“Ce serait dramatique mais pas sans précédent”: le plus grand iceberg au monde menace des manchots

Traqué par satellites, le plus grand iceberg du monde – long de 80 kilomètres – dérive actuellement depuis l’Antarctique vers une île reculée où il pourrait, dans le pire des cas, s’échouer et bloquer les manchots et otaries qui s’y reproduisent.Cet immense plateau de glace – 30 fois plus vaste que Paris – s’éloigne depuis des années de l’Antarctique et, propulsé par les courants, se dirige potentiellement vers l’île britannique de Géorgie du Sud, un site important pour la reproduction de la faune sauvage.D’après les images satellitaires, cet iceberg, contrairement aux précédents icebergs géants, ne semble pas se fragmenter en de plus petits morceaux au cours de sa dérive, a expliqué vendredi à l’AFP Andrew Meijers, océanographe au British Antarctic Survey.Selon l’expert, il est difficile de prévoir avec exactitude sa trajectoire, mais les courants dominants laissent penser que ce colosse atteindra les abords du plateau continental, situé en eaux peu profondes, autour de la Géorgie du Sud d’ici deux à quatre semaines.Ce qui pourrait se produire ensuite reste incertain.L’iceberg pourrait éviter le plateau continental et être emporté vers les eaux profondes de l’Atlantique Sud, au-delà de la Géorgie du Sud, un territoire britannique d’outre-mer situé à environ 1.400 km à l’est des îles Falkland.Mais il pourrait aussi heurter le fond incliné, rester bloqué pendant des mois, voire se briser en plusieurs morceaux.Les murs de glace pourraient alors empêcher otaries et manchots d’accéder à l’océan pour se nourrir eux-mêmes ainsi que leurs petits à terre, explique Andrew Meijers.”Ce serait assez dramatique, mais pas sans précédent”, dit l’expert. “Des icebergs se sont déjà échoués à cet endroit par le passé, causant une mortalité importante parmi les poussins de manchots et les jeunes otaries”, rappelle-t-il.Mais pour certains experts, comme Raul Cordero de l’université de Santiago, “les chances de collision ne sont pas très élevées”, de l’ordre de “moins de 50%”, l’île ayant tendance à dévier l’eau et les courants océaniques qui, à leur tour, pourraient dévier l’iceberg. “Des morceaux” pourraient peut-être heurter l’île “mais l’iceberg dans son ensemble, ce serait étonnant”, juge ce membre du National Antarctic Research Committee.- ” Immense falaise blanche” -S’étendant sur environ 3.500 kilomètres carrés, l’iceberg baptisé A23a est aussi le plus vieux du monde. Il s’est détaché de la plateforme glaciaire de l’Antarctique en 1986.Il est ensuite resté coincé sur le plancher marin pendant plus de 30 ans avant de se libérer en 2020, entamant alors sa lente dérive vers le nord. Il est resté plusieurs mois en 2024 au même endroit à tourner sur lui-même.Andrew Meijers, qui a observé A23a de près fin 2023, le décrit comme “une immense falaise blanche, haute de 40 à 50 mètres, qui s’étend à perte de vue”.”C’est comme un gigantesque mur blanc qui rappelle +Game of Thrones+, on a l’impression qu’il est sans fin”, a-t-il ajouté.Pesant près de 1.000 milliards de tonnes, le gigantesque bloc d’eau douce est entraîné par le plus puissant courant océanique du monde, le courant circumpolaire antarctique, à 20 centimètres par seconde, selon le British Antarctic Survey.L’iceberg suit “plus ou moins une ligne droite” jusqu’à la Géorgie du Sud, a indiqué Andrew Meijers.- Un obstacle pour les animaux -Pendant l’été austral, le long des côtes sud de la Géorgie du Sud, les manchots et les otaries partent en expédition dans les eaux froides pour ramener suffisamment de nourriture à leurs petits.”Si l’iceberg se retrouve coincé là, il bloquera l’accès aux zones d’alimentation”, explique Andrew Meijers. “Les animaux pourraient être obligés de le contourner. Cela leur ferait dépenser beaucoup plus d’énergie, ce qui signifie moins de ressources pour les petits et donc une augmentation de la mortalité.”Les populations d’otaries et de manchots de la Géorgie du Sud connaissent déjà une “mauvaise saison” en raison d’une épidémie de grippe aviaire. La présence de l’iceberg pourrait aggraver la situation.Lorsque A23a ou ses fragments finiront par fondre, ils pourraient laisser dans leur sillage des morceaux de glace plus petits mais toujours dangereux, compliquant la navigation pour les pêcheurs.Cependant, il apportera également des nutriments dans l’eau, favorisant le phytoplancton, une source essentielle de nourriture pour les baleines et d’autres espèces marines. La fonte aidera aussi les scientifiques à mieux comprendre comment ces proliférations de phytoplancton absorbent le CO2 de l’atmosphère.Bien que la formation d’icebergs soit un phénomène naturel, Andrew Meijers estime que leur perte accélérée en Antarctique est probablement due au changement climatique d’origine humaine.

Le Premier ministre François Bayrou interviewé lundi à 20H50 sur LCI

François Bayrou sera interviewé lundi à 20H50 sur LCI, a annoncé la chaîne vendredi, au moment où le chef du gouvernement est sous haute pression pour faire voter le budget de l’Etat et échapper à une nouvelle tentative de censure.”Le Premier ministre répondra en direct aux questions de Darius Rochebin autour du budget, du pouvoir d’achat, de l’immigration, de la sécurité et de la stabilité politique”, précise la chaîne info dans un communiqué. François Bayrou s’est montré discret dans les médias depuis la formation de son gouvernement le 23 décembre et son interview ce jour-là sur BFMTV.Le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre le 16 janvier, mais il accentue la pression sur les textes budgétaires. Lundi, François Bayrou sera en matinée à Pau, ville dont il est resté maire, puis dans l’après-midi à Paris. Il procèdera à 18H30 au ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe en présence de représentants de l’Union des déportés d’Auschwitz, en ce jour qui marquera le 80e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi.

La Bourse de Paris dans le vert, portée par le luxe et Trump

La Bourse de Paris a conclu dans le vert vendredi, pour la neuvième séance d’affilée, portée par un regain d’optimisme sur le luxe et par des propos de Trump laissant entrevoir de possibles négociations commerciales avec la Chine.Le CAC 40 a gagné 0,44% à 7.927,62 points, soit un gain de 35,01 points. Sur la semaine, il a gagné 2,83%.En clôture, l’indice français est au plus haut depuis le 4 juin 2024, avant la dissolution de l’Assemblée nationale qui avait le 9 juin provoqué une chute, puis la sous-performance de l’indice tout au long de la deuxième partie de l’année.Les actions françaises bénéficient en effet depuis le début de l’année d’un mouvement d’achat à bon compte de la part des investisseurs.Elles “étaient en retard par rapport aux américaines et à leurs voisines européennes, il y a un effet rattrapage”, a expliqué à l’AFP Céline Weill-Alliel, gérante à Uzès Gestion.Le CAC 40 a également profité vendredi du regain d’optimisme pour le luxe, après les résultats du géant britannique du secteur Burberry, qui a fait état d’un recul de ses ventes pour son troisième trimestre décalé, mais moins que ce que prévoyait le marché. Ces résultats meilleurs qu’attendu ont bénéficié à tout le secteur. LVMH a pris 1,87%, Hermès 0,87%, L’Oréal 1,35%, Christian Dior 1,20%, et Kering 3,90%.Le luxe est aussi porté par des déclarations du président américain Donald Trump laissant présager une certaine modération des États-Unis en matière de droits de douanes envers la Chine, un marché crucial.Répondant à la question de savoir s’il pourrait conclure un accord avec le dirigeant chinois Xi Jinping sur Taïwan et le commerce, Trump a répondu dans une interview à Fox News: “je préférerais ne pas avoir à utiliser [les droits de douane]. Mais c’est un pouvoir énorme sur la Chine”.Après avoir pris ses fonctions lundi, il avait déjà atténué ses menaces, mentionnant une hausse de 10% sur les importations chinoises dès le 1er février, loin des 60% de taxes promis jusque-là pendant sa campagne électorale.Les investisseurs ont “un sentiment de réalisme du cabinet Trump”, a résumé Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Côté valeurs, le géant des jeux vidéo Ubisoft a grimpé de 7,02% à 11,89 euros vendredi, profitant d’une information publiée par le quotidien économique Les Echos, citant “plusieurs sources concordantes”, à propos de discussions pour un “rapprochement” avec Savvy Games Group, détenu par le fonds souverain de l’Arabie Saoudite.

Les Bourses mondiales digèrent la première semaine du mandat Trump

Les indices boursiers mondiaux digèrent sereinement vendredi la première semaine du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, tandis que la saison des résultats bat son plein.En Europe, Paris a pris 0,44% et Milan 0,24%. Francfort est restée sur la réserve (-0,08%), quand Londres a davantage reculé (-0,73%).A Wall Street, les principaux indices évoluent sans direction: vers 16H50 GMT, le Nasdaq et le S&P 500 grappillaient 0,07%, tandis que le Dow Jones perdait 0,11%.”Globalement, la semaine a été riche en développements positifs” avec “un sentiment de réalisme du cabinet Trump”, investi lundi président des Etats-Unis, a résumé Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Il y a eu “une petite vague de soulagement, car les mesures douanières ne sont pour l’instant ni très claires, ni très concrètes”, explique pour sa part à l’AFP Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion.Le président américain a déclaré jeudi soir qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à la Chine, un revirement apparemment brutal après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des États-Unis avec de lourdes taxes à l’importation.Répondant à la question de savoir s’il pourrait conclure un accord avec le dirigeant chinois Xi Jinping sur Taïwan et le commerce, Trump a répondu dans une interview à Fox News: “je préférerais ne pas avoir à utiliser (les droits de douane, ndlr). Mais c’est un pouvoir énorme sur la Chine”.Après avoir pris ses fonctions lundi, M. Trump avait déjà atténué ses menaces, mentionnant une hausse de 10% sur les importations chinoises dès le 1er février, loin des 60% de taxes promis jusque-là pendant sa campagne électorale.Le dollar est plombé par ces développements, les investisseurs tablant sur une inflation par conséquent moins importante aux États-Unis, qui devrait faciliter la baisse de taux de la Fed. Vers 16H50 GMT, le billet vert reculait de 0,93% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0512 dollar pour un euro.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans américain est à 4,61%, contre 4,64% la veille en clôture.Pluie de résultatsLes marchés suivent avec intérêt la saison des résultats qui prend de l’ampleur cette semaine en Europe et aux États-Unis.Le groupe de luxe britannique Burberry, qui a amorcé en novembre un recentrage “d’urgence” sur ses produits emblématiques pour tenter de résoudre ses difficultés, a fait état d’un recul de ses ventes pour son troisième trimestre décalé, mais moins que ce que prévoyait le marché. A Londres, le titre s’est envolé de 9,53%. Il a entraîné d’autres valeurs du luxe en Europe: à Paris, LVMH a ainsi pris 1,87%, Hermès 0,87%, L’Oréal 1,10%, Christian Dior 1,35% et Kering 4,49%. A Zurich, Moncler a pris 3,02%. A Milan, Salvatore Ferragamo s’est offert 4,38%.Ericsson AB a lui présenté des résultats au quatrième trimestre inférieurs aux prévisions des analystes, qui ont fait reculer le titre de 12,72% à Stockholm.Le spécialiste de l’électronique Texas Instrument reculait nettement (-6,28%) sur le Nasdaq, après des prévisions de bénéfices pour 2025 jugées décevantes pour les investisseurs.A suivre la semaine prochaine: les résultats de plusieurs mastodontes, comme LVMH à Paris mardi et Meta, Microsoft et Tesla à Wall Street mercredi.Monte dei Paschi: offre surprise de 13 milliards d’eurosLa banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS) a reculé de 6,91% à Milan après avoir annoncé le lancement d’une offre d’achat sur la banque Mediobanca (une OPE), valorisant cette dernière à 13,3 milliards d’euros. Mediobanca a pris 7,72%.Novo Nordisk passe le testLe géant pharmaceutique danois Novo Nordisk a grimpé de 7,13% à Copenhague, après avoir annoncé des résultats préliminaires positifs d’essais cliniques pour son médicament anti-obésité à base d’amycrétine.Le pétrole hésiteLes cours du pétrole évoluent sans direction nette. Vers 16H40 GMT, le prix du baril de WTI américain perdait 0,14% à 74,51 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,10% à 78,37 dollars.Le bitcoin perdait 0,65%, à 106.159 dollars.

Stocks diverge as investors weigh earnings, Trump policies

Global stocks diverged on Friday as investors weighed corporate earnings, economic data and President Donald Trump’s policies.Meanwhile the US dollar lost more than one percent against the euro and pound following the US president’s comments about not wanting to impose tariffs on China and calling for lower interest rates.The S&P 500 edged higher to set another record but all of Wall Street’s indices slid into the red after a US consumer sentiment survey came in lower than expected.”It is fair to say that there is a festering sense that the market may be due for a consolidation period given the scope of recent gains,” said Briefing.com analyst Patrick O’Hare, pointing to a six percent gain by the S&P 500 since the beginning of last week and a similar rise in the Nasdaq.”Those are big moves in front of a big week next week that will feature earnings reports from Apple, Meta Platforms, Microsoft, Tesla and Amazon.com” as well as an interest rate meeting by the US Federal Reserve and the release of the Fed’s preferred inflation gauge, he added.Wall Street’s major indices were still poised to end the week with solid gains, thanks in no small part to comments and actions by Trump since his return to the White House on Monday.In Asian trading, Hong Kong gained nearly two percent and Shanghai also advanced following Trump’s more friendly comments with regard to China.In a speech via video link Thursday at the World Economic Forum in Davos, Trump pushed for lower interest rates and said he would cut taxes for companies investing in the United States while imposing tariffs on those who do not.He also said in a separate interview that he would “rather not” impose tariffs on China and signalled openness at negotiating a trade deal with Beijing. “Clearly these are off-the-cuff remarks but it has left the overnight market feeling like there’s a scenario where China escapes the worst of the tariff regime,” said Jim Reid, managing director at Deutsche Bank.The comments also saw the greenback take a hit.”President Trump’s wish to see lower interest rates led to a drop and one-month low in the US dollar,” said Axel Rudolph at online trading platform IG.”This benefitted the gold price which rallied to within a whisker of its all-time high,” he added.In Japan, Tokyo’s stock market dropped and the yen rallied after the Bank of Japan lifted borrowing costs to their highest level since 2008 and flagged further increases in the pipeline. Moody’s Analytics said “the weak yen is a key reason” for the hike, along with a run of forecast-beating inflation reports.The yen has come under pressure against the dollar in recent months after the US Federal Reserve dialled back its expectations for rate cuts this year, and amid concerns that Trump’s policies would reignite inflation.In Europe, both London and Frankfurt stocks hit fresh record highs before turning lower. Paris ended the day with a gain, led by luxury stocks after British fashion house Burberry showed signs of recovery.- Key figures around 1630 GMT -New York – Dow: DOWN 0.1 percent at 44,511.43 pointsNew York – S&P 500: FLAT at 6,120.11New York – Nasdaq Composite: FLAT at 20,052.63London – FTSE 100: DOWN 0.7 percent at 8,502.35 (close)Paris – CAC 40: UP 0.4 percent at 7,927.62 (close)Frankfurt – DAX: DOWN less than 0.1 percent at 21,394.93 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 0.1 percent at 39,931.98 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.9 percent at 20,066.19 (close)Shanghai – Composite: UP 0.7 percent at 3,252.63 (close)Dollar/yen: DOWN at 155.61 yen from 156.03 yen on ThursdayEuro/dollar: UP at $1.0514 from $1.0415Pound/dollar: UP at $1.2490 from $1.2352Euro/pound: down at 84.20 pence from 84.31 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.2 percent at $74.46 per barrelBrent North Sea Crude: FLAT at $78.29 per barrelburs-rl/gv

Retailleau déroule sa politique pour maîtriser l’immigration

“La régularisation n’est pas un droit” pour les sans-papiers : le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau lance concrètement sa politique de “maîtrise” de l’immigration via de nouvelles consignes plus strictes qui suscitent d’ores et déjà des remous.”Cette maîtrise de l’immigration est absolument fondamentale” et la régularisation “n’est pas un droit automatique, mais une mesure exceptionnelle”, a jugé lors d’un déplacement à la préfecture des Yvelines le locataire de la place Beauvau vendredi, au lendemain de la diffusion d’un nouveau texte encadrant ces régularisations.Le ministre LR, qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité, exige avec cette nouvelle circulaire adressée aux préfets de mettre fin aux “régularisations à tour de bras” avec application immédiate.Si le texte ne change pas à proprement parler les critères pour obtenir cette “admission exceptionnelle au séjour” (AES), ce tour de vis met fin à la circulaire de son prédécesseur Manuel Valls qui laissait une marge de manÅ“uvre aux préfets et pouvaient dénouer certaines situations en dérogeant au règles classiques des régularisations. La circulaire qui encadre l’accès aux titres de séjour des étrangers en situation irrégulière permettait ainsi depuis 2012 de régulariser quelque 30.000 personnes chaque année pour motif familial, économique, ou étudiant à “titre exceptionnel”.Pourquoi une nouvelle circulaire ? “Depuis la précédente (…) en décembre 2012, beaucoup de choses ont changé”, selon le ministre de l’Intérieur, rappelant que “le droit” et “plusieurs lois immigration” ont été votées depuis. “Je voulais aussi simplifier. La circulaire Valls, c’était douze pages, 27 critères. La nouvelle circulaire, c’est trois pages”, a-t-il poursuivi.”Si on veut diminuer cette immigration, notamment illégale, il ne faut pas régulariser de façon trop quantitative, parce que (sinon) on donne une prime à l’irrégularité, à ceux qui ont fraudé”, a insisté le ministre.Interrogé par la presse, il a refusé de préciser les objectifs chiffrés: “Une circulaire donne des repères avec des critères. Si on donnait un chiffre à l’avance, on trahirait l’esprit d’une circulaire, (qui) deviendrait attaquable”, a-t-il plaidé.S’il n’a pas obtenu du Premier ministre une nouvelle loi sur l’immigration, comme il le souhaitait, Bruno Retailleau montre qu’il n’entend pas abandonner pas ce sujet, au coeur de son action, avec des premières mesures concrètes, quitte à braquer.- “Un affront à nos valeurs” -“Je pense qu’on va trop loin”, a déploré le député Ensemble pour la République (EPR) Roland Lescure. “Je pense qu’il faut vraiment se méfier de la caricature”, a-t-il ajouté. “C’est un affront à nos valeurs républicaines. C’est un boulevard offert aux idées et aux politiques du RN”, a réagi la députée LFI Claire Lejeune.Ce resserrement inquiète également les entreprises alors que le dispositif permettait à des patrons qui peinent à recruter de fidéliser leurs employés en les régularisant. Dans un communiqué, l’Umih (première organisation professionnelle dans l’hôtellerie-restauration), demande “une reconnaissance au niveau national de nos métiers dans la liste des métiers en tension”, qui justifieraient une régularisation, selon un communiqué. Dans cette nouvelle circulaire, la durée recommandée pour régulariser un travailleur sans papiers a été allongée à sept ans de présence en France contre cinq auparavant, voire parfois trois ans. En outre, les critères de régularisation pour motifs familiaux (résider depuis cinq ans en France et avoir un enfant scolarisé depuis au moins trois ans, notamment) ont disparu dans le nouveau texte.Le ministre prévoit par ailleurs une prochaine circulaire sur les naturalisations, “avec le même objectif”.Celui qui avait tenté de durcir en vain, lorsqu’il était patron des LR au Sénat, la précédente loi immigration, bénéficie d’un contexte mondial de durcissement des politiques migratoires, notamment avec la montée des partis d’extrême droite.Ces nouvelles restrictions “ne vont pas manquer de plonger plus encore de personnes dans une précarité qui concerne et effraie un nombre croissant de Français”, a réagi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Pour la Cimade, une association d’aide aux migrants, “ce texte participe au renforcement de la machine à bannir et à expulser les personnes étrangères” et dénonce “un pouvoir d’arbitraire (renforcé) qu’ont les préfectures”. 

Retailleau déroule sa politique pour maîtriser l’immigration

“La régularisation n’est pas un droit” pour les sans-papiers : le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau lance concrètement sa politique de “maîtrise” de l’immigration via de nouvelles consignes plus strictes qui suscitent d’ores et déjà des remous.”Cette maîtrise de l’immigration est absolument fondamentale” et la régularisation “n’est pas un droit automatique, mais une mesure exceptionnelle”, a jugé lors d’un déplacement à la préfecture des Yvelines le locataire de la place Beauvau vendredi, au lendemain de la diffusion d’un nouveau texte encadrant ces régularisations.Le ministre LR, qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité, exige avec cette nouvelle circulaire adressée aux préfets de mettre fin aux “régularisations à tour de bras” avec application immédiate.Si le texte ne change pas à proprement parler les critères pour obtenir cette “admission exceptionnelle au séjour” (AES), ce tour de vis met fin à la circulaire de son prédécesseur Manuel Valls qui laissait une marge de manÅ“uvre aux préfets et pouvaient dénouer certaines situations en dérogeant au règles classiques des régularisations. La circulaire qui encadre l’accès aux titres de séjour des étrangers en situation irrégulière permettait ainsi depuis 2012 de régulariser quelque 30.000 personnes chaque année pour motif familial, économique, ou étudiant à “titre exceptionnel”.Pourquoi une nouvelle circulaire ? “Depuis la précédente (…) en décembre 2012, beaucoup de choses ont changé”, selon le ministre de l’Intérieur, rappelant que “le droit” et “plusieurs lois immigration” ont été votées depuis. “Je voulais aussi simplifier. La circulaire Valls, c’était douze pages, 27 critères. La nouvelle circulaire, c’est trois pages”, a-t-il poursuivi.”Si on veut diminuer cette immigration, notamment illégale, il ne faut pas régulariser de façon trop quantitative, parce que (sinon) on donne une prime à l’irrégularité, à ceux qui ont fraudé”, a insisté le ministre.Interrogé par la presse, il a refusé de préciser les objectifs chiffrés: “Une circulaire donne des repères avec des critères. Si on donnait un chiffre à l’avance, on trahirait l’esprit d’une circulaire, (qui) deviendrait attaquable”, a-t-il plaidé.S’il n’a pas obtenu du Premier ministre une nouvelle loi sur l’immigration, comme il le souhaitait, Bruno Retailleau montre qu’il n’entend pas abandonner pas ce sujet, au coeur de son action, avec des premières mesures concrètes, quitte à braquer.- “Un affront à nos valeurs” -“Je pense qu’on va trop loin”, a déploré le député Ensemble pour la République (EPR) Roland Lescure. “Je pense qu’il faut vraiment se méfier de la caricature”, a-t-il ajouté. “C’est un affront à nos valeurs républicaines. C’est un boulevard offert aux idées et aux politiques du RN”, a réagi la députée LFI Claire Lejeune.Ce resserrement inquiète également les entreprises alors que le dispositif permettait à des patrons qui peinent à recruter de fidéliser leurs employés en les régularisant. Dans un communiqué, l’Umih (première organisation professionnelle dans l’hôtellerie-restauration), demande “une reconnaissance au niveau national de nos métiers dans la liste des métiers en tension”, qui justifieraient une régularisation, selon un communiqué. Dans cette nouvelle circulaire, la durée recommandée pour régulariser un travailleur sans papiers a été allongée à sept ans de présence en France contre cinq auparavant, voire parfois trois ans. En outre, les critères de régularisation pour motifs familiaux (résider depuis cinq ans en France et avoir un enfant scolarisé depuis au moins trois ans, notamment) ont disparu dans le nouveau texte.Le ministre prévoit par ailleurs une prochaine circulaire sur les naturalisations, “avec le même objectif”.Celui qui avait tenté de durcir en vain, lorsqu’il était patron des LR au Sénat, la précédente loi immigration, bénéficie d’un contexte mondial de durcissement des politiques migratoires, notamment avec la montée des partis d’extrême droite.Ces nouvelles restrictions “ne vont pas manquer de plonger plus encore de personnes dans une précarité qui concerne et effraie un nombre croissant de Français”, a réagi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Pour la Cimade, une association d’aide aux migrants, “ce texte participe au renforcement de la machine à bannir et à expulser les personnes étrangères” et dénonce “un pouvoir d’arbitraire (renforcé) qu’ont les préfectures”.Â