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Ukraine: Russes et Américains se retrouvent pour discuter d’une possible trêve

La Russie et les Etats-Unis se retrouvent lundi en Arabie saoudite pour des négociations, qualifiées d’emblée de “difficiles” par le Kremlin, visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine après plus de trois ans d’offensive russe.Le président américain Donald Trump, dont le rapprochement avec Vladimir Poutine a rebattu les cartes du conflit, affirme vouloir mettre fin aux hostilités et a dépêché ses émissaires à Ryad pour des pourparlers avec les deux parties.Avant les discussions de lundi avec les Russes, ils ont rencontré dimanche, jusque tard dans la nuit, des responsables ukrainiens.”La discussion a été productive et ciblée. Nous avons abordé des points clés, notamment l’énergie”, a rapporté le ministre de la Défense Roustem Oumerov, à la tête de la délégation ukrainienne, ajoutant que l’Ukraine s’efforçait de concrétiser son objectif d’une “paix juste et durable”.Washington et Kiev poussent pour, au minimum, un arrêt provisoire des frappes sur les sites énergétiques, largement endommagés côté ukrainien. L’Ukraine se dit “prête” à un cessez-le-feu “général” et sans conditions. Mais Vladimir Poutine, dont l’armée avance sur le terrain malgré de lourdes pertes, semble jouer la montre, tant que ses hommes n’ont pas expulsé les troupes ukrainiennes de la région russe frontalière de Koursk.A ce stade, le Kremlin assure s’être uniquement mis d’accord avec Washington sur un moratoire concernant les bombardements des infrastructures énergétiques.- “Au début” -“Il s’agit d’un sujet très complexe et il y a beaucoup à faire”, a d’ores et déjà tempéré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, estimant que les négociations seraient “difficiles”. “Nous n’en sommes qu’au début.”L’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, s’est malgré tout montré optimiste, disant s’attendre à de “vrais progrès”, “particulièrement en ce qui concerne un cessez-le-feu en mer Noire sur les navires entre les deux pays”.”Et, à partir de cela, on se dirigera naturellement vers un cessez-le-feu total”, a dit l’émissaire américain.Malgré l’accélération des efforts en vue de rapprocher les vues des belligérants sur les moyens de parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les combats se poursuivent avec des frappes meurtrières en Ukraine et en Russie.Les autorités ukrainiennes ont fait état dans la nuit de dimanche à lundi de frappes touchant les régions de Kiev, Kharkiv (est) et Zaporijjia (est), faisant plusieurs blessés, au lendemain de bombardements meurtriers sur la capitale.L’armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris le petit village de Nadia, dans la région orientale de Lougansk, un succès rare pour les militaires ukrainiens dans cette zone quasi entièrement contrôlée par la Russie.Les forces russes ont elles déclaré s’être emparées de la localité de Sribné, également dans l’est de l’Ukraine.- Accord céréalier -Symbole des divergences à combler pour arriver à une trêve, la délégation ukrainienne est emmenée par le ministre de la Défense, tandis que la délégation russe est formée d’un sénateur ex-diplomate de carrière Grigori Karassine et de Sergueï Besseda, un cadre du FSB, les services de sécurité.Autre différence notable: Dmitri Peskov a affirmé que “le principal” sujet de discussion avec les Américains serait “la reprise” de l’application de l’accord céréalier en mer Noire, omettant de mentionner un éventuel engagement concernant la suspension des combats, limité ou sans conditions.Cet accord, en vigueur entre juillet 2022 et juillet 2023, avait permis à l’Ukraine d’exporter ses céréales, vitales pour l’alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone.La Russie s’en est ensuite retirée, accusant les Occidentaux de ne pas respecter leurs engagements censés assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d’engrais.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a repris contact avec Vladimir Poutine, rompant avec la politique d’isolement menée par les Occidentaux contre le président russe.Il s’est montré très critique envers l’Ukraine, un durcissement marqué par l’altercation avec Volodymyr Zelensky fin février à la Maison Blanche, suivie d’une suspension -depuis levée- de l’aide militaire à Kiev, vitale pour l’armée ukrainienne.Les Européens sont, eux, marginalisés dans ces discussions, malgré l’envie affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron de faire entendre la voix du Vieux Continent.Un sommet est prévu jeudi à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky et des alliés de Kiev.

Les touristes se détournent, doucement, des Etats-Unis de Trump

En quelques semaines, le ciel s’est assombri pour le tourisme aux Etats-Unis dans le sillage de décisions du président Donald Trump, dont la teneur hérisse certains visiteurs étrangers et qui leur fait craindre un bond des prix et un dollar plus fort.Les entrées de voyageurs étrangers sur le sol américain devraient reculer en 2025 de 5,1% par rapport à l’année précédente, contre une hausse anticipée auparavant de 8,8%, selon un rapport publié fin février par Tourism Economics. Leurs dépenses devraient être inférieures de 10,9%.Depuis cette publication, “la situation a empiré (…) et le résultat sera probablement pire”, relevait mardi Adam Sacks, président de Tourism Economics, y voyant les “conséquences de l’antipathie envers les Etats-Unis”.Ces dernières semaines, l’administration Trump a instauré des droits de douane contre Canada, Mexique et Chine et menacé l’Union européenne de lui en imposer.Parallèlement, des agences gouvernementales ont été fermées ou privées de financements (Parcs nationaux, USAID), des milliers de fonctionnaires licenciés, tandis que Donald Trump échafaudait des plans controversés pour les guerres en Ukraine et à Gaza.”La polarisation engendrée par la politique et la rhétorique du gouvernement Trump (…) vont décourager les voyages aux Etats-Unis”, estime Tourism Economics, évoquant également des “pressions” pour ne pas y organiser d’événements (conférences, sports, etc).L’Institut du forum touristique mondial (WTFI) anticipe un “impact important” sur les arrivées internationales, s’attendant à une “refonte” du secteur. Il rappelle que, lors du premier mandat de Donald Trump, moins de Chinois étaient venus.Quelque 35% des habitants de seize pays d’Europe et d’Asie interrogés par YouGov en décembre étaient moins enclins à venir aux Etats-Unis sous Trump. 22% l’étaient davantage.Pour la poignée de touristes venus de France, d’Ouzbékistan ou d’Argentine, questionnés par l’AFP sur la célèbre Times Square de New York, les positions de Donald Trump n’ont pas modifié leurs projets.- Passeport -Marianela Lopez et Ailen Hadjikovakis, âgées de 33 ans, ont néanmoins utilisé leur passeport européen plutôt qu’Argentin pour éviter tout problème à la frontière.”Nous avions un peu peur de la situation mais nous n’avons rien modifié”, explique Marianela.Pas de changement non plus pour la famille Lagardère, venue de France.Les Américains “ont élu ce président. C’est la démocratie. S’ils ne sont pas contents, ils changeront dans quatre ans”, relève Laurent, 54 ans. “Le personnage est ce qu’il est” et éviter les Etats-Unis “ne changera rien”, ajoute-t-il.Quelque 77,7 millions de touristes étrangers étaient attendus en 2024 (+17% sur un an), d’après le National travel and tourism office (NTTO), qui n’a pas encore de chiffre définitif.Les touristes d’Europe de l’Ouest – 37% des visiteurs en 2024 – sont les plus susceptibles de choisir d’autres destinations, avec les Canadiens et les Mexicains.L’U.S. Travel Association prévenait début février que des tarifs douaniers rebuteraient les Canadiens, premier contingent de touristes étrangers dans le pays (20,4 millions en 2024).D’après Statistics Canada, les retours frontaliers de Canadiens ont chuté de 23% en février sur un an, second recul mensuel consécutif.A New York, qui a accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, l’effet est déjà perceptible avec des annulations des Canadiens auprès de tour-opérateurs, une baisse des recherches sur internet (hôtels, spectacles), explique à l’AFP Julie Coker, présidente de NYC Tourism, qui a abaissé en février ses prévisions pour l’année.”Nous ne voyons encore rien pour l’Europe ou le Royaume-Uni”, premier contingent, car c’est trop tôt, a-t-elle relevé. “Nous surveillons de près”. Mais les autorités britanniques et allemandes viennent de prévenir leurs ressortissants de redoubler de vigilance concernant leurs documents de voyage, évoquant le risque d’arrestation.United Airlines a constaté une “grosse chute” des voyages du Canada vers les Etats-Unis ainsi qu’une baisse de la demande en voyages intérieurs, comme plusieurs concurrents.Pour Tourism Economics, le secteur touristique pourrait perdre environ 64 milliards en 2025 de revenus du fait de l’atrophie des voyages internationaux et domestiques.Les Américains, restés prudents face aux incertitudes macroéconomiques et géopolitiques, semblent désormais figés par la tournure de l’économie. Des mots comme récession et inflation effraient aussi les touristes, soulignent les experts. Sans parler du risque d’un billet vert encore plus fort.”Cela risque de rendre les Etats-Unis plus chers (…), affectant le nombre de visiteurs et la durée des séjours”, a relevé Tourism Economics.Les professionnels craignent également les effets du resserrement de la politique migratoire sur les grands événements comme la Ryder Cup (2025), la Coupe du monde de football (2026) et les JO d’été à Los Angeles (2026).

En Guadeloupe, l’assainissement des eaux usées passe au vert

Au coeur d’un lotissement qui fait face à la mer des Caraïbes, dans la commune de Vieux-Fort, dans le sud de la Guadeloupe, une installation d’un genre nouveau a pris place: un bassin de gravier, bientôt couvert d’oiseaux de paradis. C’est une station d’épuration.”C’est une station dite en filtre planté”, précise Muriel Gruel, technicienne au syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), qui a inauguré ce bassin mi-mars.”On assure le traitement des eaux usées du nouveau groupe scolaire de 300 élèves, de 53 logements et de 400 m² de commerces”, détaille fièrement Muriel Gruel.Cette inauguration n’a l’air de rien mais en Guadeloupe, où plus de la moitié des stations d’épuration sont non-conformes à la réglementation, les stations en filtre planté pourraient être une solution bien réelle.Un filtre planté, c’est un grand bassin “dans lequel on a installé des drains et différentes couches de graviers” qui filtreront l’eau, avant “de la renvoyer dans le milieu naturel”, décrit Virginie Clérima de l’Office international de l’eau, qui a mené une expérimentation de ces stations d’épurations aux Caraïbes.Car si le concept existe avec des roseaux en milieu tempéré, notamment dans l’Hexagone, ce n’est pas le cas en milieu tropical. Le roseau y est une espèce invasive et “on a dû trouver une plante équivalente, capable d’oxygéner le filtre pour aider l’action des micro-organismes”, explique Mme Clérima. Au fil des essais, c’est l’héliconia qui a été choisie. Cette plante apparentée à l’oiseau de paradis enchaîne les qualités. “Elle croît rapidement, ne favorise pas la prolifération de moustiques, permet une bonne oxygénation et de surcroît, elle est jolie et résiliente en cas de cyclone”, liste Virginie Clérima.- Enjeux cruciaux -La station de Vieux-Fort a été inaugurée par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de son déplacement en Guadeloupe du 15 au 17 mars.L’enjeu est crucial pour l’archipel: selon les dernières données communiquées par l’Office de l’eau, 56% des stations d’épuration étaient non-conformes à la réglementation en 2022. Et le réseau de l’assainissement non collectif reste mal cartographié, avec un indice de connaissance de 35 sur 120, selon l’office guadeloupéen.Conséquence: les eaux de baignades voient leur qualité se dégrader d’année en année, au point qu’un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese) alertait fin 2022 “sur la pollution des eaux du littoral qui risquent d’être de plus en plus souvent interdites à la baignade”.La première station en filtre planté de Guadeloupe a vu le jour à Petit-Canal, dans le nord de Basse-Terre, au milieu des années 2010.”C’était un prototype pour une école qu’on avait monté en deux mois”, se souvient Leslie Verepla, chargée du projet à l’époque, évoquant une “solution idéale fondée sur la nature”.Le modèle a depuis été dupliqué, notamment à Vieux-Fort, où la station a coûté 2,7 millions d’euros, financés à 70% par le fonds vert pour l’accélération de la transition écologique dans les territoires, lancé en 2023, et à 30% par l’Office français de la biodiversité (OFB).”Nous aimerions monter à 60% sur ces projets-là”, confie à l’AFP Sylvie Gustave-dit-Duflo, la présidente du conseil d’administration de l’OFB.Quant à l’entretien, le coût reste minime: un passage par semaine suffit à constater le bon fonctionnement du système, les contrôles de conformité sont simples à réaliser et l’entretien relève de celui des espaces verts, défendent les partisans de la méthode.La Guadeloupe compte désormais quatre stations de ce type. Certains acteurs affichent même l’ambition d’en installer au moins une par commune et de voir évoluer la règlementation qui interdit, pour l’heure, la phytoépuration pour l’assainissement individuel.

Les douanes ont saisi plus de 110 tonnes de drogues en France en 2024

Les douanes françaises ont saisi près de 111 tonnes de produits stupéfiants en 2024, dont presque 21 tonnes de cocaïne, une hausse de plus de 74% par rapport à 2023, selon des chiffres consultés samedi par l’AFP. Au total, avec l’ensemble des services de police et gendarmerie mais aussi la marine, les autorités françaises ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à 2023 (23 tonnes).L’an dernier, les services douaniers ont également saisi plus de 21 millions d’objets contrefaits, un chiffre en hausse pour la cinquième année consécutive, selon le bilan annuel des douanes, qui sera présenté officiellement lundi à La Seyne-Sur-Mer (Var).  Outre les stupéfiants et les objets contrefaits, les douaniers ont saisi plus de 488 tonnes de tabac de contrebande sur l’ensemble du territoire en 2024.  Un trafic en plein essor: les services douaniers avaient saisi 521 tonnes de tabac en 2023, après le record de 2022 avec 649 tonnes. Ce trafic représente plusieurs milliards d’euros de pertes pour les finances publiques chaque année.Sur le volet des armes, les saisies douanières sont aussi conséquentes. Sur les 603 .090 armes, munitions et parties d’armes saisies, 881 sont des armes à feu (+13%) dont près de 150 armes de guerre. Près de 600 millions d’euros d’avoirs criminels ont par ailleurs été saisis en 2024, soit une augmentation de 265%. La proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic, actuellement examinée à l’Assemblée nationale, va permettre de “frapper plus vite et plus fort”, a commenté dans un entretien publié samedi soir sur le site du Journal du Dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.  “En matière de saisies, le gel administratif, déjà utilisé contre le terrorisme, devrait être adopté et pérennisé par nos services contre le narcotrafic”, dit-elle. Dans les ports, “malheureusement lieux de corruption” et “nœuds logistiques pour les arrivées de drogue”, selon la ministre, le texte sur le narcotrafic “va permettre de renforcer les compétences de la douane”, en leur donnant “notamment” les “moyens d’accéder aux nombreux flux de données partagées par les acteurs privés et publics qui opèrent sur les ports, comme les arrivées et la provenance des conteneurs, les flux maritimes ou les déplacements de marchandises”.

L’aéroport de Heathrow à nouveau “pleinement opérationnel”, après sa fermeture vendredi

L’aéroport londonien de Heathrow a dit samedi être à nouveau “pleinement opérationnel”, malgré des retards et quelques annulations au lendemain de sa fermeture en raison d’une panne d’électricité qui a entraîné le chaos dans le transport aérien.”Nous pouvons confirmer que Heathrow est ouvert et pleinement opérationnel”, a dit un porte-parole de l’aéroport samedi matin.Heathrow, qui est l’un des aéroports les plus fréquentés au monde, a dû fermer vendredi après une panne d’électricité provoquée par un incendie dans la nuit de jeudi à vendredi dans le poste de transformation électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l’aéroport. La police de Londres et les pompiers ont indiqué qu’ils ne considéraient pas cet incendie comme suspect. L’enquête se concentre sur l’équipement de distribution électrique.Face aux critiques qui montent après cet incident majeur, le ministre de l’Energie Ed Miliband a ordonné samedi à l’exploitant du système énergétique national d'”enquêter de toute urgence” sur la panne de courant, pour que cela “ne se reproduise plus”.Cette coupure d’électricité a causé “d’importantes perturbations pour des milliers de personnes et de nombreuses entreprises”, a-t-il souligné, se disant “déterminé” à en “tirer des leçons”.Le directeur de l’aéroport Thomas Woldbye a présenté vendredi soir ses excuses “aux nombreuses personnes dont les déplacements ont été perturbés”.Interrogé sur la BBC, il a refusé de dire s’il allait démissionner et s’est même dit “fier” de la réactivité de l’aéroport.- Retour à la normale -La fermeture de Heathrow a entraîné des perturbations en chaîne dans le trafic aérien, avec de nombreux vols supprimés ou reroutés. Les vols ont commencé à reprendre vendredi soir.L’ambiance était globalement normale samedi à Heathrow, avec cependant certains vols affichés avec du retard et quelques annulations.”Nous pensions hier que tout serait chamboulé. (…) Nous nous sentons vraiment chanceux: notre vol est annoncé à l’heure”, dit à l’AFP Claire Montgomery, une femme de 45 ans rentrant chez elle à Austin, au Texas. Sagar Sagh, un directeur de restaurant, attend, lui, son avion pour Bombay depuis des heures. Il devait partir vendredi de Belfast pour Heathrow, mais ce premier vol a été annulé, ce qui l’a empêché de prendre son long courrier. “C’était vraiment chaotique et stressant”, dit-il. Ce directeur de restaurant a finalement réussi à rejoindre la capitale britannique samedi matin et son avion pour Bombay est affiché à l’heure. Heathrow a ajouté des vols samedi. Un porte-parole a conseillé aux voyageurs de “vérifier auprès de leur compagnie aérienne” les dernières informations concernant leur avions. La compagnie Virgin Atlantic prévoit “un programme presque complet avec peu d’annulations”.Air India a annoncé une reprise normale de son trafic. British Airways, la compagnie plus importante à Heathrow, a indiqué s’attendre à ce que “85%” de ses vols prévus puissent circuler.La reprise des opérations “après un incident aussi significatif est extrêmement complexe”, a dit la compagnie. Au moins 200.000 personnes ont été affectées par la fermeture de l’aéroport vendredi. Quelque 1.350 avions devaient initialement atterrir ou décoller à Heathrow. – “Échec colossal” -Le mot “chaos” barre la une de plusieurs journaux britanniques, qui se demandent comment un tel incident a pu se produire. “Un échec colossal”, a titré le Telegraph.L’aéroport dispose de plusieurs sources d’électricité pour son alimentation, ainsi que de générateurs de secours. Mais ces systèmes ne sont pas conçus pour assurer une exploitation complète de l’infrastructure, selon son exploitant.”Heathrow consomme chaque jour autant d’énergie qu’une ville”, a expliqué le directeur de l’aéroport.Il a rejeté les critiques selon lesquelles l’aéroport était trop dépendant d’une seule source d’électricité, celle qui a pris feu.”Nous avons d’autres sous-stations, mais leur mise en service prend du temps”, a-t-il affirmé.Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique. Il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement pour la construction d’une troisième piste d’ici 2035.

L’indémodable Snoopy joue les top model dans une expo à Paris

Snoopy, icône du style? Ouverte samedi à Paris, une exposition retrace les rapports du célèbre petit chien américain de bande dessinée avec l’univers de la mode et de la pop culture, 75 ans après sa création.Intitulée “Snoopy in Style”, cette exposition gratuite a lieu jusqu’au 5 avril à l’Hôtel du Grand Veneur, dans le quartier du Marais. On y voit des poupées à l’effigie du beagle noir et blanc habillées par de grands créateurs, ou encore des vêtements qu’il a inspirés.Cela fait partie des événements organisés pour le 75e anniversaire de la BD Peanuts de l’Américain Charles Schulz (1922-2000), dont Snoopy et son maître Charlie Brown sont les personnages centraux.”Nous nous sommes dit que ce serait amusant de retracer l’histoire que la marque a avec la mode. Et où le faire ailleurs qu’à Paris?”, explique à l’AFP Melissa Menta, de la société Peanuts Worldwide, qui détient les droits de l’oeuvre.L’exposition montre comment les collaborations avec des créateurs et les produits dérivés ont transformé une BD des années 50 en un phénomène culturel international.Selon une étude du cabinet Deloitte pour Peanuts, Snoopy est identifié par 80% à 90% des gens aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et même en Chine.S’il est passé des pages des journaux à celles des magazines de mode, il le doit largement à Connie Boucher, collaboratrice de Schulz chargée des produits dérivés.Au début des années 80, elle envoie des poupées de Snoopy et sa soeur Belle aux maisons de mode du monde entier, en leur demandant de les habiller. Signées Karl Lagerfeld, Fendi ou Valentino, des dizaines de ces poupées d’hier et d’aujourd’hui sont présentées dans l’exposition.Un autre espace est dédié aux créations de Jean-Charles de Castelbajac, fan de longue date du petit chien.”Les créateurs ont eu envie d’intégrer Snoopy dans leurs collections parce qu’ils se rendent compte des messages universels qu’il porte”, assure la commissaire de l’expo, Sarah Andelman, fondatrice de l’ancien concept store parisien Colette.L’exposition montre aussi la puissance marketing et commerciale de Snoopy, qui apparaît sur des baskets Marc Jacobs, des t-shirts Uniqlo, des vestes Lacoste, des jeans Gucci, des chaussures Vans et bien plus encore.Pour utiliser son image, les accords de licence sont stricts, souligne Melissa Menta: “Cela ne doit pas être pornographique et Snoopy ne peut pas fumer, ni boire de l’alcool.”

A un “tournant de l’histoire”, Tokyo, Pékin et Séoul cherchent à renforcer leur coopération

Les chefs de la diplomatie du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud ont cherché samedi à se rapprocher et surmonter leurs différends et désaccords, comme l’Ukraine ou la Corée du Nord, au moment où la guerre commerciale engagée par les États-Unis menace la région. “La situation internationale est devenue de plus en plus difficile, et il n’est pas exagéré de dire que nous nous trouvons à un tournant de l’histoire”, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya en ouvrant ses discussions avec ses homologues chinois Wang Yi et sud-coréen Cho Tae-yul. “Il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour surmonter les divisions et les confrontations par le dialogue et la coopération”.Renforcer la coopération permettra de “résister ensemble aux risques” et de promouvoir la “compréhension mutuelle” entre les populations, a relevé de son côté Wang Yi.Cette réunion trilatérale, la 11e sous ce format, intervient en effet alors que l’Asie orientale se trouve sous la menace de l’offensive douanière du président américain Donald Trump, et confrontée aux déploiements militaires nord-coréens en soutien à la Russie en Ukraine et manoeuvres de Pékin autour de Taïwan.La rencontre a donné lieu, a indiqué M. Iwaya à son issue, à “un échange de points de vue franc sur la coopération trilatérale” et les enjeux internationaux, relevant une volonté commune de “promouvoir une coopération orientée vers l’avenir”.Il a annoncé que Tokyo, Séoul et Pékin comptaient “accélérer” leurs discussions pour organiser un nouveau sommet entre leurs dirigeants. Les chefs d’État ou de gouvernement des trois pays s’étaient retrouvés en mai 2024 à Séoul pour leur premier sommet tripartite en cinq ans: ils y avaient réaffirmé leur objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne –en référence aux armements nucléaires développés par la Corée du Nord.Séoul et Tokyo adoptent une position plus ferme à l’égard de Pyongyang que Pékin, qui demeure l’un des principaux alliés et bailleurs de fonds économiques de la Corée du Nord- “Responsabilité partagée” -“Nous avons réaffirmé que le maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne constitue un intérêt commun et une responsabilité partagée des trois pays”, a déclaré Cho Tae-yul à l’issue de la rencontre de samedi. “Par ailleurs, j’ai insisté sur le fait que la coopération militaire illégale entre la Russie et la Corée du Nord devait être immédiatement interrompue”, a-t-il déclaré.Alors que Pékin s’est nettement rapproché de Moscou depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine il y a trois ans, le ministre japonais des Affaires étrangères a de son côté averti qu’il n’était acceptable “nulle part” de “changer le statu quo par la force”.Les ministres ont aussi abordé les questions du changement climatique et de mesures visant à contrer la baisse de la natalité, ainsi que la coopération technologique et en matière d’aide aux victimes de catastrophes naturelles. Mais ce sont les questions économiques qui dominaient les préoccupations, dans un contexte électrique. Les États-Unis ont déjà frappé de droits de douane additionnels de 20% les importations de produits chinois, et imposé des droits de 25% sur l’acier et l’aluminium, décision qui frappe durement leurs alliés que sont le Japon et la Corée du Sud. Une salve de droits de douane “réciproques” ciblant tous les pays est en outre attendue début avril.Dans ce contexte, “il n’est pas surprenant que les trois plus grandes économies d’Asie orientale se tournent les unes vers les autres en quête de nouvelles opportunités économiques”, a estimé auprès de l’AFP Patricia Kim, chercheuse à la Brookings Institution à Washington.Des discussions bilatérales sont également prévues samedi après-midi. En particulier, le Japon et la Chine tiendront leur premier “dialogue économique de haut niveau” en six ans.Les deux puissances tentent de renouer des relations qui, depuis des années, sont entachées notamment par d’historiques conflits territoriaux.Tokyo entend également convaincre Pékin de lever complètement l’interdiction des importations de fruits de mer japonais, imposée après le début du rejet dans l’océan de l’eau stockée sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima. Un dossier jugé crucial par M. Iwaya. La Chine a déjà annoncé en septembre se préparer à “reprendre progressivement” ses importations, mais sans mise en oeuvre effective pour l’heure.

Allemagne: feu vert pour le plan d’investissement géant et une aide à l’Ukraine

Le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi le plan géant d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, permettant dans la foulée le déblocage d’une aide militaire de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine.Le “bazooka” budgétaire proposé par Friedrich Merz, qui nécessite une modification de la Constitution, a été approuvé avec une majorité des deux tiers de 53 voix au Bundesrat, la chambre qui rassemble les régions, après avoir déjà été adopté mardi par les députés du Bundestag.Le plan ficelé avec les sociaux-démocrates, futurs alliés des conservateurs dans le prochain gouvernement, représente une révolution pour l’Allemagne.Championne depuis des décennies de l’orthodoxie budgétaire, elle a longtemps négligé les dépenses militaires au profit du parapluie américain qui la protégeait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Mais les temps ont changé. Après le choc de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, Berlin voit maintenant Washington se détourner de l’Europe et se rapprocher de la Russie, sous l’impulsion de Donald Trump.”Nous devons tout faire pour que l’Allemagne redevienne l’une des armées les plus puissantes d’Europe et puisse se protéger, protéger notre pays”, a souligné le chef conservateur du gouvernement bavarois Markus Söder à la tribune du Bundesrat.Mardi, le chef des conservateurs Friedrich Merz avait qualifié les mesures de “premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense” devant inclure “des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne”, comme le Royaume-Uni et la Norvège.Concrètement, l’Allemagne va assouplir son “frein à l’endettement”, qui limite la capacité d’emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions.S’y ajoute un fonds spécial – hors budget – de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne, dont 100 milliards affectés aux projets contribuant à la transition climatique. – Munitions et défense anti-aérienne -Offrant une nouvelle marge de manoeuvre financière à la première économie européenne, cette réforme a permis de débloquer une nouvelle enveloppe d’aide militaire à l’Ukraine d’un montant de trois milliards d’euros, à quelques jours de pourparlers sous l’égide des Etats-Unis avec Moscou et Kiev devant porter sur une trêve limitée. La commission budgétaire du Bundestag a donné son feu vert à l’octroi de ces fonds, en suspens depuis des mois en raison des réticences du chancelier sortant Olaf Scholz au regard des ressources du pays.”Nous faisons cela pour que l’Ukraine puisse défendre son indépendance et sa souveraineté”, a expliqué le dirigeant social-démocrate cette semaine à propos de cette aide. L’Allemagne a été, depuis février 2022, le plus gros fournisseur d’aide militaire à Ukraine parmi les pays européens. Ces 3 milliards s’ajoutent aux 4 milliards d’aide militaire déjà prévus dans le budget pour l’année 2025, soit 7 milliards d’euros au total.Cela permettra de fournir à Kiev des munitions, immédiatement disponibles, et d’autres armes livrables d’ici un ou deux ans car elles doivent encore être produites, notamment des systèmes de défense antiaérienne Iris T, selon le gouvernement allemand.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Berlin vendredi soir dans un message sur X, soulignant que cette aide allait servir à “sauver des vies ukrainiennes”.”C’est aussi l’assurance que l’armée ukrainienne deviendra encore plus forte après la fin de la guerre, et que l’Allemagne est déterminée à y contribuer”, a-t-il ajouté.Olaf Scholz a encore insisté cette semaine pour que les conditions d’une paix avec Moscou ne soient pas dictées à Kiev qui doit pour cela “disposer d’une armée forte”.Les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, se sont accordés pour une trêve aux contours encore flous, Moscou affirmant qu’elle se limite uniquement aux frappes sur les infrastructures énergétiques. Mais l’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement de poursuivre les frappes contre de tels sites.

EDF: l’Etat actionnaire choisit un nouveau pilote pour accélérer la relance du nucléaire

Arrivé il y a un peu plus de deux ans, le patron d’EDF Luc Rémont ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, pour “accélérer” le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire.Cette nomination, envisagée par le président de la République, pourrait intervenir rapidement, “dès que possible”, alors que le mandat d’administrateur de Luc Rémont s’achève à l’été, a précisé une source étatique proche du dossier. Elle doit d’abord être approuvée à l’Assemblée et au Sénat.Le choix de Bernard Fontana vise à “projeter EDF vers l’avenir”, a déclaré vendredi le Premier ministre François Bayrou. “C’est le patron de Framatome, c’est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C’est un industriel (…) il a l’habitude de diriger des équipes, d’accélérer des chantiers”, a-t-il souligné. Bernard Fontana dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.- “Maîtrise des coûts et du calendrier” -Luc Rémont se retrouve remercié quelques jours après un conseil de politique nucléaire (CPN), réuni lundi par Emmanuel Macron, un point d’étape sur l’avancement du programme de construction de six EPR2 qu’il avait annoncé en grande pompe en 2022. L’occasion pour l’Etat de remettre la pression sur EDF, sommé “d’amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier” de ce chantier colossal, sur des dizaines d’années et synonyme de gros investissements, selon le communiqué de l’Elysée lundi. L’Etat a en tête “des échéances majeures qui arrivent”, avec une “décision finale d’investissements” attendue en 2026, étape cruciale pour lancer le chantier, et “les premiers bétons (qui) doivent ensuite arriver le plus rapidement possible”, affirme la source étatique proche du dossier. Pour l’Etat, il s’agit d’éviter la répétition du scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé d’aléas techniques qui ont fait déraper les coûts et le calendrier.”Aujourd’hui, souligne la source, “l’enjeu de maîtrise industrielle (…) est vraiment une priorité et pour le moment pas totalement satisfaisant”.Luc Rémont avait été nommé par l’Elysée en novembre 2022, en pleine crise énergétique après la guerre en Ukraine et à l’entrée d’un hiver tendu sous la menace de coupures électriques en raison de problèmes de corrosion dans le parc nucléaire français, dont une grande partie avait dû être mise à l’arrêt.Au sommet de l’Etat, on loue aujourd’hui le “gros travail” et les “progrès extrêmement importants” de Luc Rémont “sur le redressement de la production du parc existant”. Sous son mandat, EDF, repassée à 100% dans le giron de l’Etat, est redevenue rentable, lui donnant une meilleure assise pour lancer le programme nucléaire. On reconnaît aussi à Luc Rémont, selon une source gouvernementale, “un grand exercice de transparence” pour “objectiver l’ensemble des sujets (…) soulevés par ce programme”. Sans convaincre totalement l’Etat actionnaire. “Il y a besoin d’accélérer”, résume la source étatique.- “Pas” une “sanction” -Pour ne rien arranger, depuis plus d’un an, les relations d’EDF avec ses plus gros clients, les industriels français, se sont fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés pour assurer la compétitivité voire la survie des usines, il s’est attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.Mais la décision d’écarter M. Rémont n’est “pas” une “sanction”, a répondu la source gouvernementale vendredi, soulignant la préférence de l’Etat pour un “profil industriel spécialiste du nucléaire”.”Le coeur de la raison de la nomination, c’est vraiment l’enjeu industriel, ce n’est pas le sujet de la politique commerciale”, a affirmé la source étatique.Contacté vendredi, EDF n’a souhaité faire aucun commentaire.Le secrétaire général de la CFE-Energie, premier syndicat d’EDF SA, Alexandre Grillat, a déploré un mandat de seulement deux ans pour Luc Rémont, compte tenu de la gouvernance de “long terme” d’un énergéticien comme EDF.  “Ce n’est pas une bonne chose pour l’entreprise”, a-t-il estimé.Quant au choix de M. Fontana, “au moins, c’est quelqu’un qui connait le groupe EDF” et qui vient d’un “métier du nucléaire”, s’est-il rassuré.nal-are-vl-im-ngu/ak/ab

Pékin, Séoul et Tokyo cherchent à surmonter leurs différends face à l’offensive commerciale de Trump

Les chefs de la diplomatie du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud ont débuté samedi à Tokyo une rencontre visant à renforcer leur coopération, alors que la guerre commerciale engagée par les États-Unis menace la région. “La situation internationale est devenue de plus en plus difficile, et il n’est pas exagéré de dire que nous nous trouvons à un tournant de l’histoire”, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya devant ses homologues chinois Wang Yi et sud-coréen Cho Tae-yul. Cette réunion trilatérale, la 11e sous ce format, intervient alors que l’Asie orientale se trouve particulièrement touchée par l’offensive douanière lancée tous azimuts par le président américain Donald Trump.Dans ce contexte, “il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour surmonter les divisions et les confrontations par le dialogue et la coopération”, a ajouté M. Iwaya en amont des discussions.Relevant que cette année marquait le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Wang Yi a estimé en amont de la rencontre que “c’est en réfléchissant sincèrement à l’histoire que nous pourrons mieux construire l’avenir”. Renforcer la coopération permettra de “résister ensemble aux risques” et de promouvoir la “compréhension mutuelle” entre les populations, a ajouté le ministre chinois.”La coopération entre les trois pays peut envoyer au monde un message d’espoir pour l’avenir”, a déclaré son homologue sud-coréen Cho Tae-yul, ajoutant espérer “des discussions ouvertes et franches (…) sur la question nucléaire nord-coréenne”. Les chefs d’Etat des trois pays s’étaient retrouvés en mai 2024 à Séoul pour leur premier sommet tripartite en cinq ans: ils y avaient convenu d’approfondir leurs liens commerciaux et réaffirmé leur objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne –en référence aux armements nucléaires développés par la Corée du Nord.Séoul et Tokyo adoptent généralement une position plus ferme à l’égard de Pyongyang que Pékin, qui demeure l’un des principaux alliés et bailleurs de fonds économiques de Pyongyang.- “Diversifier les options” -A Tokyo samedi, les ministres devraient notamment aborder les questions de coopération économique, de dialogue entre les peuples, et de mesures visant à contrer la baisse de la natalité –un problème critique pour les trois pays–, a rapporté la télévision publique japonaise NHK. Ils s’efforceront par ailleurs de s’entendre sur l’organisation d’un potentiel nouveau sommet trilatéral d’ici la fin de l’année, a ajouté la chaîne.Mais cette nouvelle réunion “devrait donner la priorité aux questions économiques, face aux offensives douanières de l’administration Trump”, avertit Lim Eul-chul, professeur à l’Institut d’études d’Extrême-Orient de Séoul.Les Etats-Unis ont déjà frappé de droits de douane additionnels de 20% les importations de produits chinois, et imposé des droits de 25% sur l’acier et l’aluminium, décision qui frappe durement le Japon et la Corée du Sud –avant une salve de droits de douane “réciproques” ciblant tous les pays, attendue début avril.Pour Patrica Kim, chercheuse à la Brookings Institution à Washington, les dirigeants de ces trois pays “sont de plus en plus contraints de diversifier leurs options” face à ces pressions américaines.”Il n’est pas surprenant que les trois plus grandes économies d’Asie orientale se tournent les unes vers les autres en quête de nouvelles opportunités économiques”, estime-t-elle auprès de l’AFP. Avant leur réunion, les trois ministres ont été reçus vendredi par le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba qui a plaidé pour une diplomatie “pragmatique”, y compris “sur les sujets de préoccupation”.Des discussions bilatérales sont également prévues samedi. En particulier, le Japon et la Chine tiendront leur premier “dialogue économique de haut niveau” en six ans.Les deux puissances tentent de renouer des relations qui, depuis des années, sont entachées notamment par d’historiques conflits territoriaux.Tokyo entend également convaincre Pékin de lever complètement l’interdiction des importations de fruits de mer japonais, imposée après le début du rejet dans l’océan de l’eau stockée sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima.Un dossier jugé crucial par M. Iwaya. La Chine a déjà annoncé en septembre se préparer à “reprendre progressivement” ses importations, mais sans mise en oeuvre effective pour l’heure.