Israël commémore le 7-Octobre sur fond de négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza

Israël marque mardi le deuxième anniversaire du 7-Octobre, jour le plus meurtrier de son histoire, au moment où des négociations indirectes entre le Hamas et le gouvernement israélien font poindre l’espoir ténu d’une libération des otages à Gaza et d’une fin de la guerre ayant dévasté ce territoire.A Réïm, sur le site du festival de musique Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées par les commandos du Hamas, des dizaines de membres des familles et d’amis des victimes ont observé une minute de silence à 6h29 (3h29 GMT), heure précise du début de l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d’Israël. “Je suis ici pour être avec elle, car c’est la dernière fois qu’elle était en vie, ici avec son fiancé, Moshé”, tué lui aussi ce jour-là, déclare à l’AFP Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron, une des victimes de la tuerie.”C’est comme si en ce moment elle était ici avec moi”, dit-elle, alors que l’écho de tirs d’artillerie et d’explosions se fait entendre depuis la bande de Gaza voisine.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la fin immédiate des hostilités et à la libération sans délai des otages détenus par le Hamas. “Mettez fin aux souffrances de tous”, a-t-il exhorté à l’attention des belligérants, dénonçant “une catastrophe humanitaire d’une ampleur incompréhensible”.- Place des Otages -Autre temps fort de la journée en Israël, une cérémonie organisée à l’initiative des familles des victimes est prévue à la nuit tombée sur l’emblématique “place des Otages”, épicentre de la mobilisation pour la libération de toutes les personnes enlevées au cours de l’attaque du Hamas. Les cérémonies mémorielles officielles sont prévues pour le 16 octobre, à l’issue des fêtes juives de Soukkot. Couverts par un déluge de roquettes tirés de la bande de Gaza, plusieurs milliers de combattants du Hamas et d’autres groupes palestiniens avaient percé la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long de la bande de Gaza, attaqué des bases militaires et tué à l’aveugle sur les routes, dans des kibboutz, des villes et des villages.Du côté israélien, l’attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.Depuis lors, plus de 67.160 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne israélienne de représailles militaires, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas.Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.La bande de Gaza fait face à une situation humanitaire catastrophique. Dans des paysages de ruines, des centaines de milliers de déplacés s’entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout.- “Tout perdu” -Le Hamas a dénoncé mardi la poursuite de la “guerre brutale [d’Israël] contre [le] peuple palestinien inébranlable […] dans un silence et une complicité internationaux honteux, et une trahison arabe sans précédent”.”Nous avons tout perdu dans cette guerre, nos maisons, nos proches, nos amis, nos voisins”, a déclaré Hanane Mohammed, 49 ans, déplacée à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza et qui attend “avec impatience [la fin de] ce bain de sang interminable”.Faisant pression à la fois sur le Hamas et sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a lancé le 29 septembre un plan destiné à mettre un terme à la guerre et prévoyant notamment une libération de tous les otages, un retrait progressif de l’armée israélienne et le désarmement du Hamas.Des pourparlers indirects entre le mouvement islamiste et le gouvernement israélien ont commencé lundi en Egypte.Pour l’heure, il s’agit “de mettre en oeuvre la première phase [du plan Trump] en travaillant à créer les conditions pour la libération des otages, l’afflux de l’aide humanitaire et la libération de prisonniers palestiniens” en échange de celle des otages, ce qui “nécessite […] le redéploiement des forces israéliennes”, a déclaré à la presse au Caire le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty.”Je pense que nous sommes très très proches d’avoir un accord […] Je pense qu’il y a beaucoup de signes de bonne volonté”, a déclaré Donald Trump lundi soir dans une interview télévisée sur Newsmax.Selon deux sources palestiniennes proches de l’équipe de négociations du Hamas, les discussions ont été “positives” lundi soir et doivent reprendre à la mi-journée.

Dans le sud-ouest du Cameroun, le tourisme tente de survivre au conflit séparatiste

Depuis dix ans, les touristes se font rares sur les spectaculaires plages de sable noir volcanique de Limbé, effrayés par le conflit qui secoue la partie anglophone du Cameroun. Mais la ville tente de maintenir le cap, malgré les tensions à l’approche de la présidentielle du 12 octobre.Fin 2016, une révolte éclatait dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, après une sanglante répression de manifestations de la minorité anglophone qui s’estimait marginalisée par le pouvoir central. Au moins 6.000 personnes ont été tuées depuis dans des affrontements entre armée et groupes séparatistes.Le conflit a depuis amplement perdu en intensité, et la présence de l’armée dans des grandes villes du Sud-Ouest comme Limbé permet d’offrir stabilité et sécurité à leurs habitants, contrairement aux localités rurales et reculées, ou Nord-Ouest voisin, où les séparatistes restent actifs.Mais “les revendications anglophones ont créé une certaine psychose” chez les potentiels touristes, note Yann Anoko, directeur de l’Hôtel Seme Beach, situé à la sortie de Limbé. Face à une activité en chute libre, le directeur a réduit son nombre de lits de moitié, laissant des bâtiments entiers du vaste complexe à l’abandon, et s’est séparé des trois-quarts de son personnel.”Ce parking peut accueillir 300 voitures. Aujourd’hui, il n’y en a que quatre”, souffle-t-il avec nostalgie. En semaine, l’activité pétrolière de la région attirait autrefois un tourisme d’affaire, des congrès, des séminaires. Le weekend, les touristes profitaient des lacs et rivières cristallins ou du paysage unique de la plage noire charbon au flanc du Mont Cameroun, le volcan encore actif qui surplombe la région. Jardinier depuis quinze ans à Seme Beach, Cyprine Okulodomo se souvient de cet âge d’or : “C’était bien mieux, on avait des clients, les touristes venaient de partout” pour se baigner, observer les éléphants de forêts ou visiter le fort de Bimbia, vestige de la traite transatlantique des esclaves.- “Zone rouge” -Depuis le début de la crise, les séparatistes Ambazoniens, du nom de la République autoproclamée sur le Cameroun anglophone, ont instauré chaque lundi un principe de “ville-morte”, où commerces doivent rester fermés, et habitants sont avisés de rester chez eux.Pour la présidentielle du 12 octobre, les consignes ont été étendues à tous les jours en dehors du week-end. Lors de la précédente en 2018, l’abstention avait été particulièrement élevée dans les régions anglophones instables de l’ouest.La “ville-morte”, “ce n’est pas de l’insécurité, c’est une grève pacifique”, “mais elle paralyse l’activité économique: certains commerces n’ouvrent pas en dehors de samedi et dimanche, les hôtels ouvrent mais n’ont pas de clients”, regrette Yann Anoko. Pour limiter les dégâts économiques, des élus y ont notamment menacé de pénaliser les commerces qui suivent le mot d’ordre de grève, selon la presse locale. A Idenau, un village côtier proche de Limbé, un meeting du RDPC, le parti du président Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, se tient sous haute surveillance. Sans Biya, grand favori de l’élection qui n’a, à moins d’une semaine du scrutin, pas participé à un seul meeting de campagne. Des militaires aux fusils d’assaut quadrillent le périmètre pour les quelque 200 participants.”C’est vraiment très paisible ici”, assure Nina Gaelle, rassurée par la présence ostensible et quotidienne des militaires. Cette “réfugiée” est arrivée il y a sept ans d’un village de la région du Nord-Ouest, plus acquise aux “Amba-boys”, les milices armées séparatistes. Les kidnappings et meurtres de civils y sont fréquents, et les écoles et autres lieux symboles du pouvoir central régulièrement visés par des attentats.Ouvert il y a trois ans à Idenau, le All Eyes On Me, un petit hôtel d’une dizaine de chambres, mène ses affaires en dépit de la crise, avec une clientèle d’hommes d’affaires qui font des aller-retour au Nigeria.Dans d’autres région ses clients pourraient se retrouver “coincés sur la route par les opérations villes mortes”. Mais “pas ici”, insiste Eric Mohntoh, le responsable de l’hôtel.  Conscient d’être “en zone rouge pour les voyageurs internationaux”, un responsable d’un hôtel quatre étoiles à Limbé, espère convaincre à terme les touristes de revenir. “Les visiteurs sont sceptiques, ils pensent que c’est la guerre, surtout en temps d’élection”, alors qu’en fait “c’est très calme”, assure l’hôtelier ayant requis l’anonymat.”Il faut un peu de temps pour convaincre. Nous le faisons principalement via les réseaux sociaux”, explique le responsable de cet hôtel qui investit dans le marketing en invitant notamment des influenceurs.A l’hôtel Seme Beach, Yann Anoko, résiliant, tente de se rassurer et espère la fin prochaine du conflit et le retour des touristes: “Ca ne peut pas être pire”. 

Ultimes négociations pour Lecornu, Macron lâché par ses alliés

Dissolution, présidentielle anticipée… La crise politique s’enflamme mardi jusque dans le camp présidentiel où Emmanuel Macron, qui a demandé à Sébastien Lecornu de poursuivre “d’ultimes négociations” pour reformer une coalition, se trouve plus isolé que jamais.Même son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026. Évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”, Edouard Philippe, candidat déclaré à la présidentielle, a estimé qu'”on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”.Déjà la veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis très proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait sèchement pris ses distances avec le chef de l’Etat dont il ne comprend “plus les décisions”. Le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejetté mardi l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.Dans le même temps, les opposants continuent de dénoncer la situation politique inédite dans laquelle la France est plongée depuis la démission surprise lundi du gouvernement de Sébastien Lecornu nommé 14 heures plus tôt.Anticipant une dissolution, Les Ecologistes et La France insoumise ont de leur côté appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture”.- Fumée -Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui avait provoqué la crise en menaçant dimanche de quitter ce gouvernement pour protester notamment contre le retour de Bruno Le Maire en son sein, a tempéré sa position.Il a proposé mardi que son parti, Les Républicains, participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”. Mais il n’est pas venu à la réunion dans la matinée du “socle commun”, fragile alliance entre le centre et la droite qui a tenu cahin-caha depuis la dissolution de 2024.Le centriste Hervé Marseille n’en était pas non plus, y voyant une “opération de rafistolage” que les Français jugent “incompréhensible”, alors qu'”on est en crise de régime”.Le Premier ministre démissionnaire a réuni ses alliés pendant près de deux heures, avec les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Assemblée) et Gérard Larcher (LR, Sénat).Le président l’a chargé de mener d'”ultimes négociations” d’ici mercredi pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”.- “agir ensemble” –  Le terrain est très glissant, sinon miné, pour le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, qui a maintenu des contacts bilatéraux avec Bruno Retailleau lundi soir.Ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. “Je me suis demandé pourquoi il ne nous avait jamais proposé de compromis, aucun accord. Mais parce qu’il était incapable de le faire avec son propre bloc central”, a analysé mardi sur France Inter le chef de file des députés PS, Boris Vallaud.Le patron du parti Olivier Faure a lui demandé “un changement de cap” avec l’arrivée d’un “gouvernement de gauche” à Matignon.Outre l’appel des Ecologistes et de LFI à l’issue d’une réunion initiée par les Verts mais à laquelle le PS et le PCF ne s’étaient pas associés, le PS a lui organisé une autre réunion en visio à 10H30, à laquelle toutes les organisations de gauche devaient participer, sauf LFI.Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, continue de demander la démission d’Emmanuel Macron, en brandissant l’arme de la motion de destitution dont la recevabilité doit être examinée mercredi par le Bureau de l’Assemblée.Le RN ne trace que deux chemins possibles: la dissolution ou la démission.Les milieux économiques s’inquiètent de l’incertitude politique. Le président du Medef Patrick Martin a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère” et de son “inquiétude” au sujet de la situation politique.sac-lum-sl-caz-leo-are/sde/sla

Ultimes négociations pour Lecornu, Macron lâché par ses alliés

Dissolution, présidentielle anticipée… La crise politique s’enflamme mardi jusque dans le camp présidentiel où Emmanuel Macron, qui a demandé à Sébastien Lecornu de poursuivre “d’ultimes négociations” pour reformer une coalition, se trouve plus isolé que jamais.Même son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026. Évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”, Edouard Philippe, candidat déclaré à la présidentielle, a estimé qu'”on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”.Déjà la veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis très proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait sèchement pris ses distances avec le chef de l’Etat dont il ne comprend “plus les décisions”. Le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejetté mardi l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.Dans le même temps, les opposants continuent de dénoncer la situation politique inédite dans laquelle la France est plongée depuis la démission surprise lundi du gouvernement de Sébastien Lecornu nommé 14 heures plus tôt.Anticipant une dissolution, Les Ecologistes et La France insoumise ont de leur côté appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture”.- Fumée -Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui avait provoqué la crise en menaçant dimanche de quitter ce gouvernement pour protester notamment contre le retour de Bruno Le Maire en son sein, a tempéré sa position.Il a proposé mardi que son parti, Les Républicains, participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”. Mais il n’est pas venu à la réunion dans la matinée du “socle commun”, fragile alliance entre le centre et la droite qui a tenu cahin-caha depuis la dissolution de 2024.Le centriste Hervé Marseille n’en était pas non plus, y voyant une “opération de rafistolage” que les Français jugent “incompréhensible”, alors qu'”on est en crise de régime”.Le Premier ministre démissionnaire a réuni ses alliés pendant près de deux heures, avec les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Assemblée) et Gérard Larcher (LR, Sénat).Le président l’a chargé de mener d'”ultimes négociations” d’ici mercredi pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”.- “agir ensemble” –  Le terrain est très glissant, sinon miné, pour le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, qui a maintenu des contacts bilatéraux avec Bruno Retailleau lundi soir.Ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. “Je me suis demandé pourquoi il ne nous avait jamais proposé de compromis, aucun accord. Mais parce qu’il était incapable de le faire avec son propre bloc central”, a analysé mardi sur France Inter le chef de file des députés PS, Boris Vallaud.Le patron du parti Olivier Faure a lui demandé “un changement de cap” avec l’arrivée d’un “gouvernement de gauche” à Matignon.Outre l’appel des Ecologistes et de LFI à l’issue d’une réunion initiée par les Verts mais à laquelle le PS et le PCF ne s’étaient pas associés, le PS a lui organisé une autre réunion en visio à 10H30, à laquelle toutes les organisations de gauche devaient participer, sauf LFI.Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, continue de demander la démission d’Emmanuel Macron, en brandissant l’arme de la motion de destitution dont la recevabilité doit être examinée mercredi par le Bureau de l’Assemblée.Le RN ne trace que deux chemins possibles: la dissolution ou la démission.Les milieux économiques s’inquiètent de l’incertitude politique. Le président du Medef Patrick Martin a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère” et de son “inquiétude” au sujet de la situation politique.sac-lum-sl-caz-leo-are/sde/sla

Ultimes négociations pour Lecornu, Macron lâché par ses alliés

Dissolution, présidentielle anticipée… La crise politique s’enflamme mardi jusque dans le camp présidentiel où Emmanuel Macron, qui a demandé à Sébastien Lecornu de poursuivre “d’ultimes négociations” pour reformer une coalition, se trouve plus isolé que jamais.Même son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026. Évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”, Edouard Philippe, candidat déclaré à la présidentielle, a estimé qu'”on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”.Déjà la veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis très proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait sèchement pris ses distances avec le chef de l’Etat dont il ne comprend “plus les décisions”. Le secrétaire général du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejetté mardi l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.Dans le même temps, les opposants continuent de dénoncer la situation politique inédite dans laquelle la France est plongée depuis la démission surprise lundi du gouvernement de Sébastien Lecornu nommé 14 heures plus tôt.Anticipant une dissolution, Les Ecologistes et La France insoumise ont de leur côté appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture”.- Fumée -Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui avait provoqué la crise en menaçant dimanche de quitter ce gouvernement pour protester notamment contre le retour de Bruno Le Maire en son sein, a tempéré sa position.Il a proposé mardi que son parti, Les Républicains, participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”. Mais il n’est pas venu à la réunion dans la matinée du “socle commun”, fragile alliance entre le centre et la droite qui a tenu cahin-caha depuis la dissolution de 2024.Le centriste Hervé Marseille n’en était pas non plus, y voyant une “opération de rafistolage” que les Français jugent “incompréhensible”, alors qu'”on est en crise de régime”.Le Premier ministre démissionnaire a réuni ses alliés pendant près de deux heures, avec les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Assemblée) et Gérard Larcher (LR, Sénat).Le président l’a chargé de mener d'”ultimes négociations” d’ici mercredi pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”.- “agir ensemble” –  Le terrain est très glissant, sinon miné, pour le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, qui a maintenu des contacts bilatéraux avec Bruno Retailleau lundi soir.Ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. “Je me suis demandé pourquoi il ne nous avait jamais proposé de compromis, aucun accord. Mais parce qu’il était incapable de le faire avec son propre bloc central”, a analysé mardi sur France Inter le chef de file des députés PS, Boris Vallaud.Le patron du parti Olivier Faure a lui demandé “un changement de cap” avec l’arrivée d’un “gouvernement de gauche” à Matignon.Outre l’appel des Ecologistes et de LFI à l’issue d’une réunion initiée par les Verts mais à laquelle le PS et le PCF ne s’étaient pas associés, le PS a lui organisé une autre réunion en visio à 10H30, à laquelle toutes les organisations de gauche devaient participer, sauf LFI.Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, continue de demander la démission d’Emmanuel Macron, en brandissant l’arme de la motion de destitution dont la recevabilité doit être examinée mercredi par le Bureau de l’Assemblée.Le RN ne trace que deux chemins possibles: la dissolution ou la démission.Les milieux économiques s’inquiètent de l’incertitude politique. Le président du Medef Patrick Martin a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère” et de son “inquiétude” au sujet de la situation politique.sac-lum-sl-caz-leo-are/sde/sla

Bardella se dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a répété mardi son appel à une nouvelle dissolution de l’Assemblée et affirmé qu’il “prendra ses responsabilités” en cas de législatives anticipées, avec une “très probable” candidature et une “main tendue” à la droite pour former une majorité si besoin.”Si demain il doit y avoir des élections législatives, au regard de la gravité du moment, il est effectivement très probable que je sois candidat à des élections”, a déclaré le président du parti d’extrême droite sur BFMTV et RMC.Un scénario que le président du RN appelle de ses vœux, puisqu’il a réitéré quatre fois en vingt minutes d’interview sa demande “solennelle” à Emmanuel Macron pour qu’il dissolve à nouveau l’Assemblée nationale, car “les Français doivent se choisir une majorité”.S’il a encore assuré que “la décision n’est pas prise” concernant son cas personnel, celui qui prétend accéder à Matignon en cas de victoire semble déterminé à se jeter dans la mêlée: “Évidemment je prendrai mes responsabilités et j’irai aux élections législatives anticipées”.Des élections que le parti à la flamme et ses alliés ciottistes de l’UDR sont “aujourd’hui en capacité de gagner”, veut-il croire, persuadé que le “barrage républicain” qui a contrarié ses plans l’an dernier “est en train de prendre l’eau”.Mais s’il devait lui manquer “quelques députés pour constituer une majorité absolue”, le président du parti d’extrême droite envisage déjà de se tourner vers ceux qui, chez Les Républicains, ne veulent pas “se fondre dans le macronisme”.”J’appellerai l’ensemble des déçus des partis traditionnels, l’ensemble des orphelins de la droite à venir travailler à mes côtés”, a-t-il ajouté, se disant “parfaitement disposé et parfaitement prêt à leur tendre la main sur un accord de gouvernement”, sans “aucun sectarisme” afin d’obtenir “la majorité la plus large possible”.”C’est un virage inédit”, a dénoncé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur X. “Les Républicains n’ont jamais autant usurpé leur nom. La fusion entre la droite et l’extrême droite est entamée”, a-t-il assuré.De son côté, le patron des Républicains Bruno Retailleau a appelé à ne pas voter pour la gauche au second tour dimanche d’une législative partielle dans le Tarn-et-Garonne qui opposera une candidate PS à un UDR, le parti d’Éric Ciotti, soutenu par le RN. “Pas une voix pour la gauche (…) c’est notre ligne”, s’est-il justifié, sans appeler à voter explicitement pour le candidat UDR.

Les énergies renouvelables ralentissent, rendant difficile l’objectif de tripler les capacités

L’éolien et le solaire ont dépassé le charbon l’an dernier mais la croissance des énergies renouvelables ralentit en raison de changements politiques aux Etats-Unis et en Chine, ce qui met hors de portée l’objectif de tripler les capacités mondiales d’ici 2030 fixé lors de la COP28.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait encore l’an dernier possible d’atteindre cette cible, décidée dans l’accord final de la COP28 de Dubaï en 2023.Mais selon son dernier rapport annuel publié mardi, la capacité mondiale d’énergie produite à partir de solaire, d’éolien ou d’hydraulique devrait plutôt “atteindre 2,6 fois son niveau de 2022 d’ici 2030″. Cette progression permet à la part des énergies renouvelables dans l’électricité mondiale d’atteindre 34,3% au premier semestre, dépassant ainsi celle du charbon, tombée à 33,1%, tandis que le gaz est à 23%, selon un rapport distinct du centre de réflexion Ember.”Le solaire et l’éolien connaissent désormais une croissance suffisamment rapide pour répondre à la demande mondiale croissante en électricité”, relève Malgorzata Wiatros-Motyka, analyste chez Ember.Mais cette croissance ralentit et les prévisions de capacités d’énergies renouvelables “sont inférieures de 5%” à l’an dernier, “reflétant les changements de politique, de réglementation et de marché depuis octobre 2024”, estime l’AIE.Deux raisons principales à cela, relève l’agence: la suppression anticipée des incitations fiscales fédérales aux Etats-Unis ainsi que d’autres modifications réglementaires, qui ont conduit l’AIE à réduire de près de 50% ses prévisions pour le marché américain par rapport à l’an dernier.La seconde est le passage de la Chine pour l’achat d’électricité renouvelable de tarifs réglementés à un système d’enchères, ce qui “affecte la rentabilité des projets” et conduit à une réduction des prévisions de croissance pour le pays.L’AIE prévoit désormais une augmentation de la capacité mondiale d’énergie renouvelable de 4.600 gigawatts (GW) d’ici 2030, “soit environ l’équivalent de la capacité de production totale de la Chine, de l’Union européenne et du Japon réunis”.Il y a un an, elle tablait encore sur un presque triplement avec plus de 5.500 GW de nouvelles capacités entre 2024 et 2030.Toutefois, souligne l’AIE, “ces ajustements sont en partie compensés par le dynamisme d’autres régions”, notamment l’Inde, l’Europe et la plupart des économies émergentes et en développement, où les perspectives de croissance sont revues à la hausse.Sur le plan géographique, la Chine mène toujours la danse mais l’Inde “est en passe de devenir le deuxième marché mondial de croissance des énergies renouvelables” avec une capacité qui devrait être multipliée par 2,5 en cinq ans.Dans l’Union européenne, les prévisions sont légèrement revues à la hausse grâce à l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne en particulier, tandis que celles pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord progressent de 25 %.- Baisse des importations fossiles -Le solaire photovoltaïque représentera à lui seul environ 80% de l’augmentation mondiale des capacités renouvelables au cours des cinq prochaines années, estime l’AIE, suivi par l’éolien, l’hydraulique, la bioénergie et la géothermie.Cette dernière est en passe d’atteindre des “sommets historiques” dans des marchés clés, notamment les États-Unis, le Japon ou l’Indonésie.L’hydroélectricité devrait également connaître un fort engouement du fait des avantages qu’elle offre pour équilibrer les réseaux électriques, grâce aux stations de transfert d’énergie par pompage.Et en dépit de problèmes de chaîne d’approvisionnement, de coûts en hausse et de retards dans l’obtention des permis, la capacité mondiale d’énergie éolienne devrait presque doubler d’ici 2030, ajoute l’agence.L’éolien en mer voit en revanche ses perspectives de croissance reculer par rapport à l’an dernier à cause “de changements de politique sur les marchés clés”, notamment les Etats-Unis, indique l’AIE.”Le déploiement des énergies renouvelables a déjà permis de réduire considérablement les besoins d’importation de carburant dans de nombreux pays”, souligne l’agence mais il faut augmenter la flexibilité des réseaux électriques pour mieux les intégrer.Intermittentes par essence, elles devraient produire près de 30% de l’approvisionnement mondial en électricité d’ici 2030, soit le double d’aujourd’hui.”La réduction de la production (d’électricité) et les prix négatifs (lorsque l’offre est supérieure à la demande, ndlr) signalent un manque de flexibilité” alors que des solutions existent, notamment les chargeurs intelligents pour véhicules électriques, la flexibilité d’approvisionnement et le stockage d’électricité.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Les énergies renouvelables ralentissent, rendant difficile l’objectif de tripler les capacités

L’éolien et le solaire ont dépassé le charbon l’an dernier mais la croissance des énergies renouvelables ralentit en raison de changements politiques aux Etats-Unis et en Chine, ce qui met hors de portée l’objectif de tripler les capacités mondiales d’ici 2030 fixé lors de la COP28.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait encore l’an dernier possible d’atteindre cette cible, décidée dans l’accord final de la COP28 de Dubaï en 2023.Mais selon son dernier rapport annuel publié mardi, la capacité mondiale d’énergie produite à partir de solaire, d’éolien ou d’hydraulique devrait plutôt “atteindre 2,6 fois son niveau de 2022 d’ici 2030″. Cette progression permet à la part des énergies renouvelables dans l’électricité mondiale d’atteindre 34,3% au premier semestre, dépassant ainsi celle du charbon, tombée à 33,1%, tandis que le gaz est à 23%, selon un rapport distinct du centre de réflexion Ember.”Le solaire et l’éolien connaissent désormais une croissance suffisamment rapide pour répondre à la demande mondiale croissante en électricité”, relève Malgorzata Wiatros-Motyka, analyste chez Ember.Mais cette croissance ralentit et les prévisions de capacités d’énergies renouvelables “sont inférieures de 5%” à l’an dernier, “reflétant les changements de politique, de réglementation et de marché depuis octobre 2024”, estime l’AIE.Deux raisons principales à cela, relève l’agence: la suppression anticipée des incitations fiscales fédérales aux Etats-Unis ainsi que d’autres modifications réglementaires, qui ont conduit l’AIE à réduire de près de 50% ses prévisions pour le marché américain par rapport à l’an dernier.La seconde est le passage de la Chine pour l’achat d’électricité renouvelable de tarifs réglementés à un système d’enchères, ce qui “affecte la rentabilité des projets” et conduit à une réduction des prévisions de croissance pour le pays.L’AIE prévoit désormais une augmentation de la capacité mondiale d’énergie renouvelable de 4.600 gigawatts (GW) d’ici 2030, “soit environ l’équivalent de la capacité de production totale de la Chine, de l’Union européenne et du Japon réunis”.Il y a un an, elle tablait encore sur un presque triplement avec plus de 5.500 GW de nouvelles capacités entre 2024 et 2030.Toutefois, souligne l’AIE, “ces ajustements sont en partie compensés par le dynamisme d’autres régions”, notamment l’Inde, l’Europe et la plupart des économies émergentes et en développement, où les perspectives de croissance sont revues à la hausse.Sur le plan géographique, la Chine mène toujours la danse mais l’Inde “est en passe de devenir le deuxième marché mondial de croissance des énergies renouvelables” avec une capacité qui devrait être multipliée par 2,5 en cinq ans.Dans l’Union européenne, les prévisions sont légèrement revues à la hausse grâce à l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne en particulier, tandis que celles pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord progressent de 25 %.- Baisse des importations fossiles -Le solaire photovoltaïque représentera à lui seul environ 80% de l’augmentation mondiale des capacités renouvelables au cours des cinq prochaines années, estime l’AIE, suivi par l’éolien, l’hydraulique, la bioénergie et la géothermie.Cette dernière est en passe d’atteindre des “sommets historiques” dans des marchés clés, notamment les États-Unis, le Japon ou l’Indonésie.L’hydroélectricité devrait également connaître un fort engouement du fait des avantages qu’elle offre pour équilibrer les réseaux électriques, grâce aux stations de transfert d’énergie par pompage.Et en dépit de problèmes de chaîne d’approvisionnement, de coûts en hausse et de retards dans l’obtention des permis, la capacité mondiale d’énergie éolienne devrait presque doubler d’ici 2030, ajoute l’agence.L’éolien en mer voit en revanche ses perspectives de croissance reculer par rapport à l’an dernier à cause “de changements de politique sur les marchés clés”, notamment les Etats-Unis, indique l’AIE.”Le déploiement des énergies renouvelables a déjà permis de réduire considérablement les besoins d’importation de carburant dans de nombreux pays”, souligne l’agence mais il faut augmenter la flexibilité des réseaux électriques pour mieux les intégrer.Intermittentes par essence, elles devraient produire près de 30% de l’approvisionnement mondial en électricité d’ici 2030, soit le double d’aujourd’hui.”La réduction de la production (d’électricité) et les prix négatifs (lorsque l’offre est supérieure à la demande, ndlr) signalent un manque de flexibilité” alors que des solutions existent, notamment les chargeurs intelligents pour véhicules électriques, la flexibilité d’approvisionnement et le stockage d’électricité.

Pour la première fois, une Française va être jugée à Paris pour génocide

Sonia Mejri, revenante de Syrie, va devenir la première Française à être jugée pour le crime de génocide lors d’assises à Paris qui s’annoncent historiques, après la non-admission du pourvoi de cette femme qui conteste avoir réduit en esclavage une adolescente yazidie au printemps 2015.Selon des sources proches du dossier à l’AFP, Mme Mejri, 36 ans, sera non seulement la première revenante française de Syrie à comparaître en France pour génocide sur les Yazidis, minorité ethno-religieuse kurdophone, mais aussi la première Française à être jugée, de manière générale, pour ce crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Mme Mejri sera également jugée pour d’autres infractions terroristes et pour complicité de crimes contre l’humanité.Elle comparaîtra détenue devant la cour d’assises spéciale à Paris, à une date encore indéterminée.”L’innocence de ma cliente sera prononcée par les juges du siège”, lors du procès, a réagi l’un de ses avocats, Me Nabil Boudi.Un juge d’instruction antiterroriste parisienne avait initialement ordonné en septembre 2024 ce procès pour Abelnasser Benyoucef, un émir du groupe Etat islamique (EI), et son ex-épouse Mme Mejri, les soupçonnant d’avoir réduit en esclavage, au printemps 2015, une Yazidie âgée de 16 ans.M. Benyoucef “savait qu’en acquérant” l’adolescente “et en la soumettant à un enfermement, à des viols répétés et à des privations graves, il participait à l’attaque dirigée par l’EI contre la communauté yézidie”, avait justifié le magistrat.Sonia Mejri était présentée comme “garante de l’enfermement” de la jeune Yazidie : elle détenait la clef de l’appartement et portait, selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP, une arme pour la dissuader de fuir.L’accusation lui reprochait notamment “des atteintes graves à l’intégrité physique et psychique” de cette adolescente, soumise à son domicile “à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction” de sa communauté.- “Plan concerté” -Mais la cour d’appel de Paris avait partiellement infirmé en janvier ce renvoi, estimant plusieurs victimes nécessaires pour retenir le crime de génocide.”Les magistrats de la cour d’appel n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les charges, c’est dire la fragilité et la faiblesse de l’accusation”, a ajouté Me Boudi.En mai, la Cour de cassation avait au contraire considéré que l’on pouvait bien être poursuivi pour génocide en ne s’en prenant qu’à un seul membre d’un groupe faisant l’objet d'”un plan concerté tendant à sa destruction totale ou partielle”.La chambre de l’instruction a fini par avaliser début juillet ces poursuites pour génocide, avant le feu vert définitif en cassation le 1er octobre.Les violences sexuelles ont été utilisées par les jihadistes de l’EI comme des armes pour briser la résistance des Yazidis et instaurer un climat de peur généralisé. En atteste notamment l’instauration de marchés aux esclaves sexuelles.La parole de la victime est au coeur de ce dossier. Son avocat, Romain Ruiz, n’a pas souhaité faire de commentaires à ce stade.Retrouvée par les enquêteurs, elle a affirmé avoir été séquestrée pendant plus d’un mois au printemps 2015 en Syrie, et n’avoir pu ni boire, ni manger, ni se doucher sans l’autorisation de Sonia Mejri.Elle accusait aussi cette dernière de l’avoir violentée et d’avoir été au courant que son mari la violait quotidiennement.Son témoignage faisait écho à de nombreux rapports d’associations décrivant la stratégie de l’EI pour s’attaquer aux Yazidis: marchés aux esclaves, instauration d’un “département des butins de guerre”…Sonia Mejri avait elle contesté toute infraction liée à la jeune Yazidie: son ex-mari en était le “propriétaire”, avait-elle déclaré au cours de l’enquête, et elle n’avait “aucun droit” sur elle.”La défense a multiplié les recours. La Licra se satisfait que ce procès pour génocide (…) puisse enfin se tenir”, a précisé Me Ilana Soskin, avocate de l’association.Visé par un mandat d’arrêt et présumé mort depuis 2016, Abdelnasser Benyoucef devrait lui être jugé par défaut comme auteur de génocide et de crimes contre l’humanité et pour des infractions terroristes.