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Le Pen: syndicats et ONG dans la rue le 12 avril pour l'”Etat de droit”

Syndicats et ONG donnent rendez-vous le 12 avril pour “défendre l’Etat de droit” et dénoncer la “remise en cause” de la justice suite à la condamnation de Marine Le Pen, une mobilisation voulue plus large que l’appel à manifester dimanche d’une partie de la gauche.Un “large panel d’organisations de la société civile – syndicats, organisations antiracistes, féministes et de défense des droits humains, organisations étudiantes” appelle à se réunir “sous la forme d’un rassemblement à Paris et de mobilisations simultanées dans toutes les villes de France”, selon un communiqué conjoint de la CGT et SOS Racisme.”Lundi dernier, le Rassemblement national et plusieurs de ses dirigeants, cadres et élus ont été condamnés pour détournement de fonds publics. Cette décision de justice a donné lieu, par le RN mais également au-delà des rangs de ce parti, à de graves remises en cause de la justice et des magistrats qui la servent”, dénonce le message auquel s’associe notamment la Ligue des droits de l’Homme.Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait violemment riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. La CGT, SOS Racisme et la LDH n’ont pas appelé à participer dimanche à Paris au rassemblement initié par les Ecologistes et LFI en réponse au meeting de soutien à Marine Le Pen prévu dans la capitale.”Ce qui se passait autour du rassemblement de dimanche ne nous allait pas, parce qu’en fait il n’y a pas de texte d’appel”, a expliqué à l’AFP Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT chargé de la lutte contre les discriminations.”C’était vraiment trop rapide, on avait l’impression que c’était uniquement de la réaction au rassemblement de l’extrême droite”, a-t-il ajouté.- “Prétextes” et contorsions -L’objectif du 12 avril est de “mobiliser la société civile et donc la population de manière générale”, le soutien des partis politiques relevant de leur “responsabilité”, même si “tout ce qui pourra être fait pour populariser l’appel sera bienvenu”, a ajouté M. Ré.Cet appel estampillé “société civile” pourrait ainsi convenir au PS et au PCF, qui n’ont pas non plus appelé à manifester dimanche et souhaitaient une mobilisation dans un cadre plus large. “Si nous devons manifester, alors il faut le faire avec, et je dirais derrière, les syndicats, la magistrature, avec la société civile”, affirmait samedi matin le premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol sur Franceinfo. La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a toutefois défendu le rassemblement de dimanche, affirmant qu’elle comprendrait “mal que certains passent le week-end à se contorsionner, (…) pour trouver des prétextes pour ne pas être là”.  “La République est menacée”, a-t-elle justifié, sur BFMTV.Selon elle, il y aura des communistes et des socialistes: “La base sera là”, même si “les appareils décident de ne pas appeler pour des raisons qui leur appartiennent et que je respecte”, a-t-elle dit, avant ce rassemblement auquel appellent aussi le syndicat Solidaires, l’Union syndicale lycéenne et l’Union étudiante et l’association Attac.Pour la mobilisation du 12 avril, “la liste (complète) des signataires de l’appel sera publiée mardi” et le déroulé de l’évènement pourra être précisé ensuite, selon la CGT. A Paris, “on se dirige vers un rassemblement à 18 heures place de la République, avec des discours et des interventions d’artistes, un peu comme ce qu’on avait fait au moment des législatives” de juin 2024, a précisé à l’AFP le président de SOS Racisme Dominique Sopo.La Ligue des droits de l’Homme prévoit en outre, le 17 avril à Paris, “une table ronde sur les atteintes à l’Etat de droit et l’indépendance des juges” avec notamment Amnesty et le Syndicat de la magistrature, a indiqué à l’AFP sa présidente Nathalie Tehio.

Première étape du congrès du PS, six contributions générales déposées

Six contributions générales, dont celles du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et celle du patron des députés PS Boris Vallaud, ont été déposées samedi, première étape du 81e congrès du parti qui se déroulera à Nancy en juin, a annoncé la Commission nationale d’organisation du congrès.La commission, présidée par la sénatrice Corinne Narassiguin, a enregistré six contributions générales, qui définissent les lignes stratégiques, et 361 contributions thématiques, précise le PS dans un communiqué. Première étape du congrès, il fallait pour déposer une contribution obtenir au minimum 15 signatures de membres du Conseil national du PS (sorte de parlement du parti, qui compte 302 membres). Parmi ces contributions générales, on compte celle du premier secrétaire sortant Olivier Faure, baptisée “Le cÅ“ur de la gauche”, qui a recueilli 119 parrainages, et propose notamment la construction d’une “plateforme commune” de “la gauche non mélenchoniste”, pour 2027, “de François Ruffin à Raphaël Glucksmann”.”Retrouvons-nous”, celle de son opposant au dernier congrès, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et de l’élue de Paris Lamia El Aaraje, a récolté 72 parrainages. Ils défendent un “nouveau rassemblement de la gauche”, notamment avec Place Publique de Raphaël Glucksmann. Son autre opposante, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a recueilli 42 parrainages pour sa contribution “Pour gagner, un grand parti et une nouvelle alliance”, qui prône “une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027”.La contribution baptisée “Unir” du patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a elle engrangé 27 parrainages. Le député des Landes, qui s’affiche comme le “candidat du rassemblement”, veut un congrès de “réconciliation et de doctrines” .La contribution des députés Philippe Brun et Jérôme Guedj, “Pour un nouveau socialisme”, avec comme première signataire la trésorière du PS Fatima Yadani, a déposé 15 parrainages. Ils défendent une ligne “démocratique, féministe, populaire et universaliste”.  Enfin, celle de l’aile gauche du parti, “Avenir socialiste”, et portée par le député Paul Christophle, a aussi obtenu 15 parrainages.S’ouvrent désormais trois semaines de débats internes et de tractations, pour tenter de faire converger certaines contributions, avant le dépôt des motions (ou texte d’orientation, en termes socialistes) le 25 avril. Pour déposer une motion, il faut un minimum de 30 signatures de membres du conseil national.A l’issue d’un premier vote des adhérents le 27 mai sur ces textes d’orientations, les premiers signataires des deux textes arrivés en tête pourront concourir pour être premier secrétaire du parti. Le vote aura lieu le 5 juin, et les résultats seront entérinés lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. caz/sl/spi      

RN: avant le meeting à Paris, rassemblement clairsemé à Marseille

Avant son meeting à Paris dimanche, en réaction à la condamnation de Marine Le Pen, le Rassemblement national a souhaité se mobiliser samedi dans une salle des fêtes à Marseille, mais l’affluence était clairsemée, avec quelques centaines de personnes.Selon les organisateurs, 500 personnes avaient fait le déplacement au Florida Palace, où le parti a ses habitudes, dans une grande salle restée à moitié vide. Sur les affiches, le slogan “Soutenons Marine, sauvons la démocratie” donnait le ton, en écho à cette condamnation qui compromet les chances de Mme Le Pen de concourir à la présidentielle 2027.”On n’est pas sur une salle archi-remplie. Mais c’est une mobilisation spontanée”, a estimé Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône et patron du parti dans le département, interrogé par l’AFP.L’élu explique avoir voulu donner une alternative à ceux qui “ne pouvaient pas monter à Paris” mais souhaitaient quand même “s’exprimer en tant que citoyens” après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison (dont deux ans ferme sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et cinq ans d’inéligibilité applicable immédiatement.Pour Robert Trani, 77 ans, militant historique, convaincu qu’il n’y a “pas eu de détournements” mais seulement “un problème d’administration”, la cheffe de file du parti a été victime d'”une justice pastèque, rouge”.Le tribunal a lui estimé que Marine Le Pen avait été au “cÅ“ur” d’un système mis en place pour rémunérer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016.”Sur le principe, c’est normal d’être condamnée”, concède Mathilde, 21 ans, militante depuis quatre ans: mais “l’inéligibilité, quand les autres accusés des mêmes choses ne l’ont pas eue, c’est une atteinte à la démocratie”. Cette étudiante rêve de travailler dans le luxe et ne souhaite pas décliner son identité, pour ne pas compromettre ses ambitions.Au micro, les élus revendiquent “20.000 nouvelles adhésions en quatre jours” au RN. Ici, à la fin des prises de parole, une douzaine d’adhésions avaient été enregistrées.Christophe Denza, cadre de 48 ans, vient justement de s’encarter, en “réaction” à ce jugement. “On n’est pas cette France que vous dépeignez”, plaide-t-il: “Je suis pour une espèce de protectionnisme, pour qu’on revienne à du bon sens dans les institutions et qu’on puisse déjà nous-mêmes vivre correctement pour être en capacité d’accueillir”.Au même moment, une manifestation contre le parti d’extrême droite a réuni 200 personnes, selon la police, dans le centre de la deuxième ville de France, avec un mot d’ordre, “éteindre la flamme” du RN.

Droits de douane: “Nous faisons appel au patriotisme” des entreprises, lance le ministre français de l’Economie

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme” face aux droits de douane massifs annoncés par le président américain Donald Trump. “Nous faisons appel au patriotisme”, a déclaré M. Lombard sur BFMTV/RMC. Alors que s’engage une négociation avec les Américains sur les droits de douanes, “il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains”, a-t-il ajouté. Le président Emmanuel Macron avait appelé jeudi les entreprises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique. A propos de la riposte européenne qui se prépare, Eric Lombard a averti qu’elle pourrait aller “au-delà des droits de douane”. Il a évoqué normes, échange de données ou outils fiscaux.”On va riposter sur un ensemble de produits sur lequel on ne risque pas de désorganiser l’échelle de valeur en Europe”, a ajouté le ministre sur BFMTV/RMC. “La riposte peut être très vigoureuse et il ne faut pas qu’on riposte exactement avec les mêmes armes parce que si on fait comme les Etats-Unis (…), on va avoir aussi un effet négatif en Europe”, avec inflation et baisse de la croissance, a-t-il souligné. La riposte doit être “proportionnée” et “nous conduire à la table de négociation”, laquelle se fait “d’égal à égal”, l’économie européenne étant une “des plus puissantes du monde”, a-t-il insisté. “Nous avons tout à fait les moyens de négocier (…) pour obtenir un désarmement (des mesures annoncées, NDLR) le plus rapidement possible. Le dialogue se poursuit en permanence”, a-t-il ajouté.

Le PS ne manifestera pas dimanche pour ne pas politiser la justice

Le Parti socialiste ne participera pas dimanche au rassemblement à Paris contre l’extrême droite pour ne pas donner l’impression que la condamnation de Marine Le Pen est une décision politique, a expliqué vendredi Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du parti.”Cela donnerait l’impression que ce serait la gauche contre l’extrême droite. Ce n’est pas ça le sujet. Je ne voudrais pas qu’on donne le sentiment que c’est un combat politicien, ce n’est pas un combat politicien”, a affirmé le maire de Rouen sur Public Sénat.La France insoumise et les Écologistes appellent à un rassemblement dimanche, place de la République à Paris, contre l’extrême droite alors que le Rassemblement national organise le même jour dans la capitale un meeting de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation judiciaire.”Ce n’est pas la bonne manière parce que nous devrions aussi mobiliser la société civile. L’indépendance de la justice ne concerne pas que les élus. Sinon, on offre un argument à des personnes condamnées par la justice pour se prétendre victimes d’un complot politicien, ce qui n’est absolument pas le cas”, a-t-il insisté. Le RN entend protester contre la condamnation de sa cheffe de file à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.M. Mayer-Rossignol s’est dit opposé à toute modification de la loi sur l’exécution provisoire pour les élus condamnés, comme le veut Eric Ciotti, patron des députés UDR, qui va déposer une proposition de la loi sur le sujet.  “Quand je commets une infraction de la route sur du code de la route, on me retire mon permis, on me dit pas attendez +on va vous laisser votre permis, puis on verra dans six mois si vraiment on vous le retire+. La loi est dure, mais c’est la loi. 4,1 millions d’euros de détournement d’argent public, c’est de ça dont il s’agit”, a-t-il ajouté à propos de la condamnation de Marine Le Pen.

Présidence LR: ces nouveaux adhérents LR attirés par le match Retailleau-Wauquiez

Il y a ceux qui rentrent au bercail par “fidélité” à Laurent Wauquiez et ceux qui s’engagent pour la première fois, séduits par le “courage” de Bruno Retailleau: tour d’horizons des nouveaux adhérents LR qui affluent pour élire le nouveau patron de la droite. A Oullins, dans l’agglomération lyonnaise, les participants au meeting du député de Haute-Loire doivent s’armer de patience pour quitter les lieux, les organisateurs ne les laissant passer qu’au compte-goutte pour dénicher parmi eux ceux qui n’ont pas encore adhéré. La plupart ont déjà sauté le pas, à l’image de Xavier, 54 ans, qui préfère taire son nom de famille, comme beaucoup d’autres personnes interrogées.Il confie avoir claqué la porte du parti “il y a plus 20 ans”, mais il a repris sa carte récemment pour voter par “fidélité à Laurent Wauquiez” dont il espère qu’il pourra accomplir à l’échelon national “ce qu’il a fait” à la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes.Le dispositif mis en place place à Oullins témoigne du rôle déterminant qu’auront, une fois encore, les nouveaux adhérents dans le choix du président de LR lors d’un congrès les 17 et 18 mai.  Le parti est d’ailleurs “en passe de doubler” le nombre de ses membres qui était de près de 44.000 au début de la campagne, indique à l’AFP une source du parti. Des chiffres que l’AFP n’a pu vérifier.- “C’est pas gagné” -L’argument de la “fidélité” à Laurent Wauquiez revient avec plus de force encore le lendemain lors d’une autre réunion publique dans son fief du Puy-en-Velay.      “On veut que notre cheval gagne!”, s’exclament Louis et Chantal, un couple de retraités qui signent leur chèque d’adhésion juste avant les discours, reconnaissant voter de longue date pour Laurent Wauquiez, mais sans jamais avoir adhéré aux Républicains pour autant.”Si on est là aujourd’hui, c’est que ce n’est pas gagné pour lui. Il a besoin de notre soutien”, renchérissent Monique et Jean, un couple qui a patiemment fait la queue pour -disent-ils- “régulariser” leur situation chez LR. En Haute-Loire, Laurent Wauquiez se targue d’avoir multiplié par 7 le nombre d’adhérents, passés de 200 à 1.400 depuis la mi-février, et espère même les décupler d’ici la date limite d’adhésion fixée au 17 avril, un mois avant le scrutin.Si LR a frôlé la disparition en juin lorsque son ancien patron, Eric Ciotti, s’est allié au RN aux législatives, le parti s’est redressé depuis l’arrivée en septembre de Michel Barnier à Matignon, retrouvant des couleurs dans les sondages, en particulier Bruno Retailleau qui attire la lumière à Beauvau.- “Retailleau présidentiable” -A Maisons-Alfort en banlieue parisienne, lors d’un meeting, le Vendéen place à trois reprises dans son discours un appel aux adhésions pour ce qu’il présente comme “l’élection du siècle”.Ici aussi, les bulletins sont distribués généreusement à l’entrée. Et comme à Oullins, la plupart des participants ont déjà leur carte, même si certains se plaignent de ne pas l’avoir encore reçue par courrier.C’est le cas d’Emma Dubois, 23 ans, qui a adhéré pour la première fois dix jours plus tôt, convaincue par le “courage” de Bruno Retailleau, “un présidentiable comme on n’en avait pas connu depuis Nicolas Sarkozy”. Agé de 22 ans, Antoine Luciani raconte comment il a adhéré à la fin février avec ses deux parents, précisant que sa mère avait voté François Hollande en 2012 et Emmanuel Macron en 2017 “et maintenant elle est presque plus à droite que nous”.”Je suis aligné sur les idées de Bruno Retailleau, mais aussi sur celles de François-Xavier Bellamy et Philippe de Villiers. C’est la ligne (conservatrice, ndlr) de ce que devrait être la droite aussi bien d’un point de vue sociétal qu’économique”, soutient ce jeune militant.        Au terme du discours du ministre de l’Intérieur, Freddy Onillon, 50 ans, venu avec un ami, se laisse encore le temps de réfléchir avant de reprendre sa carte, même s’il admet “une prédisposition pour la famille LR depuis de longues années”.  

Près d’un Français sur deux souhaite que Le Pen candidate à l’Elysée, selon un sondage

Près d’un Français sur deux (49%), soit une hausse de 7 points en un mois, souhaite que Marine Le Pen soit candidate à la prochaine élection présidentielle, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio réalisé après sa condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens.51% des Français, au contraire, ne souhaitent pas que la leader du RN puisse se porter candidate à l’Élysée, un résultat en baisse de sept points par rapport à une précédente étude réalisée fin février février.Mais selon la même enquête, seuls 37% des Français pensent que Mme Le Pen pourra finalement être candidate, un résultat en chute de 37 points en un mois. Seuls les sympathisants du RN sont majoritaires (69%) à croire que leur candidate pourra concourir.Une écrasante majorité de sondés (79%) considère que Marine Le Pen est d’extrême droite. Dont 76% parmi les sympathisants du RN.Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 1er et 2 avril auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d’erreur comprise entre 2,8 et 3,1 points.

Condamnation de Le Pen: Trump et Vance apportent leur soutien à la dirigeante d’extrême droite

Le président américain Donald Trump a appelé jeudi soir à la “libération” de Marine Le Pen en jugeant que sa condamnation à une peine d’inéligibilité constituait une “chasse aux sorcières” pour l’empêcher de remporter la présidentielle française de 2027.Peu avant, jeudi, son vice-président JD Vance, avait également fustigé la condamnation par la justice de la dirigeante d’extrême droite en estimant que “ce n’est pas ça la démocratie”.”Je ne connais pas Marine Le Pen mais je suis sensible au fait qu’elle travaille dur depuis tant d’années”, a écrit dans la nuit de jeudi à vendredi le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social.”Elle a essuyé des échecs mais elle a continué et, maintenant, juste avant ce qui serait une Grande Victoire, ils s’en prennent à elle sur une accusation mineure dont elle ne savait probablement rien – Cela ressemble pour moi à une erreur comptable”, a poursuivi le locataire de la Maison Blanche en allusion à la condamnation lundi de Mme Le Pen, qui pourrait l’empêcher de concourir à la prochaine présidentielle.Celle-ci est programmée en principe au printemps 2027 à la fin du second mandat du président Emmanuel Macron.”C’est tellement mauvais pour la France et pour le Grand Peuple de France (…) LIBEREZ MARINE LE PEN!”, a exhorté Donald Trump en lettres majuscules.Sans jamais citer la justice et l’exécutif en France, le président américain, dont les proches JD Vance et Elon Musk soutiennent ouvertement des partis d’extrême droite en Europe, a jugé que Mme Le Pen était victime d’une “chasse aux sorcières” par des “gauchistes européens qui se servent de l’arme judiciaire pour faire taire la liberté d’expression”.Son vice-président JD Vance a aussi apporté son soutien à la dirigeante du Rassemblement national (RN).”Elle est en tête dans certains sondages. Et pour une accusation particulièrement mineure (…) ils essaient de la mettre en prison et de l’écarter du scrutin”, a-t-il déclaré sur la télévision Newsmax, une des chaînes préférées de la droite ultraconservatrice américaine.Il a aussi laissé entendre, à tort, que Marine Le Pen n’était pas personnellement “impliquée” dans les faits reprochés par la justice française.- “Pas la démocratie” -“Ce n’est pas ça la démocratie”, a-t-il martelé. Jugée coupable lundi à Paris de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens, Marine Le Pen s’est vu infliger quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.Après cette condamnation, la triple candidate à la présidentielle a reçu le soutien de nombreux dirigeants étrangers de la droite radicale.Donald Trump l’avait même comparée à ses propres affaires judiciaires aux Etats-Unis, estimant que le sort de Marine Le Pen était “une affaire très importante”.En février, JD Vance avait sidéré les Européens lors de son discours à la conférence sur la sécurité de Munich. Il les avait accusés d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse, les appelant à rompre le “cordon sanitaire” contre l’extrême droite.Simultanément, Marine Le Pen a appelé jeudi soir à l’instauration d’un “protectionnisme intelligent” en Europe, après l’annonce de 20% de droits de douane américains supplémentaires sur tous les produits importés de l’Union européenne.La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a dénoncé sur X des annonces “brutales et au bénéfice des seuls Etats-Unis alors que nous aurions pu construire de nouvelles règles pour le commerce international sans le déni des mondialistes forcenés”.burs-nr/jnd

Prison ferme: les députés reviennent sur les aménagements automatiques des courtes peines

La prison plutôt que le bracelet électronique: les députés ont adopté jeudi un texte pour faire de l’incarcération la règle plutôt que l’exception en revenant sur l’aménagement obligatoire des courtes peines d’emprisonnement.La proposition de loi a été examinée en première lecture dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Horizons, journée annuelle réservée aux textes des élus du parti de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe.Elle s’inscrit dans une “volonté de restaurer l’autorité de l’Etat, de l’élu local au magistrat”, selon son président Paul Christophe, car “nous avons la conviction qu’une justice plus dissuasive est nécessaire et qu’elle est attendue par les Français”.Le texte rétablit la possibilité de prononcer des peines de prison ferme de moins d’un mois et abroge le principe selon lequel une peine inférieure ou égale à six mois doit obligatoirement faire l’objet d’un aménagement, comme le port du bracelet électronique – sauf décision motivée du juge.Pour le député Loïc Kervran, la politique pénale a souffert ces dernières années d’une “idéologie anti-prison”, avec la systématisation des aménagements.Citant un rapport de la Cour des comptes sur les aménagements obligatoires pour les courtes peines qui auraient conduit les magistrats à prononcer des peines plus longues pour s’assurer de leur exécution, M. Kervran a avancé qu’ils n’avaient pas produit l’effet escompté sur la diminution de la surpopulation carcérale. L’extrême droite a apporté son soutien à cette proposition tout en dénonçant “une loi d’affichage”, selon les mots de Sylvie Josserand. La députée RN a comparé l’examen de ce texte à Pénélope dans l’Odyssée d’Homère, qui “défaisait la nuit le grand voile qu’elle avait tissé le jour”, soulignant que le texte revient sur plusieurs dispositions introduites par la réforme de la justice de 2019 portée par le gouvernement d’Edouard Philippe.Durant son intervention, des députés de gauche n’ont pas manqué de l’invectiver, faisant référence à la condamnation de Marine Le Pen notamment à quatre ans de prison (dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique) pour détournement de fonds. Un procès en appel doit se tenir en 2026.Tour à tour, à la tribune, les élus insoumis, communistes, écologistes et socialistes ont fustigé l’inefficacité des courtes peines de prison, coûteuses, désocialisantes, augmentant les risques de récidives et aggravant la surpopulation carcérale.- Textes retirés -Une ritournelle qui a filé avec l’examen en début de soirée d’un autre texte porté par le groupe Horizons, établissant sa propre vision des “peines planchers”, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy avait fait une mesure emblématique.Porté par Naïma Moutchou, ce texte, rejeté en commission, prévoit une peine minimale d’emprisonnement ferme pour des faits de violences en état de récidive, lorsqu’elles visent les policiers, gendarmes, pompiers ou personnels soignants.Mais après une heure de débats, Mme Moutchou a finalement décidé de retirer sa proposition de loi, accusant d’obstruction des élus de gauche qui, avec leur dizaine d’amendements, empêchaient selon elle l’examen d’aller à son terme. En effet, comme lors de toute “niche” parlementaire, les débats doivent se terminer obligatoirement à minuit.Plus tôt, le même argument a été avancé par le député Xavier Albertini qui a lui aussi retiré son texte portant sur l’accueil des gens du voyage. La proposition de loi visait à lutter plus fermement contre les occupations illégales de terrain.Au cours de la journée, la gauche n’a eu de cesse de dénoncer des textes “répressifs”, s’inscrivant dans “la course à l’échalote” engagée par le bloc central, selon les mots de l’écologiste Charles Fournier, qui accuse Horizons de suivisme à l’égard des idées du Rassemblement national.La “niche” s’est toutefois conclue, comme elle avait débuté, dans la concorde.Dix minutes avant l’heure fatidique, les députés ont adopté à l’unanimité un texte visant à augmenter les effectifs d’orthophonistes, alors qu’en France on compte une moyenne de 30 orthophonistes pour 100 000 habitants.Dans la matinée, l’hémicycle s’était emparé d’un texte consensuel sur les réserves communales de sécurité civile, constituées de citoyens bénévoles, sous l’autorité du maire. Celles-ci peuvent être mobilisées par exemple lors de catastrophes naturelles.Le texte, examiné en première lecture, entend faciliter le processus de mobilisation, en supprimant notamment le plafond de 15 jours d’activités par an par bénévole. Il avait aussi été adopté à l’unanimité des votants.

Guerre commerciale: Macron présente un plan de riposte à la “brutale” décision de Trump

Quelques heures après l’annonce par Donald Trump de massives hausses de droits de douane, Emmanuel Macron a énuméré jeudi les premiers termes de “la riposte” souhaitable à cette décision “grave et infondée” des Américains, qui passe selon lui par l’unité et par la suspension temporaire des investissements européens dans ce pays.Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour celles arrivant de l’UE.Pendant deux heures jeudi, le président français a reçu à l’Elysée le Premier ministre François Bayrou, des membres du gouvernement, du patronat et des filières les plus exposées – aéronautique, agriculture, viticulture, chimie, électronique, métallurgie, santé, cosmétiques. L’automobile, qui sera touchée par une taxe spécifique de 25%, n’était pas représentée.Emmanuel Macron n’a pas rosi le tableau: la décision américaine aura “un impact massif”, a-t-il dit, rappelant que les exportations vers les Etats-Unis représentent “1,5% du PIB” français, 3% du PIB italien, 4% du PIB allemand et 10% du PIB irlandais.Il a appelé à une première riposte mi-avril, avec “des réponses sur le paquet acier et aluminium”, déjà surtaxé par les Etats-Unis. “La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier (mercredi, NDLR), se fera à la fin du mois”, a-t-il promis, après une étude secteur par secteur et un travail avec les autres Etats membres de l’UE.Et “tant qu’on n’a pas clarifié les choses”, Emmanuel Macron a appelé ses interlocuteurs à “suspendre” les investissements qui devaient être faits aux Etats-Unis.En 2023, le stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) français aux États-Unis représentait 370 milliards de dollars (335 milliards d’euros), soit 6,9% du total des IDE entrant aux États-Unis.- Ne pas jouer “solo” -La plus grande crainte du président de la République semble être celle d’une désunion au sein de l’UE. Il faut “jouer européen”, a-t-il dit, sans “échappée solitaire”. “Je sais ce qu’il va se passer, les plus gros auront tendance à jouer solo. Et ce n’est pas une bonne idée.” “Mais si les Européens jouent groupés (…), avec une vraie solidarité”, ils parviendront à “ce qui doit être notre objectif: le démantèlement des tarifs”, a-t-il lancé.Sur LCI un peu plus tard, le président du Medef Patrick Martin a relevé que la part de 1,5% de PIB citée par Emmanuel Macron représentait “des centaines de milliers d’emplois menacés” en France. Mais il a noté “une grande convergence sur l’analyse de la situation entre toutes les branches, d’un pays à l’autre, d’un patronat à l’autre”. “Mon pronostic est que les Américains n’arriveront pas à fracturer ce front”, a-t-il estimé, et finiront comme “l’arroseur arrosé”.La Bourse de New York, où les épargnants américains investissent massivement, a très mal réagi jeudi, le Nasdaq à forte coloration technologique clôturant sur une perte de 5,97%. Les Bourses européennes ont également accusé le coup. A Paris, le CAC40 a terminé en baisse de 3,31%. – “Un chemin de négociation” -En 2023, les Etats-Unis étaient le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Les industriels concernés par les nouvelles taxes ne doivent “rien s’interdire”, et surtout doivent “rester unis”, a souhaité le président de France Industrie, Alexandre Saubot, à sa sortie de l’Elysée.Parmi les secteurs les plus exposés figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie, etc.), les vins et le cognac.”Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus. La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) redoute “l’impact” de la décision de Donald Trump et appelle à “un renforcement de la compétitivité du secteur sur son premier débouché: le marché européen”, qui a représenté 40% de ses exportations en 2024 contre 13% pour les Etats-Unis.Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a estimé après la réunion qu’il fallait “une désescalade, même si cela doit passer par une phase de rapports de forces”.Le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a donné une touche d’optimisme à cette journée. “Il y a toujours un chemin de discussion et de négociation” avec les Etats-Unis, a-t-il déclaré à l’AFP et au Parisien. Evoquant les 20% de taxes supplémentaires annoncées, il a misé sur le fait qu’il “allait y avoir pas mal d’ajustements dans les 15 prochains jours”.