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Faste royal et entente cordiale au premier jour de la visite d’Etat de Macron au Royaume-Uni

Après le faste royal, l’entente cordiale : le président français Emmanuel Macron a appelé mardi la France et le Royaume-Uni, devant le Parlement britannique, à “travailler ensemble” pour protéger l’ordre mondial hérité de 1945, à commencer par l’Ukraine, en renforçant les liens entre Londres et l’Union européenne.”Le Royaume-Uni et la France doivent aujourd’hui de nouveau montrer au monde que notre alliance peut faire toute la différence”, a-t-il lancé, au premier jour d’une visite d’Etat de trois jours, la première d’un président français depuis 2008, devant les deux chambres du Parlement dans le décor prestigieux et solennel du Palais de Westminster à Londres.”Clairement, nous devons travailler ensemble afin de défendre un multilatéralisme efficace et de protéger l’ordre international tel que nous l’avons forgé après la Deuxième Guerre mondiale”, a-t-il ajouté, s’exprimant 30 minutes durant, en anglais, sous les applaudissements nourris des députés et Lords.Dénonçant la “résurgence des pulsions impériales”, Emmanuel Macron a assuré que les Européens, Français et Britanniques en tête, “n’abandonneront jamais l’Ukraine”.”Nous nous battrons jusqu’à la dernière minute afin d’obtenir un cessez-le-feu, pour entamer les négociations afin de construire cette paix solide et durable, car c’est notre sécurité et nos principes qui sont en jeu en Ukraine”, a-t-il dit.Le chef de l’Etat français coprésidera jeudi avec le Premier ministre britannique Keir Starmer une réunion de la “coalition des volontaires”, qui réunit les pays engagés dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine, et à terme la constitution d’une force de réassurance pour dissuder la Russie de reprendre l’offensive, une fois un cessez-le-feu conclu.- “Vive la France” -Le réarrimage du Royaume-Uni à l’Europe constitue une bonne voie en ce sens, a-t-il insisté, soulignant au passage que le Brexit a été “profondement regrettable” mais que “nous le respectons”.Il a indiqué “soutenir les efforts du Premier ministre Keir Starmer pour restaurer la confiance” entre Londres et l’UE.Longuement applaudi, il a aussi manié l’humour à l’anglaise. “Nous adorons la monarchie, surtout lorsqu’elle n’est pas chez nous”, a-t-il dit, déclenchant les rires, tout en remerciant le roi pour son hospitalité et en saluant “l’amitié” entre les deux peuples. Le président de la Chambre des communes Lindsay Hoyle pointant les fresques de batailles sur les murs de la galerie royale de Westminster, a concédé que la relation entre les deux peuples avait souvent été tumulteuse, avant de conclure son discours d’un vibrant “Vive la France”. Comme un symbole du lien entre les deux pays, Emmanuel Macron a aussi annoncé que la France allait prêter au Royaume-Uni la célèbre tapisserie de Bayeux. Elle sera exposée au British Museum entre septembre 2026 et juin 2027. En échange, le musée britannique, où Emmanuel Macron doit se rendre mercredi, va prêter à la France des pièces issues notamment du trésor de Sutton Hoo, un des joyaux de sa collection.Le couple Macron avait d’abord été accueilli dans la matinée par le prince héritier William et son épouse Kate, habillée en Dior, sur le tarmac de la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres.Emmanuel et Brigitte Macron ont ensuite rejoint à Windsor (ouest de Londres) le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après la visite d’Etat du couple royal en France.Après avoir écouté la Marseillaise, tous ont pris place dans des calèches royales, qui ont remonté la rue principale de Windsor pavoisée de drapeaux britanniques et français, jusqu’au château, où doit résider le couple présidentiel. Emmanuel Macron et le roi ont passé ensemble en revue des troupes lors d’une cérémonie dans la cour du château, avant de déjeuner en compagnie de leurs épouses, de William et Kate et d’autres convives.Après le froid qui a caractérisé les relations bilatérales franco-britanniques depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020, la visite d’Etat du président français a lieu dans un climat qui s’est réchauffé entre les deux pays, avec l’arrivée du travailliste Keir Starmer à Downing Street il y a un an.La guerre en Ukraine, qui a remis les enjeux de défense et de sécurité au centre des préoccupations en Europe, a encore rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l’arme nucléaire.- Accord sur l’énergie -“Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble”, doit ainsi affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d’Etat prévu mardi soir. “Ces défis ne connaissent pas de frontières”, doit-il ajouter.Sur le front économique, l’Elysée a annoncé mardi que l’énergéticien public EDF allait prendre une participation de 12,5% dans la future centrale nucléaire britannique de Sizewell C, dans l’est de l’Angleterre. Sur le volet politique, un sommet bilatéral jeudi devrait acter un renforcement de la coopération en matière de défense et de lutte contre l’immigration illégale.Le président français a promis des résultats “tangibles” sur ces deux sujets.Côté britannique, les attentes sont fortes sur la lutte contre l’immigration clandestine, après un nombre record d’arrivées par la Manche depuis janvier (plus de 21.000).

Faste royal et entente cordiale au premier jour de la visite d’Etat de Macron au Royaume-Uni

Après le faste royal, l’entente cordiale : le président français Emmanuel Macron a appelé mardi la France et le Royaume-Uni, devant le Parlement britannique, à “travailler ensemble” pour protéger l’ordre mondial hérité de 1945, à commencer par l’Ukraine, en renforçant les liens entre Londres et l’Union européenne.”Le Royaume-Uni et la France doivent aujourd’hui de nouveau …

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Tour de France: à Rouen, Pogacar atteint le mur du cent

Aussi précoce que supersonique, Tadej Pogacar a signé la 100e victoire de sa carrière, sa 18e sur le Tour de France, en remportant la 4e étape, mardi à Rouen, devant Mathieu van der Poel, qui reste en jaune mais dans le même temps que le Slovène.Pour immortaliser ce petit moment d’histoire, accompli à seulement 26 ans, “Pogi” ne pouvait pas rêver meilleure photo que celle prise au moment où il franchissait la ligne en vainqueur, dans un cri de fauve libérateur.A sa droite, sprinte son grand rival des classiques Mathieu van der Poel, deuxième de l’étape avec le maillot jaune sur ses larges épaules. A sa gauche, Jonas Vingegaard, son principal contradicteur sur la Grande Boucle, s’en va conquérir la troisième place.Et, au milieu, exulte le Slovène, les deux poings brandis, avec le maillot de champion du monde sur le dos…”Gagner sur le Tour de France est incroyable, encore plus avec ce maillot. Arriver à cent victoires, c’est juste fabuleux”, a réagi le leader d’UAE, qui est allé “à la limite” pour étendre son record de victoires pour un coureur en activité.Pogacar dit souvent préférer l’intensité des courses d’un jour à la longueur parfois monotone des grands Tours. Mardi, il a eu droit au meilleur des deux mondes lors d’un final électrique, couru comme une classique au milieu des habitations, avec les meilleurs à l’avant, dans les raides montées de Rouen.”Il y avait beaucoup d’adrénaline, c’était de la course à l’état pur, j’adore ça.”- Vingegaard dans le match -Et il a été obligé de s’employer pour gagner encore, à peine six ans après les premiers frissons, en février 2019, sur le Tour d’Algarve.Après un gros travail de son équipe, le patron d’UAE a attaqué à cinq bornes de l’arrivée dans les pourcentages les plus sévères – jusqu’à 15% – de la rampe de Saint-Hilaire, qu’il a avalée presque entièrement en danseuse, contrairement à son habitude.Derrière, les dégâts ont été immédiats. “Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise sur Pogacar? Vous êtes marrant, je ne l’ai pas vu, j’étais derrière moi…”, expliquera Kevin Vauquelin qui a tout de même réussi à revenir dans le final pour finir à la 10e place à dix secondes du vainqueur et conserver ainsi son maillot blanc de meilleur jeune.Seul Jonas Vingegaard a réussi à suivre et on a retrouvé la scène vue et revue depuis cinq ans des deux meilleurs coureurs du Tour. Mais ils ont temporisé dans la descente vers le centre-ville de Rouen ce qui a permis à un petit groupe de revenir. Parmi eux Remco Evenepoel, Matteo Jorgenson, Romain Grégoire, encore au rendez-vous, Oscar Onley et Joao Almeida, le lieutenant de Pogacar qui l’a ensuite parfaitement emmené jusqu’à la ligne.”Merci mec”, a lancé Pogacar au Portugais.- Le chrono, “vrai test” -Quelques minutes plus tard, le champion du monde, qui avait retrouvé tous ses esprits, discutait déjà, dans la zone protocolaire, des mesures de sa combinaison mercredi pour le contre-la-montre à Caen (33 km).Car, malgré tous ses efforts et ceux de son coéquipier Tim Wellens, il a retrouvé le maillot à pois de meilleur grimpeur et le portera lors du chrono. Dans un sport millimétré où le moindre détail compte, c’est souvent considéré comme un désavantage par les coureurs qui préfèrent porter la tunique sur mesure de leur équipe à celle fournie par l’organisation.”Demain sera le vrai test”, s’est contenté de souligner l’ogre de Komenda qui a promis d’y aller “à fond les ballons du début à la fin”, tout en collant l’étiquette de grand favori à Remco Evenepoel.”C’est le meilleur spécialiste du monde. Oui, je pense qu’il peut prendre le maillot jaune”, a-il estimé alors que le Belge présente tout de même un rebours de 58 secondes sur Pogacar, et Van der Poel.Jonas Vingegaard, troisième à huit secondes, peut lui aussi briguer le maillot jaune si on se fie à son chrono au récent Dauphiné, remporté par Evenepoel mais lors duquel le Danois avait assez nettement dominé Pogacar.Ce dernier assurait que sa victoire mardi suffisait à son bonheur, pour l’instant. C’est déjà sa 18e sur le Tour, à une distance respectable du record du néo-retraité Mark Cavendish (35).Mais, au rythme où va le Slovène, beaucoup commenceraient à s’inquiéter à la place de l’ex sprinteur britannique.