L’UE propose une hausse du budget, rejet immédiat de Berlin

La Commission européenne a dévoilé mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, fixé à 2.000 milliards d’euros, avec des moyens supplémentaires pour la compétitivité et la défense, suscitant le rejet immédiat du gouvernement allemand qui a jugé cette hausse “inacceptable”.C’est le budget européen “le plus ambitieux jamais proposé”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyenn lors de la présentation du budget, donnant le coup d’envoi de deux ans de négociations souvent difficiles entre Européens.L’exécutif érige la compétitivité et l’innovation en priorité, avec 451 milliards d’euros, confirmant le tournant pro-entreprises de l’Union européenne en pleines tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump.Trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Bruxelles souligne aussi sa mobilisation en faveur de la défense (131 milliards intégrés à l’enveloppe compétitivité), et promet 100 milliards de soutien supplémentaire à Kiev de 2028 à 2034. “Il s’agit d’un engagement à long terme” pour “la reconstruction de l’Ukraine”, a déclaré le commissaire européen en charge du budget, Piotr Serafin.De quoi faire rugir le Premier ministre hongrois Viktor Orban. “L’Ukraine bénéficierait d’une aide financière massive, tandis que les agriculteurs européens seraient perdants”, a fustigé le dirigeant nationaliste, proche de Moscou.- “Provocation” -La transformation de la politique agricole commune (PAC) va être au coeur de la longue bataille qui s’annonce.Selon la Commission, 300 milliards d’euros seront consacrés aux “revenus des agriculteurs”, alors que le budget précédent de la PAC représentait 387 milliards de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux exploitations.Bruxelles explique le différentiel par une nouvelle architecture budgétaire et le transfert de certaines sommes vers la politique de cohésion, ce qui alarme la profession.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a lancé les hostilités dès mercredi devant la Commission en réunissant quelques centaines de manifestants contre ce “mercredi noir pour l’agriculture”.”Cette proposition est une provocation”, “personne n’a intérêt à défier les agriculteurs européens. Si ce message n’a pas été entendu, nous reviendrons”, a prévenu le patron de la FNSEA – le premier syndicat agricole français- Arnaud Rousseau, présent à Bruxelles.Echaudée par le mouvement de colère agricole de 2024, la Commission se veut pourtant rassurante. Les 300 milliards sont un “minimum” que les Etats pourront compléter avec d’autres fonds européens, a dit le commissaire à l’Agriculture Christophe Hansen.- “Inacceptable” -La présentation d’ensemble de la Commission fait l’objet de réactions contrastées.”Une augmentation substantielle du budget de l’UE est inacceptable à l’heure où tous les Etats membres font des efforts considérables pour consolider leurs budgets nationaux”, a déclaré mercredi soir le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, dans un bref communiqué.”Nous ne soutiendrons pas non plus la taxation supplémentaire des entreprises proposée par la Commission”, a-t-il ajouté.Même son de cloche pour les Pays-Bas, l’un des pays “frugaux” qui réclament régulièrement des économies à l’UE, qui juge également ce budget “trop élevé”. La France, par la voix du ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, a elle qualifié la proposition de la Commission d'”ambitieuse”.Au Parlement européen, les deux rapporteurs Siegfried Muresan (PPE, droite) et Carla Tavares (sociale-démocrate, gauche), jugent la hausse affichée très insuffisante car elle s’explique pour partie par l’inflation et par le remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid-19.Le précédent budget, de 2021 à 2027, devait mobiliser 1.200 milliards d’euros mais il a été complété par un plan de relance de 800 milliards pendant la crise sanitaire. Et il a fallu faire des choix, tant l’équation budgétaire de l’UE relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats membre ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, à l’image de la France qui a assuré mercredi qu’elle verserait à l’UE moins que prévu en 2026. Ce, alors même que la liste des dépenses européennes ne cesse de s’allonger.La Commission cherche donc de nouvelles ressources. Elle propose un prélèvement supplémentaire sur le tabac, une contribution des grandes entreprises ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.Le tout alors que les écologistes craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Quels seront les arbitrages dans deux ans? “Comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” lors d’un sommet entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.Avec en creux, la division persistante entre les Etats “frugaux” et ceux comme la France qui plaident pour un nouvel emprunt commun européen. bur-adc-raz-mad/dsa/liu

L’UE propose une hausse du budget, rejet immédiat de Berlin

La Commission européenne a dévoilé mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, fixé à 2.000 milliards d’euros, avec des moyens supplémentaires pour la compétitivité et la défense, suscitant le rejet immédiat du gouvernement allemand qui a jugé cette hausse “inacceptable”.C’est le budget européen “le plus ambitieux jamais proposé”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyenn lors de la présentation du budget, donnant le coup d’envoi de deux ans de négociations souvent difficiles entre Européens.L’exécutif érige la compétitivité et l’innovation en priorité, avec 451 milliards d’euros, confirmant le tournant pro-entreprises de l’Union européenne en pleines tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump.Trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Bruxelles souligne aussi sa mobilisation en faveur de la défense (131 milliards intégrés à l’enveloppe compétitivité), et promet 100 milliards de soutien supplémentaire à Kiev de 2028 à 2034. “Il s’agit d’un engagement à long terme” pour “la reconstruction de l’Ukraine”, a déclaré le commissaire européen en charge du budget, Piotr Serafin.De quoi faire rugir le Premier ministre hongrois Viktor Orban. “L’Ukraine bénéficierait d’une aide financière massive, tandis que les agriculteurs européens seraient perdants”, a fustigé le dirigeant nationaliste, proche de Moscou.- “Provocation” -La transformation de la politique agricole commune (PAC) va être au coeur de la longue bataille qui s’annonce.Selon la Commission, 300 milliards d’euros seront consacrés aux “revenus des agriculteurs”, alors que le budget précédent de la PAC représentait 387 milliards de 2021 à 2027, dont 270 milliards d’aides directes aux exploitations.Bruxelles explique le différentiel par une nouvelle architecture budgétaire et le transfert de certaines sommes vers la politique de cohésion, ce qui alarme la profession.Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a lancé les hostilités dès mercredi devant la Commission en réunissant quelques centaines de manifestants contre ce “mercredi noir pour l’agriculture”.”Cette proposition est une provocation”, “personne n’a intérêt à défier les agriculteurs européens. Si ce message n’a pas été entendu, nous reviendrons”, a prévenu le patron de la FNSEA – le premier syndicat agricole français- Arnaud Rousseau, présent à Bruxelles.Echaudée par le mouvement de colère agricole de 2024, la Commission se veut pourtant rassurante. Les 300 milliards sont un “minimum” que les Etats pourront compléter avec d’autres fonds européens, a dit le commissaire à l’Agriculture Christophe Hansen.- “Inacceptable” -La présentation d’ensemble de la Commission fait l’objet de réactions contrastées.”Une augmentation substantielle du budget de l’UE est inacceptable à l’heure où tous les Etats membres font des efforts considérables pour consolider leurs budgets nationaux”, a déclaré mercredi soir le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, dans un bref communiqué.”Nous ne soutiendrons pas non plus la taxation supplémentaire des entreprises proposée par la Commission”, a-t-il ajouté.Même son de cloche pour les Pays-Bas, l’un des pays “frugaux” qui réclament régulièrement des économies à l’UE, qui juge également ce budget “trop élevé”. La France, par la voix du ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, a elle qualifié la proposition de la Commission d'”ambitieuse”.Au Parlement européen, les deux rapporteurs Siegfried Muresan (PPE, droite) et Carla Tavares (sociale-démocrate, gauche), jugent la hausse affichée très insuffisante car elle s’explique pour partie par l’inflation et par le remboursement de l’emprunt européen contracté pendant la pandémie de Covid-19.Le précédent budget, de 2021 à 2027, devait mobiliser 1.200 milliards d’euros mais il a été complété par un plan de relance de 800 milliards pendant la crise sanitaire. Et il a fallu faire des choix, tant l’équation budgétaire de l’UE relève du casse-tête.Déjà exsangues, les Etats membre ne veulent pas mettre davantage dans le pot commun, à l’image de la France qui a assuré mercredi qu’elle verserait à l’UE moins que prévu en 2026. Ce, alors même que la liste des dépenses européennes ne cesse de s’allonger.La Commission cherche donc de nouvelles ressources. Elle propose un prélèvement supplémentaire sur le tabac, une contribution des grandes entreprises ou une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.Le tout alors que les écologistes craignent que les contraintes budgétaires poussent à sacrifier les crédits consacrés à la protection de l’environnement.Quels seront les arbitrages dans deux ans? “Comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations” lors d’un sommet entre les 27, prédit un fonctionnaire européen.Avec en creux, la division persistante entre les Etats “frugaux” et ceux comme la France qui plaident pour un nouvel emprunt commun européen. bur-adc-raz-mad/dsa/liu

Euro-2025: l’héroïne Girelli envoie l’Italie en demies

Cristiana Girelli, la capitaine et attaquante emblématique de l’Italie, a envoyé à 35 ans son pays en demi-finale de l’Euro-2025, en battant la Norvège (2-1) en toute fin de match grâce à son doublé.Les Azzurre, 13e au classement Fifa, retrouvent le dernier carré d’un Euro pour la première fois depuis l’édition 1997, elles qui courent après un premier titre majeur. Mais à l’image de leur capitaine, elles ne veulent pas s’arrêter là et veulent croire en leur destin.Les joueuses d’Andrea Soncin rencontreront la Suède ou l’Angleterre la semaine prochaine en demi-finale. “C’est une immense joie pour nous”, a réagi l’attaquante Sofia Cantore, “beaucoup d’entre nous avaient les larmes aux yeux (…), nous allons continuer à rêver comme nous l’avons fait jusqu’à présent”. En toute fin de match, Girelli a arraché la qualification d’une tête rageuse sous la barre transversale (2-1, 90e). L’attaquante de la Juventus Turin a cédé sa place pour les dernières minutes de jeu avant de tomber dans les bras du sélectionneur et de ses coéquipières sous les yeux des 26.000 spectateurs du stade de Genève, rempli de supporters italiens. Les Italiennes ont dominé tout au long du match. En première période déjà, elles se sont rapidement procurées deux occasions franches signées Caruso (8e) puis Severini (22e), face à des Norvégiennes acculées dans leur camp.Il a fallu attendre la 50e minute pour qu’elles ouvrent le score déjà grâce à leur capitaine, bien placée dans la surface pour reprendre un centre tir de Sofia Cantore, très en vue mercredi soir (1-0, 50e).- Hegerberg, un but et un regret Mais les Scandinaves se sont réveillées à l’heure de jeu. Jusque-là très discrète, Ada Hergerberg, capitaine et joueuse emblématique de la Norvège, a répondu à Girelli.Comme contre la Suisse, la Norvégienne de 30 ans a d’abord manqué un pénalty qu’elle avait provoqué en étant accrochée dans la surface (60e). Mais la Ballon d’or 2018 a réussi à se remobiliser pour égaliser dans la foulée sur une longue ouverture de Maren Mjelde (1-1, 66e), profitant d’une mauvaise sortie de la gardienne italienne: son 51e but en 94 sélections. Mais elle pourra s’en vouloir de son nouveau pénalty raté.Les Norvégiennes ont montré un bien meilleur visage à partir du premier but italien, à l’image de l’activité de Caroline Graham Hansen, qui a beaucoup travaillé sur le côté droit. Mais leur réveil a été trop tardif; surtout, elles n’ont pas proposé grand chose, elles qui avaient remporté leur trois matches de poule sans vraiment convaincre non plus. Et cette fois, elles n’ont rien pu faire face à l’énergie des joueuses de Soncin.Le sélectionneur italien, qui a pris les commandes de la sélection féminine en septembre 2023, récupérant alors une équipe en crise, est en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire des Azzurre, faisant oublier un temps les déboires sportifs de leurs homologues masculins.”Nous sommes vraiment fiers. Le mérite revient à celles et ceux qui étaient là les années précédentes. Nous récoltons les fruits de leur travail. Ce que les filles ont accompli est extraordinaire. Je leur ai dit de profiter pleinement de chaque instant: c’était incroyable dès la première minute”, a estimé Andrea Soncin.

Début de retrait de l’armée de la ville syrienne de Soueida après des combats meurtriers

Les autorités syriennes ont annoncé mercredi le début du retrait de leurs forces de la région méridionale de Soueida, meurtrie par des violences communautaires meurtrières, après un appel en ce sens des Etats-Unis.Le début du retrait a été annoncé après un communiqué du ministère de l’Intérieur faisant état de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, prévoyant notamment “un arrêt total et immédiat de toutes les opérations militaires”.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a annoncé “un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante dès ce soir” en Syrie, disant attendre à présent que “toutes les parties tiennent leurs engagements”.Israël a de nouveau bombardé des cibles du pouvoir en Syrie et menacé d’intensifier ses frappes si les forces syriennes ne quittaient pas la région à majorité druze de Soueida, où les violences ont fait en trois jours plus de 300 morts selon une ONG. Les combats entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes ont éclaté dimanche dans la province de Soueida après l’enlèvement d’un marchand de légumes druze, selon cette ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).Les forces gouvernementales et des groupes alliés se sont déployés mardi dans la ville de Soueida, jusque-là tenue par des combattants de la communauté druze, une minorité ésotérique issue de l’islam. Mais selon l’OSDH et des témoins, ils ont combattu au côté des tribus bédouines et exécuté des civils.”Les forces de l’armée syrienne ont commencé à se retirer de la ville de Soueida en application des termes d’un accord (de cessez-le-feu) conclu après la fin des opérations de ratissage contre les groupes hors-la-loi”, a indiqué le ministère syrien de la Défense dans un communiqué. Il n’a pas fait mention du retrait d’autres forces relevant du pouvoir déployées dans la ville.Plus tôt, le département d’Etat a appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d’apaiser les tensions avec Israël.”Nous demandons au gouvernement syrien de retirer son armée afin de permettre à toutes les parties de désamorcer la situation”, a-t-elle déclaré, se refusant à dire si les Etats-Unis avaient demandé à leur allié israélien de cesser ses frappes en Syrie.- Frappes israéliennes -Mercredi, l’armée israélienne a mené des frappes sur le QG de l’armée à Damas et sur une “cible militaire” dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts.Des frappes ont aussi visé près de Damas “les environs de l’aéroport militaire de Mazzé”, selon les autorités syriennes. D’autres ont ciblé notamment Soueida et l’autoroute Damas-Deraa, d’après l’agence Sana.Le chef d’état-major israélien Eyal Zamir a affirmé que son armée agissait “avec retenue” en Syrie, après que le pouvoir syrien a dénoncé “l’escalade dangereuse d’Israël”.Israël, qui assure vouloir protéger la communauté druze, affirme qu’il ne permettra pas une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière, et considère avec méfiance le pouvoir islamiste syrien.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a assuré que l’armée frapperait “avec force” “pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes, jusqu’à leur retrait complet” et exigé du pouvoir syrien qu’il “laisse tranquilles” les druzes. Israël, qui occupe une partie du plateau syrien du Golan depuis 1967, affirme qu’il ne permettra pas de présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière.- “Punir” -“Je suis au cœur de la ville de Soueida (…) Il n’y a aucune possibilité de fuir”, a affirmé dans la journée à l’AFP un habitant joint par téléphone, qui n’a pas dévoilé son identité. “S’ils arrivent ici, je suis mort.”Un correspondant de l’AFP a vu le matin une trentaine de corps gisant par terre, certains de membres des forces gouvernementales et d’autres de combattants en civil.Le ministère de la Défense avait affirmé que “des groupes hors-la-loi avaient attaqué les forces armées à Soueida” et que celles-ci ripostaient.Selon l’OSDH, plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche, en majorité des combattants des deux bords ainsi que 28 civils druzes, dont “21 exécutés sommairement” par les forces gouvernementales.La présidence syrienne s’est engagée à “punir” les auteurs d’exactions.Cette province abrite la plus importante communauté druze du pays, une communauté qui comptait quelque 700.000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir Chareh depuis qu’il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.

Début de retrait de l’armée de la ville syrienne de Soueida après des combats meurtriers

Les autorités syriennes ont annoncé mercredi le début du retrait de leurs forces de la région méridionale de Soueida, meurtrie par des violences communautaires meurtrières, après un appel en ce sens des Etats-Unis.Le début du retrait a été annoncé après un communiqué du ministère de l’Intérieur faisant état de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, prévoyant notamment “un arrêt total et immédiat de toutes les opérations militaires”.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a annoncé “un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante dès ce soir” en Syrie, disant attendre à présent que “toutes les parties tiennent leurs engagements”.Israël a de nouveau bombardé des cibles du pouvoir en Syrie et menacé d’intensifier ses frappes si les forces syriennes ne quittaient pas la région à majorité druze de Soueida, où les violences ont fait en trois jours plus de 300 morts selon une ONG. Les combats entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes ont éclaté dimanche dans la province de Soueida après l’enlèvement d’un marchand de légumes druze, selon cette ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).Les forces gouvernementales et des groupes alliés se sont déployés mardi dans la ville de Soueida, jusque-là tenue par des combattants de la communauté druze, une minorité ésotérique issue de l’islam. Mais selon l’OSDH et des témoins, ils ont combattu au côté des tribus bédouines et exécuté des civils.”Les forces de l’armée syrienne ont commencé à se retirer de la ville de Soueida en application des termes d’un accord (de cessez-le-feu) conclu après la fin des opérations de ratissage contre les groupes hors-la-loi”, a indiqué le ministère syrien de la Défense dans un communiqué. Il n’a pas fait mention du retrait d’autres forces relevant du pouvoir déployées dans la ville.Plus tôt, le département d’Etat a appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d’apaiser les tensions avec Israël.”Nous demandons au gouvernement syrien de retirer son armée afin de permettre à toutes les parties de désamorcer la situation”, a-t-elle déclaré, se refusant à dire si les Etats-Unis avaient demandé à leur allié israélien de cesser ses frappes en Syrie.- Frappes israéliennes -Mercredi, l’armée israélienne a mené des frappes sur le QG de l’armée à Damas et sur une “cible militaire” dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts.Des frappes ont aussi visé près de Damas “les environs de l’aéroport militaire de Mazzé”, selon les autorités syriennes. D’autres ont ciblé notamment Soueida et l’autoroute Damas-Deraa, d’après l’agence Sana.Le chef d’état-major israélien Eyal Zamir a affirmé que son armée agissait “avec retenue” en Syrie, après que le pouvoir syrien a dénoncé “l’escalade dangereuse d’Israël”.Israël, qui assure vouloir protéger la communauté druze, affirme qu’il ne permettra pas une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière, et considère avec méfiance le pouvoir islamiste syrien.Le ministre de la Défense, Israël Katz, a assuré que l’armée frapperait “avec force” “pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes, jusqu’à leur retrait complet” et exigé du pouvoir syrien qu’il “laisse tranquilles” les druzes. Israël, qui occupe une partie du plateau syrien du Golan depuis 1967, affirme qu’il ne permettra pas de présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière.- “Punir” -“Je suis au cœur de la ville de Soueida (…) Il n’y a aucune possibilité de fuir”, a affirmé dans la journée à l’AFP un habitant joint par téléphone, qui n’a pas dévoilé son identité. “S’ils arrivent ici, je suis mort.”Un correspondant de l’AFP a vu le matin une trentaine de corps gisant par terre, certains de membres des forces gouvernementales et d’autres de combattants en civil.Le ministère de la Défense avait affirmé que “des groupes hors-la-loi avaient attaqué les forces armées à Soueida” et que celles-ci ripostaient.Selon l’OSDH, plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche, en majorité des combattants des deux bords ainsi que 28 civils druzes, dont “21 exécutés sommairement” par les forces gouvernementales.La présidence syrienne s’est engagée à “punir” les auteurs d’exactions.Cette province abrite la plus importante communauté druze du pays, une communauté qui comptait quelque 700.000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir Chareh depuis qu’il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.

Le recours aux compagnons IA chez les adolescents inquiète une ONG

Près de trois adolescents américains sur quatre ont déjà utilisé des “compagnons IA”, selon l’ONG Common Sense Media, qui s’inquiète des risques que ces assistants d’intelligence artificielle (IA) orientés sur les relations personnelles peuvent représenter pour les mineurs.Quelque “72% des ados ont utilisé des compagnons IA au moins une fois” et “plus de la moitié se servent de ces plateformes plusieurs fois par mois”, a déterminé l’organisation dans une étude réalisée au printemps aux Etats-Unis et publiée mercredi.Les compagnons IA sont définis par l’association comme “des amis ou personnages numériques avec lesquels on peut discuter à l’écrit ou à l’oral à tout moment”, pour avoir des “conversations personnelles et significatives”, des services que fournissent notamment Character.AI et Replika.Le questionnaire présenté aux participants âgés de 13 à 17 ans reconnaît que les plateformes star de l’IA générative, telles que ChatGPT (OpenAI) ou Claude (Anthropic) peuvent aussi être utilisées de cette façon, mais précise qu’il ne s’agit pas des outils IA d’aide aux devoirs ou de génération d’images.Un tiers des adolescents interrogés dit avoir des échanges avec les compagnons IA qui relèvent des relations sociales, comme s’entraîner à avoir certaines conversations, recevoir du soutien moral, ou encore avoir des interactions amicales ou romantiques.Près de la moitié considèrent eux ces assistants IA avant tout comme des “outils” ou “programmes informatiques”.Common Sense Media, une ONG qui classe les films, jeux vidéo et applications selon l’âge pour aider les parents, et milite pour la sécurité en ligne, s’inquiète cependant des effets potentiels du recours à ces “amis, confidents et même thérapeutes virtuels”.”Les dangers qu’ils représentent pour les jeunes utilisateurs sont réels, sérieux et bien documentés”, assure l’association, citant l’exemple, du “suicide d’un adolescent de 14 ans qui avait développé un attachement émotionnel à un compagnon IA”.L’ONG met en avant la tendance de ces outils à apparaître généralement d’accord avec les utilisateurs, au lieu de les encourager à réfléchir, ce qui est problématique selon elle à un âge où ils développent leur capacité à penser de façon critique.”Plusieurs plateformes populaires de compagnons IA, dont Character.AI, Nomi et Replika (…) présentent des risques inacceptables pour les utilisateurs de moins de 18 ans”, conclut Common Sense Media.”Elles peuvent facilement générer des réponses allant de contenus à caractère sexuel et de stéréotypes offensants à des +conseils+ dangereux qui, s’ils étaient suivis, pourraient avoir des conséquences graves, voire mortelles, dans la vie réelle”.Elle recommande donc de ne pas laisser les mineurs se servir de ces outils.Ces trois entreprises n’ont pas immédiatement répondu à des sollicitations de l’AFP.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Au Pakistan, le gouvernement pris de court par la ruée vers l’énergie solaire

Usés par les coupures de courant répétitives et les factures d’électricité paradoxalement exorbitantes, de plus en plus de Pakistanais installent sur leurs toits des panneaux solaires, prenant de court le gouvernement éprouvé par des milliards de dollars de déficit.Autrefois apanage des quartiers riches, le solaire se révèle depuis peu être la première source d’énergie nationale et a fait son apparition dans les quartiers moins favorisés, où les habitants se serrent la ceinture pour pouvoir se l’offrir.”Le solaire nous facilite la vie, mais c’est un choix difficile pour des gens comme nous”, témoigne Farida Salim, dans sa modeste maison d’une allée de Karachi, mégalopole sur la côte sud du pays.Alors que les températures dépassent les 40°C, elle y reçoit des voisins venus se réfugier près de son ventilateur et apprécier un autre phénomène rare: l’absence de coupures.Mme Salim n’est plus raccordée au réseau d’électricité depuis l’année dernière, lorsqu’elle a refusé de payer ses factures pour protester contre les pannes longues de 18 heures.Veuve et mère de deux enfants handicapés, elle a vendu ses bijoux et emprunté de l’argent auprès de ses proches pour acquérir deux panneaux solaires, un onduleur et une batterie, pour 180.000 roupies (540 euros).Au Pakistan, l’énergie solaire comptait pour moins de 2% du mix énergétique en 2020 et 10,3% en 2024, d’après des données rassemblées par le centre de réflexion Ember, spécialisé en énergie.Et dans les cinq premiers mois de 2025, ce chiffre a presque doublé pour atteindre 24%, devenant la première source d’électricité et éclipsant le gaz, le charbon, le nucléaire mais aussi l’énergie hydraulique qui a fait l’objet de centaines de millions de dollars d’investissements ces dernières décennies.Le pays se rapproche ainsi de son objectif d’atteindre 60% d’énergie renouvelable d’ici 2030.- Taxe sur les panneaux solaires -Ces dernières années, la hausse des prix de l’énergie à l’échelle globale et les demandes répétées du Fonds monétaire international (FMI) de couper dans les subventions ont poussé le gouvernement à augmenter les prix de l’électricité: en trois ans, ils ont parfois augmenté de 155% et les factures dépassent parfois le coût du loyer.”La grande course vers le solaire n’est pas le résultat d’une impulsion gouvernementale”, note Mohammed Bassit Ghauri, expert de la transition énergétique à l’institut pakistanais Renewable first.”Les habitants ont fait ce choix du fait de leur grande frustration quant à l’énergie classique, inefficiente”, dit-il à l’AFP.Le pays de 255 millions d’habitants s’approvisionne en Chine voisine, où les prix de l’équipement solaire ont fortement baissé ces dernières années du fait de la surproduction, de la concurrence et des avancées technologiques, et en est devenu le troisième importateur.”Le Pakistan est clairement un chef de file dans l’énergie solaire sur toit”, relève Dave Jones, analyste en chef chez Ember.Mais cela inquiète le gouvernement, déjà affaibli par un déficit de huit milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) dans le secteur de l’énergie.Outre des coûteuses importations d’énergies fossiles, revendues à perte aux fournisseurs publics, Islamabad est tenu par des contrats avec des fournisseurs d’énergie privés, parfois possédés par la Chine, de leur verser un prix fixe qu’importe la demande.- “Déconnectés” -Un rapport gouvernemental s’inquiétait en mars de ce que l’énergie solaire crée “un fardeau financier disproportionné pour les consommateurs du réseau électrique, contribuant à la hausse des prix et affaiblissant la durabilité du secteur énergétique”.Islamabad a imposé le mois dernier une nouvelle taxe de 10% sur l’importation des panneaux solaires, tandis que le ministère de l’Energie propose de réduire drastiquement le taux auquel il achète du surplus d’électricité à des particuliers.Dans la ville orientale de Sialkot, le fabricant de tenues de sécurité Hammad Nour a fait le pari du solaire en 2023, la “meilleure” décision qu’il ait prise lui ayant permis d’économiser un million de roupies (3.000 euros) par mois une fois le système rentabilisé.Il comptait brancher sa deuxième usine textile au système solaire avant qu’une autre taxe ne fasse son apparition, augmentant les frais d’installation de près de 1,5 million de roupies (4.500 euros).”C’est injuste et ça donne un avantage aux grandes entreprises au détriment des petites, qui sont d’ordinaire les dernières à opter pour le solaire”, critique-t-il. “Les décideurs semblent totalement déconnectés des habitants et du monde des affaires”.