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Dans une prison d’Ukraine, un détenu kényan, soldat malgré lui de Moscou

Adossé à une paillasse de prison, Evans Kibet a les traits tirés et les yeux rouges. Ce Kényan qui rêvait de devenir athlète de haut niveau s’est retrouvé soldat de Moscou sur le front ukrainien, bien malgré lui assure-t-il.Il est présenté par Kiev comme le symbole de l’engagement de ressortissants africains aux côtés de la …

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Frappes israéliennes au Liban le jour de l’anniversaire du cessez-le-feu

L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, un an jour pour jour après la signature d’un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu’elle accuse de chercher à se réarmer. “Il y a peu, l’armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs …

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A Hong Kong, 94 morts et un grand nombre de disparus dans le pire incendie depuis des décennies

Les autorités de Hong Kong ont porté à au moins 94 morts le bilan de l’incendie d’un complexe de gratte-ciels résidentiels à Hong-Kong, où les secours achèvent, vendredi matin, de maîtriser le feu dans les tours calcinées et partent à la recherche de personnes portées disparues en grand nombre.Un précédent bilan faisait état d’au moins 83 morts.Les autorités avaient en outre indiqué jeudi que 279 personnes étaient portées disparues. Si les pompiers ont indiqué plus tard avoir établi un contact avec certaines de ces personnes, ce bilan n’a pas été actualisé plus de 24 heures après le début de l’incendie, qui s’était déclaré mercredi.Au moins 76 personnes ont été blessées, dont 11 pompiers, a indiqué un porte-parole de l’exécutif.Aux premières heures vendredi, un journaliste de l’AFP a constaté que le feu avait faibli considérablement, mais que des gerbes d’étincelles et une épaisse fumée continuaient de jaillir par endroits des gratte-ciels.Les pompiers continuaient d’arroser les immeubles pour en refroidir la structure porteuse et prévenir tout nouveau départ de feu. Jeudi après-midi, les secours ont indiqué que le feu avait été éteint dans quatre des huit immeubles d’habitation et était sous contrôle dans trois autres. Un seul des huit bâtiments a échappé au feu.Des habitants du complexe Wang Fuk Court, situé dans le quartier de Tai Po dans le nord de Hong Kong, ont dit à l’AFP n’avoir entendu aucun signal d’alarme, et avoir dû frapper aux portes pour prévenir leurs voisins.”Le feu s’est propagé si vite…”, a dit un homme nommé Suen. “Sonner et frapper aux portes, leur dire de s’enfuir – c’était comme ça”, a-t-il dit.Parmi les 94 morts figurent un pompier de 37 ans ainsi que deux Indonésiens, des employés de maison, selon leur consulat.A 04H00 locales vendredi, au moins 12 personnes blessées restaient dans un état critique, les autorités hospitalières décrivant l’état de 28 autres personnes comme “grave”.- Identification des corps -Dans un centre communautaire tout proche, des policiers montraient des photos de corps à des personnes cherchant leurs proches, pour les identifier.”Quand le visage n’est plus reconnaissable, il y a des signes personnels qui peuvent permettre l’identification”, dit une femme, Cheung, à la recherche de ses proches.”Je ne peux pas décrire ce que je ressens. Il y avait des enfants”, ajoute-t-elle.Les investigations pour déterminer les causes de cet incendie, le pire sur le territoire chinois depuis près de 80 ans, ont commencé selon les autorités, notamment sur le possible rôle des échafaudages en bambou et des filets synthétiques qui entouraient les immeubles et ont pu propager le feu.Lors d’une conférence de presse, le numéro deux du gouvernement de Hong Kong, Eric Chan, a déclaré qu’il était “impératif d’accélérer la transition complète vers les échafaudages métalliques”.Dès l’aube jeudi, une chaîne de solidarité de centaines de personnes s’est mise en place spontanément autour du site comprenant près de 2.000 logements, inauguré en 1983.”L’esprit de Hong Kong, c’est que quand quelqu’un est en difficulté, tout le monde lui apporte son soutien”, a dit Stone Ngai, 38 ans, l’un des organisateurs d’un poste de secours improvisé.- Enquête anticorruption -“Vu le retentissement immense dans l’opinion, un groupe de travail a été mis place pour lancer une enquête approfondie sur de possibles faits de corruption dans le grand projet de rénovation de Wang Fuk Court à Tai Po”, a déclaré la Commission indépendante contre la corruption de Hong Kong dans un communiqué.La police a annoncé avoir arrêté trois hommes, soupçonnés de “grossière négligence”, après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux, qui ont permis au feu de “se propager rapidement”.John Lee a aussi annoncé une inspection de tous les grands chantiers de rénovation de la ville, après cet incendie survenu dans le district de Tai Po, dans le nord de Hong Kong. Hong Kong, qui compte 7,5 millions d’habitants, affiche une densité moyenne de plus de 7.100 habitants au kilomètre carré. Un chiffre jusqu’à trois fois supérieur dans les zones les plus urbanisées.En raison de l’exiguïté du territoire, une profusion de tours pouvant compter plus de 50 étages ont été construites.Le président chinois Xi Jinping a présenté ses condoléances aux victimes, aisi que le pape Léon XIV, qui a exprimé “sa solidarité spirituelle envers tous ceux qui souffrent”, “en particulier les blessés et les familles en deuil”.

Les Etats-Unis réexaminent des milliers de “cartes vertes” après une attaque contre des militaires

Sous le choc après l’attaque à Washington de deux soldats de la Garde nationale par un suspect afghan, les Etats-Unis ont lancé jeudi une enquête pour terrorisme et vont réexaminer les “cartes vertes” attribuées aux ressortissants de 19 pays jugés sensibles.Commis mercredi par un Afghan de 29 ans, arrivé aux Etats-Unis en 2021 après avoir servi aux côtés de l’armée américaine en Afghanistan, cet acte considéré comme une “embuscade” par les autorités a immédiatement poussé Donald Trump à promettre un durcissement de sa politique anti-immigration.”Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’expulsion de tout étranger de quelque pays que ce soit qui n’a pas sa place ici ou qui n’apporte aucun avantage à notre pays”, avait insisté mercredi soir le président américain.Appliquant la consigne présidentielle, le directeur des services d’immigration (USCIS), Joseph Edlow, a annoncé jeudi avoir “ordonné un réexamen complet et rigoureux de chaque carte verte délivrée à tout ressortissant étranger provenant de pays jugés préoccupants”.Ce permis accordant le titre de résident permanent aux Etats-Unis sera réexaminé pour les immigrés originaires d’Afghanistan, mais aussi de 18 autres pays incluant notamment le Venezuela, Haïti et l’Iran.Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, a traversé le pays en voiture depuis l’Etat de Washington, dans le nord-ouest du pays, pour se rendre dans la capitale fédérale, sur la côte est, selon la procureure de Washington, Jeanine Pirro. Là, il a mené une attaque “ciblée” contre des militaires de la Garde nationale, ouvrant le feu sur deux d’entre eux avec un avec revolver Smith & Wesson, “sans provocation, comme dans une embuscade”.Les deux militaires, une femme de 20 ans et un homme de 24 ans, ont été grièvement blessés et se trouvent dans un état critique, a précisé Mme Pirro. Le suspect a été neutralisé par d’autres gardes nationaux.Ces derniers mois, Donald Trump a fait polémique en envoyant des membres de ce corps de réserve de l’armée dans plusieurs villes démocrates, contre l’avis des autorités locales, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et l’immigration illégale.- Enquête internationale -Le tireur était toujours hospitalisé jeudi sous haute surveillance. La procureure a indiqué qu’il ferait face à trois chefs d’agression armée avec intention de tuer.Son mobile reste inconnu.Selon le directeur de la CIA, John Ratcliffe, il avait travaillé avec l’armée américaine en Afghanistan avant d’être exfiltré vers les Etats-Unis.”Nous enquêtons pleinement sur cet aspect de son passé”, a déclaré le directeur du FBI, Kash Patel, lors d’une conférence de presse.La police fédérale a lancé une enquête internationale pour terrorisme et se penche également sur d'”éventuels complices” dans le pays ou à l’étranger, a-t-il indiqué.Il a ajouté que les autorités menaient des perquisitions en lien avec l’enquête, y compris au domicile du suspect, dans l’Etat de Washington.Rahmanullah Lakanwal était arrivé aux Etats-Unis un mois après le retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan pendant la présidence du démocrate Joe Biden, en août 2021, dans le cadre d’une opération mise en place pour aider les Afghans ayant collaboré avec les Américains.Des responsables du FBI, de la CIA et du ministère de la Sécurité intérieure ont affirmé qu’il n’avait pas fait l’objet d’un examen minutieux à son arrivée et avait bénéficié des politiques d’accueil jugées laxistes mises en place après le retrait chaotique des troupes américaines d’Afghanistan.Les autorités américaines ont annoncé après l’attaque suspendre pour une durée indéfinie le traitement des demandes d’immigration concernant des ressortissants afghans. AfghanEvac, une organisation chargée d’aider des Afghans à s’établir aux Etats-Unis après le retrait américain d’Afghanistan de 2021, a assuré que la communauté afghane était soumise à “des vérifications de sécurité (…) parmi les plus approfondies” en matière d’immigration.”L’acte violent et isolé de cet individu ne doit pas servir d’excuse pour définir ou rabaisser toute une communauté”, a mis en garde le président de l’organisation, Shawn VanDiver.Selon le département d’État américain, plus de 190.000 Afghans sont arrivés aux États-Unis depuis la prise de pouvoir des talibans.

Poutine ne cessera les hostilités que si l’armée ukrainienne se retire

Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la Russie ne cesserait les hostilités en Ukraine que si les forces de Kiev acceptent de se retirer des territoires dont elle revendique l’annexion, faute de quoi l’armée russe les prendra “par la force”.La présidence ukrainienne a de son côté formellement exclu tout renoncement à des territoires, affirmant que le seul sujet réaliste était un cessez-le-feu sur la ligne de front.Ces déclarations du président russe interviennent alors que les Etats-Unis ont présenté la semaine dernière un plan visant à mettre fin à la guerre, lancée en 2022, qui a été perçu comme largement favorable aux demandes du Kremlin. Ce texte a été amendé le week-end dernier après des consultations avec les Ukrainiens et doit désormais être présenté à Moscou.”Si les troupes ukrainiennes quittent les territoires occupés (par l’Ukraine selon lui, ndlr), nous cesserons les hostilités. Si elles ne partent pas, nous les chasserons par la force militaire”, a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse à Bichkek, au Kirghizstan.M. Poutine n’a pas précisé s’il parlait uniquement des régions de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, vues comme cibles prioritaires par le Kremlin, ou également de celles de Kherson et Zaporijjia dans le sud.La Russie avait revendiqué en septembre 2022 l’annexion de ces quatre territoires qu’elle ne contrôle pas entièrement.La cession par Kiev à Moscou des régions de Donetsk et de Lougansk figuraient dans le plan originel en 28 points des Etats-Unis, mais ce texte a été considérablement amendé par l’Ukraine, soutenue par les Européens.Cette nouvelle mouture n’a pas été dévoilée mais elle ne contient plus de conditions maximalistes et n’offre pas de solution concernant les territoires occupés par la Russie, selon des sources interrogées à Kiev par l’AFP.L’émissaire américain Steve Witkoff est attendu la semaine prochaine à Moscou pour évoquer ce plan américain avec les responsables russes.- Kiev ne renoncera à “aucun territoire” -Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriï Iermak, a exclu tout retrait ukrainien, dans une interview au média américain The Atlantic publiée jeudi.”Tant que Zelensky est président, que personne n’espère que nous renoncerons à des territoires. Il ne renoncera à aucun territoire”, a dit ce proche de Volodymyr Zelensky.”Tout ce dont nous pouvons parler de manière réaliste aujourd’hui, c’est de définir la ligne de contact” entre les deux armées, a-t-il ajouté.Il a par ailleurs annoncé sur Telegram que le “travail conjoint des délégations ukrainienne et américaine” sur le plan se poursuivrait “à la fin de cette semaine”.Vladimir Poutine a répété jeudi que le plan américain pouvait “servir de base à de futurs accords” entre Moscou et Kiev. Selon lui, l’un des “points clés” des négociations avec Washington sera la reconnaissance du Donbass – les régions de Donetsk et Lougansk – et de la Crimée, annexée en 2014, comme territoires russes.”Nous avons besoin d’une reconnaissance (internationale), mais pas de la part de l’Ukraine”, a-t-il ajouté.M. Poutine a aussi répété que son pays n’avait aucune intention d’attaquer l’Union européenne, mais a menacé de “mesures de rétorsion” économiques en cas de saisie en Europe des avoirs russes gelés.Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a estimé jeudi que les intentions réelles du président russe dans ces négociations seraient vite claires.”Nous verrons dans les semaines à venir – cela ne prendra pas longtemps pour comprendre – si Poutine a une réelle intention” de faire la paix, a-t-il dit.”Nous espérons que cette fois la Russie voudra vraiment s’asseoir à la table et négocier. Je ne suis pas optimiste”, a-t-il ajouté, notant que la Russie recrutait encore des troupes et augmentait ses investissements militaires. 

Putsch en Guinée-Bissau: un général nommé président, le président destitué parti au Sénégal

La junte qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau a nommé jeudi un général comme président de transition tandis que le président Umaro Sissoco Embalo, destitué la veille, a quitté le pays pour le Sénégal.La veille, des militaires avaient annoncé avoir renversé le chef de l’Etat et suspendu les élections, dont les résultats devaient être annoncés sous peu dans ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest à l’histoire jalonnée de putschs et de tentatives de coups d’Etat.L’opposition dénonce de son côté un semblant de coup d’Etat orchestré par le président sortant pour la priver de sa victoire à la présidentielle.Plusieurs analystes interrogés par l’AFP et des représentants de la diaspora émettent des doutes sur le scénario présenté par les putschistes, soulignant que l’arrêt du processus électoral profite au camp Embalo.La capitale Bissau était jeudi à l’arrêt avec les magasins et marchés pour la plupart fermés, selon des journalistes de l’AFP.Une forte présence des forces de l’ordre était visible dans les rues quasi-désertées par la population. Des militaires en faction quadrillent toute la zone autour du palais présidentiel, où des tirs nourris avaient créé la panique parmi la population à la mi-journée la veille, au déclenchement du putsch.La Guinée-Bissau, pays côtier d’Afrique de l’Ouest, situé entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974. La proclamation des résultats électoraux y a ainsi souvent donné lieu à des contestations.”Je viens d’être investi pour assurer la direction du Haut commandement” militaire pour la restauration de l’ordre (HCM), a déclaré jeudi le général Horta N’Tam, après avoir prêté serment au siège de l’état-major, où la sécurité a été renforcée, ont constaté des journalistes de l’AFP.  Jusqu’ici chef d’état-major de l’armée de terre du pays, le général N’Tam est considéré comme ayant été proche ces dernières années du président sortant Embalo, qui a été renversé et est détenu depuis mercredi par les militaires.- “Période difficile” -“La Guinée-Bissau traverse une période très difficile de son histoire. Les mesures qui s’imposent sont urgentes et importantes et requièrent la participation de tout le monde”, a déclaré le général.Mercredi, les auteurs du putsch avaient expliqué avoir été “poussés à le faire” pour garantir la “sécurité au niveau national et rétablir l’ordre”, évoquant la découverte par les “renseignements généraux” d’un “plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue”.Le HCM a annoncé jeudi dans un communiqué l’interdiction de “toute manifestation, marche, grève ou action perturbant la paix et la stabilité” du pays. Il a levé le couvre-feu nocturne imposé la veille, nouveau signe d’une certaine stabilité malgré le coup d’Etat, après l’annonce le même jour de la réouverture de “toutes les frontières, fermées depuis mercredi après-midi”.Il a aussi ordonné “la réouverture immédiate” des écoles, marchés et des institutions privées et assuré que le président Embalo et l’ex-chef de l’armée Biagué Na Tam, arrêtés mercredi, “sont en bonne santé”, dans ce communiqué.Le HCM a également nommé jeudi un nouveau chef de l’armée, le général Tomas Djassi, précédemment chef d’état major particulier du président Embalo.Arrêté par les militaires dans un premier temps, le président Embalo a rejoint le Sénégal “sain et sauf” jeudi, dans un vol affrété par le gouvernement sénégalais. Pays très pauvre de 2,2 millions d’habitants, la Guinée-Bissau est affectée par des problèmes de corruption et est réputée être une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe.Le candidat d’opposition à la présidentielle, Fernando Dias, a affirmé jeudi à l’AFP avoir remporté l’élection présidentielle et accuse le président sortant Umaro Sissoco Embalo d’avoir “organisé” le coup d’Etat pour empêcher son accession au pouvoir.Joint par téléphone, M. Dias affirme être “en sécurité” et se cacher dans le pays. – Zones d’ombre –  “Je doute de la véracité des allégations qui sont mises de l’avant par le Haut commandement militaire pour la Restauration de l’ordre”, a affirmé jeudi à l’AFP un chercheur ouest-africain s’exprimant sous couvert de l’anonymat.Ce coup d’Etat est survenu la veille de l’annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives du 23 novembre. “C’est un coup d’Etat qui vise à empêcher la prise de pouvoir par le candidat de l’opposition” Fernando Dias, estime ce chercheur. Selon lui, “c’est le scénario idéal pour M. Embalo qui pourrait suite à des négociations être libéré et éventuellement se repositionner pour les prochaines élections”. Le principal opposant bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira – dirigeant du puissant PAIGC, parti historique ayant mené la Guinée-Bissau à l’indépendance – qui avait été écarté de la présidentielle de dimanche avant de soutenir M. Dias, a été lui aussi arrêté mercredi, selon des proches et un collaborateur. L’Union africaine a condamné jeudi “sans équivoque” le coup d’Etat et demandé la remise en liberté “immédiate et inconditionnelle” de M. Embalo. L’Union européenne a appelé pour sa part au “retour à l’ordre constitutionnel” et à la reprise du processus électoral.La précédente présidentielle, en 2019, avait débouché sur plusieurs mois de crise post-électorale, M. Embalo et son adversaire M. Pereira revendiquant tous deux la victoire. aye-sjd-burs-lp-mrb-els/ial/

Macron relance le “service national”, militaire et volontaire

“Notre jeunesse a soif d’engagement”: Emmanuel Macron a ressuscité jeudi un “service national” de dix mois pour les jeunes majeurs, qui sera “purement militaire” mais volontaire, censé “répondre aux besoins des armées” face aux menaces russes et aux risques accrus de conflit.”La peur n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter est de s’y préparer”, a déclaré le chef de l’État dans un discours au sein de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère, au pied du massif du Vercors enneigé.Il a aussi prévenu que les volontaires serviront “exclusivement sur le territoire national”, après avoir assuré dès mardi qu’il ne s’agit pas “d’envoyer nos jeunes en Ukraine”.Une manière d’essayer de faire taire la polémique politique suscitée par les propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait estimé que le pays devait être prêt à “accepter de perdre ses enfants”.Selon le président, entouré de jeunes et de militaires, “notre jeunesse a soif d’engagement” et “il existe une génération prête à se lever pour la patrie”, dans le cadre de l’armée française.Emmanuel Macron a donc confirmé que ce nouveau dispositif, baptisé simplement “service national”, sera lancé “progressivement dès l’été prochain”, avec un début de sélection des candidats dès mi-janvier. Il durera dix mois (un mois de formation, neuf au sein de l’armée).- Un effort “indispensable” -Disette budgétaire oblige, le dispositif montera en puissance graduellement: la première année, il doit concerner 3.000 jeunes, avec un objectif de 10.000 par an en 2030, puis une ambition de 42.500 en 2035. Ce qui ferait 50.000 par an en cumulant avec les personnes qui font déjà le service militaire volontaire (SMV) et son équivalent ultramarin, le service militaire adapté (SMA), qui perdureront en parallèle car ils ont un objectif différent d’insertion professionnelle.Les crédits nécessaires, 2,3 milliards d’euros pour la période 2026-2030, selon une source proche du dossier, sont prévus par l’actualisation de la loi de programmation militaire voulue par Emmanuel Macron, mais qui doit encore être votée. Cet effort budgétaire est “indispensable”, a-t-il plaidé à l’intention d’un Parlement plus divisé que jamais.Les volontaires seront à 80% des jeunes hommes et femmes de 18-19 ans, futurs soldats pour lesquels le service fera office d'”année de césure” avant les études supérieures et sera ainsi valorisé dans Parcoursup. Les autres, futurs aspirants, auront jusqu’à 25 ans, sélectionnés sur la base de leur spécialisation (ingénieurs, infirmiers, traducteurs…).Ce nouveau dispositif signe aussi l’enterrement du service national universel (SNU) qui était cher au président.Promesse du candidat Macron en 2017 au nom de la “cohésion nationale”, lancé en 2019, le SNU, destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, n’a jamais pu être généralisé. Et il “n’est aujourd’hui plus adapté au contexte stratégique” créé par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, reconnaît l’Élysée.Emmanuel Macron avait annoncé en janvier son intention de “permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs” en cas de besoin.Sans toutefois aller jusqu’à rétablir la conscription, service militaire obligatoire supprimé en France en 1997. Ce rétablissement “est une idée portée par ceux qui méconnaissent la réalité de ce que sont nos armées aujourd’hui”, a-t-il martelé jeudi dans les Alpes.- “Ni le temps ni l’argent” -Le service volontaire sera rémunéré 800 euros par mois minimum pour chaque volontaire, qui sera aussi logé, nourri et équipé, selon l’Élysée.Une somme insuffisante pour La France insoumise qui prône “une conscription citoyenne” payée “au Smic” afin de “faire face aux grands enjeux de notre siècle”, dont le climat.Le Parti socialiste a pour sa part contesté dans un communiqué “une annonce présidentielle improvisée” qui “ne répond à aucune exigence de sérieux” et réclamé “l’ouverture immédiate d’un débat parlementaire sur le rôle des citoyens dans la Défense nationale et la protection du territoire”.”On n’a ni le temps ni l’argent donc ça suppose de ne pas se précipiter”, a également critiqué le sénateur UDI Hervé Marseille sur Public Sénat, mettant en garde contre une annonce “purement médiatique”.Douze pays en Europe ont préservé ou rétabli la conscription obligatoire. Face à la dégradation de la situation stratégique, une demi-douzaine d’autres ont décidé de rétablir un service volontaire.Le général Mandon a déclaré la semaine dernière que le pays devait restaurer sa “force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est” et soit prêt à “accepter de perdre ses enfants”.La déclaration a été jugée “va-t-en-guerre” par une partie de la gauche tandis que, du côté du Rassemblement national, on dénonçait une “faute” et on prévenait que les Français n’étaient pas “prêts à aller mourir pour l’Ukraine”.