Supermarchés: les produits alimentaires les moins chers sont souvent plus sucrés, selon Foodwatch
L’organisation de défense des consommateurs Foodwatch a analysé la teneur en sucre de 12 catégories de produits vendus en supermarchés, selon leur gamme de prix. Résultat: les moins chères sont plus sucrées, dénonce-t-elle dans une étude publiée mercredi.Exemple: les 5 conserves de petits pois les moins chères retenues par Foodwatch contiennent en moyenne 3,88 g de sucres pour 100 g de produit, contre 2,72 g pour les 5 gammes de conserves de petits pois les plus chères.Pire, les 5 déclinaisons de mayonnaise les moins chères analysées par Foodwatch contiennent en moyenne 3,44 g de sucres pour 100 g de produit contre 0,67 g pour les 5 mayonnaises les plus chères, soit plus de 4 fois plus.Même constat pour le guacamole et les pizzas – surgelées ou non -, dont la teneur moyenne en sucre est au moins deux fois plus élevée pour les 5 produits les moins chers que pour les 5 produits les plus chers analysés par Foodwatch.L’ONG a répété ces observations pour d’autres produits, comme les cordons bleus, le pesto ou les biscottes, et a obtenu un résultat similaire. Au total, plus de 400 produits ont été analysés.”Si votre budget est serré, vous ne pourrez pas faire le meilleur choix pour votre santé”, s’est alarmé Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, citée dans un communiqué.Foodwatch a attesté auprès de l’AFP avoir sélectionné ces 12 catégories de produit car ils étaient “facilement comparables” et “que les consommateurs ne s’attendaient pas à y trouver du sucre”, et n’a pas mis de côté des catégories de produit dont les résultats n’auraient pas été en phase avec leur conclusion générale.Dans la plupart des cas, les gammes les moins chères retenues par Foodwatch, avec le plus de sucre, sont celles des marques des distributeurs.”Les distributeurs portent la responsabilité de cette offre biaisée et discriminante”, a regretté Audrey Morice.L’ONG a initié une pétition pour demander aux “5 principaux distributeurs” français (Auchan, Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc et Intermarché) de revoir la recette des produits de leurs propres marques. Elle avait reçu près de 6.000 signatures mercredi en début d’après-midi.Pour Carrefour, “les produits de marque distributeur ne sont pas forcément plus sucrés”, a contesté le géant de la distribution auprès de l’AFP. “Tout dépend des recettes.”D’ici 2026, “nous nous sommes donnés pour objectif de retirer 2.600 tonnes de sucre (…) dans tous les produits à marque Carrefour”, a ajouté l’enseigne, qui précise avoir enlevé, “à date, 261 tonnes de sucre.”Contactés, Auchan, Coopérative U, E. Leclerc et le groupement Les Mousquetaires (Intermarché) n’ont pas répondu dans l’immédiat.Foodwatch a indiqué à l’AFP rencontrer prochainement la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, sur proposition de cette dernière, pour “avancer sur ce dossier”.
Syria sex abuse survivors need aid, says Nobel winner Mukwege
Survivors of sexual violence emerging from Syria’s prisons need reparations, urged Nobel laureate Denis Mukwege, renowned for his work with victims of sexual violence during conflict.Since the dramatic fall of president Bashar al-Assad last month, the rebels who toppled the longtime strongman have liberated thousands of prisoners held in Assad’s jails.Congolese gynaecologist Mukwege, who has spent his life dealing with sexual violence committed during wartime, described the shocking abuses committed there in an interview with AFP this week.”Husbands who were in exile or at the front were sent images of their wives being raped (in jail),” the 69-year-old said.Beyond Syria, the 2018 Nobel Peace Prize winner warned that “the use of rape as a weapon of war has been increasing in all conflicts” for a decade.”It is an unacceptable weapon … that transforms women’s bodies into a battlefield.”Mukwege was speaking on the sidelines of an event marking the fifth anniversary of the Global Survivors Fund (GSF), an NGO he co-founded with Nadia Murad, a Yazidi victim of sexual violence with whom he shared the 2018 Peace Prize.The organisation aims to enhance access to reparations for survivors of conflict-related sexual violence around the globe.- ‘Scale up’ -For several years the GSF has been focused on the reported widespread use of sexual violence and sexualised torture in detention facilities in Syria.In 2020, it helped launch a project to provide so-called interim reparative measures to survivors.Then, lacking access to Syria, it could only offer support to victims who managed to flee the country. But after Assad’s sudden ouster last month, the GSF now hopes it will be possible to expand that work within the country itself.GSF chief Esther Dingemans said the organisation wished its partners could “actually start this work now in Syria and then try to scale that up to a government level”.It is vital, she told AFP, “to start talking about reparation, to listen to survivors”.Among the organisations GSF works with is the Association of Detainees and the Missing in Saydnaya Prison (ADMSP).That prison, north of the Syrian capital Damascus, has become a symbol of the inhumane abuses of the Assad family’s decades of dictatorship.In the upheaval that followed Assad’s fall, Saydnaya was emptied out along with other places of detention.”Almost every person that had spent a significant amount of time in these detention centres has experienced sexual violence,” Dingemans said.While the exact number of victims of rape and other sexual violence within Syria’s prisons is yet to be determined, she said it was clear “the numbers will be incredibly high”.- ‘Act of destruction’ -Mukwege called sexual abuse in prison “deliberate action with a clear goal: to destroy the person, but also their community, to destroy the social fabric.””This is not about non-consensual sexual acts… It is simply an act of destruction.”This is something he has seen far beyond Syria.In his native Democratic Republic of Congo, which has been riven by violence for years, Mukwege has treated tens of thousands of women raped or mutilated by rampaging militias.He pointed to UN figures showing that around 123,000 women were the victims of rape in DRC in 2023 alone — “one woman every four minutes”, he said.Places ranging from Ukraine to Sudan to the Middle East have also seen the widespread use of violence as a weapon of war, Mukwege said.”This weapon is widely used and has nothing to do with customs or continents,” he added. “The use of rape is basically global.”Dingemans stressed the importance of providing victims with reparations, which can include things like financial compensation, support starting a business, or recognition and public apologies.But she said the task was daunting.”Almost in all conflicts, sexual violence is systematically used, so the demand is enormous.” Mukwege lamented “the lack of political will to effectively fight against rape as a weapon of war”.”Justice is an exception and impunity the rule.”But he said his Nobel and the tireless advocacy work done by the GSF and others had at least helped raise awareness about the problem. “At least we can’t say that we don’t know” it is happening.
Aux Etats-Unis, des “réfugiés de TikTok” affluent sur une application chinoise
“Prenez mes données!” Furieux à l’idée d’une possible interdiction de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, à partir de dimanche aux Etats-Unis, des internautes américains affluent sur l’application chinoise Xiaohongshu, expliquant ne pas se soucier de leurs données personnelles.Le gouvernement du président sortant Joe Biden accuse TikTok d’autoriser Pékin à recueillir des données des utilisateurs et à les espionner, ce que réfutent la Chine et ByteDance.Une loi adoptée en avril 2024 donne jusqu’à dimanche au groupe chinois pour vendre la plateforme de courtes vidéos, sous peine d’interdiction sur le territoire américain. Une intervention de dernière minute de la Cour suprême américaine est considérée comme peu probable.A l’approche de cette date butoir, une application chinoise a bondi en tête des téléchargements de l’Apple Store américain lundi: Xiaohongshu (“Petit Livre Rouge” en mandarin), comparable à un croisement entre Instagram et Pinterest, avec des vidéos à faire défiler comme sur TikTok.Le hashtag “tiktokrefugee” (“réfugié de TikTok”) y comptabilisait mardi soir plus de 100 millions d’impressions.”Ils essaient d’interdire TikTok parce qu’ils disent que la Chine vole des données. Ils n’interdisent à aucune entreprise américaine de voler nos données”, affirme à l’AFP l’internaute penguinpepperpia. Ce créateur de contenus suivi par 264.000 personnes dit avoir choisi de télécharger Xiaohongshu plutôt que de retourner sur des plateformes américaines comme Instagram et Facebook, de Meta, des applications pour “personnes âgées” qui, elles aussi, “volent les données personnelles et les vendent à d’autres entreprises”, estime cet internaute.”C’est pour ça que beaucoup d’Américains s’en fichent maintenant, on préfère que la Chine ait nos données”, dit penguinpepperpia.D’autres utilisateurs se présentant comme des “réfugiés” partagent le même sentiment.”Je sais que notre gouvernement est un petit peu raciste, mais vous les Chinois, je vous aime. Je m’en fiche si vous prenez mes données. Prenez-les”, explique Adham, nouveau sur Xiaohongshu, dans une vidéo publiée lundi.- “Ironique” –  Le phénomène montre à quel point une interdiction serait “stupide”, dit à l’AFP Milton Mueller, professeur à l’Ecole de politiques publiques de Georgia Tech, aux Etats-Unis, qui a déposé auprès de la Cour suprême un dossier en opposition à la mesure.”Il est délicieusement ironique que la menace d’une interdiction ait un effet contre-productif si rapidement, avant même sa mise en place”, estime M. Mueller.”C’est comme si l’interdiction de TikTok poussait les utilisateurs vers d’autres applications qui ont une séparation bien moins claire entre le Parti communiste chinois et l’application elle-même”, observe Robyn Caplan, de l’université Duke, aux Etats-Unis.Ni Xiaohongshu ni ByteDance n’ont souhaité faire de commentaire.Pour Meng Bingchun, professeure à la London School of Economics, le phénomène montre l’inefficacité de la stratégie américaine envers le secteur chinois de la tech, résumée par l’expression “petit jardin, grande clôture”, qui consiste à restreindre un petit nombre de technologies considérées comme sensibles au regard de la sécurité nationale américaine.”Le jardin ne cesse de s’agrandir et la clôture est perméable”, juge Mme Meng. “Pire encore, dans ce cas précis, ceux qui vivent à l’intérieur de la clôture peuvent migrer dans l’espace numérique.”- “Court terme” -Jusqu’à lundi, Xiaohongshu (aussi appelée RedNote, en anglais) était avant tout populaire parmi les internautes sinophones. Fin 2023, la plateforme comptait quelque 300 millions d’utilisateurs mensuels actifs.Contrairement à l’application jumelle de TikTok, Douyin, ou au site de micro-blog Weibo, Xiaohongshu se tourne principalement vers des contenus de type lifestyle.La plateforme serait moins censurée que d’autres: on y trouve des utilisateurs publiant des contenus LGBT+ ou discutant des aspects positifs du célibat pour les femmes, des sujets souvent considérés comme sensibles en Chine.Demandes d’aide aux devoirs, de traduction de termes anglais familiers… Pour certains utilisateurs plus anciens de Xiaohongshu, l’afflux d’Américains offre par ailleurs la possibilité d’un échange culturel, d’après des messages publiés sur l’application.”Il est amusant et ironique que les Américains et les Chinois se rencontrent en ligne du fait de l’interdiction de TikTok par le gouvernement américain”, une chose “que le gouvernement chinois fait depuis des lustres avec les applications américaines”, juge Amanda Zhang, 26 ans.Cette créatrice de contenus animaliers à mi-temps et étudiante aux Etats-Unis partage à l’AFP son inquiétude vis-à -vis d’une éventuelle interdiction de Xiaohongshu dans le sillage de TikTok, si l’application chinoise continue à attirer les internautes américains.Le principal défi de Xiaohongshu en la matière réside dans la traduction au sein de l’application, estime Robyn Caplan.Meng Bingchun considère quant à elle que “ce à quoi nous assistons aujourd’hui est plus une réaction de court terme qu’une tendance de long terme”. La question est de savoir si “Xiaohongshu réagira assez vite pour garder les nouveaux utilisateurs”.
Déçu par Bayrou, le PS veut continuer à négocier à la veille de la censure
Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget, les socialistes exhortent mercredi le gouvernement à continuer de négocier, à la veille d’une motion de censure qu’ils hésitent à voter.”Le compte n’y est pas”, mais ils continuent d’espérer un accord. Mardi pourtant, le Premier ministre a douché leurs espoirs en annonçant une négociation, mais sans suspension de la réforme des retraites.”La condition minimale qu’on demandait n’est plus remplie”, a constaté le député PS Arthur Delaporte mercredi, réclamant “un retour au Parlement” de ce dossier explosif, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat.”On attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire”, a ajouté le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui “ne voi(t) pas en l’état comment nous ne censurons pas” le gouvernement.Les 66 élus PS doivent justement se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête.- Première réunion bien vendredi -Mais le gouvernement s’est voulu apaisant. Sa porte-parole, Sophie Primas, a affirmé lors du compte-rendu du conseil des ministres à la mi-journée que les socialistes auraient “toutes les raisons d’être rassurés” en écoutant la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera au Sénat à 15H00. “Sur une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”, a-t-elle insisté. Tout en répétant que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas d’accord au bout de trois mois de discussions pour revenir sur la réforme des retraites de 2023, cette dernière “continuera à s’appliquer”, sans nouveau passage au Parlement. Comme Matignon, elle s’est en outre dite confiante dans la capacité des partenaires sociaux à trouver cet accord dans le délai fixé. Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, la première réunion du “conclave” promis par le Premier ministre aura bien lieu vendredi, à 11H00, a confirmé Matignon.A l’instar d’autres syndicats, la patronne de la CGT, Sophie Binet, avait précédemment rapporté que ce rendez-vous “n’aurait pas lieu” vendredi. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale, mardi à l’Assemblée: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.”Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.- “Flou” et “généralités” -Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi estimé sur Cnews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécision en revanche excusée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, quelques heures avant une nouvelle allocution du Premier ministre devant la chambre haute.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas. Â
Déçu par Bayrou, le PS veut continuer à négocier à la veille de la censure
Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget, les socialistes exhortent mercredi le gouvernement à continuer de négocier, à la veille d’une motion de censure qu’ils hésitent à voter.”Le compte n’y est pas”, mais ils continuent d’espérer un accord. Mardi pourtant, le Premier ministre a douché leurs espoirs en annonçant une négociation, mais sans suspension de la réforme des retraites.”La condition minimale qu’on demandait n’est plus remplie”, a constaté le député PS Arthur Delaporte mercredi, réclamant “un retour au Parlement” de ce dossier explosif, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat.”On attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire”, a ajouté le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui “ne voi(t) pas en l’état comment nous ne censurons pas” le gouvernement.Les 66 élus PS doivent justement se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête.- Première réunion bien vendredi -Mais le gouvernement s’est voulu apaisant. Sa porte-parole, Sophie Primas, a affirmé lors du compte-rendu du conseil des ministres à la mi-journée que les socialistes auraient “toutes les raisons d’être rassurés” en écoutant la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera au Sénat à 15H00. “Sur une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”, a-t-elle insisté. Tout en répétant que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas d’accord au bout de trois mois de discussions pour revenir sur la réforme des retraites de 2023, cette dernière “continuera à s’appliquer”, sans nouveau passage au Parlement. Comme Matignon, elle s’est en outre dite confiante dans la capacité des partenaires sociaux à trouver cet accord dans le délai fixé. Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, la première réunion du “conclave” promis par le Premier ministre aura bien lieu vendredi, à 11H00, a confirmé Matignon.A l’instar d’autres syndicats, la patronne de la CGT, Sophie Binet, avait précédemment rapporté que ce rendez-vous “n’aurait pas lieu” vendredi. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale, mardi à l’Assemblée: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.”Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.- “Flou” et “généralités” -Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi estimé sur Cnews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécision en revanche excusée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, quelques heures avant une nouvelle allocution du Premier ministre devant la chambre haute.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas. Â
Déçu par Bayrou, le PS veut continuer à négocier à la veille de la censure
Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget, les socialistes exhortent mercredi le gouvernement à continuer de négocier, à la veille d’une motion de censure qu’ils hésitent à voter.”Le compte n’y est pas”, mais ils continuent d’espérer un accord. Mardi pourtant, le Premier ministre a douché leurs espoirs en annonçant une négociation, mais sans suspension de la réforme des retraites.”La condition minimale qu’on demandait n’est plus remplie”, a constaté le député PS Arthur Delaporte mercredi, réclamant “un retour au Parlement” de ce dossier explosif, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat.”On attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire”, a ajouté le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui “ne voi(t) pas en l’état comment nous ne censurons pas” le gouvernement.Les 66 élus PS doivent justement se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête.- Première réunion bien vendredi -Mais le gouvernement s’est voulu apaisant. Sa porte-parole, Sophie Primas, a affirmé lors du compte-rendu du conseil des ministres à la mi-journée que les socialistes auraient “toutes les raisons d’être rassurés” en écoutant la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera au Sénat à 15H00. “Sur une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”, a-t-elle insisté. Tout en répétant que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas d’accord au bout de trois mois de discussions pour revenir sur la réforme des retraites de 2023, cette dernière “continuera à s’appliquer”, sans nouveau passage au Parlement. Comme Matignon, elle s’est en outre dite confiante dans la capacité des partenaires sociaux à trouver cet accord dans le délai fixé. Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, la première réunion du “conclave” promis par le Premier ministre aura bien lieu vendredi, à 11H00, a confirmé Matignon.A l’instar d’autres syndicats, la patronne de la CGT, Sophie Binet, avait précédemment rapporté que ce rendez-vous “n’aurait pas lieu” vendredi. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale, mardi à l’Assemblée: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.”Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.- “Flou” et “généralités” -Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi estimé sur Cnews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécision en revanche excusée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, quelques heures avant une nouvelle allocution du Premier ministre devant la chambre haute.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas. Â