Jean-Michel Othoniel, ses oeuvres de verre et la beauté pour “mission”

Ses sculptures en perles de verre géantes ont essaimé partout dans l’espace public avec une “mission” : cultiver la beauté “comme un acte presque politique”, dit l’artiste plasticien français Jean-Michel Othoniel en ouvrant à l’AFP son atelier à Montreuil, en banlieue parisienne.Parisiens et touristes sont nombreux à connaître son “Kiosque des Noctambules”, sculpture composée de ses fameuses “perles” ou boules de verre rouges, bleues et argentées, qui coiffe depuis 2000 la station de métro parisienne du Palais Royal, place Colette.Cette première commande publique a lancé sa carrière et une multitude d’autres ont suivi d’Amsterdam au Qatar, de La Nouvelle-Orléans à San Francisco, en passant par Singapour, Tokyo ou le Château de Versailles. “Elle amène du merveilleux dans la cité. Je crois beaucoup à ça aujourd’hui, cette idée de la beauté comme un acte presque politique pour ramener de l’espoir”, poursuit l’artiste en arpentant d’un pas léger l’ancien entrepôt industriel qu’il a investi avec ses équipes en 2020.”C’est un peu la mission que je me suis donnée depuis longtemps et aujourd’hui, avec l’actualité, elle prend un sens encore plus fort”, ajoute d’une voix douce cet adepte des bâtisseurs comme le facteur Cheval et Antoni Gaudi, ainsi que des poèmes de Pétrarque.- Tsunami -Au coeur de ce vaste espace, le visiteur est d’abord saisi par “La Grande Vague”, une sculpture de 15 mètres de long sur six mètres de haut, constituée de 10.000 briques de verre sombre et mordoré, qui semble vouloir s’abattre à tout moment et rappelle celle du maître japonais de l’estampe, Hokusai. Jean-Michel Othoniel l’a réalisée en 2017, après le tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011 et l’a beaucoup “choqué”. Il raconte avoir voulu “figer ce désastre”, en commençant par dessiner des vagues en aquarelle, “comme pour chacun de (ses)projets”, avant d’en faire une sculpture. Il s’est ensuite lancé dans “une aventure humaine de près de deux années” avec “des ingénieurs et des maîtres verriers indiens”, avec lesquels il travaille régulièrement depuis, ainsi que d’autres à Murano, en Italie, et en Suisse.Vingt-cinq années se sont écoulées depuis “Le Kiosque des Noctambules” et nombre d’expositions à New York, Tokyo, Séoul ou bien sûr Paris, dont une rétrospective au Centre Pompidou en 2011.En 2019, six de ses peintures, une pratique plus rare pour lui inspirée des fleurs et des perles – qu’il a immortalisées plus récemment à l’encre sur feuilles d’or blanc -, sont entrées dans les collections du musée parisien du Louvre.- Festival de Cannes -Dès la fin du mois d’avril, l’enfant de Saint-Etienne (est de la France), où il est né en 1964 avant de faire ses études à l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris-Cergy, partira à la conquête de nouveaux publics en Chine, au Festival de Cannes et en Avignon.En témoignent les séries de perles alignées sur le sol de l’atelier, telles des billes tombées de la poche d’un géant. Étiquetées par projet, elles attendent leur assemblage.Colorées dans toutes les nuances de bleu, vert ou rouge, elles renvoient d’alchimiques reflets et deviendront peut-être d’immenses colliers, fleurs, spirales d’atomes, croix ou nÅ“uds célestes qui ont fait la renommée du sculpteur.”C’est dans la nature que les hommes ont vu les premières images, j’essaie de les retrouver comme les histoires cachées dans les fleurs, dans une sorte de quête”, dit-il.Le 26 avril débutera sa “première grande exposition dans un musée en Chine”, une rétrospective des dix dernières années au Long Museum de Shanghai.A partir du 17 mai, il partira à la rencontre des stars et du public du Festival de Cannes en installant ses oeuvres pour la toute première exposition d’un nouveau musée d’art contemporain installé à La Malmaison, sur la Croisette.Mais c’est Avignon qui lui réserve sans doute le plus gros défi à partir du 28 juin : “ma plus grande exposition avec 240 Å“uvres, pour la plupart inédites, dans dix lieux dont le Palais des papes, le pont d’Avignon ou le musée du Louvre en Avignon”, dit l’artiste.”Je l’ai construite comme une sorte de voyage dans la ville, de chasse au trésor”.

Apporter “amour et sécurité”, le quotidien des accueillants familiaux

Un travail “24 heures sur 24 et (presque) 365 jours sur 365” mais “passionnant” et résolument humain: dans sa maison, dans la campagne Lorraine, Sylvie Oswald accueille trois personnes en situation de handicap, qu’elle a aussi intégrées, au quotidien, dans sa vie de famille.Dans le salon de cette grande maison au centre du village de Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle), Andrée, 61 ans, fait du coloriage, l’un de ses “passe-temps” favoris. Tout près, Stéphanie, 41 ans, et Bruno (le prénom a été modifié à sa demande), 31 ans, regardent les Feux de l’amour, comme tous les matins, sur un grand écran plat depuis le canapé.Ces trois personnes en situation de handicap mental, qui ne se connaissaient pas avant leur arrivée dans cette maison, cohabitent désormais aux côtés de Sylvie Oswald et de son mari.Quelque 18.000 places de ce type sont ouvertes en France pour des personnes âgées en perte d’autonomie ou en situation de handicap.Vers 11H30, le repas est prêt: les trois pensionnaires investissent la cuisine pour faire la vaisselle, l’essuyer, mettre la table. Tout le monde met la main à la pâte sans rechigner. Plus tôt dans la matinée déjà, ils avaient chacun eu à ranger leur chambre, passer l’aspirateur dans les parties communes ou encore vider le lave-vaisselle.- “Un contenu familial” -La participation aux tâches du quotidien a pour but “qu’ils gardent leur autonomie”, explique leur accueillante, et ce malgré leur pathologie.Ici, Sylvie Oswald le répète: elle n’est “pas la famille, ni une famille de substitution”, mais malgré tout, ces personnes handicapées, souvent en rupture familiale, ont trouvé “amour et sécurité”. “On va leur apporter, quand même, un contenu familial.”Chacun a aussi son intimité et vaque à ses occupations en toute liberté. Bruno par exemple aime beaucoup sortir, quand Andrée, surnommée Dédé, peut faire des mots-mêlés dans sa chambre et Stéphanie regarde la télévision assise sur son lit.Disant être “bien” chez Mme Oswald, Andrée confie aussi que seule, elle peut avoir “des tendances suicidaires”: être entourée la sécurise.Leurs prises en charges médicales, leurs activités de loisirs à l’extérieur, sont aussi organisées par Mme Oswald. Ils participent aussi aux “repas de famille, fêtes, mariages” de sa propre famille, explique-t-elle.Pour Sylvie Oswald, ce métier, “c’est de l’humain. Tout le monde ne serait pas capable de le faire, car pour certains, le handicap est lié à quelque chose de négatif”, regrette-t-elle.Les profils éligibles au placement en famille d’accueil sont toutefois sélectionnés, afin que la cohabitation se passe au mieux. “Il faut une certaine autonomie (de la personne accueillie), une demande, une pathologie compatible” avec une vie de famille.- Plus d’individualité -Les accueillants familiaux, salariés, doivent également prendre des congés payés dans l’année. Leurs pensionnaires sont alors placés dans des “familles relais” ou temporairement en institution.Avant de choisir de terminer sa carrière professionnelle en tant que famille d’accueil, Sylvie Oswald travaillait déjà dans une institution prenant en charge des personnes handicapées.Là-bas, “il y avait dix personnes à gérer” en même temps, impossible donc d’individualiser les rapports autant qu’en famille d’accueil.Questionnée, Stéphanie dit qu’elle préfère nettement être chez Sylvie Oswald. Au foyer, où elle était avant, il y avait “trop de monde”, et elle ne sortait pas aussi souvent.Là, elle va à l’équitation une fois par mois. Auprès de Cracotte, la jument qu’elle a l’habitude de monter, elle dit se sentir encore mieux.”Quand elle était en foyer elle venait deux ou trois fois par an et là elle vient tous les mois. Elle est beaucoup plus autonome sur les tâches qu’on lui demande”, observe sa monitrice, Lucie Fournerat-Croiset.Les trois amis aiment aussi parcourir les allées de l’hypermarché à proximité, à la recherche de biscuits ou de sodas, un autre moment de partage.En Meurthe-et-Moselle, une trentaine de familles d’accueil sont en activité. Mais il en faudrait bien plus, et susciter une vocation chez des accueillants plus jeunes, pour répondre aux demandes. Un rapport de l’Assemblée nationale alertait en 2020 sur “l’urgence de développer l’accueil familial” qui peut aussi “constituer une réponse à la solitude des personnes âgées”.

Les alliés de Kiev réunis face à un “moment unique” pour la “sécurité de l’Europe”

L’Europe traverse un “moment unique” pour sa “sécurité”, a déclaré dimanche le Premier ministre britannique en ouvrant une rencontre cruciale d’une quinzaine d’alliés de l’Ukraine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux jours après sa vive altercation avec Donald Trump. Les dirigeants européens se trouvent face à “un moment unique pour la sécurité de l’Europe”, a lancé Keir Starmer.Ce sommet vise à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington, accentuées après le clash de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.Il réunit une quinzaine d’alliés européens de Kiev, dont le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz ou la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et précède un sommet européen extraordinaire sur l’Ukraine prévu jeudi à Bruxelles.Quelques heures avant l’ouverture du sommet, Keir Starmer a annoncé travailler avec la France sur “un plan pour faire cesser les combats” entre l’Ukraine et la Russie.”Nous nous sommes mis d’accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l’Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les Etats-Unis”, a-t-il déclaré sur la BBC. Selon Londres, qui a signé samedi un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) pour soutenir les capacités de défense de l’Ukraine, les discussions vont porter lors de ce sommet sur “un soutien militaire continu” à Kiev et sur “une pression économique accrue sur la Russie”.”Tout le monde en Europe va devoir donner plus” pour soutenir l’Ukraine, a dit sur X le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, qui participe au sommet.Les participants doivent également discuter de “la nécessité pour l’Europe de jouer son rôle en matière de défense” et des “prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides” sur le continent, face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain.Ukraine et Europe suivent avec une profonde inquiétude le revirement opéré par Donald Trump et son rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine.- Entretien Meloni-Zelensky -Giorgia Meloni a rencontré Volodymyr Zelensky en marge du sommet. “La rencontre a permis de réaffirmer le soutien de l’Italie à l’Ukraine et à son peuple ainsi que l’engagement, avec les partenaires européens, occidentaux et les Etats-Unis, à construire une paix juste et durable, garantissant un avenir de souveraineté, de sécurité et de liberté à l’Ukraine”, a détaillé le gouvernement italien.La Première ministre italienne a par ailleurs affirmé qu’il était “très important d’éviter” que l’Occident ne “se divise” et assuré qu’Italie et Royaume-Uni pouvaient “construire des ponts” avec Washington.Son homologue polonais Donald Tusk est allé dans le même sens en déclarant que Varsovie pourrait faire jouer ses “très bonnes relations avec les Américains” pour les persuader de soutenir davantage l’Ukraine.Moscou, qui se réjouit du changement radical de politique des Etats-Unis, et Washington ont lancé, sans inviter l’Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.Les craintes européennes ont été encore renforcées depuis la violente altercation publique dans le Bureau ovale entre MM. Zelensky, Trump et le vice-président américain JD Vance vendredi.Pendant de longues minutes, M. Trump a reproché à M. Zelensky de “s’être mis en très mauvaise posture” et lui a ordonné de faire la paix avec la Russie en menaçant: “concluez un accord ou nous vous laissons tomber” avant de le chasser de la Maison Blanche.- “Nouvelle ère d’infamie” -“Une nouvelle ère d’infamie a commencé (…) dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l’ordre international fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort”, a réagi samedi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.”Il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi”, avait exhorté la veille la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas.Emmanuel Macron s’est dit pour sa part prêt à “ouvrir la discussion” sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan lâchée par Washington.Dans un entretien à plusieurs journaux français, M. Macron a dit espérer que les pays de l’Union européenne avanceront rapidement vers “un financement massif et commun” représentant “des centaines de milliards d’euros” pour bâtir une défense commune.”Je crois qu’aujourd’hui, c’est le moment d’un réveil stratégique, parce que dans tous les pays il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée”, a-t-il expliqué.

Les alliés de Kiev réunis face à un “moment unique” pour la “sécurité de l’Europe”

L’Europe traverse un “moment unique” pour sa “sécurité”, a déclaré dimanche le Premier ministre britannique en ouvrant une rencontre cruciale d’une quinzaine d’alliés de l’Ukraine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux jours après sa vive altercation avec Donald Trump. Les dirigeants européens se trouvent face à “un moment unique pour la sécurité de l’Europe”, a lancé Keir Starmer.Ce sommet vise à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington, accentuées après le clash de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.Il réunit une quinzaine d’alliés européens de Kiev, dont le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz ou la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et précède un sommet européen extraordinaire sur l’Ukraine prévu jeudi à Bruxelles.Quelques heures avant l’ouverture du sommet, Keir Starmer a annoncé travailler avec la France sur “un plan pour faire cesser les combats” entre l’Ukraine et la Russie.”Nous nous sommes mis d’accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l’Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les Etats-Unis”, a-t-il déclaré sur la BBC. Selon Londres, qui a signé samedi un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d’euros) pour soutenir les capacités de défense de l’Ukraine, les discussions vont porter lors de ce sommet sur “un soutien militaire continu” à Kiev et sur “une pression économique accrue sur la Russie”.”Tout le monde en Europe va devoir donner plus” pour soutenir l’Ukraine, a dit sur X le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, qui participe au sommet.Les participants doivent également discuter de “la nécessité pour l’Europe de jouer son rôle en matière de défense” et des “prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides” sur le continent, face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain.Ukraine et Europe suivent avec une profonde inquiétude le revirement opéré par Donald Trump et son rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine.- Entretien Meloni-Zelensky -Giorgia Meloni a rencontré Volodymyr Zelensky en marge du sommet. “La rencontre a permis de réaffirmer le soutien de l’Italie à l’Ukraine et à son peuple ainsi que l’engagement, avec les partenaires européens, occidentaux et les Etats-Unis, à construire une paix juste et durable, garantissant un avenir de souveraineté, de sécurité et de liberté à l’Ukraine”, a détaillé le gouvernement italien.La Première ministre italienne a par ailleurs affirmé qu’il était “très important d’éviter” que l’Occident ne “se divise” et assuré qu’Italie et Royaume-Uni pouvaient “construire des ponts” avec Washington.Son homologue polonais Donald Tusk est allé dans le même sens en déclarant que Varsovie pourrait faire jouer ses “très bonnes relations avec les Américains” pour les persuader de soutenir davantage l’Ukraine.Moscou, qui se réjouit du changement radical de politique des Etats-Unis, et Washington ont lancé, sans inviter l’Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.Les craintes européennes ont été encore renforcées depuis la violente altercation publique dans le Bureau ovale entre MM. Zelensky, Trump et le vice-président américain JD Vance vendredi.Pendant de longues minutes, M. Trump a reproché à M. Zelensky de “s’être mis en très mauvaise posture” et lui a ordonné de faire la paix avec la Russie en menaçant: “concluez un accord ou nous vous laissons tomber” avant de le chasser de la Maison Blanche.- “Nouvelle ère d’infamie” -“Une nouvelle ère d’infamie a commencé (…) dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l’ordre international fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort”, a réagi samedi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.”Il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi”, avait exhorté la veille la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas.Emmanuel Macron s’est dit pour sa part prêt à “ouvrir la discussion” sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan lâchée par Washington.Dans un entretien à plusieurs journaux français, M. Macron a dit espérer que les pays de l’Union européenne avanceront rapidement vers “un financement massif et commun” représentant “des centaines de milliards d’euros” pour bâtir une défense commune.”Je crois qu’aujourd’hui, c’est le moment d’un réveil stratégique, parce que dans tous les pays il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée”, a-t-il expliqué.

Quand la passion pour l’avion l’emporte: horlogère et pâtissier devenus mécanos

Roxane réparait des montres et Guillaume faisait des gâteaux: animés par leur passion pour les avions, ces trentenaires ont changé de vie pour devenir mécaniciens aéronautiques, un secteur en forte demande qui aime des profils atypiques.Lorsqu’elle étudiait l’horlogerie, Roxane Gerand, 32 ans, s’intéressait particulièrement à “tout ce qui est altimètre en avionique”. “Je l’ai toujours gardé dans l’esprit” et en 2015 “je me suis dit +allez, lançons-nous !”. Elle dit y avoir été bien accueillie que ce soit pendant l’apprentissage ou l’intégration dans les ateliers.  Ses parents sont “conciliants” et la “suivent” dans ce revirement peu commun vers un milieu qui compte très peu de femmes.”Si on est passionné par la mécanique, je ne vois pas pourquoi être freinée parce que c’est soi-disant un métier d’homme. Soyez ce que vous voulez être et non ce que les autres veulent que vous soyez”, lance-t-elle à l’intention de jeunes femmes qui hésitent. Une journée sera dédiée aux femmes au prochain salon du Bourget en juin pour les encourager à venir dans l’industrie aéronautique. Air France, qui emploie Roxane, compte actuellement 16% de femmes contre 7% en 2010.Pour Roxane, c’est un atout. “A la sortie des écoles d’horlogerie, il n’y a pas eu beaucoup d’emplois. La plupart des écoles sont en Suisse, il y a une grande concurrence. Et j’avoue, j’étais un peu fatiguée de ces compétitions donc je voulais changer”, raconte-t-elle. – Jamais la routine -Roxane fait d’abord un apprentissage de trois ans en aéronautique, sur les trains d’atterrissage dont la plupart des systèmes fonctionnent grâce à des circuits hydrauliques.Elle arrive ensuite chez Air France où elle s’occupe de l’hydraulique, puis se spécialise dans les cabines, en particulier les toilettes. “Cela ne se voit pas, mais il y a beaucoup de travail sur une cuve. Il y a des tests électriques, pneumatiques, hydrauliques pour voir s’il n’y a pas de fuites ou d’équipement électrique qui a lâché”.Elle démonte, change des joints, ajuste, règle le moteur, remonte, teste avant de l’emballer et l’envoyer au client. “Il n’y a jamais une même panne”. “C’est vraiment un univers qui est très enrichissant, qu’on apprend tous les jours”, soutient Guillaume Cidolit, 30 ans qui est depuis novembre au remontage final des moteurs dans un atelier de maintenance d’Air France à l’aéroport d’Orly. Pâtissier de 2001 à 2022, il en a “eu un peu ras-le-bol” et a voulu “passer à autre chose”. “C’est plus une passion qu’un métier. Passionné, je l’ai été, mais j’ai perdu cette passion”, raconte-t-il. Il ne lui restait alors que la “discipline” et un rythme de travail “épuisant”. – “Gratifiant” -“J’aime les travaux manuels et les avions”: c’est ainsi qu’il a résumé son souhait auprès de France Travail qui l’oriente vers une formation qui dure neuf mois. “Le plus compliqué, c’est l’anglais et l’interprétation de la documentation technique” toujours rédigée en anglais. “Mais en s’entraînant, on y arrive”. Outre l’anglais, il a dû passer des tests “psychotechniques” demandant de réinterpréter des schémas ainsi que de “personnalité” censés montrer comment un candidat raisonne et fonctionne. Guillaume fait des vacations de matin ou d’après-midi et va bientôt travailler de nuit une semaine sur cinq. Un rythme “plus ralenti qu’en pâtisserie” même s’il y a des similitudes entre les deux mondes en termes du respect des consignes et des recettes. “On ne peut pas faire n’importe quoi”.”Les enjeux sont moins graves quand on rate un gâteau que sur un moteur. Mais cela reste tout aussi technique”. Il préfère aussi l’esprit d’équipe dans les hangars où “on s’entraide”, mais surtout le fait de contribuer à faire voler un avion. “On remonte des moteurs qui iront partout dans le monde. L’avion s’envole avec l’un des moteurs qu’on a réparés, c’est toujours gratifiant”. 

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’Å“uvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’Å“uvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’Å“uvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’Å“uvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’Å“uvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’Å“uvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’Å“uvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’Å“uvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’Å“uvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’Å“uvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’Å“uvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’Å“uvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”