Tesla opens first showroom in oil-rich Saudi

The Tesla electric vehicle company owned by billionaire Elon Musk on Thursday opened its first showrooms in oil-rich Saudi Arabia — where hybrid cars remain a rare sight.The opening of showrooms in the capital Riyadh, Jeddah and Dammam comes as Tesla global sales fall.Showrooms in the United States have been attacked, reportedly because of links between Musk, the world’s richest person, and US President Donald Trump. The company’s share price has slumped since Musk started working with the US government.”Today we are proud to officially launch in the kingdom,” said Naseem Akbarzada, Tesla country manager for Saudi Arabia, hailing the start of a “long-term presence”.He added that charging stations for electric cars would be opened from Friday in the three cities where the showrooms had been established, with more to follow.Saudi Arabia is a key regional US ally and Trump forged close ties during his first term with Crown Prince Mohammed bin Salman, who has promised to inject $600 billion into US trade and investments.Mainly young Saudis gathered to look at the Tesla cars, even though demand for electric vehicles is low in Saudi Arabia. The world’s largest oil exporter enjoys bargain-basement fuel prices with a litre of petrol costing just 2.33 riyals ($0.62).Cheap fuel and prolonged periods of extreme heat in the vast desert country means big oil-consuming cars reign supreme.Saudi economist Mohammed Al-Qahtani welcomed Tesla’s move, but urged more efforts by Musk’s firm.”We do not want a showroom; we want a factory,” he said. “We want to be part of the production process, not just consumption.”A lack of charging infrastructure and the country’s vast size mean that many Saudi drivers will view EVs as suitable for shorter trips, rather than as replacements for conventional vehicles.About 950 kilometres (590 miles) separate the capital from second city Jeddah — more than the maximum range of most electric car batteries.According to data platform Statista, before Tesla’s arrival Saudi Arabia had just 101 charging stations, compared with 261 in the much smaller neighbouring United Arab Emirates.Although the Saudi EV market remains small, it tripled last year to nearly 800 cars, according to business news outlet Al-Iqtisadiyah.Authorities are seeking to diversify the economy, which relies heavily on oil, aiming to install 5,000 electric vehicle chargers by 2030.Saudi Arabia’s sovereign wealth fund, PIF, now controls 60 percent of luxury electric vehicle company Lucid.It has also secured a deal with South Korea’s Hyundai to establish a plant in the kingdom for electric and petrol-powered cars.Saudi EV brand CEER, launched in 2022, plans to start production in 2025.A vehicle from Lucid, which opened a factory in Jeddah in 2023 after a billion-dollar Saudi investment, costs $92,000.Last May, Chinese company BYD opened a showroom in Riyadh, selling more affordable electric cars.

Discothèque effondrée: une “douleur” qui “ne se calme pas”, lors de funérailles collectives

Face à deux cercueils blancs posés sur le terrain de basket-ball transformé en chapelle, des personnes debout assistent dans la douleur à une messe de funérailles de leurs proches tués lors de l’effondrement du toit de la discothèque de Saint Domingue.”Haina dit adieu avec une immense douleur à ses enfants bien-aimés”, est écrit sur un grand panneau. Vingt cercueils se succéderont jeudi sur le parquet de l’enceinte sportive de cette ville en périphérie de la capitale dominicaine.A l’entrée, une grande affiche avec les photographies et les noms des défunts. Les corbillards ornés d’arrangements se fraient un chemin à travers la foule.”Avec qui allons-nous vivre, qui va nous emmener? Luis ne viendra plus nous chercher, Luis ne nous cherchera plus!”, crie une femme inconsolable. Vingt-cinq des 221 victimes recensées du drame survenu mardi sont originaires de Haina, ville toute proche du lieu de la catastrophe. Parmi elles, la star du merengue Rubby Perez, qui se produisait sur scène (son cercueil n’était pas dans le stade) ou l’ancien professionnel de baseball Tony Blanco, qui a joué aux Etats-Unis et au Japon.Sur le cercueil de Tony Blanco a été déposé une photographie de lui avec la tenue des BayStars de Yokohama, où il a joué en 2013 avant de prendre sa retraite, ainsi qu’un trophée. Les cérémonies s’enchainent. Deux par deux. Brèves. Les proches se tiennent debout près des cercueils, six prêtres prient dans l’odeur d’encens. – “Un vide” -“Dire qu’il s’agit d’un coup dur serait un euphémisme, vraiment cette catastrophe a touché les sensibilités de notre commune”, assure Fernando Nina, 59 ans, directeur d’une école de la région. “C’est incroyable comment, dans certaines familles, trois, quatre, voire cinq membres sont morts. Il y a une atmosphère de tristesse et de profond chagrin”. Santo José Germán a perdu quatre membres de sa famille dans la tragédie. Il n’arrive toujours pas à réaliser. Dans un premier temps, il n’a pas cru à l’effondrement du toit de la discothèque le  Jet Set lorsque sa femme lui en a parlé en pleine nuit. “Une douleur, qui ne s’apaise pas, je veux penser que ce n’est pas réel, et pourtant c’est la réalité”, a-t-il confié à l’AFP. “La vie se perd en une seconde”. Félix Silvestre joue de sa trompette tout au long des cérémonies. “Il faut trouver du courage là où il n’y en a pas, car là-bas (au Jet Set) sont morts des gens avec qui j’ai grandi depuis l’enfance, beaucoup de gens”, raconte le professeur de musique à la maison de la culture de Haina. Ses doigts tremblent, il s’arrête de jouer pour respirer et essuyer des larmes, puis reprend une mélodie fréquemment jouée aux enterrements: “Quand un ami s’en va… il laisse un vide”. 

Vacances décalées et plus de ventilateurs: comment les écoles Philippines se battent contre la chaleur

Institutrice en maternelle, Lolita Akim dispose une série de ventilateurs dans sa classe tout en luttant pour maintenir l’attention de ses élèves dans la chaleur torride de Manille.”Par ce temps, ils sont trempés de sueur, ils ne sont pas à l’aise et se lèvent souvent. Il est plus difficile de capter leur attention”, explique-t-elle à propos des bambins de cinq ans de sa classe de l’école Senator Benigno S. Aquino.L’année dernière, des vagues de chaleurs de jusqu’à 38,8°C ont pour la première fois conduit à des fermetures de classes massives à travers le pays, affectant des millions d’élèves.L’épisode a été marqué par une multiplication des saignements de nez, des cas d’épuisement voire d’hospitalisations dans les écoles.Et même les élèves les plus résistants ont eu du mal à se concentrer dans des salles de classe dépourvues d’air conditionné. Pour tenter d’y remédier, les cours ont commencé cette année deux mois plus tôt que d’habitude pour qu’ils puissent s’achever au moment du début des plus grosses chaleurs, en mai.Le temps de cours a été raccourci à quatre heures par jour pour éviter les chaleurs de la mi-journée, avec une session le matin et une autre le soir.Et dans chaque classe des points d’eau ont été installés ainsi qu’au minimum deux ventilateurs muraux. Les plus grands établissements emploient désormais des infirmières.Malgré cela, près de la moitié des écoles de Manille ont dû fermer leurs portes pendant deux jours en mars, lorsque l’indice de chaleur – une mesure de la température et de l’humidité – a atteint un niveau “dangereux”.”Nous surveillons (l’indice de chaleur) depuis 2011 mais ce n’est que récemment que c’est devenu exceptionnellement chaud” indique à l’AFP Wilmer Augustin, spécialiste météo aux Philippines, pointant le changement climatique et le phénomène El Nino.Cette année, les conditions dans la majeure partie du pays se situeront entre “extrême prudence” et “danger” dans le système d’alerte chaleur du gouvernement, a-t-il déclaré, “surtout en avril et en mai”.Vendredi, de nombreuses écoles de la capitale ont a nouveau fermé face à des températures devant atteindre 34°C et un indice d’un niveau dangereux dans au moins cinq provinces, selon les autorités.-‘Un impact significatif’-Au moment des fermetures d’écoles l’année dernière, le recours aux cours en ligne a été tenté. Mais “l’impact global sur l’éducation des élèves a été significatif”, selon Jocelyn Andaya, secrétaire adjointe à l’éducation chargée des opérations.Car seuls 3% des élèves ont pu effectivement suivre de tels cours en ligne. Cette année, des documents imprimés ont été préparés pour les élèves qui doivent rester chez eux. “Il n’y a pas de réelle alternative à l’apprentissage en face-à-face”, relève Noel Geluo, le directeur de l’école Benigno Aquino.Si certaines écoles ont été dotées de toits réfléchissant la chaleur, les moyens sont limités.Dans un pays où 18.000 classes supplémentaires sont nécessaires rien que dans la capitale, selon les estimations, le ministère de l’Education dispose d’un budget limité à 10 milliards de pesos (158 millions d’euros) pour l’adaptation au changement climatique.Or la surpopulation des classes, avec parfois 50 élèves par cours, exacerbe souvent le problème de la chaleur.- “Difficile d’enseigner” -Juste en face de l’école Benigno Aquino, des élèves de quatrième du collège Président Corazon C. Aquino dirigent de minuscules ventilateurs vers eux pendant un test d’algèbre.Deux des quatre ventilateurs placés au plafond ont rendu l’âme et les deux restants ne suffisent pas pour les 40 élèves.”C’est difficile d’enseigner dans cette chaleur”, témoigne leur professeur, Rizzadel Manzano. “Les motiver est un vrai challenge.”L’obligation de porter un uniforme a été supprimée au début de l’année et les élèves portent désormais des pantalons de survêtement et des T-shirts offerts par la ville, explique à l’AFP Reynora Laurenciano, la directrice.L’école et le collège sont situées dans un bidonville très peuplé, Baseco, où les conditions de vie à la maison peuvent être encore plus difficiles, rappelle-t-elle.”Si vous leur demandez, il considère l’école comme un endroit plus sécurisant” a indiqué Laurenciano.Ella Azumi Araza, 11 ans et en classe de CM2 peut seulement se rendre à l’école quatre jours par semaine en raison du manque de classes. Les vendredis, elle étudie dans le 9 mètre carrés où elle habite avec sa famille, sur le lit qu’elle partage avec son jeune frère.Trois ventilateurs électriques sont disposés dans cet appartement sans fenêtre.Malgré la situation à la maison, sa mère, Cindella Manabat s’inquiète des conditions à l’école.”Elle transpire abondamment à l’école et rentre à la maison en toussant”, confie-t-elle à l’AFP.

Aux Etats-Unis, la promesse folle du retour de loups disparus

Trois petits loups au pelage blanc comme neige: difficile d’imaginer que ces adorables canidés soient des animaux revenus de la préhistoire. C’est pourtant ce qu’assure une entreprise américaine dont le projet de ressusciter des espèces disparues agite le monde scientifique. La start-up texane Colossal a réalisé cette semaine un joli coup de publicité en diffusant des images de ce qu’elle décrit comme de très jeunes “canis dirus”, loups géants d’Amérique du Nord ayant disparu il y a plus de 12.000 ans. “Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, Colossal a réussi à restaurer une espèce autrefois éradiquée”, clame-t-elle. Les photos et vidéos de ces trois petits “loups sinistres” – autre nom donné à l’espèce – ont inondé les réseaux sociaux et secoué la communauté scientifique, partagée entre enthousiasme et scepticisme.”Ces affirmations sont largement exagérées”, s’agace auprès de l’AFP Alan Cooper, spécialiste en biologie de l’évolution ayant étudié l’ADN des “canis dirus”. “C’est comme si je mettais en vous quelques gènes de Néandertalien qui vous rendraient plus poilu et plus musclé, et que je vous appelais +Néandertalien+. Vous seriez à mille lieues d’un Néandertalien, vous seriez un humain poilu”.”Ils ont créé un animal qui a des caractéristiques phénotypiques du loup sinistre, pas un loup sinistre”, abonde l’écologue américaine Lisette Waits, qui reconnaît néanmoins une “avancée importante”.Baptisés Romulus et Rémus, en référence à la mythologie romaine, et Khaleesi, clin d’oeil à la série à succès “Games of Thrones” qui a rendu célèbre cette espèce disparue, ces louveteaux ont été conçus grâce à des technologies génétiques innovantes.- “Débat sémantique” – Après avoir analysé de l’ADN de loup sinistre retrouvé sur deux fossiles -une dent et un os vieux de 13.000 et 72.000 ans- et l’avoir comparé à celui de l’actuel loup gris, Colossal a établi que les deux espèces étaient à “99,5% identiques”, explique à l’AFP Beth Shapiro, cheffe scientifique du projet.Un examen des différences a alors mis en lumière celles potentiellement responsables de la taille, de la musculature ou encore du pelage du loup sinistre.Sur cette base, l’équipe a modifié le génome d’un loup gris pour y placer certaines de ces différences d’ADN. Vingt modifications ont été réalisées grâce à des ciseaux moléculaires Crispr-Cas9, utilisés en génétique humaine.Un nombre réduit qui ne couvre pas l’ensemble des variations entre espèces mais que Mme Shapiro assume: “Plus nous limitons le nombre de changements, plus nous avons de chances d’avoir un animal en bonne santé”.Quant à savoir si les animaux nés de ce processus -via un embryon génétiquement modifié porté par une chienne- sont des loups OGM ou des loups sinistres, “c’est un débat sémantique”, balaye-t-elle.”Il ne sera jamais possible de créer quelque chose qui soit à 100% identique génétiquement”, admet-elle. “Mais ce n’est pas l’objectif. Notre objectif, c’est de créer des équivalents fonctionnels de ces espèces” disparues.- Dodos et mammouths -Un projet qu’elle entend notamment appliquer aux célèbres dodos, oiseaux endémiques de l’île Maurice, ou encore au mammouth laineux. Début mars, l’entreprise a publié des photos de souris au patrimoine génétique en partie mammouth, suscitant déjà la controverse.Pour certains scientifiques, cet objectif est tout simplement impossible et même dangereux. Pour d’autres, il s’agit d’une initiative ambitieuse qui pourrait permettre de lutter contre l’effondrement de la biodiversité.Pour Lisette Waits, qui travaille sur les enjeux de conservation, cela “pourrait contribuer à sauver des espèces en voie de disparition” car menacées par le manque de diversité génétique dû à leur trop faible nombre.En 2020, d’autres chercheurs ont ainsi cloné pour la première fois une espèce menacée endémique des Etats-Unis, le putois à pieds noirs.Avec ses promesses folles, Colossal a réussi à lever plus de 200 millions de dollars, une somme qui n’aurait probablement pas été investie dans d’autres efforts de conservation, selon Mme Waits.Mais leurs prouesses techniques soulèvent des questions éthiques, tant sur le bien-être animal que sur les règles à respecter et le bien-fondé de la démarche.”Je ne pense pas que les gens vont se dire +On peut laisser ces animaux disparaître car nous pourrons les faire revenir plus tard+, souligne Ronald Sandler, directeur de l’institut d’éthique de la Northeastern University. “Mais je m’inquiète un peu plus (…) qu’on perde de vue ce qui est vraiment important, c’est-à-dire s’attaquer aux causes profondes de l’extinction”.

Le Théâtre du Soleil en pleine introspection après des accusations de “dérives sexuelles”

Introspection forcée au Théâtre du Soleil: l’emblématique troupe d’Ariane Mnouchkine s’interroge sur ses pratiques après les accusations de “dérives sexuelles” portées fin mars par une comédienne à l’Assemblée nationale et dont la justice vient d’être saisie.Installée en bordure du bois de Vincennes, dans l’est parisien, la compagnie, qui a fêté l’année dernière son 60e anniversaire, a fait part de sa “sidération” après les déclarations d’Agathe Pujol devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans la culture.Elle y a affirmé avoir découvert le Soleil en tant que jeune bénévole en mars 2010, quelques mois avant d’y être, selon ses dires, victime d’une tentative de viol devant “plusieurs témoins” lors d’une fête. Elle a décrit plus généralement un climat de “dérives sexuelles” sur fond d’omerta. “Il fallait toujours étouffer l’affaire”, a-t-elle affirmé. Après ce témoignage, la commission de l’Assemblée nationale, qui a rendu son rapport mercredi, a indiqué avoir saisi la justice. Contacté par l’AFP pour connaître les suites de ce signalement, le parquet de Paris n’a pas fait de commentaires.Au Soleil, lieu d’expérimentation théâtrale et d’utopie artistique, célèbre pour ses grandes épopées et son engagement politique, ces accusations ont fait l’effet d’une bombe. “Ca a été un choc”, décrit à l’AFP une source interne sous couvert d’anonymat, qui ne se retrouve pas dans le tableau dessiné par Agathe Pujol.”Il y a pu avoir des comédiens un peu lourds mais pas de climat sexuel constant”, dit-elle.Dans deux communiqués successifs, la troupe, elle, a d’abord fait part de sa “sidération”, avant d’annoncer le lancement d’une enquête interne pour “déceler les éventuelles négligences, erreurs, fautes, délits ou crime qui auraient pu être commis dans ses murs, il y a quinze ans, ou même avant, ou depuis”.- Information auprès du public -Au lendemain des accusations d’Agathe Pujol, la troupe s’est par ailleurs réunie pour échanger les points de vue, dire sa consternation ou son incompréhension. “Cette réunion est l’une des plus graves de l’histoire du Théâtre du Soleil”, a alors déclaré Mme Mnouchkine, selon le journal le Monde, qui y a assisté.L’émotion peine à retomber depuis. Par souci de transparence, les deux communiqués diffusés par le Soleil sont désormais affichés dans le théâtre, afin que “notre public sache ce qui nous arrive et notre position”, explique à l’AFP Mme Mnouchkine, 86 ans.De l’extérieur, la compagnie semble faire bloc et se montre peu encline à épancher ses états d’âme. Les membres de la troupe sollicités par l’AFP n’ont ainsi pas souhaité s’exprimer publiquement.Le Soleil n’est toutefois pas resté inerte sur le sujet des violences sexuelles.L’AFP a ainsi appris qu’une référente dédiée à ces questions avait été nommée l’an dernier après un comportement “inapproprié” qui avait été signalé à Ariane Mnouchkine. Contactée, cette dernière a confirmé ces informations sans donner plus de précisions.Par ailleurs, deux membres de la troupe ont été exclus ces derniers mois, a également appris l’AFP. Un événement “douloureux” mais “sans rapport” avec les faits dénoncés par Agathe Pujol, a confirmé Mme Mnouchkine, sans détailler.Membre de la troupe dans les années 70, Clémence Massart certifie, elle, que le Soleil n’a jamais été un lieu où les pressions sexuelles avaient cours.”Je n’ai jamais subi la moindre pression physique. Je n’ai jamais senti aucune pression autre que celle du travail”, dit à l’AFP cette comédienne de 80 ans, qui a fait partie de la troupe entre 1971 et 1979.La comédienne se souvient avec bonheur de ses années passées au sein de cette “utopie artistique”, même si le degré d’exigence y est très élevé.”Ce n’est pas philanthropique, c’est un métier dur et c’est un endroit où il faut être bon, raconte-t-elle. Il faut une bonne santé mentale et physique et il faut accepter de se poser des questions”. 

A Shanghai, les employés de la finance inquiets face à la tempête Trump

Sous un écran géant affichant les cours de la Bourse dans le centre financier de Shanghai, les employés du secteur de la finance sont inquiets face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Après l’effondrement des marchés au début de la semaine, le président américain a suspendu mercredi les droits de douane faramineux qu’il avait imposés à la plupart des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Mais face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%, invoquant un “manque de respect” après une première riposte douanière de Pékin. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane de 20% mis en place par le président américain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une graveDans le centre de Shanghai, la nouvelle ne semble pas perturber les passants qui profitent de la douceur du printemps. Mais Catherine, une professionnelle de la finance, sourit lorsqu’on lui demande si la semaine a été intéressante au travail.”Chaque nuit, Trump publie un message sur les réseaux sociaux, puis les marchés montent ou descendent (…) nous, les professionnels de la finance, nous en faisons l’expérience directe”, raconte-t-elle devant une statue en bronze représentant un taureau en pleine charge.- “Très gros risque” -La Bourse de Shanghai a plongé de 7% lundi, même si les cours ont depuis repris des couleurs.”Ses paroles et ses actes fragilisent tous nos systèmes financiers, en particulier le marché boursier mondial”, affirme à l’AFP M. Zhang, un de ses collègues.”Il représente un facteur d’imprévisibilité et d’incertitude, et cela constitue un très gros risque pour les investissements”.Le gouvernement chinois a appelé jeudi les Etats-Unis à “faire la moitié du chemin”, en clair à chercher un compromis acceptable par les deux parties, mais aucun signe réel de désescalade ne semble en vue.Pour Catherine, l’augmentation du taux des droits de douane, de toute façon déjà prohibitifs, n’a plus trop d’importance.”Lorsque (Trump) a mis 60% (de taxes), ça suffisait à stopper les échanges commerciaux. Alors s’il met 100, plus de 100, c’est juste un chiffre qui ne veut plus dire grand-chose, c’est juste l’expression de sa colère”, déclare-t-elle.Si M. Zhang dit n’avoir pas remarqué d’effet dans sa vie quotidienne pour le moment, il estime que l’ensemble de l’économie subira des répercussions en raison de l’importance du commerce extérieur pour la croissance chinoise.- “Un héros” -Les exportations de la Chine ont été un rare motif de satisfaction économique pour Pékin l’an passé. Les Etats-Unis étaient les premiers acheteurs de marchandises chinoises.”J’espère que les deux pays vont lever tous les deux leurs droits de douane, que cela pourra être discuté au plus vite et que ces négociations se termineront bien”, déclare M. Zhang.Pour Arthur Zheng, un Shanghaïen en 57 ans en pré-retraite qui promène son chien dans une poussette, la Chine n’a pas forcément à perdre du climat de compétition commerciale avec les Etats-Unis.”S’il augmente (les droits de douane), nous les augmenterons aussi (…) et les prix pour tout le monde deviendront de plus en plus élevés”, affirme-t-il.”Mais la plupart des produits qu’on achète nous, les Chinois ordinaires, ils ne sont pas importés”, note-t-il. “Beaucoup des choses qu’on utilise sont produits en Chine. On est autosuffisant.”Le quinquagénaire dit n’éprouver aucune animosité envers le président américain.”Je pense que ce type est un héros”, affirme-t-il avec enthousiasme.”Le monde a besoin de quelqu’un qui bouscule les codes. Mais j’espère qu’il saura orienter la situation dans une direction positive – il ne faut pas qu’il se contente de tout chambouler pour ensuite s’arrêter là, ce serait inacceptable.”

Despite US tariffs pause, southern African economies under threatFri, 11 Apr 2025 06:11:09 GMT

Washington’s 90-day pause on higher tariffs is of little comfort to southern African economies facing the collapse of a preferential trade deal and a 25-percent hike on car imports, analysts say.The African Growth and Opportunity Act (AGOA) — which provided duty-free access to the US market for some African products — had enabled certain sectors …

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Sans les géants du prêt-à-porter, la Suède peine à trier ses habits usés

Les centres de collecte croulent sous les vêtements en Suède depuis le début de l’année en raison de l’obligation de trier les textiles, mais en attendant le soutien des géants de l’habillement, les communes sont débordées.”D’énormes quantités arrivent chaque jour, c’est dingue”, constate Brian Kelly, secrétaire général de l’association Artikel2 (ex-Emmaüs), face à la rangée de chariots remplis de leur point tri.Depuis le 1er janvier 2025, les pays européens doivent opérer une collecte séparée des textiles, comme pour le verre ou le papier. L’objectif est de favoriser une gestion circulaire de ces déchets: après le tri, ils sont réemployés ou recyclés s’ils sont trop abîmés. “Nous avons enregistré une augmentation d’environ 60% des textiles collectés entre janvier et février cette année, par rapport à la même période l’année dernière”, souligne Karin Sundin, spécialiste de ces déchets chez Stockholm Vatten och Avfall.Une fois triés, environ 60 à 70% sont destinés à la réutilisation, 20 à 30% seront recyclés (rembourrage, isolation, matériaux composites) et environ 7 à 10% seront brûlés à des fins énergétiques, selon l’agence suédoise de la protection de l’environnement.- Gros volumes -Une nette amélioration, selon les professionnels du secteur, qui rappellent qu’avant cette loi, un pull jeté finissait systématiquement incinéré. Faute d’infrastructures suffisantes, les vêtements usagés en Suède sont néanmoins encore largement exportés vers l’étranger, surtout en Lituanie, où ils sont triés, ou brûlés et transformés en énergie sur place. “Nous ne disposons pas de grandes installations de tri capables de valoriser l’ensemble des textiles, comme c’est le cas, par exemple, en Europe de l’Est. Cela s’explique par le fait que ce tri est très intensif en main-d’Å“uvre, ce qui le rend très coûteux”, explique Mme Sundin en faisant visiter à l’AFP le centre de collecte d’Östberga (sud de Stockholm).Les volumes en circulation sont gigantesques: en Suède, les déchets textiles représentent 90.000 tonnes par an, soit 10 kilos par personne, selon l’association Naturskyddsföreningen. Au sein de l’UE, elle atteint en moyenne 19 kilos par personne en 2022, contre 17 en 2019, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).Sans compter la pollution générée par le secteur de l’habillement.  Fabriquer un tee-shirt de 135 grammes nécessite 2.500 litres d’eau et un kilo de produits chimiques, relève Yvonne Augustsson, conseillère au sein de l’agence suédoise pour la protection de l’environnement. “Cela entraîne une émission d’environ 2 à 5 kilos de gaz à effet de serre. En Suède, un vêtement est utilisé en moyenne 30 fois. Si on double cette durée d’usage à 60 utilisations — ce qui semble raisonnable — on réduit de moitié son impact climatique”, expose-t-elle.La gestion des déchets repose uniquement sur les communes, souvent dépassées par la quantité de textiles reçus. Dans le nord, certaines comme Kiruna continuent à tout brûler malgré la loi, faute de trouver preneur.  Les géants de l’industrie comme H&M et Zara sont attendus au tournant, et des négociations sont en cours au niveau européen pour établir leur responsabilité.Selon un accord provisoire conclu entre les pays membres de l’UE le 18 février, ces acteurs devront assumer les coûts liés à la gestion de leurs déchets textiles, y compris la mise en place de systèmes de collecte et de traitement. – Changement des mentalités -L’idée est de les inciter à produire “des vêtements conçus pour durer plus longtemps, tant en termes de qualité que de réparabilité”, décrypte Mme Augustsson. Un changement des mentalités chez le consommateur est également nécessaire. Pour rester dans les “limites planétaires”, il faudrait ne “pas acheter plus de cinq vêtements neufs par an”, prévient Beatrice Rindevall, présidente de Naturskyddsföreningen, association qui organise régulièrement des journées d’échange de vêtements.Dans la ville de Linköping, par une journée ensoleillée de mars, Eva Vollmer, une bénévole, s’affaire sur un campus étudiant. Veste rose fuschia aux manches garnies de plumes, jeans délavés, sacs, marinières… il y en a pour tous les goûts.”Les gens peuvent nous donner des vêtements en bon état, qu’ils ne portent plus (…) et les échanger contre d’autres”, dit-elle. “Notre objectif, c’est de créer une solution concrète pour offrir une réelle alternative”.Mais le marché de la seconde main a changé, avec des produits de plus en plus défectueux, note Karin Sundin.Â