’au 26 juillet 2026. Le Pérou organise des élections générales en avril.éclairDans son premier discours, il a promis de “déclarer la guerre” au crime organisé, qu’il a qualifié de “principal ennemi du pays”.Dina Boluarte avait déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans succès jusqu’à présent. Cette fois, la procédure a été à son terme, les partis de droite et d’extrême droite qui la soutenaient l’ayant lâchée.Son impopularité était record. Elle a terminé son mandat avec 96% de désapprobation, selon l’institut de sondage Ipsos.Ces dernières semaines, les manifestations contre le gouvernement s’étaient multipliées sur fond de vague d’extorsions et de meurtres attribués au crime organisé. Le dernier épisode est survenu mercredi soir, lorsque qu’un groupe de musique a été pris pour cible de tirs lors d’un concert dans la capitale, faisant cinq blessés, dont quatre musiciens.

Lecornu sous la menace de la censure dès sa reconduction à Matignon

Le Premier ministre Sébastien Lecornu, à peine reconduit vendredi soir, est déjà sous la menace d’une censure des socialistes s’il ne fait pas d’emblée plusieurs concessions majeures, dont la suspension de la réforme des retraites.”Nous rappelons de manière très claire ce soir au Premier ministre que s’il n’y a pas dès sa déclaration de politique générale la confirmation de l’abandon du 49-3 (adoption d’un texte sans vote, ndlr), des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a déclaré à l’AFP le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.Les votes des socialistes seront décisifs en cas de motion de censure, le Rassemblement national et les Insoumis ayant d’ores et déjà annoncé qu’ils la voteraient.Emmanuel Macron a choisi de reconduire Sébastien Lecornu, cinq jours après sa démission, en dépit des mises en garde de son propre camp et de l’hostilité déclarée des oppositions.Le président “donne carte blanche au Premier ministre”, a-t-on ajouté dans l’entourage du chef de l’Etat.Le Premier ministre démissionnaire a dit accepter “par devoir” sa reconduction et promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”.Sébastien Lecornu, 39 ans, un proche du chef de l’Etat, avait démissionné lundi matin, quatre semaines après sa nomination et 14 heures seulement après la formation de son gouvernement qui a conduit à l’implosion du “socle commun” entre le camp présidentiel et les Républicains (LR).C’est “un nouveau bras d’honneur aux Français”, a aussitôt dénoncé Manuel Bompard chez les Insoumis. Le Rassemblement national censurera “immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, a assuré son président Jordan Bardella.Même dans le camp présidentiel, de plus en plus fracturé, le scénario Lecornu 2 ne faisait pas l’unanimité. “Je ne comprendrais pas qu’il y ait une renomination d’un Premier ministre macroniste”, avait prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure et membre du gouvernement démissionnaire.Il pourra néanmoins bénéficier du soutien des Républicains (LR) au Parlement, même si leur participation au gouvernement est incertaine.- “Ca va mal se terminer” -Lundi, peu après sa démission, Emmanuel Macron avait donné 48 heures à Sébastien Lecornu pour tenter de trouver un accord de la dernière chance avec les forces politiques et éviter la censure du futur gouvernement, en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée.Après deux jours de tractations, Sébastien Lecornu avait estimé mercredi qu’un “chemin” était encore “possible”.Mais une ultime réunion de crise, convoquée en urgence vendredi à l’Elysée entre le président et les chefs de parti, n’a pas apporté plus de clarté.La gauche, qui réclamait un Premier ministre issu de ses rangs, en est sortie “sidérée”. M. Macron n’a apporté “aucune réponse claire” sur les retraites ou le pouvoir d’achat, a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.”Tout ça va très mal se terminer” avec une possible “dissolution”, a renchéri la patronne des Ecologistes Marine Tondelier à la sortie de l’Elysée.La gauche a jugé décevantes les esquisses de concession sur la réforme des retraites, pourtant inédites dans la bouche du président qui en avait fait un totem de son second quinquennat.Emmanuel Macron a proposé “non pas de suspendre, mais décaler dans le temps” la mesure sur l’âge de départ à la retraite et non celle sur le nombre de trimestres cotisés, a expliqué la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Châtelain.Le Parti socialiste n’a “absolument aucun deal” avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n’a “aucune assurance ni garantie” sur ses demandes, a affirmé à l’AFP le secrétaire général du parti Pierre Jouvet.- “Pas parfait” -Sébastien Lecornu, dont la reconduction était évoquée avec insistance ces derniers jours, avait lui-même assuré ne pas courir “après le job” et avoir achevé sa “mission”. Il a réaffirmé vendredi que lui-même et sa future équipe devront être dépourvus de toute ambition présidentielle pour 2027.S’il parvient à former un gouvernement dans les prochains jours, Sébastien Lecornu pourrait prononcer dès la semaine prochaine une déclaration de politique générale devant le Parlement, pour exposer sa feuille de route. La France insoumise (LFI) a déjà indiqué qu’elle déposerait dès que possible une motion de censure.Confronté aux répliques sans fin du séisme de la dissolution en 2024, Emmanuel Macron a préféré se replier sur son dernier carré de fidèles après avoir tenté une semi-cohabitation avec l’opposant LR Michel Barnier puis avec le centriste Bayrou.Déjà en décembre dernier, il avait voulu nommer Sébastien Lecornu à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui.En attendant, l’urgence est de déposer un projet de budget lundi. Le Parlement aura ensuite une fenêtre de 70 jours pour l’examiner, comme le prévoit la Constitution.Il “ne sera pas parfait”, avait reconnu le Premier ministre démissionnaire mercredi à l’issue de ses multiples rencontres avec les partis, et devra être débattu.Venu de la droite, discret au point d’être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, qui se définit lui-même comme un “moine soldat”, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il officiait depuis 2022 au poste stratégique des Armées, après l’Ecologie, les Collectivités et l’Outre-mer.

Cessez-le-feu à Gaza, des milliers de déplacés sur le chemin du retour

Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dans la bande de Gaza, précipitant des dizaines de milliers de déplacés sur le chemin du retour à travers le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit espérer que son pays pourrait célébrer “un jour de joie nationale” dès lundi soir avec “le retour de tous les otages” retenus à Gaza.Le président américain Donald Trump s’est lui dit confiant que le cessez-le-feu annoncé par l’armée israélienne et entré en vigueur vendredi à 09H00 GMT dans la bande de Gaza “tiendra”.”Ils en ont tous marre de se battre”, a-t-il lancé vendredi à des journalistes dans le Bureau ovale. Donald Trump doit se rendre ce week-end au Moyen-Orient, d’abord en Israël, où il doit s’adresser à la Knesset, puis en Egypte où il prévoit de rencontrer lundi “de nombreux dirigeants” pour discuter de l’avenir de la bande de Gaza.Après l’annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, des milliers de déplacés ont pris la route vers le nord de la bande de Gaza alors que d’autres sont retournés dans les ruines de leurs maisons à Khan Younès, dans le sud, selon des images de l’AFP.”Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri, ni endroit où loger (…) Je veux juste rentrer chez moi. Si Dieu le veut, les choses s’amélioreront et la trêve durera”, a déclaré à l’AFP Areej Abou Saadaeh, une Gazaouie de 53 ans, à Khan Younès (sud).”Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines”, a dit Amir Abou Iyadeh, 32 ans, aussi rencontré dans le sud du territoire avant sa remontée de l’enclave.Selon la Défense civile de Gaza, “approximativement 200.000 personnes” sont retournées chez elles, dans le nord” de la bande de Gaza vendredi. L’armée israélienne a annoncé un repositionnement de ses troupes dans des secteurs de la bande de Gaza ravagée par la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël. Mais elle a averti que plusieurs zones restaient “extrêmement dangereuses” pour la population civile.A travers la bande de Gaza, des secouristes ont profité vendredi du cessez-le-feu pour fouiller les décombres. “A Gaza-ville uniquement, 63 corps (morts) ont été retrouvés et transportés à l’hôpital”, a indiqué Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile locale.- Accès aux correspondants ? -Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’Association de la presse étrangère (FPA) à Jérusalem, qui regroupe les reporters des grands médias internationaux, a demandé l’accès immédiat et indépendant à Gaza. Depuis deux ans, Israël restreint l’accès à ce territoire aux correspondants étrangers.   Le cessez-le-feu et la libération des otages sont prévus dans le cadre d’un accord conclu jeudi après quatre jours de négociations indirectes en Egypte entre le Hamas et Israël via des médiateurs internationaux dont les Etats-Unis.L’accord, approuvé par le gouvernement israélien, est basé sur un plan annoncé fin septembre par Donald Trump pour mettre fin à la guerre.Au cours de cette première étape du retrait, l’armée continuera de contrôler environ 53% de la bande de Gaza, selon le gouvernement israélien.L’armée américaine “a confirmé que les forces israéliennes avaient achevé leur retrait sur la +ligne jaune+” prévue par le plan Trump et “la période de 72 heures pour la libération des otages a commencé”, selon l’émissaire américain Steve Witkoff.Concernant le sort des otages, sur les 48 -47 enlevés durant l’attaque du 7 octobre et un soldat tué en 2014 dont le Hamas détient la dépouille- 20 sont vivants et 28 décédés, a déclaré M. Netanyahu.En échange des otages, Israël doit libérer 250 détenus pour raisons de sécurité, dont de nombreux condamnés, ainsi que 1.700 Palestiniens de Gaza arrêtés depuis octobre 2023. Vendredi, il a publié la liste des 250 prisonniers en question, qui ne comprend aucun des principaux détenus dont le Hamas réclamait la libération, comme Marwan Barghouthi.- Divergences -L’accord conclu en Egypte s’intègre dans le plan en 20 points de M. Trump qui prévoit un cessez-le-feu, une libération des otages, un retrait par étapes israélien de Gaza, un désarmement du Hamas et la mise en place d’une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par Donald Trump.Le Conseil de sécurité des Nations unies “doit apporter son plein appui au plan” pour Gaza, ont déclaré vendredi Berlin, Londres et Paris dans un communiqué commun.La deuxième phase du plan Trump, au coeur de divergences entre Israël et le Hamas, concerne un désarmement du mouvement islamiste et l’exil de ses combattants, la poursuite du retrait par étapes d’Israël de Gaza.Le Hamas n’a pas réagi à l’appel à son désarmement et réclame le retrait total israélien de Gaza. De son côté, Israël exige le désarmement du mouvement islamiste et a affirmé vouloir maintenir l’armée dans la majorité du territoire palestinien. L’attaque du 7 octobre avait entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une campagne militaire à Gaza qui a fait, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire.

Le Nobel de la paix à l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado

Le Nobel de la paix a été attribué vendredi à la cheffe de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, contrainte de vivre cachée dans son pays et qui a dit compter sur l’aide de Donald Trump à qui elle a dédié son prix.La lauréate de 58 ans a été réveillée en pleine nuit par l’appel du secrétaire du comité Nobel norvégien qui l’a informée, la voix étranglée d’émotion, de son prix.”Nous travaillons très dur pour y parvenir, mais je suis sûre que nous l’emporterons”, a-t-elle dit lors de cet appel filmé.”Plus que jamais nous comptons sur le président Trump” qui a déployé des bateaux de guerre dans les Caraïbes, a-t-elle ensuite écrit sur X, dédiant son Nobel au peuple vénézuélien et au président américain.A Washington, où Donald Trump ne faisait pas mystère qu’il convoitait la prestigieuse récompense, le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung a estimé que le comité Nobel avait fait passer “la politique avant la paix”. Mme Machado “est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine”, a souligné le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes.Entrée en politique au début des années 2000 en militant pour un référendum contre Hugo Chavez, Mme Machado, aujourd’hui considérée comme une ultralibérale pro-Trump, a fait de la chute du régime chaviste la cause de sa vie.Mère de trois enfants, elle a été empêchée, malgré sa popularité, de se présenter à la présidentielle de 2024, où le sortant Nicolas Maduro a été déclaré vainqueur malgré les protestations de l’opposition.L’Union européenne, les Etats-Unis et de nombreux autres pays n’ont pas reconnu la victoire de M. Maduro, au pouvoir depuis 2013. Washington estime qu’Edmundo Gonzalez Urrutia, derrière lequel Mme Machado s’est rangée, était le “président élu”.- “Système criminel” -L’ONU a estimé que ce Nobel reflétait les aspirations des Vénézuéliens à des élections “libres et équitables”.Près d’une douzaine d’heures après l’annonce, les autorités vénézuéliennes n’avaient pas réagi.A New York, Samuel Moncada l’ambassadeur vénézuélien aux Nations Unies a ironisé après une réunion du conseil de sécurité sur son pays : “Je ne connais pas la réaction de mon gouvernement, mais je vais vous dire la mienne (…) J’espérais qu’elle gagne le prix Nobel de physique, parce qu’elle a les mêmes références pour le Nobel de physique que pour le Nobel de la paix”.Magalli Meda, ancienne cheffe de campagne de Mme Machado, assure que ce Nobel est “une profonde blessure à la colonne vertébrale d’un système criminel”. Elle a justifié la dédicace à Trump : “ici, la paix s’obtiendra par la force (…) ils ne sont pas prêts à céder le pouvoir”.Selon M. Frydnes, “le Venezuela est passé d’un pays relativement démocratique et prospère à un Etat brutal et autoritaire en proie à une crise humanitaire et économique” où “près de huit millions de personnes ont quitté le pays”.Mme Machado, qui vit dans la clandestinité depuis plus d’un an, refuse de quitter son pays. “L’esprit de liberté ne peut être emprisonné”, a commenté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Emmanuel Macron a salué son “engagement résolu” pour la démocratie.A Caracas, une retraitée, préférant garder l’anonymat, se félicitait du prix: “Je prie Dieu pour qu’il l’aide. Qu’elle arrive (au pouvoir) pour faire quelque chose pour nous, les humbles”.Technicien, Luis Torres, 65 ans, estimait au contraire que “c’est une honte après tout le mal qu’elle a fait au Venezuela” en référence aux sanctions internationales visant son pays.Dans un communiqué, Mme Machado a écrit: “A chaque Vénézuélien, ce prix est à toi”, évoquant “26 ans de violence et d’humiliation aux mains d’une tyrannie”, depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez en 1999.”La machine de l’oppression a été brutale et systématique, caractérisée par des détentions, des tortures, des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires qui constituent des crimes contre l’humanité et du terrorisme d’État”, a-t-elle ajouté. – Pas de Nobel pour Trump -Le prix échappe donc à Donald Trump. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il martèle qu’il “mérite” le Nobel, revendiquant un rôle dans la résolution de huit guerres, dont celle de Gaza. Une affirmation largement exagérée, selon les observateurs.Donald Trump “déteste Maduro”, a relevé l’historien Asle Sveen, spécialiste du prix Nobel, auprès de l’AFP. “Il bombarde les bateaux de pêche soupçonnés de transporter des stupéfiants. Il aura donc du mal à s’attaquer à ce prix”, a-t-il estimé.L’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations présentées comme étant celles de narcotrafiquants. M. Maduro accuse Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte “pour imposer un changement de régime” et s’emparer des réserves de pétrole du pays.Le prix sera remis le 10 décembre à Oslo et l’Institut Nobel enquête si des fuites ont précédé l’attribution, après une soudaine envolée de la cote de Mme Machado chez des bookmakers.