Hausse “sans précédent” des dépenses militaires depuis la fin de la Guerre froide

Les dépenses militaires mondiales ont connu en 2024 leur plus forte augmentation depuis la fin de la Guerre froide, atteignant 2.700 milliards de dollars à cause des guerres et conflits en cours sur la planète, selon un rapport du Sipri publié lundi.Celles-ci ont particulièrement augmenté en Europe et au Moyen-Orient, dévoile l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les dépenses ont bondi de 9,4% en 2024 – 10e année consécutive à avoir enregistré une hausse – par rapport à 2023. “Cela témoigne vraiment des fortes tensions géopolitiques”, estime Xiao Liang, chercheur au sein du programme “Dépenses militaires et production d’armes” du Sipri. “C’est sans précédent. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis la fin de la Guerre froide”.Plus de 100 pays ont accru leurs budgets de défense l’année dernière, souligne le rapport. – Impact profond -La facture, salée, aura par ailleurs “un profond impact socio-économique et politique”, relève M. Liang, car “les pays doivent faire des arbitrages dans leurs choix budgétaires”.”Par exemple, nous avons vu de nombreux pays européens réduire d’autres postes budgétaires, comme l’aide internationale, afin de financer la hausse des moyens consacrés à l’armée, (…) ou encore envisager d’augmenter les impôts ou s’endetter”, énumère-t-il.L’Europe, Russie incluse, est la région à avoir mis le plus la main à la poche: les dépenses militaires y ont bondi de 17%, atteignant 693 milliards de dollars.La Russie a consacré 149 milliards de dollars à son armée en 2024, en hausse de 38% sur un an, un niveau deux fois supérieur à celui de 2015.Le budget militaire de l’Ukraine, envahie par la Russie, a lui progressé de 2,9%, atteignant 64,7 milliards.Bien que cela ne représente que 43% de l’équivalent des moyens russes, Kiev a enregistré la charge militaire la plus élevée au monde, avec 34% de son PIB dédié à la défense.- L’Allemagne se réarme -Quelques pays européens se démarquent, note le rapport.  Les dépenses militaires de l’Allemagne ont par exemple grimpé de 28%, s’établissant à 88,5 milliards de dollars et détrônant l’Inde au quatrième rang mondial. “Pour la première fois depuis sa réunification, l’Allemagne est devenue le principal contributeur en matière de défense en Europe centrale et occidentale”, observe Xiao Liang.Les États-Unis, premier pays mondial en termes de dépenses militaires, ont augmenté leur budget de 5,7% en 2024, atteignant 997 milliards de dollars, soit 37% des dépenses mondiales et 66% de celles des pays membres de l’Otan.Les 32 membres de l’Alliance atlantique, engagés dans une dynamique de réarmement à l’aune d’un possible désengagement américain, ont tous considérablement accru ce poste de dépense. “En 2024, 18 des 32 pays ont atteint l’objectif de 2% du PIB” consacré aux dépenses militaire, inédit depuis la fondation de l’Otan, selon le chercheur.”Des projets d’acquisitions massives dans l’industrie de l’armement sont à prévoir dans les années à venir”, dit-ilLa tendance est la même au Moyen-Orient.Israël poursuit sa guerre dans la bande de Gaza et en 2024, ses dépenses militaires ont explosé de 65% pour atteindre 46,5 milliards de dollars – soit la plus forte augmentation depuis la guerre des Six Jours en 1967, selon le Sipri.Celles de l’Iran ont à l’inverse diminué de 10% et représentent 7,9 milliards de dollars en 2024, “malgré son implication dans les conflits régionaux”, pointe le Sipri, car “l’impact des sanctions a fortement limité sa capacité à accroître ses dépenses”.En deuxième position derrière les Etats-Unis, la Chine, qui investit dans la modernisation de ses forces armées, l’expansion de ses capacités en guerre cybernétique et son arsenal nucléaire, représente désormais la moitié des dépenses militaires en Asie et en Océanie. En 2024, elle a augmenté son budget militaire de 7%, atteignant 314 milliards de dollars.

La CIJ ouvre les audiences sur les obligations humanitaires d’Israël

La Cour internationale de justice (CIJ) ouvrira lundi une semaine d’audiences consacrées aux obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l’instauration d’un blocus total sur l’aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre. Les représentants des Nations unies entameront un marathon de cinq jours à la CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU située à La Haye (Pays-Bas), à 10H00 (08H00 GMT) devant un panel de 15 juges. L’Etat de Palestine sera le premier à faire une déposition, pendant la majeure partie de la journée.Cette semaine, 38 autres pays, dont les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie et l’Arabie saoudite, ainsi que la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine, présenteront leurs dépositions.En décembre, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif “à titre prioritaire et de toute urgence”.  La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire concernant la présence de l’ONU, de ses agences, d’organisations internationales ou d’Etats tiers pour “assurer et faciliter l’acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne”. Israël contrôle tous les flux d’aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l’effondrement d’un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants. Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé vendredi “une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques”.Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres le 18 mars, déclenchant ce que les Nations unies ont décrit comme “probablement la pire” crise humanitaire du territoire depuis le début de la guerre, déclenchée par les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023. – Frustration générale -Cette attaque contre Israël avait causé la mort de 1.218 personnes du côté israélien, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens. Les représailles militaires d’Israël ont depuis tué au moins 52.243 personnes à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire, considérés fiables par l’ONU.Au moins 2.111 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars. Les responsables israéliens répètent que la pression militaire est le seul moyen de contraindre le Hamas à libérer les 58 otages encore détenus à Gaza, y compris les 34 morts annoncés par l’armée. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.En janvier 2024, la CIJ avait sommé Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. En mars 2024, elle avait réclamé – à la demande de l’Afrique du Sud, qui accuse l’Etat hébreu de génocide – de nouvelles mesures israéliennes face à “la famine qui s’installe” dans le territoire palestinien.”Les parties impliquées dans le conflit ont fait preuve de peu d’engagement à respecter le droit international”, juge Haris Huremagic, doctorant à l’Institut universitaire de hautes études de Genève (Suisse). “La demande d’avis consultatif reflète la frustration générale face à l’absence de dialogue significatif pour remédier à la situation désastreuse à Gaza”. En juillet dernier, la CIJ avait rendu un avis consultatif jugeant “illégale” l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu’elle cesse dès que possible.L’initiative de résolution de la Norvège a été déclenchée par une loi israélienne interdisant, dès la fin janvier, à l’UNRWA d’opérer sur le sol israélien et de coordonner ses activités avec le gouvernement israélien.Les autorités israéliennes accusent certains employés de l’UNRWA d’avoir participé aux attaques du 7 octobre 2023. Des enquêtes indépendantes indiquent qu’Israël n’a pas fourni de preuves concernant ces allégations.

La CIJ ouvre les audiences sur les obligations humanitaires d’Israël

La Cour internationale de justice (CIJ) ouvrira lundi une semaine d’audiences consacrées aux obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l’instauration d’un blocus total sur l’aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre. Les représentants des Nations unies entameront un marathon de cinq jours à la CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU située à La Haye (Pays-Bas), à 10H00 (08H00 GMT) devant un panel de 15 juges. L’Etat de Palestine sera le premier à faire une déposition, pendant la majeure partie de la journée.Cette semaine, 38 autres pays, dont les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie et l’Arabie saoudite, ainsi que la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine, présenteront leurs dépositions.En décembre, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif “à titre prioritaire et de toute urgence”.  La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire concernant la présence de l’ONU, de ses agences, d’organisations internationales ou d’Etats tiers pour “assurer et faciliter l’acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne”. Israël contrôle tous les flux d’aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l’effondrement d’un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants. Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé vendredi “une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques”.Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. Israël a repris ses attaques aériennes et terrestres le 18 mars, déclenchant ce que les Nations unies ont décrit comme “probablement la pire” crise humanitaire du territoire depuis le début de la guerre, déclenchée par les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023. – Frustration générale -Cette attaque contre Israël avait causé la mort de 1.218 personnes du côté israélien, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens. Les représailles militaires d’Israël ont depuis tué au moins 52.243 personnes à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire, considérés fiables par l’ONU.Au moins 2.111 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars. Les responsables israéliens répètent que la pression militaire est le seul moyen de contraindre le Hamas à libérer les 58 otages encore détenus à Gaza, y compris les 34 morts annoncés par l’armée. Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.En janvier 2024, la CIJ avait sommé Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. En mars 2024, elle avait réclamé – à la demande de l’Afrique du Sud, qui accuse l’Etat hébreu de génocide – de nouvelles mesures israéliennes face à “la famine qui s’installe” dans le territoire palestinien.”Les parties impliquées dans le conflit ont fait preuve de peu d’engagement à respecter le droit international”, juge Haris Huremagic, doctorant à l’Institut universitaire de hautes études de Genève (Suisse). “La demande d’avis consultatif reflète la frustration générale face à l’absence de dialogue significatif pour remédier à la situation désastreuse à Gaza”. En juillet dernier, la CIJ avait rendu un avis consultatif jugeant “illégale” l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu’elle cesse dès que possible.L’initiative de résolution de la Norvège a été déclenchée par une loi israélienne interdisant, dès la fin janvier, à l’UNRWA d’opérer sur le sol israélien et de coordonner ses activités avec le gouvernement israélien.Les autorités israéliennes accusent certains employés de l’UNRWA d’avoir participé aux attaques du 7 octobre 2023. Des enquêtes indépendantes indiquent qu’Israël n’a pas fourni de preuves concernant ces allégations.

Les cardinaux doivent arrêter le calendrier du conclave pour élire un nouveau pape

Maîtres des horloges vaticanes depuis la mort du pape François, les cardinaux pourraient décider lundi de la date de convocation du conclave qui élira le futur chef de l’Eglise catholique.”Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi, il n’est en rien prévisible”, prévient le cardinal espagnol José Cobo, dans le journal El Pais.Durant le conclave, qui se déroule selon un cérémonial bien précis élaboré au cours des siècles, les 135 cardinaux-électeurs se réuniront dans la chapelle Sixtine, au Vatican, pour choisir dans le plus grand secret un successeur à François, mort d’un AVC le lundi de Pâques à 88 ans. Le jésuite argentin a été enterré – comme sept papes avant lui – lors d’une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre basiliques pontificales de Rome, où il avait choisi d’être inhumé.Qui lui succèdera pour guider les plus de 1,4 milliard de catholiques ? Le nom du futur évêque de Rome ne sera annoncé “urbi et orbi” qu’à l’issue du conclave, réunion à huis clos des “Princes de l’Eglise” qui nourrit depuis des siècles l’imagination du commun des mortels.”C’est excitant d’avoir un nouveau pape, de savoir sur quelle voie il va lancer l’Eglise pour les prochaines années”, glisse François Larbin, un étudiant français de 21 ans, devant Sainte-Marie-Majeure.”On fait confiance à l’Esprit Saint pour qu’on ait le meilleur des papes possible”, dit-il à l’AFP.Plus de 400.000 personnes ont honoré samedi la mémoire de François, que ce soit lors de la messe place Saint-Pierre au Vatican – à laquelle des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement ont aussi assisté – ou au passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome.- Vers le conclave -“Il a été le pape du peuple”, résume dans le journal La Repubblica le cardinal italien Giuseppe Versaldi, qualifiant par ailleurs de “cadeau post-portem” de François le tête-à-tête entre les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky à Saint-Pierre, en marge des funérailles.  Depuis les obsèques en grande pompe de François, premier pape sud-américain de l’histoire, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil au cours de laquelle des célébrations ont lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Au terme de celles-ci, les 135 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – seront convoqués pour élire le prélat des prélats.En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera “probablement” le 5 ou le 6 mai.Sa date pourrait être annoncée lundi au terme d’une cinquième “congrégation générale” – une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non-électeurs – qui doit démarrer à 09H00 (07H00 GMT).Les deux tiers des voix des votants sont nécessaires. Or, “nous nous trouvons dans un moment où le catholicisme vit diverses polarisations en son sein et donc je n’imagine pas un conclave très, très rapide”, relève Roberto Regoli, professeur à l’université pontificale grégorienne de Rome.- Le “bon pape” -Mais pour le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, ce conclave offre l'”opportunité” de montrer que des films comme “Conclave ne sont pas la réalité”: “Nous devons montrer dans la mesure du possible (…) que nous n’avons pas de secrets, pas de luttes intérieures”, selon Vatican News, le média officiel du Vatican.  Pour les experts, la capacité de l’aspirant pape à unir l’Eglise dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé pourrait être un élément décisif, plus que sa nationalité.Le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.Originaire des Philippines, Ricardo Cruz, un informaticien de 44 ans, est venu rendre hommage à François et espère que son successeur viendra d’Asie, même si en tant que catholique il souhaite simplement que les cardinaux choisissent le “bon pape”.Si François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que le prochain souverain pontife s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts.François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public qui lui-même contrastait avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.Le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur, mais rien n’est cousu d’avance pour le cardinal Hollerich: “Le pape n’a pas nommé des clones. Ils ont des positions sur certains points très différentes, ce qui est normal.”

Les cardinaux doivent arrêter le calendrier du conclave pour élire un nouveau pape

Maîtres des horloges vaticanes depuis la mort du pape François, les cardinaux pourraient décider lundi de la date de convocation du conclave qui élira le futur chef de l’Eglise catholique.”Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi, il n’est en rien prévisible”, prévient le cardinal espagnol José Cobo, dans le journal El Pais.Durant le conclave, qui se déroule selon un cérémonial bien précis élaboré au cours des siècles, les 135 cardinaux-électeurs se réuniront dans la chapelle Sixtine, au Vatican, pour choisir dans le plus grand secret un successeur à François, mort d’un AVC le lundi de Pâques à 88 ans. Le jésuite argentin a été enterré – comme sept papes avant lui – lors d’une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre basiliques pontificales de Rome, où il avait choisi d’être inhumé.Qui lui succèdera pour guider les plus de 1,4 milliard de catholiques ? Le nom du futur évêque de Rome ne sera annoncé “urbi et orbi” qu’à l’issue du conclave, réunion à huis clos des “Princes de l’Eglise” qui nourrit depuis des siècles l’imagination du commun des mortels.”C’est excitant d’avoir un nouveau pape, de savoir sur quelle voie il va lancer l’Eglise pour les prochaines années”, glisse François Larbin, un étudiant français de 21 ans, devant Sainte-Marie-Majeure.”On fait confiance à l’Esprit Saint pour qu’on ait le meilleur des papes possible”, dit-il à l’AFP.Plus de 400.000 personnes ont honoré samedi la mémoire de François, que ce soit lors de la messe place Saint-Pierre au Vatican – à laquelle des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement ont aussi assisté – ou au passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome.- Vers le conclave -“Il a été le pape du peuple”, résume dans le journal La Repubblica le cardinal italien Giuseppe Versaldi, qualifiant par ailleurs de “cadeau post-portem” de François le tête-à-tête entre les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky à Saint-Pierre, en marge des funérailles.  Depuis les obsèques en grande pompe de François, premier pape sud-américain de l’histoire, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil au cours de laquelle des célébrations ont lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.Au terme de celles-ci, les 135 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – seront convoqués pour élire le prélat des prélats.En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera “probablement” le 5 ou le 6 mai.Sa date pourrait être annoncée lundi au terme d’une cinquième “congrégation générale” – une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non-électeurs – qui doit démarrer à 09H00 (07H00 GMT).Les deux tiers des voix des votants sont nécessaires. Or, “nous nous trouvons dans un moment où le catholicisme vit diverses polarisations en son sein et donc je n’imagine pas un conclave très, très rapide”, relève Roberto Regoli, professeur à l’université pontificale grégorienne de Rome.- Le “bon pape” -Mais pour le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, ce conclave offre l'”opportunité” de montrer que des films comme “Conclave ne sont pas la réalité”: “Nous devons montrer dans la mesure du possible (…) que nous n’avons pas de secrets, pas de luttes intérieures”, selon Vatican News, le média officiel du Vatican.  Pour les experts, la capacité de l’aspirant pape à unir l’Eglise dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé pourrait être un élément décisif, plus que sa nationalité.Le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.Originaire des Philippines, Ricardo Cruz, un informaticien de 44 ans, est venu rendre hommage à François et espère que son successeur viendra d’Asie, même si en tant que catholique il souhaite simplement que les cardinaux choisissent le “bon pape”.Si François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que le prochain souverain pontife s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts.François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public qui lui-même contrastait avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.Le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur, mais rien n’est cousu d’avance pour le cardinal Hollerich: “Le pape n’a pas nommé des clones. Ils ont des positions sur certains points très différentes, ce qui est normal.”

Smart driving new front in China car wars despite fatal crash

Intelligent driving features are the new battleground in China’s merciless car market, with competition spurring brands to world-leading advances — but a recent fatal crash has seen the government intervene to put the brakes on runaway enthusiasm.Advanced driver-assistance systems (ADAS) help with tasks ranging from cruise control to parking and collision avoidance, with the ultimate aim being a fully self-driving car.Automakers are pouring investment into their development, especially in the world’s biggest car market China, which skews young and tech-savvy.”Ten years ago, only 15 percent of customers said they would change car because of an intelligent cockpit — today it’s 54 percent,” Giovanni Lanfranchi of EV firm Zeekr said.Almost 60 percent of cars sold in China last year had level-two ADAS features — where the driver is still in control but there is continuous assistance — or above, according to an AlixPartners report released last week.The features “are emerging as a key competitive tool”, said the consultancy’s Yvette Zhang.Some firms use their own proprietary technology, like start-up Xpeng and consumer electronics-turned-car company Xiaomi, while others are cooperating with tech giants such as Huawei.Such software is being developed in Europe and North America too.But in a survey of hundreds of global auto executives surveyed by AlixPartners, two-thirds said they believed China led the world in the field. “The collection and processing of data, and the availability of software and machine-learning talent” is difficult to replicate, the report said.The technology is not immune from the price wars that are a key feature of the Chinese market.In February, domestic EV giant BYD announced it would release its “God’s Eye” driving system on nearly all its cars, including on some models priced below $10,000.- Over-promising? -Then came a fatal accident in March involving a Xiaomi SU7 that had been in assisted driving mode just before it crashed.The accident, in which three college students died, raised concerns over safety and the advertising of cars as being capable of “autonomous driving”.The issue is an industry-wide one — Tesla’s US-released “Full Self-Driving” capability, for example, is still meant to be used under driver supervision.”The price war has just been so brutal, companies are desperate to find any way to set themselves apart,” said Tom Nunlist, associate director for tech and data policy at Trivium China.”So the question is have they been over-promising on features and releasing things as quickly as possible, for the purposes of fighting this commercial battle.”China’s Ministry of Industry and Information Technology seems to share those concerns.After the crash, it held a meeting with leading automakers and other key players in which it made clear that safety rules would be more tightly enforced.It warned automakers to test systems rigorously, “define system functional boundaries… and refrain from exaggerated or false advertising”. Reports said it will also crack down on the practice of improving ADAS via remote software updates.- ‘Sharp U-turn’ -As the massive industry show Auto Shanghai kicked off last week, the shift in gear was obvious.”In a sharp U-turn from just two months ago, carmakers have taken a low profile in terms of autonomous driving functions, but are emphasising safety instead,” said UBS’ Paul Gong in a note.”Safety is the ultimate premium of new energy vehicles,” a sign at BYD’s booth read.At the bustling Xiaomi booth, information boards touted the SU7’s colour choices, chassis and hardware — but AFP saw no mention of ADAS at all.”The autonomous driving function marketing race seems to have halted, at least temporarily,” wrote Gong.Zhang Yu, managing director of Shanghai-based consultancy Automotive Foresight, told AFP that he thought the crash was “only a setback in marketing terms, which is helpful for a healthy development” of the area.”This accident was not related to tech or the system itself, it more concerns the ignorance of ADAS and boundary of autonomous driving,” he added.The technology itself continues to progress.”That’s why this is becoming a pressing issue because car companies are going to be wanting to release these features,” Trivium’s Nunlist said.However, a truly autonomous car — level five on the scale — is “certainly not imminent”, he added, predicting “very hard last-mile problems”.

Le procès du retentissant braquage de Kim Kardashian en 2016 s’ouvre à Paris

Début octobre 2016, la reine des influenceuses Kim Kardashian était braquée dans sa chambre d’hôtel en pleine semaine de la mode par de vieux malfrats arrivés à vélo et déguisés en policiers: le procès de ce sensationnel vol de bijoux à neuf millions d’euros s’ouvre lundi à Paris. Ce procès ultra-médiatique, au cours duquel deux mondes vont se faire face jusqu’au 23 mai, doit débuter à 14H30 au sein du palais de justice historique de la capitale. Kim Kardashian, 44 ans, a fait savoir qu’elle viendrait témoigner le 13 mai.Il est près de 03H00 du matin, dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, quand deux hommes encagoulés font irruption arme au poing dans la chambre de la star américaine, en peignoir et s’apprêtant à aller se coucher. Elle hurle. Eux, avec un fort accent français dira-t-elle, lui réclament son “ring”.Le “ring”, c’est sa bague de fiançailles offerte par le rappeur Kanye West, évaluée à quatre millions de dollars (3,5 millions d’euros), que Kim Kardashian, alors 35 ans, exhibe sur les réseaux sociaux comme le reste de sa vie.Un énorme diamant, une célébrité qui descend toujours au même hôtel discret mais peu sécurisé, le No Address, et dévoile en temps réel où elle se trouve: la tentation était trop forte pour les papys braqueurs, comme la presse les a surnommés.”C’était pas un gros vol à main armée” mais une affaire “facile”, dira le principal mis en cause, Aomar Aït Khedache, identifié par son ADN. Il a reconnu avoir ligoté Kim Kardashian, mais conteste ce rôle central que lui prêtent les enquêteurs. – 357 millions d’abonnés -Il dit avoir été approché par un “commanditaire” qu’il ne nomme pas, qui lui aurait proposé ce “coup” monté grâce à un “informateur” très proche de la star, pouvant leur donner le feu vert. En l’occurrence, cette nuit-là, où elle était seule, son garde du corps ayant accompagné sa soeur Kourtney en discothèque.Le braquage est express – une dizaine de minutes – mais traumatisera Kim Kardashian. Montant du butin: dix millions de dollars de bijoux (neuf millions d’euros, depuis remboursés à la star par les assurances), soit le plus gros vol d’un particulier depuis 20 ans en France.Seul un collier perdu dans la rue lors de la fuite des braqueurs a été retrouvé. L’or aurait été fondu et les enquêteurs, qui ont tout de même saisi des centaines de milliers d’euros chez les suspects arrêtés trois mois après le braquage, pensent qu’une grande partie du butin a été écoulée en Belgique.Star de téléréalité grâce au show “L’incroyable famille Kardashian”, devenue puissante femme d’affaires et influenceuse avant l’heure, Kim Kardashian était déjà suivie par quelque 84 millions de personnes sur Instagram en 2016. Elles sont aujourd’hui 357 millions.Pas par ses braqueurs, visiblement: au réceptionniste de l’hôtel menacé, ils avaient demandé “la femme du rappeur”. Ils ne se rendront compte de qui elle était qu’après, en voyant l’ampleur médiatique et internationale du braquage.- “Truands à l’ancienne” -La moyenne d’âge de ces “truands à l’ancienne” dixit les enquêteurs (seuls deux ont reconnu leur participation) tournait à l’époque autour de 60 ans. Déjà condamnés pour braquages ou trafic de stupéfiants, Aomar Aït Khedache, son comparse Didier Dubreucq et huit autres, comparaîtront libres.Les juges devront déterminer qui a fait quoi et surtout comment les malfrats ont pu être si bien informés. L’enquête désigne Gary Madar, le frère du chauffeur de Kim Kardashian, qui nie catégoriquement.Pas moins de 400 journalistes, dont un quart d’étrangers, sont accrédités pour ce procès. Mais neuf ans après les faits, les débats risquent d’être compliqués, avec ces accusés âgés et malades pour certains. L’un est décédé en mars et le cas du doyen, Pierre Bouianere, 80 ans, sera disjoint, n’étant pas en état d’être jugé. Aomar Aït Khedache, 68 ans, n’entend plus et ne peut s’exprimer que par écrit. Kim Kardashian, qui avait cru son heure venue, n’a pas remis les pieds à Paris pendant longtemps et a arrêté d’exposer sa vie – en temps réel du moins – sur les réseaux.

Le procès du retentissant braquage de Kim Kardashian en 2016 s’ouvre à Paris

Début octobre 2016, la reine des influenceuses Kim Kardashian était braquée dans sa chambre d’hôtel en pleine semaine de la mode par de vieux malfrats arrivés à vélo et déguisés en policiers: le procès de ce sensationnel vol de bijoux à neuf millions d’euros s’ouvre lundi à Paris. Ce procès ultra-médiatique, au cours duquel deux mondes vont se faire face jusqu’au 23 mai, doit débuter à 14H30 au sein du palais de justice historique de la capitale. Kim Kardashian, 44 ans, a fait savoir qu’elle viendrait témoigner le 13 mai.Il est près de 03H00 du matin, dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, quand deux hommes encagoulés font irruption arme au poing dans la chambre de la star américaine, en peignoir et s’apprêtant à aller se coucher. Elle hurle. Eux, avec un fort accent français dira-t-elle, lui réclament son “ring”.Le “ring”, c’est sa bague de fiançailles offerte par le rappeur Kanye West, évaluée à quatre millions de dollars (3,5 millions d’euros), que Kim Kardashian, alors 35 ans, exhibe sur les réseaux sociaux comme le reste de sa vie.Un énorme diamant, une célébrité qui descend toujours au même hôtel discret mais peu sécurisé, le No Address, et dévoile en temps réel où elle se trouve: la tentation était trop forte pour les papys braqueurs, comme la presse les a surnommés.”C’était pas un gros vol à main armée” mais une affaire “facile”, dira le principal mis en cause, Aomar Aït Khedache, identifié par son ADN. Il a reconnu avoir ligoté Kim Kardashian, mais conteste ce rôle central que lui prêtent les enquêteurs. – 357 millions d’abonnés -Il dit avoir été approché par un “commanditaire” qu’il ne nomme pas, qui lui aurait proposé ce “coup” monté grâce à un “informateur” très proche de la star, pouvant leur donner le feu vert. En l’occurrence, cette nuit-là, où elle était seule, son garde du corps ayant accompagné sa soeur Kourtney en discothèque.Le braquage est express – une dizaine de minutes – mais traumatisera Kim Kardashian. Montant du butin: dix millions de dollars de bijoux (neuf millions d’euros, depuis remboursés à la star par les assurances), soit le plus gros vol d’un particulier depuis 20 ans en France.Seul un collier perdu dans la rue lors de la fuite des braqueurs a été retrouvé. L’or aurait été fondu et les enquêteurs, qui ont tout de même saisi des centaines de milliers d’euros chez les suspects arrêtés trois mois après le braquage, pensent qu’une grande partie du butin a été écoulée en Belgique.Star de téléréalité grâce au show “L’incroyable famille Kardashian”, devenue puissante femme d’affaires et influenceuse avant l’heure, Kim Kardashian était déjà suivie par quelque 84 millions de personnes sur Instagram en 2016. Elles sont aujourd’hui 357 millions.Pas par ses braqueurs, visiblement: au réceptionniste de l’hôtel menacé, ils avaient demandé “la femme du rappeur”. Ils ne se rendront compte de qui elle était qu’après, en voyant l’ampleur médiatique et internationale du braquage.- “Truands à l’ancienne” -La moyenne d’âge de ces “truands à l’ancienne” dixit les enquêteurs (seuls deux ont reconnu leur participation) tournait à l’époque autour de 60 ans. Déjà condamnés pour braquages ou trafic de stupéfiants, Aomar Aït Khedache, son comparse Didier Dubreucq et huit autres, comparaîtront libres.Les juges devront déterminer qui a fait quoi et surtout comment les malfrats ont pu être si bien informés. L’enquête désigne Gary Madar, le frère du chauffeur de Kim Kardashian, qui nie catégoriquement.Pas moins de 400 journalistes, dont un quart d’étrangers, sont accrédités pour ce procès. Mais neuf ans après les faits, les débats risquent d’être compliqués, avec ces accusés âgés et malades pour certains. L’un est décédé en mars et le cas du doyen, Pierre Bouianere, 80 ans, sera disjoint, n’étant pas en état d’être jugé. Aomar Aït Khedache, 68 ans, n’entend plus et ne peut s’exprimer que par écrit. Kim Kardashian, qui avait cru son heure venue, n’a pas remis les pieds à Paris pendant longtemps et a arrêté d’exposer sa vie – en temps réel du moins – sur les réseaux.

La “souveraineté énergétique” en débat à l’Assemblée, sur fond de menace de censure du RN

Les députés auront l’occasion de s’exprimer lundi dans l’hémicycle sur “la souveraineté énergétique de la France”, lors d’un débat sans vote sur un sujet par ailleurs explosif, autour duquel le Rassemblement national fait planer une menace de censure.En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050.Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en préparation depuis plusieurs années et qui détaille les objectifs de consommation et de production en France, doit faire l’objet d’un décret.Mais des députés de plusieurs groupes ont demandé à pouvoir se prononcer sur le sujet. Mi-mars, plus de 160 sénateurs de droite et du centre avaient également appelé l’exécutif à “renoncer” à la publication imminente de la PPE, fustigeant l’absence de “vision globale” derrière cette feuille de route. Face aux levées de boucliers, François Bayrou a proposé ce premier débat, qu’il ouvrira par une déclaration. Un autre est prévu sur le même thème au Sénat le 6 mai. Au gouvernement, on espère que l’exercice ne tombera pas dans “les caricatures”, avec “la gauche qui ne veut que des renouvelables, la droite et l’extrême droite qui ne veut que du nucléaire”. Mais même s’il doit permettre de clarifier les positions de chacun, la portée du débat restera limitée.Pour Marine Le Pen, qui prendra elle-même la parole lundi dans l’hémicycle, pas question de laisser passer ces orientations énergétiques sans vote des parlementaires.Ce débat “n’est pas ce qu’on avait demandé”, a déclaré à l’AFP le député RN Jean-Philippe Tanguy. “Le Parlement n’est pas là pour débattre sans vote.” – Visibilité -Sous la pression, l’exécutif a également proposé d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée une proposition de loi du sénateur Daniel Grémillet sur la programmation énergétique, a priori le 16 juin, selon le cabinet du ministre des Relations avec le Parlement. Celle-ci a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat en octobre, et prévoit une relance massive de la filière nucléaire. La date de publication du décret, quant à elle, a été repoussée et reste encore incertaine, même si la porte-parole du gouvernement a promis qu’elle interviendrait “avant l’été”.Le Rassemblement national réclame que l’examen de cette proposition de loi sénatoriale ait lieu avant la publication du fameux décret. Si ce n’est pas le cas, “on envisagera, on discutera au groupe d’une censure”, a réaffirmé Jean-Philippe Tanguy. Signe que le sujet est pris très au sérieux par l’extrême droite, la cheffe de file des députés RN avait fait l’un de ses rares déplacements en mars sur le sujet, en visitant l’EPR de Flamanville. “Laisser passer une programmation pluriannuelle qui va augmenter de 100% les factures des consommateurs, et de 30% les factures énergétiques pour les entreprises, il n’en est pas question”, a-t-elle encore déclaré début avril dans une interview à L’Hémicycle.Au gouvernement, on explique que le décret est attendu pour lancer des appels d’offre, avec des enjeux de visibilité pour les industriels, mais qu’il pourrait être corrigé par la suite, à l’aune des débats autour de la proposition de loi. La semaine dernière, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l’énergie ont souligné “l’urgence” d’accélérer “les transferts d’usage vers l’électricité”, afin de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses. Le projet de PPE prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d’environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. En rupture avec la précédente PPE 2019-2024, le nouveau texte acte au contraire la relance de l’atome.

La “souveraineté énergétique” en débat à l’Assemblée, sur fond de menace de censure du RN

Les députés auront l’occasion de s’exprimer lundi dans l’hémicycle sur “la souveraineté énergétique de la France”, lors d’un débat sans vote sur un sujet par ailleurs explosif, autour duquel le Rassemblement national fait planer une menace de censure.En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050.Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en préparation depuis plusieurs années et qui détaille les objectifs de consommation et de production en France, doit faire l’objet d’un décret.Mais des députés de plusieurs groupes ont demandé à pouvoir se prononcer sur le sujet. Mi-mars, plus de 160 sénateurs de droite et du centre avaient également appelé l’exécutif à “renoncer” à la publication imminente de la PPE, fustigeant l’absence de “vision globale” derrière cette feuille de route. Face aux levées de boucliers, François Bayrou a proposé ce premier débat, qu’il ouvrira par une déclaration. Un autre est prévu sur le même thème au Sénat le 6 mai. Au gouvernement, on espère que l’exercice ne tombera pas dans “les caricatures”, avec “la gauche qui ne veut que des renouvelables, la droite et l’extrême droite qui ne veut que du nucléaire”. Mais même s’il doit permettre de clarifier les positions de chacun, la portée du débat restera limitée.Pour Marine Le Pen, qui prendra elle-même la parole lundi dans l’hémicycle, pas question de laisser passer ces orientations énergétiques sans vote des parlementaires.Ce débat “n’est pas ce qu’on avait demandé”, a déclaré à l’AFP le député RN Jean-Philippe Tanguy. “Le Parlement n’est pas là pour débattre sans vote.” – Visibilité -Sous la pression, l’exécutif a également proposé d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée une proposition de loi du sénateur Daniel Grémillet sur la programmation énergétique, a priori le 16 juin, selon le cabinet du ministre des Relations avec le Parlement. Celle-ci a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat en octobre, et prévoit une relance massive de la filière nucléaire. La date de publication du décret, quant à elle, a été repoussée et reste encore incertaine, même si la porte-parole du gouvernement a promis qu’elle interviendrait “avant l’été”.Le Rassemblement national réclame que l’examen de cette proposition de loi sénatoriale ait lieu avant la publication du fameux décret. Si ce n’est pas le cas, “on envisagera, on discutera au groupe d’une censure”, a réaffirmé Jean-Philippe Tanguy. Signe que le sujet est pris très au sérieux par l’extrême droite, la cheffe de file des députés RN avait fait l’un de ses rares déplacements en mars sur le sujet, en visitant l’EPR de Flamanville. “Laisser passer une programmation pluriannuelle qui va augmenter de 100% les factures des consommateurs, et de 30% les factures énergétiques pour les entreprises, il n’en est pas question”, a-t-elle encore déclaré début avril dans une interview à L’Hémicycle.Au gouvernement, on explique que le décret est attendu pour lancer des appels d’offre, avec des enjeux de visibilité pour les industriels, mais qu’il pourrait être corrigé par la suite, à l’aune des débats autour de la proposition de loi. La semaine dernière, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l’énergie ont souligné “l’urgence” d’accélérer “les transferts d’usage vers l’électricité”, afin de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses. Le projet de PPE prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d’environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. En rupture avec la précédente PPE 2019-2024, le nouveau texte acte au contraire la relance de l’atome.