Au Cachemire pakistanais, premiers secours et exercices d’évacuation dans les écoles

Ils glissent dans un toboggan d’urgence, sautent de la fenêtre ou transportent un blessé: dans une cour de récréation transformée en camp d’entraînement et de premiers secours, les écoliers du Cachemire pakistanais s’exercent, au cas où la guerre avec l’Inde venait à frapper.Casque de protection sur la tête et gilet fluorescent sur le dos, Konain Bibi écoute attentivement. Devant elle, des camarades allongés au sol jouent les blessés auxquels des attelles de fortune sont attachées, avant que de petits brancardiers ne les transportent en courant.”On a appris à aider les autres en cas d’urgence. Avec l’Inde qui nous menace, c’est possible qu’il y ait la guerre, donc il va falloir qu’on se soutienne tous”, explique à l’AFP cette collégienne de 13 ans.Avec plus de 6.000 écoles, collèges et lycées au Cachemire pakistanais, dont un millier le long de la Ligne de contrôle (LoC), la frontière de facto au Cachemire, les autorités locales ont lancé il y a quelques jours les formations aux premiers secours.- “Aider nos amis” -Le 22 avril, des hommes armés ont abattu 26 civils sur les contreforts de l’Himalaya, dans la partie de la région à majorité musulmane sous contrôle indien.Depuis, les deux voisins, dont la rivalité a mené à plusieurs guerres depuis leur indépendance en 1947, multiplient menaces et déclarations belliqueuses.Et les quelques 15 millions de Cachemiris des deux côtés de la LoC se préparent une fois de plus à se mettre à l’abri au cas où les hostilités atteindraient leurs villes et villages.”En cas d’urgence, les écoles sont les premières touchées, c’est pour cela que nous commençons les entraînements aux évacuations avec les écoliers”, explique à l’AFP Abdul Basit Moughal, formateur de la Défense civile.Le million et demi de Cachemiris vivant le long de la LoC côté pakistanais compte depuis longtemps sur un réseau de bunkers et d’abris de fortune pour se mettre à couvert dans les moments de forte tension.Mais avec des milliers de soldats lourdement armés dans les vallées et sur les crêtes alentour et une situation qui pourrait dégénérer à tout moment, la Défense civile a déployé les toboggans de secours et autres toiles pour réceptionner des enfants ou leurs professeurs sautant d’une des fenêtres de l’école.”On apprend à aider nos amis et à donner les premiers secours au cas où l’Inde nous attaquerait”, affirme doctement Faizan Ahmed, 12 ans, alors que plus loin des élèves regardent un formateur manier extincteur et sirènes d’alarme.- “Peur permanente” -A Muzaffarabad, la grande ville du Cachemire pakistanais, en cinq jours, des formations ont déjà eu lieu dans 13 écoles, assure la Défense civile. Dans les jours à venir, elle déploiera ses hommes dans les établissements bordant la LoC.Là, au plus près de la ligne de cessez-le-feu de 1949 où des tirs résonnent désormais chaque nuit depuis une semaine, des parents avouent se ronger les sangs pour leurs enfants.Iftikhar Ahmed Mir, qui tient une échoppe au bazar de Chakothi, un village frontalier, dit “vivre dans la peur permanente”, s’inquiétant pour ses trois enfants scolarisés. Le plus petit, lui, reste à la maison.”On a peur quand nos enfants sont sur la route de l’école parce que cette zone a déjà été visée par l’armée indienne par le passé”, dit-il à l’AFP, alors que le Premier ministre indien Narendra Modi à donné son feu vert à une “riposte” militaire à l’attaque au Cachemire.”J’appelle ma femme régulièrement pour savoir comment ils vont et on surveille qu’ils rentrent directement à la maison après l’école”, poursuit ce Pakistanais de 44 ans.”J’ai passé ma jeunesse dans le conflit et maintenant, malheureusement, mes enfants le vivent aussi”.

Israel reopens key roads as firefighters battle blaze

Israeli firefighting teams battled wildfires near Jerusalem for a second day on Thursday, with police reporting the reopening of several major roads that had been closed.The fires broke out on Wednesday along the main Jerusalem–Tel Aviv highway, prompting police to shut the roads and evacuate thousands of residents from nearby communities.Israel’s firefighting service said 163 ground crews and 12 aircraft were working to contain the flames.Rescue agency Magen David Adom said it treated 23 people on Wednesday, mostly for smoke inhalation and burns.Among them were two pregnant women and two babies under a year old, it added.Seventeen firefighters were injured, according to public broadcaster Kan.Crews worked through the night, allowing the reopening of main roads, including the Jerusalem–Tel Aviv route, police said.”All routes have been reopened to traffic,” said a police statement.Prime Minister Benjamin Netanyahu declared a “national emergency”, warning the fires could spread into Jerusalem.Troops were deployed to support efforts and several Independence Day events were cancelled.The Israeli military said its personnel were helping in Jerusalem and other central districts.”Overnight dozens of engineering vehicles started operating throughout the country to form lines to prevent the fire from spreading into other trees,” said a military statement.”The IAF (air force) continues assisting in the effort to extinguish the fires,” it said, adding that about 50 firetrucks were dispatched where the blaze had spread.An AFP journalist at the scene on Wednesday said fires had swept through wooded areas near the main road between Latrun and Bet Shemesh.Helicopters were seen trying to extinguish the flames.Fanned by high temperatures and strong winds, the fires spread rapidly through wooded areas, prompting evacuations from at least five communities, police said.Late Wednesday, the foreign ministry said firefighting aircraft were expected to arrive from Croatia, France, Italy, Romania and Spain to join the operation.

Dorothea Barron, vétérane de la Seconde guerre mondiale et prof de yoga à 100 ans

“Dieu merci, c’est terminé”, se souvient avoir pensé la Britannique Dorothea Barron à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A 100 ans, cette vétérane de la Navy, qui a contribué au Débarquement, reste une force de la nature au point d’être professeure de yoga.Alors que l’Europe s’apprête à commémorer le 80e anniversaire de la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie le 8 mai, elle fait partie du nombre de plus en plus restreint de vétérans qui peuvent partager leur expérience du conflit.Pétillante, la centenaire raconte avoir senti s’envoler un “poids sur ses épaules” au moment de sa démobilisation. “On nous a dit: +Vous pouvez garder votre uniforme. Voici des coupons pour acheter des vêtements, de la nourriture. Vous pouvez rentrer chez vous+”, se rappelle-t-elle.Elle avait à peine 20 ans, aucun endroit où aller, et ne réalisait pas que l’après-guerre serait encore marqué par la privation dans une Grande-Bretagne “ruinée”. Elle parle d'”années terriblement difficiles”. “Je ne dirais pas que nous étions malheureux, mais c’était une époque remplie d’incertitude”.Quatre-vingts ans plus tard, Dorothea Barron témoigne fièrement de ces années de guerre et de reconstruction dans les écoles et les médias. Elle participera aux commémorations prévues au Pays-Bas puis au Royaume-Uni. Dans ce pays se tiendront pendant quatre jours défilés, parades aériennes, en présence de la famille royale, ainsi que des fêtes de rues.Cette centenaire dotée d’une énergie extraordinaire donne tous les lundis matin un cours de yoga dans son village, près de Harlow, au nord de Londres. Ses “chiens tête en bas”, avec talons au sol et dos parfaitement plat, et sa souplesse ont de quoi rendre jaloux des yogis de 30 ans. “Sentez-vous le travail à l’arrière des jambes?”, “Si vous voulez une poitrine ferme, voici la bonne position”, dit-elle à sa dizaine d’élèves âgées de 20 à 95 ans, sans s’émouvoir de leurs gémissements. Voilà soixante ans qu’elle enseigne le yoga. “Je me sens bien, détendue et étirée”, lâche Dorothea, en repartant chez elle à pied, au bras de son auxiliaire de vie.”Elle adore rencontrer des gens et pourrait vivre encore plusieurs années”, raconte Suzy, une de ses élèves. “Elle s’est bien amusée l’an dernier avec tous les événements pour les vétérans”, pour l’anniversaire du Débarquement de Normandie.- Vol en Spitfire -Dorothea a fêté ses 100 ans en octobre 2024 en volant en Spitfire, avion de la Royal Air Force qui a joué un rôle crucial dans la bataille d’Angleterre, en 1940, face à la Luftwaffe allemande.”C’était merveilleusement excitant”, dit-elle en éclatant de rire.A 18 ans déjà, Dorothea Barron faisait preuve d’une détermination à toute épreuve.Elle voulait “désespérement” rejoindre la marine, comme sa soeur avant elle. “Il n’était pas question que les Nazis prennent possession de notre pays”.Mais elle était trop petite pour rejoindre les “Wrens”, les femmes de la Navy. “Alors j’ai triché!”, raconte-t-elle sans cacher son plaisir. Elle a glissé des talons en carton dans ses chaussures et “gonflé” ses cheveux pour paraître plus grande. Elle a enseigné aux troupes à communiquer par signaux optiques et morse avec les navires. Elle a aidé à tester les ports Mulberry, composés d’éléments préfabriqués en Grande-Bretagne et acheminés vers les côtes françaises pour le débarquement en Normandie.Elle ne savait pas alors à quoi serviraient ces structures. “Il était convenu qu’on ne pouvait pas poser de questions”.C’est après la guerre qu’elle a réalisé que ces ports avaient été utilisés dans le Débarquement. “J’étais ravie. Je me suis dit: +Oh j’ai fait quelque chose d’utile alors!+”.Pendant la guerre, elle a rencontré son mari Andrew, qui était dans la Royal Air Force. Puis dans leur cottage vieux de 600 ans, ils ont eu deux filles. Aujourd’hui arrière-grand-mère, elle a été professeure d’art dans une école primaire jusqu’à sa retraite dans les années 1980.Andrew est décédé en 2021, mais Dorothea ne cesse de parler de lui avec tendresse.S’il en faut beaucoup pour lui faire perdre son sourire, l’actualité l’assombrit. “Personne ne gagne jamais une guerre”, dit-elle, inquiète du conflit en Ukraine et au-delà, des tensions dans le monde.

Dorothea Barron, vétérane de la Seconde guerre mondiale et prof de yoga à 100 ans

“Dieu merci, c’est terminé”, se souvient avoir pensé la Britannique Dorothea Barron à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A 100 ans, cette vétérane de la Navy, qui a contribué au Débarquement, reste une force de la nature au point d’être professeure de yoga.Alors que l’Europe s’apprête à commémorer le 80e anniversaire de la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie le 8 mai, elle fait partie du nombre de plus en plus restreint de vétérans qui peuvent partager leur expérience du conflit.Pétillante, la centenaire raconte avoir senti s’envoler un “poids sur ses épaules” au moment de sa démobilisation. “On nous a dit: +Vous pouvez garder votre uniforme. Voici des coupons pour acheter des vêtements, de la nourriture. Vous pouvez rentrer chez vous+”, se rappelle-t-elle.Elle avait à peine 20 ans, aucun endroit où aller, et ne réalisait pas que l’après-guerre serait encore marqué par la privation dans une Grande-Bretagne “ruinée”. Elle parle d'”années terriblement difficiles”. “Je ne dirais pas que nous étions malheureux, mais c’était une époque remplie d’incertitude”.Quatre-vingts ans plus tard, Dorothea Barron témoigne fièrement de ces années de guerre et de reconstruction dans les écoles et les médias. Elle participera aux commémorations prévues au Pays-Bas puis au Royaume-Uni. Dans ce pays se tiendront pendant quatre jours défilés, parades aériennes, en présence de la famille royale, ainsi que des fêtes de rues.Cette centenaire dotée d’une énergie extraordinaire donne tous les lundis matin un cours de yoga dans son village, près de Harlow, au nord de Londres. Ses “chiens tête en bas”, avec talons au sol et dos parfaitement plat, et sa souplesse ont de quoi rendre jaloux des yogis de 30 ans. “Sentez-vous le travail à l’arrière des jambes?”, “Si vous voulez une poitrine ferme, voici la bonne position”, dit-elle à sa dizaine d’élèves âgées de 20 à 95 ans, sans s’émouvoir de leurs gémissements. Voilà soixante ans qu’elle enseigne le yoga. “Je me sens bien, détendue et étirée”, lâche Dorothea, en repartant chez elle à pied, au bras de son auxiliaire de vie.”Elle adore rencontrer des gens et pourrait vivre encore plusieurs années”, raconte Suzy, une de ses élèves. “Elle s’est bien amusée l’an dernier avec tous les événements pour les vétérans”, pour l’anniversaire du Débarquement de Normandie.- Vol en Spitfire -Dorothea a fêté ses 100 ans en octobre 2024 en volant en Spitfire, avion de la Royal Air Force qui a joué un rôle crucial dans la bataille d’Angleterre, en 1940, face à la Luftwaffe allemande.”C’était merveilleusement excitant”, dit-elle en éclatant de rire.A 18 ans déjà, Dorothea Barron faisait preuve d’une détermination à toute épreuve.Elle voulait “désespérement” rejoindre la marine, comme sa soeur avant elle. “Il n’était pas question que les Nazis prennent possession de notre pays”.Mais elle était trop petite pour rejoindre les “Wrens”, les femmes de la Navy. “Alors j’ai triché!”, raconte-t-elle sans cacher son plaisir. Elle a glissé des talons en carton dans ses chaussures et “gonflé” ses cheveux pour paraître plus grande. Elle a enseigné aux troupes à communiquer par signaux optiques et morse avec les navires. Elle a aidé à tester les ports Mulberry, composés d’éléments préfabriqués en Grande-Bretagne et acheminés vers les côtes françaises pour le débarquement en Normandie.Elle ne savait pas alors à quoi serviraient ces structures. “Il était convenu qu’on ne pouvait pas poser de questions”.C’est après la guerre qu’elle a réalisé que ces ports avaient été utilisés dans le Débarquement. “J’étais ravie. Je me suis dit: +Oh j’ai fait quelque chose d’utile alors!+”.Pendant la guerre, elle a rencontré son mari Andrew, qui était dans la Royal Air Force. Puis dans leur cottage vieux de 600 ans, ils ont eu deux filles. Aujourd’hui arrière-grand-mère, elle a été professeure d’art dans une école primaire jusqu’à sa retraite dans les années 1980.Andrew est décédé en 2021, mais Dorothea ne cesse de parler de lui avec tendresse.S’il en faut beaucoup pour lui faire perdre son sourire, l’actualité l’assombrit. “Personne ne gagne jamais une guerre”, dit-elle, inquiète du conflit en Ukraine et au-delà, des tensions dans le monde.

Les immatriculations de Tesla continuent de s’effondrer en France en avril (-59%)

Les immatriculation de Tesla ont continué de chuter en France en avril, avec une baisse de près de 60% par rapport au même mois il y a un an, dans un marché des voitures électrique qui stagne.En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques a vu ses immatriculations baisser de 44% en France depuis le début de 2025, avec 7.556 véhicules écoulés.Le marché des voitures neuves a accusé un repli de 5,64%, moins important que le mois précédent (-14,5%) avec 139.000 voitures immatriculées, selon les chiffres publiés mardi par la Plateforme automobile (PFA). “On est sur un niveau préoccupant de marché qui est très bas par rapport à la période pré-Covid”, a commenté à l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de PFA.”Dans un contexte d’incertitude économique, les Français consomment moins, ils épargnent. Tout cela est amplifié par des incertitudes liées à la guerre commerciale que Trump a livrée à l’ensemble des pays de la planète, avec des droits de douane qui engendrent des impacts macro-économiques importants au plan financier mondial et touchent aussi la confiance des ménages”, ajoute-t-il.”Tout baisse, et dans cet ensemble qui baisse, on a une part de marché des véhicules électriques qui stagne à environ 18%”, a-t-il poursuivi.Le repli touche notamment Stellantis (-12% sur un an). Le groupe Renault reprend, lui, des couleurs (+2%) et dépasse Stellantis en termes de volume (39.000 voitures immatriculées en avril contre 33.786).Le numéro trois, Volkswagen, recule de 8,5%, freiné par ses marques Seat.

Avec les avocats commis d’office de Bobigny, le contre-la-montre de la défense d’urgence

“Ça y est, ils commencent à s’agiter”, soupire la coordinatrice Sophie Schwilden en voyant un numéro du parquet de Bobigny l’appeler frénétiquement de bon matin. Pour la permanence d’avocats commis d’office, le combat de la défense annonce une énième journée au pas de charge dans le deuxième tribunal de France.Dans cette usine judiciaire siégeant sur l’un des départements les plus pauvres et criminogènes, un commando de cinq représentants du barreau de Seine-Saint-Denis se relaie chaque jour pour assurer la défense d’adultes sans avocat qui sont poursuivis devant le tribunal.Violences conjugales, vente de cigarettes à la sauvette, vols avec effraction, agressions, trafic de drogues… Dès 08H00 du matin, dans les locaux de l’ordre attenant à la salle des pas perdus, la coordinatrice du jour, Sophie Schwilden, 60 ans, passe en revue les tableaux de personnes poursuivies envoyés la veille au soir par le parquet.Avec trois dossiers par commis d’office, la journée s’annonce presque tranquille selon les standards de Bobigny, tribunal emblématique d’une justice surchargée.Sur des ordinateurs portables, les avocates de permanence – toutes des femmes ce jour-là – prennent rapidement connaissance des pièces des dossiers qui leur sont attribués par la coordinatrice.”Malheureusement, ce sont des personnes qui n’ont pas nécessairement les moyens, il faut pouvoir leur fournir une défense de qualité”, explique sans décrocher les yeux de son écran Me Myriam Driouch, 35 ans, qui prend régulièrement des permanences pour leur “adrénaline”.Presque aussitôt, les téléphones se mettent à sonner tous azimuts: les procureurs, installés deux étages plus haut, appellent pour savoir quand ils pourront aller au dépôt du tribunal notifier les poursuites aux mis en cause détenus.”Je descends !” Une à une, les avocates disparaissent dans les sous-sols pour s’entretenir avec leurs clients en cellule avant leur présentation au parquet. En quelques minutes à peine, elles doivent leur expliquer le déroulement de la procédure, les briefer et trouver des éléments favorables pour contrebalancer le dossier constitué par le ministère public.”On essaye de prendre contact avec les gens dont on nous a donné les coordonnées pour obtenir le maximum d’éléments”, raconte Sophie Schwilden, “par définition ils n’ont aucun moyen d’organiser leur défense car ils n’ont aucun contact avec l’extérieur”.- “Frustrant” -12H45, les audiences de comparutions immédiates s’ouvrent dans un quart d’heure. Au téléphone avec la compagne d’un client addict au crack, Me Lamiae Hafdi court pour imprimer une attestation manuscrite grossièrement photographiée au téléphone portable par son interlocutrice.”On n’a pas le temps d’appeler les membres de la famille, de nous entretenir bien, d’apprendre à connaître vraiment le client qu’on a. La défense d’urgence est un peu frustrante parfois”, confie en coup de vent cette jeune avocate qui a prêté serment il y a deux ans.À la mi-journée, une volée de mails du parquet informe la permanence qu’elle récupère trois dossiers supplémentaires, des “dépôts midi” dans le jargon.Écartelée entre les deux chambres de comparutions immédiates, une permanencière ouvre le bal avec un dossier de violences conjugales alcoolisées à la 18e chambre, redescend au dépôt pour s’entretenir avec des clients qu’elle n’a pas encore pu voir, faute d’effectifs policiers suffisants, puis remonte à la surface pour continuer sa journée avec deux dossiers à défendre à la 17e chambre.À la 18e, Myriam Driouch vient tout juste de plaider la cause d’un homme qui a fracturé le poignet de sa copine lorsqu’elle apprend qu’elle doit aussi récupérer à la volée le cas d’une “mule”, une jeune Brésilienne arrêtée à Roissy avec de la cocaïne. L’affaire est prévue pour passer en procès mais était passée sous le radar de la permanence.”Je suis vraiment une poisseuse sans nom”, lâche-t-elle, les yeux levés au ciel. Elle compulse le dossier en quatrième vitesse, inutile d’espérer un renvoi: “le tribunal va me dire +mais maître, de toute façon nous sommes là jusqu’à minuit+”.Pendant ce temps, sac à dos bordeaux jeté sur une épaule, la coordinatrice Sophie Schwilden virevolte entre les différents étages du tribunal.Un moment, elle ferraille avec une procureure sur la peine dans une CRPC (plaider coupable), l’instant d’après elle se précipite à l’homologation devant une juge de cette procédure. Quelques minutes plus tard, ce sont les modalités d’un contrôle judiciaire dans un autre dossier qu’elle négocie devant un juge des libertés et de la détention.À 21h, après un ultime dossier de conduite sans permis pour un jeune atteint de troubles psychiatriques, la permanence a fini d’écoper. Dans la boîte mail, les tableaux du parquet pour le lendemain s’accumulent déjà. Le même combat recommence.

Avec les avocats commis d’office de Bobigny, le contre-la-montre de la défense d’urgence

“Ça y est, ils commencent à s’agiter”, soupire la coordinatrice Sophie Schwilden en voyant un numéro du parquet de Bobigny l’appeler frénétiquement de bon matin. Pour la permanence d’avocats commis d’office, le combat de la défense annonce une énième journée au pas de charge dans le deuxième tribunal de France.Dans cette usine judiciaire siégeant sur l’un des départements les plus pauvres et criminogènes, un commando de cinq représentants du barreau de Seine-Saint-Denis se relaie chaque jour pour assurer la défense d’adultes sans avocat qui sont poursuivis devant le tribunal.Violences conjugales, vente de cigarettes à la sauvette, vols avec effraction, agressions, trafic de drogues… Dès 08H00 du matin, dans les locaux de l’ordre attenant à la salle des pas perdus, la coordinatrice du jour, Sophie Schwilden, 60 ans, passe en revue les tableaux de personnes poursuivies envoyés la veille au soir par le parquet.Avec trois dossiers par commis d’office, la journée s’annonce presque tranquille selon les standards de Bobigny, tribunal emblématique d’une justice surchargée.Sur des ordinateurs portables, les avocates de permanence – toutes des femmes ce jour-là – prennent rapidement connaissance des pièces des dossiers qui leur sont attribués par la coordinatrice.”Malheureusement, ce sont des personnes qui n’ont pas nécessairement les moyens, il faut pouvoir leur fournir une défense de qualité”, explique sans décrocher les yeux de son écran Me Myriam Driouch, 35 ans, qui prend régulièrement des permanences pour leur “adrénaline”.Presque aussitôt, les téléphones se mettent à sonner tous azimuts: les procureurs, installés deux étages plus haut, appellent pour savoir quand ils pourront aller au dépôt du tribunal notifier les poursuites aux mis en cause détenus.”Je descends !” Une à une, les avocates disparaissent dans les sous-sols pour s’entretenir avec leurs clients en cellule avant leur présentation au parquet. En quelques minutes à peine, elles doivent leur expliquer le déroulement de la procédure, les briefer et trouver des éléments favorables pour contrebalancer le dossier constitué par le ministère public.”On essaye de prendre contact avec les gens dont on nous a donné les coordonnées pour obtenir le maximum d’éléments”, raconte Sophie Schwilden, “par définition ils n’ont aucun moyen d’organiser leur défense car ils n’ont aucun contact avec l’extérieur”.- “Frustrant” -12H45, les audiences de comparutions immédiates s’ouvrent dans un quart d’heure. Au téléphone avec la compagne d’un client addict au crack, Me Lamiae Hafdi court pour imprimer une attestation manuscrite grossièrement photographiée au téléphone portable par son interlocutrice.”On n’a pas le temps d’appeler les membres de la famille, de nous entretenir bien, d’apprendre à connaître vraiment le client qu’on a. La défense d’urgence est un peu frustrante parfois”, confie en coup de vent cette jeune avocate qui a prêté serment il y a deux ans.À la mi-journée, une volée de mails du parquet informe la permanence qu’elle récupère trois dossiers supplémentaires, des “dépôts midi” dans le jargon.Écartelée entre les deux chambres de comparutions immédiates, une permanencière ouvre le bal avec un dossier de violences conjugales alcoolisées à la 18e chambre, redescend au dépôt pour s’entretenir avec des clients qu’elle n’a pas encore pu voir, faute d’effectifs policiers suffisants, puis remonte à la surface pour continuer sa journée avec deux dossiers à défendre à la 17e chambre.À la 18e, Myriam Driouch vient tout juste de plaider la cause d’un homme qui a fracturé le poignet de sa copine lorsqu’elle apprend qu’elle doit aussi récupérer à la volée le cas d’une “mule”, une jeune Brésilienne arrêtée à Roissy avec de la cocaïne. L’affaire est prévue pour passer en procès mais était passée sous le radar de la permanence.”Je suis vraiment une poisseuse sans nom”, lâche-t-elle, les yeux levés au ciel. Elle compulse le dossier en quatrième vitesse, inutile d’espérer un renvoi: “le tribunal va me dire +mais maître, de toute façon nous sommes là jusqu’à minuit+”.Pendant ce temps, sac à dos bordeaux jeté sur une épaule, la coordinatrice Sophie Schwilden virevolte entre les différents étages du tribunal.Un moment, elle ferraille avec une procureure sur la peine dans une CRPC (plaider coupable), l’instant d’après elle se précipite à l’homologation devant une juge de cette procédure. Quelques minutes plus tard, ce sont les modalités d’un contrôle judiciaire dans un autre dossier qu’elle négocie devant un juge des libertés et de la détention.À 21h, après un ultime dossier de conduite sans permis pour un jeune atteint de troubles psychiatriques, la permanence a fini d’écoper. Dans la boîte mail, les tableaux du parquet pour le lendemain s’accumulent déjà. Le même combat recommence.

US reaching out to China for tariff talks: Beijing state media

United States officials have reached out to their Chinese counterparts for talks on vast tariffs that have hammered markets and global supply chains, a Beijing-backed outlet said on Thursday citing sources.Punishing US tariffs that have reached 145 percent on many Chinese products came into force in April, while Beijing has responded with fresh 125 percent duties on imports from the United States.And on Thursday Yuyuan Tantian, a Chinese outlet linked to state broadcaster CCTV, said citing sources that Washington was “proactively” reaching out to China via “multiple channels” for talks on the tariffs.”From a negotiation standpoint the US is currently the more anxious party,” the outlet, which blends analysis with news reporting, said on the X-like platform Weibo.”The Trump administration is facing multiple pressures,” it added.AFP has reached out to China’s foreign ministry for comment.US President Donald Trump has repeatedly claimed that China has reached out for talks on the tariffs.And on Wednesday Trump reiterated there was a “very good chance we’re going to make a deal”.”But we’re going to make it on our terms and it’s got to be fair,” he told a NewsNation “town hall”.Beijing has vehemently denied any talks are taking place while repeatedly urging the United States to engage in dialogue in a “fair, respectful and reciprocal” manner.But it has also said it will fight a trade war to the bitter end if needed, with a video posted on social media this week by its foreign ministry vowing to “never kneel down!”