Le Pen: syndicats et ONG dans la rue le 12 avril pour l'”Etat de droit”

Syndicats et ONG donnent rendez-vous le 12 avril pour “défendre l’Etat de droit” et dénoncer la “remise en cause” de la justice suite à la condamnation de Marine Le Pen, une mobilisation voulue plus large que l’appel à manifester dimanche d’une partie de la gauche.Un “large panel d’organisations de la société civile – syndicats, organisations antiracistes, féministes et de défense des droits humains, organisations étudiantes” appelle à se réunir “sous la forme d’un rassemblement à Paris et de mobilisations simultanées dans toutes les villes de France”, selon un communiqué conjoint de la CGT et SOS Racisme.”Lundi dernier, le Rassemblement national et plusieurs de ses dirigeants, cadres et élus ont été condamnés pour détournement de fonds publics. Cette décision de justice a donné lieu, par le RN mais également au-delà des rangs de ce parti, à de graves remises en cause de la justice et des magistrats qui la servent”, dénonce le message auquel s’associe notamment la Ligue des droits de l’Homme.Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait violemment riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. La CGT, SOS Racisme et la LDH n’ont pas appelé à participer dimanche à Paris au rassemblement initié par les Ecologistes et LFI en réponse au meeting de soutien à Marine Le Pen prévu dans la capitale.”Ce qui se passait autour du rassemblement de dimanche ne nous allait pas, parce qu’en fait il n’y a pas de texte d’appel”, a expliqué à l’AFP Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT chargé de la lutte contre les discriminations.”C’était vraiment trop rapide, on avait l’impression que c’était uniquement de la réaction au rassemblement de l’extrême droite”, a-t-il ajouté.- “Prétextes” et contorsions -L’objectif du 12 avril est de “mobiliser la société civile et donc la population de manière générale”, le soutien des partis politiques relevant de leur “responsabilité”, même si “tout ce qui pourra être fait pour populariser l’appel sera bienvenu”, a ajouté M. Ré.Cet appel estampillé “société civile” pourrait ainsi convenir au PS et au PCF, qui n’ont pas non plus appelé à manifester dimanche et souhaitaient une mobilisation dans un cadre plus large. “Si nous devons manifester, alors il faut le faire avec, et je dirais derrière, les syndicats, la magistrature, avec la société civile”, affirmait samedi matin le premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol sur Franceinfo. La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a toutefois défendu le rassemblement de dimanche, affirmant qu’elle comprendrait “mal que certains passent le week-end à se contorsionner, (…) pour trouver des prétextes pour ne pas être là”.  “La République est menacée”, a-t-elle justifié, sur BFMTV.Selon elle, il y aura des communistes et des socialistes: “La base sera là”, même si “les appareils décident de ne pas appeler pour des raisons qui leur appartiennent et que je respecte”, a-t-elle dit, avant ce rassemblement auquel appellent aussi le syndicat Solidaires, l’Union syndicale lycéenne et l’Union étudiante et l’association Attac.Pour la mobilisation du 12 avril, “la liste (complète) des signataires de l’appel sera publiée mardi” et le déroulé de l’évènement pourra être précisé ensuite, selon la CGT. A Paris, “on se dirige vers un rassemblement à 18 heures place de la République, avec des discours et des interventions d’artistes, un peu comme ce qu’on avait fait au moment des législatives” de juin 2024, a précisé à l’AFP le président de SOS Racisme Dominique Sopo.La Ligue des droits de l’Homme prévoit en outre, le 17 avril à Paris, “une table ronde sur les atteintes à l’Etat de droit et l’indépendance des juges” avec notamment Amnesty et le Syndicat de la magistrature, a indiqué à l’AFP sa présidente Nathalie Tehio.

Le Pen: syndicats et ONG dans la rue le 12 avril pour l'”Etat de droit”

Syndicats et ONG donnent rendez-vous le 12 avril pour “défendre l’Etat de droit” et dénoncer la “remise en cause” de la justice suite à la condamnation de Marine Le Pen, une mobilisation voulue plus large que l’appel à manifester dimanche d’une partie de la gauche.Un “large panel d’organisations de la société civile – syndicats, organisations antiracistes, féministes et de défense des droits humains, organisations étudiantes” appelle à se réunir “sous la forme d’un rassemblement à Paris et de mobilisations simultanées dans toutes les villes de France”, selon un communiqué conjoint de la CGT et SOS Racisme.”Lundi dernier, le Rassemblement national et plusieurs de ses dirigeants, cadres et élus ont été condamnés pour détournement de fonds publics. Cette décision de justice a donné lieu, par le RN mais également au-delà des rangs de ce parti, à de graves remises en cause de la justice et des magistrats qui la servent”, dénonce le message auquel s’associe notamment la Ligue des droits de l’Homme.Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait violemment riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. La CGT, SOS Racisme et la LDH n’ont pas appelé à participer dimanche à Paris au rassemblement initié par les Ecologistes et LFI en réponse au meeting de soutien à Marine Le Pen prévu dans la capitale.”Ce qui se passait autour du rassemblement de dimanche ne nous allait pas, parce qu’en fait il n’y a pas de texte d’appel”, a expliqué à l’AFP Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT chargé de la lutte contre les discriminations.”C’était vraiment trop rapide, on avait l’impression que c’était uniquement de la réaction au rassemblement de l’extrême droite”, a-t-il ajouté.- “Prétextes” et contorsions -L’objectif du 12 avril est de “mobiliser la société civile et donc la population de manière générale”, le soutien des partis politiques relevant de leur “responsabilité”, même si “tout ce qui pourra être fait pour populariser l’appel sera bienvenu”, a ajouté M. Ré.Cet appel estampillé “société civile” pourrait ainsi convenir au PS et au PCF, qui n’ont pas non plus appelé à manifester dimanche et souhaitaient une mobilisation dans un cadre plus large. “Si nous devons manifester, alors il faut le faire avec, et je dirais derrière, les syndicats, la magistrature, avec la société civile”, affirmait samedi matin le premier secrétaire délégué du PS Nicolas Mayer-Rossignol sur Franceinfo. La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a toutefois défendu le rassemblement de dimanche, affirmant qu’elle comprendrait “mal que certains passent le week-end à se contorsionner, (…) pour trouver des prétextes pour ne pas être là”.  “La République est menacée”, a-t-elle justifié, sur BFMTV.Selon elle, il y aura des communistes et des socialistes: “La base sera là”, même si “les appareils décident de ne pas appeler pour des raisons qui leur appartiennent et que je respecte”, a-t-elle dit, avant ce rassemblement auquel appellent aussi le syndicat Solidaires, l’Union syndicale lycéenne et l’Union étudiante et l’association Attac.Pour la mobilisation du 12 avril, “la liste (complète) des signataires de l’appel sera publiée mardi” et le déroulé de l’évènement pourra être précisé ensuite, selon la CGT. A Paris, “on se dirige vers un rassemblement à 18 heures place de la République, avec des discours et des interventions d’artistes, un peu comme ce qu’on avait fait au moment des législatives” de juin 2024, a précisé à l’AFP le président de SOS Racisme Dominique Sopo.La Ligue des droits de l’Homme prévoit en outre, le 17 avril à Paris, “une table ronde sur les atteintes à l’Etat de droit et l’indépendance des juges” avec notamment Amnesty et le Syndicat de la magistrature, a indiqué à l’AFP sa présidente Nathalie Tehio.

Espagne: le Real Madrid battu chez lui par Valence avant le choc contre Arsenal

Battu sur le fil par Valence (2-1) samedi à domicile, le Real Madrid a concédé sa cinquième défaite de la saison en Liga et perdu de nouveaux points précieux dans la course au titre, son grand rival du FC Barcelone pouvant creuser l’écart en tête.Auteur d’une prestation bien terne à trois jours du quart de finale aller de la Ligue des champions à Arsenal, le géant espagnol (2e, 63 points) s’est incliné sur un but de l’attaquant espagnol Hugo Duro à la 95e minute et pourrait voir le Barça prendre six longueurs d’avance en cas de succès face au Betis Séville samedi (21H).Mené à la mi-temps après l’ouverture du score de l’ancien Lyonnais Mouctar Diakhaby de la tête (15e, 1-0), le Real avait égalisé sur corner en seconde période grâce au Brésilien Vinicius Junior (50e, 1-1), qui s’est racheté de son pénalty raté en début de match (13e) en inscrivant son 104e but sous le maillot merengue, égalant son compatriote Ronaldo.Encore peu convaincants collectivement, les hommes de Carlo Ancelotti auraient néanmoins pu s’imposer grâce au talent de Kylian Mbappé, seul rescapé du naufrage merengue, mais l’attaquant français, a manqué de réussite devant le but (36e, 37e, 48e, 49e, 68e), butant notamment sur le portier géorgien Giorgi Mamardashvili, impérial sur sa ligne.”Ce sera désormais plus difficile de lutter pour le titre, mais nous allons nous battre jusqu’au bout. (…) Ce n’est pas une question de football, ni de physique, nous avons eu un tas d’occasions, mais nous avons manqué d’efficacité. Et défensivement, en ce moment, nos adversaires n’ont pas besoin de beaucoup travailler pour marquer des buts contre nous”, a réagi Ancelotti en conférence de presse.”Nous avons eu des défaites méritées cette saison, celle-ci n’en est pas une”, a-t-il ajouté.- Gérone chute encore -Le champion d’Espagne en titre, habitué aux renversements de situation les plus épiques et qui restait sur deux succès étriqués en Liga contre Leganés (3-2) et Villarreal (2-1), et une qualification pour la finale de la Coupe du Roi arrachée en prolongation mardi face à la Real Sociedad, a cette fois été pris à son propre jeu, sur un contre conclu par l’entrant Hugo Duro, venu punir son ancien club au bout du temps additionnel.Battu (1-0) par Alavés (17e, 30 points) plus tôt dans l’après-midi, Gérone (13e, 34 points) a enchaîné un huitième match consécutif sans victoire et est désormais plus proche de la descente que des places européennes. Cette 30e journée se poursuit dans la soirée avec FC Barcelone-Betis Séville, et deux autres chocs dimanche, entre l’Atlético Madrid (3e, 57 points) et le Séville FC (11e, 36 points), et Villarreal (5e, 47 points) contre l’Athletic Bilbao (4e, 53 points).

Despair and sadness follow death of Malian musical great AmadouSat, 05 Apr 2025 16:50:30 GMT

Friends, family and fans flocked in mourning to the home of Malian music star Amadou Bagayoko on Saturday a day after he died aged 70, AFP reporters saw.One half of the husband-and-wife duo Amadou & Mariam, the Grammy-nominated blind guitarist and singer died on Friday following an illness.His wife Mariam Doumbia, who is also blind, …

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A Montpellier, les “teufeurs” montent le son pour défendre les rave-parties

“Contre la répression, on monte le son !”: environ 1.500 “teufeurs” ont défilé samedi au son de la musique techno à Montpellier, pour défendre leur “droit fondamental” à la fête après l’interdiction pour un an des rave-parties dans le département.Partis en début d’après-midi de la promenade du Peyrou, au coeur de Montpellier, les manifestants ont dansé plusieurs heures durant derrière des façades d’enceintes embarquées sur six camions, dans une ambiance joyeuse et colorée. Sur les pancartes: “Pas de prison pour ma passion”, “moins de répression, plus de son”, “free party is not a crime”.. Depuis janvier, les “free parties” -rave-parties non déclarées et gratuites- sont interdites dans l’Hérault, tout comme le transport de matériel sonore de type “sound system”. Un arrêté pris pour un an par le préfet, qui veut mettre un terme à ces rassemblements souvent organisés en pleine nature et sans déclaration préalable.Arrêtés d’interdiction, saisies de matériel, poursuites judiciaires : pour Marco, membre d’un collectif dans le Vaucluse, “on assiste à une criminalisation de la fête”.”L’Hérault est l’un des départements où il y avait le plus de free parties. C’est un département pauvre, il y a l’espace, on peut trouver des endroits isolés où on ne gêne personne”, dit-il.”Aujourd’hui, c’est de plus en plus difficile d’organiser quelque chose. On a vu des saisies de matériel sur des +free parties+ de moins de 500 personnes, ce qui est hors du cadre légal, mais les forces de l’ordre ne comptent pas les participants, c’est approximatif, forcément”, dit-ilPour Me Sophie Mazas, avocate qui a introduit en février un référé-liberté, sans succès, contre l’arrêté du préfet de l’Hérault, “on est dans une dérive grave”: “La loi française est très claire: seuls les rassemblements de plus de 500 personnes sont soumis à déclaration”, rappelle-t-elle.”Là, on met en place une possibilité de contrôle des gens totalement disproportionnée. (…) Tout ça pour empêcher que les gamins puissent aller danser !”, dénonce l’avocate, également membre de la Ligue des droits de l’Homme.- Casque antibruit -A 24 ans, Emilie a derrière elle huit ans de “free parties” et, assure-t-elle,”même si c’est autogéré, c’est de mieux en mieux organisé”. Elle cite l’intervention d’associations de prévention des risques, le ramassage des déchets. “On veut qu’on ne puisse rien nous reprocher”, dit-elle.Dans la foule de jeunes -1.200 selon la préfecture, 2.000 de sources syndicales-, Louis, 30 ans, semble un peu incongru derrière la poussette dans laquelle dort son fils de 9 mois, casque antibruit sur les oreilles. Même s’il reconnaît fréquenter moins les parties, il est venu “en soutien” d’un mouvement “né il y a 35 ans sous (Margaret) Thatcher”, rappelle-t-il. “C’était la révolte de la jeunesse. Ca fait peur à certains mais, à part les nuisances sonores, je ne pense pas que ça fasse du mal à grand monde”.”De la drogue, il y en a partout”, estime pour sa part Laurie, en réponse à une critique récurrente. “Il y en a aussi dans les boîtes de nuit ! C’est un fait de société, pas quelque chose d’inventé par les teufeurs”, dit-elle. “Nous revendiquons notre droit fondamental à la fête libre. Nous demandons que la +free partie+ passe de la tutelle du ministère de l’Intérieur à celui de la Culture, la fin de la répression violente, de la saisie des matériels et de la criminalisation des organisteurs”, déclare “Sen”, au nom des collectifs “sound systems” présents, qui ont reçu le soutien de la LDH, la Fédération syndicale unitaire (FSU) et Solidaires. Si la contestation a démarré samedi à Montpellier, elle doit s’étendre le 12 avril à la plupart des grandes villes de France, avec des “manifestives” annoncées à Paris, Marseille, Lyon, Nantes ou Toulouse.Après l’Hérault, le préfet de la Haute-Marne a lui aussi interdit pour un an les “rassemblements festifs à caractère musical” non autorisés.Dans le même temps, une quarantaine de députés de la majorité présidentielle ont déposé en mars une proposition de loi qui prévoit jusqu’à six mois d’emprisonnement pour toute personne “participant à l’organisation” d’une “rave-party illicite”.

En Irlande, une école pour préserver la tradition des toits de chaume

Hissés sur des toits, des apprentis s’efforcent de fixer de la paille de lin, sous l’oeil attentif de l’un des derniers maîtres chaumiers d’Irlande. Le but de leur formation: sauver une forme d’habitat traditionnel menacé de disparition.La Donegal Thatching School s’est ouverte en octobre à Portnoo (nord-ouest), et propose des cours gratuits les week-ends pour apprendre à une nouvelle génération les techniques de confection des toits de chaume, éléments emblématiques du paysage irlandais.”La tradition est en train de s’éteindre, il est essentiel de la transmettre aux plus jeunes”, souligne Brian Lafferty, maître chaumier, entre deux directives à des élèves qui s’entraînent sur des toits de maisons modèles dans un hangar.Le septuagénaire a appris son savoir-faire de son père, dans le comté de Donegal, où se trouvent le plus grand nombre de chaumières en Irlande.”Quand je suis sur un toit, je peut presque entendre la musique qui résonnait autrefois en-dessous. Je pense aux vies qui y ont été vécues”, raconte-t-il.Brian Lafferty regrette que les plus jeunes générations n’aient pas le même attachement à ce type d’habitat. Du coup, c’est moins douloureux de détruire une chaumière pour la remplacer par une maison moderne avec un toit en ardoise ou en tuiles, déplore-t-il.”On pouvait mettre trois ans à rassembler les pierres et construire une maison en chaume, alors qu’une machine peut la démolir en dix minutes”, dit-il, les larmes aux yeux.Perchée sur une échelle à mi-hauteur d’un toit, Fidelma Toland suit avec attention les conseils du maître.Serveuse dans un bar et agricultrice de 43 ans, elle vit dans la chaumière où sont nés son grand-père et sa mère.”Je veux apprendre à l’entretenir”, explique-t-elle en souriant.Située à 260 kilomètres au nord-ouest de Dublin, l’école a attiré des foules lors de ses journées portes ouvertes.Une vingtaine de personnes se sont inscrites pour les cours de débutants, certaines venant de loin, souligne Conal Shovlin, cofondateur.- “Pratique et beau” -“Il y a un regain d’intérêt pour cette facette emblématique de la culture irlandaise. Il y a encore 70 ou 80 ans, la plupart des habitants des campagnes vivaient sous un toit de chaume”, explique-t-il.Lui-même, âgé de 74 ans, est né dans une chaumière et a hérité de la passion de son père pour ce savoir-faire.”Le chaume, grâce à sa densité, garde la maison chaude en hiver et fraîche en été. C’est à la fois pratique et beau”, note-t-il.Et la pluie “ruisselle sur un toit de chaume comme sur le dos d’un canard”, ajoute Conal Shovlin, qui aimerait que la formation d’artisan chaumier fasse l’objet de cours dans les établissements d’enseignement technique.Selon lui, il y a entre 300 et 400 chaumières en Irlande qui ont besoin de réparations urgentes. Et il n’y a plus que 10 artisans couvreurs chaumiers à plein temps dans le pays. Un récente étude a révélé une diminution de 30% du nombre de chaumières en dix ans dans le comté de Donegal.”Elles disparaissent, mais elles ne sont pas immenses et pas si difficiles à restaurer”, assure Shovlin. “Si nous formons des chaumiers, ils pourront parcourir le pays et les sauver”, espère-t-il.Mais relancer cet artisanat n’est pas chose aisée: outre le manque de main d’oeuvre qualifiée, la pénurie de matières premières – paille, lin, roseau – représente aussi un obstacle.Le roseau, autrefois récolté en Irlande, est aujourd’hui importé de Roumanie ou de Turquie.Conal Shovlin aimerait voir les agriculteurs encouragés à maintenir des “cultures traditionnelles” comme le lin, utilisé dans le Donegal.Ivor Kilpatrick, couvreur chaumier et un des rares cultivateurs de lin du pays, emmène régulièrement les élèves de l’école sur des chantiers de rénovation.Il a appris son métier à 16 ans, en regardant son père travailler, et aujourd’hui, il gère une entreprise avec son propre fils.”Il y a trop de travail et pas assez d’artisans, car ils partent à la retraite”, explique le quinquagénaire, occupé à rénover le toit d’un gîte de vacances donnant sur l’océan Atlantique.”Espérons que de plus en plus de gens se rendront compte que ces toits de chaume sont des symboles de l’Irlande qu’il faut chérir”, lâche-t-il, en transportant des bottes de paille avec un élève.