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Des élus républicains menacent de retarder le budget voulu par Trump

Partisans de coupes encore plus profondes dans les dépenses publiques américaines, des élus républicains au Congrès menacent mercredi de torpiller une résolution budgétaire pourtant ardemment désirée par Donald Trump, qui y voit le moyen de financer certaines de ses mesures-phares au plus tôt.La résolution, qui n’est pas un budget en soi mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à prévoir pour l’Etat fédéral, doit être présentée au vote à la Chambre des représentants dans l’après-midi, après avoir été adoptée par le Sénat samedi.Son adoption par la chambre basse ouvrirait la voie au travail en commissions pour élaborer un budget et inclure certains points de son programme, comme l’extension des crédits d’impôts massifs adoptés lors de son premier mandat.Mais plusieurs élus républicains, fervents partisans d’une réduction du déficit, ont affirmé qu’ils rejetteraient la résolution, car la version adoptée par le Sénat ne prévoit que 4 milliards de dollars de coupes dans les dépenses fédérales, quand ils souhaiteraient se rapprocher des 1.500 milliards de dollars.”On nous dit: +Faites nous confiance+, il y a une promesse de coupes des dépenses. Mais excusez-moi si je ne fais pas confiance à Washington”, a déclaré mercredi l’un d’entre eux, l’élu texan Chip Roy.- “Fermez les yeux” -Face à la mutinerie qui couve dans les rangs républicains, Donald Trump en personne exhorte ses troupes à voter la résolution actuelle.”Républicains, il est plus important que jamais d’adopter cette unique, grande et belle loi”, a-t-il écrit mercredi matin sur son réseau Truth Social. “Les Etats-Unis vont prospérer comme jamais.”Donald Trump avait convoqué la veille une vingtaine d’élus récalcitrants à la Maison Blanche avec la volonté de les faire rentrer dans le rang.Selon plusieurs médias américains, le président leur aurait promis qu’il réduirait les dépenses publiques bien au-delà des objectifs du Sénat, quel que soit le contenu du texte.Mais de nombreux experts budgétaires avertissent que pour parvenir à de telles réductions, il faudra passer par des coupes majeures dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé de nombreux Américains aux revenus modestes.L’opposition démocrate s’époumone déjà contre toute atteinte à ce programme ou à la sécurité sociale, qui verse des retraites et des aides publiques.Au cours d’un discours devant un parterre de républicains mardi soir, Donald Trump a insisté: “Juste au cas où il y aurait quelques républicains par ici: vous devez le faire. Fermez les yeux et allez-y. C’est un projet de loi phénoménal. Arrêtez de vous faire remarquer”.- Vacances -Le patron de la majorité à la chambre basse, Mike Johnson, s’escrime aussi à convaincre son groupe, fort de 220 élus contre 213 députés démocrates, mais divisé.”Les républicains ont une occasion historique, qui ne se présente qu’une fois par génération, de soulager les familles qui travaillent dur et de remettre notre pays sur le chemin de la prospérité”, a-t-il martelé devant la presse.Face à l’opposition en bloc des démocrates, le “speaker” sait qu’il ne peut se permettre de perdre plus de trois voix dans son camp. Lors d’un vote de procédure en début d’après-midi, trois élus républicains ont déjà voté contre, tandis que d’autres avaient déjà annoncé que s’ils votaient pour lors de ce vote de procédure, ils se prononceraient bien contre lors du vote de passage.Un rejet du texte verrait la navette parlementaire repartir de zéro, une nouvelle version devant être adoptée par les deux chambres.Le temps presse en outre, puisque la chambre basse part vendredi en vacances parlementaires pour deux semaines.Certains élus auraient préféré se pencher sur le texte après la pause, mais les responsables républicains s’inquiètent que le programme législatif de Donald Trump affiche déjà un certain retard par la faute du Congrès.

Des élus républicains menacent de retarder le budget voulu par Trump

Partisans de coupes encore plus profondes dans les dépenses publiques américaines, des élus républicains au Congrès menacent mercredi de torpiller une résolution budgétaire pourtant ardemment désirée par Donald Trump, qui y voit le moyen de financer certaines de ses mesures-phares au plus tôt.La résolution, qui n’est pas un budget en soi mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à prévoir pour l’Etat fédéral, doit être présentée au vote à la Chambre des représentants dans l’après-midi, après avoir été adoptée par le Sénat samedi.Son adoption par la chambre basse ouvrirait la voie au travail en commissions pour élaborer un budget et inclure certains points de son programme, comme l’extension des crédits d’impôts massifs adoptés lors de son premier mandat.Mais plusieurs élus républicains, fervents partisans d’une réduction du déficit, ont affirmé qu’ils rejetteraient la résolution, car la version adoptée par le Sénat ne prévoit que 4 milliards de dollars de coupes dans les dépenses fédérales, quand ils souhaiteraient se rapprocher des 1.500 milliards de dollars.”On nous dit: +Faites nous confiance+, il y a une promesse de coupes des dépenses. Mais excusez-moi si je ne fais pas confiance à Washington”, a déclaré mercredi l’un d’entre eux, l’élu texan Chip Roy.- “Fermez les yeux” -Face à la mutinerie qui couve dans les rangs républicains, Donald Trump en personne exhorte ses troupes à voter la résolution actuelle.”Républicains, il est plus important que jamais d’adopter cette unique, grande et belle loi”, a-t-il écrit mercredi matin sur son réseau Truth Social. “Les Etats-Unis vont prospérer comme jamais.”Donald Trump avait convoqué la veille une vingtaine d’élus récalcitrants à la Maison Blanche avec la volonté de les faire rentrer dans le rang.Selon plusieurs médias américains, le président leur aurait promis qu’il réduirait les dépenses publiques bien au-delà des objectifs du Sénat, quel que soit le contenu du texte.Mais de nombreux experts budgétaires avertissent que pour parvenir à de telles réductions, il faudra passer par des coupes majeures dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé de nombreux Américains aux revenus modestes.L’opposition démocrate s’époumone déjà contre toute atteinte à ce programme ou à la sécurité sociale, qui verse des retraites et des aides publiques.Au cours d’un discours devant un parterre de républicains mardi soir, Donald Trump a insisté: “Juste au cas où il y aurait quelques républicains par ici: vous devez le faire. Fermez les yeux et allez-y. C’est un projet de loi phénoménal. Arrêtez de vous faire remarquer”.- Vacances -Le patron de la majorité à la chambre basse, Mike Johnson, s’escrime aussi à convaincre son groupe, fort de 220 élus contre 213 députés démocrates, mais divisé.”Les républicains ont une occasion historique, qui ne se présente qu’une fois par génération, de soulager les familles qui travaillent dur et de remettre notre pays sur le chemin de la prospérité”, a-t-il martelé devant la presse.Face à l’opposition en bloc des démocrates, le “speaker” sait qu’il ne peut se permettre de perdre plus de trois voix dans son camp. Lors d’un vote de procédure en début d’après-midi, trois élus républicains ont déjà voté contre, tandis que d’autres avaient déjà annoncé que s’ils votaient pour lors de ce vote de procédure, ils se prononceraient bien contre lors du vote de passage.Un rejet du texte verrait la navette parlementaire repartir de zéro, une nouvelle version devant être adoptée par les deux chambres.Le temps presse en outre, puisque la chambre basse part vendredi en vacances parlementaires pour deux semaines.Certains élus auraient préféré se pencher sur le texte après la pause, mais les responsables républicains s’inquiètent que le programme législatif de Donald Trump affiche déjà un certain retard par la faute du Congrès.

Des élus républicains menacent de retarder le budget voulu par Trump

Partisans de coupes encore plus profondes dans les dépenses publiques américaines, des élus républicains au Congrès menacent mercredi de torpiller une résolution budgétaire pourtant ardemment désirée par Donald Trump, qui y voit le moyen de financer certaines de ses mesures-phares au plus tôt.La résolution, qui n’est pas un budget en soi mais une feuille de …

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Discothèque de Saint-Domingue: vers la fin des opérations de secours sur un bilan d’au moins 124 morts

Les équipes de secours, qui n’ont plus trouvé de survivant depuis mardi après-midi, prévoient la fin des opérations de recherche mercredi quand ils auront extrait 20 corps détectés dans les décombres de la discothèque dont le toit s’est effondré dans la nuit de lundi à mardi, provoquant la mort d’au moins 124 personnes. Le bilan devrait donc s’alourdir encore, sous réserve que ces corps n’avaient pas déjà été comptabilisés dans le bilan officiel réalisé régulièrement par le directeur du Centre d’opérations d’urgence (COE), Juan Manuel Mendez.En attendant, des dizaines de proches s’agglutinent toujours autour de la discothèque, des hôpitaux et de la morgue en attendant des nouvelles ou l’identification de leurs proches.Un brandit une photo, un autre attend tête baissée. Une liste de noms de victimes a été placée sur la bâche d’une tente à côté de l’endroit où les corps arrivent. Mercedes Lopez cherche l’un de ses fils porté disparu. “On ne nous a donné aucune information, on ne l’a trouvé ni dans les listes (de morts) ni dans les hôpitaux”, raconte-t-elle à l’AFP. “C’est de l’angoisse et beaucoup de douleur”, ajoute-t-elle.”Nous avons l’espoir que Dieu le sortira de là vivant”, dit Larissa Minier, qui s’accroche à un infime espoir de retrouver son frère.- Trou béant -“En ce moment, nous effectuons une extraction de 20 corps que nous avons visualisés. Nous en avons sorti 12. (…) Nous prévoyons de terminer les opérations de recherche aujourd’hui”, a affirmé le général José Luis Frometa Herasme, chef du Corps des Pompiers de Saint-Domingue. Des images aériennes montrent un trou béant à la place du toit de l’établissement et des pelles mécaniques pour dégager l’entrelacs de blocs de béton et de ferrailles.Trois cents secouristes travaillent depuis 36 heures, avec l’appui d’équipes venues d’Israël et de Porto Rico arrivées en renfort.M. Mendez a souligné lors du premier point dans la matinée que “l’identification des corps” était en cours et que l’Institut médico-légal de République dominicaine aller donner des indications sur la nationalité des victimes. Au moins un Américain figure parmi les victimes, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué dans lequel il dit que ses pensées vont “aux familles et aux proches touchés par cet événement dévastateur (…) qui a entraîné la mort malheureuse d’au moins un citoyen américain et de résidents permanents légaux américains”.M. Mendez a également indiqué que “le nombre de 155 transferts (vers les hôpitaux) reste inchangé depuis mardi après-midi”, ce qui signifie que les sauveteurs n’ont sorti que des corps des décombres depuis mardi soir. Les autorités ont appelé la population à faire des dons de sang. Il s’agit de l’une des pires catastrophes de l’histoire récente du pays, marquée par une explosion à San Cristobal, dans la périphérie de Saint-Domingue (38 morts) il y a deux ans et, en 2005, par l’incendie d’une prison à Higuey (est) qui avait coûté la vie à 136 détenus.Les médias estiment qu’entre 500 et mille personnes se trouvaient au Jet Set, établissement prisé des noctambules et fréquenté par des célébrités. Les autorités n’ont pas communiqué le nombre de disparus.- Mort sur scène -Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le toit s’effondrer pendant que le chanteur Rubby Pérez est sur scène. Son corps a été exhumé des décombres dans la nuit, ont confirmé les autorités.La musique de celui qui était surnommé “la voix la plus aiguë du merengue”, a fait le tour de l’Amérique latine et caribéenne et de la planète.De nombreux artistes lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. “L’ami et l’idole de notre genre vient de nous quitter”, a regretté un autre mythe de ce rythme dansant, Wilfrido Vargas.Il doit être enterré jeudi après un hommage au théâtre national. Le président dominicain Luis Abinader s’est rendu sur place dans la matinée de mardi et a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la tragédie.

Discothèque de Saint-Domingue: vers la fin des opérations de secours sur un bilan d’au moins 124 morts

Les équipes de secours, qui n’ont plus trouvé de survivant depuis mardi après-midi, prévoient la fin des opérations de recherche mercredi quand ils auront extrait 20 corps détectés dans les décombres de la discothèque dont le toit s’est effondré dans la nuit de lundi à mardi, provoquant la mort d’au moins 124 personnes. Le bilan devrait …

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Discothèque de Saint-Domingue: vers la fin des opérations de secours sur un bilan d’au moins 124 morts

Les équipes de secours, qui n’ont plus trouvé de survivant depuis mardi après-midi, prévoient la fin des opérations de recherche mercredi quand ils auront extrait 20 corps détectés dans les décombres de la discothèque dont le toit s’est effondré dans la nuit de lundi à mardi, provoquant la mort d’au moins 124 personnes. Le bilan devrait donc s’alourdir encore, sous réserve que ces corps n’avaient pas déjà été comptabilisés dans le bilan officiel réalisé régulièrement par le directeur du Centre d’opérations d’urgence (COE), Juan Manuel Mendez.En attendant, des dizaines de proches s’agglutinent toujours autour de la discothèque, des hôpitaux et de la morgue en attendant des nouvelles ou l’identification de leurs proches.Un brandit une photo, un autre attend tête baissée. Une liste de noms de victimes a été placée sur la bâche d’une tente à côté de l’endroit où les corps arrivent. Mercedes Lopez cherche l’un de ses fils porté disparu. “On ne nous a donné aucune information, on ne l’a trouvé ni dans les listes (de morts) ni dans les hôpitaux”, raconte-t-elle à l’AFP. “C’est de l’angoisse et beaucoup de douleur”, ajoute-t-elle.”Nous avons l’espoir que Dieu le sortira de là vivant”, dit Larissa Minier, qui s’accroche à un infime espoir de retrouver son frère.- Trou béant -“En ce moment, nous effectuons une extraction de 20 corps que nous avons visualisés. Nous en avons sorti 12. (…) Nous prévoyons de terminer les opérations de recherche aujourd’hui”, a affirmé le général José Luis Frometa Herasme, chef du Corps des Pompiers de Saint-Domingue. Des images aériennes montrent un trou béant à la place du toit de l’établissement et des pelles mécaniques pour dégager l’entrelacs de blocs de béton et de ferrailles.Trois cents secouristes travaillent depuis 36 heures, avec l’appui d’équipes venues d’Israël et de Porto Rico arrivées en renfort.M. Mendez a souligné lors du premier point dans la matinée que “l’identification des corps” était en cours et que l’Institut médico-légal de République dominicaine aller donner des indications sur la nationalité des victimes. Au moins un Américain figure parmi les victimes, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué dans lequel il dit que ses pensées vont “aux familles et aux proches touchés par cet événement dévastateur (…) qui a entraîné la mort malheureuse d’au moins un citoyen américain et de résidents permanents légaux américains”.M. Mendez a également indiqué que “le nombre de 155 transferts (vers les hôpitaux) reste inchangé depuis mardi après-midi”, ce qui signifie que les sauveteurs n’ont sorti que des corps des décombres depuis mardi soir. Les autorités ont appelé la population à faire des dons de sang. Il s’agit de l’une des pires catastrophes de l’histoire récente du pays, marquée par une explosion à San Cristobal, dans la périphérie de Saint-Domingue (38 morts) il y a deux ans et, en 2005, par l’incendie d’une prison à Higuey (est) qui avait coûté la vie à 136 détenus.Les médias estiment qu’entre 500 et mille personnes se trouvaient au Jet Set, établissement prisé des noctambules et fréquenté par des célébrités. Les autorités n’ont pas communiqué le nombre de disparus.- Mort sur scène -Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le toit s’effondrer pendant que le chanteur Rubby Pérez est sur scène. Son corps a été exhumé des décombres dans la nuit, ont confirmé les autorités.La musique de celui qui était surnommé “la voix la plus aiguë du merengue”, a fait le tour de l’Amérique latine et caribéenne et de la planète.De nombreux artistes lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. “L’ami et l’idole de notre genre vient de nous quitter”, a regretté un autre mythe de ce rythme dansant, Wilfrido Vargas.Il doit être enterré jeudi après un hommage au théâtre national. Le président dominicain Luis Abinader s’est rendu sur place dans la matinée de mardi et a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la tragédie.

Au Pakistan, l’étau se resserre autour des migrants afghans

Au Pakistan, les Afghans se pressent dans des bus pour rentrer dans leur pays, redoutant l'”humiliation” d’une descente policière dans le pays où les expulsions se multiplient, à la grande satisfaction d’une population qui voit dans ses voisins la source de tous ses maux.Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), depuis le 1er avril, 24.665 Afghans sont repartis, dont 10.741 expulsés.”Tout le monde s’inquiète, les gens disent que la police va faire des descentes”, raconte Rahmat Ullah à l’AFP en embarquant dans un bus à Sohrab Goth, ancienne cité-dortoir de Karachi.Ce quartier, où les bidonvilles ont fleuri au fil de décennies d’exode rural et d’arrivée de familles fuyant la guerre en Afghanistan, a toujours été le point de chute des Pachtounes dans la mégalopole côtière. Ici, qu’ils viennent du Pakistan ou d’Afghanistan, ils peuvent travailler, vivre, se marier dans leur langue et même leur tribu. Et surtout gagner de l’argent.Fin 2023, quand le Pakistan a lancé ses premières expulsions de masse, accompagnées de destructions de maisons, il y a bien des familles qui ont été reconduites à la frontière.- Obligés de tout abandonner -Mais cette fois-ci, les rues de Karachi sont ratissées plus finement et les rafles choquent plus, assurent les migrants et leurs défenseurs. En tout en 2025, jusqu’à 1,6 million d’Afghans pourraient être expulsés, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).”Les gens partent de leur plein gré, donc pourquoi les harceler?”, s’emporte Abdul Chah Boukhari, l’un des responsables de la communauté afghane locale. Islamabad assure avoir donné des “consignes claires” pour “éviter tout abus” mais Nizam Gull a déjà fait ses bagages. “Pour un père de famille, le pire serait que la police sorte les femmes de la maison, ce serait une telle humiliation, je préfère encore mourir”, jure-t-il. Ghulam Hazrat, lui, a mis cinq jours à faire les 700 km de route entre Sohrab Goth et le poste-frontière de Chaman qui mène à sa province d’origine, Kandahar.”On a dû laisser notre maison et le travail derrière nous, tous les jours on se faisait harceler, même sur la route”, raconte à l’AFP ce chauffeur routier de 45 ans, entouré de ses enfants qui, comme lui, ont perdu il y a quelques jours leur permis de séjour.Début avril, Islamabad a purement et simplement annulé ses 800.000 cartes “ACC”, créées en 2017 pour régulariser la situation des Afghans. – “Le terrorisme vient de leur pays” -Pervaiz Akhtar, professeur d’université de 55 ans, se réjouit de cette décision.”On a tout fait pour eux” mais “ils se nourrissent ici, ils vivent ici et ils sont contre nous”, lance ce Pakistanais.”Le terrorisme, ça vient de leur pays”, martèle-t-il, à l’unisson de l’État et des médias officiels qui, depuis des mois, dénoncent les “commanditaires afghans” des attaques violentes, des islamistes comme des séparatistes pakistanais qui sévissent dans l’Ouest frontalier de l’Afghanistan.Pour Maleeha Lodhi, ancienne haute diplomate pakistanaise, “le calendrier et le mode opératoire de ces expulsions” est hautement politique.”Cela fait partie de la pression que le Pakistan fait monter sur les autorités talibanes parce qu’elles ne le rassurent pas face au TTP”, le mouvement des talibans pakistanais qui a tué depuis le début de l’année des dizaines de policiers et soldats au Pakistan en utilisant, accuse Islamabad, des bases arrières en Afghanistan, poursuit-elle.”Qu’ils viennent avec des visas et on fera des affaires avec eux”, renchérit Mohammed Chafiq, commerçant de 55 ans à Islamabad.Roubab Iffat, étudiante de 19 ans, elle, compatit. “Ils vivent ici depuis des années, ils sont chez eux ici maintenant, leurs enfants sont scolarisés ici, ils devraient avoir les mêmes droits que nous”, plaide-t-elle, dans un pays où la nationalité est quasi-exclusivement transmise par le droit du sang.Si l’hostilité est palpable dans la capitale, au Khyber-Pakhtunkhwa voisin, province très majoritairement pachtoune aux forts liens tribaux et familiaux avec l’Afghanistan, la tension monte aussi.Dans la capitale provinciale Peshawar, la police passe désormais ses ordres au sommet des minarets.Juste avant la prière du soir, des officiers lancent ainsi dans les haut-parleurs des mosquées: “Tous les Afghans doivent rentrer dans leur pays” et “propriétaires, expulsez vos locataires afghans!”.Farhan Ahmad a même reçu la visite de policiers chez lui il y a quelques jours. “Ils m’ont dit que la police ferait bientôt des descentes”, raconte ce propriétaire à l’AFP. “Donc il vaut mieux leur dire de partir avant ces raids”.

Au Pakistan, l’étau se resserre autour des migrants afghans

Au Pakistan, les Afghans se pressent dans des bus pour rentrer dans leur pays, redoutant l’”humiliation” d’une descente policière dans le pays où les expulsions se multiplient, à la grande satisfaction d’une population qui voit dans ses voisins la source de tous ses maux.Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), depuis le …

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Au Pakistan, l’étau se resserre autour des migrants afghans

Au Pakistan, les Afghans se pressent dans des bus pour rentrer dans leur pays, redoutant l'”humiliation” d’une descente policière dans le pays où les expulsions se multiplient, à la grande satisfaction d’une population qui voit dans ses voisins la source de tous ses maux.Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), depuis le 1er avril, 24.665 Afghans sont repartis, dont 10.741 expulsés.”Tout le monde s’inquiète, les gens disent que la police va faire des descentes”, raconte Rahmat Ullah à l’AFP en embarquant dans un bus à Sohrab Goth, ancienne cité-dortoir de Karachi.Ce quartier, où les bidonvilles ont fleuri au fil de décennies d’exode rural et d’arrivée de familles fuyant la guerre en Afghanistan, a toujours été le point de chute des Pachtounes dans la mégalopole côtière. Ici, qu’ils viennent du Pakistan ou d’Afghanistan, ils peuvent travailler, vivre, se marier dans leur langue et même leur tribu. Et surtout gagner de l’argent.Fin 2023, quand le Pakistan a lancé ses premières expulsions de masse, accompagnées de destructions de maisons, il y a bien des familles qui ont été reconduites à la frontière.- Obligés de tout abandonner -Mais cette fois-ci, les rues de Karachi sont ratissées plus finement et les rafles choquent plus, assurent les migrants et leurs défenseurs. En tout en 2025, jusqu’à 1,6 million d’Afghans pourraient être expulsés, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).”Les gens partent de leur plein gré, donc pourquoi les harceler?”, s’emporte Abdul Chah Boukhari, l’un des responsables de la communauté afghane locale. Islamabad assure avoir donné des “consignes claires” pour “éviter tout abus” mais Nizam Gull a déjà fait ses bagages. “Pour un père de famille, le pire serait que la police sorte les femmes de la maison, ce serait une telle humiliation, je préfère encore mourir”, jure-t-il. Ghulam Hazrat, lui, a mis cinq jours à faire les 700 km de route entre Sohrab Goth et le poste-frontière de Chaman qui mène à sa province d’origine, Kandahar.”On a dû laisser notre maison et le travail derrière nous, tous les jours on se faisait harceler, même sur la route”, raconte à l’AFP ce chauffeur routier de 45 ans, entouré de ses enfants qui, comme lui, ont perdu il y a quelques jours leur permis de séjour.Début avril, Islamabad a purement et simplement annulé ses 800.000 cartes “ACC”, créées en 2017 pour régulariser la situation des Afghans. – “Le terrorisme vient de leur pays” -Pervaiz Akhtar, professeur d’université de 55 ans, se réjouit de cette décision.”On a tout fait pour eux” mais “ils se nourrissent ici, ils vivent ici et ils sont contre nous”, lance ce Pakistanais.”Le terrorisme, ça vient de leur pays”, martèle-t-il, à l’unisson de l’État et des médias officiels qui, depuis des mois, dénoncent les “commanditaires afghans” des attaques violentes, des islamistes comme des séparatistes pakistanais qui sévissent dans l’Ouest frontalier de l’Afghanistan.Pour Maleeha Lodhi, ancienne haute diplomate pakistanaise, “le calendrier et le mode opératoire de ces expulsions” est hautement politique.”Cela fait partie de la pression que le Pakistan fait monter sur les autorités talibanes parce qu’elles ne le rassurent pas face au TTP”, le mouvement des talibans pakistanais qui a tué depuis le début de l’année des dizaines de policiers et soldats au Pakistan en utilisant, accuse Islamabad, des bases arrières en Afghanistan, poursuit-elle.”Qu’ils viennent avec des visas et on fera des affaires avec eux”, renchérit Mohammed Chafiq, commerçant de 55 ans à Islamabad.Roubab Iffat, étudiante de 19 ans, elle, compatit. “Ils vivent ici depuis des années, ils sont chez eux ici maintenant, leurs enfants sont scolarisés ici, ils devraient avoir les mêmes droits que nous”, plaide-t-elle, dans un pays où la nationalité est quasi-exclusivement transmise par le droit du sang.Si l’hostilité est palpable dans la capitale, au Khyber-Pakhtunkhwa voisin, province très majoritairement pachtoune aux forts liens tribaux et familiaux avec l’Afghanistan, la tension monte aussi.Dans la capitale provinciale Peshawar, la police passe désormais ses ordres au sommet des minarets.Juste avant la prière du soir, des officiers lancent ainsi dans les haut-parleurs des mosquées: “Tous les Afghans doivent rentrer dans leur pays” et “propriétaires, expulsez vos locataires afghans!”.Farhan Ahmad a même reçu la visite de policiers chez lui il y a quelques jours. “Ils m’ont dit que la police ferait bientôt des descentes”, raconte ce propriétaire à l’AFP. “Donc il vaut mieux leur dire de partir avant ces raids”.

L’opposition turque ira “jusqu’au bout” face à Erdogan, affirme son chef à l’AFP

Le combat de l’opposition turque “se poursuivra jusqu’au bout”, affirme dans un entretien à l’AFP le chef de son principal mouvement, déterminé à “forcer” le président Erdogan à convoquer des élections anticipées en réponse à la contestation née de l’arrestation du maire d’Istanbul.”Erdogan a perpétré un coup d’Etat contre le prochain président de la Turquie, notre candidat à la présidentielle. C’est pourquoi notre résistance et notre lutte se poursuivront jusqu’au bout”, jure Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) dont Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul arrêté le 19 mars et placé en détention provisoire pour “corruption”, est la figure de proue.M. Özel, qui a fait descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues du pays lors des dix premiers jours du mouvement de contestation, réclame la libération immédiate de M. Imamoglu et l’organisation d’élections dans les plus brefs délais.Selon lui, une pétition en ce sens lancée par son parti, à la tête duquel il a été reconduit dimanche, a déjà récolté 7,2 millions de signatures à l’échelle du pays, qui compte 61,4 millions d’électeurs. – “Démocratie face à l’autocratie” -“Nous allons infliger à Erdogan le plus grand vote de défiance de l’histoire”, assure à l’AFP M. Özel, dont le parti est sorti large vainqueur d’élections locales l’an passé, raflant 35 des 81 capitales provinciales — dont Istanbul, Ankara et Izmir –, soit onze de plus que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir depuis 2002.Selon lui, même emprisonné Ekrem Imamoglu “a la force de battre Erdogan au premier tour et avec une très large marge”.”Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’Ekrem Imamoglu soit candidat”, insiste M. Özel, qui n’exclut toutefois pas de devoir désigner un candidat prête-nom pour représenter le maire d’Istanbul, dont le diplôme universitaire a été annulé le mois dernier, ce qui l’empêche en l’état de concourir à la présidence.La prochaine élection, tranche-t-il, sera celle de “la démocratie face à l’autocratie”.”Si nous gagnons, la Turquie deviendra immédiatement une démocratie avec un État de droit, une liberté de la presse et une liberté d’expression, une séparation des pouvoirs et un parlement fort”, promet M. Özel, lui-même visé par une plainte pour “insulte au président” pour avoir affirmé que Recep Tayyip Erdogan dirigeait une “junte” effrayée par les élections. – “Sauver la Turquie” –    L’arrestation du populaire maire d’Istanbul, élu en 2019 et réélu l’an dernier, a déclenché une fronde inédite en Turquie depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul en 2013, quand M. Erdogan était Premier ministre.Pour ne pas perdre l’élan de la contestation, qui s’est essoufflée avec les fêtes de la fin du ramadan et la fermeture des universités, le CHP veut tenir un rassemblement chaque mercredi soir dans un district différent d’Istanbul, à commencer par celui de Sisli, dont le maire CHP a été emprisonné en même temps que M. Imamoglu.Le CHP organisera aussi des rassemblements chaque week-end à travers le pays, “en commençant par Samsun, d’où Atatürk est parti pour sauver la Turquie” lors de la guerre d’indépendance (1919-1922), souligne le chef de ce parti créé en 1923 par le fondateur de la République turque.Pour tenter de peser sur les autorités, qui ont arrêté près de 2.000 manifestants fin mars, une manière “d’organiser la peur” selon M. Özel, le chef du CHP a multiplié ces dernières semaines les appels au boycott contre des grands groupes et enseignes proches du pouvoir.Face au président Erdogan, M. Özel réclame également un soutien plus vocal des démocraties étrangères, dont celles de l’Union européenne, “car un coup d’État, l’outrepassement des lois et la fin de l’indépendance de la justice ne sont jamais une affaire intérieure”.