Face à la flambée des méningites, la vaccination pourrait encore s’élargir en France

Plusieurs morts, un nombre très élevé de cas… La flambée de méningites s’intensifie et les autorités sanitaires comptent élargir encore la vaccination.Il est grand temps, jugent certains médecins, qui regrettent un manque d’action et de lisibilité.”On voit un nombre de méningites de plus en plus important”, a souligné mardi auprès de l’AFP le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, dans le sillage de nouvelles recommandations de vaccination de la Haute autorité de Santé (HAS).Les règles en la matière ont pourtant récemment changé face à l’importante recrudescence des méningites ces dernières années en France, comme dans d’autres pays.Ces infections provoquées par des bactéries, les méningocoques, peuvent provoquer une méningite, mais aussi une septicémie, voire des arthrites ou des formes aux symptômes gastro-intestinaux. Extrêmement dangereuses, elles tuent un patient de manière foudroyante quand elles ne sont pas soignées et, même si elles le sont, entraînent une mortalité élevée et un gros risque de séquelles.Les cas bondissent depuis plusieurs années, dans un contexte marqué par la fin des restrictions sanitaires de l’ère Covid. En 2024, plus de 600 infections ont été recensées, niveau record depuis 20 ans.Et le mouvement s’amplifie encore: en janvier et février, les cas ont largement dépassé le niveau d’un an plus tôt. En cause, au moins en partie: l’épidémie virulente de grippe, qui constitue un facteur de risque des infections à méningocoques.Au-delà des chiffres, des décès ont marqué les esprits et rappelé que les jeunes sont les plus à risque: un enfant de 3 ans dans la Drôme, une jeune femme de 18 ans à Rennes…C’est dans ce contexte qu’interviennent les nouvelles recommandations de la HAS. Elles visent à amplifier des règles introduites en janvier et qui, déjà, devaient répondre à l’essor de souches jusqu’alors marginales.Il s’agit des méningocoques A, Y et, surtout, W, particulièrement meurtrier, qui ont quasiment supplanté la souche C. La B reste cependant dominante.La vaccination est séparée en deux: jusqu’en 2025, un vaccin visait B et l’autre C. Depuis, ce dernier est remplacé par un vaccin rassemblant A, C, W et Y, obligatoire jusqu’à un an et recommandé chez les 11-14 ans.- Une campagne “avant l’été” -La HAS va désormais plus loin: le vaccin ACWY doit finalement devenir obligatoire jusqu’à l’âge de deux ans. Et, dans l’immédiat, il faudrait même le proposer à tous les enfants de moins de trois ans.Pour les grands adolescents et jeunes adultes, la HAS appelle à lancer une grande campagne pour proposer le vaccin ACWY aux 15-24 ans qui n’auraient jamais été vaccinés contre les méningocoques.Une campagne est déjà en cours à Rennes, après le cas mortel début février.Parallèlement, la HAS renouvelle ses recommandations sur le vaccin anti-B, déjà obligatoire jusqu’à deux ans. Mais, désormais, elle prône aussi un rattrapage jusqu’à cinq ans chez les enfants ne l’ayant jamais reçu.Quant aux plus âgés, sa position apparaît complexe. Elle ne le recommande pas chez les adolescents, jugeant trop courte sa durée de protection, mais souhaite qu’il soit remboursé à tous les 15-24 ans souhaitant le recevoir.Ce point “n’est pas très clair”, regrette auprès de l’AFP l’infectiologue Odile Launay, qui contribue, avec d’autres spécialistes, au réseau Infovac, un organisme qui n’a pas ménagé ses critiques sur la politique vaccinale anti-méningocoques.”Les retards dans les décisions de recommander ou de rembourser une vaccination efficace ont de lourdes conséquences en termes de mortalité/séquelles”, écrivait début mars Infovac, qui regrette la complexité des recommandations de la HAS mais aussi un manque de volonté politique en l’absence d’une vraie campagne de vaccination.M. Neuder promet de vite mettre en oeuvre les principales recommandations de la HAS, tout en simplifiant le message envoyé au grand public.La vaccination ACYW jusqu’à trois ans ? “C’est une histoire de quelques semaines”, a-t-il assuré.Le ministre envisage aussi “avant l’été” une grande campagne nationale à destination des 15-24 ans, sur le modèle de l’expérience rennaise. Puis, à partir de la rentrée scolaire, une campagne dans les collèges à destination des 11-14 ans, couplée à la vaccination anti-papillomavirus.

Google accélère dans la cybersécurité et lâche 32 milliards de dollars pour Wiz

Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, axe important de l’accélération du groupe dans l’informatique à distance (cloud).Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.Google s’était déjà emparé, en 2022, d’un autre acteur de la cybersécurité, l’américain Mandiant, moyennant 5,4 milliards de dollars.Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars.Fondé il y a cinq ans seulement, Wiz avait déjà été approché par Google l’an passé, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars.Dans un message interne adressé aux employés de la société dont le siège est à New York, le directeur général et co-fondateur Assaf Rappaport, avait indiqué que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse.Après ce revers, Google est revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’a pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.- Sécuriser le cloud -“L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités”, a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique.L’intégration de Wiz à Google est à même d'”accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance” (cloud computing), a-t-il ajouté.Wiz a atteint 500 millions de dollars de chiffre d’affaires récurrent (ARR) l’an dernier et prévoit de dépasser le milliard en 2025.L’utilisation croissante du cloud augmente les risque d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents.La montée en puissance de l’IA nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données (data centers), ce qui rend le cloud encore plus incontournable.Petit acteur du cloud il y a encore dix ans, Google est progressivement monté en puissance, au point d’atteindre 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans cette activité l’an dernier (+30% sur un an).Wiz s’est démarqué en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 500 plus grandes entreprises américaines.”Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud”, a dit Assaf Rappaport lors de la conférence téléphonique. “La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus.”Thomas Kurian, patron du cloud chez Google, a évoqué les nouveaux modèles d’IA générative, sur lesquels sont bâtis des assistants comme ChatGPT ou Gemini, logés dans le cloud et susceptibles de faire l’objet d’attaques informatiques.Il a aussi mentionné le danger potentiel que pouvaient représenter certains modèles en cas de détournement et d’utilisation à des fins de piraterie informatique.Wiz a été lancé par quatre Israéliens, dont Assaf Rappaport, ancien du service de renseignement informatique de l’armée israélienne.Auparavant, les co-fondateurs avaient déjà créé une première société, Adallom, dédiée à la sécurisation informatique des logiciels à distance (SaaS), des programmes utilisés par les entreprises via le cloud.En 2015, ils avaient revendu Adallom pour 320 millions de dollars à Microsoft. Ce dernier poussait, tout comme Google, les feux dans le cloud et entendait muscler son dispositif de cybersécurité.Vers 14H35 GMT, l’action Alphabet se repliait nettement (-4,60%), dans un contexte boursier défavorable aux valeurs technologiques. 

Google accélère dans la cybersécurité et lâche 32 milliards de dollars pour Wiz

Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, axe important de l’accélération du groupe dans l’informatique à distance (cloud).Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.Google s’était déjà emparé, en 2022, d’un autre acteur de la cybersécurité, l’américain Mandiant, moyennant 5,4 milliards de dollars.Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars.Fondé il y a cinq ans seulement, Wiz avait déjà été approché par Google l’an passé, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars.Dans un message interne adressé aux employés de la société dont le siège est à New York, le directeur général et co-fondateur Assaf Rappaport, avait indiqué que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse.Après ce revers, Google est revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’a pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.- Sécuriser le cloud -“L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités”, a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique.L’intégration de Wiz à Google est à même d'”accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance” (cloud computing), a-t-il ajouté.Wiz a atteint 500 millions de dollars de chiffre d’affaires récurrent (ARR) l’an dernier et prévoit de dépasser le milliard en 2025.L’utilisation croissante du cloud augmente les risque d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents.La montée en puissance de l’IA nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données (data centers), ce qui rend le cloud encore plus incontournable.Petit acteur du cloud il y a encore dix ans, Google est progressivement monté en puissance, au point d’atteindre 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans cette activité l’an dernier (+30% sur un an).Wiz s’est démarqué en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 500 plus grandes entreprises américaines.”Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud”, a dit Assaf Rappaport lors de la conférence téléphonique. “La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus.”Thomas Kurian, patron du cloud chez Google, a évoqué les nouveaux modèles d’IA générative, sur lesquels sont bâtis des assistants comme ChatGPT ou Gemini, logés dans le cloud et susceptibles de faire l’objet d’attaques informatiques.Il a aussi mentionné le danger potentiel que pouvaient représenter certains modèles en cas de détournement et d’utilisation à des fins de piraterie informatique.Wiz a été lancé par quatre Israéliens, dont Assaf Rappaport, ancien du service de renseignement informatique de l’armée israélienne.Auparavant, les co-fondateurs avaient déjà créé une première société, Adallom, dédiée à la sécurisation informatique des logiciels à distance (SaaS), des programmes utilisés par les entreprises via le cloud.En 2015, ils avaient revendu Adallom pour 320 millions de dollars à Microsoft. Ce dernier poussait, tout comme Google, les feux dans le cloud et entendait muscler son dispositif de cybersécurité.Vers 14H35 GMT, l’action Alphabet se repliait nettement (-4,60%), dans un contexte boursier défavorable aux valeurs technologiques. 

Port du voile dans le sport: Bayrou appelle ses ministres à la “solidarité”

François Bayrou a appelé mardi ses ministres à la “solidarité” sur fond de cacophonie gouvernementale sur le port du voile islamique dans le sport, et menaces de démission de deux poids lourds de son équipe, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.Lors d’un petit-déjeuner à Matignon des soutiens du gouvernement, le Premier ministre a d’abord fustigé “des critiques internes inacceptables” entre ministres et promis d’y “mettre bon ordre”, selon un convive.Dans la foulée, il a convoqué cinq ministres en désaccord sur l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives et les a invités à faire preuve de “solidarité”.S’agissant du voile, le Premier ministre a redit soutenir la proposition de loi du député LR Michel Savin, adoptée par le Sénat en février, qui propose d’interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur.Une position appuyée par la ministre Aurore Bergé (Egalité) lors des questions au gouvernement. Notre ligne “est très claire: la lutte déterminée contre toute forme d’entrisme islamiste”, a-t-elle martelé.Juste avant la réunion de Matignon, Gérald Darmanin (Justice) avait mis sa “participation” dans l’équipe Bayrou dans la balance. “On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là”, avait-il dit au Parisien.Son collègue à l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutient ce texte et propose également d’interdire le port du voile aux accompagnants scolaires.- “Différences” -Mais Elisabeth Borne (Education) n’est pas sur la même ligne que ses collègues. Elle a estimé lundi qu’il était de “la responsabilité des fédérations (sportives) de définir leur règlement intérieur”.Sollicitée par l’AFP, la ministre des Sports Marie Barsacq a assuré de son côté qu’elle soutenait la position du gouvernement, après avoir toutefois exprimé des réserves, en mettant en garde contre les “amalgames” entre le port du voile et la radicalisation dans le sport.La vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou a défendu sur X “la possibilité d’interdire le port de signes religieux dans les compétitions officielles”, mais jugé que “ce serait une faute grave” d’interdire le voile dans “toute” la pratique sportive, “y compris dans un club local, un gymnase de quartier, ou un terrain municipal”.”La laïcité, ce n’est pas la négation des différences. (…) Une femme qui choisit de porter le voile et qui veut simplement faire du sport ne met pas la République en danger”, a-t-elle jugé.Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal s’est lui prononcé en réunion de groupe pour une interdiction du voile dans les compétitions sportives, mais sans dire si ça devait passer par la loi.Sur plusieurs sujets, le gouvernement peine à cacher ses dissonances. Bruno Retailleau a ainsi menacé de quitter le gouvernement si ce dernier renonçait à un rapport de force avec l’Algérie pour qu’elle accepte de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France.Le locataire de la place Beauvau multiplie les déclarations virulentes contre Alger, notamment depuis l’incarcération mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’attentat de Mulhouse en février.- “Réviser” -Il prône une “riposte graduée” au bout de laquelle il envisage une “remise en cause des accords de 1968” qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Après avoir menacé de “dénoncer” cet accord, François Bayrou a parlé mardi de le “réviser”, jouant davantage la carte de l’apaisement comme Emmanuel Macron.Des dissensions gouvernementales sont apparues également sur les retraites, depuis que François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” des partenaires sociaux destiné à revoir la réforme de 2023.Le ministre de l’Economie Eric Lombard, interlocuteur privilégié des socialistes dans les négociations budgétaires, a tenté d’atténuer les propos du Premier ministre en affirmant que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue des concertations, quand sa collègue au Budget Amélie de Montchalin a jugé “pas réaliste” le retour aux 62 ans face à “l’impératif” d’un équilibre financier conjugué à un nouvel effort militaire.are-dec-bpa-sl-tll/hr/dsa

Port du voile dans le sport: Bayrou appelle ses ministres à la “solidarité”

François Bayrou a appelé mardi ses ministres à la “solidarité” sur fond de cacophonie gouvernementale sur le port du voile islamique dans le sport, et menaces de démission de deux poids lourds de son équipe, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.Lors d’un petit-déjeuner à Matignon des soutiens du gouvernement, le Premier ministre a d’abord fustigé “des critiques internes inacceptables” entre ministres et promis d’y “mettre bon ordre”, selon un convive.Dans la foulée, il a convoqué cinq ministres en désaccord sur l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives et les a invités à faire preuve de “solidarité”.S’agissant du voile, le Premier ministre a redit soutenir la proposition de loi du député LR Michel Savin, adoptée par le Sénat en février, qui propose d’interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur.Une position appuyée par la ministre Aurore Bergé (Egalité) lors des questions au gouvernement. Notre ligne “est très claire: la lutte déterminée contre toute forme d’entrisme islamiste”, a-t-elle martelé.Juste avant la réunion de Matignon, Gérald Darmanin (Justice) avait mis sa “participation” dans l’équipe Bayrou dans la balance. “On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là”, avait-il dit au Parisien.Son collègue à l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutient ce texte et propose également d’interdire le port du voile aux accompagnants scolaires.- “Différences” -Mais Elisabeth Borne (Education) n’est pas sur la même ligne que ses collègues. Elle a estimé lundi qu’il était de “la responsabilité des fédérations (sportives) de définir leur règlement intérieur”.Sollicitée par l’AFP, la ministre des Sports Marie Barsacq a assuré de son côté qu’elle soutenait la position du gouvernement, après avoir toutefois exprimé des réserves, en mettant en garde contre les “amalgames” entre le port du voile et la radicalisation dans le sport.La vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou a défendu sur X “la possibilité d’interdire le port de signes religieux dans les compétitions officielles”, mais jugé que “ce serait une faute grave” d’interdire le voile dans “toute” la pratique sportive, “y compris dans un club local, un gymnase de quartier, ou un terrain municipal”.”La laïcité, ce n’est pas la négation des différences. (…) Une femme qui choisit de porter le voile et qui veut simplement faire du sport ne met pas la République en danger”, a-t-elle jugé.Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal s’est lui prononcé en réunion de groupe pour une interdiction du voile dans les compétitions sportives, mais sans dire si ça devait passer par la loi.Sur plusieurs sujets, le gouvernement peine à cacher ses dissonances. Bruno Retailleau a ainsi menacé de quitter le gouvernement si ce dernier renonçait à un rapport de force avec l’Algérie pour qu’elle accepte de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France.Le locataire de la place Beauvau multiplie les déclarations virulentes contre Alger, notamment depuis l’incarcération mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’attentat de Mulhouse en février.- “Réviser” -Il prône une “riposte graduée” au bout de laquelle il envisage une “remise en cause des accords de 1968” qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Après avoir menacé de “dénoncer” cet accord, François Bayrou a parlé mardi de le “réviser”, jouant davantage la carte de l’apaisement comme Emmanuel Macron.Des dissensions gouvernementales sont apparues également sur les retraites, depuis que François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” des partenaires sociaux destiné à revoir la réforme de 2023.Le ministre de l’Economie Eric Lombard, interlocuteur privilégié des socialistes dans les négociations budgétaires, a tenté d’atténuer les propos du Premier ministre en affirmant que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue des concertations, quand sa collègue au Budget Amélie de Montchalin a jugé “pas réaliste” le retour aux 62 ans face à “l’impératif” d’un équilibre financier conjugué à un nouvel effort militaire.are-dec-bpa-sl-tll/hr/dsa

Trump admin moves to fire hundreds of government scientists

The Trump administration plans to lay off hundreds of scientists and researchers from the US federal government as part of drastic cuts to the Environmental Protection Agency (EPA), lawmakers warned Tuesday.The firings would result from the EPA, which tackles environmental issues including pollution, clean water and climate change, eliminating its scientific research arm that employs over 1,500 people.Documents reviewed by Democratic staff of the US House Committee on Science, Space and Technology said the cuts would mean a majority of employees “will not be retained,” while the remaining positions would be moved to other departments within the agency.The layoffs, which have not been finalized, would further President Donald Trump’s goal of slashing government spending by reducing the federal workforce as well as rolling back environmental and public health regulation.Trump in February said EPA Administrator Lee Zeldin, his pick to oversee the agency, plans to slash around 65 percent of the agency’s 17,000-strong staff.When asked about the planned cuts, EPA spokesperson Molly Vaseliou said the agency “is taking exciting steps as we enter the next phase of organizational improvements.” “We are committed to enhancing our ability to deliver clean air, water, and land for all Americans,” Vaseliou continued. “While no decisions have been made yet, we are actively listening to employees at all levels to gather ideas on how to increase efficiency and ensure the EPA is as up-to-date and effective as ever.”Plans to scrap the EPA’s research office sparked outcry from Democratic lawmakers.”Every decision EPA makes must be in furtherance of protecting human health and the environment, and that just can’t happen if you gut EPA science,” said Congresswoman Zoe Lofgren of California, the top Democrat on the House science committee.”Last time around, Trump and his cronies politicized and distorted science…now, this is their attempt to kill it for good” Lofgren said, adding that the “EPA cannot meet its legal obligation to use the best available science” without the researchers.The Union of Concerned Scientists (UCS), a nonprofit advocacy group, emphasized the role that the affected staff play in the EPA’s stated mission. “The scientists and experts in this office conduct and review the best available science to set limits on pollution and regulate hazardous chemicals to keep the public safe,” said Chitra Kumar, UCS managing director of climate and energy, in a statement.”The administration knows, and history shows, that industry will not regulate itself.”

Retraites: la CGT propose à ses instances de “quitter les concertations”

La Commission exécutive confédérale de la CGT, sa direction élargie, propose à ses instances de “quitter les concertations” en cours sur la réforme des retraites, après les déclarations de François Bayrou qui a refusé tout retour aux 62 ans, dans un courrier interne dévoilé par Le Monde et dont l’AFP a obtenu copie mardi.”La Commission exécutive confédérale considère que la nature des concertations retraites a changé” depuis les déclarations du Premier ministre et propose aux organisations du Comité confédéral national (CCN, “parlement” de la CGT) de “(s)’en retirer et de construire de façon offensive la mobilisation”.Les membres du CCN ont jusqu’à mercredi, 18H00 pour se prononcer.Le Premier ministre, qui avait rouvert en janvier le dossier de la réforme des retraites, a confié aux partenaires sociaux la tâche de trouver un nouvel équilibre du système et de rediscuter “sans aucun totem” ni “tabou” sur le départ très contesté à 64 ans.Mais dimanche, à la surprise générale de la gauche comme des syndicats, François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans. Une position qu’il a réitérée mardi après-midi, interrogé à l’Assemblée nationale. La CGT estime que “ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La centrale syndicale propose notamment à ses instances d'”amplifier la campagne d’information” et “construire des initiatives allant crescendo” notamment aux côtés des retraités, jeudi, puis plus largement le 3 avril avec les fonctionnaires, mobilisés sur les questions des salaires et d’emploi, puis les “premiers jeudis de chaque mois (…) avec le périmètre unitaire le plus large possible”.Sophie Binet, N°1 de la CGT, compte proposer à ses homologues réunis en intersyndicale, mercredi à 17H30, de se joindre aux différentes mobilisations prévues.Si ses instances lui donnent le feu vert, la CGT serait ainsi la troisième organisation à quitter la table des négociations après Force ouvrière, partie dès la première réunion jugeant que ces discussions relevaient d’une “mascarade”, et l’organisation patronale U2P (artisans, commerçants et professions libérales), qui a estimé mardi qu’un retour de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans n’était pas “sérieux”.Pourtant, le Premier ministre avait répondu vendredi à la dirigeante de la CGT – qui réclamait des garanties -, en rappelant, dans un courrier transmis à l’AFP, sa “confiance” dans les partenaires sociaux pour trouver des “améliorations réelles” à la réforme des retraites de 2023 tout en “traç(ant) un chemin de retour vers l’équilibre” d’ici 2030.Cette exigence “ne contredit en rien la confiance que j’ai dans les partenaires sociaux pour parvenir à proposer des améliorations réelles pour nos concitoyens”, assurait-il.Mais ses déclarations, appuyées par celles de plusieurs ministres, ont heurté et inquiété nombre de syndicalistes ces derniers jours. La leader de la CFDT, Marylise Léon, demandera mardi soir au Premier ministre des “clarifications”.

Lycée musulman Averroès: le rapporteur public en faveur du rétablissement du contrat avec l’État

Le rapporteur public, magistrat chargé d’éclairer les juridictions administratives, a préconisé mardi de rétablir le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès, rompu par la préfecture en 2023 pour des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.La décision a été mise en délibéré au 23 avril.Pendant plus d’une heure, le rapporteur public a contesté point par point la plupart des griefs avancés par la préfecture, estimant qu’ils n’étaient pas établis. Il a toutefois reconnu que certains manquements existaient, mais qu’ils ne justifiaient pas une résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord avait mis fin au contrat d’Averroès, privant l’établissement de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Principal lycée musulman sous contrat jusqu’alors, il a vu ses effectifs chuter de 470 à 290 élèves. Pour assurer la rentrée de septembre et financer son fonctionnement, l’établissement a doublé ses frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne.Le rapporteur public a estimé qu’il n’existait dans la procédure “aucun élément probant” prouvant l’utilisation d’ouvrages contraires aux valeurs de la République.Le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Mais “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, a souligné le magistrat.La préfecture reprochait également une prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI).Le rapporteur public a toutefois relevé “dix livres traitant de religions autre que l’Islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.L’Education nationale avait mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.”Nous sommes extrêmement surpris” de la décision du rapporteur public, a déclaré devant le tribunal l’avocat de la préfecture.”C’est un excellent lycée”, a-t-il reconnu, tout en dénonçant une “porosité entre la pédagogie d’Averroès et un certain nombre de courants” liés aux Frères musulmans. “On ne peut pas financer un établissement qui considère que la loi divine est supérieure à la loi de la République,” a-t-il martelé.- “Soulagement” -“C’est un vrai soulagement”, a réagi devant la presse le chef d’établissement, Eric Dufour, se félicitant “des déclarations du rapporteur qui nous apportent la satisfaction d’avoir été entendus”. “Toutes nos actions, toutes ces années, ont démontré notre parfait respect du contrat d’association avec l’État, et nous souhaitons ardemment le conserver pour les années qui viennent”. “Les prétendues atteintes aux valeurs de la République ne sont pas constituées”, a estimé l’avocat de l’établissement, Sefen Guez Guez. “Nous avons le sentiment que l’honneur du lycée Averroès et à travers lui de l’éducation du réseau éducatif musulman est lavé par les conclusions du rapporteur public”.L’association Musulmans de France (ex-UOIF, née dans la mouvance des Frères musulmans) a exprimé sur X “sa profonde satisfaction”, soulignant une décision “porteuse d’espérance et de justice”.La semaine dernière, le tribunal administratif de Lyon, a refusé en référé de restaurer le contrat d’un autre lycée musulman conventionné, Al Kindi, accusé de manquements et “atteintes aux valeurs de la République”.Avant l’audience, l’association gérant Averroès, avait dénoncé les “contrôles systématiques” dans l’enseignement privé musulman, et pointé une “inégalité de traitement” entre les écoles musulmanes sous contrat et d’autres établissements privés.”De quoi cette suppression voulue par Xavier Bertrand et Gérald Darmanin était-elle le nom si ce n’est celui du racisme et de l’islamophobie ? Stop à la République du deux poids deux mesures”, a réagi sur X le député LFI du Nord Aurélien Le Coq. Fondé en 2003 après l’interdiction du voile à l’école, le lycée Averroès était devenu en 2008 le premier établissement musulman à passer sous contrat avec l’Etat.La France compte actuellement 77 établissements scolaires musulmans, dont six sont entièrement ou partiellement sous contrat, selon les données du ministère de l’Education.A la rentrée 2023, avant les résiliations des contrats d’Al Kindi et d’Averroès, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman accueillait 1.886 élèves en classes sous contrat.Le nombre d’établissements hors contrat ayant déclaré une obédience musulmane est passé de 53 en 2016 à 71 actuellement.

Lycée musulman Averroès: le rapporteur public en faveur du rétablissement du contrat avec l’État

Le rapporteur public, magistrat chargé d’éclairer les juridictions administratives, a préconisé mardi de rétablir le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès, rompu par la préfecture en 2023 pour des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.La décision a été mise en délibéré au 23 avril.Pendant plus d’une heure, le rapporteur public a contesté point par point la plupart des griefs avancés par la préfecture, estimant qu’ils n’étaient pas établis. Il a toutefois reconnu que certains manquements existaient, mais qu’ils ne justifiaient pas une résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord avait mis fin au contrat d’Averroès, privant l’établissement de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Principal lycée musulman sous contrat jusqu’alors, il a vu ses effectifs chuter de 470 à 290 élèves. Pour assurer la rentrée de septembre et financer son fonctionnement, l’établissement a doublé ses frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne.Le rapporteur public a estimé qu’il n’existait dans la procédure “aucun élément probant” prouvant l’utilisation d’ouvrages contraires aux valeurs de la République.Le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Mais “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, a souligné le magistrat.La préfecture reprochait également une prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI).Le rapporteur public a toutefois relevé “dix livres traitant de religions autre que l’Islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.L’Education nationale avait mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.”Nous sommes extrêmement surpris” de la décision du rapporteur public, a déclaré devant le tribunal l’avocat de la préfecture.”C’est un excellent lycée”, a-t-il reconnu, tout en dénonçant une “porosité entre la pédagogie d’Averroès et un certain nombre de courants” liés aux Frères musulmans. “On ne peut pas financer un établissement qui considère que la loi divine est supérieure à la loi de la République,” a-t-il martelé.- “Soulagement” -“C’est un vrai soulagement”, a réagi devant la presse le chef d’établissement, Eric Dufour, se félicitant “des déclarations du rapporteur qui nous apportent la satisfaction d’avoir été entendus”. “Toutes nos actions, toutes ces années, ont démontré notre parfait respect du contrat d’association avec l’État, et nous souhaitons ardemment le conserver pour les années qui viennent”. “Les prétendues atteintes aux valeurs de la République ne sont pas constituées”, a estimé l’avocat de l’établissement, Sefen Guez Guez. “Nous avons le sentiment que l’honneur du lycée Averroès et à travers lui de l’éducation du réseau éducatif musulman est lavé par les conclusions du rapporteur public”.L’association Musulmans de France (ex-UOIF, née dans la mouvance des Frères musulmans) a exprimé sur X “sa profonde satisfaction”, soulignant une décision “porteuse d’espérance et de justice”.La semaine dernière, le tribunal administratif de Lyon, a refusé en référé de restaurer le contrat d’un autre lycée musulman conventionné, Al Kindi, accusé de manquements et “atteintes aux valeurs de la République”.Avant l’audience, l’association gérant Averroès, avait dénoncé les “contrôles systématiques” dans l’enseignement privé musulman, et pointé une “inégalité de traitement” entre les écoles musulmanes sous contrat et d’autres établissements privés.”De quoi cette suppression voulue par Xavier Bertrand et Gérald Darmanin était-elle le nom si ce n’est celui du racisme et de l’islamophobie ? Stop à la République du deux poids deux mesures”, a réagi sur X le député LFI du Nord Aurélien Le Coq. Fondé en 2003 après l’interdiction du voile à l’école, le lycée Averroès était devenu en 2008 le premier établissement musulman à passer sous contrat avec l’Etat.La France compte actuellement 77 établissements scolaires musulmans, dont six sont entièrement ou partiellement sous contrat, selon les données du ministère de l’Education.A la rentrée 2023, avant les résiliations des contrats d’Al Kindi et d’Averroès, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman accueillait 1.886 élèves en classes sous contrat.Le nombre d’établissements hors contrat ayant déclaré une obédience musulmane est passé de 53 en 2016 à 71 actuellement.

Immigration: au Sénat, deux textes LR pour donner des résultats à Retailleau

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a lancé mardi ses grandes manÅ“uvres sur l’immigration avec deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.Le groupe LR de la chambre haute, première force de cette assemblée, remet en effet sur le métier la question migratoire avec deux textes examinés mardi.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes et traiter efficacement la question de l’immigration irrégulière”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent ainsi mettre en Å“uvre l’une des promesses de Bruno Retailleau, lancée après le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche et une partie de la macronie, l’autre proposition de loi LR, dont l’examen a démarré, reprend partiellement des mesures censurées par le Conseil constitutionnel début 2024 dans le cadre de la loi immigration.- “Dérive” -Il s’agit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence régulière en France d’au moins deux ans. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).Une manière selon la droite de limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à abaisser cette durée à deux ans.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration. Mais ils ne figurent pas, à ce stade, dans le programme de travail législatif transmis ces dernières semaines par le gouvernement à l’Assemblée nationale.La gauche, elle, est vent debout et dénonce une “dérive vers l’extrême droite”. La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner; le communiste Ian Brossat s’insurgeant pour sa part contre une “surenchère” après différentes initiatives récentes sur l’interdiction du voile dans le sport ou du mariage pour les étrangers en situation irrégulière.