“Le mal est fait”: malgré la suspension des droits de douane, les Canadiens sont inquiets

“Le mal est fait”: l’imposition de droits de douane par les Etats-Unis sur les produits canadiens est suspendue pour 30 jours mais des milliers de travailleurs du secteur automobile des villes frontalières restent sur leurs gardes et craignent “quatre ans d’incertitude”.Après une journée en apnée, la ville de Windsor située sur la frontière canado-américaine a repris mardi sa vie normale ou presque.”Pour nous, il va être impossible de se sentir en sécurité pour un certain temps”, redoute Krysten Lawton, formatrice en santé et sécurité à l’usine Ford.Cette femme de 52 ans fait partie de la quatrième génération d’ouvriers de l’automobile de sa famille et ses enfants viennent également de rejoindre l’industrie. “C’est le chaos”, lâche-t-elle, disant se préparer à “quatre ans d’incertitude” tout au long du mandat de Donald Trump. Surtout dans cette ville très industrielle, située au coeur du berceau automobile nord-américain.La menace existentielle “est énorme”, lâche à l’AFP John D’Agnolo, qui dirige un syndicat local représentant les travailleurs de l’usine Ford. Le constructeur automobile américain est installé à Windsor depuis plus de 100 ans et, sans cette industrie, la ville serait plongée dans une “énorme récession”, dit-il.Lorsque M. Trump a signé samedi le décret annonçant l’entrée en vigueur des droits de douane de 25% sur les produits canadiens, “nous avons tous pensé que le commerce transfrontalier, en particulier dans le secteur automobile, allait sombrer”, ajoute-t-il, expliquant que tous étaient “paniqués”.Les travailleurs de son usine fabriquent des moteurs pour les camions Ford assemblés aux États-Unis. Un véhicule moyen contient 30.000 pièces détachées qui traversent plusieurs fois la frontière entre les États-Unis et le Canada, précise-t-il.Et les explications du président américain, qui veut forcer le Canada à lutter plus efficacement contre les flux migratoires et le fentanyl, laissent de nombreux habitants perplexes étant donné que 1% de cette drogue saisie aux États-Unis l’année dernière est arrivé du Canada.- “En suspens” -Pour M. D’Agnolo, la pause de 30 jours est la bienvenue, mais n’a pas calmé les esprits. “Cela ouvre les yeux aux travailleurs”, dit-il.”Je suis soulagé, pour l’instant”, a lâché à l’AFP Ryan Martin, un ingénieur automobile canadien de 33 ans qui se rend tous les jours au Michigan.Mais “le mal est déjà fait”, estime-t-il. Les économies de Windsor et de Détroit, de l’autre côté de la frontière aux Etats-Unis, sont imbriquées et le travailleur venait de traverser le pont reliant les deux villes pour rentrer chez lui.Les relations entre les États-Unis et le Canada – une alliance solide depuis plus d’un siècle et qui se traduit par des milliards de dollars d’échanges transfrontaliers quotidiens – “ne sont pas au beau fixe” et ne sont “pas aussi bonnes qu’elles devraient l’être”, se désole-t-il.Cela fait en effet des semaines que le Canada attend de connaitre la décision du président Donald Trump alors que les deux pays sont liés par un accord de libre-échange.En Ontario, coeur industriel du pays, 500.000 emplois sont en jeu d’après les autorités.Et “nous ressentons déjà l’impact”, a affirmé le Premier ministre Doug Ford. “Tant que notre relation commerciale avec notre plus grand partenaire commercial est en suspens, nous continuerons à voir de nombreux projets potentiels gelés et des projets qui étaient déjà en cours mis en péril.”La présidence américaine a la “volonté de diviser les gens, et j’espère que nous sommes plus intelligents que cela”, lâche Krysten Lawton. “Nous voulons que l’Amérique du Nord prospère dans son ensemble”.

Iles Chagos: Maurice évoque un “nouvel accord” avec le Royaume-Uni, et dit attendre Trump

Le Premier ministre de l’île Maurice Navin Ramgoolam a dit mardi être parvenu à un nouvel accord “prêt à être signé” avec le Royaume-Uni sur le contrôle des îles Chagos, archipel stratégique de l’océan Indien, mais attendre l’avis de l’administration Trump sur ce texte remanié.Londres, qui a gardé le contrôle des Chagos après l’indépendance de Maurice dans les années 1960, est resté plus prudent sur le sujet. “Une fois un accord trouvé”, il sera soumis au vote du parlement britannique et Washington sera consulté, a-t-on indiqué à Downing Street.En octobre dernier, la Grande-Bretagne avait conclu avec l’île Maurice un accord prévoyant de lui restituer les Chagos à condition qu’une base militaire américano-britannique y soit maintenue sur la plus grande île, Diego Garcia.Arrivé au pouvoir en novembre, M. Ramgoolam a remis en cause l’accord, qui n’avait pas encore été ratifié, et rouvert les discussions pour obtenir de meilleures conditions. Mi-janvier, en pleines négociations, le Royaume-Uni a fait savoir qu’il consulterait l’administration du président américain Donald Trump avant de finaliser l’accord, qualifié de “menace sérieuse” pour la sécurité des États-Unis par Marco Rubio avant sa prise de fonction comme secrétaire d’Etat.”Nous sommes parvenus à un accord prêt à être signé avec la Grande-Bretagne concernant les Chagos”, a déclaré M. Ramgoolam mardi devant le Parlement en réponse à une interpellation de l’opposition.Il a affirmé avoir eu gain de cause sur la question de la souveraineté de Maurice sur tout l’archipel, y compris Diego Garcia, “le plus gros problème” dans les négociations, selon lui.”Il fallait que ce soit sans ambiguïté, sans dilution, que nous ayons une pleine souveraineté (…) Ce n’était pas dans l’accord précédent, mais a été pris en compte dans le nouvel accord conclu avec la Grande-Bretagne”, a-t-il dit, sans plus de précisions.Londres n’a pas confirmé qu’un accord avait été conclu. “Une fois un accord trouvé, les détails du traité seront soumis à l’examen des deux chambres (du Parlement britannique) pour une ratification selon la procédure habituelle”, a déclaré dans la journée à la presse un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.Il a répété que la Grande-Bretagne consulterait la nouvelle administration Trump pour lui donner la possibilité “d’examiner l’accord dans son intégralité”. Il a aussi redit la détermination de Londres à obtenir des garanties d’une protection solide de la base américano-britannique contre les “influences malveillantes”.- “Quelques Tarzans et Vendredis” -M. Ramgoolam a aussi réitéré son intention d’attendre l’avis de l’administration Trump. “Comme nous l’avons toujours dit et répété, à plusieurs reprises, le président Trump n’est pas un loup. Laissez-le voir si l’accord est bon ou mauvais”, a-t-il dit. “Le président vient de prendre ses fonctions (…) Il a ses propres priorités. Je ne suis pas en mesure de lui imposer un calendrier”, a-t-il ajouté.M. Ramgoolam a indiqué qu’une éventuelle extension du bail de 99 ans de la base militaire serait “discutée par les deux parties” et non unilatéralement par le Royaume-Uni.Fin décembre, il avait également indiqué chercher une meilleure compensation financière que celle prévue dans l’accord d’octobre, où le Royaume-Uni conservait un bail de 99 ans sur Diego Garcia, moyennant le paiement de 90 millions de livres sterling par an (107 millions d’euros), selon les médias britanniques.Selon le Premier ministre mauricien, cette compensation devrait “prendre en compte le taux d’inflation durant” les 99 ans du bail.En 1965, Londres a acheté les Chagos pour trois millions de livres aux institutions semi-autonomes de Maurice. L’archipel restera sous contrôle britannique après l’indépendance de l’île Maurice trois ans plus tard.En 1966, le Royaume-Uni signe un bail de 50 ans avec les Etats-Unis les autorisant à utiliser Diego Garcia à des fins militaires.Entre 1968 et 1973, 2.000 Chagossiens, décrits dans un câble britannique de l’époque comme “quelques Tarzans et Vendredis”, sont progressivement expulsés.La base militaire a joué un rôle stratégique en tant que plaque tournante pour les bombardiers et les navires à longue portée, notamment utilisés pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.

Amid army gains in central Sudan, thousands finally head home

Amena Mohamed can’t stop smiling as she prepares to board a bus home to Wad Madani, in Sudan’s central Al-Jazira state, more than a year after she fled brutal fighting there.”I can’t describe the feeling, we’re so happy,” she told AFP in the southeastern state of Gedaref, where over a million people sought shelter from the battles between the regular Sudanese army and the paramilitary Rapid Support Forces (RSF), at war since April 2023.Wrapped in a vibrant orange headscarf, she said she did not care that “there’s still problems with the water and electricity”, as long as she could return to her sons.In December 2023, they stayed behind with their ailing father, sending the family’s women off to escape as the RSF descended on Wad Madani.In the months that followed, over a million people fled brutal paramilitary violence documented by local monitors, including summary executions, systematic sexual violence and sieges laid to entire villages.When in January the military recaptured Wad Madani, celebratory chants of “we’re going back” erupted in displacement centres across the country, including the de facto capital on the Red Sea, Port Sudan.On Monday, an AFP correspondent in Port Sudan reported around 70 buses, carrying an estimated 3,500 displaced people, leaving for Wad Madani.By Tuesday, state governor Al-Taher Ibrahim had “received hundreds of returnees” to the city from western Al-Jazira alone, the official state news agency reported.Thousands more departed from the southeastern cities of Gedaref and Kassala, local officials told AFP.- ‘God protect us’ -Ruqayya Ibrahim, also preparing for the 250-kilometre (155 mile) trip from Gedaref, told AFP she had “grown so tired of displacement”.Asked whether she knew what state her home in Wad Madani was in, she said “it’s been looted”, but that hadn’t dulled her desire to return.In addition to killing tens of thousands of people and causing mass atrocities against civilians, the war in Sudan has created the world’s largest internal displacement crisis — with 11.5 million people currently having fled their homes.Even in relatively safe areas controlled by the army — namely the country’s east and north — infrastructure collapse and insufficient services have caused a rapidly worsening humanitarian crisis.In Gedaref alone, far from any fighting, nearly a million people are facing crisis levels of hunger, according to the UN-backed Integrated Food Security Phase Classification.Mary Lupul, humanitarian director at aid group Save the Children, told AFP she had seen “some of the skinniest children” she has ever encountered in Gedaref.”Parents are making heart-wrenching decisions, deciding which of their children to feed,” she said.Cradling her baby — born in displacement — in a star-speckled blanket, Tamador al-Sayed told AFP she had fled to safety by foot, tuktuk and truck nearly all the way to the border with South Sudan, before making it to Gedaref.Now, her family could finally “relax”, she said.”We’re happy for our homes and our families and our loved ones and our neighbours,” she told AFP.But despite the long-awaited homecoming, all is not yet well in Al-Jazira.Communication services have not been fully restored, and most of the state has been without electricity for over a year.In the wake of Wad Madani’s recapture, local monitors and the UN reported minority communities were being targeted and civilians accused of collaborating with the RSF, by militias allied with the army.Still, many are anxious to return.”God protect us,” Sayed said, praying the same joy of return would soon be felt by all Sudanese.

La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

Trump reportedly set to gut US education department

US President Donald Trump is set to sign a fresh set of executive orders Tuesday amid reports that he will kick off his election campaign vow to gut the federal education department.Trump cannot abolish the department without the approval of Congress, which he is unlikely to get, but US media reported Tuesday that he would issue orders to effectively dismantle it from the inside.The White House confirmed Trump was due to sign the latest in a slew of executive orders since his assumption of power on January 20, but did not specify what they were.The reports come amid a wider blitz on the federal government led by Elon Musk, the world’s richest man, that effectively shuttered the USAID humanitarian aid agency on Monday.Musk’s “Department of Government Efficiency” (DOGE) was already probing data at the education department, the Washington Post newspaper reported on Monday.The tech tycoon referenced the report on his social media network X, saying that while former US president and conservative icon Ronald Reagan had not honored his vow to abolish the department in the 1980s, “President @realDonaldTrump will succeed.”During the 2024 election campaign, Trump repeatedly promised to do away with the department if he won a second term in power, returning decisions on the subject to US states.The Republican billionaire has repeatedly said the department has too much spending power even as global metrics show the United States lagging far behind other countries in school standards.He has also criticized US schools for being too liberal. Last week, he signed several executive orders regarding hot-button topics in education — including race, gender, and college campus protests.Trump has nominated Linda McMahon — the former CEO of World Wrestling Entertainment — to lead the education department, in a move widely seen as signaling his intention to downgrade it.At the culmination of a staged feud, Trump once body-slammed her husband, legendary wrestling promoter Vince McMahon, and shaved his head in the middle of a wrestling ring on live television.

Eaux en bouteille: derrière la fraude, un risque pour la santé?

L’affaire des eaux Nestle Waters, qui a pris un tour politique mardi, a-t-elle mis en danger la santé des consommateurs ? Difficile à savoir, mais le groupe a trompé le public sur la qualité de ses eaux sur fond de gestion sanitaire contestable par l’Etat.- Que reproche-t-on à Nestlé ? -Le géant suisse a fait subir des traitements illégaux à plusieurs de ses eaux en bouteille en France. Sa filiale spécialisée, Nestlé Waters, exploite notamment les marques Vittel, Contrex, Hépar et Perrier.Le groupe, qui a admis début 2024 ces opérations après de premières révélations du Monde et de Radio France, a fait passer ses eaux par des traitements à la lampe UV, au charbon et via des techniques de microfiltration avancée.Ces opérations avaient pour but de désinfecter les eaux concernées. Or, ces processus sont interdits par les réglementations européenne et française, quand il s’agit de vendre des eaux naturelles ou de source.- Boire ces eaux était-il nocif pour la santé ? -Pas selon les autorités sanitaires. Par ces opérations, Nestlé ne semble, selon elles, pas avoir directement mis en danger la santé des gens. Le but poursuivi apparaît même inverse: elles devaient éviter tout risque d’infection.Mais cela signifie que le groupe a trompé le consommateur. Une eau dite naturelle ou de source doit être buvable sans danger telle qu’elle sort de sa source. C’est sur la base de cette promesse que Nestlé et d’autres groupes vendent de l’eau minérale en moyenne plus de 100 fois plus chère que l’eau du robinet.”Est-ce que le consommateur a été mis en danger ? (…) Je réponds de manière explicite: non”, assurait fin janvier, lors d’une audition au Sénat, Grégory Emery, directeur général de la Santé, évoquant plutôt un “sujet de fraude”.- Un problème à la source ? -Présentées par Nestlé comme saines à l’état brut, les eaux concernées risquent bien d’être dangereuses si elles ne sont pas désinfectées.Au printemps 2024, le groupe a ainsi dû détruire deux millions de bouteilles de Perrier après la découverte de bactéries fécales dans la source dont est tirée l’eau, dans le Gard.Il n’est pas avéré que ces bactéries étaient présentes dans les bouteilles. Mais leur absence aurait probablement signifié leur élimination par des traitements ne permettant pas de qualifier l’eau de naturelle.Cela pose la question de la pérennité du site, voire de la marque Perrier, comme l’a souligné, à l’époque, l’agence régionale de santé (ARS) à Nestlé. Le groupe devrait “s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible” de l’eau captée sur le site, avait prévenu l’ARS. Autrement dit, celle-ci pourrait toujours être vendue, une fois désinfectée, mais elle ne saurait plus être promue comme eau naturelle.- La régulation est-elle suffisante ? -Depuis les premières révélations sur l’affaire Nestlé Waters, le rôle de l’Etat a régulièrement été mis en cause, notamment le fait qu’il ait accédé à des revendications du secteur des eaux minérales. De nouvelles révélations de presse, mardi, mettent en cause la porosité de l’Elysée et Matignon au lobbying de Nestlé.L’Etat a, en tout cas, abaissé en 2023 le seuil de microfiltration autorisé pour continuer de parler d’eaux naturelles. Cela laisse une plus grande marge au secteur pour utiliser cette dénomination, même si cela s’apparente largement à une désinfection. Mais, pour bien des experts dont ceux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), cela ne suffit même pas à assurer la sécurité des consommateurs. Bien que bas, les seuils retenus sont susceptibles de laisser passer des virus, comme en ont témoigné par le passé des épidémies de gastroentérites en Espagne.- Quelle ampleur ? -Eaux dangereuses et désinfectées en catimini, contrôles insuffisants… Ces problématiques dépassent probablement le seul cas de Nestlé.Dans un rapport de 2022 consulté par l’AFP, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait qu’en France, près de 30% des marques d’eau conditionnées “subissent des traitements non conformes”. Une fourchette basse, vu que de telles pratiques sont “délibérément dissimulées”.Il n’y a “pas de doute” sur le fait “que l’ensemble des minéraliers soient concernés” au bout du compte, concluait l’Igas. 

Attempted murder trial of Rushdie assailant opens

The trial of the man accused of attempting to kill Salman Rushdie in 2022, leaving the famed author blind in one eye, opened Tuesday with jury selection.Hadi Matar, an American of Lebanese descent, entered the small courtroom in upstate New York wearing a light blue shirt and closely cropped hair, flanked by security officers, video of the proceedings showed.He separately faces federal terrorism charges for allegedly conducting the attack on behalf of militant group Hezbollah.Rushdie was attacked in August 2022 by a knife-wielding assailant, who jumped on stage at an arts gathering in western New York and stabbed him about 10 times, leaving him in grave condition and without sight in his right eye.The Indian-born writer, a naturalized American based in New York, has faced death threats since his 1988 novel “The Satanic Verses” was declared blasphemous by Iran’s supreme leader.Ayatollah Ruhollah Khomeini issued a fatwa, or religious edict, in 1989 calling on Muslims anywhere in the world to kill Rushdie.Hezbollah endorsed the fatwa, the FBI has said.Matar had told the New York Post newspaper that he had only read two pages of Rushdie’s novel but believed he had “attacked Islam.”Rushdie, now 77, suffered stab wounds in the neck and abdomen before attendees and guards subdued the attacker, later identified as Matar.Matar appeared before judge David Foley in Chautauqua County Court on Tuesday, according to a New York state case listing index.The charges against him in the case are attempted murder and assault.- ‘I just stood there’ -Rushdie had lived in seclusion in London for the first decade after the fatwa was issued, but for the past 20 years he has lived a relatively normal life in New York.Last year, he published a memoir called “Knife” in which he recounted the near-death experience.”Why didn’t I fight? Why didn’t I run? I just stood there like a pinata and let him smash me,” Rushdie wrote.”It didn’t feel dramatic, or particularly awful. It just felt probable… matter-of-fact.”Tehran denied any link with the attacker — but said only Rushdie was to blame for the incident. The suspect, now 27, has pleaded not guilty to attempted murder.Rushdie explained in “Knife” that the attack has not changed his view on his most famous work. “I am proud of the work I’ve done, and that very much includes ‘The Satanic Verses.’ If anyone’s looking for remorse, you can stop reading right here,” he said.Rushdie has said that he did not want to attend the talk, and two days before the incident, he had a dream of being attacked by a gladiator with a spear in a Roman amphitheater.”And then I thought, ‘Don’t be silly. It’s a dream,'” he told CBS.

Le procès de l’assaillant de Salman Rushdie s’est ouvert aux Etats-Unis

La sélection du jury a commencé mardi au nord-est des Etats-Unis au procès du jeune homme accusé d’avoir failli tuer Salman Rushdie en l’attaquant au couteau à l’été 2022, plus de 30 ans après la fatwa de l’Iran réclamant la mort de l’écrivain pour les “Versets sataniques”.Hadi Matar, un Américano-libanais de 27 ans qui a grandi aux Etats-Unis, comparaît détenu à ce procès pour tentative de meurtre. Chemise bleue ciel, cheveux courts noirs et barbe de quelques jours, il s’est assis à la placé de l’accusé dans un tribunal du comté de Chautauqua, dans l’Etat de New York, près de la frontière avec le Canada.Cette localité bucolique au bord du lac Erié avait été secouée à l’été 2022 par cette agression qui avait failli coûter la vie au célèbre écrivain américano-britannique né en Inde, en pleine conférence littéraire.Hadi Matar est accusé de s’être rué sur Salman Rushdie et de l’avoir poignardé à de multiples reprises, le blessant grièvement au visage, au cou et à l’abdomen. Salman Rushdie, 77 ans, pourrait témoigner durant le procès. Il avait été hospitalisé pendant des semaines et a perdu la vue à un oeil à cause de l’attaque.- “C’est donc toi” -Le jeune homme a plaidé non coupable devant la justice de l’Etat de New York. Il est aussi poursuivi devant la justice fédérale pour “acte de terrorisme au nom du Hezbollah”, le mouvement libanais chiite soutenu par l’Iran.Téhéran avait nié toute implication dans l’attaque.Cette dernière avait choqué dans le monde entier, de la communauté littéraire aux capitales occidentales qui avaient apporté leur soutien à Salman Rushdie, symbole mondial de la liberté d’expression. L’agression, saluée par des extrémistes dans certains pays musulmans, avait brutalement rappelé les menaces qui pesaient sur Salman Rushdie, visé depuis plus de 30 ans par une fatwa de l’Iran réclamant sa mort pour la publication en 1988 des “Versets sataniques”, jugés blasphématoires par Téhéran. L’écrivain avait dû vivre caché pendant des années, mais il menait une vie relativement normale à New York depuis une vingtaine d’années.”C’est donc toi”, avait confié avoir pensé l’auteur à la vue de l’assaillant. Salman Rushdie a livré son récit de l’attaque dans son livre “Le Couteau” paru en 2024.Quelques jours après les faits, Hadi Matar avait lui été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été “surpris” que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée par l’ayatollah Khomeini, mais souligné qu’il ne “(l’aimait) pas” et il lui reprochait d’avoir “attaqué l’islam”.Selon sa mère, qui s’était exprimé sur le site internet du Daily Mail, il était revenu “changé” et plus religieux d’un voyage en 2018 au Liban, pays d’origine de sa famille.L’ouverture du procès a été reportée plusieurs fois et la sélection du jury peut prendre plusieurs jours.