En déplacement à Paris et Varsovie, Merz favorable à un assouplissement des règles budgétaires pour la défense

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, tout juste élu dans la douleur, s’est rendu mercredi à Paris puis à Varsovie où il s’est déclaré notamment favorable à un assouplissement des règles budgétaires européennes pour permettre aux Etats de l’UE d’investir davantage dans la défense.Lors d’une conférence de presse à Varsovie, M. Merz a dit “pouvoir imaginer”, pour l’UE et le Pacte de stabilité plafonnant les déficits publics des 27, “quelque chose de similaire” à ce qu’il vient de faire en Allemagne, à savoir exempter une partie des dépenses de défense des règles budgétaires.M. Merz, nommé mardi, a déjà fait voter par le Parlement une levée des restrictions des règles nationales allemandes très strictes – beaucoup plus qu’au plan européen – qui limitent la capacité du gouvernement à emprunter.Il l’a fait notamment pour pouvoir financer un plan de réarmement de l’Allemagne, face à la menace russe, de plusieurs centaines de milliards d’euros sur plusieurs années, et ainsi augmenter la contribution de son pays à l’Otan.Concrètement, le gouvernement est libéré des restrictions du “frein à l’endettement” pour les dépenses de défense dépassant 1% du Produit intérieur brut national. C’est ce mécanisme que Friedrich Merz dit pouvoir envisager au niveau de l’UE.- Nouveau départ, nouvelle ouverture – Dans la matinée, lors de son premier déplacement étranger, le chancelier allemand et Emmanuel Macron ont affiché à Paris leur volonté de “répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte” en donnant un “nouveau départ” à la relation bilatérale.”Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble. Nous voulons répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte”, a lancé le président français, appelant à relancer le “réflexe franco-allemand” après quatre années souvent compliquées avec le social-démocrate Olaf Scholz.”Nous avons convenu d’un nouveau départ pour l’Europe”, a renchéri Friedrich Merz lors d’une conférence de presse commune à l’Elysée, soulignant que le partenariat franco-allemand n’était pas toujours “évident” malgré une volonté sans cette réaffichée en ce sens.A Varsovie, c’est le chef du gouvernement polonais Donald Tusk qui a clamé “une nouvelle ouverture, peut-être la plus importante dans l’histoire des relations germano-polonaises depuis plus de dix ans”.Donald Tusk a saisi l’occasion d’appeler M. Merz à se concentrer sur le renforcement des frontières extérieures européennes et à préserver la zone Schengen de libre circulation entre les pays en Europe, aussitôt après l’annonce de Berlin de renforcer des contrôles à ses frontières pour lutter contre l’immigration illégale.”Il est de l’intérêt” de l’Allemagne et de la Pologne que leur frontière commune permette le “libre passage” des citoyens des deux pays, a déclaré Donald Tusk lors d’une conférence de presse commune avec M. Merz à Varsovie, estimant qu’il fallait “se concentrer sur la protection de la frontière extérieure” de l’UE. Varsovie et Paris fondent tous les deux de grands espoirs dans Friedrich Merz, qui parle ouvertement de renforcer la souveraineté européenne, y compris militaire.Parlant de la coopération polono-germano-française, M. Tusk s’est déclaré “convaincu que l’avenir de l’Europe dépend en grande partie du fonctionnement de ce triangle”.Vendredi la France et la Pologne vont signer à Nancy un nouveau traité bilatéral, un “game changer”, selon M. Tusk, sur la coopération mutuelle, notamment dans le domaine de la sécurité. – Pas sans les Etats-Unis -Sur les questions de défense et de l’Ukraine, l’hostilité affichée par Donald Trump et son administration à l’égard de l’Europe, et les doutes sur le soutien militaire américain, ont fait bouger les lignes en Allemagne.Concernant la participation allemande à une éventuelle force de réassurance européenne en Ukraine ou à d’autres garanties de sécurité, le chancelier a toutefois conditionné tout engagement à “un accord de paix” et à une participation américaine au “processus”.”La guerre en Ukraine ne prendra pas fin sans encore plus d’engagement politique et militaire des Etats-Unis, les Européens ne peuvent pas s’y substituer”, a-t-il estimé à Paris.Un futur cessez-le-feu “devrait être garanti par une participation des Etats-Unis”, a-t-il martelé alors que Donald Trump n’avance à cette heure aucun engagement en ce sens.Le nouveau chancelier a par ailleurs confirmé vouloir engager des discussions avec Paris et Londres, les deux seules puissances nucléaires en Europe, sur la dissuasion nucléaire.Il s’était déjà dit favorable à l’idée de placer son pays – dépendant jusqu’ici de la protection nucléaire américaine – sous le parapluie français et britannique. Ce qui constitue une rupture énorme avec la tradition atlantiste germanique.- Ratifier le Mercosur -“Nous allons donner mandat à nos ministres respectifs d’entamer cette discussion”, mais “pas pour se substituer aux garanties offertes par les Etats-Unis”, a-t-il toutefois souligné.Les deux dirigeants ont également indiqué vouloir “renforcer” le conseil de défense et de sécurité franco-allemand pour apporter des “réponses opérationnelles” concrètes aux défis stratégiques communs.Un conseil des ministres franco-allemand devrait aussi dès l’été concrétiser la volonté de relance tous azimuts de la coopération et la coordination bilatérales.D’autres divergences ne devraient cependant pas disparaître du jour au lendemain.Friedrich Merz, dont le pays est fortement exportateur, a demandé aux Etats de l’Union européenne de ratifier “rapidement” l’accord de libre échange entre l’UE et des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), auquel la France s’oppose, craignant une fronde agricole.”On trouvera des accords qui permettent la juste préservation des conditions de travail, l’équité pour nos producteurs”, a répondu le président français. Ce sujet n’a pas été évoqué en Pologne qui a soutenu Paris dans ses réserves sur cet accord.

Moscou repousse des drones ukrainiens après l’arrivée de dirigeants étrangers

Les autorités russes ont annoncé mercredi avoir repoussé de nouvelles attaques de drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou, après l’arrivée dans la capitale russe de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula.Le Kremlin avait plus tôt assuré prendre “toutes les mesures nécessaires” pour garantir à Moscou la sécurité des célébrations à venir des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, auxquelles doivent participer une trentaine de dirigeants étrangers aux côtés de Vladimir Poutine.Ces deux derniers jours, de multiples attaques de drones ukrainiens ont perturbé le fonctionnement d’aéroports dans la capitale russe et dans d’autres cités de l’ouest de la Russie, suscitant des craintes sur le déroulement en bon ordre des cérémonies.Mercredi en début de soirée, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a affirmé que la défense antiaérienne russe avait neutralisé neuf de ces engins “à l’approche” de sa ville. “Des spécialistes des services d’urgence travaillent sur le site où les débris sont tombés”, a-t-il précisé sur Telegram.Quelques heures auparavant, les premiers dirigeants étrangers ont commencé à arriver dans la capitale, dont, outre les présidents Xi Jinping et Luiz Inacio Lula da Silva, leurs homologues serbe Aleksandar Vucic et vénézuélien Nicolas Maduro, qui a signé à l’occasion un accord scellant un “partenariat stratégique” entre le Venezuela et la Russie.- Une trêve incertaine -Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que son pays prenait “toutes les mesures nécessaires” pour assurer la sécurité des commémorations de la victoire de 1945, dont le point d’orgue sera le défilé militaire prévu pour vendredi sur la place Rouge.Les célébrations du 9 mai occupent une place centrale dans le culte patriotique promu par le pouvoir russe, qui a établi des parallèles entre l’offensive en Ukraine déclenchée en février 2022 et la guerre contre l’Allemagne nazie.A l’occasion des commémorations, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 28 avril une trêve unilatérale de trois jours, du 8 au 10 mai. Mais cette proposition, qui doit entrer en vigueur mercredi à 21H00 GMT, a été rejetée par l’Ukraine, rendant sa mise en oeuvre incertaine.Le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a averti que son pays ne pouvait garantir la sécurité des dirigeants se rendant à Moscou et souligné que la Russie avait “raison de s’inquiéter” pour la sécurité du défilé.Rencontrée près d’une artère de la capitale sur laquelle passaient les véhicules militaires participant à la répétition générale pour le 9 mai, Valeria Pavlova, une étudiante russe de 22 ans, a dit à l’AFP avoir “du mal à croire” que les Ukrainiens observent eux aussi ce cessez-le-feu provisoire.- Sites militaires visés en Russie -L’Ukraine, dont environ 20% du territoire est occupé par l’armée russe, a multiplié les attaques de drones contre la Russie ces derniers jours.Conséquence, depuis mardi, au moins 350 vols y ont été annulés ou retardés et au moins 60.000 passagers ont été affectés, a annoncé mercredi l’association des tour-opérateurs russes. L’espace aérien de l’Ukraine, bombardée quotidiennement et massivement par la Russie, est pour sa part complètement fermé depuis le début de l’assaut russe en 2022.L’Ukraine a par ailleurs revendiqué mercredi des attaques contre des cibles militaires en Russie : trois entreprises et deux bases aériennes.- Attaques meurtrières en Ukraine -L’armée russe a pour sa part, dans la nuit de mardi à mercredi, tiré cinq missiles balistiques et lancé 187 drones sur l’Ukraine, ont fait savoir les forces aériennes ukrainiennes, affirmant avoir abattu deux de ces missiles et 81 drones.A Kiev, une mère et son fils ont péri et sept autres personnes ont été blessées, dont quatre enfants.Selon M. Zelensky, les régions de Zaporijjia (sud), Donetsk (est), Jitomir (ouest), Kherson (sud) et Dnipro (centre) ont également été visées. La ville de Zaporijjia a, quant à elle, été attaquée par 13 drones, selon la police, qui a fait état de quatre blessés.Sur le front, l’armée russe a revendiqué mercredi la prise du bourg de Lypové, dans le nord de la région de Donetsk, où deux personnes ont été tuées dans la matinée à Oleksandro-Kalynové par des frappes russes, selon le gouverneur ukrainien Vadym Filachkine.Après les nouveaux bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky a réclamé “une pression considérablement accrue et des sanctions plus sévères” contre la Russie.Le vice-président américain JD Vance a, pour sa part, appelé à des “négociations directes” entre Kiev et Moscou, alors que des pourparlers séparés, initiés par Washington, se prolongent depuis près de trois mois sans avancée majeure.

Moscou repousse des drones ukrainiens après l’arrivée de dirigeants étrangers

Les autorités russes ont annoncé mercredi avoir repoussé de nouvelles attaques de drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou, après l’arrivée dans la capitale russe de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula.Le Kremlin avait plus tôt assuré prendre “toutes les mesures nécessaires” pour garantir à Moscou la sécurité des célébrations à venir des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, auxquelles doivent participer une trentaine de dirigeants étrangers aux côtés de Vladimir Poutine.Ces deux derniers jours, de multiples attaques de drones ukrainiens ont perturbé le fonctionnement d’aéroports dans la capitale russe et dans d’autres cités de l’ouest de la Russie, suscitant des craintes sur le déroulement en bon ordre des cérémonies.Mercredi en début de soirée, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a affirmé que la défense antiaérienne russe avait neutralisé neuf de ces engins “à l’approche” de sa ville. “Des spécialistes des services d’urgence travaillent sur le site où les débris sont tombés”, a-t-il précisé sur Telegram.Quelques heures auparavant, les premiers dirigeants étrangers ont commencé à arriver dans la capitale, dont, outre les présidents Xi Jinping et Luiz Inacio Lula da Silva, leurs homologues serbe Aleksandar Vucic et vénézuélien Nicolas Maduro, qui a signé à l’occasion un accord scellant un “partenariat stratégique” entre le Venezuela et la Russie.- Une trêve incertaine -Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que son pays prenait “toutes les mesures nécessaires” pour assurer la sécurité des commémorations de la victoire de 1945, dont le point d’orgue sera le défilé militaire prévu pour vendredi sur la place Rouge.Les célébrations du 9 mai occupent une place centrale dans le culte patriotique promu par le pouvoir russe, qui a établi des parallèles entre l’offensive en Ukraine déclenchée en février 2022 et la guerre contre l’Allemagne nazie.A l’occasion des commémorations, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 28 avril une trêve unilatérale de trois jours, du 8 au 10 mai. Mais cette proposition, qui doit entrer en vigueur mercredi à 21H00 GMT, a été rejetée par l’Ukraine, rendant sa mise en oeuvre incertaine.Le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a averti que son pays ne pouvait garantir la sécurité des dirigeants se rendant à Moscou et souligné que la Russie avait “raison de s’inquiéter” pour la sécurité du défilé.Rencontrée près d’une artère de la capitale sur laquelle passaient les véhicules militaires participant à la répétition générale pour le 9 mai, Valeria Pavlova, une étudiante russe de 22 ans, a dit à l’AFP avoir “du mal à croire” que les Ukrainiens observent eux aussi ce cessez-le-feu provisoire.- Sites militaires visés en Russie -L’Ukraine, dont environ 20% du territoire est occupé par l’armée russe, a multiplié les attaques de drones contre la Russie ces derniers jours.Conséquence, depuis mardi, au moins 350 vols y ont été annulés ou retardés et au moins 60.000 passagers ont été affectés, a annoncé mercredi l’association des tour-opérateurs russes. L’espace aérien de l’Ukraine, bombardée quotidiennement et massivement par la Russie, est pour sa part complètement fermé depuis le début de l’assaut russe en 2022.L’Ukraine a par ailleurs revendiqué mercredi des attaques contre des cibles militaires en Russie : trois entreprises et deux bases aériennes.- Attaques meurtrières en Ukraine -L’armée russe a pour sa part, dans la nuit de mardi à mercredi, tiré cinq missiles balistiques et lancé 187 drones sur l’Ukraine, ont fait savoir les forces aériennes ukrainiennes, affirmant avoir abattu deux de ces missiles et 81 drones.A Kiev, une mère et son fils ont péri et sept autres personnes ont été blessées, dont quatre enfants.Selon M. Zelensky, les régions de Zaporijjia (sud), Donetsk (est), Jitomir (ouest), Kherson (sud) et Dnipro (centre) ont également été visées. La ville de Zaporijjia a, quant à elle, été attaquée par 13 drones, selon la police, qui a fait état de quatre blessés.Sur le front, l’armée russe a revendiqué mercredi la prise du bourg de Lypové, dans le nord de la région de Donetsk, où deux personnes ont été tuées dans la matinée à Oleksandro-Kalynové par des frappes russes, selon le gouverneur ukrainien Vadym Filachkine.Après les nouveaux bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky a réclamé “une pression considérablement accrue et des sanctions plus sévères” contre la Russie.Le vice-président américain JD Vance a, pour sa part, appelé à des “négociations directes” entre Kiev et Moscou, alors que des pourparlers séparés, initiés par Washington, se prolongent depuis près de trois mois sans avancée majeure.

“Nous n’abandonnerons jamais”: rassemblements en France pour les deux Français détenus en Iran depuis 3 ans

Plusieurs rassemblements ont eu lieu mercredi en France en soutien à Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans jour pour jour, alors que le président Emmanuel Macron a assuré agir “sans relâche” pour faire libérer ces deux ressortissants.Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l’est de la France, et son compagnon septuagénaire Jacques Paris avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.Accusés d'”espionnage” par les autorités iraniennes, considérés comme des “otages d’Etat” par Paris, ils sont officiellement les deux derniers Français emprisonnés en Iran, qui détient une vingtaine d’Occidentaux.Ils sont actuellement incarcérés dans la sinistre section 209, réservée aux prisonniers politiques, de la prison d’Evin de Téhéran.A Paris, quelque 200 personnes dont la soeur et les parents de Cécile Kohler, se sont réunis pour réclamer la libération des deux Français, très affectés psychologiquement.Leur détention “arbitraire” et l'”acharnement carcéral dont ils sont les victimes, qui plus est au regard de leur innocence complète et de l’absurdité flagrante des charges prononcées, sont d’une brutalité insupportable”, a déclaré Noémie Kohler, la soeur de Cécile.”Nous n’abandonnerons jamais” et “nous attendons aujourd’hui de la France qu’elle mette tout en Å“uvre pour obtenir leur libération”, a-t-elle ajouté, faisant part de son “désespoir” face à l’absence totale d'”avancée concrète” jusque-là.Au côté d’autres anciens détenus français en Iran, Olivier Grondeau, libéré le 17 mars après plus de deux ans dans les geôles iraniennes, a livré un témoignage longuement applaudi, appelant à une mobilisation maximum pour mettre la pression sur Téhéran.”J’étais là-bas, maintenant je suis ici. Je demande que Cécile et que Jacques, à partir de maintenant, on les voie. Qu’on allume la télé (…) et qu’on lise le nombre de jours de torture. 1095 jours aujourd’hui, 1096 demain”, a affirmé le jeune homme.”Des otages qu’on oublie, c’est exactement ce que souhaitent leurs ravisseurs”, a-t-il dit. “Le gouvernement iranien a peur qu’on prononce les mots qui décrivent la situation de Cécile et de Jacques (…) Les mots de bandeau sur les yeux, les mots d’interdiction de visite, d’aveux sous la contrainte, de justice aux ordres”.- “Tenir le coup” -Paris a promis de tout mettre en oeuvre pour leur libération, en vain jusque-là. Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention, mais Cécile Kohler et Jacques Paris détiennent le triste record de trois années complètes d’incarcération, dont trois mois à l’isolement total.”Ils ont été arrêtés sans fondement” et sont “emprisonnés (…) dans des conditions inhumaines qui relèvent de la torture”, a dénoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans une vidéo postée sur X, exhortant une nouvelle fois les Français à ne pas se rendre en Iran “pour ne pas prendre le risque d’être eux-mêmes détenus arbitrairement”. Contraints à des “aveux forcés” diffusés sur la télévision d’Etat iranienne quelques mois après leur arrestation, les deux Français sont soumis à des conditions d’incarcération extrêmement dures. Lumière allumée 24 heures sur 24, 30 minutes de sortie deux ou trois fois par semaine, rares et courts appels sous haute surveillance à leurs proches, le dernier date du 14 avril.En trois ans, ils n’ont reçu que quatre visites consulaires, et quasiment aucune information ne filtre sur la procédure judiciaire.”Cécile et Jacques sont de plus en plus désespérés et y croient de moins en moins”, avait confié mardi Noémie Kohler à l’AFP, alors qu’ils n’ont pour ainsi dire aucun contact avec l’extérieur.Paris a annoncé son intention de porter plainte contre Téhéran devant la Cour internationale de justice pour “violation” de leurs droits “dans les prochains jours”, selon le Quai d’Orsay.Les chancelleries européennes accusent Téhéran de pratiquer la “diplomatie des otages” pour notamment peser dans les très sensibles discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années, et obtenir une levée des sanctions.Au total, une quarantaine de rassemblements étaient prévus dans l’Hexagone pour marquer cette date anniversaire. Environ 150 personnes se sont rassemblées à Strasbourg en soutien à Cécile Kohler, originaire d’Alsace et à Jacques Paris. Au sol, un cordon rouge matérialisait les 8m2 que se partagent plusieurs détenus.Ils étaient des dizaines aussi à Lille. “On espère que Cécile et Jacques sachent (…) qu’ils ont ce soutien-là et on sait que ça leur est précieux” pour “tenir le coup”, a expliqué Solène Jabaud, une participante.

“Nous n’abandonnerons jamais”: rassemblements en France pour les deux Français détenus en Iran depuis 3 ans

Plusieurs rassemblements ont eu lieu mercredi en France en soutien à Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans jour pour jour, alors que le président Emmanuel Macron a assuré agir “sans relâche” pour faire libérer ces deux ressortissants.Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l’est de la France, et son compagnon septuagénaire Jacques Paris avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.Accusés d'”espionnage” par les autorités iraniennes, considérés comme des “otages d’Etat” par Paris, ils sont officiellement les deux derniers Français emprisonnés en Iran, qui détient une vingtaine d’Occidentaux.Ils sont actuellement incarcérés dans la sinistre section 209, réservée aux prisonniers politiques, de la prison d’Evin de Téhéran.A Paris, quelque 200 personnes dont la soeur et les parents de Cécile Kohler, se sont réunis pour réclamer la libération des deux Français, très affectés psychologiquement.Leur détention “arbitraire” et l'”acharnement carcéral dont ils sont les victimes, qui plus est au regard de leur innocence complète et de l’absurdité flagrante des charges prononcées, sont d’une brutalité insupportable”, a déclaré Noémie Kohler, la soeur de Cécile.”Nous n’abandonnerons jamais” et “nous attendons aujourd’hui de la France qu’elle mette tout en Å“uvre pour obtenir leur libération”, a-t-elle ajouté, faisant part de son “désespoir” face à l’absence totale d'”avancée concrète” jusque-là.Au côté d’autres anciens détenus français en Iran, Olivier Grondeau, libéré le 17 mars après plus de deux ans dans les geôles iraniennes, a livré un témoignage longuement applaudi, appelant à une mobilisation maximum pour mettre la pression sur Téhéran.”J’étais là-bas, maintenant je suis ici. Je demande que Cécile et que Jacques, à partir de maintenant, on les voie. Qu’on allume la télé (…) et qu’on lise le nombre de jours de torture. 1095 jours aujourd’hui, 1096 demain”, a affirmé le jeune homme.”Des otages qu’on oublie, c’est exactement ce que souhaitent leurs ravisseurs”, a-t-il dit. “Le gouvernement iranien a peur qu’on prononce les mots qui décrivent la situation de Cécile et de Jacques (…) Les mots de bandeau sur les yeux, les mots d’interdiction de visite, d’aveux sous la contrainte, de justice aux ordres”.- “Tenir le coup” -Paris a promis de tout mettre en oeuvre pour leur libération, en vain jusque-là. Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention, mais Cécile Kohler et Jacques Paris détiennent le triste record de trois années complètes d’incarcération, dont trois mois à l’isolement total.”Ils ont été arrêtés sans fondement” et sont “emprisonnés (…) dans des conditions inhumaines qui relèvent de la torture”, a dénoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans une vidéo postée sur X, exhortant une nouvelle fois les Français à ne pas se rendre en Iran “pour ne pas prendre le risque d’être eux-mêmes détenus arbitrairement”. Contraints à des “aveux forcés” diffusés sur la télévision d’Etat iranienne quelques mois après leur arrestation, les deux Français sont soumis à des conditions d’incarcération extrêmement dures. Lumière allumée 24 heures sur 24, 30 minutes de sortie deux ou trois fois par semaine, rares et courts appels sous haute surveillance à leurs proches, le dernier date du 14 avril.En trois ans, ils n’ont reçu que quatre visites consulaires, et quasiment aucune information ne filtre sur la procédure judiciaire.”Cécile et Jacques sont de plus en plus désespérés et y croient de moins en moins”, avait confié mardi Noémie Kohler à l’AFP, alors qu’ils n’ont pour ainsi dire aucun contact avec l’extérieur.Paris a annoncé son intention de porter plainte contre Téhéran devant la Cour internationale de justice pour “violation” de leurs droits “dans les prochains jours”, selon le Quai d’Orsay.Les chancelleries européennes accusent Téhéran de pratiquer la “diplomatie des otages” pour notamment peser dans les très sensibles discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années, et obtenir une levée des sanctions.Au total, une quarantaine de rassemblements étaient prévus dans l’Hexagone pour marquer cette date anniversaire. Environ 150 personnes se sont rassemblées à Strasbourg en soutien à Cécile Kohler, originaire d’Alsace et à Jacques Paris. Au sol, un cordon rouge matérialisait les 8m2 que se partagent plusieurs détenus.Ils étaient des dizaines aussi à Lille. “On espère que Cécile et Jacques sachent (…) qu’ils ont ce soutien-là et on sait que ça leur est précieux” pour “tenir le coup”, a expliqué Solène Jabaud, une participante.

L’Inde et le Pakistan dans leur pire affrontement depuis 20 ans, au moins 43 morts

L’Inde et le Pakistan ont échangé des tirs d’artillerie mercredi après des frappes de missiles indiennes dans la nuit, faisant au moins 31 morts côté pakistanais et 12 côté indien, la plus grave confrontation militaire entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.Depuis que des tireurs ont abattu 26 personnes à Pahalgam, au Cachemire indien le 22 avril, le feu couvait entre les deux pays d’Asie du Sud, rivaux depuis leur partition en 1947.L’escalade des tensions a viré à l’affrontement militaire dans la nuit — déclenchant aussitôt les propositions de médiation de Pékin et de Londres, tandis que l’UE, l’ONU, Moscou, Washington et Paris appelaient à la retenue.”Je veux qu’ils arrêtent. Et j’espère qu’ils peuvent arrêter maintenant”, a déclaré le président américain Donald Trump à Washington.Les deux armées ont échangé des tirs d’artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire, après des frappes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat de Pahalgam.Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh a répété que ces frappes n’avaient visé que des “camps terroristes” soigneusement identifiés pour “éviter la population ou des secteurs civils”.L’Inde a affirmé avoir détruit neuf sites présentés comme abritant des membres du groupe islamiste Lashkar-e-Taiba (LeT) auquel elle attribue la responsabilité de l’attentat au Cachemire indien, jamais revendiqué.New Delhi accuse le Pakistan de soutenir le LeT, ce qu’Islamabad nie fermement.Les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont fait 31 morts et 57 blessés, selon un dernier bilan de l’armée pakistanaise. Un précédent bilan faisait état de 26 civils tués.Un porte-parole de l’armée pakistanaise a déclaré mercredi soir que l’augmentation du nombre de morts était due “aux tirs non provoqués de l’Inde sur la ligne de démarcation et aux violations du cessez-le-feu”.L’armée a ajouté que les frappes indiennes avaient également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.”Nos ennemis pensaient nous attaquer dans l’obscurité, en se cachant, mais ce fût un échec”, a dit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif lors d’une session extraordinaire du Parlement.Son ministre de la défense, Khawaja Muhammad Asif, a accusé le Premier ministre indien Narendra Modi d’avoir mené les bombardements pour “renforcer” sa popularité, ajoutant qu’Islamabad “ne tarderait pas à régler ses comptes”.Le Pakistan affirme avoir “abattu cinq avions indiens” dans l’espace aérien de son voisin, tandis qu’une source sécuritaire indienne a indiqué à l’AFP que trois chasseurs de l’armée de l’air indienne s’étaient écrasés, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées.- Funérailles -L’Inde, elle, recense 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.”Nous avons été réveillés par des tirs (…) j’ai vu des obus tomber”, a rapporté à l’agence Press Trust of India (PTI) un habitant de Poonch, Farooq.De violentes explosions ont aussi secoué plus tôt dans la nuit les alentours de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.De l’autre côté de la frontière de facto au Cachemire, Mohammed Salman, qui vit près d’une mosquée visée par des missiles indiens dans la grande ville de Muzaffarabad, a raconté à l’AFP la “panique partout”. “Il y a eu des bruits terribles dans la nuit”, lâche-t-il. Dans la région, les funérailles des victimes ont commencé. A Muzzaffarabad, des dizaines de Pakistanais, tête baissée autour d’un cercueil en bois, sont venus rendre un dernier hommage à une victime.Sur le site d’une frappe, les observateurs militaires des Nations unies déployés dans la zone disputée inspectaient les dégâts.Le Comité de la sécurité nationale, convoqué uniquement pour les urgences extrêmes à Islamabad, a réclamé que le monde fasse “rendre des comptes” à l’Inde, tandis que son allié, Ankara, a pointé du doigt New Delhi. “L’attaque conduite la nuit dernière par l’Inde fait courir le risque d’une guerre totale”, a dit le ministère turc des Affaires étrangères.Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a, lui, multiplié les appels téléphoniques avec le Japon, la France, l’Allemagne et l’Espagne pour justifier les frappes.- “Un grand boum” -L’un des sites ciblés est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du Lashkar-e-Taiba, accusé par l’Inde d’avoir mené, outre l’attaque du 22 avril, les sanglantes attaques coordonnées qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008.Au Pendjab pakistanais, Mohammed Khourram, un habitant de Mouridke, une autre ville visée, a raconté à l’AFP avoir d’abord entendu “un grand boum”.”J’ai eu très peur, comme si c’était un tremblement de terre. Puis un missile est arrivé et a frappé, et un second une minute après, trois ou quatre ont suivi pendant les trois ou quatre minutes suivantes”, a-t-il poursuivi.Environ 200 Pakistanais ont défilé tôt mercredi dans la ville méridionale de Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits de Narendra Modi.Les représailles indiennes ont été accueillies avec satisfaction dans les rues de New Delhi.Le Premier ministre Narendra Modi “a vengé les morts (du 22 avril)”, s’est réjoui auprès de l’AFP G.B. Rajakumar, un chauffeur de la capitale.- Guerre de l’eau -Pour Praveen Donthi, du centre de réflexion International Crisis Group, “l’escalade a atteint un niveau supérieur à celui de la dernière crise survenue en 2019, avec des conséquences potentielles terribles”. Cette année-là, New Delhi avait frappé le sol pakistanais après une attaque meurtrière contre un de ses convois militaires au Cachemire.Mardi soir, Narendra Modi avait annoncé son intention de “couper l’eau” des fleuves qui prennent leur source en Inde et irriguent le Pakistan.Dès le lendemain de l’attentat, l’Inde s’était retirée du traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin.Mardi, le Pakistan l’avait accusé de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon ce traité.burs-pa/jma/ybl/am/lpt/emd

L’Inde et le Pakistan dans leur pire affrontement depuis 20 ans, au moins 43 morts

L’Inde et le Pakistan ont échangé des tirs d’artillerie mercredi après des frappes de missiles indiennes dans la nuit, faisant au moins 31 morts côté pakistanais et 12 côté indien, la plus grave confrontation militaire entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.Depuis que des tireurs ont abattu 26 personnes à Pahalgam, au Cachemire indien le 22 avril, le feu couvait entre les deux pays d’Asie du Sud, rivaux depuis leur partition en 1947.L’escalade des tensions a viré à l’affrontement militaire dans la nuit — déclenchant aussitôt les propositions de médiation de Pékin et de Londres, tandis que l’UE, l’ONU, Moscou, Washington et Paris appelaient à la retenue.”Je veux qu’ils arrêtent. Et j’espère qu’ils peuvent arrêter maintenant”, a déclaré le président américain Donald Trump à Washington.Les deux armées ont échangé des tirs d’artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire, après des frappes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat de Pahalgam.Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh a répété que ces frappes n’avaient visé que des “camps terroristes” soigneusement identifiés pour “éviter la population ou des secteurs civils”.L’Inde a affirmé avoir détruit neuf sites présentés comme abritant des membres du groupe islamiste Lashkar-e-Taiba (LeT) auquel elle attribue la responsabilité de l’attentat au Cachemire indien, jamais revendiqué.New Delhi accuse le Pakistan de soutenir le LeT, ce qu’Islamabad nie fermement.Les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont fait 31 morts et 57 blessés, selon un dernier bilan de l’armée pakistanaise. Un précédent bilan faisait état de 26 civils tués.Un porte-parole de l’armée pakistanaise a déclaré mercredi soir que l’augmentation du nombre de morts était due “aux tirs non provoqués de l’Inde sur la ligne de démarcation et aux violations du cessez-le-feu”.L’armée a ajouté que les frappes indiennes avaient également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.”Nos ennemis pensaient nous attaquer dans l’obscurité, en se cachant, mais ce fût un échec”, a dit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif lors d’une session extraordinaire du Parlement.Son ministre de la défense, Khawaja Muhammad Asif, a accusé le Premier ministre indien Narendra Modi d’avoir mené les bombardements pour “renforcer” sa popularité, ajoutant qu’Islamabad “ne tarderait pas à régler ses comptes”.Le Pakistan affirme avoir “abattu cinq avions indiens” dans l’espace aérien de son voisin, tandis qu’une source sécuritaire indienne a indiqué à l’AFP que trois chasseurs de l’armée de l’air indienne s’étaient écrasés, pour des raisons qui n’ont pas été immédiatement précisées.- Funérailles -L’Inde, elle, recense 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.”Nous avons été réveillés par des tirs (…) j’ai vu des obus tomber”, a rapporté à l’agence Press Trust of India (PTI) un habitant de Poonch, Farooq.De violentes explosions ont aussi secoué plus tôt dans la nuit les alentours de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire.De l’autre côté de la frontière de facto au Cachemire, Mohammed Salman, qui vit près d’une mosquée visée par des missiles indiens dans la grande ville de Muzaffarabad, a raconté à l’AFP la “panique partout”. “Il y a eu des bruits terribles dans la nuit”, lâche-t-il. Dans la région, les funérailles des victimes ont commencé. A Muzzaffarabad, des dizaines de Pakistanais, tête baissée autour d’un cercueil en bois, sont venus rendre un dernier hommage à une victime.Sur le site d’une frappe, les observateurs militaires des Nations unies déployés dans la zone disputée inspectaient les dégâts.Le Comité de la sécurité nationale, convoqué uniquement pour les urgences extrêmes à Islamabad, a réclamé que le monde fasse “rendre des comptes” à l’Inde, tandis que son allié, Ankara, a pointé du doigt New Delhi. “L’attaque conduite la nuit dernière par l’Inde fait courir le risque d’une guerre totale”, a dit le ministère turc des Affaires étrangères.Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a, lui, multiplié les appels téléphoniques avec le Japon, la France, l’Allemagne et l’Espagne pour justifier les frappes.- “Un grand boum” -L’un des sites ciblés est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du Lashkar-e-Taiba, accusé par l’Inde d’avoir mené, outre l’attaque du 22 avril, les sanglantes attaques coordonnées qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008.Au Pendjab pakistanais, Mohammed Khourram, un habitant de Mouridke, une autre ville visée, a raconté à l’AFP avoir d’abord entendu “un grand boum”.”J’ai eu très peur, comme si c’était un tremblement de terre. Puis un missile est arrivé et a frappé, et un second une minute après, trois ou quatre ont suivi pendant les trois ou quatre minutes suivantes”, a-t-il poursuivi.Environ 200 Pakistanais ont défilé tôt mercredi dans la ville méridionale de Hyderabad, brûlant des drapeaux indiens et des portraits de Narendra Modi.Les représailles indiennes ont été accueillies avec satisfaction dans les rues de New Delhi.Le Premier ministre Narendra Modi “a vengé les morts (du 22 avril)”, s’est réjoui auprès de l’AFP G.B. Rajakumar, un chauffeur de la capitale.- Guerre de l’eau -Pour Praveen Donthi, du centre de réflexion International Crisis Group, “l’escalade a atteint un niveau supérieur à celui de la dernière crise survenue en 2019, avec des conséquences potentielles terribles”. Cette année-là, New Delhi avait frappé le sol pakistanais après une attaque meurtrière contre un de ses convois militaires au Cachemire.Mardi soir, Narendra Modi avait annoncé son intention de “couper l’eau” des fleuves qui prennent leur source en Inde et irriguent le Pakistan.Dès le lendemain de l’attentat, l’Inde s’était retirée du traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin.Mardi, le Pakistan l’avait accusé de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon ce traité.burs-pa/jma/ybl/am/lpt/emd

Des dizaines de morts à Gaza, le plan israélien suscite l’indignation

Des frappes israéliennes ont fait près de 60 morts, selon les secours, mercredi dans la bande de Gaza, où la catastrophe humanitaire s’aggrave de jour en jour pendant que le plan d’Israël d’étendre ses opérations militaires suscite l’indignation internationale.Plus de trente experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont appelé mercredi les Etats à “agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours” dans le territoire palestinien et éviter “l’annihilation” de la population gazaouie.Israël a rejeté ces accusations.Après l’avoir placée en état de siège au début de son offensive contre le Hamas il y a 19 mois, Israël impose à la bande de Gaza un blocus hermétique depuis le 2 mars, empêchant toute entrée de l’aide humanitaire, vitale pour ses 2,4 millions d’habitants.Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars son offensive, affirmant vouloir ainsi contraindre le mouvement islamiste à libérer les derniers otages enlevés lors de son attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Sur 58 otages encore retenus à Gaza, 34 sont morts selon l’armée israélienne. Mercredi, la Défense civile a annoncé qu’au moins 59 personnes avaient été tuées dans plusieurs frappes israéliennes, dont la plus meurtrière a fait 33 morts à Gaza-ville, dans le nord du territoire.- “Pris au dépourvu” -Des images tournées par l’AFP montrent des corps étendus dans une rue commerçante du quartier d’al-Rimal, que des hommes tentent d’évacuer dans la cohue. Des débris gisent entre les tables sur le sol maculé de sang d’un restaurant. “Cette rue est bondée de piétons et les gens ont été pris au dépourvu”, a raconté Mohammed al-Ghazali, un témoin de cette frappe, l’une des plus meurtrières depuis le 18 mars.Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, la frappe s’est produite dans l’après-midi quand un drone a largué un premier missile, suivi quelques instants plus tard d’un deuxième.Dans la même ville, un autre bombardement a fait 15 morts dans une école abritant des déplacés, tandis que huit membres d’une même famille, âgés de deux à 54 ans, ont aussi péri dans une frappe contre une maison à Khan Younès, dans le sud, selon cette organisation de secouristes.”On meurt de faim, on meurt à cause de la guerre, on meurt de peur, on meurt de tout, et le monde entier reste là à nous regarder mourir”, a témoigné Abir Shehab, qui a perdu son frère.Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire sur ces frappes.Israël avait annoncé lundi un plan de “conquête” de la bande de Gaza prévoyant un déplacement massif de sa population, qui a provoqué de nombreuses condamnations à travers le monde.”Ce que nous voyons, c’est seulement plus de destruction, plus de haine, plus de déshumanisation”, a affirmé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.- “Nouvelle ligne rouge” -La mise en oeuvre du plan, qui prévoit “d’établir une présence israélienne prolongée” à Gaza, reviendrait à “franchir une nouvelle ligne rouge”, a mis en garde mercredi l’Espagne dans une déclaration commune avec l’Irlande, la Norvège, la Slovénie, l’Islande et le Luxembourg.L’Espagne s’apprête à présenter une résolution devant l’Assemblée générale de l’ONU proposant des “mesures d’urgence pour arrêter le massacre des civils” et assurer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.La situation à Gaza est actuellement “la plus critique que nous ayons jamais connue”, a affirmé le président français Emmanuel Macron.Amnesty International a appelé Israël à “abandonner immédiatement tout plan d’annexion de Gaza et de déplacement de masse forcé des Palestiniens”.”Gaza sera totalement détruite”, avait affirmé mardi le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, en assurant que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à “partir en grand nombre vers des pays tiers”.Un responsable sécuritaire israélien avait néanmoins affirmé lundi qu’il restait une “fenêtre” de négociations en vue de la libération des otages jusqu’à la fin de la visite au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, prévue du 13 au 16 mai.Le Hamas a dénoncé mercredi une tentative d’imposer un “accord partiel”. Un membre du bureau politique du mouvement islamiste, Bassem Naïm, a déclaré à l’AFP que le Hamas insistait “sur la nécessité de parvenir à un accord global et complet pour mettre fin à la guerre”.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 52.653 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Des dizaines de morts à Gaza, le plan israélien suscite l’indignation

Des frappes israéliennes ont fait près de 60 morts, selon les secours, mercredi dans la bande de Gaza, où la catastrophe humanitaire s’aggrave de jour en jour pendant que le plan d’Israël d’étendre ses opérations militaires suscite l’indignation internationale.Plus de trente experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont appelé mercredi les Etats à “agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours” dans le territoire palestinien et éviter “l’annihilation” de la population gazaouie.Israël a rejeté ces accusations.Après l’avoir placée en état de siège au début de son offensive contre le Hamas il y a 19 mois, Israël impose à la bande de Gaza un blocus hermétique depuis le 2 mars, empêchant toute entrée de l’aide humanitaire, vitale pour ses 2,4 millions d’habitants.Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars son offensive, affirmant vouloir ainsi contraindre le mouvement islamiste à libérer les derniers otages enlevés lors de son attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Sur 58 otages encore retenus à Gaza, 34 sont morts selon l’armée israélienne. Mercredi, la Défense civile a annoncé qu’au moins 59 personnes avaient été tuées dans plusieurs frappes israéliennes, dont la plus meurtrière a fait 33 morts à Gaza-ville, dans le nord du territoire.- “Pris au dépourvu” -Des images tournées par l’AFP montrent des corps étendus dans une rue commerçante du quartier d’al-Rimal, que des hommes tentent d’évacuer dans la cohue. Des débris gisent entre les tables sur le sol maculé de sang d’un restaurant. “Cette rue est bondée de piétons et les gens ont été pris au dépourvu”, a raconté Mohammed al-Ghazali, un témoin de cette frappe, l’une des plus meurtrières depuis le 18 mars.Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, la frappe s’est produite dans l’après-midi quand un drone a largué un premier missile, suivi quelques instants plus tard d’un deuxième.Dans la même ville, un autre bombardement a fait 15 morts dans une école abritant des déplacés, tandis que huit membres d’une même famille, âgés de deux à 54 ans, ont aussi péri dans une frappe contre une maison à Khan Younès, dans le sud, selon cette organisation de secouristes.”On meurt de faim, on meurt à cause de la guerre, on meurt de peur, on meurt de tout, et le monde entier reste là à nous regarder mourir”, a témoigné Abir Shehab, qui a perdu son frère.Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire sur ces frappes.Israël avait annoncé lundi un plan de “conquête” de la bande de Gaza prévoyant un déplacement massif de sa population, qui a provoqué de nombreuses condamnations à travers le monde.”Ce que nous voyons, c’est seulement plus de destruction, plus de haine, plus de déshumanisation”, a affirmé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.- “Nouvelle ligne rouge” -La mise en oeuvre du plan, qui prévoit “d’établir une présence israélienne prolongée” à Gaza, reviendrait à “franchir une nouvelle ligne rouge”, a mis en garde mercredi l’Espagne dans une déclaration commune avec l’Irlande, la Norvège, la Slovénie, l’Islande et le Luxembourg.L’Espagne s’apprête à présenter une résolution devant l’Assemblée générale de l’ONU proposant des “mesures d’urgence pour arrêter le massacre des civils” et assurer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.La situation à Gaza est actuellement “la plus critique que nous ayons jamais connue”, a affirmé le président français Emmanuel Macron.Amnesty International a appelé Israël à “abandonner immédiatement tout plan d’annexion de Gaza et de déplacement de masse forcé des Palestiniens”.”Gaza sera totalement détruite”, avait affirmé mardi le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, en assurant que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à “partir en grand nombre vers des pays tiers”.Un responsable sécuritaire israélien avait néanmoins affirmé lundi qu’il restait une “fenêtre” de négociations en vue de la libération des otages jusqu’à la fin de la visite au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, prévue du 13 au 16 mai.Le Hamas a dénoncé mercredi une tentative d’imposer un “accord partiel”. Un membre du bureau politique du mouvement islamiste, Bassem Naïm, a déclaré à l’AFP que le Hamas insistait “sur la nécessité de parvenir à un accord global et complet pour mettre fin à la guerre”.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 52.653 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.