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Agriculture: compromis trouvé au Parlement sur la loi Duplomb, avec le retour décrié d’un pesticide

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche car elle autorise la réintroduction d’un pesticide interdit, a franchi une étape importante lundi avec la conclusion d’un accord députés-sénateurs sur l’ensemble du texte, laissant entrevoir son adoption définitive.Les sept députés et sept sénateurs réunis à huis clos en commission mixte paritaire (CMP) au Sénat sont parvenus à dégager une version de compromis sur ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”.C’est “un signal fort, attendu et nécessaire, adressé à nos agriculteurs: je salue l’engagement des parlementaires qui ont Å“uvré à cette convergence”, s’est satisfaite la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X.Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative est désormais proche de se concrétiser: un ultime vote sur cette rédaction commune est prévu mercredi au Sénat puis mardi 8 juillet à l’Assemblée nationale.Le vote favorable de la chambre haute, qui penche à droite, ne fait aucun doute. Celui des députés est un peu plus incertain, même si l’addition des voix du Rassemblement national, des Républicains et d’une grande partie du bloc central macroniste semble dessiner une nette majorité pour l’adoption de ce texte réclamé notamment par la FNSEA, syndicat agricole leader.Lundi, en tout cas, la CMP a voté très largement pour le texte de compromis, avec 10 voix pour – RN, LR, centristes et macronistes – et 4 oppositions des socialistes et Insoumis.- Hésitations macronistes -“Ce texte ne va pas résoudre la totalité des besoins des agriculteurs, mais il permet une chose simple: redonner à nos agriculteurs français les mêmes moyens que leurs homologues européens”, s’est félicité M. Duplomb, affirmant avoir eu l’assurance auprès de Gabriel Attal que les élus Renaissance soutiendraient ce texte lors du dernier vote.Au fil des débats, les macronistes avaient néanmoins peiné à masquer leurs divisions devant les mesures les plus irritantes. Et certains de leurs élus pourraient d’ailleurs s’y opposer lors de l’ultime vote.Les opposants ne manqueront pas l’occasion de mettre la pression sur leurs collègues. “Nous appelons ces députés macronistes à la responsabilité. Ce vote sera un vote pour ou contre les questions de santé publique fondamentale”, a martelé auprès de l’AFP la députée Insoumise Manon Meunier, qui s’indigne d’un compromis qui “reprend les pires dispositions votées au Sénat”.”Avec ce texte-là, on n’entend pas les scientifiques, on n’entend pas les alertes de la science, on n’entend pas les alertes du climat”, s’est désolé l’écologiste Benoît Biteau, lui aussi présent en CMP.La disposition la plus sensible est sans nul doute la réintroduction, certes à titre dérogatoire et sous conditions strictes, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018.Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Signal fort” pour la FNSEA -Le dispositif a bien été maintenu en CMP lundi, assorti de quelques aménagements, comme une “clause de revoyure” au bout de trois années de réintroduction, ou encore l’interdiction de planter, sur les zones préalablement traitées, des végétaux qui attirent les pollinisateurs.Le président de la FNSEA a comme Mme Genevard salué dans cet accord “un signal fort” qui prouve que “nos élus ont entendu les agriculteurs”. Il s’agit, a affirmé Arnaud Rousseau dans un communiqué, d'”une première étape concrète qui fait suite aux mobilisations de l’hiver 2024″.”Nous appelons désormais les sénateurs et députés à adopter ce texte les 2 et 8 juillet lors de son ultime examen. Le choix sera simple : soutenir nos agriculteurs ou les abandonner et ainsi priver la France de sa souveraineté alimentaire”, a conclu le dirigeant du premier syndicat de la profession.Autres mesures votées en CMP, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.En revanche, un dispositif sénatorial qui visait à augmenter l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides a été retiré dans le cadre de ce compromis parlementaire, selon plusieurs participants.Ces discussions se sont accompagnées depuis plusieurs jours de nombreuses manifestations. Plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont encore rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.ama-sb-eg-jul-sac-tq/jum

Audiovisuel public: le texte rejeté dès l’entame des débats à l’Assemblée

Les députés ont rejeté dès le début des débats lundi la réforme de l’audiovisuel public, énième péripétie pour un texte au parcours chaotique, rejeté par les salariés concernés, mais que la ministre de la Culture Rachida Dati continue à défendre bec et ongles.La proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Les députés de gauche, rejoints de manière inattendue par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social, face aux bancs clairsemés de la coalition gouvernementale.Les représentants des groupes de gauche se sont réjouis à l’unisson de ce vote. “C’est un immense revers pour Rachida Dati et elle le mérite, parce que sa réforme était mal préparée”, s’est félicité le député PS Emmanuel Grégoire, qui ambitionne d’affronter Mme Dati à Paris lors des élections municipales de mars 2026.”La gauche ne voulait pas débattre. C’est une étape franchie. Le texte ira plus vite au Sénat”, a commenté le cabinet de la ministre auprès de l’AFP.La chambre haute pourrait examiner le texte dès la semaine prochaine selon une source parlementaire. Une source gouvernementale assure, de son côté, que “ce n’est pas arbitré”. Le Premier ministre François Bayrou avait apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Face à la presse, comme dans l’hémicycle, Mme Dati a défendu une réforme qu’elle porte à bout de bras depuis des mois, et qui serait l’un des rares trophées dont elle puisse se prévaloir rue de Valois.”Il nous faut un chef d’orchestre, sortir du fonctionnement en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique, une stratégie cohérente et coordonnée”, a-t-elle dit.- “Gâchis” -Pour le RN, le vote de la motion était une manière d’abréger les débats, alors que près de 1.300 amendements avaient été déposés, principalement par la gauche. “Il y en a marre de voir la gauche faire de l’obstruction systématique sur quasiment tous les textes dans l’hémicycle”, a expliqué à la presse le député RN Philippe Ballard.Le député du groupe MoDem Erwan Balanant a lui regretté un “gâchis démocratique” et un “gâchis pour l’audiovisuel”, alors même que son groupe avait des “réticences” sur le texte.Ce rejet signe-t-il une défaite personnelle pour la ministre, accusée d’avoir contribué à tendre les débats ces derniers mois ?”Dati a été trop violente ces dernières semaines. Elle s’est mis à dos beaucoup de députés centristes qui ne veulent plus lui offrir une victoire politique”, a décrypté lundi une source au sein de l’audiovisuel public.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+” (membres de catégories socioprofessionnelles favorisées).Dans l’hémicycle, Mme Dati a dénoncé les “violentes attaques contre (sa) personne”. “Cette réforme n’est pas la réforme de Rachida Dati”, c’est une réforme “dans l’intérêt évidemment de l’ensemble des Français”, a-t-elle soutenu.Un point de vue combattu par les syndicats des médias concernés. Une grève illimitée a démarré jeudi à Radio France pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à ce projet de réforme, que les syndicats jugent “extrêmement dangereux” tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe.A France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction a compté 15% de grévistes au cours de la journée.Plusieurs centaines de salariés s’étaient rassemblées lundi à la mi-journée à proximité du ministère de la Culture, scandant “Rachida Dati démission”.

Municipales: les socialistes désignent leur candidat pour succéder à Hidalgo

Les socialistes parisiens ont commencé à voter lundi pour élire leur candidat aux municipales de 2026, au terme de sept mois d’une campagne tendue entre Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, et son candidat désigné Rémi Féraud.Environ 3.000 adhérents de la fédération parisienne sont appelés à voter à l’urne, jusqu’à 22H00, pour départager ces deux prétendants ainsi que Marion Waller, une ancienne conseillère d’Anne Hidalgo, arrivée sur le tard dans la campagne.Chaque camp pronostique un score serré entre le député Emmanuel Grégoire, 47 ans, et le sénateur Rémi Féraud, 53 ans. Marion Waller, 33 ans, directrice du Pavillon de l’Arsenal, ne s’est pas prononcée sur le candidat qu’elle soutiendrait si elle arrivait troisième.En renonçant en novembre à briguer un troisième mandat, Anne Hidalgo a désigné Rémi Féraud, l’un de ses grands fidèles, pour lui succéder. Et déclenché un duel fratricide avec Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint avec lequel elle est en froid, qui venait de se déclarer candidat à l’Hôtel de Ville.Rémi Féraud, ancien maire du Xe arrondissement et chef de la majorité au conseil de Paris, est soutenu par l’exécutif et des maires d’arrondissements socialistes. Emmanuel Grégoire, qui fut six ans le premier adjoint d’Anne Hidalgo, affiche celui de plus de 800 militants, des ex Premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Marc Ayrault, de l’ancien maire Bertrand Delanoë et du chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud.- Volonté d’apaisement -Sept mois de campagne interne ont opposé les deux parlementaires dans un climat de tensions, qui ont atteint leur paroxysme en mars lors du vote de la date de la primaire, entaché de soupçons d’irrégularités par le camp Grégoire.Anne Hidalgo a ensuite dit qu’elle ne soutiendrait pas son ancien dauphin en cas de victoire, lui reprochant de l’avoir “trahie”, notamment après son échec à la présidentielle de 2022 et son score historiquement bas (1,7%). A l’issue du congrès du PS à la mi-juin, qui a reconduit à sa tête Olivier Faure, favorable à Emmanuel Grégoire, les deux camps ont montré une volonté d’apaisement en dotant la fédération parisienne d’une direction collégiale représentant les différents courants.Rémi Féraud a axé sa campagne sur le logement, en proposant une prime climat pour financer la rénovation thermique des logements. Il promet aussi une reconnaissance des familles monoparentales et la généralisation de la zone à trafic limitée (ZTL), en vigueur dans l’hypercentre de Paris, à tous les quartiers.Emmanuel Grégoire prône le “droit à vivre” à Paris, avec un bail citoyen pour les locataires du parc privé, ou encore des “zones de calme” sans deux-roues la nuit. Conseiller métropolitain, il a également mené campagne dans le Grand Paris.Marion Waller a fait du Grand Paris un “préalable” et propose un revenu annuel de 3.000 euros pour les jeunes sous conditions de ressources.Les trois candidats ont exclu une alliance avec LFI.

Marion Maréchal sera jugée pour diffamation contre une école musulmane

L’eurodéputée Marion Maréchal, ex-Reconquête !, sera jugée le 2 septembre pour diffamation à l’encontre de l’association Valeurs et réussite, qui pilote une école musulmane hors contrat à Valence, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.Elle devra répondre devant le tribunal de Valence de propos prononcés en 2023 sur les réseaux sociaux (TikTok et Instagram). Elle y accuse l’association d’être affiliée à la confrérie islamiste des Frères musulmans et ces derniers d’avoir “le même objectif qu’Al Quaida et Daesh”, selon un document judiciaire consulté par l’AFP. Valeurs et réussite, qui a déposé plainte début 2024, gère une école accueillant une quarantaine d’élèves.En 2022, elle a souhaité acquérir un terrain de la commune mis en vente, mais le magazine satirique Charlie Hebdo a publié un article faisant le lien entre l’association et les Frères musulmans.Cet article a suscité la polémique et mené, selon l’association, à l’annulation de la vente du terrain, pourtant votée par la ville, après une intervention de la préfecture.Valeurs et Réussite a alors poursuivi Charlie Hebdo, qui a été relaxé en appel. La justice a estimé que “l’imputation de proximité entre l’école et les Frères musulmans (…) relève du libre débat d’idées” et d’un “jugement de valeur infiniment subjectif”. Elle a aussi rappelé que le mouvement des Frères musulmans n’est pas interdit en France.

“Des chemins pour l’écologie sont à portée de main”, affirme Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou a appelé dimanche à des actions concrètes en faveur de l’écologie et de la lutte contre le changement climatique, jugeant que des moyens d’y parvenir sont “à portée de la main”.Interrogé par les journalistes du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6 sur les “reculs” au sein de la classe politique des thèmes liés à la protection de l’environnement, le Premier ministre a reconnu que “l’attention se déplace”.”Ce que pensent la plupart des élus assez souvent, c’est que (…) l’écologie va imposer un recul dans nos modes de vie. Et moi je crois le contraire”, a-t-il déclaré.Et “il faut arriver à partager avec nos concitoyens et avec les élus l’idée que des chemins énergétiques, des chemins pour l’écologie sont à portée de la main”, a-t-il ajouté.Selon lui, “on ne s’intéresse pas aux actions qui peuvent permettre de protéger la population”, notamment des effets du changement climatique comme les canicules, alors que la France subit une vague de chaleur depuis le 19 juin.Il a notamment cité le verdissement des villes pour lutter contre les îlots de chaleur liés à la bétonisation ou la géothermie, qu’il voit comme une “source d’énergie extraordinaire” pour rafraîchir les logements.Il souhaite également une “reprise en main” au niveau politique de la “gestion de l’eau” pour “bien définir une politique de l’eau” qui “préserve la nature, les milieux naturels et la biodiversité, et en même temps pour que les agriculteurs puissent avoir une vision de leur avenir au lieu de les condamner perpétuellement”.

Censure, dissolution: Bayrou de plus en plus menacé

La tenaille se resserre sur François Bayrou, objet de menaces de censure de plus en plus fortes par les socialistes et le Rassemblement national, qui pourraient se concrétiser à l’occasion des brûlants débats budgétaires de l’automne.”Tout le monde menace”, a reconnu dimanche sur RTL/PublicSénat/Figaro le Premier ministre, arrivé à Matignon en décembre dans un contexte politique compliqué puisqu’il est privé de majorité à l’Assemblée nationale.Mais l’échec du conclave sur les retraites, dont le lancement avait permis à François Bayrou d’obtenir la neutralité des socialistes sur le budget, a aggravé la situation puisqu’il l’a privé de leur soutien, le Parti socialiste ayant décidé de déposer une motion de censure contre lui.Même si cette motion a peu de chances d’être adoptée lors de son examen mardi, puisque les députés du Rassemblement national ne la voteront pas, le risque augmente pour l’automne, ont laissé entendre ces deux partis.Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a prévenu sur LCI qu’il n’aurait “plus aucune indulgence” à l’égard du Premier ministre et aurait une position très ferme lors de la discussion du budget 2026.”Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier ministre et qu’il y ait un véritable changement, que nous trouvions un interlocuteur à Matignon”, a déclaré le chef des socialistes.Olivier Faure reproche au gouvernement de ne pas avoir immédiatement saisi le Parlement après l’échec du conclave sur les retraites. Il l’accuse aussi d’avoir gelé des crédits qui avaient été négociés avec les socialistes.- Dissolution “nécessaire” -Sans surprise, sa motion de censure sera soutenue par le reste de la gauche.Le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a estimé sur France Inter/France Info/Le Monde que “l’urgence” était “de faire tomber ce gouvernement” dès mardi.”Toutes les micro-concessions que le Parti socialiste considérait avoir obtenues (budget, abrogation de la réforme des retraites…) ont été balayées d’un revers de la main depuis cinq mois”, a-t-il estimé.Le RN, de son côté, ne parle pas seulement de censure, mais avec de plus en plus d’insistance d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. “La dissolution, elle est nécessaire dès que possible”, a mis en garde le vice-président du RN Sébastien Chenu sur Europe1/CNews/LesEchos. “Le tour” du gouvernement pour être censuré “viendra”, et “probablement plus vite que vous le pensez”, a-t-il dit.Marine Le Pen a elle-même appelé ses troupes samedi à se préparer à de nouvelles élections législatives, jugeant “possible” que le président Emmanuel Macron y soit contraint par la situation politique. Un an après le scrutin anticipé de 2024, il retrouvera le 8 juillet le pouvoir de dissoudre l’Assemblée.Sur une ligne de crête, François Bayrou garde l’espoir d’une bienveillance d’une partie de la gauche. Il a redit que le gouvernement allait “prendre en compte”, dans le projet de budget de la Sécurité sociale, les points de consensus du conclave sur les retraites, notamment en faveur des femmes. François Bayrou cherche un chemin sur les retraites en même temps qu’il prépare un grand plan de redressement des finances publiques qu’il compte présenter entre le 15 et le 17 juillet.- “Nuire” -Outre cette pression qui monte sur la censure, le chef du gouvernement est fragilisé par les divisions des siens au sein du “socle commun”.Il a reconnu à cet égard que ses soutiens du bloc central et de la droite étaient divisés sur son projet d’instaurer un mode de scrutin proportionnel aux élections législatives, qu’il veut désormais soumettre au Parlement à la fin de l’année, et non plus à la fin de l’été.Le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau, également ministre de l’Intérieur et donc en charge de l’organisation des élections, avait dit qu’il refuserait de “porter” une telle réforme. Il a redit dimanche sur BFMTV que la proportionnelle rendrait “structurel” le “bazar” à l’Assemblée nationale et fait remarquer qu’elle “ne pourrait passer qu’avec les voix du Rassemblement national et de la gauche et de l’extrême gauche”.Face aux accusations d’immobilisme, y compris au sein du bloc central -“Je n’ai pas été Premier ministre en me tournant les pouces”, a affirmé récemment Edouard Philippe, le patron d’Horizons sur RTL-, François Bayrou a défendu son travail quotidien, de 07H30 à minuit, et estimé qu’il faisait à cet égard l’objet d'”accusations destinées à nuire”.

Canicule dans les écoles: le ministère rappelle les consignes

Possibles fermetures temporaires d’écoles en cas de vigilance rouge canicule mais pas d’anticipation générale des vacances scolaires: le ministère de l’Education a rappelé dimanche dans une instruction aux recteurs les mesures à prendre face aux très fortes chaleurs attendues.”Il faut qu’on soit très vigilants quand on a des températures telles que ce qui est annoncé”, a indiqué la ministre de l’Education Elisabeth Borne sur France 3.Le ministère a rediffusé dimanche aux recteurs son instruction sur les mesures à prendre en cas de très fortes chaleurs. Mais le gouvernement exclut d’avancer le début des vacances scolaires d’été, prévu en fin de semaine, a-t-elle dit. “On doit être pragmatique, prendre des décisions au cas par cas dans chaque territoire”, a indiqué Mme Borne. “Quand on a des écoles qui sont bien isolées naturellement, elles peuvent accueillir les élèves”, a-t-elle ajouté.Et “s’il y a un problème, il faut à la fois permettre à des parents qui le peuvent de pouvoir garder leurs enfants à la maison, et en même temps avoir des solutions pour ceux qui le peuvent pas”, selon la ministre.Selon les consignes rappelées dimanche par le ministère, les établissements scolaires doivent “adapter leur organisation et l’utilisation des lieux en fonction de l’exposition au soleil, afin d’accueillir les élèves dans des espaces préservés de la chaleur”.En cas notamment de passage en vigilance rouge, “les autorités préfectorales pourront décider, si nécessaire, de la fermeture temporaire de certains établissements scolaires afin de garantir la sécurité des élèves et des personnels”.”Des aménagements spécifiques du fonctionnement des écoles et établissements scolaires pourront être mis en place en concertation avec les collectivités locales”, selon le ministère. “Dans ce cadre, lorsque cela est possible, les parents pourront garder leurs enfants à domicile s’ils le souhaitent”, précise sa note.Par ailleurs, alors que les élèves de première passent leurs oraux de français, et les élèves de terminale leur grand oral, le ministère de l’Education demande “d’utiliser, dans la mesure du possible, des salles à l’ombre pour les épreuves” du baccalauréat.Les établissements doivent également s’assurer que “les candidats disposent d’eau potable et/ou leur permettre de sortir de la salle pour se désaltérer”. La fédération de parents d’élèves FCPE avait demandé vendredi à la ministre de l’Education Elisabeth Borne de donner “d’urgence” des “consignes claires” aux personnels pour adapter l’accueil des élèves. Une grand partie du bâti scolaire “est inadaptée” aux fortes chaleurs, avait-elle souligné.Des fermetures d’écoles ont déjà été décidées pour faire face à la chaleur écrasante. A Tours, où des maximales comprises entre 36°C et 38°C sont attendues jusqu’en milieu de semaine, toutes les écoles fermeront lundi et mardi après-midi pour “protéger les enfants et les personnels” et la municipalité “recommande fortement aux parents de garder leurs enfants à la maison” lors des deux prochains jours.La quasi-totalité du pays est plongée dans une chaleur étouffante, au moins jusqu’en milieu de semaine prochaine. 

“Plus aucune indulgence” à l’égard de Bayrou, prévient Faure (PS)

Le Parti socialiste n’aura “plus aucune indulgence” à l’égard du Premier ministre François Bayrou et aura une position très ferme lors de la discussion du budget 2026, a prévenu dimanche sur LCI son premier secrétaire Olivier Faure.Les socialistes, qui avaient permis au centriste de se maintenir à Matignon par leur neutralité sur le budget de cette année, ont déposé une motion de censure contre le gouvernement après l’échec du conclave entre les partenaires sociaux sur les retraites. Elle sera examinée mardi par l’Assemblée nationale.”Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier ministre et qu’il y ait un véritable changement, que nous trouvions un interlocuteur à Matignon”, a déclaré le chef de file des socialistes. Il répondait à l’ex-président François Hollande qui a annoncé qu’il voterait la censure, la voyant comme un simple “coup de semonce” car elle n’a aucune chance d’être adoptée puisque le Rassemblement national a décidé de ne pas s’y associer.”On n’a plus aucune indulgence, plus aucune”, a martelé Oliver Faure. “Il n’y aura pas deux fois la même main tendue”, a-t-il ajouté, accusant notamment le gouvernement d’avoir gelé des crédits qui avaient été négociés avec les socialistes.Le PS estime aussi que le Premier ministre n’a pas respecté l’engagement de revenir immédiatement vers le Parlement après l’échec du conclave des retraites. Ils espéraient que pourrait y être discutée une remise en cause de l’âge de départ en retraite à 64 ans.Pour le budget 2026, dont François Bayrou doit tracer les grandes lignes après le 14 juillet, “nous poserons d’entrée de jeu les sujets sur lesquels nous ne négocierons pas davantage”, a prévenu Olivier Faure. “Et après ça, on verra ce qu’ils font. S’ils ne bougent pas, nous ne bougerons pas”, a-t-il ajouté.La fragilité du gouvernement Bayrou et la possibilité d’une censure à l’automne sur le budget ont relancé les spéculations sur une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale qui redeviendra possible le 8 juillet.Olivier Faure n’a pas exclu qu’en cas d’élections anticipées le PS fasse de nouveau alliance avec la France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon.”S’il y a une menace d’extrême droite et que la seule façon d’interrompre la progression de l’extrême droite, c’est de reconstituer un accord avec l’ensemble de la gauche, je le ferai. Je le ferai parce que je crois que nous le devons à nos concitoyens, ce serait trop grave d’avoir aujourd’hui un Trump miniature à Matignon”, a-t-il affirmé.

Retraites : Hollande votera la censure, mais soutiendra aussi des avancées si Bayrou les propose

François Hollande, redevenu député PS, votera la motion de censure contre le gouvernement Bayrou déposée par le groupe socialiste, pour participer au “coup de semonce” sur les retraites, mais il est prêt à l’avenir à soutenir des mesures concernant les femmes ou la pénibilité si l’exécutif les présente au Parlement.”J’ai une position de principe : ne pas ajouter de l’instabilité à l’immobilisme. Je suis donc opposé à toute précipitation du calendrier électoral”, a d’abord défendu samedi dans Le Parisien l’ancien président de la République, défavorable à ce qu’un nouveau gouvernement soit censuré (il avait voté la censure de Michel Barnier, NDLR).”Mais je comprends la démarche du groupe socialiste d’adresser un coup de semonce au gouvernement qui a manqué à son engagement de déposer un texte sur les retraites au lendemain du conclave. Donc je voterai la motion de censure dès lors que le RN ne s’y associera pas”, a ajouté le député de Corrèze.L’ensemble du groupe PS a déposé une motion de censure, reprochant à François Bayrou de ne pas avoir mis en débat au Parlement, après l’échec du “conclave” entre syndicats et patronat, un texte permettant de débattre de l’âge légal de départ à la retraite.Cette motion devrait être soumise au vote mardi selon plusieurs sources parlementaires, mais n’a aucune chance de recueillir les 289 suffrages nécessaires, en l’absence des voix du Rassemblement national qui renvoie une éventuelle censure aux débats budgétaires de l’automne.François Bayrou s’est dit de son côté prêt à “trancher” à la place des partenaires sociaux s’ils ne s’accordaient pas d’ici “mi-juillet”, et à mettre certaines mesures en débat même sans accord global, en intégrant par exemple des points de consensus au projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera débattu à l’automne.Devant la presse il avait défendu des “avancées” déjà actées, comme une amélioration du calcul de la retraite pour les femmes ayant eu des enfants ou un abaissement de l’âge de départ sans décote, à 66 ans et demi contre 67 ans actuellement.”Pour la suite, je soutiendrai toutes mesures favorables pour les retraites des femmes, pour l’abaissement de l’âge de départ sans décote, et surtout pour la reconnaissance de la pénibilité si le gouvernement venait à les reprendre malgré l’obstruction du patronat”, a déclaré François Hollande samedi.

François Ruffin lance son nouveau mouvement, “Debout”, avec 2027 dans le viseur

Le député de la Somme François Ruffin a lancé samedi à Paris son nouveau mouvement Debout!, déclinaison nationale de son micro-parti Picardie Debout, avec l’intention de se structurer pour peser à gauche sur la présidentielle de 2027. Lancé en 2017, le petit parti de François Ruffin devenait, par son nom, presque antinomique avec les ambitions nationales de François Ruffin. “C’est l’Everest en tong qu’on va plusieurs fois devoir monter”, a prévenu l’ancien député de La France insoumise, devant environ 200 militants et sympathisants.”Mais quand est-ce que ça a déjà été facile? Quand est-ce que pour la gauche, ça n’a pas été David contre Goliath?”, a-t-il interrogé. Son créneau reste toujours le même: s’adresser à la France des classes populaires et moyennes, en dénonçant la mondialisation et les élites, pour regagner les anciens électeurs de gauche passés à l’extrême droite, notamment dans les zones périurbaines et rurales.”Il y a un ressort psychologique chez nos dirigeants, ils ont envie de faire souffrir le pays, ils ont envie de faire souffrir le peuple”, a accusé le Picard. “Quand on parle de peuple de gauche, on a quelque chose qui risque de devenir un oxymore. Le peuple, c’est l’arbitre de la nation. C’est comme l’arbitre au foot, même quand il a tort, il faut en comprendre ses raisons”, a-t-il mis en garde.Et ce fervent soutien des Gilets Jaunes de souligner: “Quand le beau mot d’écologie devient le plus détesté du pays, il faut le noter”.Figure de l’union de la gauche, engagé dans un processus (encore à construire) de primaire pour la présidentielle, François Ruffin pouvait notamment compter samedi sur la présence du député socialiste Laurent Baumel, du député Alexis Corbière – également un ancien insoumis qui siège actuellement avec les Ecologistes à l’Assemblée – ou de l’ancien député communiste Sébastien Jumel.En prenant soin de rappeler l’importance de la lutte contre le changement climatique ou pour les droits des personnes LGBT+ en ce jour de marche des fiertés, François Ruffin a également convoqué ses références en termes de mobilisations populaires: les manifestations contre Alain Juppé en 1995 ou la Révolution française, “acte de naissance de la gauche française”.Enfin, pour souligner l’importance de la démocratie directe, une de ces métaphores dont il raffole tant: “Faire l’amour une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie sexuelle. Voter une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie démocratique”.