Allemagne: le conservateur Merz propose aux sociaux-démocrates un mariage de raison
Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manoeuvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement attendu avec fébrilité par les Européens afin de peser face à Donald Trump et la Russie.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives allemandes marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Il doit éviter l’implosion et tenter de se rassembler autour de nouveaux leaders, Olaf Scholz prévoyant de se mettre en retrait.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Les décisions sur une alliance seront prises “dans les semaines et mois à venir, la balle est maintenant dans le camp de Friedrich Merz”, a jugé l’un des chefs du SPD, Lars Klingbeil.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis centristes, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux tiers nécessaires aux réformes constitutionnelles, comme celle du frein à la dette.
Allemagne: le conservateur Merz propose aux sociaux-démocrates un mariage de raison
Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manoeuvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement attendu avec fébrilité par les Européens afin de peser face à Donald Trump et la Russie.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives allemandes marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Il doit éviter l’implosion et tenter de se rassembler autour de nouveaux leaders, Olaf Scholz prévoyant de se mettre en retrait.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Les décisions sur une alliance seront prises “dans les semaines et mois à venir, la balle est maintenant dans le camp de Friedrich Merz”, a jugé l’un des chefs du SPD, Lars Klingbeil.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis centristes, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux tiers nécessaires aux réformes constitutionnelles, comme celle du frein à la dette.
Après les accusations de violences sexuelles, Gérard Depardieu visé par une enquête pour fraude fiscale aggravée
L’acteur Gérard Depardieu, visé par des accusations de violences sexuelles, fait également l’objet d’une enquête pour fraude fiscale aggravée et blanchiment depuis février 2024: il est soupçonné de s’être fictivement domicilié en Belgique depuis 2013 pour se soustraire au paiement de l’impôt en France.Après “plusieurs dénonciations de l’administration fiscale”, le parquet national financier (PNF) a ouvert en février 2024 une enquête préliminaire pour “fraude fiscale, fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée commis depuis 2013”, a indiqué lundi à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information de Mediapart.Cette enquête vise à déterminer si “sa domiciliation était une fausse domiciliation” et “quel montant d’impôt il pourrait avoir soustrait à la France depuis 2013″, a précisé une source proche du dossier.Des perquisitions et des auditions ont eu lieu les 11 et 12 février 2025 à Paris, en Belgique et dans le Maine-et-Loire, où l’acteur possède un château, a ajouté la source proche.”L’intéressé n’a pas été entendu à ce stade”, a souligné la source judiciaire, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur les montants éludés.Les investigations ont été confiées aux policiers de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).L’avocat du comédien n’a pas souhaité s’exprimer.En décembre 2012, Gérard Depardieu, âgé actuellement de 76 ans, avait suscité une vive polémique en annonçant s’installer en Belgique pour des raisons fiscales. Il entendait protester contre la taxation sur les grosses fortunes souhaitée par le président socialiste d’alors, François Hollande.L’acteur avait alors acquis une villa à Néchin, bourg belge proche de la frontière française connu pour abriter de riches expatriés.Critiqué notamment par des responsables politiques -son départ avait été qualifié d'”assez minable” par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault-, il avait menacé de rendre son passeport français. Il avait acquis la citoyenneté russe grâce au président Vladimir Poutine peu de temps après, en janvier 2013.- “87% d’impôts” -Selon Mediapart, Gérard Depardieu a habité à peine la villa Néchin, divisée en chambres d’hôtes louées à des touristes. Il aurait déclaré au fisc l’adresse du domicile d’un ami, dans le même village, entre 2013 et 2015. Puis il aurait signalé à l’administration fiscale vivre dans un appartement à Tournai, toujours en Belgique, entre 2016 et 2020. Et, toujours selon le média en ligne, il loue depuis fin 2023 une maison à Mont-Saint-Aubert, à quelques kilomètres de Tournai. L’acteur aurait par ailleurs créé ou racheté au moins six sociétés en Belgique, rapporte Mediapart.”Je suis parti parce que j’avais l’impression qu’on allait me tondre. Comme après 45, comme un collaborateur”, avait déclaré l’acteur à l’hebdomadaire Le Point en 2014, disant refuser de “payer 87% d’impôts”.”Mais je suis pas parti ! Je vais je viens, je paie mes impôts partout où je travaille (…), je parle toujours français, j’apprends le russe”, avait-il ajouté.César du meilleur acteur en 1981 pour son rôle dans “Le dernier métro” (1980) de François Truffaut et en 1991 pour “Cyrano de Bergerac” (1990) de Jean-Paul Rappeneau, Gérard Depardieu a été pendant plusieurs décennies considéré comme un monstre sacré du cinéma français, connu dans le monde entier, avant d’être rattrapé par ses outrances et des accusations de violences sexuelles. Il doit être jugé les 24 et 25 mars par le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film de Jean Becker, “Les volets verts”, en 2021.Le parquet a par ailleurs ordonné mi-août 2024 qu’il soit jugé pour des soupçons de viols sur la comédienne Charlotte Arnould en 2018. La juge d’instruction chargée de cette affaire ne s’est pas encore prononcée sur la tenue ou non d’un procès.L’interprète d’Obélix conteste les accusations, affirmant n’avoir jamais forcé une femme.Il avait été fait citoyen d’honneur d’Estaimpuis, commune dont dépend le village de Néchin en août 2013. Mais cette distinction lui a été retirée après les accusations de violences sexuelles et sexistes le visant.
Gérard Depardieu visé par une enquête pour fraude fiscale aggravée
Gérard Depardieu est visé depuis février 2024 par une enquête pour fraude fiscale aggravée et blanchiment, soupçonné de s’être fictivement domicilié en Belgique à partir de 2013, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier et judiciaire, confirmant une information de Mediapart.Des perquisitions et des auditions ont eu lieu mi-février 2025 à Paris, en Belgique et dans le Maine-et-Loire, où Gérard Depardieu possède un château, a précisé à l’AFP la source proche du dossier.L’acteur n’a pas été entendu à ce stade, a poursuivi cette source.L’enquête “fait suite à plusieurs dénonciations de l’administration fiscale”, a ajouté la source judiciaire.Elle vise à déterminer si “sa domiciliation était une fausse domiciliation” et “quel montant d’impôt il pourrait avoir soustrait à la France depuis 2013″, a encore dit la source proche du dossier.Cette enquête préliminaire, ouverte par le Parquet national financier (PNF), a été confiée aux policiers de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).L’acteur, âgé de 76 ans, avait annoncé en décembre 2012 se domicilier en Belgique pour des raisons fiscales. Il entendait protester contre la taxation sur les grosses fortunes souhaitée par le président d’alors, François Hollande. Il s’était alors installé à Néchin, bourg belge proche de la frontière française connu pour abriter de riches expatriés. Cette démarche avait suscité une vive polémique. Critiqué notamment par des responsables politiques -son départ avait été qualifié d'”assez minable” par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault- , il avait menacé de rendre son passeport français. Il avait acquis la citoyenneté russe grâce au président Vladimir Poutine peu de temps après, en janvier 2013.L’acteur doit être jugé en mars par le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film de Jean Becker, “Les volets verts”, en 2021. Le parquet a par ailleurs ordonné qu’il soit jugé pour viols sur la comédienne Charlotte Arnould en 2018, ce que l’acteur conteste. La juge d’instruction chargée de cette affaire ne s’est pas encore prononcée sur la tenue ou non d’un procès.
Attentat de la basilique de Nice: l’accusé reconnaît les faits mais ne se souvient de rien
Pour la première fois, le Tunisien Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020, a reconnu les faits lundi lors de son procès à Paris tout en restant vague sur les circonstances de l’attentat.”Oui, je reconnais les faits”, a déclaré l’accusé, jugé par la cour d’assises spéciale de Paris pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.C’est la première fois depuis son interpellation, juste après son attaque, et les six interrogatoires auxquels il a été soumis par un juge d’instruction durant ses plus de quatre ans de détention provisoire, que l’homme de 25 ans reconnaît être l’auteur des assassinats, avec un couteau de cuisine, de la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, du sacristain Vincent Loquès, 54 ans, et de la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans.Mais quand la cour lui demande des détails sur son acte, l’accusé se réfugie vers un sempiternel: “Je ne me souviens pas”.En revanche, il est fort disert pour justifier son geste.Le jeune homme, très maigre, explique que “tous les jours il y a des musulmans qui meurent”. “Tous les jours, vous tuez des musulmans et cela vous est égal”, soutient-il.”L’Occident tue aveuglément” des musulmans “innocents” et “se venger” est “un droit et une vérité”, continue-t-il.Certes, concède-t-il, ses victimes étaient également des “innocents” mais les tuer en les décapitant ou en les égorgeant était “un droit”.”Je ne suis pas un terroriste, je suis un musulman”, se défend l’accusé qui s’exprime en arabe et dont les propos sont traduits par un interprète.Le choix de ses victimes, les tuer dans une église, relèvent du “hasard”, assure-t-il.”C’est le droit et la vérité d’aller tuer des gens au hasard ?”, l’interroge le président de la cour Christophe Petiteau.- “Oui”, répond sans hésiter l’accusé. “Je n’avais rien préparé” mais les assassinats étaient “légitimes”, estime-t-il.- “Je suis responsable” -Pourquoi portait-il trois couteaux dans son sac à dos dont un couteau de cuisine avec une lame de 17 cm, demande la cour. “C’était pour manger. Couper du pain”, ose-t-il. Et le couteau à la lame ensanglantée dont une photo est montrée à l’audience? “Je ne me souviens pas de ce couteau”, dit l’accusé.Le président rappelle que le 29 octobre 2020 l’accusé a porté entre 60 et 70 coups de couteau à ses victimes en l’espace d’une dizaine de minutes.”Je ne m’en souviens pas”, répète l’accusé comme à chaque fois qu’une question embarrassante lui est posée.L’accusé avait-il “un projet”, comme il l’a dit dans des messages adressés à ses amis, en venant en Europe, aimerait savoir la cour. “Mon projet c’était d’avoir un travail, de faire de l’argent”, répond Brahim Aouissaoui.”Pourquoi venir en France que vous appelez pays des mécréants et des chiens?”, tente encore le président Petiteau. “Je ne me souviens pas de ça”, répond l’accusé.”Je vous ai dit pourquoi j’ai commis ces faits mais je ne me souviens pas comment j’ai fait”, dit-il pour couper court aux questions.Il admet cependant que décapiter Nadine Devillers c’était “pour faire peur aux gens”.”Faire peur, répandre la terreur, c’est exactement ça le terrorisme”, lui fait remarquer le président.”Reconnaissez-vous la justice française ?”, l’interroge une avocate générale du Parquet national antiterroriste (Pnat). “La justice défend le plus fort et le faible paye les frais”, lui rétorque l’accusé qui dit “ne rien attendre” de son procès.”C’était mon destin. J’accepte ce qui est prédestiné pour moi”, dit-il avant de lâcher: “chaque personne est responsable de ce qu’elle fait et bien sûr que je suis responsable”.”C’est quoi votre destin aujourd’hui ?”, lui demande son conseil Me Martin Méchin. “Personne ne le sait”, répond M. Aouissaoui avec fatalisme avant de dénoncer ses conditions de détention.”Les gens autour de vous ont peur de vous. Ont-ils raison d’avoir peur?”, poursuit l’avocat. “Ils ont bien raison de prendre des précautions”, reconnaît l’accusé.Son procès doit s’achever mercredi.
Le Conseil de l’Europe réaffirme son “entier soutien” à l’Ukraine
Le Conseil de l’Europe a marqué lundi le troisième anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine en réaffirmant son “entier soutien” à Kiev, dont l’avenir est “européen”.”Trois ans plus tard, notre soutien est entier”, a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d’une cérémonie organisée sur le parvis de l’institution à Strasbourg. “Le Conseil de l’Europe est aux côtés de l’Ukraine pour obtenir des réparations, pour lutter contre les crimes de guerre et pour lutter contre l’impunité, pour renforcer la démocratie, pour protéger les enfants d’Ukraine, pour que l’Ukraine continue d’exister”, a poursuivi M. Berset.”L’avenir de l’Ukraine est européen et cet avenir, nous l’écrivons ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d’une Ukraine libre et souveraine, celles d’une paix juste et durable, celles, enfin, d’une Europe forte et unie, partout, partout sur notre continent et partout dans le monde”, a conclu M. Berset.”L’Ukraine se bat non seulement pour sa survie, mais aussi pour l’avenir de l’Europe, pour les principes mêmes sur lesquels repose le Conseil de l’Europe, les droits de l’Homme, la démocratie et l’État de droit”, a souligné de son côté le représentant permanent de l’Ukraine auprès du Conseil de l’Europe, Borys Tarasyuk.”Le chemin à parcourir reste difficile, mais nous ne le parcourons pas seuls. La solidarité de nos partenaires, l’unité des nations démocratiques et la force de nos valeurs communes nous mèneront à la victoire: l’Ukraine l’emportera, la justice sera rendue”, a-t-il ajouté.L’hymne national de l’Ukraine a été joué, repris par des membres du public la main sur le coeur, certains tenant le drapeau bleu et jaune du pays, suivi de l’hymne européen.Le Conseil de l’Europe, qui a été fondé en 1949, réunit 46 pays. La Russie en a été exclue en mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine.Un Registre des dommages a été mis en place en avril 2024 pour recueillir les demandes des Ukrainiens pour les dommages qu’ils ont subi depuis l’invasion russe débutée le 24 février 2022.Ce registre “fonctionne” et “doit se poursuivre avec un plein mécanisme d’indemnisation et de compensation”, a déclaré M. Berset lors d’une réunion extraordinaire des délégués des ministres, organisée à l’issue de la cérémonie.”Nous avançons également concernant l’établissement d’un tribunal spécial pour les crimes d’agression”, a-t-il ajouté à propos de ce tribunal qui aura pour mission de juger les crimes de l'”agression” russe, mais non les crimes de guerre, du ressort de la Cour internationale de Justice.Lors de cette réunion extraordinaire, qui était consacrée aux prisonniers civils ukrainiens détenus en Russie, deux Ukrainiennes ont témoigné, dont une a expliqué avoir été emprisonnée deux ans, violée et torturée.Le Palais de l’Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien durant la nuit de lundi à mardi.
Evasion du narcotrafiquant Mohamed Amra: nouvelle vague d’interpellations
Nouveau coup de filet dans l’enquête sur l’évasion de Mohamed Amra: une quinzaine de personnes, soupçonnées d’avoir fourni de l’aide au narcotrafiquant arrêté samedi en Roumanie après neuf mois de traque, ont été interpellées dimanche et lundi entre la France et le Maroc.Lundi au “petit matin” quatorze nouvelles personnes ont été placées en garde à vue, dans cette enquête menée par la police judiciaire et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO).Parmi elles, “dix ont été interpellées en France”, notamment en Normandie, et “quatre ont été extraites de leur lieu de détention”, a précisé le parquet de Paris.”Au total, ce sont donc 24 gardes à vue qui sont en cours” en France, selon le parquet. Deux Français, âgés de 28 et 38 ans, ont par ailleurs été arrêtés dimanche soir à Marrakech dans le cadre de cette enquête, a indiqué à l’AFP la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc. Ils faisaient l’objet d’une notice rouge d’Interpol. Ils sont en “rétention” et la “procédure diplomatique de demande de remise est en cours”, a précisé le parquet de Paris.Dix autres complices présumés avaient déjà été arrêtés ce week-end, dans les heures suivant l’interpellation de “La Mouche”, le fugitif le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024. Un autre homme avait été interpellé samedi après-midi en Espagne. Surnommé “Abe” et présenté comme “l’un des responsables” de l’évasion de Mohamed Amra, il a été arrêté dans une luxueuse villa à Mijas dans la province de Malaga (sud de l’Espagne), a précisé la police espagnole. La villa disposait d’importantes mesures de sécurité : murs hauts, grilles, vidéosurveillance et détecteurs de mouvement. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont notamment retrouvé deux armes à feu chargées, des munitions, des brouilleurs, des plaques d’immatriculation françaises “doublées” et un véhicule de luxe volé en France, a encore décrit la police espagnole.La procureure de Paris, Laure Beccuau, et le patron de la police judiciaire, Christian Sainte, tiendront une conférence de presse sur cette affaire lundi à 17H00 au tribunal judiciaire de Paris.- “Moins de dix jours” -Mohamed Amra, 30 ans, a été arrêté samedi en Roumanie, au terme de neuf mois de cavale. Selon le ministre roumain de l’Intérieur Catalin Predoiu, il “voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques” avant de “quitter le pays pour la Colombie”.Dimanche, il est apparu menotté, cheveux teint en roux et veste de sport noire, devant le tribunal de Bucarest où il a été présenté à une juge.Il “ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger”, a déclaré son avocate Maria Marcu à la sortie de l’audience.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer le retour de Mohamed Amra en France dans “moins de dix jours”, lors d’un déplacement lundi à Annemasse (Haute-Savoie).Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il était soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison, selon le rapport de l’IGJ.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, une centaine d’enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France. Chaque jour, un compte-rendu était adressé au Directeur national de la police judiciaire.Mohamed Amra a accepté sa remise à la France. S’ouvre donc un temps d’échange entre la Roumanie et la France sur les conditions du transfert, pour qu’il soit réalisé en toute sécurité.isb-jpa-tll-mca-we/mat/dch  Â
Evasion du narcotrafiquant Mohamed Amra: nouvelle vague d’interpellations
Nouveau coup de filet dans l’enquête sur l’évasion de Mohamed Amra: une quinzaine de personnes, soupçonnées d’avoir fourni de l’aide au narcotrafiquant arrêté samedi en Roumanie après neuf mois de traque, ont été interpellées dimanche et lundi entre la France et le Maroc.Lundi au “petit matin” quatorze nouvelles personnes ont été placées en garde à vue, dans cette enquête menée par la police judiciaire et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO).Parmi elles, “dix ont été interpellées en France”, notamment en Normandie, et “quatre ont été extraites de leur lieu de détention”, a précisé le parquet de Paris.”Au total, ce sont donc 24 gardes à vue qui sont en cours” en France, selon le parquet. Deux Français, âgés de 28 et 38 ans, ont par ailleurs été arrêtés dimanche soir à Marrakech dans le cadre de cette enquête, a indiqué à l’AFP la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc. Ils faisaient l’objet d’une notice rouge d’Interpol. Ils sont en “rétention” et la “procédure diplomatique de demande de remise est en cours”, a précisé le parquet de Paris.Dix autres complices présumés avaient déjà été arrêtés ce week-end, dans les heures suivant l’interpellation de “La Mouche”, le fugitif le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024. Un autre homme avait été interpellé samedi après-midi en Espagne. Surnommé “Abe” et présenté comme “l’un des responsables” de l’évasion de Mohamed Amra, il a été arrêté dans une luxueuse villa à Mijas dans la province de Malaga (sud de l’Espagne), a précisé la police espagnole. La villa disposait d’importantes mesures de sécurité : murs hauts, grilles, vidéosurveillance et détecteurs de mouvement. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont notamment retrouvé deux armes à feu chargées, des munitions, des brouilleurs, des plaques d’immatriculation françaises “doublées” et un véhicule de luxe volé en France, a encore décrit la police espagnole.La procureure de Paris, Laure Beccuau, et le patron de la police judiciaire, Christian Sainte, tiendront une conférence de presse sur cette affaire lundi à 17H00 au tribunal judiciaire de Paris.- “Moins de dix jours” -Mohamed Amra, 30 ans, a été arrêté samedi en Roumanie, au terme de neuf mois de cavale. Selon le ministre roumain de l’Intérieur Catalin Predoiu, il “voulait faire des opérations (de chirurgie) esthétiques” avant de “quitter le pays pour la Colombie”.Dimanche, il est apparu menotté, cheveux teint en roux et veste de sport noire, devant le tribunal de Bucarest où il a été présenté à une juge.Il “ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger”, a déclaré son avocate Maria Marcu à la sortie de l’audience.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer le retour de Mohamed Amra en France dans “moins de dix jours”, lors d’un déplacement lundi à Annemasse (Haute-Savoie).Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence”, pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il était soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison, selon le rapport de l’IGJ.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, une centaine d’enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France. Chaque jour, un compte-rendu était adressé au Directeur national de la police judiciaire.Mohamed Amra a accepté sa remise à la France. S’ouvre donc un temps d’échange entre la Roumanie et la France sur les conditions du transfert, pour qu’il soit réalisé en toute sécurité.isb-jpa-tll-mca-we/mat/dch  Â