IA: les responsables chrétiens veulent peser sur la réflexion
Face au développement de l’intelligence artificielle, les responsables chrétiens veulent peser sur la réflexion autour d’une technologie porteuse de grands espoirs mais suscitant aussi “de graves préoccupations éthiques”.Deux jours après son élection, le pape Léon XIV mettait déjà le sujet sur la table le 10 mai.L’intelligence artificielle, couplée à la nouvelle révolution industrielle, pose “de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail”, expliquait-il. Le nouveau souverain pontife disait aussi sa confiance dans les réponses que peut apporter la “doctrine sociale” de l’Église, axée sur des principes de dignité de la personne, de solidarité et de bien commun notamment.Aux États-Unis, plusieurs responsables évangéliques ont écrit le 22 mai au président Trump pour le mettre en garde contre l’avènement d’une IA “générale”, potentiellement aussi puissante que l’intelligence humaine, et “des machines plus intelligentes que les humains que personne ne sait contrôler”.L’un des principaux signataires de la lettre était le pasteur conservateur Johnnie Moore, proche de Donald Trump et nommé début juin à la tête de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisme dont l’ONU vient d’estimer que le travail “est un échec” du point de vue humanitaire.Tout en prônant le leadership des Etats-Unis en matière d’IA, les signataires plaidaient pour impliquer dans cet effort “des personnes de foi” dont “la principale motivation n’est pas commerciale”.Cette vigilance des croyants n’est pas nouvelle.Avant Léon XIV, l’Église catholique est intervenue à plusieurs reprises sur le sujet. Le Vatican a gravé dans le marbre sa doctrine sur l’intelligence artificielle en janvier dernier, dans un texte intitulé “Antiqua et Nova”, listant les “opportunités” mais aussi de “graves motifs de préoccupation éthique”.L’Église y exhorte “ceux qui ont la tâche de transmettre la foi” à se consacrer “avec soin et attention à cette question urgente”. – “Nouvel esclavage” -Autre exemple d’implication: en 2020, le Vatican avait été à l’initiative de l’Appel de Rome pour une éthique de l’IA, signé par Microsoft, IBM, l’ONU, l’Italie et une myriade d’universités, exhortant à la transparence et au respect de la vie privée.Et le pape François, défenseur dès 2019 du concept d'”algoréthique” (ou éthique de algorithme) et contempteur du “spectre d’un nouvel esclavage”, avait consacré à l’IA son message pour la journée mondiale de la paix de 2024.Car pour l’Église, la réflexion sur la technologie doit respecter l’enjeu central de la dignité humaine.Cela signifie bannir tout “système qui ne peut tout simplement pas reconnaître la singularité de l’être humain et le respecter “, affirme à l’AFP Paolo Benanti, conseiller du pape et principal expert du Vatican sur l’IA.La Fédération protestante de France aussi s’interroge, dans un texte publié en 2023, sur cette IA qui “finira peut-être d’évincer l’humain”.”Nous refusons toute +divinité+ technologique, imposant sa +vérité algorithmique+ et privant l’individu de sa libre responsabilité”, affirme ce texte.Au delà des questionnements théologiques, il y a aussi un enjeu pédagogique pour les Églises.La conférence des évêques de France (CEF) s’est penchée sur ce “magistère des technologies”, lors d’un colloque le 10 février dernier.”Les IA seront elles demain le premier prescripteur de connaissances religieuses ?” s’est alors interrogé le théologien Laurent Stalla-Bourdillon.Selon lui, “l’Église peut trouver dans ces outils une capacité inédite d’exprimer son point de vue”. A condition de se lancer: “Si l’Église veut inspirer les consciences, il faut qu’elle occupe ce terrain”. Des plateformes existent déjà, telles que, en français, CatéGPT ou HelloBible, pour éclairer les fidèles.L’entrepreneur français Antoine Couret, intervenant lors du colloque, a lui aussi souligné l’utilité pour l’Église de développer des modèles d’IA. “La meilleure façon de comprendre ce qui se passe dans ce modèle est de se l’approprier, d’autant plus si on veut éviter un alignement sur les sociétés américaines”, a-t-il affirmé.Et selon lui, l’un des objectifs doit être de “donner plus d’humanisme, garantir la transmission, palier les peurs, et contribuer à la formation d’un nouvel esprit critique”.
Pratt & Whitney : un moteur clé au cœur des tensions aériennes
Plusieurs centaines d’avions cloués au sol et des coûts colossaux pour les compagnies: les moteurs de l’américain Pratt & Whitney qui équipent notamment des monocouloirs d’Airbus progressent vers une meilleure durabilité, mais restent une épine dans le pied de l’industrie aéronautique.Air Baltic, pionnier en 2016, avec le premier A220 équipé de ce moteur GTF, “a probablement subi le plus de problèmes”, confiait à l’AFP au printemps Martin Gauss, PDG de la compagnie exploitant 50 A220, qui a dû démissionner en avril. L’une des raisons de son éviction évoquée par la presse: de mauvais résultats 2024 à cause des annulations massives de vols liées aux problèmes de Pratt. Pour cet été, 16 moteurs vont manquer à la compagnie au pic de l’activité, soit huit avions, avait-il alors précisé. Elle a dû prendre trois avions en location pour compenser cette pénurie, mais ne pourra “pas utiliser toute sa flotte”. Les premiers moteurs devaient être déposés pour maintenance au bout de 150-200 heures de vol, se souvient Martin Gauss. Aujourd’hui ils durent environ 4.000 heures, soit plus d’un an, avec comme prochain objectif 10.000 heures.La durabilité de son principal concurrent, le moteur Leap de CFM (coentreprise de Safran et GE), se situe entre 10.000 et 12 .000 heures en moyenne, et 18.000 pour les plus performants.- Solution en 2026 ? -Chez Air France, qui a commencé à exploiter ses A220 il y a moins de trois ans, six appareils ont été cloués au sol en 2024, a déclaré à l’AFP Gery Montreux, directeur général adjoint chargé de la maintenance. “On reçoit au fur et à mesure nos A220 tout neufs et Pratt nous indique que les problèmes qu’on rencontre devraient être réglés probablement avec une solution finale qui nous sera livrée en 2026”, ajoute-t-il. Interrogé par l’AFP, RTX (ex-Raytheon), maison mère de Pratt & Whitney, assure que “les moteurs livrés aujourd’hui sont considérablement améliorés” et leurs “intervalles d’utilisation sont plus de deux fois supérieurs à ceux des configurations antérieures”. “Nous continuons d’investir pour améliorer leur durabilité (…) dans le cadre de nos efforts pour résoudre les problèmes connus”, ajoute RTX.En attendant Air France “est en contact permanent” avec Pratt & Whitney pour obtenir des solutions aux problèmes de conception, mais aussi plus de moteurs de rechange. La compagnie française évoque deux problèmes majeurs : d’abord, dans la chambre de combustion, où les trous de refroidissement ne génèrent pas un flux suffisant, ce qui entraîne des microfissures. Le moteur doit alors être déposé pour permettre le remplacement complet de cette chambre.Autre talon d’Achille: le palier 4, une pièce cruciale enfouie au coeur du moteur. S’il fuit, cela peut provoquer une surchauffe et sa réparation impose un démontage complet du moteur. – Eficaces mais “sensibles” -“Les fabricants de moteurs ont été particulièrement mauvais”, a déclaré à l’AFP en décembre Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), selon qui “environ 700 avions sont cloués au sol” à cause des problèmes moteur, notamment du GTF de Pratt. “La robustesse de ces moteurs n’est pas à la hauteur des espérances”, ajoute le responsable interrogé par l’AFP. Selon une étude du cabinet de conseil international AlixPartners présentée avant le salon du Bourget qui s’ouvre lundi, le problème des moteurs Pratt a toujours des répercussions “majeures” sur l’écosystème aérien, faisant subir des coûts aux compagnies qui achètent ou louent beaucoup d’avions équipés de ces moteurs, qui ont l’avantage de consommer 15 à 20% moins de carburant.Le problème du Pratt a “certainement freiné un peu les ventes de A220”, explique à l’AFP un connaisseur du dossier. L’avionneur européen en a déjà vendu 400 et en a encore 500 à livrer. “Le problème fondamental, c’est qu’on a raccourci les temps de développement pour entrer dans les calendriers des avionneurs (…) et on se retrouve avec des moteurs plus sensibles”, même s’ils consomment moins de carburant, nuance Jérôme Bouchard, partenaire chez Oliver Wyman, interrogé par l’AFP. Ce qui change la donne pour les compagnies qui étaient habituées dans les années 2000-2010 “à des moteurs peut-être un peu moins performants, mais robustes”.
Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône
Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.
Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône
Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.
Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône
Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.
Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte
Les ylangs-ylangs embaument à nouveau la parcelle agroforestière d’Hassani Soulaïmana, à Mayotte. “C’était inespéré”, souffle cet exploitant, six mois après le passage du cyclone Chido qui a dévasté son terrain à Ouangani, dans le centre de ce territoire ultramarin de l’océan Indien.La parcelle a retrouvé des couleurs, d’autant plus éclatantes que l’ombre créée par la forêt environnante n’est plus qu’un lointain souvenir. Ylang-ylangs, bananes, curcuma, basilic, bambous, fleurs… “Revoir les plantes qui donnent, les graines qui repoussent, c’est extraordinaire”, se réjouit celui qui avait découvert au même endroit un cimetière d’arbres centenaires en décembre dernier, quelques heures après le cyclone qui a fait 40 morts dans l’archipel.Comme sur la parcelle d’Hassani, le vert a de nouveau sa place dans le paysage, même si les forêts restent pour la plupart clairsemées. “C’est sûr que depuis maintenant plusieurs mois, Mayotte a reverdi”, constate Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes. La saison des pluies et la lumière laissée par les arbres tombés ont aidé. Mais le responsable associatif reste prudent: “On ne pourra vraiment dresser un bilan qu’à la fin de la saison sèche”. Certaines plantes risquent de ne pas survivre à cette période qui dure d’avril à octobre.- Espèces exotiques envahissantes -Les plantes endémiques ayant commencé à repousser sont confrontées à un autre danger. “Les espèces exotiques envahissantes (EEE) repartent bien”, s’inquiète Jérémy Amiot, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral (CDL). Michel Charpentier constate également que les EEE “ont déjà commencé à recouvrir une partie des zones déboisées, en particulier des lianes”. Ces espèces non endémiques poussent plus rapidement et privent les espèces locales des éléments nécessaires à leur croissance.Sur les 2.800 hectares de forêt appartenant au CDL, certaines zones sont la cible d’opérations d’arrachage pour freiner ce phénomène, comme les abords du lac Karihani. Le Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), qui gère ce site dans la commune de Tsingoni, tente de lutter contre les EEE qui ont envahi l’endroit depuis Chido. “On en voit plein partout”, déplore le directeur de l’association, Émilien Dautrey, citant notamment le tabac bœuf. Il affirme même avoir vu apparaître des espèces exotiques qui n’étaient pas présentes autour du lac avant le cyclone. “L’acacia mangium n’était pas là avant Chido, il a dû être apporté par le vent”, regrette-t-il, constatant qu’à côté, la forêt à “énormément diminué”.Ce type d’apparition fait parfois le bonheur de certains. Sur sa parcelle, Hassani a vu grandir un nouveau papayer et pousser des espèces de tomates qu’il n’avait jamais vues en vingt ans de métier. “C’est Chido qui l’a planté”, s’amuse-t-il en désignant un pied de tomates cerises.Du côté des associations environnementales, l’heure est encore au diagnostic avant des interventions d’ampleur. Arracher les EEE représente “un travail énorme” et “laisse le sol exposé à la lumière du soleil, ce qui risque de faire brûler les jeunes pousses”, tempère Michel Charpentier.- Replantations en 2026 -Concernant les replantations, elles sont envisagées dans certaines zones où la résilience de la nature ne suffira pas. Selon Jérémy Amiot, il va falloir attendre novembre 2026 pour commencer ces opérations, le temps que la phase d’étude soit terminée. D’autant plus que “les pépiniéristes ont tous perdu leurs plants”.Pour l’heure, il faut essentiellement protéger ce qui reste. “J’ai vu des forêts transformées en champ de manioc”, confie Émilien Dautrey. Le déboisement engendré par Chido a en effet laissé place à des cultures illégales. Mais les moyens manquent sur le terrain pour lutter contre ce type d’occupation, selon Michel Charpentier qui regrette que la protection de l’environnement ne soit pas incluse dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte. “Les écosystèmes sont nécessaires à la population. La forêt, c’est la ressource en eau. Le récif et la mangrove sont impératifs pour protéger le littoral”, défend celui dont l’association a co-signé en mai un rapport sur les forêts en crise après Chido. Pour l’heure, il déplore que du côté du gouvernement, les associations environnementales trouvent bien peu de réponses pour protéger les 13.890 hectares de forêts de Mayotte.
Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte
Les ylangs-ylangs embaument à nouveau la parcelle agroforestière d’Hassani Soulaïmana, à Mayotte. “C’était inespéré”, souffle cet exploitant, six mois après le passage du cyclone Chido qui a dévasté son terrain à Ouangani, dans le centre de ce territoire ultramarin de l’océan Indien.La parcelle a retrouvé des couleurs, d’autant plus éclatantes que l’ombre créée par la forêt environnante n’est plus qu’un lointain souvenir. Ylang-ylangs, bananes, curcuma, basilic, bambous, fleurs… “Revoir les plantes qui donnent, les graines qui repoussent, c’est extraordinaire”, se réjouit celui qui avait découvert au même endroit un cimetière d’arbres centenaires en décembre dernier, quelques heures après le cyclone qui a fait 40 morts dans l’archipel.Comme sur la parcelle d’Hassani, le vert a de nouveau sa place dans le paysage, même si les forêts restent pour la plupart clairsemées. “C’est sûr que depuis maintenant plusieurs mois, Mayotte a reverdi”, constate Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes. La saison des pluies et la lumière laissée par les arbres tombés ont aidé. Mais le responsable associatif reste prudent: “On ne pourra vraiment dresser un bilan qu’à la fin de la saison sèche”. Certaines plantes risquent de ne pas survivre à cette période qui dure d’avril à octobre.- Espèces exotiques envahissantes -Les plantes endémiques ayant commencé à repousser sont confrontées à un autre danger. “Les espèces exotiques envahissantes (EEE) repartent bien”, s’inquiète Jérémy Amiot, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral (CDL). Michel Charpentier constate également que les EEE “ont déjà commencé à recouvrir une partie des zones déboisées, en particulier des lianes”. Ces espèces non endémiques poussent plus rapidement et privent les espèces locales des éléments nécessaires à leur croissance.Sur les 2.800 hectares de forêt appartenant au CDL, certaines zones sont la cible d’opérations d’arrachage pour freiner ce phénomène, comme les abords du lac Karihani. Le Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), qui gère ce site dans la commune de Tsingoni, tente de lutter contre les EEE qui ont envahi l’endroit depuis Chido. “On en voit plein partout”, déplore le directeur de l’association, Émilien Dautrey, citant notamment le tabac bœuf. Il affirme même avoir vu apparaître des espèces exotiques qui n’étaient pas présentes autour du lac avant le cyclone. “L’acacia mangium n’était pas là avant Chido, il a dû être apporté par le vent”, regrette-t-il, constatant qu’à côté, la forêt à “énormément diminué”.Ce type d’apparition fait parfois le bonheur de certains. Sur sa parcelle, Hassani a vu grandir un nouveau papayer et pousser des espèces de tomates qu’il n’avait jamais vues en vingt ans de métier. “C’est Chido qui l’a planté”, s’amuse-t-il en désignant un pied de tomates cerises.Du côté des associations environnementales, l’heure est encore au diagnostic avant des interventions d’ampleur. Arracher les EEE représente “un travail énorme” et “laisse le sol exposé à la lumière du soleil, ce qui risque de faire brûler les jeunes pousses”, tempère Michel Charpentier.- Replantations en 2026 -Concernant les replantations, elles sont envisagées dans certaines zones où la résilience de la nature ne suffira pas. Selon Jérémy Amiot, il va falloir attendre novembre 2026 pour commencer ces opérations, le temps que la phase d’étude soit terminée. D’autant plus que “les pépiniéristes ont tous perdu leurs plants”.Pour l’heure, il faut essentiellement protéger ce qui reste. “J’ai vu des forêts transformées en champ de manioc”, confie Émilien Dautrey. Le déboisement engendré par Chido a en effet laissé place à des cultures illégales. Mais les moyens manquent sur le terrain pour lutter contre ce type d’occupation, selon Michel Charpentier qui regrette que la protection de l’environnement ne soit pas incluse dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte. “Les écosystèmes sont nécessaires à la population. La forêt, c’est la ressource en eau. Le récif et la mangrove sont impératifs pour protéger le littoral”, défend celui dont l’association a co-signé en mai un rapport sur les forêts en crise après Chido. Pour l’heure, il déplore que du côté du gouvernement, les associations environnementales trouvent bien peu de réponses pour protéger les 13.890 hectares de forêts de Mayotte.
‘This is a culture’: TikTok murder highlights Pakistan’s unease with women online
Since seeing thousands of comments justifying the recent murder of a teenage TikTok star in Pakistan, Sunaina Bukhari is considering abandoning her 88,000 followers. “In my family, it wasn’t an accepted profession at all, but I’d managed to convince them, and even ended up setting up my own business,” she said. Then last week, Sana Yousaf was shot dead outside her house in the capital Islamabad by a man whose advances she had repeatedly rejected, police said. News of the murder led to an outpouring of comments under her final post — her 17th birthday celebration where she blew out the candles on a cake.In between condolence messages, some blamed her for her own death: “You reap what you sow” or “it’s deserved, she was tarnishing Islam”. Yousaf had racked up more than a million followers on social media, where she shared her favourite cafes, skincare products and traditional shalwar kameez outfits. TikTok is wildly popular in Pakistan, in part because of its accessibility to a population with low literacy levels. On it, women have found both audience and income, rare in a country where fewer than a quarter of the women participate in the formal economy. But as TikTok’s views have surged, so have efforts to police the platform.Pakistani telecommunications authorities have repeatedly blocked or threatened to block the app over what it calls “immoral behaviour”, amid backlash against LGBTQ and sexual content.TikTok has pledged to better moderate content and blocked millions of videos that do not meet its community guidelines as well as at the request of Pakistan authorities.After Yousaf’s murder, Bukhari, 28, said her family no longer backs her involvement in the industry.”I’m the first influencer in my family, and maybe the last,” she told AFP. – ‘Fear of being judged’ -Only 30 percent of women in Pakistan own a smartphone compared to twice as many men (58 percent), the largest gap in the world, according to the Mobile Gender Gap Report of 2025. “Friends and family often discourage them from using social media for fear of being judged,” said a statement from the Digital Rights Foundation (DRF).In southwestern Balochistan, where tribal law governs many rural areas, a man confessed to orchestrating the murder of his 14-year-old daughter earlier this year over TikTok videos that he said compromised her honour.In October, police in Karachi, in the south, announced the arrest of a man who had killed four women relatives over “indecent” TikTok videos. These murders each revive memories of Qandeel Baloch, dubbed Pakistan’s Kim Kardashian and one of the country’s first breakout social media stars whose videos shot her to fame. After years in the spotlight, she was suffocated by her brother. Violence against women is pervasive in Pakistan, according to the country’s Human Rights Commission, and cases of women being attacked after rejecting men are not uncommon.”This isn’t one crazy man, this is a culture,” said Kanwal Ahmed, who leads a closed Facebook group of 300,000 women to share advice. “Every woman in Pakistan knows this fear. Whether she’s on TikTok or has a private Instagram with 50 followers, men show up. In her DMs. In her comments. On her street,” she wrote in a post. In the fifth-most-populous country in the world, where 60 percent of the population is under the age of 30,the director of digital rights organisation Bolo Bhi, Usama Khilji says “many women don’t post their profile picture, but a flower, an object, very rarely their face”.”The misogyny and the patriarchy that is prevalent in this society is reflected on the online spaces,” he added. A 22-year-old man was arrested over Yousaf’s murder and is due to appear in court next week. At a vigil in the capital last week, around 80 men and women gathered, holding placards that read “no means no”. “Social media has given us a voice, but the opposing voices are louder,” said Hira, a young woman who joined the gathering. The capital’s police chief, Syed Ali Nasir Rizvi, used a press conference to send a “clear message” to the public. “If our sisters or daughters want to become influencers, professionally or as amateurs, we must encourage them,” he said.