En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

Attentat de Magnanville: Mohamed Lamine Aberouz en attente de son jugement en appel

Larossi Abballa, assassin d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016, a-t-il agi seul ou avec un complice ? Le sort de Mohamed Lamine Aberouz dépend de la réponse que la cour d’assises spéciale de Paris donnera samedi à cette question.Le Franco-Marocain de 31 ans est jugé en appel devant la cour d’assises pour complicité d’assassinat d’une personne dépositaire de l’autorité publique, complicité de séquestration d’un mineur de moins de 15 ans et association de malfaiteurs terroriste.La cour présidée par Frédérique Aline s’est retirée pour délibérer peu avant 10H00. Elle devra répondre à 17 questions pour établir ou non la culpabilité de l’accusé.”Je vous assure que je n’ai aucune responsabilité dans votre malheur”, a affirmé Mohamed Lamine Aberouz en regardant depuis son box les membres de la famille de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, les deux victimes de Larossi Abballa.”Celui qui a mené un jihad, c’est Larossi Abballa. C’était sa volonté funeste. Il ne m’a pas consulté. Je regrette de l’avoir fréquenté et de m’être laissé berner”, a ajouté l’accusé.Il a réitéré sa “condamnation ferme et absolue” de l’attentat.En première instance, Mohamed Lamine Aberouz a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.Vendredi, l’avocate générale Naïma Rudloff a demandé à la cour composée de sept magistrats professionnels de confirmer cette décision.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de trois ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Un même assassin: Larossi Abballa, ami de l’accusé.Adepte d’un islam rigoriste, déjà condamné dans une affaire d’attentat jihadiste, Mohamed Lamine Aberouz n’a cessé de proclamer son innocence dans cette affaire en affirmant que Larossi Abballa avait agi seul.Pour l’avocate générale, l’accusé “était sur les lieux du crime” le soir du 13 juin 2016 sans contestation possible. Mohamed Lamine Aberouz est un “membre à part entière de l’Etat islamique”. “Il a agi en jihadiste”, a-t-elle insisté.Les “dénégations” de l’accusé “ne résistent pas au dossier”, a-t-elle dit.- Trace ADN -“Le déroulé des faits confirme que cela n’a pu se réaliser qu’en présence d’un deuxième homme. Peut-on imaginer un homme, en plein jour, attaquer deux policiers potentiellement armés ?”, a fait remarquer la magistrate.Un homme seul n’aurait pas pu gérer les réactions de l’enfant de 3 ans, par nature “imprévisibles”, a-t-elle poursuivi.Il fallait également un complice à l’intérieur du domicile pour signaler à Larossi Abballa l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing, a souligné la magistrate.Me Vincent Brengarth, un des avocats de l’accusé, a plaidé quant à lui l’acquittement de son client au bénéfice du doute en mettant en avant le manque “d’éléments concrets” pour appuyer les “hypothèses” de l’accusation. “J’ai une conviction: l’innocence de Mohamed Lamine Aberouz”, a-t-il dit.Le principal élément à charge contre Mohamed Lamine Aberouz, “ennemi” de la France selon l’avocat de parties civiles, Me Thibault de Montbrial, demeure une trace ADN retrouvée sur le repose-poignet droit de l’ordinateur personnel du couple de policiers.Si l’accusation soutient qu’il s’agit d’un “ADN de contact primaire”, la défense affirme qu’il s’agit “d’un transfert” d’ADN apporté sur les lieux par l’assassin. Des experts, cités à la barre, ont refusé de trancher entre ces deux hypothèses.”L’ADN n’est pas la reine des preuves mais un élément du puzzle qui va permettre de trancher l’innocence ou la culpabilité d’un individu”, a résumé Olivier Pascal, directeur général de l’Institut français des empreintes génétiques.Les magistrats de première instance avaient abondé dans le sens de l’accusation en affirmant que “l’hypothèse d’un transfert secondaire (devait) être écartée, les éléments du dossier établissant à l’inverse un dépôt direct de l’ADN sans mélange de Mohamed Lamine Aberouz” sur la scène de crime.Les magistrats de la cour d’appel auront-ils un avis différent ? C’est tout l’enjeu du procès.Le verdict est attendu dans l’après-midi ou en début de soirée.

La vague de chaleur à son zénith, la vigilance orange se poursuit dimanche

La vague de chaleur culmine samedi sur l’ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange “canicule”, surtout dans l’ouest du pays où les températures pourraient localement atteindre 39°C, prévient Météo-France dans son dernier bulletin.Si la Manche et les départements bretons retrouveront un peu de fraîcheur à partir de samedi soir, à temps pour la Fête de la musique, onze départements allant de la Mayenne aux deux Charentes, ainsi que le Rhône et l’Isère, resteront placés en vigilance orange toute la journée de dimanche, précise l’organisme de prévisions météorologiques.Vendredi, les 38°C ont été atteints à Saintes en Charente-Maritime, ou à Fontenay en Vendée.À Ussel en Corrèze, où les températures avoisinaient encore 29°C vendredi en début de soirée, un enfant d’un peu plus d’un an, laissé dans une voiture stationnée au soleil, a dû être hospitalisé dans un état grave, selon les pompiers et le parquet, qui a ouvert une enquête.- Parcs ouverts la nuit -Plusieurs villes ont décidé de laisser ouverts des parcs et jardins toute la nuit jusqu’à la fin de cet épisode précoce de chaleur pour permettre aux habitants de se rafraîchir, à l’instar de Tours ou de Rennes.Une initiative qui a réjoui Michel Merejkowsky, 73 ans, libraire à la retraite, en train de prendre le frais au jardin des Prébendes, au coeur de Tours. “Il faut penser aux gens qui sont logés sans confort, sans climatisation, dans des habitats pas du tout climatisés”, dit le septuagénaire. “Là, ils peuvent au moins venir se rafraîchir avant d’aller dormir.””Ca fait du bien avec la verdure”, confirme Valentin, voisin du parc qui dans la journée “se calfeutre” pour échapper à la chaleur.Il devrait encore garder tous les volets fermés samedi, “journée la plus chaude de cet épisode précoce”, souligne Météo-France. En ce premier jour d’été, “les températures maximales dépassent souvent les 35°C sur les départements en vigilance orange, et grimpent jusqu’à 37/38 °C voire 39°C sur l’ouest du pays”, prévient l’organisme.Plus d’une soixantaine d’autres départements ont été placés en vigilance jaune canicule samedi.Cette vague de chaleur va s’évacuer progressivement en commençant par les côtes de la Manche dans la soirée mais “l’est du pays et notamment l’Isère et le Rhône restent encore sous des conditions de canicule dimanche”, avertit Météo-France.- Risques d’incendie -La chaleur renforce les risques d’incendies et un certain nombre de préfectures ont pris des décrets pour limiter la circulation dans les zones boisées. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où tous les véhicules motorisés sont interdits “jour et nuit” dans les bois et forêts et où même piétons et cyclistes doivent avoir quitté les lieux avant 12h00.Même cas de figure en Loire-Atlantique où un incendie a parcouru huit hectares de foin près d’Ancenis, selon le quotidien Ouest-France.Dans la Vienne, la préfecture a interdit l’usage des feux d’artifice en ce week-end festif “pour prévenir tout risque d’incendie” avec une végétation très sèche.En Gironde, la journée s’annonce encore très chaude avec 34°C attendus à Bordeaux, qui accueille notamment le festival “Bordeaux fête le vin” sur les quais de la Garonne jusqu’à dimanche.Les organisateurs ont installé en urgence des brumisateurs et les festivaliers savent aussi se montrer raisonnables. “On s’adapte à la chaleur, et puis on essaie de boire de l’eau de temps en temps. Parce que si on mélange le rouge avec la chaleur, je pense qu’on risque de tomber par terre”, a déclaré à l’AFP Christophe Pittet, un des participants.Plusieurs départements ont aussi émis des alertes concernant la pollution à l’ozone samedi, notamment en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, avec parfois des limitations de vitesse, comme sur les routes nationales du Morbihan.EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) la semaine prochaine, en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.C’est la 50e vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947, et parmi l’une des plus précoces.”Vingt-cinq ont été observés entre 1947 et 2010″ et “25 déjà entre 2011 et 2025”, ce qui “montre bien l’accélération” de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, relève Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.

La vague de chaleur à son zénith, la vigilance orange se poursuit dimanche

La vague de chaleur culmine samedi sur l’ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange “canicule”, surtout dans l’ouest du pays où les températures pourraient localement atteindre 39°C, prévient Météo-France dans son dernier bulletin.Si la Manche et les départements bretons retrouveront un peu de fraîcheur à partir de samedi soir, à temps pour la Fête de la musique, onze départements allant de la Mayenne aux deux Charentes, ainsi que le Rhône et l’Isère, resteront placés en vigilance orange toute la journée de dimanche, précise l’organisme de prévisions météorologiques.Vendredi, les 38°C ont été atteints à Saintes en Charente-Maritime, ou à Fontenay en Vendée.À Ussel en Corrèze, où les températures avoisinaient encore 29°C vendredi en début de soirée, un enfant d’un peu plus d’un an, laissé dans une voiture stationnée au soleil, a dû être hospitalisé dans un état grave, selon les pompiers et le parquet, qui a ouvert une enquête.- Parcs ouverts la nuit -Plusieurs villes ont décidé de laisser ouverts des parcs et jardins toute la nuit jusqu’à la fin de cet épisode précoce de chaleur pour permettre aux habitants de se rafraîchir, à l’instar de Tours ou de Rennes.Une initiative qui a réjoui Michel Merejkowsky, 73 ans, libraire à la retraite, en train de prendre le frais au jardin des Prébendes, au coeur de Tours. “Il faut penser aux gens qui sont logés sans confort, sans climatisation, dans des habitats pas du tout climatisés”, dit le septuagénaire. “Là, ils peuvent au moins venir se rafraîchir avant d’aller dormir.””Ca fait du bien avec la verdure”, confirme Valentin, voisin du parc qui dans la journée “se calfeutre” pour échapper à la chaleur.Il devrait encore garder tous les volets fermés samedi, “journée la plus chaude de cet épisode précoce”, souligne Météo-France. En ce premier jour d’été, “les températures maximales dépassent souvent les 35°C sur les départements en vigilance orange, et grimpent jusqu’à 37/38 °C voire 39°C sur l’ouest du pays”, prévient l’organisme.Plus d’une soixantaine d’autres départements ont été placés en vigilance jaune canicule samedi.Cette vague de chaleur va s’évacuer progressivement en commençant par les côtes de la Manche dans la soirée mais “l’est du pays et notamment l’Isère et le Rhône restent encore sous des conditions de canicule dimanche”, avertit Météo-France.- Risques d’incendie -La chaleur renforce les risques d’incendies et un certain nombre de préfectures ont pris des décrets pour limiter la circulation dans les zones boisées. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où tous les véhicules motorisés sont interdits “jour et nuit” dans les bois et forêts et où même piétons et cyclistes doivent avoir quitté les lieux avant 12h00.Même cas de figure en Loire-Atlantique où un incendie a parcouru huit hectares de foin près d’Ancenis, selon le quotidien Ouest-France.Dans la Vienne, la préfecture a interdit l’usage des feux d’artifice en ce week-end festif “pour prévenir tout risque d’incendie” avec une végétation très sèche.En Gironde, la journée s’annonce encore très chaude avec 34°C attendus à Bordeaux, qui accueille notamment le festival “Bordeaux fête le vin” sur les quais de la Garonne jusqu’à dimanche.Les organisateurs ont installé en urgence des brumisateurs et les festivaliers savent aussi se montrer raisonnables. “On s’adapte à la chaleur, et puis on essaie de boire de l’eau de temps en temps. Parce que si on mélange le rouge avec la chaleur, je pense qu’on risque de tomber par terre”, a déclaré à l’AFP Christophe Pittet, un des participants.Plusieurs départements ont aussi émis des alertes concernant la pollution à l’ozone samedi, notamment en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, avec parfois des limitations de vitesse, comme sur les routes nationales du Morbihan.EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) la semaine prochaine, en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.C’est la 50e vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947, et parmi l’une des plus précoces.”Vingt-cinq ont été observés entre 1947 et 2010″ et “25 déjà entre 2011 et 2025”, ce qui “montre bien l’accélération” de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, relève Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.

Mondial des clubs: sous le soleil californien, le PSG de l’insouciance à la crispation

De l’arrivée décontractée du Paris SG à Los Angeles à la défaite crispante contre Botafogo jeudi, récit d’un séjour californien qui est passé en quelques heures de tournée triomphante du champion d’Europe à premier tour tendu au Mondial des clubs.Mercredi, à la veille de la déconvenue contre Botafogo (1-0) au Rose Bowl de Pasadena, l’ambiance est encore au beau fixe, sur les terrains d’entraînement habituellement dédiés aux “Ant Eaters” (“fourmiliers”) de l’université d’Irvine, banlieue sud de Los Angeles.A quelques dizaines de mètres, des équipes universitaires de natation passent comme si de rien n’était, comme si le champion d’Europe de “soccer”, l’équipe à battre du moment dans le sport le plus populaire au monde, n’avait pas investi les lieux pour une dizaine de jours.Il faut dire que les Parisiens affichent alors une telle décontraction sur la pelouse qu’on pourrait se méprendre sur leur identité, si ce n’étaient les tirs en pleine lucarne d’Achraf Hakimi et Gonçalo Ramos ou les dribbles de Désiré Doué.Même la course à la récompense individuelle suprême, gros enjeu pour le club de la capitale, avec Ousmane Dembélé favori, est sujet à plaisanteries. “Vitinha, ballon d’Or ?”, s’esclaffe un joueur pour se moquer d’un tir complètement manqué du milieu de terrain, désigné homme du match contre l’Atlético Madrid (4-0).- “Se relaxer… et gagner” -Ce succès large et flatteur avait embelli un peu plus le séjour des Parisiens, euphoriques depuis leur finale irrésistible contre l’Inter Milan (5-0) pour remporter la première Ligue des champions de l’histoire du club, deux semaines plus tôt.L’entraîneur Luis Enrique — pieds nus sur la pelouse — l’a confié: “la dernière semaine avant la Ligue des champions, c’était difficile à cause de l’excitation autour de l’équipe. Mais maintenant les rires dominent. Je suis vraiment heureux de l’atmosphère que je ressens”.”Tout le monde profite, sous le soleil c’est mieux pour travailler”, s’est réjoui l’attaquant Gonçalo Ramos. Gianluigi Donnarumma a aussi dit “merci au coach, merci à la direction” pour le quartier libre donné aux joueurs tous les après-midis, “afin de se relaxer” pour mieux… “gagner”.Car le PSG n’est pas arrivé le 10 juin en touriste au Mondial des clubs. Côté affaires, il entend profiter de ce nouveau format à 32 équipes pour assurer sa promotion aux Etats-Unis et surfer sur la vague Ligue des champions. Le président Nasser Al-Khelaïfi est de la partie.Déjà plus implanté que la plupart des autres clubs européens, Paris s’est installé dans une “PSG House” éphémère à Los Angeles, une boutique augmentée d’activités gratuites. Le club a communiqué sa satisfaction jeudi sur les ventes records de son nouveau maillot domicile: +37 % par rapport au lancement du maillot domicile 2021/22, record jusque-là sur cette catégorie.- Hagards -Côté sportif, l’enjeu aussi est important. Le PSG considère cette compétition comme le prolongement direct de son titre européen et non comme l’une des tournées ordinaires qu’il a pu organiser à l’étranger depuis une dizaine d’années.Et contrairement à beaucoup d’autres équipes continentales qui ont coupé après leur saison, considérant ce tournoi comme un redémarrage avec de nouvelles recrues, les Parisiens sont arrivés en pleine bourre, mus par l’objectif d’un quintuplé, après la C1, le championnat, la Coupe de France et le Trophée des champions.A la veille du match contre Botafogo, Luis Enrique a maintenu une certaine pression en repoussant toujours plus loin l’objectif final: “Nous n’en sommes qu’au début, aux premiers pas d’une équipe qui veut devenir dominante. Notre objectif est très, très ambitieux”.Mais désormais, avant de voir aussi loin, il faudra s’extirper du premier tour. La défaite contre le club brésilien, dont le bloc bas a mis en échec les tentatives peu inspirées des attaquants parisiens, a semblé sonner les joueurs de la capitale, hagards au coup de sifflet final.Devant les journalistes quelques minutes plus tard, Désiré Doué, qui arborait le sourire des conquérants depuis plusieurs semaines, a perdu de sa superbe, décontenancé par ce revers inattendu. “Personne n’aime être au pied du mur.”Dimanche, le groupe s’envolera à Seattle en vue de son dernier match du groupe B, contre les Sounders lundi (21h00/19h00 GMT). Avec une bonne nouvelle tout de même: le retour d’Ousmane Dembélé à l’entraînement collectif.

Mondial des clubs: à Miami, la fièvre Boca

“Dale Boca! Dale Bo!” (Allez Boca! Allez Bo!”) chanté en boucle, du jaune et du bleu à perte de vue, au Hard Rock Stadium comme sur les plages de North Beach où ils se rassemblent… l’internationale des supporters de Boca Juniors met la fièvre à Miami.”Boca c’est tout pour moi. Ca va au-delà de l’amour, du pays, de tout”, clame Ignacio Tedesco, 24 ans, venu de la province de Buenos Aires pour assister aux deux premiers matches de son équipe de coeur au Mondial des clubs.Depuis le début de la compétition, ceux qui électrisent l’ambiance mieux que personne dans les stades sont les fans sud-américains, ceux des équipes brésiliennes Flamengo, Botafogo, Palmeiras et Fluminense, mais aussi de l’autre formation argentine River Plate. Mais si un titre de champion du monde devait être décerné aux supporters, il le serait probablement aux survoltés de Boca.Comme lundi à la veille de l’entrée en lice du CABJ face à Benfica (2-2), un nouveau moment de communion s’est imposé au programme d’Ignacio ce jeudi après-midi avec un nouveau “banderazo”, un lever de drapeaux, organisé au North Shore Oceanside Park, dans la partie nord de Miami Beach.Et malgré la très forte chaleur (37 degrés), ils étaient plusieurs centaines de Bosteros (supporters de Boca) au rendez-vous annoncé sur les réseaux sociaux – et même par la presse argentine – avant de se retrouver au Hard Rock Stadium vendredi où ils ont été bien plus nombreux encore, plusieurs dizaines de milliers, pour encourager les leurs malgré la défaite (2-1) face au Bayern Munich.- Asados, cumbia et fumigènes -Certains sont venus de très loin, comme Emanuel Fernandez Galasso, 42 ans, fondateur du consulat de Boca Juniors à Malaga. Ses membres, une centaine, ont le statut de socios internationaux. Selon la Fédération argentine de foot, on en recense plus de 320.000 dans le monde. “Tous les Bosteros que vous rencontrez ne peuvent imaginer une vie sans Boca. J’ai besoin d’avoir des gens de Boca à mes côtés et c’est pour cela que ce projet a vu le jour en 2001. Et là où Boca va, nous allons: à Dubaï, en Argentine, à Miami… Boca est tout pour nous”, dit-il fièrement.Asados (barbecues de viandes), musique cumbia, bannières de peñas, drapeaux de Diego Maradona, fumigènes, chants collectifs, la fête bat son plein dans ce parc et sur la plage le long de l’océan Atlantique, devenus en quelques jours l’épicentre de la passion Boca. Et ici, pas de violence, loin des joutes parfois meurtrières entre barras bravas (groupes de supporters) en Amérique du Sud, sous les yeux mi-amusés mi-intrigués des habitants et des policiers.Passion, c’est le mot qui revient inlassablement dans la bouche des Bosteros.Pour Fernando Pascual, 23 ans, étudiant en psychologie vivant à General Pico, dans la province de Pampa, tout ceci s’explique naturellement. “Les passions vous aident à vous lever, elles vous aident dans vos pensées, elles vous aident dans votre philosophie de vie et c’est beau de partager une si grande passion avec tant de gens.”- “La moitié de mon coeur” -“En Argentine, nous sommes des gens très passionnés, de politique, de football, de tout. C’est pourquoi nous entrevoyons tout avec tant d’affect, avec tant de force et que nous nous impliquons tellement (…) Dans la société américaine on ne vit pas les choses avec autant de passion, parce qu’en fin de compte, cela ne vous fait pas gagner d’argent. Cela ne vous procure rien d’autre que la joie de savoir que votre club favori est en train de gagner”, développe-t-il.Gabriela González, 46 ans, a elle fait le voyage avec sa famille depuis la Californie. “Nous avons tout quitté: travail, petits-enfants, tout… pour soutenir Boca avec mon mari, mes enfants, mon père et ma mère. On n’a jamais perdu le contact avec le club, nous sommes des socios internationaux depuis 2001″, raconte celle qui réside aux Etats-Unis depuis cette date.”On fait la promotion de Boca auprès de nos amis américains et latino-américains. Les amis de mes amis sont déjà fans et vont voir les matches. On propage cette culture”, poursuit-elle. “Boca, c’est la moitié de mon cœur.”Pour Ignacio Tedesco, c’est tout aussi viscéral: “Je suis fan depuis que j’ai été dans le ventre de ma mère, qui m’a emmené à la Bombonera (le stade du club) quand elle était enceinte. Si Boca gagne, je suis heureux. Si Boca perd ou fait match nul, je suis triste. Si Boca a de bons résultats, je me sens rassasié. Dans le cas contraire, je me sens vide”.