La Norvège lance un projet phare de captage et stockage de CO2 à grande échelle
La Norvège a lancé mardi un projet phare de captage et stockage de dioxyde de carbone (CCS), une technologie jugée importante pour enrayer le réchauffement climatique mais qui peine à trouver un modèle économique viable.Portant le nom anglais des bateaux vikings, le projet Longship consiste à capter du CO2 sur une cimenterie et plus tard une usine d’incinération, à le transporter par bateau vers un terminal de la côte ouest puis à l’injecter et le séquestrer sous les fonds marins.Le projet a bénéficié d’un important soutien financier de l’État norvégien qui va prendre à sa charge 22 milliards de couronnes (près de 2 milliards d’euros) sur un coût total estimé à 34 milliards pour la mise en place des installations et leur exploitation sur les dix premières années.Lors d’une conférence de presse, le ministre norvégien de l’Energie, Terje Aasland, a salué “une avancée majeure” pour le CCS en Europe.Côté captage, des installations seront officiellement inaugurées mercredi sur une cimenterie de l’allemand Heidelberg Materials à Brevik, dans le sud-est du pays.Elles doivent permettre d’empêcher 400.000 tonnes de CO2 de s’échapper dans l’atmosphère chaque année.A compter de 2029, l’usine d’incinération des déchets Hafslund Celsio près d’Oslo devrait elle aussi capter 350.000 tonnes de CO2 annuellement.Liquéfié, le dioxyde de carbone sera acheminé par bateau vers le terminal d’Øygarden, près de Bergen, où il sera injecté dans un tuyau pour être entreposé, à 110 kilomètres au large, dans un aquifère salin à 2.600 mètres sous les fonds marins. Ces installations sont déjà en place depuis l’an dernier dans le cadre du projet Northern Lights, porté par les géants pétroliers Equinor, Shell et Total Energies, qui se veut le “premier service commercial de transport et de stockage de CO2 au monde”.La Suisse et la Norvège ont annoncé le même jour la signature d’un accord dans ce domaine.”L’accord signé permet l’exportation et le stockage de CO2 suisse en Norvège ainsi que le commerce de CO2 retiré de l’atmosphère (…) Les entreprises suisses peuvent ainsi acheter des émissions négatives à la Norvège et inversement, et ce, conformément aux normes internationales de l’Accord de Paris”, a déclaré le Conseil fédéral dans un communiqué.- Technologie coûteuse et complexe -Le CCS est cité par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) parmi les solutions pour réduire l’empreinte d’industries difficiles à décarboner telles que les cimenteries, responsables à elles seules de 7% des émissions mondiales de CO2.Le ciment “a un gros désavantage: c’était son empreinte CO2”, a souligné le directeur général d’Heidelberg Materials, Dominik von Achten. Grâce au CCS, “nous vendrons le premier ciment et béton décarboné au monde”.Mais cette technologie reste complexe et coûteuse.Sans aide financière, il est aujourd’hui plus rentable pour les industriels d’acheter des “permis de polluer” sur le marché européen des quotas d’émissions (ETS) que de payer pour capter, transporter et stocker leur CO2.Ce coût dépend entre autres des volumes concernés, de la proximité ou non du site industriel avec la mer ou, à l’avenir, avec un pipeline susceptible de transporter le CO2, des distances à parcourir.”Aujourd’hui, la situation est la suivante: concernant les projets pionniers, nous ne pouvons pas les développer avec le prix actuel” de la tonne de carbone qui tourne autour de 75 euros, a déclaré le directeur général de Northern Lights, Tim Heijn.”Deux choses doivent se produire: il faut une hausse progressive du prix de l’ETS afin de refléter correctement le coût réel de l’utilisation du carbone (…) et notre industrie doit vraiment s’employer à faire baisser les coûts technologiques grâce à l’innovation”, a-t-il ajouté.Outre ses partenaires de lancement Heidelberg Materials et Hafslund Celsio, Northern Lights n’a à ce jour signé que trois contrats commerciaux avec une usine d’ammoniac de Yara aux Pays-Bas, deux centrales à biomasse d’Ørsted au Danemark et une centrale électro-thermique de Stockholm Exergi en Suède.Cela n’a pas empêché les partenaires de Northern Lights à décider d’investir 660 millions d’euros – dont 131 millions apportés par la Commission européenne – pour faire passer leur capacité annuelle de stockage de 1,5 million à 5 millions de tonnes de CO2. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la capacité totale de captage de CO2 installée n’atteint qu’environ 50 millions de tonnes (Mt) dans le monde, soit 0,1% des émissions annuelles mondiales.
Bernard Lacombe, “renard des surfaces” et figure du foot français
Buteur, entraîneur puis dirigeant, Bernard Lacombe, mort mardi à l’âge de 72 ans, a fait l’essentiel de sa carrière à Lyon, son club de coeur, mais c’est avec Bordeaux et les Bleus, champions d’Europe en 1984, que cette figure du foot français a connu la gloire. Deuxième meilleur marqueur de l’histoire du Championnat de France (255 buts en 497 matches) derrière l’Argentin Delio Onnis (299 buts), ce finisseur hors pair a incarné mieux que quiconque un style d’avant-centre à la fois instinctif et clinique, archétype du “renard des surfaces” malgré sa taille relativement modeste (1,71 m).Ce rôle d’avant-centre complet, Bernard Lacombe, qui était né le 15 août 1952 à Villefranche-sur-Saône, l’a mis au service du collectif lors de l’Euro-1984: aucun but inscrit pendant le tournoi mais une performance décisive en finale, lorsqu’il obtint le coup franc permettant à Michel Platini d’ouvrir le score contre l’Espagne (victoire finale 2-0). Ce match fut son dernier en Bleu (38 sél., 12 buts) et l’apothéose d’une carrière internationale jalonnée de deux participations au Mondial (1978, 1982), en dépit des critiques qui l’ont parfois escorté en sélection.”Dans mon rôle de buteur, je n’ai peut-être pas donné entière satisfaction, mais il me semble malgré tout que je me suis beaucoup sacrifié pour la collectivité”, estimait-il. “Je regrette un peu le manque de confiance préjudiciable que l’on fait aux avant-centres. Pourtant, qui peut dire que ce n’est pas le poste le plus ingrat à tenir ?”Ce poste, Bernard Lacombe l’a occupé et incarné à la perfection, à Lyon (1967-1978), brièvement à Saint-Étienne (1978-1979) puis à Bordeaux où il a fini sa carrière de joueur (1979-1987).- L’OL, son “club de coeur” -C’est aux Girondins que l’attaquant a le plus garni son palmarès: trois titres de champion de France (1984, 1985, 1987), deux Coupes de France (1986, 1987) et une demi-finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions (1985).Mais c’est à l’Olympique lyonnais que les liens ont été les plus forts, car Lacombe a connu tous les rôles, de joueur à dirigeant, dans ce qu’il décrivait comme “son club de coeur à jamais”.Arrivé à l’OL en 1967, à 15 ans, en provenance du CS Fontaines-sur-Saône (Rhône) et aligné avec les professionnels pour la première fois à 17 ans le 7 décembre 1969 contre le Red Star avec un but à la clé (victoire 2-0), Lacombe en est parti une première fois en 1978. Dix ans plus tard, il y est revenu, cette fois dans le staff et la direction, jusqu’en 2019, lorsqu’il a pris du recul. Jean-Michel Aulas, qui avait repris le club rhodanien en juin 1987 alors qu’il végétait en 2e division depuis 1983, avait voulu associer Raymond Domenech, autre figure locale, nommé entraîneur, à Lacombe, ajdoint et directeur sportif, pour faire remonter l’équipe lyonnaise dans l’élite. L’accession est obtenue au printemps 1989. Puis l’OL retrouve l’Europe et se développe jusqu’à dominer le football français dans les années 2000. – “Un homme bien” -Lacombe devient rapidement directeur sportif, puis entraîneur (1996-2000) et obtient notamment deux places de troisième en Ligue 1 et un quart de finale de Coupe de l’UEFA avant de prendre de la hauteur comme conseiller du président jusqu’en 2017, puis de se mettre en retrait du club en 2019.Lors d’une cérémonie d’hommage, Aulas l’avait décrit comme “un homme bien, parce qu’il laisse une trace durable”.Cette trace, c’est notamment le recrutement de figures lyonnaises comme Sonny Anderson, Edmilson, Mickaël Essien, Mahamadou Diarra et surtout Juninho qui ont contribué à la période glorieuse de Lyon, sept fois champion de France (de 2002 à 2008), vainqueur de la Coupe de la Ligue (2001) et de la Coupe de France (2008). Comme joueur de l’OL, Lacombe a formé avec Serge Chiesa et son “maître” Fleury Di Nallo, deux autres joueurs de petite taille, un trio redouté, dit des “lutins”, avec lesquels il a remporté la Coupe de France 1973.Son transfert à Saint-Étienne en juin 1978 pour trois millions de francs, avait sauvé l’OL, désargenté, de la faillite. Mais c’est à Bordeaux qu’il a connu le succès, avec comme entraîneur Aimé Jacquet.Personnage de la vie lyonnaise, connu pour son franc-parler et ses formules à l’emporte-pièce (comme lorsqu’il avait déclaré en 2013 sur RMC “ne pas vouloir discuter de football avec les femmes”, avant de plaider la “boutade”), Bernard Lacombe figure sur la “Fresque des Lyonnais”, dans le 1er arrondissement, qui représente des personnages historiques de la ville. En 2019, lors d’un hommage au stade, les supporters de l’OL avaient déployé une banderole élogieuse avec l’inscription: “Lacombe, tireur d’élite, des buts et des phrases cultes, merci pour tout”.
Oil prices jump, stocks drop as traders track Israel-Iran crisis
Oil prices jumped and stocks mostly fell Tuesday after President Donald Trump abruptly departed G7 talks and concerns rose over a possible US intervention in the Israel-Iran war.Investors’ optimism the previous day that the conflict would not spread throughout the Middle East gave way to fears of further escalation as the fighting entered its fifth day.”Middle East tensions are showing no signs of easing back, putting investors on high alert,” said Russ Mould, investment director at AJ Bell. Trump said he was aiming for a “real end” to the conflict, not just a ceasefire after he departed the G7 summit in Canada.In social media posts, Trump appeared to demand Iran’s “UNCONDITIONAL SURRENDER!” while hinting at a possible US intervention to assist Israel. After spending all of Monday in positive territory, US indices were in the red throughout Tuesday’s session. The S&P 500 finished down 0.8 percent.Contributing to the selling was a disappointing US retail sales report that suggested shoppers pulled back in May after accelerating purchases the prior months in anticipation of tariffs.European equities ended the day lower, while Asia turned in a mixed performance: Hong Kong fell, while Shanghai was flat and Tokyo advanced.Despite mounting calls to de-escalate, neither side has backed off from the missile blitz that began Friday, when Israel targeted Iranian nuclear and military facilities.Oil prices surged more than four percent on Tuesday after swinging between gains and losses since Friday’s initial surge.Analysts have said the oil market is currently “sufficiently supplied,” as Commerzbank said in a note.However, the Iran-Israel conflict has the oil market on edge because of the significance of the Strait of Hormuz, through which around an estimated fifth of global oil supply traverses, according to the Commerzbank note.Investors are looking ahead to the US Federal Reserve’s decision on Wednesday, with policymakers expected to hold steady interest rates. Dealers also kept tabs on the G7 summit, where world leaders pushed back against Trump’s trade war, arguing it posed a risk to global economic stability.Britain, Canada, Italy, Japan, Germany and France called on Trump to reverse course on his plans to impose even steeper tariffs on countries across the globe next month.”Trump leaving the summit early means the prospects of any more deals look slim in the days ahead,” said City Index and FOREX.com analyst Fawad Razaqzada.The dollar advanced against the euro and other currencies, evidence of a revived flight to safety impetus among traders due to Middle East uncertainty.- Key figures at around 2030 GMT -Brent North Sea Crude: UP 4.4 percent at $76.45 per barrelWest Texas Intermediate: UP 4.3 percent at $74.84 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.7 percent at 42,215.80 (close)New York – S&P 500: DOWN 0.8 percent at 5,982.72 (close)New York – Nasdaq Composite: DOWN 0.9 percent at 19,918.28 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.5 percent at 8,834.03 (close) Paris – CAC 40: DOWN 0.8 percent at 7,683.73 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 1.1 percent at 23,434.65 (close)Tokyo – Nikkei 225: UP 0.6 percent at 38,536.74 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.3 percent at 23,980.30 (close)Shanghai – Composite: FLAT at 3,387.40 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.1488 from $1.1561 on MondayPound/dollar: DOWN at $1.3425 from $1.3578Dollar/yen: UP at 145.27 yen from 144.75 yenEuro/pound: UP at 85.54 pence from 85.14 penceburs-jmb/dw
Ukraine: au moins 14 morts à Kiev, Zelensky dénonce “l’une des pires attaques” russes
Au moins 14 personnes, dont un Américain, ont péri à Kiev dans la nuit de lundi à mardi, dans “l’une des pires attaques” russes contre la capitale ukrainienne selon le président Volodymyr Zelensky, au moment où les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie sont dans l’impasse.Dans un précédent bilan, les autorités municipales avaient évoqué au moins 16 morts, revu à la baisse, après des opérations d’identification.En fin de journée, les secours ukrainiens ont affirmé qu’un corps supplémentaire avait été retrouvé dans les décombres, établissant un nouveau bilan à Kiev de 14 morts et 117 blessés et précisant que les recherches se poursuivaient.Cette nouvelle salve de l’armée russe, qui bombarde quotidiennement le territoire ukrainien depuis le déclenchement de son invasion en 2022, intervient en plein sommet du G7 au Canada, où cette guerre est éclipsée par les hostilités entre Israël et l’Iran.”Kiev a subi l’une des pires attaques” russes avec “plus de 440 drones et 32 missiles”, a dénoncé M. Zelensky sur X, affirmant que plusieurs autres régions avaient été visées.Dans la capitale ukrainienne, “ce fut probablement la nuit la plus infernale dont je me souvienne dans notre quartier”, raconte à l’AFP Alina Chtompel, une étudiante de vingt ans.Selon le ministre ukrainien de l’Intérieur Igor Klymenko, “27 sites” ont été pris pour cible à Kiev.Au cours d’une frappe nocturne sur le grand port d’Odessa, deux autres personnes ont été tuées et 17 blessées, a ajouté M. Klymenko.Deux autres personnes sont mortes dans des attaques russes dans les régions de Soumy et de Kherson, selon les autorités ukrainiennes.- Américain tué -Des journalistes de l’AFP ont vu au cours de la nuit plusieurs dizaines d’habitants de la capitale se réfugier dans une station de métro du centre-ville servant d’abri. Certains ont dormi sur des matelas, parfois avec leur animal de compagnie.”Dans l’arrondissement de Solomianski, un citoyen américain de 62 ans est mort dans une maison située en face de l’endroit où les médecins portaient assistance aux blessés”, a annoncé, pour sa part, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, sur Telegram.Confirmant ce décès, la porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce, a condamné mardi ces frappes et présenté “ses sincères condoléances aux victimes”.Des photos de la capitale ukrainienne au petit matin diffusées par l’AFP montraient des pans d’immeubles détruits, des secouristes en train de rechercher des victimes au milieu des décombres et des pompiers combattant des incendies.De son côté, l’armée russe, qui a fait état de près de 200 drones ukrainiens interceptés dans la nuit, a affirmé, comme après chaque attaque d’envergure, avoir uniquement frappé des infrastructures militaires, dans la région de Kiev et à Zaporijjia (centre-est).Trois civils dans la région russe de Koursk, et un autre dans celle de Belgorod, ont par ailleurs été tués mardi dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales.- “Cynisme” de Poutine -Le président Zelensky a dénoncé un “pur terrorisme” après ces nouveaux bombardements meurtriers. Vladimir Poutine “veut que la guerre continue”, a-t-il affirmé, après que le président russe eut refusé à plusieurs reprises la demande de Kiev – appuyée par les Etats-Unis et les Européens – de cessez-le-feu inconditionnel en préalable à des discussions de paix.Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a accusé M. Poutine d'”agir ainsi délibérément, en plein G7″, avec un “objectif très simple : faire passer les dirigeants du Groupe des sept pour des faibles”.Berlin a promis, de son côté, d'”accroître la pression” sur Moscou après ces attaques meurtrières, considérant que le chef de l’Etat russe voulait la “capitulation” de l’Ukraine.Pour sa part, le président français Emmanuel Macron a dénoncé le “cynisme” de Vladimir Poutine après ces frappes.- Pourparlers bloqués -Les récents pourparlers de paix entre les deux belligérants sont bloqués, ceux-ci campant sur leurs positions, très éloignées. La Russie a rejeté la trêve “inconditionnelle” voulue par l’Ukraine qui a pour sa part qualifié d'”ultimatums” les exigences russes.Si Volodymyr Zelensky souhaitait parler avec Donald Trump de l’achat de matériel militaire à Washington, en marge du G7 au Canada, la rencontre n’aura pas lieu.Le président américain a prématurément quitté lundi le sommet afin de se consacrer au conflit entre Israël et l’Iran, selon la Maison Blanche.Selon une source gouvernementale du Canada, pays hôte du sommet, les Etats-Unis se sont opposés à une déclaration “forte” sur l’Ukraine qui condamnerait Moscou. Il n’y aura “pas de déclaration séparée” sur l’Ukraine, “parce que les Américains voulaient l’édulcorer”, a ajouté cette source.Â
Ukraine: au moins 14 morts à Kiev, Zelensky dénonce “l’une des pires attaques” russes
Au moins 14 personnes, dont un Américain, ont péri à Kiev dans la nuit de lundi à mardi, dans “l’une des pires attaques” russes contre la capitale ukrainienne selon le président Volodymyr Zelensky, au moment où les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie sont dans l’impasse.Dans un précédent bilan, les autorités municipales avaient évoqué au moins 16 morts, revu à la baisse, après des opérations d’identification.En fin de journée, les secours ukrainiens ont affirmé qu’un corps supplémentaire avait été retrouvé dans les décombres, établissant un nouveau bilan à Kiev de 14 morts et 117 blessés et précisant que les recherches se poursuivaient.Cette nouvelle salve de l’armée russe, qui bombarde quotidiennement le territoire ukrainien depuis le déclenchement de son invasion en 2022, intervient en plein sommet du G7 au Canada, où cette guerre est éclipsée par les hostilités entre Israël et l’Iran.”Kiev a subi l’une des pires attaques” russes avec “plus de 440 drones et 32 missiles”, a dénoncé M. Zelensky sur X, affirmant que plusieurs autres régions avaient été visées.Dans la capitale ukrainienne, “ce fut probablement la nuit la plus infernale dont je me souvienne dans notre quartier”, raconte à l’AFP Alina Chtompel, une étudiante de vingt ans.Selon le ministre ukrainien de l’Intérieur Igor Klymenko, “27 sites” ont été pris pour cible à Kiev.Au cours d’une frappe nocturne sur le grand port d’Odessa, deux autres personnes ont été tuées et 17 blessées, a ajouté M. Klymenko.Deux autres personnes sont mortes dans des attaques russes dans les régions de Soumy et de Kherson, selon les autorités ukrainiennes.- Américain tué -Des journalistes de l’AFP ont vu au cours de la nuit plusieurs dizaines d’habitants de la capitale se réfugier dans une station de métro du centre-ville servant d’abri. Certains ont dormi sur des matelas, parfois avec leur animal de compagnie.”Dans l’arrondissement de Solomianski, un citoyen américain de 62 ans est mort dans une maison située en face de l’endroit où les médecins portaient assistance aux blessés”, a annoncé, pour sa part, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, sur Telegram.Confirmant ce décès, la porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce, a condamné mardi ces frappes et présenté “ses sincères condoléances aux victimes”.Des photos de la capitale ukrainienne au petit matin diffusées par l’AFP montraient des pans d’immeubles détruits, des secouristes en train de rechercher des victimes au milieu des décombres et des pompiers combattant des incendies.De son côté, l’armée russe, qui a fait état de près de 200 drones ukrainiens interceptés dans la nuit, a affirmé, comme après chaque attaque d’envergure, avoir uniquement frappé des infrastructures militaires, dans la région de Kiev et à Zaporijjia (centre-est).Trois civils dans la région russe de Koursk, et un autre dans celle de Belgorod, ont par ailleurs été tués mardi dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales.- “Cynisme” de Poutine -Le président Zelensky a dénoncé un “pur terrorisme” après ces nouveaux bombardements meurtriers. Vladimir Poutine “veut que la guerre continue”, a-t-il affirmé, après que le président russe eut refusé à plusieurs reprises la demande de Kiev – appuyée par les Etats-Unis et les Européens – de cessez-le-feu inconditionnel en préalable à des discussions de paix.Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a accusé M. Poutine d'”agir ainsi délibérément, en plein G7″, avec un “objectif très simple : faire passer les dirigeants du Groupe des sept pour des faibles”.Berlin a promis, de son côté, d'”accroître la pression” sur Moscou après ces attaques meurtrières, considérant que le chef de l’Etat russe voulait la “capitulation” de l’Ukraine.Pour sa part, le président français Emmanuel Macron a dénoncé le “cynisme” de Vladimir Poutine après ces frappes.- Pourparlers bloqués -Les récents pourparlers de paix entre les deux belligérants sont bloqués, ceux-ci campant sur leurs positions, très éloignées. La Russie a rejeté la trêve “inconditionnelle” voulue par l’Ukraine qui a pour sa part qualifié d'”ultimatums” les exigences russes.Si Volodymyr Zelensky souhaitait parler avec Donald Trump de l’achat de matériel militaire à Washington, en marge du G7 au Canada, la rencontre n’aura pas lieu.Le président américain a prématurément quitté lundi le sommet afin de se consacrer au conflit entre Israël et l’Iran, selon la Maison Blanche.Selon une source gouvernementale du Canada, pays hôte du sommet, les Etats-Unis se sont opposés à une déclaration “forte” sur l’Ukraine qui condamnerait Moscou. Il n’y aura “pas de déclaration séparée” sur l’Ukraine, “parce que les Américains voulaient l’édulcorer”, a ajouté cette source.Â
Argentine: l’ex-présidente Kirchner désormais détenue chez elle
L’ex-présidente argentine Cristina Kirchner a commencé mardi à purger sa peine de prison à son domicile de Buenos Aires, après l’accord par la justice d’une assignation à résidence et que partisans et syndicats annonçaient pour mercredi une massive manifestation de soutien.Le jugement d’un tribunal fédéral, auquel l’AFP a eu accès, a disposé que la détention s’effectuera “à partir de ce jour, sous la modalité de l’assignation à résidence” accompagnée d'”un dispositif de surveillance électronique”, sans plus de précision sur ce dispositif, bracelet ou autre.La décision survient une semaine après la confirmation par la Cour suprême d’une condamnation de 2022 de Mme Kirchner à six ans de prison et à l’inéligibilité à vie pour administration frauduleuse -des marchés publics- pendant sa présidence (2007-2015).Un jugement retentissant contre une figure-clef de la politique argentine depuis 20 ans, successivement Première Dame, cheffe de l’État puis vice-présidente. Et à ce jour encore, quoique sans mandat électif, principale opposante au président ultralibéral Javier Milei.Mme Kirchner, 72 ans – âge qui en théorie lui permettait d’éviter l’incarcération – avait demandé de pouvoir effectuer la peine à son domicile du quartier de Constitucion, à Buenos Aires, invoquant des raisons institutionnelle et de sécurité.- Soutien sous ses fenêtres -Elle plaidait en particulier qu’en tant qu’ex-présidente, elle bénéficie d’une protection policière à vie – et donc d’une surveillance – à laquelle elle ne peut se soustraire. Et rappelait qu’en septembre 2022, alors vice-présidente, elle a été victime d’une tentative d’assassinat.Les procureurs qui avaient officié à son procès s’étaient pourtant prononcés contre l’assignation à résidence, estimant qu’en ce cas “les raisons humanitaires qui justifient une telle mesure d’exception ne sont pas évidentes”.Depuis le jugement de la Cour suprême, “CFK” a vu se mobiliser autour d’elle un noyau dur du militantisme péroniste (de centre-gauche), quelques centaines de partisans se relayant en une garde quasi-permanente sous ses fenêtres à Buenos Aires. Et qu’elle sort longuement saluer plusieurs fois par jours depuis son balcon. Ils étaient encore là mardi, bravant le froid de l’hiver austral, partageant un maté ou une saucisse grillée entre chants et slogans de soutien. Certains venus de loin, telle Huara Gatti, employée de 33 ans de Rosario (300 km de Buenos Aires), arrivée en train avec sac de couchage pour passer la nuit.”Il faut être ici, car c’est un moment très important, très triste et douloureux. C’est une façon de la serrer dans nos bras à distance, et de lui faire savoir qu’elle n’est pas seule”, déclarait-elle à l’AFP.”On t’aime Cris”, “Cristina est le peuple”, “Merci pour la conquête de tant de droits”… Sur les murs, les devantures de maisons ou commerces mitoyens, des dizaines, des centaines de messages sur des feuilles A4 disent la gratitude, voire l’adulation pour la présidente dont les mandats restent associés au souvenir d’une politique sociale volontariste. Ou, pour ses adversaires, pathologiquement ruineuse.Certains restaient des heures, d’autres venaient passer un moment puis repartaient. Des automobilistes klaxonnaient en soutien, d’autres au contraire lançaient un hostile “vous finirez tous en prison !”. Rappelant que Cristina Kirchner reste une figure éminemment clivante.- “Immense” mobilisation ? -Le jugement sur l’assignation à domicile enjoint à Mme Kirchner de “s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et/ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants”.L’ex-présidente aura droit à des visites limitées, et devra fournir à la justice une liste de personnes -famille, sécurité, médecins, avocats- qui pourront accéder à son domicile sans autorisation expresse de la justice.L’assignation a résidence fera l’objet d’une supervision tous les trois mois.Ces derniers jours, le Parti justicialiste (péroniste) et le mouvement syndical ont dit préparer pour mercredi une manifestation massive de soutien à Mme Kirchner à Buenos Aires, pour coïncider avec le début de sa sentence. Une option envisagée -mais non confirmée mardi- était une marche de 5km, du domicile de Mme Kirchner au Palais de justice.Une “immense mobilisation”, la “plus grande des derniers temps”, a promis Teresa Garcia, secrétaire du parti. Un “grand rassemblement populaire qui exprime le rejet d’une (condamnation) injuste, partiale et arbitraire”, a annoncé la CGT, plus grande centrale syndicale du pays.Tout au long de la procédure, Cristina Kirchner, niant toute malversation, n’a eu de cesse de dénoncer une “persécution politico-judiciaire” pour la “bannir” de la politique. L’inéligibilité l’empêchera de fait de postuler à un mandat de député régionale, qu’elle visait en septembre.
Wall Street plombée par le conflit Iran-Israël et la consommation américaine
La Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, freinée par l’hypothèse d’une implication américaine dans le conflit entre l’Iran et Israël et par une baisse de la consommation aux Etats-Unis en mai.Le Dow Jones a reculé de 0,70%, l’indice Nasdaq a perdu 0,91% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,84%.Les investisseurs “continuent à avoir du mal à comprendre si la situation entre Israël et l’Iran est en train de s’aggraver ou de se désamorcer”, juge auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président américain, Donald Trump, a affirmé mardi que les Etats-Unis ne tueraient pas le guide suprême iranien “pour le moment”, et semblé demander une reddition iranienne, au cinquième jour de la confrontation militaire déclenchée entre Téhéran et Israël par une attaque israélienne.  Avant une réunion dans la soirée de son conseil de sécurité, Donald Trump a écrit mardi “capitulation sans conditions”, dans un message en deux mots sur sa plateforme Truth Social. Les acteurs de marché sont particulièrement attentifs à l’évolution de la situation au Moyen-Orient en raison de l’importance de la région pour le pétrole mondial.”L’Iran produit près de trois millions de barils de pétrole par jour”, rappelle Art Hogan.”Si cette situation devait s’aggraver et que cet approvisionnement était retiré de l’offre mondiale, on assisterait probablement à un plus grand bond des prix du pétrole et ce serait un frein économique pour tout le monde”, ajoute l’analyste.Le baril de WTI américain a déjà bondi de 10% depuis l’attaque israélienne sur le territoire iranien vendredi.L’Iran borde par ailleurs le détroit d’Ormuz, un passage étroit par lequel transite près de 20% du pétrole mondial.A Wall Street, les investisseurs ont aussi quelque peu été refroidis par le déclin plus fort qu’attendu des ventes au détail aux Etats-Unis le mois dernier.Ce sont des secteurs de premier plan comme l’automobile, le bâtiment et la restauration qui ont le plus flanché. Selon Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics, “les annonces de droits de douane ont eu un impact net sur la planification des grosses dépenses”, ce qui avait poussé la consommation en avril.La production industrielle au mois de mai a également plus reculé qu’anticipé par les marchés, à -0,2%, selon des données publiées mardi.”La combinaison de données économiques négatives et d’une situation de plus en plus compliquée en matière d’affaires étrangères a incité les acteurs du marché à adopter une attitude de réduction des risques”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait à 4,39%, contre 4,45% lundi en clôture.Au tableau des valeurs, les sociétés du secteur de l’énergie solaire ont dévissé en raison de l’avancement au Congrès américain du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump qui supprime une grande partie des incitations fiscales aux énergies renouvelables, en particulier celles pour le solaire et l’éolien. Vers 13H55 GMT, Enphase Energy a plongé de 24,10%, First Solar de 17,89%, Sunrun a dévissé de plus de 40% et SolarEdge Technologies de plus de 33%.Le réseau social Reddit (+6,05% à 133,84 dollars) a été recherché après le lancement d’outils publicitaires propulsés par l’intelligence artificielle (IA). La compagnie aérienne JetBlue (-7,88% à 4,21 dollars) a elle été sanctionnée pour ses nouvelles coupes budgétaires en raison d’une demande moins forte qu’attendu qui menace ses marges d’exploitation. Dans son sillage, la plupart des valeurs du secteurs ont reculé à l’image d’American Airlines (-3,12%), Delta (-4,33%) ou United Airlines (-6,18%).