AFP World

Gaza: le Hamas et Israël reprennent les négociations indirectes avant une rencontre Trump-Netanyahu

De nouvelles négociations indirectes entre Israël et le Hamas doivent reprendre lundi au Qatar en vue d’un accord de trêve dans la bande de Gaza, espéré pour “cette semaine” par le président américain, Donald Trump, qui rencontre dans la soirée à Washington le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.M. Trump a estimé dimanche qu’il existait “de bonnes chances” de parvenir à un accord de trêve dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre. “Nous avons déjà fait sortir beaucoup d’otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine”, a-t-il déclaré à des journalistes.Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, M. Netanyahu a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait “contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous”.Un responsable palestinien au fait des discussions a déclaré lundi que les discussions indirectes devaient reprendre dans la matinée à Doha entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. A 12h30 GMT, il n’y avait cependant aucune confirmation de reprise des négociations.Elles portent “sur les mécanismes de mise en œuvre” d’un accord de cessez-le-feu et d’un “échange” d’otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, ajouté ce responsable dans une déclaration à l’AFP, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n’est pas prévue avant 18H30 (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.Le président américain, qui recevra lundi M. Netanyahu pour la troisième fois en moins de six mois, pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique.Selon le responsable palestinien au fait des discussions au Qatar, une session exploratoire s’est tenue hier soir (dimanche) à Doha, via les médiateurs, portant sur un “échange de points de vue concernant le mécanisme pour l’échange d’otages et de prisonniers, le cessez-le-feu et le retrait (israélien).” La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé. – “Bonne foi” -“Le Hamas est sérieux et soucieux d’aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus”, a affirmé le responsable palestinien.Benjamin Netanyahu avait indiqué la semaine dernière avoir donné à ses négociateurs des “instructions claires”: parvenir à un accord “aux conditions que nous avons acceptées”.Le dirigeant israélien avait jugé “inacceptables” samedi les “changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition” initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.Des sources palestiniennes proches des discussions avaient indiqué que la proposition comprenait une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d’après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu’il souhaite obtenir sur l’arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.M. Netanyahu a une “mission importante” à Washington, a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, après l’avoir rencontré dimanche matin: “faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison”.- 12 morts lundi -Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d’habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles, selon l’ONU et des ONG, la Défense civile a fait état de la mort de 12 personnes, tuées lundi par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens. L’AFP a contacté l’armée israélienne à ce sujet. Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d’accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l’AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Au moins 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: le Hamas et Israël reprennent les négociations indirectes avant une rencontre Trump-Netanyahu

De nouvelles négociations indirectes entre Israël et le Hamas doivent reprendre lundi au Qatar en vue d’un accord de trêve dans la bande de Gaza, espéré pour “cette semaine” par le président américain, Donald Trump, qui rencontre dans la soirée à Washington le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.M. Trump a estimé dimanche qu’il existait “de bonnes chances” de parvenir à un accord de trêve dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre. “Nous avons déjà fait sortir beaucoup d’otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine”, a-t-il déclaré à des journalistes.Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, M. Netanyahu a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait “contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous”.Un responsable palestinien au fait des discussions a déclaré lundi que les discussions indirectes devaient reprendre dans la matinée à Doha entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. A 12h30 GMT, il n’y avait cependant aucune confirmation de reprise des négociations.Elles portent “sur les mécanismes de mise en œuvre” d’un accord de cessez-le-feu et d’un “échange” d’otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, ajouté ce responsable dans une déclaration à l’AFP, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n’est pas prévue avant 18H30 (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.Le président américain, qui recevra lundi M. Netanyahu pour la troisième fois en moins de six mois, pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique.Selon le responsable palestinien au fait des discussions au Qatar, une session exploratoire s’est tenue hier soir (dimanche) à Doha, via les médiateurs, portant sur un “échange de points de vue concernant le mécanisme pour l’échange d’otages et de prisonniers, le cessez-le-feu et le retrait (israélien).” La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé. – “Bonne foi” -“Le Hamas est sérieux et soucieux d’aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus”, a affirmé le responsable palestinien.Benjamin Netanyahu avait indiqué la semaine dernière avoir donné à ses négociateurs des “instructions claires”: parvenir à un accord “aux conditions que nous avons acceptées”.Le dirigeant israélien avait jugé “inacceptables” samedi les “changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition” initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.Des sources palestiniennes proches des discussions avaient indiqué que la proposition comprenait une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d’après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu’il souhaite obtenir sur l’arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.M. Netanyahu a une “mission importante” à Washington, a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, après l’avoir rencontré dimanche matin: “faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison”.- 12 morts lundi -Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d’habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles, selon l’ONU et des ONG, la Défense civile a fait état de la mort de 12 personnes, tuées lundi par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens. L’AFP a contacté l’armée israélienne à ce sujet. Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d’accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l’AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Au moins 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Visée par une motion de censure, von der Leyen face aux eurodéputés

Trois jours avant un vote de censure sans danger pour la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’apprête à répondre lundi aux interpellations des eurodéputés qui critiquent sa gestion très centralisée et le manque de transparence de l’exécutif.Pas de suspense. La motion de censure initiée par une partie de l’extrême droite n’a quasiment aucune chance de renverser la présidente de la Commission à l’occasion de ce vote prévu pour jeudi midi.Mais un an après les élections européennes, le débat va permettre à ses opposants de se compter dans l’hémicycle de Strasbourg. Et il pourrait aussi servir à régler quelques comptes au sein de la majorité “pro-européenne”, où les sociaux-démocrates et les centristes critiquent régulièrement la toute puissance de la droite et le pouvoir de plus en plus vertical de Mme von der Leyen.Attendue au Parlement européen vers 18H, la dirigeante aura l’occasion de répondre à ses détracteurs.”C’est une motion de censure venue de l’extrême droite roumaine sur des bases +anti-vax+. La présidente répondra avec conviction et engagement”, assure Stéphane Séjourné, un des vice-présidents de la Commission.Car c’est un eurodéputé roumain, Gheorghe Piperea, qui a pris l’initiative de cette motion pour fustiger le manque de transparence de la cheffe de la Commission dans le “Pfizergate”.Mme von der Leyen n’a jamais rendu public un échange de SMS avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l’Union européenne négociait l’achat de vaccins auprès de ce laboratoire américain.L’affaire a valu à la Commission des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.- “Marionnettes de Poutine” -Gheorghe Piperea accuse aussi la Commission européenne d'”ingérences” dans l’élection présidentielle en Roumanie, remportée par le pro-européen Nicusor Dan en mai.Même si M. Piperea devrait recevoir le soutien d’une partie de l’extrême droite, dont celui du Français Jordan Bardella, sa tentative de renverser l’équipe von der Leyen paraît vouée à l’échec.Le groupe politique ECR, auquel appartient l’élu roumain, a déjà pris ses distances. Car y siègent les eurodéputés italiens du parti de Giorgia Meloni, plus conciliants avec Mme von der Leyen.De son côté, le PPE, le premier groupe dans l’hémicycle, fait bloc autour de la présidente de la Commission, issue de ses rangs.Le chef de ce groupe de droite, l’Allemand Manfred Weber, a ainsi brocardé “les marionnettes de Poutine au Parlement européen” qui “tentent de saper l’unité de l’Europe et de faire tomber la Commission en cette période de turbulences mondiales et de crise économique”.Sans voter la censure, les alliés sociaux-démocrates et centristes pourraient réclamer des gages à Mme von der Leyen.Dans une Europe de plus en plus à droite, la majorité “pro-européenne” a été mise à rude épreuve cette année. Gauche et centristes ont régulièrement reproché au PPE ses ambiguïtés vis-à-vis de l’extrême droite, notamment pour remettre en cause des lois environnementales.Pour la cheffe du groupe centriste, la Française Valérie Hayer, qui ne votera “évidemment pas” la censure, ce débat peut être un “vrai moment de clarification politique” : “On va demander au PPE clairement avec qui il veut travailler.”Autre grief : la gestion de plus en plus centralisée d’Ursula von der Leyen à la tête d’une équipe à sa main pour son second mandat.Un épisode récent a provoqué la colère de la gauche et du centre.Sans prévenir, la Commission a menacé de retirer une loi contre le greenwashing (écoblanchiment) des entreprises, pourtant en cours de négociation au Parlement européen. Un affront pour les eurodéputés, nombreux à dénoncer une atteinte à leurs prérogatives.Jamais une Commission n’a été censurée à Strasbourg, malgré un cas particulier en mars 1999. Avant un vote perdu d’avance, le collège présidé par le Luxembourgeois Jacques Santer avait pris les devants en démissionnant à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.

Le patient travail des restaurateurs égyptiens sur les trésors de Toutânkhamon

Adolescent, Eid Mertah passait des heures à lire des livres consacrés au roi Toutânkhamon, traçant les hiéroglyphes du doigt, rêvant de tenir un jour entre ses mains le célèbre masque d’or du jeune pharaon.Il fait aujourd’hui partie des 150 restaurateurs professionnels égyptiens qui travaillent dans les laboratoires de conservation du Grand musée égyptien (GEM) et traitent, entre autres, la précieuse collection d’objets funéraires découverte en 1922 dans une tombe de la vallée des Rois épargnée par les pillards.”C’est grâce à Toutânkhamon que j’ai choisi d’étudier l’archéologie”, confie à l’AFP cet expert de 36 ans. “Je rêvais de travailler sur ses trésors — et ce rêve s’est réalisé”.Le public devra patienter encore quelques mois pour découvrir le fruit de son travail: à l’origine prévue le 3 juillet, l’inauguration officielle du GEM et de l’exposition permanente réunissant pour la première fois les quelque 5.000 objets du trésor de Toutânkhamon, a été reportée à la fin de l’année. Après plusieurs reports liés aux bouleversements politiques et à la pandémie de Covid-19, les autorités égyptiennes ont expliqué ce nouveau délai par les tensions géopolitiques dans la région. “Je pense que nous sommes plus impatients de découvrir le musée que les touristes eux-mêmes”, raconte Mohamed Moustafa, un restaurateur lui aussi âgé de 36 ans.Le bâtiment ultramoderne construit à proximité des pyramides de Gizeh pour un budget de plus d’un milliard de dollars offrira aux visiteurs une expérience rare: observer derrière une paroi vitrée la vie d’un laboratoire de conservation et le travail des experts sur le bateau solaire du pharaon Khéops, vieux de 4.500 ans, selon les informations obtenues auprès de la direction du musée.”Lorsque les visiteurs parcourront le musée, ils admireront la beauté de ces artefacts. Mais pour nous, chaque pièce est le rappel d’heures innombrables de travail, des débats passionnés et des formations intensives”, explique Mohamed Moustafa.Le trésor de Toutânkhamon comprend son emblématique masque funéraire en or, des cercueils dorés, des amulettes en or, des colliers de perles, des gants en lin, des statues, des sanctuaires miniatures, des chars cérémoniels, ainsi que deux fœtus momifiés, présumés être ses filles mort-nées.Nombre de ces objets n’avaient pas été restaurés depuis leur découverte par l’archéologue britannique Howard Carter. Les techniques de conservation employées à l’époque visaient à protéger les objets, mais plus d’un siècle plus tard compliquent leur restauration.- “Immense puzzle”-L’application de cire sur les surfaces en or a permis “de préserver les objets à l’époque”, explique Hind Bayyoumi, “mais elle a ensuite masqué les détails que nous souhaitons aujourd’hui révéler au monde”.Pendant plusieurs mois, cette professionnelle de 39 ans et ses collègues ont minutieusement retiré la cire qui avait, au fil du temps, emprisonné la saleté et terni l’éclat de l’or.La restauration a été le fruit d’une coopération étroite entre l’Egypte et le Japon, Tokyo apportant un financement de 800 millions de dollars sous forme de prêts ainsi qu’un soutien technique pour la restauration, le transport et la gestion muséale.Les restaurateurs égyptiens, formés pour beaucoup par des experts japonais, ont conduit leurs travaux de pointe dans dix-neuf laboratoires spécialisés – bois, métal, papyrus, textile…La restauration du cercueil de Toutânkhamon – transféré directement depuis sa tombe – s’est révélée une des opérations les plus délicates. Au laboratoire du bois, la restauratrice Fatma Magdy, 34 ans, a mobilisé loupes et archives photographiques pour réassembler avec soin les fines feuilles d’or.”C’était comme reconstituer un immense puzzle”, confie-t-elle. “La forme des cassures, le tracé des hiéroglyphes — chaque détail comptait.”- “Strict minimum”  -La collection Toutânkhamon a longtemps été éparpillée dans plusieurs sites, notamment le Musée égyptien de la place Tahrir, le musée de Louxor, ainsi que la tombe elle-même, dans la Vallée des Rois. Certains objets ont fait l’objet d’une restauration légère avant leur transfert pour un transport sécurisé.Avant toute manipulation, les équipes ont procédé à une documentation photographique, à des analyses aux rayons X et à différents tests pour évaluer l’état de chaque pièce”Nous devions comprendre l’état de chaque objet — les couches d’or, les adhésifs, la structure du bois — absolument tout”, explique M. Mertah, qui a travaillé sur les sanctuaires cérémoniels du jeune pharaon au Musée de la place Tahrir.La philosophie qui a guidé l’équipe tout au long du processus est de “faire le strict minimum nécessaire – tout en respectant l’histoire de l’objet”, explique Mohamed Moustafa. “Chaque objet raconte une histoire”.

Effondrements rue d’Aubagne à Marseille : prison ferme pour des copropriétaires, sursis pour l’élu et l’expert

Symbole du fléau du logement indigne à Marseille, le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne s’est soldé lundi par de la prison ferme, sous bracelet électronique, pour trois copropriétaires et du sursis pour l’architecte-expert et l’ex-adjoint au maire mis en cause.Ce jugement, rendu plus de six mois après le procès, était attendu par toute une ville, traumatisée par ces effondrements de deux immeubles, le 5 novembre 2018, au coeur de Marseille, dont le 65 rue d’Aubagne, où huit locataires avaient perdu la vie.Parmi les 16 prévenus à ce dossier, dix au total ont finalement été condamnés, dont trois seulement à de la prison ferme, trois copropriétaires du 65.La peine la plus sévère, de quatre ans de prison dont deux ans ferme à effectuer sous bracelet électronique, a été infligée à Xavier Cachard, alors élu au conseil régional Paca, coupable, avec le syndic de l’immeuble, des “fautes les plus graves” dans ce dossier, a estimé le tribunal correctionnel.En tant que copropriétaire mais aussi avocat du syndic, il a adopté “une stratégie d’obtruction de réalisation des travaux nécessaires” dans l’immeuble, avec une “emprise manifeste sur les décisions et les votes”, sans parler de son “indifférence déplorable” sur l’état du logement qu’il louait, a asséné le président du tribunal correctionnel de Marseille, Pascal Gand.Juste avant que soit abordé le cas de Xavier Cachard, l’audience avait été interrompue près de 40 minutes après le malaise d’un autre copropriétaire, qui s’est effondré à l’énoncé de sa culpabilité. – “Téléprison” -Alors que le président énumérait les nombreux travaux – risques d’effondrement du plafond et du plancher, fils électriques apparents, déficit de chauffage, moisissures, punaises de lits – que Sébastien Ardilly aurait dû entreprendre, avec ses parents, dans le logement qu’ils louaient à une famille comorienne, dont un enfant de huit ans, le prévenu s’était effondré, nécessitant l’intervention des marins-pompiers.Sébastien Ardilly a finalement été condamné à trois ans de prison donc un an ferme, sous bracelet électronique, son père Gilbert écopant lui de de la même peine que M. Cachard. Des amendes importantes ont également été prononcées, jusqu’à 100.000 euros contre le cabinet Liautard, syndic du 65 rue d’Aubagne.Le tribunal a donc largement suivi les parties civiles, qui avaient directement cité à comparaître les copropriétaires du 65 rue d’Aubagne, le seul immeuble habité lors du drame, après que ceux-ci avaient été épargnés par l’instruction. Pour les prévenus qui avaient été poursuivis par les magistrats instructeurs, le tribunal s’est au contraire montré plus clément, prononçant uniquement des peines de prison avec sursis, et ce notamment contre le seul élu mis en cause dans ce dossier, Julien Ruas.Alors adjoint au maire de Jean-Claude Gaudin, maire LR de la ville de 1995 à 2020, et chargé notamment du logement insalubre, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. “Vous ne vous êtes aucunement mobilisé pour mettre en place une politique volontariste de lutte contre les immeubles en péril”, a estimé le président.L’architecte Richard Carta, qui avait qui avait bâclé une visite de l’immeuble quelques jours à peine avant le drame, laissant aussitôt les habitants réintégrer leurs appartements, a eu la même peine, assortie d’une interdiction définitive d’exercer ce métier.- “Téléprison” -En sortant de l’audience, des habitants de Marseille, venus en nombre écouter cette décision dans une ville minée par le logement indigne, ont crié “assassins” quand les principaux prévenus sont passés devant eux.”C’est un jugement qui est quand même assez clément (…), on attendait quand même plus. Et effectivement, on est encore sous le choc”, a réagi Anissa Harbaoui, coprésidente de l’Assemblée des délogés, regrettant qu’il n’y ait “aucune peine de prison ferme” et assimilant les peines sous bracelet électronique à du sursis.”C’est de la téléprison”, a dénoncé un autre membre de l’Assemblée des délogés, Stéphane Lécolier, en comparant ces peines à du “télétravail”.Les six semaines de débats à l’automne avaient permis d’établir que les effondrements le 5 novembre 2018 des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables, vu l’état du bâti. Mais l’instruction avait seulement renvoyé quatre personnes devant le tribunal : Julien Ruas, Richard Carta, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et Marseille Habitat, bailleur social de la ville de Marseille propriétaire du numéro 63, laissé à l’état de ruine.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient donc cité à comparaître 12 personnes supplémentaires, dont plusieurs copropriétaires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont donc été jugées, pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, un délit punissable de cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnérables dont au moins un mineur à des conditions d’hébergement indigne, des faits qui peuvent valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement.Durant les débats, les prévenus avaient contesté en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. 

Au Kenya, tension et déploiement policier massif face aux nouvelles manifestations antigouvernementales

Les rues étaient vides et la tension élevée lundi à Nairobi, capitale d’habitude dynamique du Kenya où les principales voies d’accès avaient été coupées en amont d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales, après de récents rassemblements entachés de violences policières et de pillages.La Journée Saba Saba (“sept, sept” en swahili, pour 7 juillet) commémore chaque année le soulèvement du 7 juillet 1990, lorsque les Kényans ont manifesté pour l’instauration du multipartisme, au cœur des années sombres du régime autocratique de Daniel arap Moi.Cette année, cet hommage se conjugue à la vague de contestation qui secoue depuis un an le pays contre les taxes, la corruption, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la présidence de William Ruto. Lundi à la mi-journée, les manifestants semblaient peu nombreux dans les rues désertées du centre-ville, haut-lieu des rassemblements ces derniers mois. Des journalistes de l’AFP ont vu un groupe de policiers tirer des gaz lacrymogènes face à une cinquantaine de jeunes hommes, dont certains leurs jetaient des pierres. Plus tôt dans la matinée, sous une fine bruine, seuls quelques passants, boda-boda (motos-taxis) et policiers étaient visibles dans ce hub de l’économie et du pouvoir politique.”Je n’ai jamais vu le centre-ville comme ça”, a déclaré à l’AFP Edmond Khayimba, un agent de sécurité de 29 ans.Hanifa Adan, une des figures de ce mouvement décentralisé, a rallié sur X le fait qu’il pleuve sur la police “tandis que nous restons au chaud à la maison.” Les télévisions locales montraient des rassemblements limités en périphérie de la capitale et dans quelques villes du pays, la police y ayant parfois déployé des canons à eau. – “Ruto ne délivre pas” -Les dernières manifestations du 25 juin, au départ pacifiques, ont tourné à la violence, des jeunes affrontant à coup de jets de pierre la police, qui a répliqué par de grandes quantités de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Dix-neuf personnes ont été tuées et 500 autres arrêtées, l’exécutif affirmant avoir “déjoué un coup d’Etat”, tandis que les manifestants accusent les autorités de payer des vandales armés pour discréditer leur mouvement.Le 25 juin devait rendre hommage aux dizaines de victimes du vaste mouvement citoyen de 2024, qui avait culminé avec, le même jour, une brève prise du Parlement par les manifestants. Ces jeunes de la “Generation Z”, pour beaucoup urbains, éduqués et connectés, réclamaient le retrait d’une loi budgétaire controversée ainsi que le départ du président Ruto, élu en 2022 sur la promesse de défendre les plus démunis après des années de difficultés économiques.”Le gouvernement devrait être responsable. Les jeunes manifestent pour beaucoup de choses comme l’accès à la santé”, affirme lundi Rogers Onsomu, un boda-boda de 32 ans venu pour travailler. “Ce que (Ruto) a promis au pays, il ne le délivre pas. Ce slogan de +Ruto doit partir+ nous ne le lâcherons pas, nous le ferons vivre chaque jour”, ajoute-t-il cependant. – Années 1990 -Les violences policières entachent l’image du Kenya, pays d’Afrique de l’Est d’environ 55 millions d’habitants, considéré comme l’un des rares Etats stables et démocratiques dans une région troublée. Les organisations de défense des droits humains, notamment Human Rights Watch (HRW) et Amnesty, ont critiqué la réponse des autorités, tandis que les Nations unies ont déploré les violences, appelant au calme et à l’ouverture d’enquêtes “indépendantes et transparentes”.Dimanche, un gang armé a attaqué le siège de la Commission kényane des droits humains, où se tenait une conférence de presse appelant à la fin des brutalités policières.Pour l’analyste Gabrielle Lynch, spécialiste de l’Afrique à l’université britannique de Warwick, la réponse étatique rappelle celle de l’époque de Saba Saba. Le pouvoir avait alors arrêté plus de 1.000 personnes, détenues pour certaines pendant deux ans, selon Amnesty International. “Mais nous ne sommes plus dans les années 1990”, pointe Mme Lynch. “Ils ne semblent pas avoir compris que le monde avait changé”.

Ukraine: la Russie dit avoir pris une localité dans la région de Dnipropetrovsk, une première

La Russie a revendiqué lundi la prise d’une localité dans la région de Dnipropetrovsk, dans le centre-est de l’Ukraine, une première depuis le début de l’invasion en février 2022, au moment où les discussions diplomatiques entre Moscou et Kiev sont dans l’impasse.Cette conquête russe, si elle était confirmée par Kiev, constituerait un nouveau revers symbolique pour les forces ukrainiennes.La Russie a aussi de nouveau lancé dans la nuit une centaine de drones et tiré des missiles contre son voisin, faisant au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés.- Versions contradictoires -“La localité de Datchnoïe, dans la région de Dnipropetrovsk, a été libérée”, s’est félicitée dans un communiqué l’armée russe, qui avait annoncé début juin mener une “offensive” inédite dans cette partie de l’Ukraine.Elle a en outre diffusé une vidéo censée montrer ses soldats dans ce village à environ 70 kilomètres à l’ouest de la grande ville de Donetsk, sous contrôle russe.L’Ukraine n’a pas réagi dans l’immédiat à cette annonce russe mais, plus tôt lundi, l’état-major de ses forces armées avait assuré que des assauts russes avaient été “repoussés” la veille “dans les environs” de Datchnoïe.Dimanche, une unité ukrainienne combattant dans le secteur avait quant à elle affirmé toujours “contrôler” Datchnoïe.Elle avait également dénoncé les “fausses informations” en provenance de Moscou concernant une avancée dans cette zone et publié une vidéo montrant, d’après elle, le drapeau ukrainien au-dessus d’un bâtiment à Datchnoïe.”Nous sommes là et nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout ! Nous ne céderons pas un seul mètre de notre territoire sans nous battre”, avait également assuré cette unité.- Demandes maximalistes -Une réelle progression russe dans la région de Dnipropetrovsk aurait une valeur stratégique sur le terrain, en pleines discussions diplomatiques poussives en vue d’un règlement du conflit. Le président russe Vladimir Poutine maintient toujours ses demandes maximalistes, en premier lieu que Kiev cède à la Russie les régions ukrainiennes annexées et que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan. Des conditions inacceptables pour les dirigeants ukrainiens et leurs alliés occidentaux.L’Ukraine, pour sa part, exige que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à hauteur d’environ 20%.Avant l’assaut russe à grande échelle de février 2022, quelque trois millions de personnes vivaient dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, dont environ un million dans la capitale régionale, Dnipro, qui est régulièrement la cible de frappes meurtrières russes.De nombreux Ukrainiens, fuyant les combats dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk, y ont trouvé refuge après l’offensive initiale des troupes russes il y a près de trois ans et demi.- Centres de recrutement touchés -L’annonce par la Russie de la prise de Datchnoïe intervient à un moment où son armée poursuit son pilonnage des villes et villages d’Ukraine.Dans la nuit de dimanche à lundi, elle a tiré quatre missiles et envoyé 101 drones, dont 75 ont été interceptés par la défense antiaérienne ukrainienne, faisant au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés dans plusieurs régions, selon les autorités ukrainiennes.Dans la ville de Kharkiv (nord-est), un journaliste de l’AFP a vu des civils être évacués d’un bâtiment, après qu’il avait été endommagé par un tir russe. Certains ont dû se réfugier dans des abris non loin, seulement quelques affaires et leurs animaux de compagnie sous les bras.D’après l’armée ukrainienne, les forces russes ont notamment frappé deux centres de recrutement militaire, à Kharkiv et Zaporijjia, y faisant au moins quatre blessés, selon un bilan provisoire.L’armée russe, pour sa part, s’est targuée d’avoir “touché” ces sites, ainsi que d’autres cibles du complexe militaro-industriel ukrainienne.Face à l’intensification des attaques russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois martelé que la livraison de systèmes de défense antiaérienne par les Occidentaux demeurait “la priorité absolue”.Mais les Etats-Unis, jusqu’à récemment le premier soutien militaire de l’Ukraine, ont annoncé la semaine dernière avoir interrompu la fourniture de certaines armes, y compris des munitions de systèmes de défense Patriot, qui permettent de limiter l’ampleur des bombardements russes.